Offre CDD Email Diamant
18 janvier, 2011
Je me sens bien impuissante…
C’est très douloureux, de se sentir impuissant. (Vous noterez que je commence à semer des messages subliminaux dès le début de mon post…)
Comment lutter contre le Grand Journal, comment lutter contre « le médecin préféré des français » quand on n’a ni la popularité, ni le financement, ni l’exposition médiatique…
J’ai bien des nichons, mais ils sont plutôt quelconques, plutôt méconnus et très anonymes. J’ai bien des amis et collègues qui partagent ma colère, mais ils ne passent pas au Grand Journal non plus.
Ils ont pourtant des choses à dire… Et puisque la télé ne donne la parole qu’à un des deux partis, voilà résumé pour vous, grosso modo, le dialogue qui s’est établi sur le Net depuis que Michel Cymes a lancé la campagne intitulée « Cancer de la prostate, ne passez pas à un doigt du diagnostic » . (Notez que les citations avec une étoile * correspondent à des citations exactes des paroles de M. Cymes)
ASP : Bonjour Michel Cymes.
MC : Bonjour Ayatollahs de la Santé Publique. (1)
ASP: Bon alors, c’est quoi ce buzz ? Pourquoi défroquez-vous médecins et urologues français ? (21)
MC : Il s’agit d’une affiche sur le dépistage du cancer de la prostate*. (1)
ASP: Dans laquelle vous mettez, comme à votre habitude, beaucoup d’humour…
MC : Oui, j’espère qu’elle fait sourire. Le but c’est de dédramatiser cet examen*. (1) Plus on en parlera et moins le cancer de la prostate fera de victimes*. (2)
ASP: Certains médecins prétendent pourtant le contraire ? Ils avancent qu’à l’inverse, depuis qu’on en parle et depuis 20 ans qu’on le dépiste, la mortalité n’a pas changé. Ce qui a été multiplié, ce serait le nombre de diagnostics, et pas le nombre de vies sauvées… (3)(13)
MC : Ouais vous savez, dans le milieu médical, il y a toujours les ayatollahs de l’intégrisme qui, dès que vous sortez des clous, vous disent ohlala c’est un scandale…* (1)
ASP : « Les clous », ce sont les dernières recommandations scientifiques, tout de même… Même la HAS (4) a reconnu qu’au vu des différentes études récentes publiées, les connaissances actuelles ne permettent pas de recommander ce dépistage… La revue Prescrire (5), une des rares revues médicales françaises indépendantes, celle dont on entend beaucoup parler en ce moment dans l’affaire du Médiator, a conclu en 2009 : « En pratique, mieux vaut informer sans parti pris les patients qui envisagent un dépistage du cancer prostatique : absence de preuve suffisante d’un avantage clinique au regard des risques avérés, notamment liés aux diagnostics inutiles. En mai 2009, un dépistage systématique du cancer de la prostate, par dosage du PSA ou toucher rectal, n’est pas justifié » .
MC : Si on avait dû compter sur les bien-pensants de la médecine, on en serait encore à la saignée et aux ventouses…*(6)
ASP : Quand même… Ces recommandations sont basées sur des études bien récentes, et de grande ampleur… L’étude PLCO (7), aux États-Unis et l’étude ERSPC (8) en Europe, c’est bien ça ? L’étude étatsunienne a même montré un effet délétère du dépistage sur la mortalité par cancer de la prostate, bien que la différence (de 10% seulement) ne soit pas statistiquement significative… En tout cas, elle n’a pas montré de bénéfice au dépistage.
MC : Les deux études se contredisent : l’étude américaine dit que ça ne sauve pas de vies, l’étude européenne dit le contraire… J’ai 53 ans, et je préfère suivre les conclusions de l’étude européenne et, si possible, ne pas mourir d’un cancer de la prostate.* (9)
ASP : Oui, moi non plus je ne veux pas mourir d’un cancer de la prostate. À choisir d’ailleurs j’aime autant ne pas mourir du tout ; ce n’est pas un argument, ça… Et surtout, même l’étude européenne ne dit pas que ça sauve des vies ! Elle n’a montré qu’une diminution de 20% du nombre de décès par cancer de la prostate, sans modification de la mortalité globale… L’espérance de vie est inchangée. Soit parce que le bénéfice est trop faible pour avoir un impact mesurable sur la mortalité totale, soit parce que le dépistage a augmenté le nombre de décès par autres causes… (10)
MC : Oui, mais Michel Denisot, si il a un cancer de la prostate, il veut le savoir. Voilà. (1) (quasi *)
ASP : Récemment encore, en 2010, le prestigieux British Medical Journal (11) a publié une méta-analyse de grande envergure, qui rassemblait les résultats de six études, pour un total de près de 400 000 patients. Elle conclu que le dépistage est associé à un plus grand nombre de diagnostics de cancers au stade I, est sans impact important sur le diagnostic des stades II à IV et est surtout sans aucun effet significatif sur le nombre de décès par cancer de la prostate ou sur la mortalité globale… (12)
MC : Je me contenterai de vous répondre de parfaire vos connaissances dans ce domaine avec la lecture d’un article de la revue « Progrès en urologie » sur le dépistage du cancer de la prostate, paru en 2010. Mais peut-être est-ce trop récent pour vous !* (9)
ASP : Ah effectivement, je ne connais pas… Je connais le BMJ, je connais la Revue Prescrire (qui, soit dit en passant, ont publié en 2010 également), mais pas « Progrès en Urologie »… Est-ce une revue médicale avec comité de lecture, est-elle fortement influencée par l’industrie, défend-elle les intérêts exclusifs des urologues ? Et que dit-il, cet article ? (3)
MC : …
(3)(14)(15)
ASP : Ah. D’accord. Bon, les questions sont nombreuses, et je suppose que vous ne pouvez pas répondre à toutes celles qu’on vous pose… Sur votre blog justement et ailleurs, on vous interroge sur le financement de cette campagne, et sur l’absence de déclarations de conflits d’intérêt des participants. (14)(15)(16)(17)
MC : Si vous voulez bien, on va regarder une vidéo, c’est un bêtisier et dedans je fais des blagues rigolotes. (1)
ASP : D’accord d’accord. Vous préférez donc retenir la moitié de la conclusion de l’étude européenne et de votre revue qu’on-sait-ni-ce-qu’elle-dit-ni-ce-que-c’est, si je comprends bien. C’est un point de vue qui se défend. Passer d’une probabilité de mourir d’un cancer de 4/1000 à 3/1000 (10), c’est toujours ça de pris. Mais les gens qui critiquent votre démarche, ceux qui disent que c’est « un doigt d’honneur à la science », ceux qui disent que le bénéfice hypothétique minime du dépistage ne justifie pas les milliers d’hommes rendus impuissants ou incontinents par des traitements agressifs, ce sont quand même des gens sérieux, non ? La revue Prescrire (5), le Formindep (18), Dominique Dupagne (10)(19)… Ce sont tous ceux qui, par exemple, avaient dénoncé les dangers du Médiator ou du Vioxx bien avant la décision de retrait du marché. Ceux qui avaient mis en garde contre les traitements de la ménopause (que vous aviez longuement défendus…) longtemps avant que le scandale n’éclate…
MC : Ces médecins n’ont pas d’humour. (2) Ils ne méritent pas qu’on leur consacre du temps*. (1) (poil aux dents)
ASP : Ils sont suivis par de nombreux confrères… (20)
MC : Ouais mais moi je suis sympathique, voyez. (1)(6)
ASP : Et pas eux ?
