La faute à Ève

28 mars, 2015

Qu’il faut que les femmes aient le même salaire que les hommes pour le même travail, ça me paraît évident.
Qu’elles puissent avoir le droit de vote, le droit d’avorter, qu’elles soient traitées en égales, c’est la putain de moindre des choses. Évidemment, il faut se bagarrer pour.
Nos ancêtres (merci à elles) se sont déjà bien bagarrées, et elles ont fait un énorme boulot. On est quand même pas si mal loties que ça en France au vingt et unième siècle grâce à elles, même s’il y a encore des combats à mener.
J’ai un respect infini pour les féministes des dernières décennies. (J’ai même été élevée par une, c’est vous dire…)
Mais quand même, pardon de le dire, à l’heure actuelle, aujourd’hui, je crois que s’il y a un truc qui me gonfle encore plus que les machos, c’est bien les féministes.
Y a des trucs essentiels, le salaire, le travail, tout ça. Mais le coup des jouets un peu trop roses, des blagues drôles mais un peu sexistes, ou de la petite case sur un formulaire, un « madame » ou un « mademoiselle », mais SÉRIEUSEMENT, y en a qui ont de l’énergie et du temps à dépenser là-dessus ? On en a quoi à carrer, au juste, de cocher madame ou mademoiselle ? C’est insultant ? C’est une offense ? Sérieux ?
Y a pas des combats plus importants ?
Qui est assez con pour penser que puisque les jouets sont roses ça veut dire qu’on est obligées de se mettre à aimer le rose ? Mais vous avez qu’à pas les acheter !
Vous êtes pas assez tranquilles dans votre tête pour ne pas passer au-dessus de ça ?
Attends, l’autre jour en cours d’histoire, le prof arrive, il nous dit « Alors les garçons, vous avez pensé quoi du match de foot ce week-end ? », et là y a Mélanie Lercier qui se met debout, limite elle monte sur la table, pour dire « Ouiiiiii, c’est dégueulaaaaassse, les filles aussi ont le droit d’aimer le foooooooot », patati patata.
Mais ÇA VA, quoi ! Je me sens suffisamment l’égale des hommes, j’ai assez confiance en moi pour pas avoir besoin de monter sur la table et d’enfoncer des portes ouvertes dès que quelqu’un fait une généralité un peu débile. Le mec a pas dit que les filles avaient pas le droit d’aimer le foot, il a juste fait une généralité un peu con, qui correspond quand même à un fait statistique….

 

Voilà. Ça, c’est le discours que j’ai tenu pendant longtemps.
Vraiment longtemps. Jusqu’à mes 20, 21 ans peut-être. Et j’étais super-fière de dire que les féministes me gonflaient.
Jusqu’à il y a encore quelques années, je divisais les filles en deux clans. Y avait les vraies filles, qui hochaient leur coupe au carré de gauche à droite en ricanant avec « Tu m’étonnes ! » ou « C’est clair » pour 90% de vocabulaire, et qui avaient pour but ultime d’assortir leur vernis à ongles et leur sac à main, et qui m’ennuyaient profondément.
Et puis y avait les fausses filles, dont je faisais bien sûr partie, qui avaient de l’humour, du répondant, des choses à dire et des jeux vidéo, et qui s’en cognaient pas mal des sacs à main. On était tout un clan de fausses filles, avec mes copines, et on se moquait bien des vraies.

J’ai eu ça dans la tête pendant vraiment longtemps. En un poil moins caricatural avec les années, mais quand même. Au moins un schéma un peu comme ça jusqu’à mes 28-29 ans.

Et puis un soir, il m’est arrivé un truc moche. Vraiment moche.
Que j’hésite presque à vous dire, mais qu’il va bien falloir que je raconte pour continuer à dire ce que je vais essayer de dire.

Je me lance… :
Un dimanche soir, à 21h52, j’ai découvert que j’étais raciste.
Moi.
MOI, BORDEL.
Moi qui ai été élevée par deux parents aimants et tendres et très ouverts et très de gauche, moi qui ai appris à 7 ans qu’on avait « jamais le droit d’être intolérant, sauf peut-être avec l’intolérance ».
Moi qui ai manifesté une seule fois dans ma vie, par honte, par désespoir, en avril 2002, alors que jamais aucun autre combat n’avait réussi à me faire lever mes fesses de mon canapé un dimanche de grasse mat.

J’étais sur Twitter, et j’ai cliqué sur une vidéo. Ambiance « Caméra cachée dans la rue aux États-Unis, pour dénoncer les préjugés ambiants ».
Le truc, c’était de montrer un môme de 19 ans qui découpe à la pince l’antivol d’un vélo, en pleine rue et en plein jour. L’idée c’était de montrer un gamin blanc, et puis un gamin noir, dans la même mise en scène, et de comparer la réaction des gens.
La vidéo commence, avec le blanc, et faut bien avouer que je me serais pas retournée plus que ça non plus. Il avait une bonne bouille, et surtout un côté tellement décomplexé et normal, à pas se cacher, en pleine rue, en plein jour, comme ça, que ça donnait vraiment l’impression qu’il avait paumé ses clés comme tout un chacun et qu’il essayait de se débrouiller comme il pouvait pour récupérer son vélo.
Et la voix off s’offusquait : regardez comme personne ne dit rien ! regardez comme tout le monde passe à côté comme si de rien n’était !
Et je me disais que bon, ouais, c’était quand même un peu gros.
Et puis ils ont montré la même scène, avec le gamin noir.
Et là, vraiment, SINCÈREMENT, je vous jure, ça rendait pas pareil. Là mon bide a crié : « Aaaah, oui, là ok, oui ! Là on dirait un voleur ! », avant que j’aie eu le temps de réagir.
Ma tête s’est cabrée un peu. Elle a cherché pourquoi ça avait l’air d’une scène de vol alors que celle d’avant avait l’air d’une scène d’étourderie touchante.
Ma tête a protesté : « Ouais mais attends, c’est normal, t’as vu comment ils l’ont habillé en racaille, aussi… », parce que le gamin avait une casquette à l’envers et un T-Shirt large.
Et, je vous jure que c’est strictement vrai et pas une espèce de manœuvre de style, à la SECONDE où ma tête terminait sa phrase de justification, la voix off disait « Et nous les avons habillés exactement pareil », en remettant côte à côte les deux images. Les deux gamins, la même rue, le même vélo, la même casquette à l’envers.
Malaise, malaise, malaise.
J’ai continué à grommeler un peu. Ils avaient peut-être trié les gens, ils avaient peut-être fait un montage, forcément quand on veut prouver un truc on peut trouver des façons de présenter les choses qui…
Mais n’empêche qu’on pouvait dire tout ce qu’on voulait, retourner le truc dans tous les sens, il fallait bien affronter la réalité : mon ventre avait crié au vol devant le gamin noir et s’était attendri devant le gamin blanc.

MOI.

J’ai eu l’impression d’être Ellen Ripley.
J’ai eu le sentiment physique, palpable, que quelqu’un avait mis un truc dans mon ventre sans mon consentement et sans même que je m’en rende compte. Un fœtus gluant et sordide qui n’était pas moi, qui ne m’appartenait pas, et que pourtant je laissais grandir en moi, en le nourrissant sans même y penser.
Et j’ai cherché qui m’avait fait ça.
Et j’ai trouvé. Ce n’était pas mes parents : ça ne pouvait pas être mon éducation primaire puisque c’en était l’opposé absolu. Ça ne pouvait pas non plus être un discours réel, posé, que j’aurais entendu avec mes oreilles et auquel j’aurais adhéré ; je ne m’étais jamais jamais jamais laissée convaincre, même un tout petit peu, même d’un demi-degré par les quelques argumentaires racistes que j’avais pu entendre dans ma vie.
C’était forcément secondaire, et c’était forcément insidieux. Un truc rentré en moi, et, puisque je n’avais jamais laissé les mots entrer, forcément rentré en moi par syllabes, par lettres, par atomes. Un truc glissé en intraveineuse au goutte-à-goutte.
C’était la télé, c’était les films, les clichés un peu trop vus mais tellement faciles et presque rassurants, c’était le discours ambiant, c’était les préjugés idiots qu’on entend en n’étant pas d’accord au fond en théorie mais qu’on entend quand même huit fois, dix fois, quatre-vingt-seize fois par jour et qui filtrent, petit à petit, et qui laissent une humidité à peine visible mais qui se transforme quand même en moisissure.
J’avais écrit la même chose sans le savoir, pourtant, des années avant, en parlant d’autre chose, en parlant de perversion. J’avais écrit que c’était plus facile de lutter contre un mec qui hurle « Je vais te tuer salope » que contre un mec qui fait de tout petits pas insidieux. Et bin c’est vachement facile d’être pas d’accord avec un mec qui dit « Les Arabes c’est rien que tous des voleurs », et vachement plus dur de se révolter contre des images subliminales dans un film ou des habitudes innocentes de langage.

Et j’ai réalisé d’un coup.
Moi qui passais mon temps à me face-palmer des médecins qui reçoivent les visiteurs médicaux en jurant que ça ne les influence pas, j’avais eu exactement le même aveuglement.
« Non mais j’entends mais j’écoute pas. »
Dans tes rêves.
Moi qui passais mon temps à brailler contre les biais dans les études et les stats à la con qui font dire aux journalistes que le chocolat ça rend heureux et que éjaculer une fois par semaine ça fait vivre plus longtemps, j’ai réalisé des années après que c’est sans doute pas PARCE QUE les garçons aiment le foot qu’on parle de foot aux garçons, mais peut-être bien l’inverse.
J’ai touché du doigt à quel point ce sont les putains de petits cailloux qui font les putains de grandes rivières.

J’ai avalé la pilule rouge, sans préavis.
J’ai revu les livres pour enfants, les cartables roses, les stylos pour filles, les déguisements d’infirmières et les déguisements de médecins, les espionnes en talons aiguilles de mes séries, les profs qui demandent aux mecs ce qu’ils ont pensé du match, les cases mademoiselle et madame, et je les ai lues autrement.
J’ai compris, enfin, l’histoire de ma mère qui, quand je lui avais raconté mon exaspération face au débat du mademoiselle, m’avait raconté sa concierge qui s’était mise à la regarder dans les yeux et à lui sourire quand elle (ma mère, pas la concierge) avait enfin pu troquer son mademoiselle en madame, quand elle avait enfin cessé de vivre dans le péché.

Depuis j’essaie d’apprendre. C’est difficile, c’est beaucoup de choses très ancrées à aller chercher et détricoter, pas à pas.
J’essaie d’arrêter de dire « avoir des couilles » pour dire « être courageux ». Parce que oui, c’est un pauvre putain de détail, mais c’est un détail essentiel.
J’essaie d’arrêter de dire aux petits garçons que je mesure contre le mur de se tenir « très droit, comme un petit soldat » et de dire aux filles « la tête bien droite, comme une danseuse étoile ».
J’essaie d’arrêter de dire « c’est pas un steak de PD », ou « allez bien tous vous faire enculer ».
C’est difficile pour moi, parce que j’aime bien dire des gros mots et j’aime bien dire des trucs avec couilles.
Comme vous pouvez le constater, j’ai pas encore tout à fait réussi à arrêter de dire putain.

Et des fois, quand j’essaie d’expliquer un peu tout ça à des gens, je les écoute me répondre ce que j’ai dit moi-même pendant tellement d’années que je ne peux pas vraiment leur en vouloir, même si j’ai envie de leur fracasser la boîte crânienne à grands coups de pilule rouge.

Voilà.
Du coup, j’en suis à penser que c’est peut-être au fond tout l’inverse de ce que je pensais.
Que peut-être, quand on dit que le vrai truc important c’est l’égalité des salaires, et qu’il faut commencer par ça, peut-être que justement il faut commencer par l’autre bout des choses. Peut-être que le jour où on arrêtera d’apprendre à nos gosses qu’il y a des couleurs, des jeux, des métiers pour filles et des pour garçons, peut-être que quand on commencera à accepter les féminins de mots traditionnellement masculins, peut-être que quand on arrêtera de rire grassement à la blague d’un pote qui commente pas méchamment pour rire les cuisses d’une fille qui passe dans la rue, peut-être que quand on aura mené ces combats ô combien dérisoires, d’eux-mêmes, sans révolution, les gens se mettront à payer les femmes du même salaire que les hommes.

 

 

228 Réponses à “La faute à Ève”

  1. Beatrix_feminazie Dit:

    Un grand bravo! Bravo
    Pas facile de désapprendre ce qu’on a appris, ce qu’on croit savoir, remettre en question, bravo! car ça prend du temps, et du recul :)

    (Troque le « je m’en bats les co**lles » pour « je m’en badigeonne les ovaires », devenue mon expression préférée ;) )

  2. Lledelwin Dit:

    …Ou bien troque-le pour « Je m’en tamponne l’oreille avec une babouche » ou encore « je m’en tamponne le coquillard ». Çà claque pas trop mal non plus.

    Sinon MERCI. J’avoue que j’ai vachement eut peur, au début. Et puis bim retournement.

  3. MissCiboulette Dit:

    Merci de partager ces réflexions très lucides et honnêtes. Et c’était quoi cette vidéo ? Je serais curieuse de la voir.

  4. LaurenceB Dit:

    Merci.
    IngénieurE, j’ai fait toutes mes études « comme un garçon », slut shaming et culture du viol sur le thème de « ouais, mais avec une jupe comme ça, il y en a qui cherchent » inclus. Avant de lire Simone et puis Christine Delphi et ma vie a changé.
    J’ai compris que le sexisme et le racisme, au delà des attitudes individuelles problématiques, sont des systèmes pervasifs qui sapent les notions de jsutices et d’équité.
    Et depuis, je désèspère d’expliquer (genre, sur toute ton intro, je me suis dit, au secours, comment je vais expliquer que mademoiselle et les jouets roses, c’est important) et là, bardaf, t’es la meilleure.
    En bref, encore merci!

  5. Nathanael Dit:

    Rien à ajouter à ce texte. Tout y est, je me suis reconnu dans chaque mot, de la phase « nan mais elles exagèrent » à la prise de conscience. Pas le même évènement, pas le même âge mais les mêmes conséquences. Redécouvrir le monde et continuellement se poser des questions sur ses propres actes, réflexions, et ceux autour de soi.

  6. docteurdu16 Dit:

    Très beau billet qui me donne bonne conscience quand je combats mes vieux réflexes qui ne sont pas naturels mais « construits ».
    Le problème, comme toujours, c’est la limite.
    Car à force de tout déconstruire et de tout reconstruire, on finit par ne plus avoir le droit de plaisanter et on va finir par ne plus être Charlie par souci de respect pour les autres et… de respectabilité pour soi-même.
    La déconstruction du patriarcat est probablement une bonne chose mais j’y vois aussi une des dernières manoeuvres du capitalisme (Marx et Engels ont écrit sur le sujet, pardon pour ces références hors d’âge) et aujourd’hui du néolibéralisme pour détruire les fondements, certes critiquables, de la société, je n’en doute pas, pour imposer une logique qui sera uniquement marchande et consumériste.
    La destruction des structures anthropologiques et, sans exagérer, des systèmes de parenté, risque d’être un sacré bordel.
    Mais merci pour ce papier qui est, finalement, une réflexion sereine sur des évolutions dont nous verrons dans deux siècles les conséquences.

  7. ziloa Dit:

    Je suis d’accord. Je remercie le journal Madmoizelle de m’avoir fait évoluer sur ce point d’ailleurs.
    La prise de conscience ne s’arrête jamais, l’autre jour je parlais à mes copines et elles disaient qu’elles « ne pourraient pas sortir avec un garçon plus petit » et ça m’a fait une piqure de rappel sur l’égalité… Pourquoi au 21e siècle on voudrait un mec nécessairement plus grand? Pourquoi une femme plus grande à côté d’un homme va être source de moquerie? J’ai trouvé ça intéressant… Je me doute que ça vient du passé, d’une époque ou un homme grand et fort était peut-être un peu plus nécessaire, mais maintenant à quoi bon?

  8. Repatmom Dit:

    J’ai eu le même flash il y a quelques temps. Depuis je me bats contre le mademoiselle (j’ai 33 ans je gagne plus que mes parents et un enfant à charge… J’ai le droit d’être considère comme une Dame et pas une jeune fille). Et bien ça fait lever un paquet d’yeux mais je lâcherais rien.
    Mon autre combat c’est la représentation des bites. Ça fait rire tout le monde. En mode « ahaha y’a une bite sur le panneau ». Je trouve que ça nous ramène toujours à l’omniprésence masculine.

  9. bellezebut Dit:

    Comme toujours c’est un plaisir de te lire. Bravo

    Ne t’inquiete pas, tu peux continuer à dire « allez tous vous faire enculer » c’est valable pour les deux sexes ;)

  10. Petit Bourgeon Dit:

    Une fois qu’on a compris, on a tellement envie que tout le monde ouvre les yeux aussi, pour ça, et pour plein d’autres choses.
    J’ai un enfant de chaque sexe et je soupire, grimace ou réponds (selon ma proximité avec l’interlocuteur-trice) à chaque commentaire sexiste que j’entends, et c’est souvent. Je n’en veux à personne en particulier, sauf peut-être à tous ces quinquas, hommes, blancs, cheveux noirs à blancs, en costume cravate, qui peuplent les conseils d’administration & Cie, et qui ont tellement peur pour leurs fesses.
    On en passera peut-être, dans quelques (dizaines d’)années, à un renversement, avant, un jour, d’en venir à la normale ?
    En attendant je partage sans tarder cet excellent billet (comme tous, mais celui-ci attendra un public encore plus large)
    Merci pour votre honnêteté.

  11. Petit Bourgeon Dit:

    (ma petite lutte perso aussi ce sont les accents sur les majuscules, Merci)

  12. jigso Dit:

    @ziloa : pour les histoires de tailles, cf http://www.arte.tv/guide/fr/045331-000/pourquoi-les-femmes-sont-elles-plus-petites-que-les-hommes
    En bref, ça marche dans l’autre sens : c’est parce que les femmes sont plus petites qu’on est « surpris » par un couple « inversé ». Et si les femmes sont plus petites, c’est simplement qu’on favorise plus les garçons dans l’accés aux protéines (en gros la viande), et c’est purement culturel : les garçon mangent plus que les filles, ils faut qu’ils soient grand, beau et fort « comme leur papa », et les filles ont un appétit d’oiseau : biologiquement c’est faux, les filles devraient etre aussi grandes que les garçons si elle étaient nourries pareil.

  13. julien Dit:

    les femmes n’ont pas le même salaire que les hommes ? Où ça ? Vous avez vu ça, vous ? Moi pas. Jamais. Nulle part. En fait, j’ai vu l’inverse.

  14. Babeth Dit:

    Cette expérience là m’avait sidérée : http://www.koreus.com/modules/news/article16834.html
    Sans nous en rendre compte, nous sommes racistes. Sans nous en rendre compte, nous sommes cons. Et putain de bordel de merde, ça fait mal au cul! (ouais, je dis des gros mots et j’assume).

  15. peter1204 Dit:

    Très beau billet. Je m’y reconnais sur plein de points. Notamment sur le « réveil » douloureux sur la société qui nous entoure. Et je suis tout a fait d’accord avec toi sur ta conclusion. Je pense que c’est avec des petits pas qu’on arrivera a faire bouger la montagne qu’est le point de vue archaïque sur la femme en France. Merci pour ce chouette témoignage. Même si j’ai vraiment eu si peur au début!!! Hehe!

    @peter1204

  16. Le Monolecte Dit:

    Bienvenue de l’autre côté du miroir, bienvenue hors de la matrice (ou dedans, c’est insidieux, de parler de matrice…).

    J’ai l’âge du MLF et j’ai grandi dans l’idée que « c’est bon, les filles, vous pouvez vous détendre, vous avez gagné! » et que les féministes qui bougeaient encore, c’était parce qu’elles étaient trop moches | hystéro | ce que tu veux de péjoratif en fait | pour pouvoir faire autre chose que de râler et de casser les couilles de la bonne égalité que voilà.

    Et après, il y a la réalité, la domination concrète, les clichtons ad vitam æternam, les salaires qui gluttent au sol, les bons jobs pour les bitards, les promos jamais pour les pondeuses, et ça devient pire si tu te reproduis…

    Bref, déconstruction du mythe de l’égalité et comprendre chaque jour comment se construit la domination des femmes dans une société encore fondamentalement inégalitaire, jusque dans les trucs les plus anodins et insignifiants… sauf que ce n’est jamais anodin insignifiant, mais que ça enfonce le clou de notre cercueil, tout le temps.

    Puis pousser encore plus loin et comprendre que cette inégalité fondamentale nourrit et se nourrit de toutes les autres, qu’en plus, il n’y a pas de combat prioritaire ou plus important, mais une lutte sur tous les fronts.

    Chaque pas est difficile, chaque pas est important. Même petit.
    Ne rien lâcher.

  17. Raphaelle Dit:

    merci pour votre blog, toujours intéressant. Sur ce sujet, sans être féministe, moi je crois vraiment que les détails sont importants. Il faut changer les mentalités et même si cela avance doucement, on part de très loin, donc il y a encore un long chemin devant nous. Il y a tellement de choses « normales » qui en fait sont du sexisme et continuent à orienter les filles vers certains métiers, certains comportements, … Ca me fait penser à un film de Riad Sattouf récent « Jacky au royaume des filles » où la réflexion provient de l’inversion entre les hommes et les femmes. Enfin, merci pour ces réflexions, et bonne continuation.

  18. Lise Dit:

    Bonsoir,
    Moi je suis de celle qui ont pris la pillule rouge, qui voit tous ces petits cailloux, mais je me suis remis des oeilleres
    Parce que je me suis fracassé sur le mur de la vie et qu’il n’y a que mon mari pour me porter. Et que cet homme formidable a besoin d’etre flatté, caresser dans le sens du poils pour que nous puissions avancer tous les, tous les 4 avec nos loulous
    Oui j’ai mal au coeur de ne pas etre la femme forte et libérée de mon idéal. Je ne suis qu’une mauvaise femme au foyer. Mais j’aurais pus devenir pire
    Je laisse le combat à d’autre plus forte et intelligente que moi. Merci à elles, à toi, pour nos filles

  19. Anne Dit:

    Lis-ça. Ca ira mieux.

    http://webinet.cafe-sciences.org/articles/discriminations-en-cascades/

  20. Musculus Dit:

    Ça vous apprendra à vouloir utiliser des jurons d’homme hétérosexuel !
    Pour ce qui est de changer les choses, gardez à l’esprit qu’un changement des mœurs ne passe que par un changement de l’état d’esprit global. Même si les gens humbles paraissent naturellement assez intimidables pour qu’on leur élève l’esprit de force (on a bien réussi il y a deux cent ans à faire lire aux paysans), ils restent tout de même humbles, battant leur femme parce qu’ils sont facilement contrariés ou considérant la lecture de livres comme une marque de faiblesse (ceux de penseurs, humanistes ou féministes, comme une marque d’émasculation). Les meilleurs arguments féministes actuels doivent être condensés en tweets ou ça les affole; pas la peine de compter sur une éducation des ignorants, Bourdieu a prédit que ça ne marche que jamais.

    Le chef d’entreprise soucieux de son affaire rira bien haut à leur exposé (non pas car il est cruel, mais car il est pratique), et persistera à payer sa secrétaire moins que son secrétaire parce que de toute façon Jacqueline ne se plaint pas. En deux phrases: ne soyons pas activistes, les gens n’aiment ni prendre conscience ni changer, ou ne le font que pour une carotte plus ou moins consciente (comme la satisfaction de se dire, Ouah ! Je suis féministe !). Soyons lobbyistes, puis juristes ; une bonne loi et un bon procès n’ont jamais débarrassé la Terre des langues de vipère et des brutes de tous les jours, mais un coup de bâton bien placé les force plus sûrement à faire preuve de décence humaine que ne le feraient une centaine de manifestes bien argumentés.

  21. Marie Dit:

    Bonjour,

    En lisant votre texte on se rend tout de meme compte que tout en sursautant concernant le fait que pas mal d’idees recues aient insidieusement penetre votre cerveau malgre votre vigilance, vous en confortez d’autres tout aussi derangeantes, notamment celle de la tenue vestimentaire…

    En effet, considerer justifiable votre reaction si les gamins avaient ete habilles differemment, plus precisement l’un d’eux en casquette a l’envers denote d’une autre amalgame tout aussi grave et prejuge a combattre…

    Je sais le chemin est long, courage !

