Suspens
14 janvier, 2008
Hop, une blague de médecin.
(Ayant déjà quelques doutes quant à la drôlerie intrinsèque de l’histoire, et me demandant un peu dans quelle mesure ce n’est pas le genre d’anecdote qui se termine par un bafouillant « Non, mais fallait être là, quoi…« , je présente mes excuses par avance aux non-médecins)
Externat, stage en réa.
La matin, grand staff avec la-chef-qui-fait-peur. Le stéréotype de la chef-qui-fait-peur.
L’externe de garde doit présenter un dossier.
Présenter un dossier, c’est, en gros, raconter l’histoire d’un patient qu’on a vu pendant sa garde. Pourquoi il est venu, ce qu’il avait comme problème, ce qu’on a fait comme examens, ce qu’on a conclu comme hypothèses diagnostiques, quels traitements on a mis en route, comment les choses ont évolué par la suite.
Rien de bien dur, sur le papier.
Mais, pour présenter un dossier, il faut l’avoir compris.
Sinon, on fait des précisions inutiles, on n’enchaîne pas les éléments dans le bon ordre, on oublie de dire un truc essentiel, et tout le monde voit bien qu’on a rien compris à ce qui s’est passé.
C’est un peu comme résumer un bouquin. On voit vite si vous avez saisi l’essence de l’histoire ou non.
Et présenter un dossier, devant toute une clique de blouses plus ou moins blanches, quand on n’en a pas l’habitude, ça fait drôlement peur.
C’est au tour d’un de mes collègues de passer sur l’échaffaud.
Il commence son histoire :
« Mr Machin, qui est venu pour telle raison, qui avait tels symptômes, à qui on a donné tel traitement. Il a présenté pendant la nuit un arrêt cardio-respiratoire, et heuuu… on l’a massé, on a injecté de l’adrénaline, et heuuu…. Ah oui, j’ai oublié de vous dire, c’est un monsieur qui a dans ses antécédents… »
La chef le coupe. En pleine apogée de l’histoire, l’heure n’est pas aux flash-back : « Non, mais attends. Il est reparti ou pas ??? »
Mon collègue : « Non non, on l’a gardé dans le service ».
Voilà.
Il fallait peut-être y être, mais moi, cinq ans après, ça me fait toujours rire.
14 janvier, 2008 à 21 h 50 min
ahahaha morte de rire…
Et tu fais comment pour garder ton sérieux dans des cas comme ça?
en même temps, faut pas se moquer, c’est mal et ça peut arriver à tout le monde…
Dur dilemme
14 janvier, 2008 à 21 h 57 min
On n’a pas essayé du tout de garder notre sérieux.
On a tous beaucoup ri, mais gentiment et sans se moquer ;)
Je pense d’ailleurs que c’est la seule fois en trois mois que j’ai vu la chef-qui-faisait-peur rire, à bien y repenser…
14 janvier, 2008 à 21 h 57 min
C’est un peu comme cette réplique:
« – Bonjour Monsieur, c’est l’heure de se lever. Comment avez vous dormit ?
– sur le dos. »
-_-
14 janvier, 2008 à 22 h 01 min
hum… oui bien sûr…cela confirme mes soupçons: non, je ne suis pas mèdecin, et ne l’ai même pas été dans une vie antérieure!
Vais retourner à mes blagues carambars, c’est plus de mon niveau!
14 janvier, 2008 à 23 h 04 min
Perso j’ai bien ri.
Mais j’avais aussi ri quand tu étais allée « jeter un oeil » ;)
14 janvier, 2008 à 23 h 49 min
Moi ça m’a bien fait marrer !
15 janvier, 2008 à 12 h 17 min
bô, j’suis pas médecin mais j’ai ri quand même…
ça me rappelle mes petits élèves qui viennent en pleurant:
– tu t’es fait mal où?
– là-bas derrière l’arbre!
est-ce que ceux qui ne sont pas instit vont rire quand même?
15 janvier, 2008 à 16 h 57 min
ben oui, les médecins sont des gens normaux et ils ont aussi des blagues à la con …et celle ci m’a fait rigoler!!!
j’adore ce blog et celui du docteur V
16 janvier, 2008 à 19 h 15 min
Ahaha, chui pas médic, mais je l’ai quand même comprise :).
