La crise
15 novembre, 2007
J’ai un respect infini pour les infirmières.
Vraiment. Je ne compte plus les fois où une infirmière m’a sauvé la mise en rectifiant une de mes prescriptions (« Je suppose que tu voulais pas vraiment mettre 10 grammes de Perfalgan ?« ) ou en corrigeant un de mes oublis (« J’ai piqué les gaz du sang, hein…« )
Mais quand même, des fois, pardon, celles qui appellent la nuit dans les étages…
(Quand on est de garde, on s’occupe des urgences, et on a un bip. Qui bippe quand on a besoin de nous quelque part, le plus souvent « dans les étages », c’est à dire dans les services d’hospitalisation. Dans ces cas-là, on rappelle pour savoir qui nous demande, et on essaie d’évaluer si la situation mérite qu’on quitte les urgences en courant (au ralenti comme à la télé), ou si ça peut attendre un peu…)
– Oui, excusez-moi de vous déranger, je vous appelle parce qu’on a le monsieur du 16 qui a de la fièvre…
– Mmm, oui, quel âge ?
– …………..
– Jeune, vieux, très très vieux ?
– Heuuu, un peu vieux, quoi, normal….
– Ok, et il est hospitalisé pour quoi ? (La question qu’il ne faut JAMAIS poser, et que, naïvement, on pose toujours…)
– ………
– … ?
– …… Heu, vous savez, moi je suis là que la nuit……
– Ok, il a quoi comme constantes ?
– … Heuuuu, ma collègue est en train de les prendre….
– Ok, et il a quoi comme traitement ?
– ……..
– Bon, bah je vais monter….
Une fois là haut :
– Vous avez son dossier médical ?
– ………
– S’il vous plaît ?
– …. Vous en avez besoin ?
– Heuuu, bin oui.
– Bon, bin je vais le chercher, je reviens dans 15 minutes….
La dernière fois :
– Allo, excusez-moi de vous déranger, mais est-ce-que vous pouvez venir ? Le monsieur de la 32 fait une crise….
– Mmm… Une crise de quoi ?
– …. ????
– Une crise de goutte ? Une crise économique ? Une crise de nerfs ?
– Oui ! C’est ça ! Une crise de nerfs !
– ……
– ……
– …… Je monte…..
16 novembre, 2007 à 17 h 42 min
Ça me rappelle une fois, j’étais interne de garde. L’infirmière m’appelle : « Venez, il est pas bien, je crois même qu’il est mort ! »
Et bien, il était mort !
19 novembre, 2007 à 23 h 41 min
Un grand bravo. Je découvre ce blog. Il est tard, la journée de consultation s’est terminée encore vers 21h00; la nuit attendra. Une vraie bouffée d’oxygène. Continuez!
24 novembre, 2007 à 21 h 07 min
Docteur V : ahahaha ^^
Jeunemédecin : Un grand merci pour votre grand bravo. Ca me touche sincèrement de voir que je touche.
30 avril, 2009 à 23 h 45 min
moi, je me souviens avoir appeler l’interne des urgences la nuit… « euh bonsoir, je vous appelle parce que j’ai un jeune homme qui est hospitalisé pour suspicion d’appendicite et il a très très mal là, le perfalgan ça suffit pas… » et là « euh mais attendez vous êtes bien la sage-femme? » « ben oui » « et vous voulez que je vienne voir un HOMME? à la MATERNITE??? » « ben oui » elle est arrivée en rigolant… elle savait pas que des fois, quand les autres services sont pleins, ils nous mettaient d’autres patients…
2 septembre, 2009 à 18 h 23 min
je découvre ce blog aujourd’hui et vraiment, j’adooore!
je suis interne en MG alors je me reconnais bien dans tous ces posts! la médecine, c’est génial, vu comme ça!!!
da’illeurs cette nuit en garde :
– j’ai donné une BZD à 50mg à une patiente!!…
– oui? et?
– ben elle devait prendre du 10mg…
– et bien, elle dormira mieux!
3 septembre, 2009 à 1 h 58 min
Et peut-etre plus longtemps … voire bieeen plus longtemps si tu vois ce que je veux dire …
3 septembre, 2009 à 7 h 40 min
… la médecine, c’est génial, vu comme ça…
…et bien elle dormira mieux !
Hé ben ! ça fait vraiment peur !