  22. Jaddo Dit:

    @Marie Ah mais je sais ! Justement le « parce qu’il avait une casquette et un TShirt large », c’était aussi la constatation désolée de mes préjugés abrutis…

    Merci @Anne pour le lien, j’ai semble-t-il « une préférence forte pour les personnes homosexuelles », mais j’ai un bout de cerveau qui me dit que j’ai FORCEMENT été plus performante à la fin du test qu’au début. Je vais refaire pour voir.
    Même si j’ai un peu peur de me confronter au résultat du test d’ethnie ;)

  23. Nouce Dit:

    Intéressante prise de conscience qui fait réfléchir… Ca me rappelle une amie qui me disais qu’il fallait constamment lutter pour ne pas sombrer dans la connerie et le racisme, parce que si on ne lutte pas activement, alors, la plupart des gens sombrent. Au début, je ne voulais pas la croire. Mais à force de réflexion et d’analyse, j’ai finalement vite réalisé que c’était loin d’être faux!

  24. D'ici et ailleurs Dit:

    C’est TELLEMENT vrai.

    J’ai eu à peu près la même évolution que la tienne il y a quelques années. Je me suis demandée pourquoi on nous emmerdait avec des détails, avec des « conneries ». Et puis je sais pas, un jour ça a commencé à m’énerver, d’entendre le mot salope, un jour ça a commencé à m’énerver, les blagues machistes de mes collègues hommes sous couvert d’humour, un jour ça a commencé à m’énerver, d’entendre mon ex dire de mon chat que c’est une peureuse, alors que mon chat est un monsieur chat.

    Et comme d’habitude quand ça m’énerve, j’ai commencé à le partager, et à tomber face à des murs. Les gens ne comprenaient pas, que ça m’énerve autant. « C’est de l’humour », « c’est pas si important, y’a plus grave ». Mais comme toi, je commençais à bien me rendre compte que ces petites choses, si on pouvait les changer, ça aiderait aussi à changer les grandes choses.

    Alors je suis une jeune femme pas encore mariée, mais quand on m’appelle Mademoiselle, je corrige en Madame, ça surprend toujours, mais je n’oublie jamais de le faire. Et quand je vois les gens faire des blagues machistes, ou avoir des préjugés, je fais l’imbécile, je pose des questions, qui ont l’air bêtes mais qui finissent toujours pas ne plus avoir de réponses, parce que des fois les questions bêtes, ça aide les gens à se rendre compte qu’ils disaient des choses toutes aussi bêtes.

    Et je me dis qu’un jour, quand on appèlera toutes les Mademoiselles Madame, peut être qu’on paiera les Madames comme les Monsieurs.

  25. Justine Dit:

    Bravo et merci pour ce billet,
    Comme beaucoup en lisant la première partie j’ai eu tout de suite envie de réagir pour dire que  » si, justement! ».
    Votre prise de conscience ressemble à celle que je traverse en ce moment, il faut dire j’ai 20 ans, les dates coïncides.
    De plus en plus, j’ai comme une petite sonnette qui retentit dans mon esprit.
    J’ai beau avoir été élevé par une mère célibataire, de gauche, une grand mère féministe, il y effectivement des choses qu’on se laisse aller à accepter/approuver/ne pas relever.
    Et puis un jour j’ai commencé à en avoir marre d’entendre le mot hystérie être utiliser constamment par les hommes ET les femmes comme une réponse ultime et unique à chaque acte déraisonnable chez la femme. J’ai commencé à ressentir un certain malaise quand j’assiste à une pièce de Molière (ça ne m’empeche pas d’apprecier). Il y a quelques jours à peine, j’ai veinement essayé d’expliquer que si les chiffres prouvent que les hommes ont un meilleur sens de l’orientation c’est peut être parce qu’on leur a tellement rabâché qu’ils étaient bon pour ça, qu’il l’ont intégré et ont donc confiance en eux et qu’au contraire les femmes s’attendent à être mauvaises.
    J’ai bien conscience qu’il y aura encore et toujours beaucoup de choses pour lesquelles il faudra que je travaille. Le coup du Madame / Mademoiselle par exemple, j’ai beau être consciente de l’inutilité du mademoiselle et de sa dimension sexiste, moi quand on m’appelle madame (récurent aux caisses des magasins) ben j’ai l’impression qu’on me vieillit et j’aime pas trop ça.

  26. blankoworld Dit:

    Bonjour, merci pour cet article revigorant qui fouette un peu l’esprit.

    Je suis sexiste et raciste. Mais ne l’ai jamais voulu. Mes aspirations sont différentes. Je me suis rendu compte seul qu’entre les deux il y avait un monde.
    Mes parents, la Société, tout ça a joué. Je combat ce pourrissement tous les jours, parfois même sur des féministes :(
    Exemple : une féministe qui ne voulait absolument pas laisser à son fils une chambre avec du papier peint Hello Kitty. Sachant que le petit aime beaucoup le rose. Est-ce si mal le rose pour un homme ?
    Je trouve que tant qu’on aura des féministes qui font comme ça les arrange, on est pas rendus :(

  27. lyjazz Dit:

    Mieux vaut dire que nous avons des ovaires.
    Ce que je fais alors qu un temps j’ai expliqué que j’avais des couilles métaphoriques (ce qui parlait bien à mes garçons)

  28. morgane Dit:

    Salam Jaddo et merci car moi (j ai honte j suis la seule) qd j ai commencé à lire ton texte, je me suis dit « putain, comme moi » lol et au final ma prise de conscience s’est faite en lisant jusqu au bout l article (concernant le fameux mademoiselle) bien que je ne partage pas tt sur la théorie des genres telles que je l ai comprise, j suis encore fermée sur certains points surtout depuis que je suis maman (inquiete et parano) je prefere que la maitresse de ma fille soit une femme (le plus longtemps possible svp!!! loool) car on m enlevera pas de la tete que si y a un etre « vicieux » « pervers » et « destructeur » entre l homme et la femme ça reste l homme et c’est un préjugé basé sur des faits (seul environ 5% des femmes sont incarceré pour des faits grave genre pedophilie ou crime en France je crois)
    Donc, sur certains points je suis extrémiste d un côté (pas d homme ke je n connais pas ac mes gosses!) et effectivement pour d autres je suis extrémiste de l autre côté (l égalité des salaires, des traitements, de la répartition des taches dans un couple etc…) En gros ça veut dire que j veux le beurre et l argent du beurre ? Bon j suis un vrai garçon manqué alors! :p
    Je précise que ma fille porte bcp de rose et c’est surtout parce que c’est trop mignon, en plus elle est brune au teint mat ça lui va très bien, mais elle porte aussi du bleu et j y tiens ! ( tant pis si dans la rue on m dit « oh il est mignon » ..) ; et comme j suis pas raciste des couleurs elle porte aussi du vert du rouge du jaune du orange enfin bref c bozo le clown ma fille en fait ;)
    Ah et je voulais ABOLUMENT que tu saches que on peut etre une vraie fille féminine en apparence avec du beau vernis et dire j m en bat les couille et allez tous vous faire enculer à sec avec de la harissa (j te jure ça existe), tout en crachant par terre le tabac du marocain qu on est entrain de fumer et en rotant après une bonne gorgée de 8.6! si si, j en connais plein ;) et effectivement le contraste peut etre très choquant ^^
    Et juste pour l anecdote, un jour, je sortais en boite et j avais un short assez court mais on voyait qd mm pas mes fesses mais bon, un gars me dit  » t as pas trouvé plus court? » et à moi de m enervé sur le lui avec un langage chatier et de le menacer ac ma bombe lacrymo lorsqu il tentait d en venir au main car « non mais je ne suis qu une grosse pute je dois fermer ma gueule non mais »! …, c’était drole parce qu il ne s attendait pas du tout à ça ;)
    Et si j ai bien compris on essaye de combattre les clichés dc oui un garçon manqué à l interieur peut être très féminin à l exterieur, j dis pas que ça court les rues mais c’est pas incompatible ni impossible en tout cas
    Ah et encore plus drole, je suis convertie à l Islam depuis que j ai 16 ans, je pratique un Islam trèèès modéré (dit « de France ») et un jour quelques temps après les attaques du world trade center, j étais à la gare de la Part Dieu à Lyon j ai vu un vieux musulman avec un gros sac cabas qui était assis et attendais (je ne sais même pas pourquoi je l ai « remarqué » au départ) puis, je regarde à nouveau vers lui, le sac est toujours là, lui a disparu … moment de panique !!! looool je vous jure que c’est vrai, je suis partie supeeeeer viiite, j suis sortie de la gare et j me disais  » mais non seulement t es islamophobe mais en plus t es une grosse lache » parce que c’est comme si dans ma tête, y avait une bombe c’était genre sur à 99% et que si je m arretais pour prévenir untel ou untel j allais mouriiiiiiiiiir !!! lol de lol car bien évidemment le gars avait du partir s acheter un truc à bouffer ou était aux chiottes et rien n a exploser ni ce jour là ni un autre d ailleurs … alors rassure toi, les médias arrivent à rendre les musulmans islamophobes c’est pour dire ! ^^
    Prends bien soin de toi, prenez toutes bien soin de vous les filles :* :* :*

  29. blobette Dit:

    Oh boudiou Jaddo, vous m’avez fait peur avec le début de votre post quand même. Vous avez bien failli me briser le coeur.Depuis le temps que je vous lis et relis et que j’adore chacun de vos posts, ça m’a fait un sacré choc.

    (et puis deux posts en si peu de temps, ouaouh! C’est noël! Petite danse de joie)

  30. anne Dit:

    Je comprends tous ces combats (racisme, homophobie, islamophobie… je parle de « lutte contre » bien sûr !) mais vraiment… le madame-mademoiselle je ne pige pas . par contre le « ma p’tite dame », « la petite » etc ça j’ai du mal ! bizarre non ?

  31. Lauriane Dit:

    Bonjour,
    Merci pour ce beau billet.
    Je me suis rendu compte de cette différenciation fille/garçon marquée quand j’ai eu mes loulous, je me souviens du jour ou j’ai écumé moultes magasins pour trouver une dînette qui ne soit pas rose, et du débat avec leur père quand j’ai voulu acheter a mon fils une poupée…
    Comme tu dis, c’est en nous et il est difficile de changer certaines expressions… Je vois déjà mon fils de même pas 5 ans qui dit que le rose, c’est pour les filles, tout comme certains jouets… Meri l’école, les autres camarades de classe, et aussi ses grand parents et nous même :(

  32. nfroidure Dit:

    Super billet, très inspirant.

    J’y vais de ma petite phrase en remplacement du « j m’en bas les couilles » et qui est mixte pour le coup « ça va pas me faire un deuxième trou au cul ».

    Assez d’accord avec Anne sur Mademoiselle/Madame, même si au fond, j’m’en b.. enfin, vous voyez ce que je veux dire.

    Par contre, « les filles » pour désigner un groupe de femmes, c’est fréquent et un peu réducteur. Je pense notamment aux équipes sportives féminines qui sont souvent désignées ainsi.

    Pour le combat de fond sur les préjugés, j’ai la même XP mais pas du tout au clair avec ce qu’il faudrait faire pour accélerer le processus.

    Je dis accélerer car, clairement, les choses changent et c’est déjà bien que ça continue d’évoluer. Il arrivera peut-être un temps où les gens rejetteront simplement ces préjugés qu’ont leur donne à voir à la TV ou autre et ça ne sera tout simplement plus d’actu pour faire de l’audience.

    Pour moi, la seule chose qu’il faut bien comprendre si on fait du militantisme pour changer la société est d’éviter de rejeter l’autre, de dénigrer la personne plutôt que ses idées/pensées qui heureusement peuvent évoluer avec le temps et l’expérience, ce témoignagne en est la preuve.

  33. bluerhap Dit:

    Ça fait toujours plaisir de te lire, Jaddo !
    Y’a un point de féminisme sur lequel je trouve qu’il y a du boulot : le changement du « nom d’usage » au moment du mariage. Chaque fois que je dis que c’est une coutume médiévale qui date de l’époque où la femme mariée était considérée comme une propriété de son époux, je reçois des réponses un peu gênées « Ouais, mais disons que moi c’est pour les enfants, ça fait bizarre s’ils portent pas le même nom que leur mère … »
    Faut dire que j’habite dans la banlieue ouest parisienne ;-) (du racisme ???)

  34. bluerhap Dit:

    1980 et des poussières, spectacle de Bedos l’ancien : « Il fait froid ici, non ? » (on était à Nancy !)
    « J’ai une amie, elle est féministe ET vulgaire, alors dire : « on se pèle les couilles », ça ne lui plaît pas.
    Alors elle dit « j’me gerce le con » …
    Je vous avais prévenu qu’elle était vulgaire »
    ;-)

  35. shanathehutt Dit:

    Bonjour,

    Très intéressant billet. C’est comme ça qu’on devient militante…

    C’est toujours très compliqué de remettre en cause des notions qui nous sont inculquées si tôt qu’elles sont quasiment inscrites dans notre ADN… On essaie d’être raisonnable, d’être sensée… On ne veut pas qu’on nous prenne pour « une de ces hystériques »…

    À 41 ans, j’ai eu une série de ces révolutions tout du long de ma vie :

    – La tienne sur le féminisme. Elle a suivi de près celle sur le racisme/antisémitisme de société après que j’aie eu le malheur de dire à mon ami David que j’allais manger un sandwich en juive et que je me sois pris un savon méga mérité ;

    – Le végétarisme, il y a quinze ans (« ouais on est faits pour manger de la viande » + « je ne pense pas à ce qui arrive aux animaux avant qu’ils ne débarquent dans mon assiette » = « dis donc c’est pas logique ce que je fais ») ;

    – L’athéisme, il y a cinq ans environ, après une très longue phase de « chacun croit en ce qu’il veut tant qu’il ne l’impose à personne ». Sauf qu’il faut lutter de toutes ses forces contre un système qui impose à ses partisans de croire aveuglément, sans preuve, sans argument scientifique ;

    – L’homosexualité, même principe : « Chacun fait ce qu’il veut avec son cul tant qu’il ne l’impose à personne ». Sauf que quand on parle d’homosexualité, ce n’est pas ce qu’on *veut*, mais ce qu’on *est*.

    Les mots sont importants.

    Au final, j’essayais toujours de partir de positions inclusives, raisonnables, des « n’en faisons pas trop » ou « ils exagèrent ».

    Maintenant, je sais que quand je me dis « rhooo ils exagèrent », c’est que je dois dresser l’oreille et faire le bilan.

    Combien d’autres discriminations ou tendances dangereuses rôdent dans notre société et qui nous sont si naturelles que nous ne songeons pas à les remettre en cause?

  36. Silwek Dit:

    Un article que je vais faire circuler !

    Je me considère plus anti-sexiste que féministe (les hommes ne sont pas épargné, même s’ils ont quand même la plus grosse part du gâteau), mais ce texte est valable pour énormément d’inégalité véhiculé par les préjugés (sexisme, racisme, homophobie, etc).

    Peut-être que ça fera comprendre à mon entourage pourquoi je suis tatillonne. Je sais qu’on ne changera pas cette génération, peut-être pas la suivante non plus. Mais on ne détruit pas des siècles de préjugés en quelques années.

  37. bluerhap Dit:

    Bon, un dernier commentaire (après, c’est pas promis du tout, je jure pas je crache pas, j’arrête !)
    Personnellement je ne crois pas qu’on apprenne à devenir raciste, je crois qu’on « naît » raciste, et que l’éducation, la culture, nous apprennent dans le meilleur des cas à mettre en place des stratégies plus humanistes que la réaction raciste.
    Pour être précis, on naît « bayesien » (c’est pas moi qui le dit, c’est des scientifiques, moi je ne suis ni professeur des universités, ni religieux, ni journaliste de gauche : je n’ai pas un récepteur à vérité absolue branché dans le cerveau).
    Qu’est-ce que ça veut dire ? Que parmi les choses qui sont « pré-programmées » dans notre cerveau, il y aurait la capacité innée à faire des probabilités conditionnelles. Sans avoir de culture mathématique, notre cerveau comprendrait très rapidement que la probabilité de recevoir un téton plein de bon lait maternel lorsqu’on braille (codée mathématiquement p(téton/braille)) est très largement supérieure à p(téton/sourire) par exemple.
    Et en tant que médecin, on utilise cette faculté sans vergogne : p(infarctus/homme 50 ans sédentaire fumeur gros) est très supérieur à p(infarctus/femme 20 ans sportive) et il est de notre devoir professionnel d’en tenir compte.
    Mais dans la vie, cette faculté à faire des probabilités bayesiennes nous pousse à émettre des jugements « racistes ». p(savoir changer un pneu/gros mec à moustache en marcel) est vraisemblablement très supérieur à p(savoir changer un pneu/minette en pull rose).
    C’est ensuite un devoir éthique que de s’appliquer à considérer que la femme sportive de 20 ans peut aussi faire un infarctus, que la minette en pull rose peut avoir appris à changer des roues et que en tant qu’adulte si je veux que ma femme me laisse sucer son nichon j’ai plus de chances avec un sourire qu’avec des pleurs ;-)

  38. Jean Bon Dit:

    Comme toujours, un plaisir à lire.

    Merci pour ce billet.

    Tout comme Lauriane, la découverte de la paternité est un étonnement permanent sur les préjugés et le formatage des enfants des désirs préétablis. De la vendeuse de poussette nous voyant prendre une poussette d’exposition (beaucoup) moins chère qui s’exclamait : « la poussette est rose, mais si c’est un garçon ? » (ben euh, c’est très bien le rose, ça cache très bien le vomi de doliprane pédiatrique), aux choix disponibles des vêtements pour enfant : couleurs affriolantes, pleins de motifs et de coupes différentes pour les filles versus couleurs austères pour les garçons (soit un homme mon fils !), les préjugés sont partout et travaillent insidieusement les enfants.
    Mes garçons me rendent fier quand ils choisissent les bottes roses à fleurs ou le petit parapluie prédestiné aux filles… mais ça c’est avant la pression et la confrontation implacable de la collectivité : l’école.
    « – Non mais papa, ce jeu c’est pour les filles
    – ben, tu aimes ça ?
    – Mais oui, mais à l’école les copains, ils disent que c’est pour les filles
    – Et alors ? tu aimes ça… »
    Et c’est sans fin. La déconstruction des préjugés commencent très tôt.

  39. Marie Denis Dit:

    Depuis la nuit des temps dans un instinct de survie l’humanité n’a de but que conquérir. Le pouvoir d’être reconnue apporte son lot d’insuffisance et de mépris. Mais que chacun se rassure nous ne pourront jamais vivre les uns sans les autres au risque de disparaitre de notre monde. La vie à besoin de ses deux moitiés da

  40. elihah Dit:

    Ben oui, les violences faites aux femmes sont un continuum, qui va du ‘détail’ d’un mot, au crime (viol torture mort) et constitutives d’un système social global, pour s’en rendre compte il faut arriver à se démarquer …et depuis une large dizaine d’années, le backlash est majeur.

  41. Arnaud Dit:

    Ouiiiiiii trop bien ! Je partage, je partage ,je partage.
    Ca fait du bien, d’entendre ca dans la bouche d’un-e médecin-e, surtout avec toute la classe de Jaddo.
    Je partage avec mes collègues étudiant-e-s en médecine, des bisous !

  42. Aude Dit:

    J’ai eu la même révélation lors d’une hospitalisation il y a plusieurs années… Un homme noir est entré dans ma chambre, et lorsqu’il a commencé à m’examiner j’ai été surprise ; c’était un infirmier, mais dans ma tête j’avais pensé que c’était un homme de ménage… J’ai eu cette même impression d’horreur étrange, de « c’est moi qui ai pensé ça?!? »… Et maintenant je fais attention, j’essaie de me déprogrammer… ça fait du bien…

  43. jelaipa Dit:

    J’ai honte,lorsque un monsieur m’embête de penser instantanément « me gonfle ce black » lorsqu’il est noir et « me gonfle ce mec » lorsqu’il est blanc »!Pourtant l’un ne m’énerve pas plus que l’autre.
    Quant au Mademoiselle je ne le vois pas sexiste: enceinte jusqu’au cou, alors qu’être « fille-mère » était encore une honte, on me disait mademoiselle (j’étais pourtant mariée)!
    Quand on ne m’a plus dit que madame j’ai pris un coup de vieux!
    Et maintenant depuis que j’ai passé les 65ans(70 à ce jour) les moins de 60 ans n’arrivent plus à me tutoyer à mon grand désespoir, même si on rit bien ensemble!Mais moi j’ai du mal à vouvoyer les moins de 20 ans…

    Tout cela pour dire que les choses sont souvent plus complexes qu’on le pense et qu’il n’y a pas qu’une question de sexe. Que l’attitude face à l’âge est aussi une forme de racisme (plus précisément de ségrégation) et que peut-être nous avons tous besoin de faire partie d’un clan, quelque il soit, qui nous rassure dans une foule qui fait peur?
    Pour autant il est sain de lutter tous les jours contre nos automatismes, de quelque origine qu’ils soient. Pas toujours facile!

  44. Docaste Dit:

    Mais carrément d’accord avec toi!
    Et je me fais traiter de « féministe » quand je soulève la question.
    Genre « tu es féministe extrêmiste ». Comme si le combat pour l’égalité et l’équité pouvait être extrêmiste.
    Merci pr ton billet.
    Bises.

  45. Leirn Dit:

    Avant, j’étais pas une vraie fille, mais un informaticien, comme mes potes. Et plutôt fière de ne pas être une vraie fille. Tout pareil que vous.
    Un jour, j’ai mis les pieds dans un cours qui s’appelait « Rapport sociaux de sexe en éducation ».
    5 ans plus tard, je suis devenue chercheuse sur le genre en éducation. Accesoirement, maintenant, je mets du vernis à ongle, parce que je m’en fous. Ca ne me rend ni plus ni moins fiiiiiille.
    Mais quand mes étudiant-e-s me regarde avec un grand regard qui dit : « oué, elle exagère, elle serait pas féministe », je me souviens et je souris.
    Je souris aussi quand ils et elles me disent : « C’est drolement intéressant, ce que vous dites, et pas du tout féministe… »

  46. Sybille Dit:

    @ docteurdu16
    Pour prendre un exemple, le plan commercial à grande échelle « Bleu pour les garçons/Rose pour les filles » ainsi que la division sexiste des rayons Jouets furent importés des EU dans les années 60, en surfant sur la vague consumériste et se sont intensifiés dans les années 90, en surfant sur la vague néolibérale. Je pense au contraire que la permanence du patriarcat est étroitement liée au décervelage voulu et organisé par le néo libéralisme dans une « logique… marchande et
    consumériste ». Par ailleurs, restructuration (on pourrait même parler de rééquilibrage, mais on en est encore loin) des systèmes anthropologiques et de parenté n’équivaut pas à « destruction ».

  47. mathieu Dit:

    Bravo
    Encore un petit effort pour éliminer un vilain mot légèrement sexué ;-)
    http://www.cnrtl.fr/definition/putain

    Il ne vous reste plus qu’à basculer vers des injures scatologiques, ou alors celles du capitaine Haddock…

    Mathieu

  48. Thierry Dit:

    Bonjour,

    Je serai curieux de voir la vidéo en question.
    Avez-vous un lien ou le nom du reportage ?

  49. Vivien Dit:

    Alors, comme je ne l’ai vu nulle part, et pour apporter une correction salutaire, je voudrais signaler que « les petits cailloux » ne font PAS les grands rivières. Au mieux, les lits (des rivières, suivez bordel).

    Et sinon bravo pour cet excellent article qui décrit si bien ce concept difficile à appréhender, un peu comme de voir ses propres œillères et pas seulement ce qu’elles nous cachent.

    Merci ! :)

  50. Prose Dit:

    Si ça peut aider, j’ai remplacé « avoir les couilles de » par « avoir les gonades de » :) Je trouve que ça sonne bien !

  51. Bernard D. Dit:

    « Alors les garçons, vous avez pensé quoi du match de foot ce week-end ? » Doublement scandaleux :

    1. On est obligé de s’intéresser au foot quand on est un garçon ? Quand j’étais au lycée y avait une fille qu’on trouvait que c’était bizarre qu’elle aime ça, alors que bcp de garçons on trouvait ça con.

    2. C’est quand même un sacré « opium du peuple » ce truc. Qu’un enseignant (du secteur public ?) en fasse l’apologie est carrément lamentable.

  52. DocArnica Dit:

    J’ai troqué à 50 ans mon titre de Docteur pour Docteure et arrêté de dire couilles pour ovaires ;-) C’est peut être un détail pour tous , mais pour moi ça veut dire beaucoup.
    Merci pour ce billet à faire lire autour de soi .