MC : Tous ceux qui gueulent contre le dépistage parce que ça sert à rien, c’est les premiers à aller se faire mettre un doigt dans le derrière et doser les PSA pour savoir s’ils ont eux-mêmes un cancer !!!* (1)
ASP : Un argument de choc. Un mot pour conclure ?
MC : Tous les cancers de la prostate doivent être dépistés par un toucher rectal et une prise de sang.* (21)
ASP : Merci Michel Cymes de nous avoir expliqué votre point du vue (rigolo, donc) sur le dépistage du cancer de la prostate.
MC : Ah mais à aucun moment je ne fais de lobbying pour un dépistage de masse du cancer de la prostate !* (22)
Les liens :
(1) Le Grand Journal
(2) Blog du Dr Cymes, article 1 « C’est parti ! »
(3) Commentaires Blog Cymes, campagne, page 2
(4) L’analyse de la HAS
(5) L’analyse de la revue Prescrire, pour les abonnés ici, sinon ici
(6) Blog du Dr Cymes, article 2 « La seule chose absolue dans un monde… »
(7) Etude PLCO, en anglais
(8) Etude ERSPC, en anglais
(9) Blog du Dr Cymes, article 3 « Réponse… À ceux qui se demandent si… »
(10) Explications intelligibles au sujet des deux études, chez Dominique Dupagne.
(11) L’article du BMJ, en anglais
(12) Explications intelligibles au sujet de l’article du BMJ, chez Asclepieia
(13) Atoute, article 2010 « Le dépistage toujours inutile pour la HAS ».
(14) Commentaire Blog Cymes, campagne, page 1
(15) Commentaire Blog Cymes, campagne, page 4
(16) Playdoyer pour le prix nobel, chez DocDu16
(17) Loi sur l’obligation de déclaration de conflits d’intérêt
(18) Les différents articles du Formindep
(19) Réaction à la campagne, chez Dominique Dupagne
(20) Réactions diverses : chez ma copine Gélule , chez Philippe Eveillard , chez Bezolles…
(21) L’affiche rigolote
(22) Suite 101, commentaires
(23) Un bonus pour ceux qui ont eu le courage de tout cliquer jusqu’ici.
(24) Un autre bonus : une très belle vidéo (TV suisse).
Ajouts début Avril 2011 :
(25) Une nouvelle étude publiée dans le BMJ, de grande envergure et sur un suivi de 20 ans (excusez du peu) confirme l’absence de bénéfice en terme de mortalité.
(26) La même pour les anglophobes, reprise par Doctissimo (oui, tout arrive)
(27) Les MG bretons en remettent une couche.
Je suis la première à espérer qu’on trouve dans les années à venir une meilleure façon de dépister, des meilleurs façons de traiter. Mais là, aujourd’hui, avec ce qu’on en sait, au vu des données que nous avons et avec les moyens que nous avons, le dépistage de masse du cancer de la prostate est au mieux non bénéfique, au pire (et probablement) néfaste. J’y suis pour rien, hein, c’est pas moi qui le dis, ce sont seulement les faits.
Ce qui fait de cette campagne très médiatisée un véritable scandale de santé publique.
Voilà.
Donc : si vous avez un beau sourire plein de dents blanches, si vous êtes photogénique, si vous avez le sens de la répartie, si vous avez une petite côte de sympathie auprès des Français, si vous n’êtes pas trop à cheval sur la rémunération (je ne déclare aucun conflit d’intérêt), je vous engage pour aller mener une contre-campagne télévisée pleine de blagues rigolotes. Pas de panique si vous n’avez aucune notion d’épidémiologie, on vous soufflera les répliques. Par exemple :
– « Michel, vous avez 50 ans, vous avez encore envie de faire l’amour ? Bon bin voilà. »
– « Ne passez pas à un doigt du diagnostic, il paraît, non mais c’est vrai que c’est précieux, les doigts. Surtout quand on a été mutilé et rendu impuissant par des traitements inutiles, ça peut devenir très important, les doigts, AHAHAHAH ».
– « Tous ceux qui prônent le dépistage sont des trous du cul ahahahah, non, je disais ça juste pour le jeu de mot bien sûr, ahah. »
La bise aux dames et la mimine aux messieurs, mais pas trop profond.
18 janvier, 2011 à 23 h 50 min
Je suis contente de te lire parce que ça m’amène un autre point de vue que celui, facile à suivre, de ce médecin et animateur d’émission dont j’apprécie les interventions par ailleurs.
Je me sens forcément concernée parce que mon père, mon beau-père, leurs frères et amis sont à un âge auquel on commence à s’inquiéter de ça.
Je vais surtout lire les références que tu as insérées de manière filée dans ce « dialogue » ;)
19 janvier, 2011 à 0 h 03 min
Question sûrement super simple mais bon : le dépistage il sert jamais jamais à rien ? Ou ya quand même des cas où c’est recommandable ?
19 janvier, 2011 à 0 h 07 min
Chapeau bas!
J’en viens à espérer que tous tes lecteurs et followers passent le message autour d’eux, même si ça va être dur d’égaler l’audience du grand journal.
Je n’ai plus la télé depuis 3 ans mais j’avais gardé une image plutôt positive de la vulgarisation médicale par Cymes. Dommage qu’il se soit fourvoyé là dedans.