16 janvier, 2008 à 19 h 40 min
je m’y suis reprise à deux fois mais j’ai compris (ça c’est juste parce que je suis fière de moi :-D)
Pat, la tienne ça sent le vécu à plein nez, je m’y vois tout à fait lol
18 janvier, 2008 à 22 h 47 min
Rrr, je me permets de dire « tu », pour la simple bonne raison que tu dois avoir juste qqs années de plus que moi ;)
1- Un petit commentaire sur ce « Suspens » : tout comme ninoche, j’ai dû relire deux fois la fin, je n’avais pas immédiatement intégré la réponse de ton ex-co externe, probablement complètement « inhibé/terrorisé » (?) par La-Grande-Chef-Qui-Faisait-Peur ! Mais oui, bien drôle !! Pauvre externe qui a dû se faire charrier (même gentiment !) durant son stage à l’époque…
2- Un commentaire global sur l’ensemble de ton blog, que je lis depuis près de 3h30 sans pause, ayant passé en revue l’ensemble de toutes tes nouvelles… Je ne vais rien inventer, certes… On t’a déjà fait beaucoup de compliments… Et alors ?! Oui, j’en rajoute une couche : tous tes articles sont touchants de sincérité, emplis d’empathie, d’humanité… & je dois avouer que je m’y reconnais vraiment…
3- J’ai eu la (mal)chance de palper un foie métastatique… Et difficile honnêtement de ne pas sentir ces irrégularités… J’en ai un souvenir terrible, premier patient vu au cours de mon 2ème semestre, patient suivi de très près durant 6 mois et décédé qqs jours avant la fin du semestre… Une relation patient-interne trop empathique de mon côté.. (Il faudra que je pense à publier…) Un souvenir de toutes ses chambres d’hospit’, de ses remarques, de certains jours très marquants…
4- Pour éviter toute larme (disgracieuse, parait qu’il faut se tenir), je n’ai (heureusement) pas eu cette heure d’attente devant les portes d’amphi de P1 il y a 9 ans même si le stress et cette impression de bulle ne menant à l’époque qu’à un concours réussi ou non, existait bel et bien…
5- Alors pr résumé… Je mets avec bcp d’intérêt ton blog en favoris… Et réfléchis dès maintenant à initier qqc du genre… Mais ss concurrence, rassure toi !
6- Poursuis tes écrits, te lire est un véritable plaisir !
11 février, 2008 à 19 h 52 min
> Tous : ah bah chouette, tout le monde comprend en fait :D
On va finir en chanson avec un peu de Boby Lapointe si vous voulez bien, ça me paraît adapté :
On l’a mené à l’hôpital
Pour le soigner où il avait mal
Il s’était fait mal dans la rue
Mais on l’a soigné autre part.
(Et il est mort.)
> Ptysie : un grand merci pour votre commentaire. A moi, ça me fait beaucoup de bien se savoir que d’autres gens se retrouvent dans ce que raconte, et qu’on a vécu les mêmes choses.
Initiez, initiez, ça vaut vraiment le coup :) Et je pense que j’aurai plaisir à vous lire. ;)
14 mars, 2008 à 19 h 17 min
Il a du bobo, Léon,
Il va p’têt’ caner, Léon,
Il a du bobo, Léon…
Si ce vieux Boby était encore parmi nous, il pourrait sûrement nous pondre une chanson sur toutes les absurdités que tu nous relates avec tant de brio.
Continue ! C’est un vrai régal.
2 juin, 2008 à 16 h 17 min
j’y etait pas, je suis pas toubib, mais j’ai compris et ca m’a fait sourire!!!
31 octobre, 2008 à 16 h 24 min
Mieux vaut tard que jamais, j’ai enfin compris !!
Merci encore pour tous ces articles et ces sourires que tu nous transmets, ça donne toujours un peu plus de courage pour se remettre à bosser :-)
31 octobre, 2008 à 19 h 20 min
ma » vocation » de cardiologue vient peut-être d’une chanson de Bobby Lapointe ( Framboise) :
…Davantage d’avantages,
Avantagent d’avantage »
Lui dis-je, quand elle revint
Avec ses seins Angevins…
(deux fois dix ! )
« Permets donc que je lutine
Cette poitrine angevine… »
Mais elle m’a échappé,
A pris du champ dans le pré
Et je n’ai pas couru après…
Je ne voulais pas attraper
Une Angevine de poitrine !
Moralité :
Avanie et mamelles
Sont les framboises du Destin
je cours donc peut-être sans le savoir depuis des années aprés des angors à mamelles ? qui sait ?
PS : ma femme s’appelle Françoise…bizarre non?