  53. Abc Dit:

    On peut pas sauvegarder tes billets dans archive.org purééééééée t_t

  54. Tomme Cruise Dit:

    Ah là là tellement de choses à dire sur le sujet, et en plus je pars vite dans tous les sens sur la question du féminisme, vu que oui, le mal (le mâle…) est partout.
    Le stade 2, une fois qu’on a eu la « révélation » du féminisme, c’est d’élever une fille avec cette question en arrière-plan. (enfin je dis une fille parce que j’ai une fille, mais en fait ça doit être aussi coton avec un garçon). Franchement, c’est chaud. Je passe sur les milliards de remarques sur la prétendue « féminité » de la petite -DEUX ans, elle a-, que je ne peux pas combattre une à une, mais après au-delà de ça il y a les doutes : est-ce que je ne vais pas l’empêcher de s’épanouir si je rejette systématiquement tout ce qui est estampillé « fille » ou « féminin » pour elle ? Où est la limite ? Bref, je me méfie presque -presque- autant de mon féminisme rampant que du machisme ambiant :-)
    Je recommande ce lien vers un super-génial-documentaire hautement recommandable sur la question. Il soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses, mais bon : https://mrmondialisation.org/arte-princesses-pop-stars-girl-power/
    Et sinon la réflexion de Repatmom sur les bites partout me fait réfléchir : s’il y avait des chattes partout à la place, ça ferait quoi ? Ca ferait quel effet aux gens ? (je parie qu’ils trouveraient ça pornographique et dégueulasse, alors que oui les bites, c’est juste « rigolo »). D’ailleurs, tout le monde sait dessiner une bite, je veux dire tout le monde a en tête le dessin « prototypique » d’une bite, comme celui de la maison avec la cheminée qui fume ou du chat avec les moustaches. Mais quel est le dessin prototypique de la chatte ? (autre idée d’étude intéressante : demander à 1000 personnes de dessiner une bite, puis une chatte. Postulat : on aura 3 sortes de dessins de bite différentes et 85 sortes de dessins de chatte différentes)

  55. Milky Dit:

    Oui, les mots sont importants. Même et surtout utilisés le plus innocemment du monde, ils sont toujours porteurs d’une charge symbolique, sémantique forte.
    Mon mec, qui bossait aux éditions Amsterdam (en très gros : des essais de gauche), disait qu’il faisait ce métier parce qu’il était raciste, homophobe, sexiste… Pour déconstruire la merde qu’il avait dans la tête.

    Là où mon féminisme revient me mordre douloureusement le cul, c’est sur les règles. Je ne voyais pas où était le problème jusqu’à ce que j’arrête la pilule, vers 30 ans (et je pense qu’on est un paquet à avoir vécu ça) : et puis tout à coup, paf, SPM. Je me suis mise à ressembler au pire des clichés sexistes, je me suis mise à donner raison à tous les gros beaufs de France et de Navarre : « Bah qu’est-ce qu’elle a celle-là, elle a ses règles ou quoi ? » Eh bah OUAIS PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, je vais avoir mes règles et je ne suis effectivement plus tout à fait moi-même lors de cette chute hormonale. Et ça, ça me fait vraiment mal. Je ne sais pas comment l’intégrer à mon schéma féministe. Si quelqu’un a des réponses là-dessus…

  56. Romuald32150 Dit:

    Anne Sylvestre des l’adolescence, façon insidieuse d’amener une prise de conscience progressive chez le petit mâle moyen.
    http://youtu.be/XypGh-PMxdc
    http://youtu.be/8ZyhLqbTmOs
    http://youtu.be/tq_2kFMlxsg

    Et plein d’autres…

  57. hoper Dit:

    Bonjour et merci pour ce billet !

    Je suis persuadé que ces « éléments insidieux », cet « environnement corrupteur », tous ces exemples sémantiques que vous donnez, ont effectivement un impact non négligeable.

    Mais d’un autre coté, croire que la mentalité des hommes et des femmes seraient strictement identique si l’environnement était absolument neutre me semble tout aussi faux.

    Nous sommes physiquement différents, médicalement différents avec un fonctionnement hormonale différent etc (et vous en savez évidement beaucoup plus que moi sur ce sujet.) Bref, pourquoi ne pas accepter l’idée que nos schémas mentales puisse être différent ?

    Nous essayons d’élever nos enfants de la même façon et j’ai quand même rapidement constaté des différences importantes de comportement et d’attirance vers telles ou telles activités, type de jouet etc. (et cela n’empêche pas mon fils de 2 ans de jouer à la dînette, ni ma fille de s’éclater sur des jeux vidéos ou d’aimer les pistolets par exemple)

    Reprenons cette expérience « blanche et noire ». Je veux bien croire que ces deux jeunes étaient habillés de la même manière. Mais les « tripes » ne mentent pas. Peut être que votre réaction à été différente car leur attitude l’était. Même sur des détails insignifiants, que seul l’inconscient pourrait percevoir (Démarche, regards, etc).
    D’ailleurs, si vous avez une url de cette vidéo, je suis vraiment preneur.

  58. blobette Dit:

    Tomme Cruise: je pense quand même que c’est plus facile quand on a un garçon. Un exemple: quand j’emmène mon petit garçon à l’aire de jeu, je vois des petites filles en robe, qui sont gênées pour certaines activités (pas énormément mais un peu quand même: je me souviens vivement d’une petite fille dont la robe s’était empêtrée dans un équipement servant à l’escalade, et de sa frustration). Et je vois des petites filles en pantalon, plus libres de leurs mouvement. Mais ce sont les petites filles en robe sur lesquelles les gens s’extasient: « oh qu’elle est mignôôônne! ». Donc une petite fille a le choix entre être aussi libre de ses mouvements qu’un garçon et être « pas mignonne » ie recevoir moins d’approbation sociale. Mon fils? Bah je lui mets un jogging, pourquoi?

    Ensuite, les garçons n’ont pas tellement à lutter contre l’idée qu’ils ne sont « pas capables » de faire une activité. Au plus, ils n’ont « pas le droit » de la faire parce que « c’est pour les filles ». Les filles, elles, non seulement n’ont pas le droit mais sont réputées moins capables que les garçons dans tout un tas de domaines (les maths, les activités physiques etc.

  59. Jilde Dit:

    Moi, moi, moi… pauvre petite chose pas finie !
    Doux Jésus…

  60. Ahem Dit:

    Hmm. Parfaitement d’accord sur tout (j’ai eu peur au début). En revanche, si j’essaie aussi d’éviter les jurons homophobes ou machistes (bien d’accord quant à « avoir des couilles »), je n’avais jamais réalisé que « putain » en faisait également partie. Mais du coup, je me dis qu’il va falloir créer de nouveaux jurons (ce qui peut être rigolo), parce que, à bien y réfléchir, ils sont nombreux à être dans le même cas (« con », par exemple, et ses dérivés, du coup).

  61. Loulou Dit:

    Merci pour ce témoignage
    Perso je fais partie de celle qui ont été révolté par ces détails depuis la tendre enfance et qui à ma grande honte depuis quelques temps (2-3 ans) baisse les bras et mets des œillères – de lâcheté ? de fatigue ?
    Je ne suis pas en ce moment la femme forte et libérée de mon idéal…

    Mais j’ai 30 ans et il y a quelque chose qui me choque vraiment : quand j’étais enfant nos jeux n’étaient pas forcément bleus ou roses : ils étaient réalistes bien que miniatures. Aujourd’hui quand on passe dans le rayons jeu des grands magasins (ceux qui ne se disent pas engagés) et bien les jeux ne sont pas réalistes et surtout il sont roses ou bleus.
    Comment ma génération et celle plus vieille que moi mais moins que mes parents on pu laissé faire ? Comment le prennent les nouveaux parents qui eux ont été libres de leur jeux ?

    Hommes et Femmes reprennons-nous pour être libres : l’égalité des femmes vis-à-vis des hommes passe par l’égalité des hommes vis-à-vis des femmes. On parle toujours de féminité à définir mais jamais de masculinité – est-ce tabou ?

    Je pense que cela peut ce faire même sans nier ou renier l’histoire et la connaissance des traditions ancestrales qui éclairent sans doute beaucoup.

  62. Loulou Dit:

    Arg désolée pour les fautes d’orthographe que j’ai laissé ;)

  63. Loulou Dit:

    P.S.: pour Ahem : il existe beaucoup de jurons à caractère non sexiste, non raciste, etc. mais ils sont tombés en désuétude – peut-être peut-on s’en inspirer pour créer les nouveaux :)

  64. sff9 Dit:

    Pareil que blobette, le début m’a vraiment fait bizarre. Pitié, pas ça ! Nan mais pas Jaddo, c’est juste pas possible, elle peut pas ne pas comprendre ça, ça cadre pas. Et puis j’ai tiqué à la mention du prof d’histoire, je suis allé voir plus bas, hin hin, OK, c’est malin.

    J’en suis à peu près au même point que toi. Je fais gaffe aux gros mots que je dis, et c’est dur car j’adore les gros mots. J’ai pas encore réussi à éliminer «putain» et «sa mère». En revanche j’ai réussi à prendre l’habitude de protester quand mes potes disent «tapette».

    Plusieurs commentaires disent ne pas vraiment comprendre le coup du madame/mademoiselle, moi je trouve ça immonde. Il faut se rendre compte de tout ce qu’il y a derrière. Et ça n’a plus aucun sens de toute façon, c’est donc normal qu’on demande de retirer la distinction des formulaires et autres documents officiels. On devrait pas avoir à en débattre, c’est obsolète, on le retire, point.

    Et comme je crois que personne n’a encore relevé le titre : https://www.youtube.com/watch?v=msw1sNs6ISw

  65. Schuffi Dit:

    Pas de panique, les choses évoluent petit à petit et discrêtement.
    Lorsque j’étais étudiant en médecine il y a quelques années, il devait y avoir à peu près 40% de filles après le concours. Les profs faisaient remarquer qu’à leur époque il y en avait 10 à 30% (suivant leur âge certainement) et que si ça se trouvait (en gros si on ne s’en méfiait pas) un jour cela pourrait atteindre 50-50 ! ( la parité n’était pas encore évidente à accepter).
    Actuellement, il y a environ 80 % de filles en deuxième année : c’est ça le vrai changement : bientôt, enfant, on jouera à la docteure et au patient. Plus efficace que la couleur des jouets.
    Et peut être plus d’empathie en médecine …

  66. Dr. CaSo Dit:

    Depuis bientôt 20 ans, j’habite dans des pays anglophones et j’ai découvert un truc intéressant: beaucoup de gens sont énervés qu’on nous oblige à changer « fireMAN » en « fire fighter, » et « policeMAN » en « police officer » parce que c’est politiquement correcte. MAIS en réalité le message est beaucoup plus important que ça: les générations futures de fillettes ne recevront plus le message que seuls les hommes peuvent devenir pompiers, par exemple, ou que seuls les hommes peuvent devenir agents de police. Un tout petit pas linguistique peut avoir une énorme influence sur la perceptions que nos filles auront de ce qu’elles peuvent et ne peuvent pas faire dans leur vie. Chaque détail compte, en effet.

  67. Laurence Dit:

    La vidéo je la connaissais c’est ça: https://www.youtube.com/watch?v=ITt7bFYME9k non?

    Merci beaucoup pour ce nouveau billet!
    J’ai le rss dans mes favoris mais c’est d’être passée sur le twitter de Maitre Eolas qui me l’a appris, j’adore de voir à quel point le monde est petit.

    Je plussoie sur tout, mais j’ajoute ma petite pierre au lit de la rivière: le souci, c’est de trouver la limite, y’a certaines choses qui sont tellement « innocentes » qu’on a du mal à justifier de lutter contre.

    Juste une anecdote: je fais du foot depuis 10 ans ;op et au dernier championnat féminin, je croise un gamin dont la maman devait être occupée sur le terrain.
    Il avait environ 4-5 ans, donc je reste à côté au cas où et quand je lui rend son petit ballon en caoutchouc, il me dit: c’est pas pour les filles.
    Allez savoir si c’était parce que le ballon c’est pour les garçons ou si c’était à cause des personnages « Cars » sur le dit ballon, mais vu où on était, ça m’a fait sourire et je me suis dit qu’on avait encore du chemin. (bon je lui ai quand même rappelé que le ballon, c’est pour tout le monde, hein..)

    Bises,

  68. ES Dit:

    Comme d’autres, j’ai eu assez peur en lisant le début du texte (j’étais même vachement déçue), avant d’être rassurée par la suite…

    docteurdu16, j’aime bien votre blog en général, mais j’avoue avoir un certain mal à voir en quoi le féminisme serait une manoeuvre du capitalisme (en particulier quand on voit à quel point les stéréotypes sont présents dans un contexte commercial, en particulier pour les jouets et les vêtements, comme d’autres l’ont remarqué…)

    Schuffi a écrit:
    « Actuellement, il y a environ 80 % de filles en deuxième année : c’est ça le vrai changement : bientôt, enfant, on jouera à la docteure et au patient. Plus efficace que la couleur des jouets. »

    A côté de cela, la proportion de femmes dans les filières d’ingénieur (par exemple) a tendance à stagner. J’ai du mal à voir d’où vient une telle différence (en particulier, on parle parfois de peur des concours pour expliquer la faible proportion de filles en classes prépa, mais pourtant il y a moins de risques d’échouer aux concours en taupe qu’en fac de médecine…)

    En ce qui me concerne, j’ai été élevée par des parents soucieux d’égalité, mais ma prise de conscience date plutôt de la lecture de « Ainsi soit-elle » de Benoîte Groult vers 12-13 ans (et aussi un peu plus tard de « Du côté des petites filles » d’Elena Belotti… De l’intérêt d’avoir une
    tante féministe qui avait bien rempli la bibliothèque familiale :-) )

    Au sujet du Madame-Mademoiselle: celles pour qui l’unique problème est que « Madame » ferait « vieux » se sont-elles demandé pourquoi aucun homme ne réclame qu’on l’appelle « Mademoiseau » parce que cela ferait « plus jeune »?
    Sur ce sujet, je trouve que ce texte (ironique) de Douglas Hofstadter est très éclairant:
    http://www.cs.virginia.edu/~evans/cs655/readings/purity.html

  69. Rico Dit:

    Bonjour et merci pour ce texte très bien écrit.

    Je pense que c’est bien que les gens lisent ce genre d’article montrant qu’on peut tous se faire corrompre par la société et les clichés et intégrer du racisme/sexisme alors qu’on pense n’être ni raciste, ni sexiste. Cela montre également qu’en réfléchissant un peu et en analysant nos habitudes, le monde qui nous entoure, on peut tous s’améliorer, car personne n’est parfait.

    Un seul point m’a fait tiquer : l’expression « avaler la pilule rouge » est une métaphore parfaite pour décrire ce moment de réalisation, mais elle a été énormément reprise par les Men’s Rights Activists (MRA) américains, qui l’utilisent pour décrire le moment où ils se rendent compte que « les féministes contrôlent le monde et essaient d’émasculer les hommes » (pour résumer, ce n’est pas moi qui le dit c’est eux). Évidemment ils n’ont pas l’exclusivité de l’utilisation de l’expression, mais ayant lu pas mal d’articles en anglais sur les MRA, j’ai eu un peu peur lorsque j’ai vu un tweet mentionnant la pilule rouge linkant cet article et lorsque je l’ai vu écrit ici.

    Cela ne gâche en rien l’article. Je voulais simplement mentionner que pour certaines personnes (peu j’espère, et peut-être pas de francophones), l’expression pouvait malheureusement signifier l’effet inverse.

  70. Christiane Dit:

    Bienvenue dans mon monde ( et tu n’as pas fini d’être énervée ) ma soeur, j’ai enlevé mes lunettes roses il n’y a pas si longtemps, et je vois les pubs les films les experts (peu d expertes) les journaux etc … les yeux grands ouverts . Un magnifique livre d’acces libre « ceder n’est pas consentir » le scan est pourri mais le contenu est tellement édifiant.
    http://www.fichier-pdf.fr/2013/03/11/ceder-n-est-pas-consentir/
    Et je le ressens tellement dans mes consultations, plus de depressions, la fibromyalgie à 99% feminine, les femmes pauvres , seules , en charge de leurs gosses sans l’avoir demandé, abandonnées avec leur gosse autiste ou avec leurs jumeaux ( ben oui c’est difficile), abandonnée pour une plus jeune,plus fraiche et plus malléable,les harcelées, les battues, le cardio qui s’en fout, c’est bien connu, l’infarctus c’est masculin,les médicaments, testés pour les hommes, elles arrivent pomponnées maquillées du coup on voit moins bien si c’est grave , elles surveillent leur poids , je suis sidérée par le fait qu’elles savent toutes combien elles pesent. Je me relis, en fait oui, je suis pas mal énervée, c’était plus facile avant. Elles sont si courageuses , mais elles n’ont tellement pas le choix.

  71. Dide Dit:

    Papa d’une petite fille et mari d’une merveilleuse femme, je me permets de relativiser cette égalité qui vous est si chère. La diversité est quelque chose de beau. Pour des choses vitales comme le salaire, la sécurité de l’emploi, la santé, etc, oui il faut faire quelque chose. Mais je ne suis pas sur que commencer par des actions anodines soit une solution viable. Inventer une assurance qui fait plus payer les hommes et qui assure de meilleures conditions aux femmes, en faire un impôt sont des actions viables pour moi. J’espère bien que ma fille aura la même sécurité qu’un homme même si je dois moi même l’aider dans le cas ou la société aurait mal évoluée. Par contre ne pas mettre de rose sur mon bébé pour qu’elle gagne le même salaire plus tard, c’est con.

    De plus si vous commencez à copier les hommes, notre monde va devenir casse c… Je suis développeur alors l’algebre de booles stop! Pas dans la vie de tout les jours! Les hommes ont seulement « monsieur » alors on veut seulement « madame », ils ne portent pas de talons aiguille alors nous non plus, ils ont telles propriétés alors nous on la veut aussi, ils n’ont pas tel truc, alors nous non plus. S’il vous plait, ne nous copiez pas bêtement! P…!

    Soyez fière d’être femme, de vous battre pour une égalité « intelligente » et sensée, prenez nos gros mots si ça vous aide a réfléchir (attention a ce que ça ne fasse pas le contraire). En tout cas, en génie logiciel, le copié collé c’est le mal (et peut être que ma fille me baffera plus tard pour avoir écris ce mot). je suis pour l’égalité mais pas bête et méchante, c’est trop ennuyeux et facile!

  72. Pierre Dit:

    Je préconise l’utilisation de « baltringue » à la place de « PD », ça fonctionne aussi bien (voire mieux !) et ça n’a pas de connotation homophobe, contrairement à ce que beaucoup pensent. [1]

    Quant à « allez vous faire enculer », on peut le remplacer par « allez vous faire mettre » (plus vague), ou bien « allez vous faire fister par un troupeau de mandrills en rut » (plus fleuri mais à ne pas utiliser si on ne veut pas heurter la sensibilité des zoophiles adeptes de fist fucking).

    Bon courage dans ton combat féministe !

    [1] https://fr.wiktionary.org/wiki/baltringue

  73. gerard Dit:

    Votre post en résumé:
    une jeune femme découvre qu’elle a un sérieux problème de racisme viscéral alors que rien ne l’y prédisposait dans son environnement familial. Elle en conclut que son pays a un sérieux problème de … sexisme ! L’ensemble des commentateurs la félicite chaudement (pour ses capacités de diagnostic sans doute).

  74. Laure Dit:

    Argh j’ai eu tellement peur en lisant le premier paragraphe !
    Contente de lire un nouvel article de Jaddo. Puis la déception, la gorge qui se serre… Puis ouf, évidemment, c’était trop gros (après coup bien sûr)…

    Je me suis (je crois) toujours dite féministe. En revanche certains combats me semblaient avant un peu inutiles, le Madame/Mademoiselle par exemple. Puis j’ai compris ce que cette distinction voulait dire et depuis j’ai la gerbe à chaque fois que j’entends Mademoiselle… et encore plus quand quelqu’un que j’aime se réclame Mademoiselle (argh).
    Aussi, je n’arrive plus à regarder un film sans me demander s’il passerait le test de Bechdel (en général : non) et râler sur la facon dont la femme y est représentée (en général : si elle est courageuse, c’est parce que c’est une mère, sinon que dalle).
    Après je passe encore plus de temps à expliquer mon râlage, et encore plus de temps à expliquer que j’ai le droit de râler… c’est long…
    De l’aide sur le blog de Mirion Malle : http://www.mirionmalle.com/
    et sur le blog « le cinéma est politique » : http://www.lecinemaestpolitique.fr/

    Et encore : on n’en est qu’au combat « de base ».´C’est-à-dire qu’on est des femmes… dans des pays privilégiés.
    Je recommande à tous la lecture de cet article de Flavia Dzodan : http://tigerbeatdown.com/2011/10/10/my-feminism-will-be-intersectional-or-it-will-be-bullshit/

    Merci (Madame) Jaddo. Pour cet article et pour tous les autres.

  75. Alexis Dit:

    Impressionnant !

    Je ne parlerais pas que de féminisme dans ce commentaire mais bien d’une des plus grosses sources de conditionnement.

    Pour tenter de remédier aux problèmes de sexisme, racisme et tellement d’autres… Je vous propose à tous de supprimer la plus grosse source d’ineptie jamais inventée : LA TÉLÉVISION.

    La télé est la première source de désinformation, de manipulation, conditionnement, etc. Le but est donc d’emmener le peuple dans une ou plusieurs directions mais qu’ils aurons bien sûr choisi… (Notez que pendant les élections présidentielles 3 favoris partent toujours en tête, ne vous demandez plus pourquoi). tellement simple de faire passer des idées dans une toute petite boite que tout le monde regarde. Tellement simple d’amener le peuple à des conclusions hâtives en ne leur montrant que des arabes dans le rôle des voleurs, que des femmes en cuisine, des hommes avec une voiture toujours plus grosse, des femmes que l’on fait passer pour des idiotes, des hommes que l’ont fait passer pour fort et courageux…
    Mon dieu, que d’inepties.
    Pour commencer à vous refaire une éducation, supprimer votre téléviseur (ou télévision, si vous voulez faire une rime).

    J’ai 26 ans, j’ai laissé ma télévision dans mon ancien appartement. Cela fait aujourd’hui presque 1 an que je vis sans télé… Et vous savez quoi ?! JE SUIS VIVANT !!! Je m’informe, mais je choisi mes sources. Je sais qu’aujourd’hui il ne fait pas beau et qu’à mon avis demain, c’est la même merde… Je sais que demain, c’est la Saint Benjamin. Ouais, c’est écrit sur le calendrier… Pas besoin d’attendre 20H35 qu’on me le dise à la météo. Un film ce soir ??? Pas de problème => uTorrent. « T’as vu la pub pour les nouvelles cacahuètes Menguy’s ? » « Ce soir c’est ma menguy’s party, alors j’ai pris des cacahuètes ! »
    WOUAW le niveau de la pub, je n’en parle même pas !!!
    Et qui est-ce qui fait toujours les lessives dans les pubs ??? LES FEMMES !!!
    Qui est-ce qui fait la bonne purée Mousline dans les pubs ??? LES FEMMES !!!
    Et qui a la nouvelle BMW ??? Un homme.

    Merde !

    Bref, tout ça pour dire que tu as trouvé ta réponse en regardant la TV Ève, mais ce qui nous a mis toutes ces idées aussi nauséabondes soient elles c’est bien la TV.

    Alex.

  76. Sybille Dit:

    @ Dide
    Vous « relativisez » au moment où Jaddo vous explique qu’elle vient de comprendre qu’il fallait exagérer…
    Étrange cette crainte répandue d’un monde uniforme dés lors que l’on évoque l’égalité H/F alors qu’il n’y a pas plus uniformes que les stéréotypes figés dans lesquels s’enracine l’inégalité. Rien de plus uniforme que les injonctions de genre, les filles et les talons hauts, les hommes et le foot, etc.
    Et cela n’a rien à voir avec l’idée de « copier » la masculinité ou la féminité. Il faut arriver à imaginer qu’un h peut ne pas aimer le foot sans devenir une femme et qu’une femme peut ne pas aimer les talons aiguille sans imiter un h, est-ce si compliqué ?

  77. Laurence Dit:

    Gerard -> Se rendre compte qu’on est raciste alors qu’on a toujours pensé le contraire, c’est déjà un gigantesque pas dans la bonne direction.
    Et ça montre une possibilité d’introspection, ce qui n’est pas possible chez un raciste assumé.

    Voir qu’on a un problème, c’est déjà commencer à le résoudre.

    De plus, le sujet du post n’est pas le racisme qui est en fait son problème à elle, c’est le parallèle entre les deux situations, réaliser qu’on est raciste comme on est machiste alors qu’on se croyait le contraire.

    J’ai lu pas mal d’articles très intéressant sur ce « machisme » latent, par exemple aux états unis, les instits notent mieux les tests de math des garçons que ceux des filles, quand on les anonymisent les résultats sont très différents.
    Parce qu’en fait, on s’attend à ce que les garçons comprennent mieux les maths, que ça n’intéresse pas les filles, etc..