19 janvier, 2011 à 0 h 11 min
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par Steph R. et des autres. Steph R. a dit: RT @Jaddo_fr: La mimine aux messieurs, mais pas trop profond. http://bit.ly/h2HuB0 (cc @Bonjourdocteur, bisous.) #Cymes #Prostate […]
19 janvier, 2011 à 0 h 36 min
Bravo!
Cela fait un moment que je vous ecris sans n’avoir jamais pris la peine d’ecrire un commentaire. Votre blog est excellent et ce post tout particulierement.
Je n’en suis pas revenue quand j’ai vu cette campagne car cela fait des annees que ce depistage est remis en cause. Le summum reste la citation de cet article dans Progres en Urologie, le journal de l’Association française d’urologie et de la Société française d’urologie. Quel est l’IF de cette revue?!?
Apres avoir fait quelques recherches, j’imagine que l’article auquel il fait reference est celui-ci: http://lib.bioinfo.pl/pmid:20123523. Il ne font que comparer l’etude americaine et l’etude europeenne. Ils restent tres prudents sur les eventuels benefices d’un depistage generalise « This is the first time that a large randomized study shows a benefit of PCa screening regarding specific mortality. However, this issue remains to be clarified, due to the lack of data regarding the risk of « overdiagnosis » and the economic impact of screening. »
19 janvier, 2011 à 0 h 46 min
J’ai remarqué que les réactions sur le dépistage du cancer de la prostate avaient été beaucoup plus rapides, c’est un euphémisme, que celles sur les effets par exemple des traitements imbéciles et assassins prescrits contre la ménopause.
J’ai remarqué qu’en général, s’agissant du corps de l’homme, s’agirait-il de son trou du cul, les réactions outrées, sont beaucoup plus rapides, appels à la dignité, etc. que lorsqu’il s’agit du corps de la femme, s’agirait-il de sa capacité de reproduction.
J’ai remarqué que l’égalité progressait puisque la voracité des laboratoires pharmaceutiques, après s’être offert le Viagra, n’avait semble-t-il plus de limite de genre et fonçait droit dans le fondement masculin. Une forme d’égalité de traitement, en quelque sorte.
Ouf, enfin.
Comme nous avons vu Act Up révolutionner la condition des malades chroniques par l’action d’hommes malades ; y’a plus qu’à espérer que le dépistage du cancer de la prostate des hommes révolutionne l’approche des trous, en général…
19 janvier, 2011 à 0 h 52 min
@Purplenessa Merci beaucoup. C’est très gratifiant de penser qu’on a atteint le but qu’on cherchait : donner aux gens un autre point de vue que celui très médiatisé et l’envie de se renseigner davantage.
@jdiogon Ce n’est pas du tout une question simple. Il peut être légitime de chercher quand il y a des symptômes, bien sûr, mais là on sort du cadre du dépistage.
Le reste, c’est une question de cas par cas, de négociation avec le patient, en supposant qu’il a un maximum de cartes en main et les idées assez claires sur les deux plateaux de la balance pour faire son choix. On peut imaginer par exemple qu’un homme qui a vu deux de ses frères mourir jeunes par cancer de la prostate ne puisse pas supporter l’idée de vivre sans être dépisté, et que le condamner à vivre dans cette angoisse est pire que le risque du dépistage… (même si nous n’avons pas de recommandations ni d’informations très claires sur le poids de l’hérédité dans tout ça.)
@docteursachs : merci, je l’espère aussi. Et moi aussi, il me plaisait bien, le bougre. Ça a d’ailleurs sans doute participé sans doute au côté hystériquo-épidermique de ma réaction.
@Edwige : Merci beaucoup pour l’apport de l’article, je ne l’avais pas trouvé. Si c’est bien celui-là, effectivement, la conclusion ne bouleverse pas ce qui se disait déjà…
19 janvier, 2011 à 0 h 59 min
Il est évident qu’il a fait dans la facilité, il ne prenait pas de risques (auprès du public) en se positionnant pour le depistage du cancer de la prostate.
Il n’est pas expert en urologie pour donner un avis faisant avancer le débat actuel, par contre il a une audience médiatique croissante.
Mais justement quand on a ce pouvoir, on se doit d’être prudent.
Son message n’a rien de neuf, les généralistes s’en occupent depuis longtemps.
Il aurait été plus inspiré de pousser le message de prévention/diagnostic des cancers ORL qui relèvent de sa spécialité, et dont le pronostic reste très mauvais. Curieusement on ne l’entend pas trop sur le sujet.
Les réponses qu’il t’a fourni sont fermées et caricaturales avec des comparaisons « godwiniennes ».
19 janvier, 2011 à 1 h 09 min
Comme puprlenessa, j’aime regarder les émissions de ce médecin, mais en voyant « sa » campagne de pub, j’ai été un peu déçu et j’ai tout de suite penser à « touche pas à ma prostate » ( http://www.dailymotion.com/video/k7a8PGhNlaHXtRMxcp#from=embed )
D’ailleurs en parallèle de cette campagne, le docteur joachim a écrit un article plutôt neutre sur la curiethérapie http://docteurmaillerjoachim.over-blog.com/article-cancer-de-prostate-la-curietherapie-64993997.html
Non, je ne me demande pas si la curiethérapie est efficace, mais je me pose une question plus générale autour de ce cancer.
Même si le dépistage ne permet pas d’améliorer la qualité de vie ni l’espérance de vie de ces patients, d’une manière générale, est ce qu’il ne permettrait pas le développement de la recherche dans la lutte contre ce cancer ? Les méchantes, mercantiles (c’est pour voguer sur l’esprit du moment) industries pharmaceutiques ne s’intéressent-elles pas plus facilement à une pathologie qui concerne un grand nombre de personnes plutôt qu’à un groupe isolé ?
19 janvier, 2011 à 1 h 24 min
Bravo pour ce fabuleux travail de synthèse.
En bon Ayatollah intégriste sans humour, je suis bien entendu 100% d’accord avec tout ce que tu dis là ma chère Jaddo .
Je suis moi aussi assez surpris que ce soit un ORL de formation qui soit à l’origine de cette mascarade (ça ne fait pas très naturel et spontané dirons-nous)
(et la bise aussi à Michel si tu nous lis)
19 janvier, 2011 à 3 h 58 min
Merci pour la réponse à ma question.
Je me dis que peut-être ce qui est difficile à expliquer au grand public c’est cette différence entre recherche quand il le faut et dépistage systématique (qui peut paraître « à la mode », genre cancer du sein, et donc automatique -pas comme les antibiotiques ?-).