3 septembre, 2009 à 13 h 39 min
ouh là…
bien sûr, j’ai fait mon travail correctement et je suis allée la voir, l’ausculter, évaluer tout ce qu’il faut! mais c’est la sensation d’urgence « vitale » de ma collègue qui en faisait une situation particulière!
la dame allait bien, elle a été surveillée, et ma collègue rassurée!
4 septembre, 2009 à 16 h 55 min
Linlili mon coeur je ne peux resister a me demander ce qu’apres lui avoir administre cinq fois la dose de bzd prevue tu as voulu verifier en l’auscultant et comment tu l’as surveillee et/ou faite surveiller… et heu … on est tous rassures de savoir que tu as fait ton travail correctement … je me marre , gentiment, je t’ assure
Ah et ouf! La collegue a ete rassuree!
Dors tranquille Nation !! Dors !!! Benzo pour tout le monde ad libitum !!!!
6 décembre, 2009 à 19 h 39 min
Droit de réponse d’une infirmière de nuit:
Il faut tout d’abord savoir que si les infirmier(e)s sont de nuit, c’est pour dormir et cacher leurs lacunes professionnelles. Bref, c’est parce qu’ils sont incapables de travailler de jour. Donc, ils appellent de préférence en fin de nuit lorsque leur médecin préféré va enfin pouvoir se coucher.
D’ailleurs, c’est normal : j’ai oublié de préciser qu’ils étaient non seulement incompétents mais aussi de grands sadiques asociaux. Ce qui leur donnent aussi quelques moments savoureux.
D’abord, ils appellent 5 fois sur le bip :
C’est lequel le n° déjà? Ça dépend de qui est l’IDG. C’est qui? Faut voir le tableau des gardes.
L’est où? Ben y en a pas. Appelons les urgs.
Au bout du 5ème appel… Appelons la chambre de garde.
Selon l’heure, compter 3 à 4 fois et HOURRA, quelqu’un décroche seulement 45 minutes après que vous ayez eu besoin de son aide. Un « mouais ? » bien mou vous répond et là, vous vous confondez déjà en excuses. Pourquoi, on ne sait pas. Ça fait partie du protocole de réveil. Avec le ton mielleux et l’attitude condescendante en plus.
S’ensuit la suspicion inévitable : on m’appelle encore pour rien. Tout le monde sait bien que les vraies « choses » (entendre par là patients) intéressantes (entendre par là avec plein de gestes médicalisés supermanesques) sont aux urgences, pas dans les étages.
Parce que dans les services, la nuit, y a pas d’urgences. Ça se saurait. Les urgences, elles sont aux urgences. Z’avaient qu’à mieux ranger leurs patients (ou choses au choix).
Quelques exemples de ces moments savoureux:
En gynéco:
« Mm X, entrée pour un K du sein, sondée, ne pisse plus depuis 3 heures, tension à 6,5/4 ».
Réponse : Elle a un globe? .
« Non, ventre souple, vérification de la sonde a été faite, j’ai un retour dessus, elle a 6,5/4 de tension ». Réponse : Ouais mais il est 5 heures là!!! Ça peut pas attendre demain?
« Euh…. Elle a 6,5/4 »
Réponse : Faites-lui du 1 ampoule de furosémide en IVD
« Euh… Z’êtes sûre… Elle a 6,5/4 »
La patiente finira sous macromolécules (placées avant même l’appel en question), elle attendra le lendemain sans visite de l’IDG qui trouvera incroyable que j’aie marqué son nom et dénoncé le fait qu’il ne soit pas monté et prescrit par tel n’importe quoi. Je veux bien couvrir mais ça a ses limites. Elles s’appellent le respect du patient.
En réa néonat:
« bébé X entré pour entérocolite ulcéro-nécrosante. Sédaté, intubé, sondé. Ne pisse plus ».
Réponse : J’arrive (en réa, ils arrivent. Des fois il s’y passe des choses intéressantes)
Mon IDG arrive : Rapide palpation du ventre sans aucun respect des protocoles d’hygiène (l’asepsie est fournie avec le serment d’Hippocrate, j’en ai même vu un décoller un pansement avec ses clés de voiture. Mais là, je m’écarte du sujet).
Rapide palpation du ventre donc, suivi de : « il ne pleure pas, il n’a pas mal, c’est pas un globe, il n’y a qu’à attendre « . Intubé, sédaté…(je vous jure que c’est vrai). Grand moment de solitude lorsqu’on flippe comme une malade parce qu’on a que 3 jours de diplôme dans les pattes et qu’on sait qu’on ne sait rien.