    Problème insidieux quand même les mères formatent leurs filles: mais non ton frère est fatigué après sa journée, mets la table toi, etc…
    J’allais voir viedemeuf avant, mais ça m’a trop déprimé, quand on réalise que si tu n’as pas eu d’enfants, tu ne t’ai pas réalisée en tant que femme…

    (Désolée jaddo, tu vas crouler sous les commentaires…)

  78. Jaddo Dit:

    Bonjour @Dide,

    Vous vous méprenez complètement sur ce que j’essaie de dire.
    Vous croyez que je veux moins de diversité, que les femmes « copient » les hommes, jettent leurs cartes et prennent les leurs. Ce serait triste et absurde, je suis d’accord avec vous.

    Je ne veux jeter aucune carte. Je veux seulement qu’on mélange le paquet, les mains des hommes et les mains des femmes, et qu’on laisse tout le monde choisir les cartes dont il a envie, parmi tout le paquet, et pas seulement parmi les cartes sélectionnées d’avance pour les uns ou pour les autres.

    Je ne veux pas moins de diversité, j’en veux plus.
    Pour reprendre votre exemple : je veux que les femmes portent des rangers si ça leur chante et des talons si elles en ont envie, et je veux que les hommes portent des rangers si ils en ont envie et des talons si ça leur chante.
    Ça, vous conviendrez que ce serait foutrement ni ennuyeux, ni facile :)

    L’égalité, c’est pas la copie, c’est l’accès égal au choix.

    PS : « vos » gros mots ne sont pas « vos » gros mots, ce sont les gros mots de tout le monde. Je n’arrête pas les gros mots parce que c’est « du langage d’homme », dieu m’en garde. J’essaie d’arrêter ceux qui véhiculent un petit caillou.

    PPS plus général puisqu’on parle des gros mots : je ne suis pas très fan de l’idée de remplacer une expression genrée par une autre.
    Remplacer couilles par ovaires, c’est militant, ok, mais en définitive ça revient au même, et ça genre sans raison. Je me ravis davantage des expressions neutres. Va bien te faire cuire le cul, ça a de la gueule.

  79. Tomme Cruise Dit:

    Blobette : pas sûre qu’élever un garçon soit plus facile. Par exemple, ok il porte un jogging. Mais a-t-il le choix de porter un jogging à fleurs par exemple ? Ou même un jogging rose ? (qui ne sera pas acheté au rayon fille… Je rêve d’un magasin de fringues pour enfants qui ait juste un rayon « enfant », éventuellement un rayon « robes » mais j’en ai marre de devoir choisir entre un pyjama marron et un pyjama mauve à noeuds-noeuds. Je veux des pyjamas verts et des pyjamas orange, nom de d’là !)
    Et s’il se prend à aimer le poney, le petit garçon, il ne va peut-être pas comprendre pourquoi tous les livres dédiés s’adressent aux petites filles (lire ce génial et désespérant post d’une libraire jeunesse: https://culturesgenre.wordpress.com/2013/05/28/de-linconvenient-detre-feministe-en-librairie-jeunesse/). D’ailleurs, il n’aimera probablement pas ça, il ne pourra pas aimer ça : c’est un truc de fille. Et comme le dit un des commentateurs (pardon ! Je sais plus qui, j’ai pas le temps de relire tout !), le rouleau compresseur de l’école et des pairs va se charger de tout ça à ta place si jamais en tant que parent tu avais voulu lui conserver un maximum de non-genrage (j’écris français quand j’ai le temps).

  80. Simon Dit:

    Vous démontrez que votre éducation vous a permis de détecter un problème dans votre jugement. Vous avez beau vous définir, de fait, raciste, ce n’est pas le cas puisque vous remettez vous-même votre jugement en question.

    Le pluralisme de notre société implique des préjugés plus ou moins évidents (qu’on le veuille ou non), et il serait absolument vain de les éradiquer tous. Je pense sincèrement que ce ne sont pas les préjugés qu’il faut combattre, mais que ce sont les mentalités qu’il faut éduquer (comme vous l’avez été, et ça m’a l’air de fonctionner).

    Je comprends bien que pour les plus faibles d’esprit, cette réflexion sur soi, cette remise en cause personnelle semble impossible et il faudrait donc lisser notre environnement pour eux, le configurer avec plus de neutralité pour qu’ils l’appréhendent naturellement, comme ils ont acquis le langage.

    Mais ça m’apparaît assez vain, surtout que ces faibles d’esprit sont justement ceux qui répandent le plus les préjugés, par mimétisme, méconnaissance, ou méchanceté.

    Je comprends les maux que vous prêtez à notre environnement social, mais je ne peux y adhérer complètement. Nous sommes responsables de notre propre réflexion, et je n’ai jamais aimé me déresponsabiliser en rejetant la faute sur les autres, ou sur tout un système, aussi opaque qu’il soit.
    Si la plupart d’entre nous prenaient le temps de réfléchir à ce qu’ils font et ce qu’ils pensent de façon objective (en mettant de côté tout ce qu’ils ont pu voir ou entendre), je pense qu’ils passeraient moins leur temps à vouloir changer les rayons jouets des filles et des garçons, et qu’ils le prendraient plus à expliquer aux gamins pourquoi ils ne sont pas restreints à un seul des deux choix.

    Enfin, ça ne reste que mon avis personnel, et c’est tout aussi discutable que votre analyse, j’en ai bien conscience.

  81. aurelie Dit:

    hello
    ravie et désolée à la fois pour ta prise de conscience, et le cas de conscience que cela a pu être.

    IngénieurE dans un milieu presque uniquement masculin et mariée, 1 garçon, nous avons bien vécu le moment où notre fils nous a demandé un poupon pour s’en occuper. Au pire ce sera un bon père s’il souhaite avoir des enfants plus tard. Il dit aussi quand il joue avec ses vis et ses tournevis en plastique sur les jouets enfants « je bricole comme maman ».

    Un citation que j’affectionne est de Dale Spender :
    « Le féminisme n’a combattu dans aucune guerre, n’a tué aucun opposant, n’a mis en place aucun camp de concentration, il n’a affamé aucun ennemi, il n’a torturé personne.
    Ses batailles sont l’éducation, le droit de vote, de meilleures conditions de travail, la sécurité dans la rue, la protection des enfants, les droits sociaux, la construction de centres pour les victimes de violences, des structures d’accueil pour les femmes, des réformes des lois.

    Alors quand quelqu’un dit « oh, je ne suis pas féministe ». Je demande « Pourquoi ? C’est quoi votre problème ?  »
     »

    Au travail (90% d’hommes, les femmes sont soit assistantes RH, soit réceptionniste) l’écart salarial est important entre les ingénieurs. Pour mon cas il est évident que les promotions et avancement n’arrivent pas car le management attend de voir si je ponds encore.
    Ce n’est pas que ce n’est pas pratique d’avoir une bonne femme sous la main, car les stéréotypes étant durs, c’est moi qui gère les stagiaires et les formations.
    Je compense en faisant du prosélitisme dans les écoles et les salons de recrutement, mais ça n’a pas changé la face du monde.

    quand je reviens de la pause déjeuner avec des nouvelles chaussures, j’ai souvent droit à « ton mari va pas etre content si tu crames la carte bleu » ^- t’as raison, je ne travaille pas.

    le féministe c’est important, vital. sinon on devrait toutes se coltiner le fait de passer la serpillère dans les toilettes des hommes. Ah on me souffle qu’on le fait encore, ou mais bon, on a le droit de faire autre chose aussi maintenant. C’est un choix, mais on l’a. Reste à le conserver, et à pas accepter de se coltiner toujours les restes que les hommes ne veulent pas.

    ciao et bonne journée

  82. Sharkeus Dit:

    Tellement d’accord avec ce que vous dites. Même si je ne suis pas femme et bénéficie donc sans même y penser de la structure patriarcale de nos sociétés.
    Néanmoins, dans mon cabinet (je suis médecin), je n’arrive pas à appeler une jeune fille madame, du moins pas avant 16, 18 ou 20 ans, c’est selon…
    Ce n’est pas du tout en rapport avec le fait qu’elle puisse être en couple ou pas, juste une question d’âge et d’apparente maturité. On pourra m’objecter que c’est en tout de même en lien avec la maturité sexuelle etc, mais appeler madame une gamine de 14 ans, même si je la vouvoie (je tutoie très peu dans mon cabinet), cela me paraîtrait un peu ridicule.
    Cela dit, j’y pense à chaque fois.
    Les choses progressent.

  83. Arnaud Dit:

    Merci pour cet article (encore plus que les autres :) ) : c’est rassurant de se rendre compte qu’on n’est pas le seul à se faire ses réflexions, à se rendre compte qu’on n’est pas toujours ce que l’on croit, et à parcourir un long chemin pour réapprendre.

  84. Alban Dit:

    Bonjour,

    Merci pour ce jolie moment de réflexion. Nous aspirons aux mêmes rêves.

    Mais au titre de papa d’une petite fille de 8 ans que j’essaie d’élever dans le rejet de ces conventions, notamment avec les jouets, les occupations « de fille » et les couleurs sexuées, je suis assez pessimiste sur notre capacité à faire bouger les lignes rapidement. c

  85. Alban Dit:

    Oups, miss manip.

    (suite)

    Car aussitôt plongé dans le monde extérieur, et particulièrement l’école, les conventions ont la belles vies et ma fille est revenue pleine de convictions sur les différences entre filles et garçons, sur le rose et le monde des princesses.

    Pas une raison pour abandonner, alors je continue.
    Mais c’est dur d’être à contre-courant…et de fixer les limites.

    Aller, continuons le combat.

  86. Comment j’ai compris que le débat sur «Mademoiselle» et les jouets roses, c’est fondamental | Planete Elea Radio Dit:

    […] raconte ses « histoires d’une jeune généraliste, brutes et non romancées». Elle y a publié le 28 mars ce texte sous le titre « La faute à Eve» que nous republions […]

  87. Atthis Dit:

    « le féministe c’est important, vital. sinon on devrait toutes se coltiner le fait de passer la serpillère dans les toilettes des hommes. Ah on me souffle qu’on le fait encore, ou mais bon, on a le droit de faire autre chose aussi maintenant. C’est un choix, mais on l’a. »

    Vous pensez vraiment qu’on dévient femme de ménage parce qu’on a eu le choix ?
    Les déterminismes de la classe sociale, ça ne vous dit rien ?

    Et sinon, le mot « con » est sexiste aussi.
    http://www.cnrtl.fr/definition/con

  88. Coralie Dit:

    Merci… :-)
    J’ai eu très peur au début, mais alors très TRES peur ! Et puis Badaboum ! Retournement de situation !

    Sinon, pour le « Mademoiselle », j’en suis fière… Je le porte la tête haute et tout le toutim ! 43 ans, une petite fille plus si petite que ça de bientôt 9 ans, y’en a eu une floppée de gens qui ont essayé de me convaincre que j’étais une « Madame » maintenant, vu mon « âge avancé » (Huh ????) et puis j’ai une fille vous comprenez !
    Mais non ! Je suis toujours une « Mademoiselle », jamais mariée et tout et tout… Ca décontenance, et puis certains me traitent de « féministe » ou de « Féminazie » avec juste ce qu’il faut dans la voix, mais je m’en fous :-)

    Par contre… Les jouets « pour les filles », je ne parle même pas de jouets « roses » là, comme la dernier avatar chez Lego qui me fait hurler : Les Lego Elves !
    Parce que les elfes c’est pour les filles ? Pas pour les garçons ? AAAARRRGGHHHHH ! Le type du rayon Jouets chez Auchan en est tombé sur les fesses quand j’ai découvert ça… Déjà les Lego Friends me donnent de l’urtiquaire, mais là… Lego Elves = Pour les filles !
    Bande de débiles ! Lego me déçoit de plus en plus ! Moi qui achète des Lego Techniques pour ma fille et elle qui adore les elfes et joue à se déguiser enelfe avec ses copains (ben oui ! Elle est une grande chasseresse en forêt et adore buter les trolls et autres monstres verts gluants…). Elle comprend pas ! Et moi non plus…

  89. eaufolle Dit:

    Salut,

    comme beaucoup je me reconnais en grande partie dans ton parcours. J’ai malgré tout une analyse différente sur 2 points :

    – je pense que je ne me suis jamais considérée comme une « vraie fille » parce que j’ai toujours refusé d’être enfermée dans les « préconisations » stéréotypées assignées aux filles. Autrement dit, si être une fille (dans la tête de beaucoup de gens, dans l’imaginaire collectif) c’est être comme ça et faire/aimer ces choses-là, alors non, je ne suis pas une fille.
    Évidemment, si on pousse la réflexion à son étape suivante « ben pourtant je vois bien que tu es une fille alors quoi ? », on peut amener l’idée qu’en fait oui, je suis une fille mais pas telle que « vous » voudriez que je le sois.

    – sur le « mademoiselle vs madame » : si j’entends et comprends bien les arguments en faveur de la suppression du mot « mademoiselle », il me reste une gêne. Je ne crois pas une seule seconde qu’on va se mettre à appeler les filles de 14, 16, 18, 20 ans « madame » ; dans cette optique-là, à quel moment on bascule sur ce terme ? Quand elle « a l’air » assez âgée pour mériter le mot ? Quand on se dit que maintenant ça y est, elle doit bien être en couple (avec un homme évidemment), stabilisée dans sa vie ? Eh ben moi, ça me dérange.
    Personnellement je suis en couple depuis bientôt 15 ans (avec un homme), je ne suis pas mariée et j’espère bien ne jamais l’être, et quand on m’appelle madame je grince des dents parce que pour moi ce mot symbolise « l’appartenance » à un homme, j’ai beau faire je n’arrive pas à me détacher de cette interprétation. Je suis mademoiselle et fière de l’être, et je préfèrerais que toutes les femmes dans le même cas le soient, plutôt que de chercher à uniformiser par une décision administrative quelque chose qui ne va pas de soi dans les esprits (et que ladite décision ne sera pas à même de changer).

  90. eaufolle Dit:

    Il y a eu des commentaires postés pendant que je rédigeais le mien, et je m’aperçois que celui de Sharkeus appuie le mien en ce qui concerne le mot « mademoiselle »… ;-)

  91. Adrien Dit:

    Salut,

    Je suis totalement d’accord avec ce que tu dis.

    Je tenais simplement à te préciser que l’impression que tu ressens lorsque tu visionnes la vidéo (que j’ai retrouvée) est surtout liée à la lumière, au cadrage et au jeu d’acteur. Tu as remarqué ce changement d’ambiance soudain ? Tu t’es dit « là ok c’est un voleur ! » pas parce qu’il est noir, mais parce que la vidéo est construite en ce sens.
    Tu parles des petites choses insidieuses qui nous influencent au quotidien et c’est la même chose dans une vidéo. C’est une construction faite de plein de petites choses imperceptibles qui vont influencer ce que tu ressens.
    Je peux même si tu veux te déconstruire la vidéo plan par plan en te montrant que le gamin blanc et le gamin noir n’ont pas du tout été traités de la même façon.

    Pour moi, cela ne change rien avec ce que tu dis sur les petites choses quotidiennes qui nous influencent. Simplement, je voulais te mettre en garde sur la facilité de déformer les perceptions avec une vidéo. Il faut toujours essayer de garder prudence et distance face au média visuel.

    Bonne journée.

  92. GreG Dit:

    Bravo !

    Ton article a réussi un exploit rare : me faire repenser mes positions. Non pas que je sois un gros con machiste, intolérant et fermé au dialogue, mais j’avoue que le sujet du féminisme a tendance à m’échauffer depuis quelques temps. Oh j’en reconnais la légitimité, mais cet effet de mode 2.0 qui a amené une lutte fondamentale aux « pinailleries de princesses » que tu décris et dont j’étais aussi persuadé ont eu raison de ma patience.

    Tiens, pas plus tard qu’hier, je me suis engueulé avec ma copine, très sensible à ce sujet (notamment pour des « vraies » raisons impliquant des violences…) à cause d’un débat stérile sur la difficulté qu’ont les petites filles à s’identifier à des héroïnes valeureuses… Je n’ai pas compris, je me suis emporté, et aujourd’hui tu débarques sur Slate, tel un messie qui vient rétablir l’équité.

    J’aime les féministes comme toi. Car tu as une posture égalitaire, tu prends les choses avec du recul, tu assumes tes erreurs et accepte de changer d’avis pour mieux retrouver ton chemin. Je t’en félicite et t’en remercie, car c’est avec des attitudes comme la tienne qu’un jour chacun arrêtera de tirer la corde à soi pour instaurer une vraie égalité avec nos différences :)

  93. raoul Dit:

    Lecture intéréssante, seul petit bémol il manque la démonstration que les femmes sont payées moins que les hommes. Jusqu’à présent chaque fois que j’ai pu lire les résultats lorsque que quelqu’un s’y est essayé le résultat démontrait que les femmes étaient aussi bien sinon mieux payées que les hommes. J’aimerais bien pouvoir continuer à utiliser cet argument dans les discussions de repas.

  94. Atthis Dit:

    Raoul, http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1482&id_groupe=15&id_mot=104&id_rubrique=114

  95. DocVéro Dit:

    Magistral !

  96. Florian Dit:

    Il est où le bouton « Je partage l’article » ??

  97. Fauve Dit:

    Hmm, l’idée développée dans cet article, et particulièrement en toute fin (Là où vous avez parlé d’« avoir des couilles »), est un biais connu sous le nom de l’hypothèse de Sapir—Whorf https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypothèse_de_Sapir-Whorf qui est aussi le principe sous-jascent au Novlangue (langue fictive de la dystopie 1984 de George Orwell).

    Sapir—Worf dit, de façon très sommaire, que s’il n’éxiste pas de moyen dans une langue donnée d’exprimer une idée, eh bien cette idée ne pourra pas être durablement /pensée/ par les locuteurs de la dite langue, faute de renforcement par l’échange.

    La fausseté de cette hypothèse a été démontrée. Il n’en reste pas moins qu’elle contient une part de vérité. L’abscence de moyens d’exprimer une idée n’empèche pas de la penser (on peut très bien penser une chose sans être capable de l’éxprimer ou même, recourir à la néologie) mais en revanche, il est évident que cette absence de moyen pénalise l’émérgence d’une idée au sein d’une population linguistique.

    Par ailleurs, je ne crois pas que s’abstenir de prononcer certains mots soit la seule solution ou même la meilleure solution de vaincre certaines idées. Le fait est, et c’est une lapalissade de le dire, que les signes et les mots n’ont que le sens qu’on daigne leur accorder. Si je parles de « couille » que je prononce ou écrive ce mot mais que j’ai décidé de lui conférer un autre sens que les gonades mâles (ou quoique ce soit en rapport avec la masculinité) alors, je ne parles pas de gonades.

    Cela dit, pour ma part, au sujet d’une femme, je dis souvent « Elle a des ovaires » ou, dans une fiction, lorsque je fais parler un personnage féminin, je lui fais dire « J’en ai ras les ovaires » http://taniere.info/littera/idiolecte/neologisme/#Avoir_des_ovaires ^^

  98. Zbigniew Dit:

    Pour celles et ceux qui ont un doute sur le madame/mademoiselle : dans certains villages de France au 19ème siècle, les filles et femmes portaient les jours de fête des bonnets avec des dentelles de différentes couleurs et longueurs pour indiquer leur statut : prépubère (ne pas toucher), réglée et vierge (vous pouvez y aller), mariée (déjà prise, indisponible), veuve (possible mais vous êtes prévenus, a déjà servi). Eh bien le mademoiselle c’est pareil, à la base ça veut dire publiquement que je ne suis pas mariée et donc que je suis « sur le marché ». Cela veut dire que les femmes sont empêchées de choisir elles-mêmes si et avec qui elles couchent (pour faire simple), que c’est la société qui choisit pour elles, et que sexuellement elles sont « publiques ». Donc oui, c’est immonde. Et si on a un coup de blues le jour où on nous appelle madame pour la première fois, c’est aussi parce que ça signifie qu’on n’est plus jeune et fertile, parce qu’une femme vieille ça ne sert plus à rien, et ça aussi c’est du sexisme (avec le jeunisme en plus). Pour les adolescentes, que je sache personne ne dit jamais « monsieur » à un gamin de dix ans (en tout cas plus aujourd’hui), mais il n’y a pas non plus d’appellation spéciale. Bien sûr qu’on peut laisser échapper un « mademoiselle » en parlant à une jeune fille et que ce n’est pas grave, mais là on parle de formulaires administratifs, et donc de statut public et officiel.
    Sinon, merci pour votre article, oui, on a tous des efforts à faire.

  99. eaufolle Dit:

    C’est un peu rapide comme assimilation de concepts, et c’est surtout ignorer que la langue et la société évoluent (souvent de façon conjointe).
    Personne ne dit « monsieur » à un garçon de 10 ans, oui, on leur dit « jeune homme », ce qui est pour moi le strict équivalent de « mademoiselle » au masculin, et si on préconisait de dire « jeune fille », eh bien on en resterait au même point… non ?

    Et on peut noter que pour ma part, je ne parle pas de me sentir vieillie par le « madame », ce n’est pas le problème que je pointe…

    Cela dit, j’accorde que si on ne parle que des documents administratifs, pourquoi pas simplifier en effet. Mais dans ce cas, une simple information « homme/femme » peut suffire, si encore c’est nécessaire d’avoir ce genre d’information pour tout et n’importe quoi…

  100. Bruno Delferrière Dit:

    Bonjour à toutes;

    En tout cas je me suis régalé avec cet articles et les commentaires appropriés !

    Il y a encore beaucoup à changer, mais beaucoup à changé déjà.

    Et c’est grâce à vous (et à vos mères).

    Car qui dirige le monde en fait ? les hommes le font tourner tout en suivant le ballon rond des yeux devant une bière devant la télé ou sur un gradin; mais il y a de plus en plus de supporters femmes n’est il pas ?
    Les femmes ont la main mise sur l’essentiel : le pouvoir. Et certaines démontrent dans cette activité un talent certain.
    Que ce soit un pouvoir ménager, ou le pouvoir mondial. Qui aurait dit hier que l’on verrait des femmes présidentes?

    Ne battez pas tant votre coulpe, vous agissez, avec vos moyens, petits ou grands, mais j’ai grand espoir en ce monde meilleur. Ce sera grâce à vous.

    Et tous ces jeunes qui veulent avancer vers un autre monde, une autre vie centrée sur sur l’essentiel : le bonheur.

    Oui, malheureusement nous sommes racistes, sexistes (mais je me soigne…) mais il y a une telle prise de conscience que nous ne pourrions revenir en arrière. nous avançons, doucement, mais surement. (il n’y a plus de têtes de nègres dans les pâtisseries…elles ont été rebaptisées ; c’est peu, mais c’est aussi énorme; comme madame ou mademoiselle : merci de m’avoir fait comprendre pourquoi c’était important…si je ne m’abuse au moyen age, c’était différent ; il y avait les damoiseaux et les damoiselles non? )

    Pour celles qui ne connaîtraient pas, un petit lien sur une femme extraordinaire, qui avait un combat différent, mais qui a donné à de jeunes femmes une formation et un travail, dans le monde entier, en finissant ses dernières années allongées dans son lit, soufrant sans doute terriblement, mais toujours active : http://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Nightingale

    Continuez, j’espère beaucoup de vous.
    J’espère beaucoup des jeunes aussi, ils sont en train de le préparer ce nouveau monde; j’en vois des signes tous les jours

    Pour celles qui disent avoir laissé tomber, ce n’est pas vrai : vous aurez la plupart encore votre mot à dire quant à l’éducation de vos enfants et / ou de votre mari!

    Amitiés, bruno

  101. La Chatte Dit:

    Certain(e)s n’en prennent jamais conscience. Lire cet article m’a rendu heureuse. Oui, il faut commencer par l’autre bout des choses, on tire la pelote à l’envers. C’est déjà un si grand pas en avant que de se rendre compte qu’on est raciste et sexiste, malgré nous, même si on le refuse de toutes nos tripes. Nous sommes malheureusement le produits de nos sociétés, qui sont rarement exemplaires. Il est plus difficile de se déoconstruire soi-même que de se battre contre l’évidence qui nous entoure. Bravo en tout cas !
    Le revers de la médaille de la petite pilule rouge qui fait prendre conscience de la matrice, c’est qu’on ne referme plus jamais les yeux, et ça fait mal, souvent.