19 janvier, 2011 à 7 h 14 min
Bonjour,
Tu n’es pas si impuissante que ça, car la preuve: moi qui te lis et qui ai vu l’intervention dont tu parles au grand journal, où effectivement j’avais trouvé le bonhomme sympathique quoi qu’un tantinet provoc,
je suis TRES TRES contente d’avoir un avis extérieur, qui me fait maintenant regarder tout ça d’un air circonspect!
Merci beaucoup pour cette magnifique mise en perspective.
19 janvier, 2011 à 12 h 53 min
[…] elle, propose un CDD chez Email Diamant à notre médecin médiatique en imaginant un dialogue (de sourds bien entendu, ce qui tombe mal […]
19 janvier, 2011 à 12 h 57 min
J’ai remarqué les mêmes choses que Sybille… c’est drôle, non?
J’ai remarqué aussi que le systématique a la cote, de plus en plus: tous les cinquantenaires doivent se faire faire un TR ôkazou, toutes les cinquantenaires doivent subir un THS ôkazou (parce que bien sûr, la ménopause est une maladie, hein, alors il faut lutter contre), tous les enfants doivent savoir lire à 6 ans 1/2, et puis aussi tous les Arabes sont des voleurs et tous les Italiens des dragueurs.
Ah oui, j’ai aussi remarqué que j’aime beaucoup votre blog… c’est drôle, non?
19 janvier, 2011 à 13 h 28 min
En ces temps difficiles, il y a peut-être une donnée qui pourrait vous aider : ça coûte combien à la Sécu un dépistage systématique ?
Je me souviens avoir lu une polémique identique il y a 3/4 ans sur l’efficacité du dépistage systématique, et notamment du cancer du sein dans S&V. A l’époque déjà, la conclusion était que si pour certains cancers, il était important de dépister et surtout de dépister tôt, le systématique restait pour d’autre une pure perte d’argent soit parce que les traitements restaient « inefficaces », soit parce qu’à l’inverse, mais détectés tardivement, les chances de de rémission étaient bonnes.
19 janvier, 2011 à 14 h 03 min
Je me demande (mais c’est juste une interrogation comme ça, ma connaissance en médecine s’arrêtant globalement à fièvre = doliprane) si un dépistage systématique ne pourrait pas être une bonne chose s’il ne s’accompagnait pas forcément d’un traitement systématique. S’il est inutile (voire néfaste) de traiter un cancer de type I, il n’est pas inutile de connaitre sa présence, de manière à pouvoir le surveiller d’un peu plus près, et être prêt à le traiter rapidement s’il évolue vers un type plus méchant.
Enfin je dis ça moi, c’est surtout parce que j’aime bien ce blog, et que j’aime bien Cymes et que j’aime bien quand tout le monde il est copain. Alors on se fait un bisou et on est copains, ok ?
19 janvier, 2011 à 14 h 08 min
Bonjour,
Personnellement je n’ai entendu parlé de la campagne de Michel Cymes que par des billets comme le votre. Preuve que son exposition n’est pas si grande et que la votre pas si petite. :-) Votre point de vue est largement relayé sur Twitter en tout cas (bon je ne connais pas le nombre de quinqas abonné à Twitter…)
Plus sérieusement, avez vous envisagé de contacter le ministère de la santé? Une bonne lettre, avec la signature de vos collègues médecins qui partagent votre colère. Vous aurez surement une réponse (je ne parle pas de prise de position).
Sinon, votre député est aussi un moyen de faire remonter les choses. Ils servent à cela! Pour engager un débat dans notre démocratie, c’est le point de départ.
19 janvier, 2011 à 15 h 54 min
Ils remettent ça dans « Allô Docteur ? » ce jour (19-01-2011)… en abordant les effets délétères des traitements, et l’excès de prostactectomie, entre autre
19 janvier, 2011 à 16 h 23 min
Encore un post indispensable ! Pourtant, en bon Onco, je devrais me réjouir de tout ce battage médiatique qui va finir par remplir plus encore le service mais : d’une part, on a déja pas la place de recevoir comme il faut les néo du sein, d’autre part, une espérance de vie à 15 ans pour un papétoux de 85 ans, moi, je prône l’abstention thérapeutique… mais bon, je vous en reparlerai dans 45 ans ….. ou pas.
19 janvier, 2011 à 16 h 36 min
@vnz : si j’ai bien compris le truc, ce tu dis est vrai, mais le souci (super simplifié hein) vient entre autres du fait que ça met les gens sens dessus-dessous de leur dire « cancer », même en expliquant plein de choses autour (et ça peut se comprendre). J’ai bon ?
19 janvier, 2011 à 16 h 47 min
@jdiogon : ben dans ce cas, les cancers normaux que tout le monde a et qui sont pas dangereux, pourquoi juste ne pas les appeler autrement, pour les patients ?
Disons qu’on les appellerait les Copinous.
Le docteur, il te dit : « Vous avez quelques copinous, c’est rien de grave mais on va les surveiller, disons dans un an », ça serait tellement moins stressant que Vous avez quelques petits cancers, c’est rien de grave mais on va les surveiller, disons dans un an ».
Le docteur saurait que les copinous, c’est des cellules cancéreuses, mais l’effet psychologique serait bien bien moindre. Enfin je dis ça…
ps : si quelqu’un met en place mon idée des copinous, je tiens à être crédité, hein. Déconnez pas.
19 janvier, 2011 à 18 h 03 min
« Faut jamais sous-estimer ses nichons »
Loana in « Ma vie mon oeuvre », acte III, scène 2
19 janvier, 2011 à 18 h 08 min
puisqu’on est dans les trous ( Ha! Ha! Ha ! trés distingué CDB …) quid de l’hémocult »systématique » en dépistage de masse du K du colon ?
encore une imposture intellectuelle !
on commence par mettre le doigt…
19 janvier, 2011 à 18 h 22 min
merci merci et encore merci pour ton point de vue qui m’éclaire grandement sur les excès de notre médecine/époque, une fois de plus…
19 janvier, 2011 à 19 h 08 min
@ Jaddo : bravo pour le boulot !
@ vnz
On n’a aucune preuve qu’aucun traitement ne change significativement l’évolution d’un cancer de la prostate qui n’est pas symptomatique.
Quel est donc l’intérêt de dépister des « cancers » pour lesquels on n’a rien à proposer qui ait fait ses preuves ? A part susciter des angoisses…
La position de Cymes « Tous les cancers ne se traitent pas mais tous doivent être détectés » est idiote et ne repose sur rien.