Je passerais sur celle qui me soutenait que je ne savais pas prendre une tension (les résultats ne lui convenaient pas) et à laquelle j’ai dû expliquer ce qu’était une artère et la ligne rouge du monitoring.
Je passerais sur celle qui était paniquée car le respirateur sonnait en fuite. Elle avait débranché le patient et repris à l’ambu. Une fois rebranché, c’est sûr, ça sonne plus en fuite.
Je passerais sur celui qui m’a demandé de faire une aspiration trachéale et qui,5 minutes avant, avait instillé du surfactant de synthèse dans la sonde d’intubation.
Je passerais sur celui qui m’a hurlé dessus : compresses, trocart, etc.. sous prétexte que le chef parle comme ça. Je ne compte plus les externes/internes qui ne se présentent pas, ne disent pas bonjour. L’impolitesse, ça sert à nous montrer la bonne voie hiérarchique. On est pas du même monde.
Je passerais sur tout ceux qui ne montent pas écrire leurs prescriptions. Ils sont occupés, fatigués et surtout, surtout ne vous couvriront pas en cas d’erreur.
La perle revient à cette délicieuse IDG qui m’a répondu en larmes avant même de savoir pourquoi j’appelais (un arrêt cardio-respiratoire, rien que ça): « Pitié, j’ai pas dormi depuis 2 jours, j’en peux plus »… Et qui m’a raccroché au nez.
Et surtout, surtout, je passerais sur le nombre incroyable d’internes et externes étrangers qui ne maîtrisent pas la langue française et que personne ne comprend. Car il paraît qu’ils coûtent moins cher à l’hôpital.
Si l’infirmier(e) de nuit est une espèce à part, les IDG le sont tout autant. Et je ne parlerais pas des chefs la nuit, on ne peut parler que de ce qu’on a déjà vu.
Je pourrais encore en faire des tonnes mais je m’aperçois que j’ai déjà écrit un roman. Merci, ça soulage.
Merci aussi pour ce blog rafraîchissant. Puissiez-vous garder longtemps votre belle humanité. PS: Notre café est sous clés. Votre post à ce sujet a miraculeusement été imprimé et laissé traîné en salle de repos.
6 décembre, 2009 à 20 h 13 min
La question la plus importante:
» Est-ce que tu es nue sous ta blouse ? «
6 décembre, 2009 à 21 h 29 min
Et rasée de près ?
7 décembre, 2009 à 15 h 18 min
@infirmière de nuit
merci pour votre commentaire qui me rappelle bien des souvenirs…c’est sur qu’être réveillé 5 minutes après avoir retrouvé sa chambrette n’est pas drôle quand c’est pour un Perfalgan ou une connerie..mais ca a été plutôt rare..
bien plus souvent de grosses merdouilles à gérer..
dans certains services (la pneumo par exemple),on savait que quand on était appellés la nuit,c’est que le patient allait VRAIMENT mal et que l’infirmière avait déja tout fait (gds,monté l’O2,beta2mimétiques,bolus de cortico..)…bon ben là je fais quoi??allo la réa?
Alors certes,il y a toutes sortes d’IDG,plus ou moins sérieux,plus ou moins percutant…tout comme il y a toutes sortes d’infirmières de nuit…
7 décembre, 2009 à 15 h 20 min
des blondes… des brunes… des rousses…
7 décembre, 2009 à 20 h 20 min
Une bonne bière en sorte!
7 décembre, 2009 à 22 h 19 min
Oui, ou une grosse salope
7 décembre, 2009 à 22 h 38 min
Bonjour.
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais sur d’autres blogs on décerne des « Jaddo d’or » pour les posts qui reçoivent 145 commentaires dont 3 en rapport avec le post initial.
Et on pardonne aux trolls en leur disant « T’es pas vraiment un vrai troll comme chez Jaddo ».
Par ailleurs, on me dit régulièrement « J’avais envie de poster un commentaire, mais entre les 120 commentaires de la bande, là, j’ai pas eu le courage ».
Alors oui, je sais que vous êtes là depuis le début, que vous me soutenez entre deux « salopes », que vous entretenez une partie du trafic sur mon blog, mais là, vraiment, ça me ferait plaisir que ça se calme.
7 décembre, 2009 à 22 h 43 min
Ca c’est une vision de mecs! Les femmes en disent autant d’eux.
7 décembre, 2009 à 22 h 58 min
merci jaddo
7 décembre, 2009 à 23 h 11 min
Que veux-tu que je te réponde ? Rien ? et que ça se calme ? Ou que t’as qu’à assumer ton blog ?