  102. Henri Henri Dit:

    Si je peux me permettre ce jugement un peu sévère, vous redécouvrez un peu la roue. On peut aller plus loin que vous. Par exemple, vous dites « noir » pour décrire une personne dont la peau n’est pas noire, pas plus que la mienne n’est blanche. C’est un mot racial, en lui-même, dans son histoire comme dans sa connotation. Le langage est un ensemble de réflexes. Le réflexe est un héritage. Notre héritage, nous ne l’aimons pas. Il est racialiste, sexiste, etc. Nous le sommes aussi, par la force des choses. Se croire immunisé contre le racisme, comme c’était votre cas, révèle une méconnaissance profonde de ce qu’est le racisme, de la manière dont il est intégré dans la texture même de nos représentations.
    Alors comment faire ? Vous proposez de purger la langue et de censurer nos réflexes, ce qui est une constante de toute théorie révolutionnaire, contrairement à ce que vous semblez penser (je vous cite : « sans révolution… »). C’est effectivement la logique actuelle du féminisme et de l’activisme politique en général : donner la chasse aux prémisses dominatrices de phrases prononcées ici ou là, crier au scandale dès qu’un pré-pensé mal-pensant est repéré. Pas un jour ne passe sans qu’un « dérapage » soit dénoncé quelque part. Tout le monde est tout le temps choqué par quelque chose. Aux Etats-Unis, c’est pratiqué depuis 30 ans, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, ça s’appelle le politiquement correct et ça n’a strictement rien changé.
    D’abord parce que le racisme ou le sexisme est profondément enfoui en nous.
    Ensuite parce qu’il faut reconnaître que c’est un plaisir, d’être con, de dire quelque chose de con, de refuser de se réformer, et qu’on ne va pas contre le plaisir des gens – on peut essayer, mais ça ne tient jamais longtemps, et ça décuple le plaisir en plus.
    Enfin parce que le politiquement correct est un dispositif très facile à contourner. Pour qui le souhaite, pratiquer et promouvoir le sexisme ou le racisme sans rien dire de sexiste ou de raciste est à la portée du premier venu. Marine Le Pen fait ça très bien, ces temps-ci.
    L’autre solution, me semble-t-il, est de jouer avec cet héritage, d’en rire, de le subvertir peu à peu, d’accepter l’imperfection de notre monde, sachant que nous n’en aurons pas d’autre. C’est lent, c’est frustrant, et quel que soit notre âge nous mourrons de toute façon bien avant que les choses aient vraiment changé, si elles doivent changent un jour.
    Une dernière remarque :
    – Je crois que donner du bleu ou du foot aux filles ne changera rien à l’inégalité salariale. Il n’y a aucun lien logique entre les deux. Je peux tout à fait concevoir un monde où les femmes aiment le foot et sont moins bien payées que les hommes. Le vrai problème, me semble-t-il, est que nous tolérons tous, femmes ou hommes, l’inégalité salariale dans son principe même. Je travaille dans une entreprise où un(e) petit(e) chef(fe ?) gagne trois à quatre fois plus qu’un(e) petit(e) subordonné(e). J’ai beau réfléchir, je n’y trouve aucune justification. Et pourtant je le tolère très bien. La vérité, si on se regarde droit dans les yeux, est que nous acceptons très bien l’inégalité sociale. Dans ce cadre général, vouloir mettre fin à une inégalité systémique particulière, singularisée parmi toutes les autres, c’est perdu d’avance.

  103. Stéphanie Dit:

    Moi j’envoie les gens mourir, surtout les machos « mais VA MOURIR GARS » mais pour un médecin c’est peut-être un peu paradoxal. Donc cuire le cul c’est pas mal :-)
    (LE MARIAGE EST SANS EFFET SUR LE NOM DES EPOUX)
    (code Napoléon)
    (ceci était un petit caillou dans la mare)
    (bisous)

  104. Fanto' Dit:

    J’ai deux garçons. Deux jolis merveilleux petits garçons, de 1 et 5 ans.
    Que j’essaye d’éduquer sans clichés genrés, mais c’est dur. Enfin c’est dur quand ça se confronte au monde extérieur. Mon grand aime bien le rose, et si un polo rose par exemple, ou une chemise ça ne pose pas trop de souci (quand on me fait la remarque j’aime bien demander si le rose (les paillettes, les déguisements de princesse, les trucs qui brillent,……) ça fait tomber le zizi), si il a porté des bottes de pluie roses quand il avait 2 ans, des cheveux longs dans le dos jusqu’à 3 ans, si…
    Bref avant l’école ça allait, j’en avais globalement rien à carrer du monde environnant, envoyait promener gentiment, sur le ton de l’humour quand on me faisait des remarques (« vous savez, depuis au moins Francis Lalanne on sait bien que les cheveux longs et les cuissardes par dessus le jean c’est pas réservé aux filles » « les rugbymen du stade français ont des maillots avec des fleurs roses, j’ai pas vraiment la sensation que ça mette en cause leur masculinité »).
    Pis un jour mon joli merveilleux petit aîné m’a demandé des moufles roses pour aller à l’école en vélo « si ça va pas vous pourrez échanger » a dit la caissière « non ça va il a essayé » j’ai répondu « Ah mais… C’est pour… Hein ? Enfin bon ça fera 10€ merci ». Les gants il les retire et les met dans son cartable en arrivant pour pas les perdre, pis c’est petit des gants.
    Et il a voulu des bottes de neige roses. Et j’ai refusé « oh non mon chéri regarde y’a trop de monde à la caisse on reviendra un autre jour ».
    Parce que j’avais peur que les autres enfants se moquent de lui.
    Je veux pas qu’il souffre d’avoir envie de bottes roses. J’ai dit oui aux bottes mauves.
    Sa copine de toujours adore hello kitty, la reine des neiges, et lui il adore hello kitty, la reine des neiges, aime mettre des barrettes avec Elsa dessus (il se re laisse pousser les cheveux), mais j’ose pas lui mettre à l’école, à l’école il est comme tous les autres petits garçons, mais à la maison il met des barrettes Elsa, bon, nous on s’en fout, mais j’ai toujours un peu peur qu’un jour il en souffre (les enfants sont cruels avec ceux qui sont différents).
    Il aime aussi les camions de pompiers, de chantier, et son déguisement de spiderman.
    Son petit frère suit la voie, on verra bien.
    Je me sens pas militante dans le sens où je réfléchis pas à tout ça, je m’impose pas une équité au niveau des jeux, c’est pas une poupée, un camion de pompiers, un déguisement de princesses, un déguisement de pirate,… c’est spontané.
    Mais je tombe des nues quand je me confronte aux autres parfois. Je suis assistante maternelle, accueille un petit garçon dont la maman travaille énormément, le papa cherche un emploi et s’occupe à 80% de son enfant on va dire. Il ne veut pas que son fils ait une poupée, alors son fils joue aux poupées chez moi, et comme je suis un peu une emmerdeuse j’aime bien mettre dans les bras du fiston une poupée 5mn avant que le papa n’arrive, jusqu’au jour où il a lâché un truc comme « ça fait pas un peu fille ce genre de jeu ? Donner à manger aux poupées, les bercer, les promener en poussette, tout ça ? » j’ai dit « il est à l’âge de l’imitation, il fait tout comme vous en fait ». Je sais pas si ça fera son chemin cette petite phrase, peut-être, peut-être pas… On verra ! Mais c’était tentant :)
    Je me fais appeler Madame depuis mes 16 ans… Le notaire a refusé de noter « madame » sur l’acte notarié d’achat de ma maison… Parce que j’avais 22 ans, pas mariée, pas maman ? Je lui avais demandé pourtant. « Mais c’est l’usage ! » qu’il a dit. « Mais vous êtes un homme de loi, pas un homme d’usage, si je veux l’usage je demande à ma belle-mère, vous je vous demande de m’appeler madame »… Ca m’a vraiment fait de la peine ce « mademoiselle », mon compagnon a eu droit à son « monsieur » sur le même acte.
    Les petits cailloux.
    Enfin bref on a pas le cul (ni le reste) sorti des ronces.

  105. Deg Dit:

    bof…tu serais pas déprimée des fois ?

  106. mahaut Dit:

    Pour le féminisme je suis en osmose totale.

    Pour les insultes, un bon vieux combo généalogie/maladies/animaux fait l’affaire. C’est comme un grand lego de l’hostilité, et c’est épatant. Je suis convaincue qu’un docteur ne peut qu’y apporter des améliorations…carabinées ?

    « Fils de chacal galeux, petit fils de hyène boiteuse, arrière petit fils de mollusque débile, que la peste te fouaille les tripes et que le cul te gerce », je peux vous assurer que ca empêche n’importe qui de vous faire suer, surtout parce qu’ils n’ont pas le temps de vous couper la parole.

  107. Willem Dit:

    C’est ce qui s’appelle enfoncer des portes ouvertes… Bon, sinon, c’est vrai qu’éjaculer une fois par semaine ça fait vivre plus longtemps ?

  108. Francis Dit:

    Je suis le seul à penser que cet article est naze ?

  109. Youpi Dit:

    Oui mais la grande majorité des gens a besoin de ces types pour s’identifier et se sentir appartenir à quelque chose, homme ou femme, alors oui les clichés dont tu parles au début existent, et je pense même que la plupart s’y plaisent. L’esprit de troupeau… Ça me fait penser aux je suis charlie qui ont pullulé il y a quelques mois… ahah !
    Et je suis sûrement pessimiste à penser qu’une prise profonde de conscience populaire est impossible mais je n’aime pas les déceptions. Je pense pas que la plupart des gens aient envie de perdre ces repères qu’ils ont (rose = fille par ex). Je dis pas que c’est bien mais qui suis-je pour vouloir faire sortir 60millions de personnes de leur zone de confort… C’est déjà bien suffisant de travailler à sortir de la sienne ;)

  110. Sabrina Dit:

    J’ai eu tellement peur à la lecture du début de l’article… Mais je t’adore et je te sais bien trop assoiffée de mon adoration pour me décevoir (oui Madame, même si tu ne me connais pas).

    J’ai eu la même évolution. A 15 ans, j’étais tellement super fière d’être un garçon manqué. A 20 ans, j’ai réalisé la violence intrinsèque de l’expression. Garçon manqué. Presque le bon sexe, mais raté. Comme si mon but ultime dans la vie, c’était de devenir une version bâtarde du sexe honorable.

    Ensuite, j’ai compris que je haïssais mon sexe. Que j’avais tellement intégré les stéréotypes, que plutôt que raisonner logiquement « bah, les choses qu’on entend sur les femmes, ça ne me correspond pas… Ces choses doivent être fausses », j’en étais arrivée à la conclusion tellement plus naturelle que malgré les apparences, je n’étais pas une fille. J’étais plutôt un presque-garçon. C’était mon sexe qui était faux, pas les stéréotypes.

    Ensuite, j’ai découvert que la majorité des femmes en étaient arrivées à la même conclusion. Cette culture sexiste s’infiltre tellement en nous que la majorité des femmes pensent qu’elles constituent autant d’anomalies, plutôt que de s’autoriser à penser : mais ce serait pas un peu de la merde, ce qu’on nous rabâche ?

    Ton article qui m’a fait tellement peur, j’aurais pu l’écrire tellement je suis d’accord. Mais j’aurais dit en gros ceci : réparer les morceaux en s’attaquant aux vraies injustices qui piquent les yeux, c’est bien. Mais c’est fatiguant de devoir le refaire à chaque génération. Alors attaquer les symboles pour détruire la culture qui reproduit ces injustices, c’est bien aussi finalement, même si ça paraît débile et dérisoire au premier abord. Ça s’appelle de la prévention et ça évite que nos filles réparent les morceaux d’autres filles pour d’autres injustices qui piquent les yeux…

    La différence, c’est que tu l’exprimes avec une poésie que je n’ai pas, sur un blog infiniment plus visible que tout support que je pourrais trouver, et en t’impliquant suffisamment pour accompagner en douceur, sans les heurter, chacun de tes lecteurs/rices sur le chemin de la prise de conscience, ce que mon déficit naturel en diplomatie m’interdit. Chapeau bas. C’est pas encore aujourd’hui que tu devras affronter le cruel sevrage de mon adoration.

  111. Mélanie Dit:

    Quel dommage d’en venir à publier la doxa de l’internet bobo (tumblr, twitter…) – ce mélange d’évidences (sur le respect, l’éducation, l’égalité…) et d’ultra-sensibilité qui fait que tout le monde finit par détester tout le monde (cf les sous-groupes de féministes qui se haïssent : les pro ou anti-prostitutions, les féministes blanches accusées d’être racistes, les trans qui jugent les « cis » égoïstes, etc.) et devient incapable de vivre en société. Je vous pensais plus fine, et suis un peu déçue :-(

  112. Francis Dit:

    Putain, merci pour ce dernier commentaire, ça fait chaud au cœur.

  113. Tchoupi Dit:

    Bonjour Jaddo,

    J’aurais beaucoup de choses à dire sur cet article qui m’a mis une grosse claque !! Merci pour ça.
    Mais là, je vais dormir, alors je reviendrai.

    Cependant, la vidéo dont tu parles a titillé ma curiosité. Pourrais tu me donner le lien ? Impossible de la retrouver.

  114. La faute à Ève | Carnet de notes Dit:

    […] à lire, parce que c’est bien expliqué : La faute à Éve, par Jaddo. Nos petits actes ont tous des conséquences, et nous sommes bien moins imperméables […]

  115. Lou Dit:

    Le préjugé « quelqu’un qui découpe un antivol à la pince est en train de voler le vélo » est probablement statistiquement excellent, le problème est votre défaut à le percevoir dans le cas du découpeur blanc, pas dans votre perception du découpeur noir.
    Pour le reste, le problème vient autant de la dévalorisation des choses « féminines » que des stéréotypes : pourquoi être docteur(e) ce serait mieux qu’infirmièr(e)? soldat(e) que danseur/se? Pourquoi le mariage ou la vie privée sont moins importants que la Vie Professionnelle? Pourquoi les sciences/techniques seraient-elles supérieures à la littérature ou l’art? Pourquoi la beauté et la douceur seraient méprisables et la rationalité/la puissance financière glorifiées? Pourquoi on n’appellerait pas les hommes non mariés « mondamoiseau » plutôt que de retirer « mademoiselle »? Pourquoi ne pas viser la politesse pour les deux sexes? Pourquoi niveler par le bas, par l’arrivisme, la grossièreté, l’individualisme?
    Par ailleurs, la « remarque « tout le monde finit par détester tout le monde » plus haut me paraît juste.

  116. Laurence Dit:

    Merci Jaddo !! Merci merci merci ^^

  117. LaurenceC Dit:

    (Y’a quelques Laurence qui postent, du coup je rajoute l’initiale de mon nom).
    Pour Tchoupi, la vidéo c’est celle là normalement: https://www.youtube.com/watch?v=ITt7bFYME9k

  118. So sonia Dit:

    bravo ! j’adooore. Point. Ces temps ci pas mal de choses bougent coté injustices flagrantes, et la cause des femmes ne fait pas exception… Après comme dans tout groupe,il y a toujours des éléments qui jouent les « kékés », comme d’autres vont prendre le pb à bras de corps et relever les défis du futur… Je pense aussi que le débat Mme MLLe n’a plus lieu d’être. Je pense qu’il a eu son importance, mais plutot dans les années 80’s 90’s. A l’heure actuelle, c’est vraiment la question des salaires qui me laisse pantoise et celle des évolutions de carrières (à petite échelle je parle pas des hautes sphères de la finance internationale par ex dans lesquelles-hommes ou femmes- n’ont pas vraiment de chances d’évoluer dans leur carrière tant c’est un cercle fermé qui gouverne tout ça d’en haut…) Mais quand à 32 ans on se fait recaler d’un poste cadre à 2000€ nets parce que on lit EN GROS ET GRAS sur le front du mec « elle va nous chier un gosse dans l’année si on la prend en CDI », ça fait s’interroger quand même…

  119. vpo Dit:

    Je suis un homme et quand je défend le madame à la place je mademoiselle ou quand critique le sexisme des rayons jouets, on me regarde souvent de façon bizarre, tant des hommes que des femmes. Jamais voulu acheter à ma fille ces merdes de jouet d’imitation comme les aspirateurs ou fer à repasser au rayon jouets pour fille.

    Ma fille a 10 ans, et je lui ai dit quand elle était encore plus petite que des abruti(e)s lui diraient qu’elle est moins douée en math/physique/ que les garçons car elle est une fille.

    Et de lui expliquer que ce sont des stéréotypes machistes tellement ancrés que même les enseignantes ont tendance à les reproduire : des études US ont montré que les enseignants hommes et femmes ont tendance à plus expliquer ou à plus féliciter (et plus chaleureusement) les garçons que les filles dans une même classe.

    Et c’est bien là le drame du combat pour l’égalité homme-femme : Que j’en ai marre que cela soit toujours des femmes qui en parlent et presque jamais des hommes. Comme cet excellent billet qui montre le problème du sexisme dans l’enseignement supérieur : https://sensethescience.wordpress.com/2015/02/23/liberte-egalite-maternite/
    Encore une fille. Eh mes congénères hommes qui bloguent, où êtes vous?

    Ah si, y a le blog de Zythom : http://zythom.blogspot.fr/2012/02/mademoiselle.html

    J’arrête de faire la morale aux autres, car je suis trop feignasse pour faire un blog qui serait un un tant soit peu intéressant. Alors à défaut de produire par moi-même, je le dis en commentaire.

    De tout cœur avec vous, Madame. Vous avez raison.

    Et non je n’ai pas attendu d’avoir une petite fille pour considérer que la moitié de l’Humanité doit être traitée aussi bien que l’autre moitié.

  120. sylvainj Dit:

    Un grand bravo pour cet article

  121. Freddy Dit:

    Bonjour et merci pour le grand sourire que vous venez de provoquer :)
    Il y a quelques années, je discutais de tout ça avec de jeunes femmes qui me rétorquaient « oh ben non maintenant l’égalité homme femme c’est acquis et puis les hommes font des tâches ménagères, on est plus à l’époque de nos grands mères, etc »
    J’ai eu toutes les peines du monde à leur expliquer que oui l’égalité en droit était acquise mais qu’elle était loin de toujours se réaliser dans les faits. Que oui il n’y avait plus la même discrimination morale mais qu’une beaucoup plus pernicieuse s’était installée : celle de la publicité, du commerce et de la représentation médiatique.
    Qui se pose la question du pourquoi aujourd’hui quasi toutes les jeunes femmes ont les cheveux longs, qu’il y a si peu de variation dans la représentation que les femmes ont d’elles même ?
    Un jour (cette anecdote est véridique, je vous l’assure) que j’allais chercher une de mes filles à la garderie, j’entends une jeune monitrice dire à un petit garçon « Nathan, laisse cette poupée, tu ne veux pas plutôt une voiture ? » je lui ai dit gentiment « C’est absolument terrible que vous soyez conditionnée à ce point »
    Il y a une normalisation de la représentation féminine et il est extrêmement difficile pour les jeunes filles de s’imaginer autrement.
    Merci donc pour votre billet.

  122. Julien Durillon Dit:

    Au niveau du racisme « inconscient », l’épisode de Spécimen (émission suisse) est super intéressant : http://www.rts.ch/emissions/specimen/5162865-je-ne-suis-pas-raciste-mais.html

    Notamment le coup de l’empathie pour une main violette mais pas pour une main blanche/noire…

  123. Sybille Dit:

    @vpo « Et non je n’ai pas attendu d’avoir une petite fille pour considérer que la moitié de l’Humanité doit être traitée aussi bien que l’autre moitié. »

    Je dirais plutôt que les deux moitiés de l’humanité méritent d’être mieux traitées. Car la ségrégation de genres est tout aussi violente et aliénante pour les hommes, me semble-t-il.

  124. Alice Dit:

    Bravo pour cet article et cette réflexion qui fait du bien. J’ai eu le même revirement vis à vis du féminisme assez récemment et c’est effectivement un combat frustrant et quotidien que de faire comprendre aux gens que, même si vous pensez que vos blagues entres potes sur les filles sont innocentes/ la couleur des jouets c’est un artifice commercial/ etc., rien de tout cela n’est anodin et participe à alimenter des préjugés et façons de penser rétrogrades.

    Difficile aussi de ne pas passer pour une féministe « extrême » dans le sens péjoratif du terme devant des gens qui pensent la même chose que je pensais il y a quelques temps. Mais c’est aussi une petite victoire de voir des gens qui finissent par comprendre votre propos. Votre article met des mots très clairs sur cela, et je vous en remercie !

  125. vpo Dit:

    @Sybille: Certes il y a une grosse pression sociale sur les hommes aussi. Sauf que quand un homme se conforme à ce qui est attendu de lui, il en tirera un avantage financier ou de prestige social là où les femmes rencontreront un plafond de verre. Donc c’est pour cela que en tant qu’homme, je ne veux pas trop me plaindre.

    Mais je suis tout à fait conscient que si justement les hommes n’avaient plus cette pression, alors par ricochet il y aurait aussi moins de discrimination envers les femmes.

    Exemple :
    « Les économistes Claudia Goldin, Lawrence Katz ont étudié les étudiants ayant suivi un MBA à l’université de Chicago, pour constater que les carrières des femmes sans enfants ne se distinguent pas de celles des hommes. La divergence commence lorsque les enfants aboutissent à des interruptions momentanées de carrières, dont l’effet se cumule pour réduire en moyenne de 40% les revenus tout au long de la vie ».
    (Source: http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/10/16/congelation-des-ovules-apple-et-facebook-sont-revolutionnaires.html).

    Pour résumer très très grossièrement, et comme le dit le proverbe : loin des yeux loin du cœur. Quand il faut promouvoir quelqu’un, on va penser à ce qui a été fait durant les derniers mois. Et quand il y a compétion entre un homme et une femme qui était en congé maternité, on va privilégier l’homme.

    Si demain, les hommes se voyaient obligés de prendre un congé paternité de la durée du congé maternité, avec maintien de salaire, alors les hommes avec enfant seraient autant absents que les femmes avec enfant : les mentalités finiraient par changer. Et je ne parle pas du confort de vie pour les deux parents.

    Mais cela aurait un coût non négligeable pour la sécu et je ne parle pas de tous ceux qui hurleraient à la dictature en arguant que cela serait une terrible atteinte à la liberté et que c’est du stalinisme. Pourtant ils y arrivent assez bien dans les pays scandinaves.

  126. vpo Dit:

    @Mélanie:

    Pour tumblr, twitter and co, je ne peux pas dire, je ne suis pas adepte des réseaux sociaux. Mais que ce soit à la radio, à la télé ou bien dans les articles pointés par des portail comme Yahoo/google news et les commentaires associés, la doxa semble être très zemourienne et non pas gaucho bobo.

  127. Comment j’ai compris que le débat sur «Mademoiselle» et les jouets roses, c’est fondamental | Je sais donc je suis... Dit:

    […] lequel elle raconte ses «histoires d’une jeune généraliste, brutes et non romancées». Elle y a publié le 28 mars ce texte sous le titre «La faute à Eve» que nous republions […]

  128. Leo Dit:

    A propos des insultes, faites tous les combos que vous voulez mais pitie insultez la personne, pas ses parents : « Fils de *** », quoi qu’il y ait derriere, ca me hérisse autant que tous les trucs racistes ou homophobes…

    A propos de Mme/Melle/Mr : le probleme est que dans le cas des gars on ne se prend JAMAIS la tete pour savoir selon quel critere (age, degré de baisabilité/disponibilité…) il va passer dans la categorie suivante : de 3 mois à ans c’est Monsieur, point barre (faites faire une carte d’identité à un bébé, vous verrez si on l’appelle jeune homme). Ce qui fait qu’on ne se pose pas la question. Alors que quand on rencontre une femme, tout de suite le logiciel s’enclenche (« Elle peut avoir quelle age ? A-t-elle déjà couché ? Est-elle en couple ? Légitime ? »). Ca se fait inconsciemment (ou consciemment avec les gros lourds « Merci Madame. Ou devrais-je dire Mademoiselle, huhuhu ? ») mais ca se fait. Et la nana elle-même y est renvoyée à chaque fois qu’elle remplit un formulaire.
    Voila pour ceux qui voudraient revenir à damoiseau pour plus d’égalité… (alors que donc, ca n’a jamais rien eu a voir avec la politesse…).
    Je me bats encore plus contre des moulins : pour la suppression pure et simple de l’indication de genre dans les formulaires où ce n’est pas strictement indispensable (cad 90% des cas…).