Par ailleurs, la stratégie de « surveillance simple » est assez illusoire : dans notre société actuelle, demander à un chirurgien de résister à la pulsion d’opérer une tumeur c’est se faire quelques illusions (ce n’est pas un reproche, hein, ils sont formés pour ça, c’est tout).
De même, demander à un patient de « vivre avec un cancer » en espérant qu’il n’ait pas une furieuse envie qu’on l’en débarrasse…
@ Cardio de brousse
Ah NON ! Ne mélangeons pas tout.
On ne peut absolument pas mettre en parallèle ces deux « dépistages ».
La stratégie de dépistage par Hemoccult a FAIT SES PREUVES. Certes, les bénéfices sont modestes (on va éviter 90 à 160 cancers pour 100 000 personnes pendant 10 ans) mais ils sont prouvés.
Par ailleurs, l’Hemoccult est un test simple et peu onéreux et on ne peut pas comparer le traitement d’un polype colique (un traitement pas forcément anodin mais pas excessivement lourd non plus) avec une prostatectomie.
19 janvier, 2011 à 19 h 46 min
@borée :
Soit !
voila ce qu’écrivait »Prescrire » en 2007 :
» En 2008, le dépistage du cancer colorectal des personnes de 50 ans à 74 ans sera étendu à tout le territoire national. Chez les adultes sans signe ou facteur de risque connu particulier, le dépistage du cancer colorectal est généralement réalisé en deux temps : la recherche par test Hemoccult° d’un saignement occulte sur un prélèvement de selles, puis l’exploration par coloscopie des personnes ayant un test positif. Dans son numéro de décembre, la revue Prescrire précise que le test Hemoccult° fait intervenir une réaction chimique susceptible d’être perturbée par divers éléments et peut donc être à l’origine de résultats faussement positifs ou faussement négatifs. En cas de test Hemoccult° positif, un cancer est retrouvé dans environ 10 % des cas et un adénome (tumeur non cancéreuse) de diamètre supérieur à 1 cm dans 15 % des cas.
D’autre part le test est négatif chez une personne sur deux ayant pourtant un cancer colorectal et chez 3 personnes sur 4 présentant un adénome de plus de 1 cm de diamètre.
Cependant, l’ensemble des études sont convergentes et montrent une réduction significative de la mortalité par cancer colorectal.
On peut estimer vraisemblable qu’au bout d’une quinzaine d’années, pour 60 000 personnes invitées à participer au dépistage et 40 000 ayant participé à la moitié des campagnes, environ 55 à 100 personnes aient leur vie prolongée du fait du dépistage, avec en contrepartie 1 à 2 complications sévères de coloscopie, ainsi qu’un nombre mal évalué de complications de la chirurgie et des traitements des cancers dépistés, dont peut-être 2 à 3 décès prématurés. »
l’hémocult est certes peu onéreux, mais pas la colo, l’AG etc… ainsi que les complications rares mais graves.
ajouter à cela le devoir de dire aux patients à test négatif que cela ne constitue pas un bon de garantie de non cancer et cela explique sans doute le succès relatif de ce dépistage.
Bon! je dis ça, mais je ne suis pas gastro.
19 janvier, 2011 à 21 h 01 min
On peut discuter en effet des avantages et des limites réelles du dépistage par Hemoccult.
Je ne vais pas davantage faire dévier ce billet. Mais, vraiment, j’ai sursauté en lisant « encore une imposture intellectuelle ».
Nous ne gagnerons rien à faire des parallèles abusifs. Ni dans un sens, ni dans l’autre.
19 janvier, 2011 à 21 h 44 min
Très surpris et très déçu de cette campagne par ce confrère médiatique. Mais quelle mouche l’a donc piqué ? Il m’était plutôt sympa. Il m’est arrivé de regarder ses émissions sur France 5 en début d’après-midi et le soir en prime time (j’ai beaucoup apprécié la dernière sur l’homéopathie). J’y avais même trouvé une façon de compléter ma formation dans des domaines que je connaissais moins. Dire que j’ai offert son bouquin « Complètement malades » à Noël ! Je m’en veux un peu. Cependant, en cabinet, je n’ai pas encore vu la demande d’un éventuel dépistage s’intensifier de la part de mes patients. Je crains pour Michel Cymès que sa campagne ne fasse un grand flop ou comme disait Chirac : « ça va faire pchitt ». Tant pis pour lui et tant mieux pour la santé en général.
19 janvier, 2011 à 21 h 49 min
Merci pour ce joli récapitulatif Jaddo. Je n’ai jamais suivi Michel Cymès à la télé, mais je n’ai absolument rien raté de ce que je vois…
Sur le même thème, un autre médecin en colère : http://docteursachs.unblog.fr/2011/01/14/damocles-peut-se-rhabiller/
Vivement 10 ans que ce scandale soit décrié au grand public, et en attendant que chacun garde son slip…!
19 janvier, 2011 à 22 h 40 min
Monsieur 85 ans.
Revient avec son PSA prescrit par l’endocrino.
L’endocrino m’a dit de venir vous voir puisqu’il était élevé.
..
Il a eu sa castration chimique et se remet de la radiothérapie mais à 6 mois se retrouve drolement diminué.
Je me suis demandée quand même si il fallait faire les blablas qui me prennent du temps à expliquer non je ne fais pas le PSA parce que..
Puisque mes confrères le font et grand comble me le renvoient après.
19 janvier, 2011 à 22 h 48 min
Bravo pour votre excellente interview.
+1 avec le DrT
Sinon je me demande aussi si c’est de l’humour les reportages sur la proctologie visibles après le déjeuner.
Longue vie à r^3
19 janvier, 2011 à 23 h 14 min
Enfin, je jouis! Heu, hemm, passons.
On y reviens régulièrement, à la sempiternelle question « intérêt de santé publique » versus intérêt individuel. Est-ce une priorité pour le médecin généraliste d’avoir une mission de santé publique, ou doit-il en priorité traiter tous ses patients au cas par cas? Tout se discute, en fait. La virulence des positions de part et d’autres en est la preuve la plus criante. Inversement, chacun, au plan personnel, devrait se demander s’il vaut mieux être une victime anonyme d’un dépistage de masse (j’entends par là avoir un cancer et un dépistage négatif, ou avoir un cancer bien dépisté mais avec des complications importantes liées au traitement, par exemple), ou bien vaut- il mieux succomber à la tentation du dépistage, quitte à creuser encore un peu plus le fameux trou (du cul) de la sécu…
Cruel dilemme.