Prise à ton propre jeu ?
Nan mais t’as raison il est temps que ça se calme.
Peut-être temps aussi que tu te payes une ou deux séances de psychothérapie tendance comment dégonfler sa grosse tête.
C’est vrai que t’écris bien, mais parfois ça ne suffit pas …
7 décembre, 2009 à 23 h 18 min
et l’autre imbécile là qui fayote avec son « merci jaddo »
7 décembre, 2009 à 23 h 22 min
no comment
7 décembre, 2009 à 23 h 38 min
Oui, vous êtes dur avec jaddo.
C’est vrai qu’elle écrit avec ses couettes, qu’elle raconte ce que tout nouvel installé ou remplacé a vécu, vit ou vivra, qu’elle a la faiblesse de croire les médiocres qui lui trouvent du talent ; ils n’ont pas du lire J.Giono ou M.Genevoix, sinon ils ne confondraient pas la littérature et la cuisine, mais au moins Jaddo n’a pas l’étroitesse d’esprit et l’infinie prétention de choisir ses commentateurs, et de demander à certains de moins poster, pour laisser la place à des comm’ bien gnangans et surtout au premier degré, genre « oué sé tré humain Kom tu raconte la maidecin, moa jauré u envie de faire ossi mais j’avais pas de chans jété dyslexik mé continu anou fér révé ».
Heu, si, en fait, elle a cette prétention et cet aveuglément.
Bien, alors tant pis pour elle : je la laisse avec les béni oui-oui et les comm’ au premier degré…alors honnie soye de la couettasse et fin de mon postage de comm’s !
Merci pour le plaisir pris à te lire :)
8 décembre, 2009 à 0 h 38 min
Dommage qu’à cause de commentaires comme les votres Jaddo se lasse de poster à la longue, alors que son blog était super, peut-être suis-je une béni oui-oui mais je me retrouve complètement dans ses écrits, soit-dit en passage effectivement sans jamais de rapports avec les comms dont elle est littéralement inondée! Quand à ta « faiblesse de nouvelle installée » et bien garde-la le plus longtemps possible afin de ne pas finit comme un vieil aigri et frustré comme ce cher Radech!Et l’agressivité gratuite, bien moyen… Bonne continuation Jaddo et on espère toutefois de nouveaux articles. Une fayotte comme dirait l’autre sauveur de vies et de l’HUmaniiiiiiiitéééééééééé!
8 décembre, 2009 à 8 h 22 min
Je voudrais juste ajouter un truc : j’y connais rien à votre milieu professionnel, et en plus, j’ai pas du tout envie de le connaître. Mes rapports très ténus avec mon MG ne sont dûs en rien à une quelconque antipathie contre lui, ni à une moindre envie d’avoir mon quota d’arrêts de travail annuel que mes autres collègues fonctionnaires -ouais, ya des gens, j’vous dis pas, ils cumulent les tares… – juste à une farouche envie de ne pas être malade.
Les talents de plume que je lis ici, et que je ne trouve d’ailleurs pas que dans l’auteure, je ne les compare nullement à des découvertes littéraires – et si quelqu’un ici pense qu’il en a suffisamment, il n’a qu’à s’adresser à des éditeurs pour faire un vrai livre et on en reparle.
Si je suis aussi assidue à la lecture des commentaires, alors que moi aussi je ressens la frustration de ne pas découvrir de nouveau post à chaque fois que j’ouvre ce blog – mais, justement, le gros avantage d’un blog sur un éditeur, c’est qu’on n’a nullement l’obligation de pisser sa copie en temps et en heure – c’est parce que, au travers de témoignages très éloignés de mon propre univers, qu’ils soient authentiques (traduction pour certains : « gnagnans ») ou délibérément provocateurs, ou ni l’un ni l’autre, ça me fait réfléchir, me questionner, et parfois, c’est curieusement ici que j’ai trouvé des bouts de solutions pour surmonter des difficultés personnelles ou professionnelles.
Quant à l’innocence du débutant qui semble être devenue synonyme de Jaddo * je ne te souhaite pas de la garder, car je sais à quel point elle fait souffrir avec le lot de conneries auquelle elle aboutit quotidiennement, mais peut-être moins que l’aigreur de celui qui est revenu de tout et traîne des pieds pour aller au boulot en se demandant quand, enfin, tout cela va-t-il pouvoir finir. Compose avec, sache lui sourire avec indulgence quand elle pointe le bout de son nez, mais laisse-lui t’enseigner ce qu’il ne faut, surtout, pas refaire.