    Pour les sceptiques rapport aux salaires, un avocat en droit du travail de mes connaissances me le confirmait justement hier avec effarement : dans les métiers très masculins, la différence peut atteindre 20%, et elle est très rarement inférieure à 11%.
    Il y a souvent des moyens très malins de le faire, par exemple avec des intitulés de postes différents alors que le job est le meme : les mecs sont « directeur de … » et les nanas sont « responsable de … » : d’un côté l’accent est mis sur l’autorité, de l’autre la responsabilité, pour un job qui comprend les deux. Spontanément, dans l’organigramme, on met l’un en-dessous de l’autre, et niveau salaire c’est effectivement ce qui ne passe : les nanas sont payées comme les **subalternes** de leurs collègues. Alors qu’elles font strictement le même job (que le directeur, pas que le subalterne, suivez merde). Elles n’ont pas non plus le même système de calcul de primes. La différence de salaire peut atteindre 50.000 euros par ans. Ca fait tousser quand meme…

  129. Single Mom Dit:

    J’admire ton honnêteté et ton courage d’oser dire ces choses-là, en plus sur la place publique. C’est couillu si je puis dire (ovairu sonne moins bien).
    Et je trouve ça beaucoup plus efficace qu’une bonne petite leçon de morale agaçante.
    Merci :)

  130. jelaipa Dit:

    A propos du rose-bleu et des jouets: petit-fils,3 ans et demi voulait pour noël une poupée qui parle; j’en ai trouvées!mais elles disaient toutes « bonjour maman;bisous maman » etc Cela a fini par autre chose…

    Il avait choisit un tee shirt rose; retour de l’école:papa, mon tee-shirt c’est un tee shirt de fille!
    Bonne réaction de son père:
    Père:Tu es une fille ou un garçon?
    Réponse: Un garçon!
    Père:C’est toi qui porte ce tee shirt?
    Réponse: Oui!
    Donc c’est un tee-shirt de garçon…

    Et il a continué à le porter fièrement à l’école…

  131. Ododo Dit:

    Aucun homme ou garçon n’aime qu’on lui dise « bonjour Damoiseau ».

    Mais bien des femmes aiment se faire appeler « mademoiselle », surtout si elles n’en ont plus vraiment l’age…

    Personnellement, je différencierai dans ces préjugés les différences de genre (rose/bleu, foot/danse) et la dévalorisation des femmes vis à vis des hommes (salaire, retraite…) qui à mon avis vient des femmes elles même.
    Un exemple qui vous parlera : statistiquement, les femmes médecins se font moins payer par les patients que les hommes, par exemple elles ne notent pas les dépassements kilométriques, font payer 2 consultations au lieu des trois qu’elles ont effectuées… pourquoi nous dévalorisons nous ainsi? A diplôme et temps de travail identique, je gagnais moitié moins que mon conjoint : j’ai mis un an à en prendre pleinement conscience, à me dire que les excuses style « mais tu aimes ce que tu fais » n’étaient rien face à « si tu acceptes de ne valoir que ça, tu ne mérites pas mieux ». J’ai fini par changer, je suis plus heureuse dans mes nouvelles activités et nous avons maintenant un salaire équivalent. C’est aux femmes d’accepter ou non ces inégalités, en paroles ou en actes. Je pense que les hommes, pour la plupart, nous aiment quand nous sommes heureuses : si pour cela ils doivent faire les « lions » et rester à faire la sieste au pied du baobab en grognant quand les lionceaux font trop de bruit pendant que les lionnes partent à la chasse, ça ne les dérangent pas vraiment. Mais aux femmes d’assumer leurs choix. Et pour le moment, en groupe elles ne sont pas d’accord, entre autre sur l’usage du mademoiselle/madame! Donc comment l’homme poli et charmeur doit-il parler?

    J’ai beaucoup de respect pour les couples où l’un des conjoints décide d’arrêter de travailler pour élever ses enfants. Ça me navre quand un papa se justifie de prendre un congé parental, quand on demande à mon conjoint pourquoi il travaille à temps partiel alors qu’on ne le demande pas à sa collègue femme… j’aimerais tellement que ce type de choix soit aussi fréquent chez les hommes que chez les femmes!
    Le caractère sexué des jeux pour enfants me blesse beaucoup moins. Peut être parce que j’ai deux filles et qu’elles ont des jeux de garçons et des jeux de filles. Et surement parce que j’ai plein, plein de préjugés!!! J’essaie de faire avec et, comme vous, d’en prendre conscience.

    PS : Et si vous voulez, je peux vous envoyer une thèse très interessante sur la féminisation de la médecine!

  132. Viobi Dit:

    Merci Jaddo. Moi aussi j’ai eu peur au début…

    Mon fils de 6 ans est très sensible à l’esthétique, à tous points de vue.. Au niveau vestimentaire, ça a des répercussions claires. À un an, il retournait tout le tiroir pour trouver LE T-shirt qu’il voulait mettre ce jour-là, et il ne me viendrait jamais à l’idée de lui acheter une fringue sans qu’il soit là pour me dire ce qu’il en pense (sa grande sœur de 9 ans porterait presque n’importe quoi..). Et il se désespère régulièrement, parce qu’il aime les couleurs, qu’il n’a pas envie de porter que du beigeasse et du caca-d’oie, et encore moins des machins avec imprimés de Formule 1 ou de foot… « Oh, regarde Maman, il est beau ce pull, hein? » (constat de la présence de l’inévitable petit nœud ou papillon en paillettes) « … mais c’est pour les filles, pas vrai? »

    Un jour, mon numéro de sécu (ou celui de ma fille, ou de ma petite-fille) commencera par « F », et pas par « 2 ». Un jour. D’ici là, il y a du chemin à faire. Pour libérer tout le monde…

  133. O. Dit:

    oh! la claque! c est tellement vrai quand on y pense. J etais tout pareil au debut et puis au milieu et puis … merde mais c’est moi la! mais je pensais pareil!… mais mais mais… bravo, vous avez tres tres bien decrit tout cela…je m en vais donc faire un travail sur moi meme et mettre la ouce a l oreille a mon entourage.

  134. Liloo Dit:

    Article bien percutant, avec un retournement qui fait passer la frayeur que donnent les premières lignes!
    Les mots de ton « ancienne-toi » soulèvent un des principaux arguments anti-feministes : le soit-disant zèle inutile de certain-e-s et la croyance en un unique courant où tout-es les féministes lutteraient d’une unique voie sur tout les memes fronts.

    Gardons toujours à l’esprit qu’il n’y a pas de petit combat quand nous luttons pour la disparition de l’insidieux modèle patriarchique, ses codes, ses structures de diffusion.
    La perception du monde de chacun est une construction. Chaque personne en est bâtisseuse & responsable.

  135. Sybille Dit:

    @vpo
    Oui, et inversement, de quel droit prive-t-on les hommes du bonheur d’élever leurs enfants ?

  136. Marcel Dupont Dit:

    C’est amusant comme vous élucidez vite la raison de vos préjugés.

    Ils seraient donc entrés par syllabes, par atomes.

    Les statistiques de délinquance de rue n’auraient donc rien à faire là-dedans ?

    Aussi, pour qualifier vos préjugés de racistes encore faudrait-il qu’ils naissent d’un jugement ethnique et non social. Que l’on constate que les noirs aux Etats-unis sont plus souvent que les blancs des couches sociales portées à la délinquance de rue n’a rien d’ethnique en soi.

  137. Sans-chrestia Dit:

    Merci pour ce témoignage puissant et qui trouve un écho puissant dans ma propre personne ! Je crois vraiment que c’est notre énergie et notre volonté féminine qui vont changer les choses dans cette période de doutes et de changement. Grand merci pour ce texte :-)

  138. Yola Dit:

    Je n’ai jamais lu autant d’inepties… D’une part, les postulats et les enchainements sont improbables. D’autre part, le langage mériterait d’être soutenu mais ici ne règne que la vulgarité qui se conjuge à l’outrance
    Alors pour rester dans le ton de votre article : achetez-vous un canard … et au revoir !

  139. vpo Dit:

    @Yola:

    « D’une part, les postulats et les enchainements sont improbables. »

    On peut certainement ne pas être d’accord avec la position de Jaddo, mais pas lui reprocher de ne pas justifier sa position. Cela serait donc bien d’étayer votre affirmation par des citations tirées du texte d’origine; ou au moins une.

    « D’autre part, le langage mériterait d’être soutenu mais ici ne règne que la vulgarité qui se conjuge à l’outrance »

    Ce n’est pas un roman mais un billet d’opinion qu’elle écrit. Alors quand la syntaxe est correcte, et que seul le vocabulaire déplaît, cela me laisse penser que vous vous arrêtez à la forme pour ne pas parler du fond.

    Par exemple, si je vous disais que la vacuité de votre propos n’a d’égal que l’étroitesse de votre pensée, le prendriez-vous bien ? Et ce, malgré l’absence de vulgarité et de propos outrancier ?

    « achetez-vous un canard »
    Tiens on dirait un bon gros préjugé bien sexiste sous entendant que seule une mal baisée (zut, j’ai utilisé un mot vulgaire) doit écrire ce genre d’article. Et partant, le canard vibrant serait une solution. Rassurez-moi, dites moi que je suis dans l’erreur d’interprétation.

  140. Escher Dit:

    Gaaah! Mais tellement! Merci pour tout!
    J’en viens à me demander si la binarité ‘être raciste’ et ‘ne pas être raciste’ ne gène pas le truc (remplacer raciste par sexiste, homophobe et cie…)
    Car au final on est tou.te.s un peu raciste… Et beaucoup de gens, souvent les plus racistes d’ailleurs, se cachent derrière des personnes encore plus racistes pour pouvoir dire « je ne suis pas raciste ».
    Alors que si tout le monde admettait être plus ou moins raciste, on pourrait tou.te.s travailler sur soit et s’améliorer…

  141. Leo Dit:

    @Yola : oui voila, au revoir (commentaire qui demontre qu’on peut tres bien s’exprimer ds un langage châtié et enfiler des conneries. Par contre, démontrer ses affirmations, ca c’est en option, comme toujours)

    @Viobi : une solution pour votre garçon (je fais ca pour mon enfant car je refuse de lui voir porter un truc de fille gnangnan, ou de garçon avec « fort comme papa ») : acheter des stickers à coudre non genrés et recouvrir le motif, ou découdre/découper sans vergogne le ruban superflu…

  142. Fluorette Dit:

    Le deuxième sexe, toujours. Tout est dit.
    Moi aussi au début je me disais que ce n’était pas grave, parce que mon papa m’a toujours répété que les filles sont plus intelligentes que les garçons et que maman m’a dit qu’on peut réussir tout ce qu’on veut si on fait des efforts.
    Mais je vois les gens qui disent à leur fille « oh bah tu chouines t’es bien une fille » et il existe des livres pour enfants « marcel et son camion », « sophie fait le ménage » et je me dis qu’il y a vraiment du boulot…
    Merci.

  143. Viobi Dit:

    @ Leo: Bonne idée. La couture, à la base, c’est pas mon truc du tout (ma bête noire, en fait). Mais je vais peut-être finir par m’y mettre… :o)

  144. vpo Dit:

    @Leo : Je ne sais toujours pas pourquoi je n’ai pas été aussi lapidaire que vous pour répondre à Yola. Ah trop vouloir être conciliant…

    @Sybille du 1 avr à 12h10 : Tout à fait d’accord avec vous. Rien que demander un 4/5 est souvent un parcours du combattant.

  145. Sybille Dit:

    Pour ceux qui critiquent le passage des préjugés racistes aux préjugés sexistes, ça s’appelle un biais cognitif : on va comprendre quelque chose (préalable : avec deux neurones connectés) en faisant un détour par une autre chose plus évocatrice pour soi (pas dans l’absolu).
    Par contre, je suis assez d’accord pour dire que la lecture « ethnique » de la vidéo fait l’impasse sur la lutte des classes : est-ce que ce n’est pas plutôt l’assimilation noir=pauvre qui engendre une interprétation pauvre=voleur ?

  146. Moineau Dit:

    @Sybille « Par contre, je suis assez d’accord pour dire que la lecture « ethnique » de la vidéo fait l’impasse sur la lutte des classes : est-ce que ce n’est pas plutôt l’assimilation noir=pauvre qui engendre une interprétation pauvre=voleur ? »
    La classe sociale est supposée d’après les vêtements : si les deux personnages portent les mêmes vêtements (je n’ai pas regardé la video mais si j’ai bien compris, ils portent une même tenue, qui évoque un milieu modeste), on devrait supposer qu’ils ont le même niveau de richesse et donc soit les percevoir tous les deux comme ayant oublié la clé de l’antivol, soit tous les deux comme des voleurs. Si ce n’est pas le cas, la classe sociale supposée n’est pas une explication suffisante. Et le critère qui les différencie ensuite, c’est la couleur de peau.

  147. Sybille Dit:

    @Moineau Non, je ne pense pas. L’assimilation du noir au « pauvre noir » est quasi inscrite dans nos cerveaux reptiliens d’occidentaux (je vous épargne l’historique).

  148. Grr Dit:

    Maintenant c’est moi qui te demande en mariage. Tu finiras polygame, c’est obligé.
    Je trouvais que ton post démarrait mal, mais alors vraiment mal, et j’avais du mal à le croire. J’allais enfin avoir une raison de ne plus te suivre?
    Mais non, tu es dresseuse d’ours, c’était une ruse.
    Ouf et confettis, c’est tellement bien expliqué.
    C’était presque parfait, puis t’as écrit « putain ».
    J’allais te taquiner et te proposer « maquereau »(?), mais tu as même rusé là dessus.
    Voui, moi aussi ça me chagrine de trier dans mes gros mots. Essaie le très salutaire, concis et asexué « F-ck! » L’essayer c’est l’adopter.
    Pendant qu’on y est, tu ne voudrais pas lancer une campagne contre « Elle s’est fait violer. » Parce qu’a ma connaissance, « se faire » quoique ce soit implique de la volonté. Cette petite phrase sournoise, écrite dans la presse, dans les bouches des avocats, médecins, policiers, et même de l’entourage de la victime sont du poison pur qui minimise la violence et la puanteur de l’acte et de celui qui l’a commis.
    Je descends de ma tribune maintenant.
    Je fixe la date du mariage?

  149. Moi Dit:

    J’ai l’impression de revoir Quizz Show, la scène vers la fin quand les juges commentent les aveux de Ralph Fiennes. Certains disent « bravo et merci », d’autres disent « bah je vous félicite pas ».

    J’imagine si c’était quelqu’un de pas aussi connu que Jaddo et surtout sans l’excellent style écrit de Jaddo qui avait écrit cette histoire. Comment il se serait fait lyncher!!

    Donc ouais bon, t’as été raciste dans tes pensées, là, mais c’était pas ta faute, hein. C’est la faute des autres, enfin de la société quoi. Puis t’es quelqu’un de bien, tout le monde le sait, enfin tout ceux qui ont lu ton blog jusqu’à présent. On peut pas
    écrire aussi bien, avoir autant de talent à l’écriture, être aussi drôle et faire un truc mal comme ça sans une bonne explication, c’est évident.

  150. Tom Dit:

    @ Moi : Je ne pense pas que ce même texte écrit par un inconnu aurait suscité des réactions différentes. C’est un texte très intéressant, qui amène à réflechir. Et puis vous avez l’air d’être quasiment le seul à penser que Jaddo se dédouane complètement de la responsabilité de ses raisonnements, en considérant la société comme seule responsable. Au contraire je trouve qu’elle assume, et c’est plutôt courageux de le faire. Et de toute façon, soyons honnêtes, la television, les medias grand public participent grandement à la diffusion des idées préconçues (racisme, sexisme, etc…). Après c’est à nous de nous en défendre.

  151. Leo Dit:

    @Grr : certes, ce n’est ni sexiste ni raciste… mais pourquoi, pourquoi, faire d’un acte aussi parfait que celui décrit par « f*ck » un juron ? C’est oublier que si les jurons sont majoritairement scato/sexo ce n’est pas par hasard : un adulte qui dit f*ck ne va pas plus loin qu’un enfant qui dit caca-boudin : fascination-répulsion-interdit autour de « la chose ». Arrachez-moi cette racine judeo-chrétienne et faites preuve d’imagination.

    Sinon tt a fait d’accord avec votre lecon de grammaire : on dit bien « il a ete agressé/a subi une agression », ca devrait etre pareil…

  152. Leo Dit:

    @Viobi : mettez-y votre garçon, il sera tt fier de porter des trucs qu’il a lui-meme customisés.
    Ps : il existe des stickers thermocollants ;o)

  153. Grr Dit:

    @Leo: oui, je suis d’accord avec toi, sur le principe. Mais à 50+ ans, je rigole toujours autant pour du caca-boudin-prout-crotte de nez. Toujours aussi fascinée, j’ai du manquer une étape dans ma construction.

  154. Sekhmet Dit:

    Ce billet <3

  155. MissNiet Dit:

    Bonjour à tous,

    Je ne commente pas souvent et avant de prendre la plume j’ai relu plusieurs fois l’article et tous les commentaires.

    Je voudrais déjà salué le travail de l’auteur qui se rend compte que l’ensemble des préjugés fonctionnent pareil. D’autres l’ont évoqué, je ne vois pas l’intérêt d’y revenir.

    La seule méthode que j’essaye de m’appliquer est de déconstruire tout ce qui m’est présenté comme la norme ou la vérité. Je ne vais pas vous mentir, ça agace beaucoup l’entourage. Parce que prendre le contre pied de presque tout ce qui est dit c’est fatiguant. Mon conjoint me répète souvent que la lutte 2.0 ne changera rien. Ma réponse est invariablement la même : si je fais bouger mon entourage sur une ou deux choses alors ils pourront bouger les autres. C’est long et fatiguant.

    Ma situation se prête facilement à l’exercice de l’anti stéréotype. J’ai doucement ri au commentaire de Jaddo sur les femmes en rangers dont je fais partie depuis 10 ans mais avec mon vernis et mon khôl ;-) Ensuite je suis aussi Dr mais je soigne pas les gens ! Mon conjoint lui s’est arrêté après le bac et se cherche encore. En plus il est plus jeune que moi. Alors là je vous raconte pas les galères avec tout les organismes combien de fois on a corrigé la CAF et les impôts ou la CPAM (donc on rattache Mlle (Non c’est Mme) à M ? Non c’est l’inverse). Ou aller à la CAF avec la déclaration pour le RSA : bonjour je comprend pas j’ai bien rempli le formulaire en indiquant que M n’avait pas de revenus et que moi si et là vous m’envoyer le meme formulaire en me signalant l’erreur, pourquoi ?…
    Bref tout est à l’avenant.

    Mais maintenant ça commence a bouger. Mon conjoint au départ agacé par ma manie de déconstruire les JT et les films et les pubs s’y met aussi. Il fait la morale à ses potes quand ils deconnent et l’autre soir il a même mis un mec a la porte qui se la jouait « macho gros cons » (Ne nions pas, il mesure 2m pour 100kg, ça lui permet d’agir sans risquer trop de représailles…surtout avec un mec qui ne respecte pas les femmes). Donc petit à petit on déconstruit et detricote. Et ça marche. Mais j’avoue à la 10eme personne des fois je craque un peu et je laisse couler un truc.

    Ça c’est sans compter le moment ou tes potes t’appelle parce que « hé machin a sorti un truc sexiste vient nous distraire » mais quand c’est plus drôle « euh ça va on fait pas un meeting ». (Fonctionne pour le sexisme, le racisme et l’homophobie)

    Bref en plus de 15 ans à batailler contre le patriarcat, j’ai plus que mon quota de remarques débiles. Ma favorite restant « mais en fait c’est toi l’homme du couple » ce a quoi deux réponses s’imposent : 1- je suis une femme et je ne vois pas en quoi mes attributs sexuels changent quoi que ce soit 2- es tu si aveuglé qu’il t’apparaisses dégradant de considéré être une femme ? Je n’ai pas honte d’être une femme. En rangeos. Avec du khôl. Je me bâts pour faire comprendre aux gens que la valeur ne vient pas du pénis, du vagin ou de l’amour du vernis à ongle. Que chacun doit être libre d’être ce qu’il est. Mais avant il faut déconstruire ses idées, son langage et ses aspirations. Et les affirmer aux autres.

    Et un dernier PS pour Milly qui parle du spm, oui quand on subit la chute d’hormones on peut ne pas être bien, comme quelqu’un qui « couve un truc » ou d’un peu fatigué. Tu as 2 possibilités : déjà l’expliquer à ton entourage proche et pour l’extérieur opter pour l’humour « oui je vais avoir mes règles, si pouvais prévoir d’acheter des tampons pour mettre au bureau ce serait super cool ça m’evitera de stresser si jamais j’oublie les miens ! » ou alors « non mais par contre j’ai pas fait caca depuis hier et ça me ballons ». Bref les règles et le spm n’ont rien d’honteux et un homme de mauvais poil on met toujours sa sur sa journée/nuit mauvaise. Nous sur nos hormones. Revendiquons le droit au rhume, la fatigue et la constipation !!! Sinon plus sérieusement, l’arrêt de la contraception hormonale amplifie parfois le phénomène, des gélules d’huile d’onagre peuvent aider, mais aussi penser que ça va se tasser.

    Et pensez a suivre les georgettes sand qui militent pour la suppression de la taxe rose et le classement des tampons/serviettes/coupes dans les produits de 1ere nécessité plutôt que de luxe ;-)

  156. Grr Dit:

    Personne n’a encore partagé ce lien, je crois:
    https://www.youtube.com/watch?v=tC1XtnLRLPM

  157. Victor Dit:

    Très bon article et je suis bien d’accord. Il y a par contre un petit détail que je trouve passionnant (je suis secrètement un linguistic nerd) c’est: « quand on commencera à accepter les féminins de mots traditionnellement masculins, ». Honnêtement je suis pas sur que ce soit la bonne solution (j’ai peu être tort).
    Oui le Français est affreusement sexiste, mais ne serait-il pas mieux de simplement supprimer l’existence du féminin ? Après tout ça n’apporte absolument aucune richesse ou nuance en terme de compréhension (https://www.youtube.com/watch?v=46ehrFk-gLk) mais beaucoup de complexité. Et finalement je vois l’existence même d’un féminin (par opposition à un genre unique neutre) comme la source de discrimination. De ce point de vue, féminiser tout les mots qui n’ont pas de féminin c’est accepter qu’on utilise une langue complètement archaïque et sexiste et que oui, c’est important de pouvoir déterminer si le ministre à une paire de seins en lisant la dernière circulaire. Pourquoi ne pas faire comme dans battlestar galactica ou ils appellent leurs supérieurs militaires « Sir » quel que soit leur genre ?
    Si j’ai bien compris c’est d’ailleurs le point de vue de l’académie française (qui certes est composée d’un truc comme 95% de mecs de +80 ans, est prescriptive, et ne fait pas la différence entre sexe et genre, mais c’est pas pour ça qu’elle à tort) qui écrit que « Comme bien d’autres langues, le français peut par ailleurs, quand le sexe de la personne n’est pas plus à prendre en considération que ses autres particularités individuelles, faire appel au masculin à valeur générique, ou « non marquée ». » (http://www.academie-francaise.fr/…/la-feminisation-des…).

  158. Mafalda Dit:

    Chère Jaddo,

    Je vous lis depuis longtemps et vous m’avez fait très peur dans vos premières lignes, genre « Un mythe s’effondre », et finalement non, vous avez avalé la même pilule que moi, celle qui permet de voir racisme, sexisme, classisme et autres rapports de domination un peu plus clairement… Un peu… car le chemin est long et on se continue à se prendre en flagrant délit de racisme/sexisme et autres…
    Alors ça fait du bien d’en parler, d’avouer publiquement qu’on a pris conscience de son racisme par exemple, de s’interpeller les unes les autres ( oui « unes », ce n’est pas une coquille) pour avancer ensemble dans ce si nécessaire travail de déconstruction.
    Je vous remercie infiniment pour ce post, et puis aussi le précédent qui m’a profondément émue, et puis pendant que j’y suis pour tous vos posts que j’ai lu avec plaisir, émotion et rire ces dernières années.

    Bravo, respect et que la lutte continue !
    (la pudeur seule m’empêche de vous faire une déclaration d’amour avec (non)-demande en mariage)

  159. Marie Dit:

    Je suis absolument d’accord avec ce post, du début à la fin. Cependant, je viens de lire la totalité de ce blog en deux jours, et je constate une chose : quand vous parlez des infirmiers, vous dites toujours « les infirmières ». Je suis en école d’inf, et parler systématiquement au féminin de cette profession me hérisse toujours le poil, pour toutes les raisons que vous venez de citer. Je sais bien que c’est une réalité statistique, qu’il y a une écrasante majorité de femmes parmi les infirmiers. Mais c’est exactement la même chose que pour le foot. Arrêtez de dire « les infirmières » quand vous parlez des infirmiers en règle générale s’il vous plait :)

  160. ganesh Dit:

    en résumé, les clichés véhiculés par les médias et la société au USA ça donne ça :
    http://www.koreus.com/video/test-poupee-noire-blanche.html
    et c’est effrayant….