Pour ma part, je crois savoir une chose: s’il y a une vérité la dedans, personne ne la connait. Si elle existait du reste pour les partisans du dépistage de masse, celui-ci serait obligatoire et pas systématiquement proposé. Quant à mon trou (du cul, toujours), n’ayant pas atteint l’âge cannonique, il reste à ce jour inviolable (viol, définition du législateur: tout acte de pénétration à caractère sexuel effectué par surprise ou sans consentement. La surprise étant ici plus synonyme d’emprise, de contrainte). il m’arrive parfois de me considérer sous l’emprise de la science médicale.
Et puis Cymès, à mon avis, il n’est pas vendu à grand monde, si ce n’est au succès. Quand on voit la compliance médiocre des gens lors d’une campagne de propagande agressive (cf la grippe de 2009), je ne fais pas grand cas du pet de la mouche qui pète ici.
19 janvier, 2011 à 23 h 15 min
Avez-vous remarqué?
Avez-vous remarqué que dans l’affiche des toucherrectalophiles-fous, il y a un amalgame de concepts scientifiques erroné qui montre bien que MC et ses professeurs en calaçon sont incompétents graves en épidémiologie et en santé des populations?
J’esssssssplique (et mes excuses pour les non initiés).
Le titre de l’affiche parle de TR diagnostic, et la
petite ligne tout en bas de l’affiche parle de dépistage.
Bien que généraliste avec un cerveau limité, j’ai souvenir qu’un test clinique à visée diagnostique s’adresse à des patients qui ONT des symptômes (et il est judicieux de faire un TR à un monsieur qui fait pipi sur les talons de ses godasses). En revanche, un test clinique de dépistage s’adresse à des sujets qui n’ont PAS de symptômes. Si je me souviens bien, un même test clinique n’a pas les mêmes performances (sensibilité, spécificité, valeurs prédictives positive et négative) selon la population (avec ou sans symptômes) à laquelle il est appliqué, simplement passque la probabilité prétest est pas la même.
Bref, cet amalgame montre bien que ces gens là sont à des milliers de kilomètres des concepts les plus basiques de la santé des populations (j’aime pas le terme de santé publique). Et c’est dramatique de se servir de ses titres et des médias pour colporter des conneries, même en baissant son froc.
Avez vous remarqué aussi qu’il n’y a aucun essai qui montre que mettre le doigt dans le cul à tous les hommes de plus de 50 balais, a démontré que cela changeait quoique ce soit à la mortalité par le cancer de la prostate.En revanche, ça augmente la vente des couches pour adultes et les érections minables.
Bref, si les messieurs n’ont pas de symptômes, il faut éviter de les faire toucherrectalifier par les toucherrectalophiles-fous!
Avez vous remarqué enfin qu’il n’y a aucune dame en culotte sur cette affiche (dommage)? Peut être qu’elles ont de trop petits doigts pour être des toucherectalobsessionelles-folles. Merciôdames!
19 janvier, 2011 à 23 h 16 min
Je vais me laver la bouche et hiberner pour 2 ans maintenant!
20 janvier, 2011 à 1 h 06 min
Je suis d’accord avec l’idée des « copinoux » mais je suis aussi quand même pour le dépistage… peut-être pas de masse pour tous les hommes de 50 ans et plus, mais du dépistage un peu plus ciblé. Evidemment s’il y a des symptômes, mais là ce n’est plus du dépistage…
Je suis médecin, je n’ai jamais suivi ma famille. Mon grand-père est décédé à 87 ans (certes un bel age, mais quand on y est, et en pleine forme, on aimerait bien voir 88 ans…)d’un cancer de la prostate découvert très tardivement. Jamais de PSA, ni de TR. Et il n’a pas eu « bien le temps de mourir d’autre chose avant »…
Mourir d’un cancer ce n’est jamais très beau et si les traitements peuvent permettre de laisser le temps à un autre problème de pointer son nez ça peut quand même être utile…
De plus en tant que médecin, je préfère savoir si mes patients âgés ont un cancer de la prostate, cela me permet, même s’il n’y a pas de traitement de leur expliquer leur fatigue, et pourquoi on ne fait pas d’autres examens… Mais il faut pouvoir parler du cancer!! (et non pas de « l’inflammation des os »)
20 janvier, 2011 à 12 h 59 min
Mille merci pour cette note si juste et ce ras-le-bol si justifié!! J’apprécie particulièrement les nouveaux slogans proposés, j’essaierais de les proposer à l’occasion. Promis je garde l’oeil ouvert et le bon pour trouver ce fameux sourire qui enjôlera les médias des ces histoires pas très glamour mais ô combien essentiel (don’t touch my husband’s prostate ai-je envie de scander!)