*alors que, bon, hein, pas que, tout de même…
30 juillet, 2011 à 11 h 38 min
Bonjour,
Je relis tout le blog, donc mon commentaire est un peu tardif, héhé.
Passons sur les quelques médecine men qui heureusement ont quitté ce blog et qui feraient bien de prendre du « truc aux plantes pour déstresser mais qui sert à rien sauf que c’est dangereux ».
Deux petites perles dans le même genre :
IDG en pédiatrie, je vais dans les étages pour faire une prescription de paracétamol (j’en veux pas trop aux infirmières, il y a eu des couacs de prescription dans le service et maintenant elles se couvrent). Je vais ensuite me coucher, parce que bon, il est quand même 3h du matin. 1h après, l’infirmière m’appelle : « oui, c’est pour savoir si c’est toi qui as pris mon stylo ? » No comment.
Une autre , histoire de taper sur les internes aussi (de chir, évidemment, faut entretenir la guerre fictive en collant des com’ sur le net).
De garde un samedi en journée. On est 2 internes de médecine, et un interne de chir. Les internes de médecine s’occupent des urgences et des étages de médecine, et l’interne de chir s’occupe des urgences chir et des étages de chir. Ce qui m’embête parce que moi, j’aime bien les urgences chir : le diagnostic est souvent rapide, la prise en charge aussi, on a l’impression d’avancer au moins.
Passons.
L’interne de chir m’attrape entre deux portes : « – dis, tu peux aller voir en chir, y a un patient qui ne va pas très bien , je pense que c’est médical. – oui, c’est quoi ? c’est urgent ? – il a de la fièvre ». Bon, il ne m’a pas appelée, il a attendu de me voir, donc ce n’est pas urgent. Je file en pédiatrie pour une consultation, puis je descends en chirurgie. 30 minutes après avoir vu l’interne de chir. Sans avoir été rappelée par le service. Et là : patient de 65 ans, suites de résection prostatique, sondé, hyperagité dans son lit, rouge et bleu, ça dépend d’où qu’on regarde, hyperalgique, hyperfébrile, hypertachycarde, hyper-en-train-de-me-faire-son-infarctus-sur-choc-septique-sur-pyélonéphrite-compliquant-la-chir !!!!
Je veux bien, il n’avait pas fait de médecine depuis 2 ans, mais quand même, il aurait pu me dire qu’il était inquiet…
30 juillet, 2011 à 12 h 10 min
@infirmière de nuit
Jolie plume ;)
Je ne râle jamais quand on me réveille la nuit, parce que je me dis toujours que si l’infirmière est inquiète, ça justifie mon déplacement. Je ne juge pas, j’accompagne ;)
Mais..
C’est vrai que le « puisque vous êtes là, vous pouvez voir madame machin qui va moins bien depuis une semaine », ça me gonfle sec.
7 septembre, 2011 à 23 h 33 min
aaaaaahhh je crois qu’on pourrait en raconter beaucoup… Oui je n’ai sûrement pas été toujours très agréable quand on me réveillait à 4h du matin pour prescrire 2 Dafalgan (qui avait de toutes façons déjà été donnés)
Et oui la plupart du temps les appels étaient justifiés mais des fois…
« Bonsoir, je vous appelle parce que j’ai une patiente… elle est pas bien.
– c’est à dire ?
– ben… pas bien quoi » (ah ben oui je vois mieux)
– mais pas bien elle a mal, pas bien elle respire mal…?
-…
– bon elle a quoi comme constantes ?
-… heu… je les ai pas prise mais hier elle avait ça.
– hum. Et elle est là pour quoi cette dame ?
– heu, je sais pas, je reviens de vacances cette nuit, je la connais pas. (huhu moi je la connais mieux c’est sûr)
Mais je la sens pas. »
Ah ben si elle la sent pas, je monte. La dame effectivement, n’était pas bien, puisqu’elle était dans le coma, et qu’elle ne respirait que quand on lui disait. Depuis, « pas bien » ou « je la sens pas », c’est devenu un critère de gravité pour moi.
22 avril, 2013 à 19 h 47 min
y’a une suite à « juste … »???
Je viens de le découvrir!
Merci à son auteure. On lit avec délectation…
Excusez- moi du retard ce soir , chère famille, je m’en reprend une page, juste une, et j’arrive!
C’est un voyage dans le passé que je m’offre!