  161. duboisp Dit:

    j’ai des neveux et nièces avec du sang maghrébin.
    ma petite-fille est métis (mère camerounaise).

    forcément, je me mets une baffe quand j’ai une pensée raciste.

    mais l’entendre dire, à 6 ans :
    « ils ne sont pas gentils, ils sont noirs »
    ça fout les boules.

  162. Anne Dit:

    J’avoue que comme beaucoup j’ai eu peur au début…. J’étais partie pour te raconter les petites misères de ma fille, qui à 6 ans aime les cheveux courts, les avions de Planes et ne s’intéresse pas du tout aux Barbies et aux princesses. De comment c’est dur pour elle de ne pas ressembler à l’image qu’on a des filles. Et de comment je suis fière de voir qu’elle réussit à vivre avec sa différence.

    Moi aussi j’essaie d’éviter les « c’est pas un truc de tapette », « pleure pas, t’es un mec », j’essaie de ne pas pousser ma fille à mettre une robe, j’essaie de ne pas me moquer de mon fils qui est parfois un peu peureux…
    Avoir des jumeaux garçon/fille, ça fait progresser sur ce point.

    Merci pour cette belle analyse !
    Vivement le prochain article !

  163. loup Dit:

    yo, Jaddo ! je ne voudrais pas avoir l’air d’enculer des mouches mais « allez tous vous faire enculer » c’est accepté par la ligue des droits de l’humain. En effet, la sodomie n’étant pas réservée aux hommes et aux chèvres, il y a quelque chose de très universel dans la locution.
    Bien à toi, un homme qui a troqué son maillot de foot contre une blouse d’infirmière.

  164. C Dit:

    bon, alors j’ai tout lu, si si, tout tout, du dernier au 1er post, et j’ai fini par les perles.
    Ca m’a pris un bon bout du WE de Pâcques, du coup j’ai pas pu aller à la chasse aux oeufs, j’espère que la docteur (j’aime pas doctoresse alors je garde docteur. Mais je dis « la ») elle se sentira coupable (non?). En plus ma voisine elle a ralé et toqué sur la cloison que je me marrais trop fort.

    J’ai posté sur FB, j’ai même envoyé un mail à tous mes potes médecins avec le lien.

    Alors maintenant que j’ai fait tout ça, je voulais la demander en mariage, la docteur.
    Sinon c’est pas grave, tant qu’elle continue à écrire, moi je continuerai à me marrer.
    C, qui se régale depuis l’autre côté de l’Atlantique (ça y’est le blog a traversé un océan!)

  165. Grr Dit:

    Le blog est au Laos aussi. Sabaidee.

  166. Deux Dit:

    Alors je propose badass à la place de avoir des couilles (il est ou elle est badass ça marche bien).
    Et puis un bisou de maman sur ton front parce que je me bats tout les jours avec mon entourage pour que mon fils puisse jouer avec une poussette ou regarder un dessin animé avec des princesses dedans ou bien encore faire la cuisine avec moi !
    Je me bats avec ma collègue pour qu’elle arrête de se présenter comme mademoiselle, et avec moi même parce que j’ai envie de faire un câlin à mon collègue grave badass et même prof d’art martial en plus quand il me dit qu’il est à 80% pour congés parentale (je devrais pas être contente : c’est normal !) C’est vrai le sexisme le racisme et plein d’autres trucs dégouttant en isme nous imprègnent à notre insu et c’est dure de lutter. alors merci de le rappeler.

  167. Soizic Dit:

    Merci! Merci pour tout ça ! En lisant le début du post je me suis sentie devenir de plus en plus tendue, la face toute rouge et les poings serrés, et puis ça allait mieux une fois le 1er paragraphe passé. Finalement je termine la lecture en ayant envie de crier « merci, c’est exactement ça le problème, t’as mis le doigt dessus! ».
    Pas plus tard que la semaine dernière je discutais avec une féministe revendiquée qui me disais qu’on arriverait à l’égalité professionnelle en commençant par la répartition des tâches ménagères : commençons par le commencement, le reste viendra quand les mentalités auront changé. Ou plus exactement le reste ne peut pas venir tant que les mentalités n’auront pas changé.

  168. Jacques C Dit:

    Bon, je doute que vous lisiez attentivement tous les commentaires et que vous remarquiez le mien, mais au cas où…

    Vous illustrez à la perfection le fait que les gens qui « évoluent » sont souvent plus pédagogues et convaincants que les gens qui « sont tombés dans la marmite quand ils étaient petits ».

    La conclusion de votre billet correspond à ce que certains féministes disent sans relâche à propos du féminisme (moi y compris : il existe heureusement des mecs féministes), à ce que certains anti-racistes disent sans relâche à propos du racisme, etc. Seulement, la plupart du temps, c’est peu audible. Vous le reconnaissez, vous-même ne l’entendiez pas jusqu’à cette prise de conscience. Or, présenté par quelqu’un comme vous qui a d’une certaine façon « passé la barrière », cela devient plus compréhensible, plus audible, plus fort. C’est pourquoi votre témoignage est précieux. Il est pédagogique. Il peut faire gagner du temps à des gens qui sont sur le fil.

    En outre, j’ai toujours considéré que les gens qui évoluent en conscience ont plus de mérite que ceux qui sont tombés dedans quand ils étaient petits :-).

    —————-

    Une dernière remarque.

    C’est exactement pour les raisons que vous avancez en conclusion que j’ai toujours maintenu, malgré le scepticisme d’amis et l’énervement de lecteurs, que dans les lieux publics (or les commentaires de blogs SONT des lieux publics) il ne faut jamais, jamais, jamais laisser passer des propos racistes, sexistes ou homophobes sans réagir.

    Bien sûr, il ne faut pas passer ses soirées à répondre aux trolls sur internet. Mais, n’en déplaise aux cyniques, il faut sans cesse rappeler les limites de la conscience humaine, il faut toujours dire « STOP, vous dépassez les bornes et devenez bestial » lorsque des commentaires dérapent. Ce n’est pas une lubie personnelle, c’est une nécessité absolue, car la suppression de l’expression régulière de ces limites conduit à leur effacement implicite et progressif – et je pourrais montrer en détail comment internet (avec ses forums « décomplexés » et sa confusion entre « liberté » et « individualisme narcissique ») contribue à la remontée du racisme et de l’extrême-droite.

    Pour ma part, je justifie cette exigence de vigilance par une analyse anthropologique : c’est le « partage » social des limites qui leur donne leur réalité et leur pérennité, et toute abdication de cette évidence conduit à la régression.

    Ce que vous dites ici n’est guère différent, mais c’est plus instinctif, sensitif, viscéral. C’est parlant. Merci.

  169. Priska Dit:

    @eaufolle Eh bien moi, au contraire, c’est tous les sous entendus qui vont avec le Mademoiselle qui me hérissent le poil… Mademoiselle=disponible sexuellement, Mademoiselle=pas vraiment une personne responsable… Etc… En tout cas, c’est tout ce que j’entends dans le Mademoiselle.
    @ Sharkeus : ça peut paraître bizarre au début effectivement, mais avec un peu de pratique, on se fait très bien à appeler les petites filles Madame. Ma fille a 8 mois et je sais que beaucoup vont trouver ça bizarre, mais je ne me vois pas l’appeler autrement que Madame, et ça m’évite de me demander à quel âge commencer…

  170. Priska Dit:

    J’allais oublier : oui mon fils a 4 ans et pourtant je l’appelle monsieur!
    Et pour trouver de l’inspiration pour les insultes, je vous conseille le tumblr :
    http://insultesexycool.tumblr.com/
    Bon visiblement certains n’ont pas bien compris le concept mais il y en a qui inspirent… Moi j’aime bien : « t’as du vomi dans le cerveau ;-)

  171. claire Dit:

    « mademoiselle », il faut savoir d’où ça vient : avant, les femmes n’étaient jamais majeures : elles passaient de la responsabilité de leur père à celui de leur mari. Personnellement, ça fait longtemps que j’ai choisi qu’on m’appelle Madame, et l’union libre plutôt que le mariage.
    Sinon, ce matin, j’ai entendu malgré moi un échange entre deux sympathiques garçons d’à peu près 20 et quelques années à propos d’une nana qui plaisait à l’un d’eux. Pour clore la discussion : bah de toute façon, je vais partir en Chine. Ah oui, t’as qu’à t’acheter une femme là bas HAHAHAH
    On peut choisir d’en rire, ou pas…
    Dernière chose : il ne faut pas empêcher les petits garçon de jouer à la poupée, la frustration ça rend méchant.

  172. Spagetti Dit:

    Oserais-je être le seul à penser que le racisme et encore pleins d’autres choses pas belles sont naturellement enfouies en chacun de nous ?

    Et que la grâce de la vie est justement de surmonter tout cela pour pouvoir vivre ensemble et profiter de nos différences.

    Profiter de nos différences…..

  173. Spagetti Dit:

    En fait pour etre plus clair je dirais que nous sommes tous racistes, a la base, je pense que ce sentiment est naturel depuis notre naissance, peut-etre un vestige de quelque chose de très ancien qui nous a peut etre permis de survivre à une autre époque.
    Et ce sentiment (l’autre est différent, quelle horreur) nous avons à le combattre sans cesse pour pouvoir dire : tiens tu es carrement différent de moi mais on a tellement de point communs que c’est marrant.
    C’est assez troublant mais c’est comme ca. On le voit tout les jours, observez un groupe, si il existe un problème ce sera toujours celui qui est différent qui sera accusé en premier lieu. Le racisme n’est pas différent, on prend une couleur de peau et hop le tour est joué !!! Quel bonheur , plus besoin de se tourmenter !!!!
    Non à la base je crois que le racisme (et pas mal d’autre truc en -isme) est une perte de volonté de faire un effort intellectuel, un genre de paresse qui après peut se melanger à de l’aigreur voir à de la haine.
    On est tous un peu Ripley !!!!
    :-)

  174. Élaine Dit:

    Merci, je me suis complètement retrouvée dans ce billet ! Merci beaucoup d’avoir retranscrit mon histoire et mis des mots sur pourquoi je me bats au quotidien !

  175. Les liens du moment (16 avril 2015) | Fille d'album Dit:

    […] bel article de Jaddo sur les stéréotypes que nous avons tous intégrés, souvent de manière inconsciente, et sur une […]

  176. JuKe Dit:

    Bonjour,

    Je vous découvre à travers l’application Hook, vous faites partie de leurs articles à lire de la semaine !! :D

    J’ai trouvé votre article très interessant et changeant, et j’espere que vous lirez mon long commentaire.

    Je vous fait part de la réaction d’un ami à qui j’ai fait lire votre article :

    Vous avez oublié quelque chose d’essentiel qui pourtant se rapproche de votre vision des choses sur le prof qui s’adresse aux mecs pour le football au début, il y a des faits et des statistiques qu’on ne peut ignorer.
    Et donc pour la question du salaire évoqué en debut et fin d’article, il y a deux choses majeures à prendre en compte :
    Notre monde est régi par l’économie,
    Et une femme est dans l’incapacité de travailler correctement en étant enceinte ou tout du moins pas forcement à 100% de ce qu’elle fait d’habitude.
    Alors oui c’est injuste et tout ce qu’on veut mais pour une entreprise si t’as un mec ou une femme pas là pendant 1an, force est de constater que le mec aura plus travaillé et sera donc plus rentable dans la logique de l’entreprise
    Le probleme c’est donc l’économie.

  177. Maubouss Dit:

    Alors là chapeau : j’aurais été incapable de dire que le prénom de Ripley c’était Ellen.

  178. Maf' Dit:

    J’arrive un peu en retard et viens de tomber sur ce post. Je me reconnais à 100% dans votre témoignage.

    Il n’est pas toujours simple de faire comprendre à son entourage cette… comment dire… « prise de conscience sur le tard », mais votre texte sera une aide supplémentaire ^^

  179. dsl Dit:

    Echanger ses préjugés contre d’autres plus en accord avec son époque, que voilà une saine décision !

  180. Vince Dit:

    Sur certains points, je trouve ça un peu tordu, voire que ça relève de la novlangue. Arrêter d’utiliser certaines expressions franchement… Qui pense à une prostituée en disant putain ? Ça relève du fun fact sur l’histoire du mot.
    Je suis plus d’accord sur le c’est pas un truc de pédé, mais on dit quoi à la place ? Baltringue ? Non parce que c’est homophobe même si personne pense aux homosexuels en disant ça. Fiotte ? Non, parce que ça aussi c’est homophobe apparemment.

    Quant à l’éducation des enfants, sachant qu’ils ont besoin d’avoir des modèles, c’est pas gagné. Amha, ça relève quasi uniquement de la responsabilité des parents. Mes gosses auront des lego en tout cas.

    Ah oui, et les mecs qui critiquent le physique des filles… Elles n’ont souvent rien à leur envier sur ce point là, et aussi désobligeant que ça puisse être, tout le monde juge tout le monde sur tout et n’importe quoi. Sinon ça finit en « y a que dieu qui peut me juger », ce qui n’est pas plus pertinent.

  181. Grr Dit:

    @JuKe: ce n’est pas un problème d’économie, c’est un choix de société. A moins que tu n’accordes pas de valeur aux enfants?
    Un article informatif sur un pays en bonne santé économique qui a fait d’autres choix:
    http://www.capsurlemonde.org/islande/presse-heureux-islandais.html

  182. cardiologue de brousse Dit:

    @Grr :
    c’est tout vu, je file en Islande !
    ( avec une – ou deux? – polaires quand même )

    PS : ne t’embête pas à répondre aux abrutis ( sauf à les instruire, et c’est trés louable )

    on a du mal en effet à comprendre ( selon JuKe) pourquoi les hôpitaux fonctionnent quand même assez bien avec 80% de femmes infirmières (jeunes et nues sous leurs blouse of course, et même pas ménopausées en général); vivement des hôpitaux remplis uniquement de testostérone, ça fonctionnera bougrement mieux ( ?)

    le monde selon certains, c’est un rêve inaccessible…

  183. Priska Dit:

    @JuKe, ou plutôt à votre ami féru de statistiques : il ne faut pas chercher loin pour trouver des arguments économiques allant exactement à l’encontre de ce que vous avancez : http://www.capitalcom.fr/2015/03/la-mixite-levier-de-transformation-de-lentreprise/

  184. Diane Dit:

    Ne pas vouloir se faire appeler Madame quand on est jeune et être fière de se faire appeler Mademoiselle quand on est plus âgée ressemble furieusement à un atavisme du « Sois belle et tais toi »…Instrospectez mesdames pour découvrir ce qui vous motive à vouloir faire partie du camp des Mademoiselle….

  185. Kahmal Dit:

    J’arrive très probablement après la bataille, personne ne lire jamais ça, et probablement encore moins de monde prendra la peine d’essayer de me faire changer d’avis (alors que pourtant, j’aime les débats), mais je tente le coup.

    Un petit pavé dans la mare.

    Je pose les choses clairement dès le début : je ne suis globalement pas d’accord ni avec ce post (quoiqu’il n’y a pas à être d’accord ou pas en fait, c’est une expérience de vie que tu partages; disons plutôt pas d’accord avec le message sous-jacent), ni avec 99% des réactions qui le suivent.

    Je vais commencer tout de suite avec le racisme.

    Je suis dans un milieu scolaire très hétérogène sur le plan ethnique, mes amis sont quasi tous d’origine étrangère, et les plaisanteries sur les clichés vont bon train entre nous. Moi le rital, lui le beur, l’autre le juif mangeur d’enfants et elle la russe buveuse de vodka. Et la plupart des blagues racistes sur leur ethnies/appartenances culturelles, je les connaitrais même pas sans eux.
    Et ben MERDE, je suis désolé, je suis pas raciste pour autant. Et eux non plus. Et c’est pas parce que je fais ce genre de blague que je discrimine consciemment ou non les noirs ou les arabes. Ces running jokes, elles restent entre nous, car c’est pas le genre d’humour avec qui on aborderait monsieur tout-le-monde.

    Il se trouve que j’avais vu la vidéo il y a un an, elle m’a été montrée par un ami (en l’occurrence, on discutait des meurtres invraisemblables commis par la police US, parce que oui, sachez qu’on n’entend généralement pas parler des « plus belles »). Et ben voilà : je suis peut-être con, mais j’aurais aidé les 3.
    Et mettons-nous bien d’accord : je l’aurais fait parce que les 3 avaient « une bonne bouille ». Rien à cirer qu’ils soient noirs, blancs ou d’amérique du sud, je n’ai pas pensé une seconde que le noir était plus crédible que le blanc en voleur.

    Je ne nie pas que la discrimination permanente existe, je sais que Yassine a plus de mal à trouver un logement que Mathieu. Mais moi, je mets pas ça sur le compte de l’inconscient. Trop facile. C’est juste de la connerie pure et dure. La bonne vieille stupidité humaine.

    Le féminisme maintenant. Je viens d’une fratrie de 3 garçons et une fille. En l’occurrence, 3 d’entre nous avons fait (ou projetons pour le dernier) de faire des carrières scientifiques. Je vous laisse deviner qui ne veut pas faire comme papa/maman? Bien vu, c’est ma sœur. Parce qu’elle va faire STAPS. Parce que les 4 trucs qui la passionnent le plus dans la vie, c’est le foot, l’escalade, les romans à l’eau de rose et les mangas.
    J’ai jamais entendu qui que ce soit lui faire des blagues genre « garçon manqué ». Par contre, j’ai entendu un nombre invraisemblable de personnes lui répondre, lorsqu’elle dit qu’elle ne veut pas faire prépa : « Mais t’as 18,5 de moyenne générale en terminale, t’as pas le droit de faire autre chose que prépa, c’est pas parce que t’es une fille que tu ne peux pas faire de la science! Sors un peu des clichés! ».
    Mais? Mais?! Mais tu es bête ou tu fais juste très bien semblant? Simplement parce que des filles s’autocensurent dans leurs études, toutes celles qui le peuvent devraient le faire pour « lutter contre les clichés »? Mais c’est parfaitement débile!

    D’ailleurs, ça vient plus souvent de femmes que d’hommes.

    Un autre truc. J’abhorre la vulgarité. Jamais, jamais jamais dans ma vie je n’ai employée UNE SEULE FOIS le mot « femelle » pour désigner les femmes. C’est atrocement vulgaire et dégradant. Alors qu’une flopée de commentateurs viennent ici me parler du « mâle », qu’il soit « moyen », « blanc », « jeune », et toujours un peu raciste/misogyne sur les bords, et bien ça m’écœure. Niveau cliché, c’est assez violent.

    Le français, aussi. Je n’ai aucun problème à mettre mes noms de métiers au féminin si je parle d’une procureure ou d’une charcutière. C’est effectivement quelque chose d’illogique dans la langue française qui ne repose que sur une question d’habitude. Par contre, désolé, je parlerais toujours des commentateurs, et sans misérable petit -trices derrière, comme si mes interlocuteurs étaient trop bêtes pour savoir qu’un pluriel cache potentiellement des membres féminins. Si vous voulez un pluriel basé sur le féminin, essayez l’allemand. Personnellement, je ne me suis jamais senti complexé en entendant parler de « die Französen ».

    Je n’ai aucune honte à porter une montre modèle féminin, parce que c’est le seul truc pas trop ridicule sur mon poignet de 12cm de circonférence. Je n’ai jamais eu le moindre problème à ce que les gens m’appellent « mademoiselle » pendant 4 ans parce que j’avais des traits féminins et des cheveux de 30cm. Je les corrige, ils rigolent 5s, et puis basta. Non, même à la longue, ça ne m’a JAMAIS paru lourdingue, à moins d’avoir affaire à des connards qui insistaient lourdement.

    Le problème, c’est bien ces connards lourdingues qui sont CONSCIEMMENT racistes, homophobes ou sexistes. Mais eux, je ne pense pas que ce soit un problème d’image véhiculée au quotidien. C’est un problème d’éducation.

    Une dernière chose enfin : j’ai un gros problème d’a priori avec les femmes noires. Me demandez pas pourquoi, c’est comme ça. Naturellement, je suis moins enclin à en apprécier une qu’une autre personne. Je n’ai aucun commencement de début d’explication, peut-être bien que c’est physique, j’en sais rien. Mais j’en suis conscient, et je lutte contre. Le seul que ça gêne, c’est moi; les autres ne s’en rendent pas compte, parce que je ne le montre pas et que je fais extrêmement attention à ne jamais me faire influencer par cet a priori.

    La conclusion de cet ce gros pavé informe parce que j’ai trop de trucs qui me passent par la tête à la fois pour pouvoir bien organiser tout ça, c’est que :
    1) ma révélation, je l’attends toujours
    2) je ne me sens pas concerné outre mesure. Pas dans le sens où je nie l’existence des problèmes de racisme ou de sexisme. Pas dans le sens où je n’ai pas envie de lutter contre, au contraire, ça me révulse. Mais dans le sens où, bien que je sois sur de nombreux points aux antipodes de la pensée féministe, je ne me pense définitivement et profondément pas misogyne. Désolé de ne pas partager votre définition du sexisme.
    3) en tant que jeune mâle blanc cis-hétéro, j’emmerde tous ceux qui me disent savoir mieux que moi si je suis raciste, misogyne, homophobe ou non. Ou pire encore, savoir ce que je pense inconsciemment ou « au fond de moi ». Déjà que j’ai du mal à savoir moi-même ce que je pense, inconsciemment, alors je vois mal comment vous pourriez y parvenir.

    A moins de faire une généralisation.

    HO WAIT.

  186. Jaddo Dit:

    Bah vous savez, Kahmal, je crois qu’on est bien plus d’accord au fond que ce que vous semblez penser.
    Dans ce que vous dites, je n’ai rien lu qui ne soit pas d’accord avec moi, à vrai dire. (ou avec lequel je ne sois pas en accord, mais c’est pareil.)

  187. LBV Dit:

    Jaddo, je t’aime. Voilà c’est dit !

  188. Je suis féministe… | Militancrise ! Dit:

    […] personnel, je vous invite à découvrir quelques billets très intéressants : – celui de Jaddo par exemple, sur la prise de conscience notamment féministe, qui parlera je pense à beaucoup […]

  189. Ghislaine Dit:

    Votre message m ‘a touché au plus profond de moi pour 1000 raisons et voudrais vous dire 1000 mercis.

    Je ne suis pas une professionelle de la politique j ai un métier qui me passionne, je travaille avec toutes les nationalités, j’ai juste un coeur très vert et « raisonné » mais est-ce vrai ?

    Je me dis non raciste, mais est-ce vrai de vrai de vrai de vrai ?

    Je ne sais plus … je vais réfléchir ….

    Je suis en colére car dans ma ville, ils ont prévu d’installer en pleine population 3 centrales à enrobé, béton et concassage.

    Je voudrais faire respecter les hommes et les femmes de mon quartier. Les anciens, les enfants et nous tous.

    On nous dit que les HAP c’est pas grave, j’ ai lu bitumesanté.org et le bitume est reconnu une maladie cancérigène par l ANSES …. etc etc …

    Tout nos ancêtres ici sont Italiens, Espagnols ou d’Afrique du Nord, et on a tous les pays du monde sur notre ville …

    => Avez-vous vous un article ou un blog sur la dangerosité des HAP …. vous qui êtes médecin ….

    => Je rêve de mettre un lien dessus le site que j’ ai crée dans ma page parole de citoyen(ne)s et dans parole d expert ….

  190. Cristi Barbulescu Dit:

    Bonjour

    Très bon texte, il montre bien le côté insidieux du langage et des préjugés. Je peux vous recommander ce site qui nous aide à tester nos préjugés : http://paris.observatoiredesdiscriminations.fr/index.php

    Bon courage et j’espère que votre test sera bon sinon vous allez m’en vouloir :-)

  191. philippe Dit:

    Je rejoins Kahmal sur sa definition du racisme.

    Le racisme ce n’est pas d’avoir une reaction primitive et instinctive de rejet de la difference.

    ni Jaddo ni Kahmal ne sont racistes. Leurs cerveaux fonctionnent parfaitement et integre les statistiques connues, qui veut que les immigres ont en leur sein une proportion plus importante de delinquant. Le racisme, c’est d’attribuer ce fait a une qualite intrinseque, qui voudrait que le noir est faineant, l’arabe voleur et le francais blond, honnete et loyal. Et que l’anti racisme, c’est de laisser le benefice du doute et faire l’effort d’aller a la rencontre des individus au dela du cliche de depart. Finalement Mouloud il est sympa, meme si au depart il me semblait louche. Et Mamadou il bosse dur, meme si j’ai d’abord cru qu’il etait nonchalant. Et Chantal elle n’est pas stupide, malgre le fait qu’elle ne sait pas soulever 50kg… etc etc…

    Vouloir « deprogrammer » le cerveau limbique, c’est sans espoir. On peut juste programmer une surcouche dans le cortex prefrontal, qui sera activee si on n’est pas en situation d’urgence ou de stress. Voila pourquoi le president de SOS racisme pourra hurler « encule » ou « connasse » s’il se fait emboutir sur un rond point. Pas de quoi le destituer ou le traiter de crypto fasciste.