20 janvier, 2011 à 15 h 00 min
@jdiogon@DrLettie
L’idée des copinous… Ben pourquoi pas. On prend bien déjà les cancéreux pour des idiots d’la lune en rebaptisant leurs méchants « cancérologues » en gentils « oncologues », en leur parlant de « guérison » au lieu de « rémission totale ». Y a pas d’raison de traiter le commun de toute-façon-mortel avec moins d’égards… On est plus à un glissement sémantique près. La langue de bois est un psycho-virus national qui a plus d’une merveille dans son sac après tout : avec sa jolie couche de vernis, elle nous permet de nous épargner les relents pestilentiels de la trouille que génèrent des réalités trop crues, elle économise le précieux temps que sans elle on serait contraint de consacrer à expliquer, à rassurer… Appeler un chat un chat, Na pas qu’ça à foute, med’alors !!! Le temps, c’est du biiisnesss pour certains, une denrée à ne pas dilapider en séances pédagogiques à la noix pour d’autres… (Désolée, chuis dure, mais même si je suis persuadée que ce type de réflexions part d’excellentes intentions,force m’a été de constater que l’enfer médical que je goûte depuis quelques année en est pavé)
Mais tssstsss… Revenons à nos moutons…
Le dépistage systématique… Pour le fléau de ces messieurs, effectivement, la littérature actuelle (et je n’inclus pas « progrès en urologie » dans ce beau terme) ne permet pas de conclure à sa pertinence. Pas plus qu’on estime bénéfique, voire même neutre, d’abaisser l’âge du dépistage du K du sein malgré l’augmentation du nombre des nénettes touchées par cette plaie bien avant le demi-siècle. Et bien que cette patho m’ait touchée 20 ans avant la date de péremption, je ne trouve pas cela scandaleux. Tant que le bénéfice thérapeutique n’est pas clairement établi, inutile de grever un peu plus le budget de not’ pôv sécu, qui doit déjà faire face au nombre grandissant des cancéreux ainsi qu’à l’allongement des traitements induit par les progrès même de la médecine
Par contre, ce qui me hérisse, c’est la mièvrerie de nos campagnes de prévention et le manque patent d’éducation dont bénéficient les français en matière de cancer. En lieu et place des nibards de stars qu’on nous a si généreusement agités sous le nez durant le fameux Octobre Rose (et pourquoi Rose bon sang… Les cancers gris et marrons seraient-ils trop dégueu ?), de l’autosatisfaction générale étalée sur les supers progrès scientifiques, sur les chimio-même-pas-mal , il me semble qu’un mois de sensibilisation aux signes symptomatiques des cancers les plus répandus, un rappel de règles basiques, des spots un peu moins cucul la praline seraient plus percutants et utiles. Expliquer aux p’tites nanas, que la pilule, c’est pas automatique, que contrairement au mnm’s, ça suppose un suivi gynéco ; aux femmes en général qu’un néné qui suinte, qui rougit, qu’un mamelon qui s’indure, ça implique une consult, que les traitements hormonaux ménopausHic, on en est revenu; à tous, qu’on est pas obligé de faire sa première analyse sanguine le jour de son premier infarctus, qu’une vessie ou un fondement qui pissent le sang ne sont pas des trucs « qui arrivent » et « qui passeront » avec le temps, que parler de ses antécédents cancéreux familiaux à son généraliste, ce n’est pas faire l’hypocondre de service, mais donner des billes à son Doc pour l’aiguiller dans sa vigilance. Etc etc…
Ah bah oui, ça implique de prononcer le mot CANCER, de parler des trucs qui fâchent, de sortir quelques minutes les bien-portants du monde de Oui-Oui dans lequel on adoooore les bercer, mais ça ferait marcher le biiiiiisness de façon un peu plus rationnelle et éviteraient peut-être des grade III et plus si affinités à bien des patients.
@Docteur T :
» Faut jamais sous-estimer ses nichons »
Loana in « Ma vie mon oeuvre », acte III, scène 2…
Elle aurait dit, non, écrit! un truc aussi intelligent???? Pô possib…
20 janvier, 2011 à 16 h 48 min
Cet article m’a complètement informée sur le sujet, d’autant plus que je n’avais pas vu la « drolissime » campagne pro-dépistage, ni l’interview au Grand Journal. Après lecture de ce post et quelques recherches, je suis vraiment très sceptique quant à la nécessité d’un dépistage systématique !!!
Je suis même assez choquée de cette mascarade o_O
Je suis aussi douée en sciences que mon chat alors ce blog m’est tout à fait indispensable pour pouvoir me faire une opinion de notre médecine, et ce post en est un bel exemple !
Alors un grand merci à Jaddo, que je suis depuis quelques temps maintenant mais que je n’avais pas encore remerciée ^^
Et j’aime beaucoup cette petite illustration ^^
http://sous-la-blouse.blogspot.com/2011/01/blog-post.html
Kléo
20 janvier, 2011 à 23 h 05 min
pas trop profond ?
20 janvier, 2011 à 23 h 29 min
mmm… mmmm…
ça donne à réfléchir, même si je n’ai pas de prostate.
je connais des gens qui en ont (je crois).
mais franchement, vous appréciiez vraiment MC, avant ?
je l’ai toujours trouvé vulgaire, con-con, sans aucune volonté de s’ouvrir à quoi que ce soit qui ne vienne pas de sa paroisse.(Et j’ai eu bien le loisir de voir son émission, en 1 an de chômage et 1 an de congé parental). Le genre « hautain mais sympa » m’insupporte, avec ou sans dentifrice.
20 janvier, 2011 à 23 h 37 min
en gros, trop d’examens pourrait nuire, en provoquant qq chose de pire que ce qui serait arrivé « spontanément » ou « naturellement » ?
j’ose pas écrire « naturellement », on va m’incendier.
Tant pis.
ça me rappelle les effets néfastes de la batterie d’exams sur la femme enceinte dépourvue de complication, tiens (le trop petit bassin, le trop de sucre, pas assez de sucre, la hauteur ceci, le machin cela, et au final un bébé parfait qui sort tout seul).
Michel, la médecine moderne, c’est merveilleux, mais faut pas en mettre partout. A utiliser avec parcimonie. En plus ça rebouchera le pseudo « trou » de la sécu.
21 janvier, 2011 à 0 h 33 min
Bon, c’est pas le tout, mais en cas de toucher rectal (et on suppute là l’intérêt majeur de la féminisation de la Médecine), est-ce que vous faites les finitions au même tarif?
21 janvier, 2011 à 13 h 03 min
Je ne suis encore qu’externe, et, vous le savez sans doute, ce qu’on apprend sur les bancs de la fac c’est : homme de plus de 50 ans = PSA +/- biopsies et si positif traitement. Jamais jusqu’à présent on ne m’avait dit que peut-être il ne fallait pas dépister ou prendre en charge cette pathologie.
Je ne sais pas si le Dr. Cymes a des intérêts auprès de certains labos, s’il fait preuve du plus parfait cynisme en recommandant un dépistage inutile en pensant à ce que ça lui rapporte, mais je me pose la question en pratique. Doit-on tout simplement, puisque c’est apparemment le sens des études que vous mettez en avant, arrêter tout dépistage de ce cancer ?
Dans votre cabinet, ne dosez-vous plus les PSA des hommes de plus de 50 voire 55 ans qui viennent en consultation ?
J’ai le sentiment qu’il serait tout aussi difficile d’expliquer aux patients que le cancer qu’on vient de leur dépister n’est pas « méchant » et qu’ils peuvent vivre avec, que de leur dire qu’on ne va pas leur dépister parce que ça ne sert de toute façon à rien. Il me semblait qu’il y avait du vrai dans ce que dit l’affiche, que « tous ne doivent pas forcément être traités mais tous doivent être dépistés »…ça fait quand même un peu tâche, même si c’est une minorité de cas, d’annoncer un cancer de la prostate à un homme dont les vertèbres sont déjà atteintes…
Enfin ça n’est que mon opinion de tout-petit-pas-encore-toubib…
21 janvier, 2011 à 15 h 00 min
Qui fait les cours d’urologie à la Fac ? Des urologues, je pense…
Or une grande partie des urologues prône le dépistage de masse. Pour de mauvaises raisons (c’est une grosse part de leur chiffre d’affaire) mais aussi pour des « bonnes » :
– ils voient les cas dramatiques et ont donc une vision biaisée ;
– ils sont programmés pour opérer, on ne peut pas leur en vouloir, c’est comme ça.