  192. Sandyi Dit:

    « Les accords tolteques », don Miguel Ruiz. L’intro.

  193. Céline Dit:

    Je découvre votre blog et son ton « rentre dedans » que j’aime bien.
    J’avais commencé un texte parti à cause d’une erreur de manipulation, donc je résume: je suis tombée des nues ce weekend quand j’ai vu ma mère, que je croyais ouverte, féministe, indépendante, s’engouffrer dans un discours sans fin quand je lui ai dit que je venais de rejoindre une association pour promouvoir la place des femmes dans ma profession (le dessin animé, milieu qui se féminise mais où les clichés sexistes perdurent, surtout quand des femmes dessinatrices sont en concurrence avec des hommes pour un même poste) Elle s’est lancée sur les différences indéniables de jeux chez les jeunes enfants (elle est éducatrice, c’est son rayon) en fonction de leur sexe, qu’elle n’avait pas souffert de discrimination dans son métier et qu’elle pensait qu’il ne pouvait pas y en avoir dans le mien (après 18 ans d’exercice, j’ai un bon paquet de remarques sexistes mal digérées en mémoire, mais bon, ma mère connait visiblement mieux ce milieu que moi). Il était donc ridicule de faire ce type d’action. Puis il est normal que la femme s’occupe plus des enfants,etc… j’en passe.
    L’association en question vient de naître, je viens juste d’être élue au bureau et notre première AG est dans une semaine…même pas eu le temps de savoir de quoi il en retourne, de pouvoir parler des actions qui seront discutées qu’elle a parlé (seule) sur le sujet su sexisme. Bref, je voulais juste partager ça parce que c’est un peu comme si elle avait tenté de me faire reprendre la pillule bleue. Et j’ai compris pourquoi je n’avais jamais eu les mécanos que je demandais enfant pour Noël…
    Merci pour votre article, vos arguments, votre ton.

  194. Marmotte Dit:

    Joli texte…
    Mais tu es toujours médecin (et pas médecine)
    Va pour docteurE ?
    (J’ai du mal avec la féminisation de certains mots ie CheFFE… Je n’ai pas encore avalé toutes mes pilules)

  195. Shera Dit:

    ((J’ai vu que certains cherchaient la vidéo, la voilà ! https://www.youtube.com/watch?v=ge7i60GuNRg ))

  196. Mme Champignon Dit:

    Très bien écrit et tellement vrai, tellement triste… IL y a d’autres choses qui s’ancrent insidieusement en nous, comme faire des bébés par exemple :( …
    Je reviendrai lire les commentaires, ça m’intéresse … mais il y en a beaucoup !

  197. Une éducation anti-sexiste, pourquoi ? Comment ? [dossier thématique] | Les Vendredis Intellos Dit:

    […] cet article, la blogueuse Jaddo exprime très bien comment on peut à son insu être imprégné de certaines […]

  198. Sandrine Dit:

    Bonjour !
    En espérant que ça ne vous dérange pas, je me suis permise de partager cet article, que je trouve tellement lucide et intelligent, sur ma page Facebook. Je me dis que (comme moi) pas mal de gens peuvent se retrouver dans ce genre de réflexion et que ça peut aider, peut-être, j’aime l’espérer, à bouger la poutre que certaines personnes ont dans l’oeil (ou dans le cerveau). Bref, bravo pour ce post !
    :)

  199. Chrysaor Dit:

    Bien,

    Quand je lis les commentaires, je constate encore que les gens n’intègre toujours pas que le féminisme ce n’est pas de se montrer plus sexiste que les pires machos.

    Je pense toujours qu’il y a des choses essentielles à défendre et d’autres qui relève d’une certaine vanité. Beaucoup des discours féministes que je vois en sont malheureusement resté là.

    Je suis entièrement d’accord avec votre article sauf en ce qui concerne la conclusion.

    Vouloir contrôler le moindre détails c’est est non seulement irréalisable mais aussi déshumanisant.

    L’humanité ne sera jamais parfaite, il faut l’intégrer. Si on veut l’être, alors il faudra aseptiser nos émotions et notre liberté de pensée. Aucun intérêt donc.

    On sera toujours influencer par notre société mais aussi par notre propre expérience qui se révèle parfois un obscurcissement à la raison.

    Ce n’est pas en contrôlant ces détails qu’on résoudra ces préjugés. Ils seront toujours là parce qu’on ne peut être parfait.

    Loin de moi l’idée d’être fataliste. Je suis même très optimiste. Le fait que vous ayez eu cette prise de conscience signifie que votre éducation et vos principes sont solides et vous permettent cette remise en cause.

    Il n’en faut pas plus. Voilà la solution.

    On ne résoudra jamais définitivement ces problèmes. Mais en apportant une bonne éducation et en se forgeant de solide principes de vie alors on pourra toujours se remettre en cause au bon moment.

    Et c’est cela qui fera toujours la différence.

    Croire que sa cause est meilleure, s’insurger contre le moindre détails qu’on juge subjectivement comme insultant pour un groupe qui individuellement se contre fou de vous, c’est se voiler la face et empêcher toute remise en cause. Et ça, c’est ce qui conduit à être sexiste, raciste etc.

    En bref, à partir du moment ou on ne se croit pas meilleur que son prochain et qu’on se remet en cause, qu’importe les détails !

  200. Adrien Dit:

    Tout le monde a (et aura) des préjugés. L’important est bien d’en prendre conscience plutôt que de s’en croire prémuni.

    Pour la question du salaire, je pense que les féministes devraient se battre pour que les hommes aient droit au congé paternité dans des conditions absolument identiques au congé maternité. Ça vous paraît contradictoire ? Quand les pères pourront prendre un congé de 3 mois, payé 80% de leur salaire mais sans flexibilité sur la date du congé, il ne sera pas plus intéressant pour une entreprise d’embaucher ou de promouvoir un homme plus qu’une femme. La grossesse n’étant pas un état pathologique et le congé maternité étant un droit et non une obligation, il serait tout à fait justifié d’établir cette égalité entre les sexes.

  201. Alyss Dit:

    Bonjour bonjour , je ne suis pas une féministe active , mais le premier point que vous soulevez sur le « faux souci  » du Madame et Mademoiselle m’interpelle . Je peux vous assurer que ce n’est à mon sens pas un faux combat , en effet , demande t’on a un homme de communiquer sa situation de couple ? Car le Mademoiselle et le Madame ont cette fonction . De plus , il m’est arrivé 3 fois cette étrange situation en rencontrant de nouveaux collègues masculin ou l’on s’est permit de me maintenir la main après l’avoir serrée en insistant sur le Mademoiselle avec regards appuyés et je vous l’assure tout à fait équivoque … Sans parler du  » Mademoiselle j’espère .. » . De plus , une femme de 50 ans qui ne s’est jamais mariée et doit supporter les regards compatissants parce qu’elle n’a pas trouvé de mari …tu ne t’ais pas marié , donc tu as raté ta vie . alors , oui , pour moi ce combat en est bien un . Même si il vous paraît derisoire . Alice

  202. Alyss Dit:

    Ha ha ha , désolée , j’ai réagis trop vite , avant d’avoir lu votre article entièrement …. Alice
    Et puis tu ne t’es pas marié , c’est mieux , non ?

  203. Marholyne Dit:

    Eh voui le sexisme passe aussi par le lavage du cerveau.
    Jour après jour et vas-y que je m’avance – pas moi, le lavage – masqué par petites touches répétitives : c’est le secret de la réussite!

  204. 夏娃之咎 La Faute à Eve | Pluma&Rana Dit:

    […] La Faute à Eve […]

  205. Alors… ? le suspense est insoutenable… | La Famille Champ!gnon Dit:

    […] *La faute à Eve * […]

  206. Annassez Dit:

    OUI !

    (C’est le seul mot qui me vient :D )

  207. Un peu de curation | Warrows' Blog Dit:

    […] Une initiation facile au féminisme […]

  208. Femen, what the fuck ? | Lettres du Maroc Dit:

    […] a d’ailleurs exprimé bien mieux que moi toute la perversité de ces expressions, ici.  Comme d’habitude chez Jaddo, c’est humain, nuancé et très […]

  209. Weborama #3 : égalité hommes-femmes « Mot Non Trouvé Dit:

    […] le blog d’une médecin généraliste, un article raconte sa prise de conscience féministe : La faute à Eve. Un récit que je vous conseille tant il est ancré dans le réel. Il expose clairement et […]

  210. Othie von Cholie Alssasse Dit:

    Je vais utiliser votre article en cours si vous permettez, pour initier une réflexion chez mes étudiants. En marketing certains secteurs utilisent une segmentation discriminatoire. Même si elle est interne. Exemple l’hôtellerie. Pour analyser les besoins des clients on analyse leurs comportements selon des segments comme : Individuels tourisme, seniors, gays, affaires, FEMMES AFFAIRES etc. Et on adapte une offre spécifique. Un exemple simple : dans la location des chambres : FEMMES AFFAIRES = femme seule. On ne loue pas de chambre au rez de chaussée de plain pied raison de sécurité. Les sets de bienvenue des salles de bain sont différenciés : démaquillant, coton etc… pour ce segment. Même l’éclairage des salles de bains est repensé pour ça, à cause du maquillage par exemple. Les offres Pauses sont  » adaptées »,  » féminisées » (sic) Alors Sexisme ou Pas sexisme ? Le débat va être intéressant.

  211. Marie Dit:

    A contre courant, sûrement, de toutes celles et tous ceux qui estiment que différencier madame et mademoiselle, c’est encourager le sexisme. J’eusse préféré l’introduction de « mondamoiseau », c’eut été plus rigolo, mais bon…
    Parce que oui, je revendique le « mademoiselle ». Le droit d’avoir une vie amoureuse et sexuelle sans être mariée. Un psy trouvera peut être ça intéressant, mais quand on m’impose « madame », pour moi c’est un mariage forcé. Alors que par ailleurs, depuis plus de 10 ans, mes élèves de maternelle jouent à ce qu’ils veulent: voitures, dinettes, jeux de construction, poupées. Que le choix du rose est laissé à chacun-e- au milieu du bleu, vert, jaune, rouge etc…que j’ai envie de latter le mec qui me sort qu’une femme court vêtue cherche les ennuis. Que j’ai bien compris que pomponnée ne signifie pas lobotomisée. Que pourquoi les chanteuses sont de plus en plus dénudées sous prétexte d’assumer leur pouvoir de séduction, alors que les hommes quasiment pas, étrangement? Et beaucoup d’autres, aussi.
    Mais bordel, arrêtez de vouloir me mettre de force dans la case « madame ». Pour moi, madame=mariée. Et si j’veux pas? Mademoiselle c’est mon état de naissance; avec mon nom de famille. On permet aux femmes, comme aux hommes, d’ailleurs :) de garder leur nom ou de changer pour emprunter celui de l’autre lors du mariage. Et ça, j’adore. Pareil pour le nom de famille des enfants, qui peut désormais être celui de leur mère. Alors, oui, je ne veux pas être « madame » . Et j’ai encore le culot de me déclarer féministe.

  212. delcaarmen Dit:

    … Quand on appelle un homme monsieur toute sa vie, et qu’une femme devrait passer par la case mademoiselle puis madame, il faut s’offusquer oui, plutôt que de se dire que ce combat est minime, s’il était mini le changement serait passé inaperçu, ce qui n’est pas le cas. Et oui l »homme a des privilèges, et oui il faut se battre sur de simples termes, pour l’égalité hommes/femmes, ça passe aussi par de simples détails.

  213. delcaarmen Dit:

    ps: « la grossesse n’est pas pathologique », Adrien, soyez enceinte on en reparle des effets d’une grossesse. La grossesse n’est pas une partie de plaisir , encore moins être une femme finalement. On reconnait l’homme qui n’a jamais eu ses règles et souffert d’une endométriose, l’homme qui n’a pas accouché, l’homme qui est spectateur.

  214. Clersev Dit:

    Je tiens à signaler que quand je suis à bout d’argument sur les raisons pour lesquelles il faut féminiser les professions ou que je m’énerve quand je lis sur une note interne « un comptable ou une secrétaire », j’envoie le lien de cet article à mon contradicteur.

    Parce que ce post met en mots tout ce que je voudrais pouvoir leur dire, sans avoir le temps ou les arguments.

    Merci.

  215. Louise Dit:

    Merci Merci Merci!

  216. Manu Dit:

    En tant que mec j’ai fait le même cheminement.

    Seule différence, le déclencheur ça a pas été de confronter mes propres préjugés.

    Ça a été de chercher un cadeau pour ma petite soeur qui soit aussi épanouissant que pour mes petits frères, qui la pousse plus dans la direction « fausse fille » de l’article. Mission impossible si ses copines de classe sont des vraies filles.

    C’est là que j’ai réalisé le poids de la société et des attentes inconscientes dans les différences homme-femme.

  217. Tom Dit:

    Article très intéressant, beaucoup d’humour et de vérités. C’est hook qui m’a fais connaître jaddo c’est donc mon premier article je suis vraiment pas déçue continue comme ça !!

  218. NeoOracle Dit:

    Jaddo,

    Tu aurais dû prendre deux pillules rouges d’affilée car tu as arrêtée ta réflexion en cours de route.
    N’as tu jamais pensé que tous ces stéréotypes sont voulus et encouragés par les dirigeants inamovibles? (les familles qui possèdent le capital et les grandes industries et qui dictent leur loi aux politiques).

    Tout cela permet de contrôler le peuple. L’histoire de la grenouille est révélatrice : trempe une grenouille dans le l’eau brûlante, elle saute hors de la casserole.
    Fais chauffer l’eau petit à petit, elle se laissera cuire.

    La loi travail n’aurait jamais pu passer dans les années 70 où les luttes ouvrières étaient communes : un pour tous, tous pour un.

    Le travail de sape par la télé, les films, la consommation a tellment poussé l’individualisme à outrance que maintenant la majorité des gens se dit : peut être que dans mon entreprise à moi je ne serai pas touché…

  219. Hélène Saran Dit:

    Merci! Merci! Merci!

  220. La faute à Ève | Jaddo | Simonæ Dit:

    […] La faute à Ève | Jaddo […]

  221. virginelen Dit:

    comme Jean Bon, et d’autres… que de déconstruction à faire ! Les enfants aiment sérier les choses et les attitudes… Ma fille veut mettre tout le temps des robes et le plus en rose possible, elle a peur qu’on croit que c’est un garçon, et souvent j’abandonne, tant qu’elle s’habille toute seule, ça m’arrange et vu qu’on m’a donné plein de robes et/ou d’habits roses ou violets ou de « couleur fille », de toute façon, il n’y a pas énormément de choix… je me dis qu’elle aussi un jour, elle prendra conscience, pour l’instant, elle n’a que 5 ans et le rabâchage de ses ami.e.s à l’école… ( même de rester sans bouger à la récré pour jouer à la princesse et aux chevaliers !)

  222. Mickaëlle Dit:

    Je te rassure c’est pas toi c’est ton cerveau. J’ai regardé récemment la vidéo TV lobotomie de Desmurget, il décrit l’habituation par rapport à la violence à la télé.
    J’aurais toujours cru qu’un discours explicatif est plus fort que les images mais voilà: notre cerveau ne fonctionne pas uniquement de manière consciente et il y a des mécanismes qu’on ne maîtrise pas.
    En gros on a beau dire que c’est pas bien, pas comme ça en vrai, le cerveau à force d’être rabaché les mêmes images s’habitue et accepte sans filtre.

    Ces mécanismes qu’il décrit à propos de la violence à la télé sont probablement les même pour les remarques insidieuses ou les blagues macho ou racistes.

  223. Mireille Dit:

    Hello,
    J’aimerais revenir sur la question des micro-éléments qui constituent à petite touche la macro-réalité. J’ai quelques idées, mais j’aimerais en trouver d’autres…
    – on dit « les hommes » pour dire « les humains » en français. Pas en anglais, pas en allemand… les droits de l’homme, pas les droits de l’humain… héritage du sexisme de la révolution française. On me répète que c’est pas important. Je proteste. J’adorerai pouvoir faire une étude sur l’impact sur l’estime de soi des lectrices lié au remplacement de « les hommes » par « les humains » dans des textes. Et pour commencer, je remplace dans tous les textes que je lis à des enfants (ou autres) « hommes » par « humains », quand c’est vraiment des humains qu’on parle et pas de la moitié masculine. Parfois, pour des besoins de rime ou de nombre de pieds dans une poésie, je dis « les humes ».
    – Pour remplacer « couilles », j’utilise « miches ». Ie « je m’en bats les miches », c’est pas mal. Ou s’il s’agit de parler de courage, et vu que la testostérone est effectivement sécrétée par les testicules chez les mâles, mais aussi par les ovaires chez les femmelles : gonades ou gones – ie « elle a des sacrés gones ».
    – Et dans le côté négatif, il m’arrive de dire, pour parler d’un gros con, « mais quelle pauvre bite »!

    D’autres idées?

    Mireille

  224. Un peu de curation - Warrows' Blog Dit:

    […] Une initiation facile au féminisme […]

  225. Ilias Dit:

    Desole, je n’ai pas lu tous les commentaires.

    Mais concernant le ‘Mademoiselle’. Sachez que pas tout le monde voit une Mademoiselle comme une femme impure et irresponsable qui devrait se marier au plus vite.
    Que de personnes agees ont un comportement different envers une personne qui soit mariee ou non est completement ridicule et depassee pour moi.

    Mais …
    Mademoiselle est un joli mot de la langue Francaise (subjectif oui). Et quid de l’utilisation qui en est faite en Anglais par exemple? Ou l’on utilise Miss comme une forme polie de s’adresser a une jeune dame (et non pas parce qu’elle n’est pas mariee) ou une femme (mariee ou non) qui est serveuse ou vous offre/rend un service (dans un magasin par exemple).

    On authorise l’evolution de la langue francaise sur plein de points, parfois aberrants mais ne vous etes vous jamais demande que le terme Mademoiselle pouvait etre utilise comme une forme polie?

    Qu’un combat soit justifie pour diminuer la discrimination, ok. Mais le cote pervers est que cela ampute la langue francaise d’un terme honorifique.

    Ce n’est pas le cas en Francais mais en Neerlandais il y a le terme Jhr. ( Jonge Heer) : jeune homme.
    Donc l’argument « oui mais ca n’existe pas pour les hommes » n’est pas valable partout.

    Au lieu de reagir sur d’anciennes moeurs et coutumes (Melle = pas mariee donc tout ce qui suit), n’aurait-il pas ete preferable de faire evoluer la definition de Mademoiselle comme cela s’est fait dans d’autres langues?

    On a bien rajoute ‘verlan’ au dictionnaire et meme des aneries pures.

    Je ne veux pas allumer un feu ici (je sens qu’il y aura des reactions assez vives) mais j’espere avoir une reponse construite car personellement (et je suis loin d’etre le seul pas agee),je trouve ce terme joli et respectueux pour une jeune demoiselle. Qu’elle soit mariee ou non.

    (Puis il y a aussi celles qui insistent a se faire appeler Mademoiselle, agee et divorcee, le terme leur rendant un peu de jeunesse.) Oui, ok, ce sont aussi des personnes d’une autre epoque mais quand meme.

    Autre point et autre proposition : je m’en bats les glandes (genitales)? :)

  226. Tzia Dit:

    @Ilias
    La réponse est simple: on s’en fiche de savoir quelle est l’intention que vous personnellement mettez derrière le terme « Mademoiselle ». Ne vous en déplaise « Mademoiselle » n’est pas un terme honorifique et il n’y a pas à faire évoluer sa définition. C’est un terme oppressif, point.

    Je n’aime pas faire de comparaison entre les formes d’oppressions mais il semblerait que ça facilite la compréhension de certains problèmes. Diriez vous à une personne noire de ne pas « réagir sur d’anciennes mœurs et coutumes » et qu’il serait « préférable faire évoluer la définition » du mot « nègre »?

    L’oppression des Femmes et celles des Noirs sont différentes, leurs histoires sont différentes mais je pense que cela peut vous permettre de mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans votre raisonnement.

    Dans tous les cas, quand une personne vous explique qu’il/elle ne souhaite pas qu’on utilise tel ou tel mot pour les désigner, notamment parce que ça le/la renvoie à l’oppression qu’il/elle subit. La bonne réaction n’est pas de lui demander de s’adapter au nouveau contexte mais simplement de ne pas utiliser ce mot pour le/la désigner.

  227. Alexandre Dit:

    Bonjour,

    @ Atthis du 30 mars 2015 :
    L’étude citée (http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1482&id_groupe=15&id_mot=104&id_rubrique=114) ne montre pas qu’il ait une différence de salaire entre un homme et une femme qui exerceraient les mêmes fonctions au sein d’une entreprise.

    Contrairement à ce que son titre laisserait accroire à une lecture rapide

    Explications :

    1.La 1ère phrase « …Les femmes employées à temps complet percevaient en moyenne deux tiers des salaires masculins ». On peut interpréter cette phrase comme indiquant que les auteurs ont comparé la masse des salaires perçues par les femmes avec la masse des salaires perçues par les hommes, dans la population étudiée. Et qu’ils constatent une différence. Cette différence peut provenir divers facteurs potentiels :
    -il a plus d’hommes que de femmes qui travaillent
    -les hommes occupent des fonctions rémunérées avec un salaire plus élevé que celles occupées par les femmes
    -les hommes perçoivent des salaires plus importants que les femmes pour les mêmes fonctions
    -d’autres facteurs à déterminer
    -des combinaisons de ces différents facteurs

    Si dans leur analyse ils ont rapporté la masse des salaires au nombre d’individu concerné, bref le salaire moyen des hommes et le salaire moyen des femmes, le premier facteur ci-dessus tombe, mais restent les autres

    2.2eme phrase du 2e paragraphe « les discriminations purement liées au sexe (difficiles à mesurer) ont sans doute diminué ». Les auteurs disent donc qu’il est difficile de mesurer la part de différence salariale liée à la discrimination sexuelle. Donc, ils disent qu’ils ne savent pas s’il y en a. Et s’il y en a, ils ne savent pas si elle est très importante ou très faible ou entre les deux.
    En outre, en disant « a sans doute diminué », ils disent qu’ils ne savant pas comment a évolué le facteur « discrimination sexuelle » (qu’ils ne savent pas mesurer) dans un contexte général de diminution des écarts des masses de salaire homme-femme.

    De plus, les deux mécanismes explicatifs que les auteurs relient à la discrimination sexuelles (la généralisation du travail salarié des femmes et l’élévation du niveau de qualification des femmes sur le marché du travail) ne sont pas liés à une discrimination salariale en fonction du sexe pour l’exercice de mêmes fonctions : le premier dit qu’il y a plus de femmes qui travaillent, le deuxième dit que plus de femmes ont des qualifications pour des postes avec des salaires plus élevés (a priori, car poste demandant de haute qualification ne dit pas toujours haut salaire, mais c’est une généralisation qui peut s’entendre).

    3.Dans le 3e paragraphe : « un grand nombre d’emplois qu’elles occupent se trouvent dans le secteurs des services, peu qualifié, où les salaires sont faibles ». Ici, les auteurs nous disent qu’une part certaines de la différence de salaire dans l’étude provient du fait que plus de femmes occupent des emplois plus faiblement rémunéré.

    Donc, cela sous-entend bien que l’étude compare les grosses masses de salaires (ou les salaires moyens) homme / femme, toutes fonctions confondues, mais nullement les salaires des femmes et des hommes pour des fonctions équivalentes.

    4.Ensuite, les auteurs renchérissent en disant que les femmes occupent moins les postes à responsabilités, les mieux rémunérés, et que ceci intervient dans la différence des masses de salaires. Donc, ils pointent de nouveau non pas une différence de salaire à fonction égale mais une différence dans la masse des salaires versées aux hommes de celle versée aux femmes, en liaison avec la différence des postes occupés.

    Conclusion : cette étude ne dit pas que les femmes ne reçoivent pas le même salaire que les hommes pour l’occupation des mêmes fonctions au sein d’une entreprise.

    Auriez-vous une étude montrant les discriminations de salaire à fonction égale, s’il vous plaît ?

  228. La grève des femmes et moi. – le Blog à Dom Dit:

    […] La faute à Ève publié par Jaddo le 28 mars 2015 sur http://www.jaddo.fr […]

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