Et puis, ce ne serait quand même pas la première connerie qu’on enseigne en Fac de médecine…
Le but de la médecine n’est pas de « ne pas faire tache » ;) le but est de prolonger et/ou améliorer la vie.
Pour caricaturer, on pourrait dire « Faisons un scanner abdominal tous les 6 mois à toutes les personnes de plus de 50 ans pour détecter précocement les cancers du pancréas. On ne va quand même pas attendre qu’il y ait des métas, on aurait l’air malin… »
Pour ce cancer dramatique, on voit bien que ça n’aurait aucun sens : on annoncerait leur mort aux patients un peu plus tôt et on ne pourrait quand même rien changer.
Plus ça va, plus j’ai de la facilité à expliquer mes propositions de non dosage des PSA et plus j’ai le sentiment que les patients peuvent parfaitement l’accepter. Il faut un peu de temps, c’est tout.
21 janvier, 2011 à 15 h 26 min
Vous généralisez trop les gars. Un cancer de la prostate à 50 ans (ou même à 60) ça se soigne… et même si c’est mutilant et même si ça évolue lentement (ce qui n’est pas sûr d’ailleurs à 50 ans)
@Borée: la prévalence du cancer du pancréas n’est quand même (heureusement) pas la même que celle du cancer de la prostate…
L’intérêt d’un dépistage c’est quand il existe une forme précoce plus facile à soigner qu’une forme tardive de la maladie (c’est le cas) qu’elle soit décelable à moindre coût (c’est le cas aussi) et que la maladie soit suffisamment fréquente pour qu’il y ait un intérêt en santé publique. C’est le cas aussi.
Après vous pouvez toujours discuter les traitements. Chirurgie ou pas, hormones ou pas, chimio ou pas.
C’est un autre débat mais il me semble que c’est le vrai problème.
Pas de savoir s’il faut savoir…
Si les hommes étaient tous parfaitement sincères, je doute qu’il y en ait beaucoup qui répondent « jamais » quand on pose la question du « pipi la nuit » après 60 ans.
Alors des symptômes si on en veut, on en trouve…
Maintenant il ne faut rien exagérer et on ne va pas envoyer tous les mecs de 50 ans chez l’urologue… Personnellement je n’ai jamais réussi à palper avec certitude une prostate au point de pouvoir dire: c’est bon il n’y a rien »
La campagne de Michel Cymès aura comme intérêt de faire parler de ce cancer de son dépistage possible (et non obligatoire, encore heureux) et s’il pouvait parler des traitements ce serait nickel…
Sans doute que ses exagérations sont une bonne méthode de communication auprès du grand public.
21 janvier, 2011 à 15 h 45 min
Mais enfin, il est pas question d’opinion personnelle, d’avis, ou d’impression au doigt mouillé, là…
On ne peut pas décider de nous-mêmes des choses en disant « Il existe une forme précoce facile à traiter et c’est un cancer fréquent, donc le dépistage est utile », ou « Un TR ça coûte rien alors pourquoi pas ».
Il y a des ÉTUDES qui comparent la mortalité des gens à qui on propose le dépistage et la mortalité des gens à qui on ne le propose pas. Elles ne trouvent pas de différence. C’est tristement tout.
C’est pas moi qui me suis réveillée un matin en me disant « Oh, tiens, vu que le cancer évolue lentement et que les chirurgies sont mutilantes, c’est probablement une mauvaise idée de dépister, allez hop, je vais dire à mes patients de pas le faire. »
Le sujet touche, on a tous une opinion sur ce dont on a *envie*, ce dont on a peur, ce qu’on voudrait ou pas, pour nous, pour nos proches.
Mais ça n’intervient pas dans le débat, ça n’a pas à y intervenir.
Ouais, moi aussi j’aurais envie de pouvoir dépister mes patients et les sauver de cancers. Moi non plus j’ai pas envie de leur découvrir des métas quand c’est trop tard. Moi non plus, j’ai même pas envie de mourir moi-même.
Mais mon métier, ce n’est pas de faire selon mes envies ou mes trouilles.
21 janvier, 2011 à 17 h 36 min
Ta dernière réponse est tellement vraie ! tellement juste
Dommage que la plupart d’entre nous ne prenne pas le temps, n’ait pas le temps,de lire les études. Du coup, oui,on fait trop selon non envies et surtout nos trouilles
21 janvier, 2011 à 17 h 47 min
Bonjour !
Ma p’tite Moman, 75 ans aux prunes, dépistage systématique du K sein, évidemment ils ont fini par lui trouver une tumeur < 1 cm, gradeI et la voilà dans tous ses états voulant se faire opérer dans la minute "tu comprends , j'ai pas envie que ça galope…" évidemment il s'est trouvé un gentil chirurgien (dans le privé) pour lui enlever et lui coller dans la foulée (mais + de 2 mois plus tard tout de même…) 20 séances de radiothérapie dans les locaux tout neufs, peintures pas encore sèches et le traitement qui coûte un max + un autre très cher aussi pas pris en charge par la sécu (donc sûrement indispensable…). Inutile de préciser qu'elle avait pris ces fameux THS qui rendaient la méno plus confortable. mauvais esprit , moi ???
Je la trouvais franchement plus en forme avant ces foutues séances mais ça la rassurait tellement …
21 janvier, 2011 à 20 h 22 min
Ok, c’est pas faux.
M’enfin si on ne peut plus donner son opinion personnelle…
Et du coup si on s’en tient strictement aux études, je répondrais à Naïve.
Il ne faut quand même pas confondre tous les dépistages.
Un cancer du sein ça s’opère.
Désolée que ta maman subisse ça.
Et les études américaines qui ont déclenché tant de polémiques sur le THS n’ont pas montré de différence significative de mortalité entre les 2 groupes (avec ou sans THS)…
Toutes les études sont discutables (la plupart).
Maintenant d’accord, j’irai voir les études dont tu parles et je ramènerai ma fraise après…
(Le THS je peux la ramener, c’était mon sujet de thèse… mais c’est hors sujet) ;-)
Parce que c’est quand même sympa de pouvoir discuter !!!
21 janvier, 2011 à 22 h 03 min
@DrLettie
Les études ont toutes montré une surmortalité par cancer de la prostate chez les dépistés !
Toutes, sauf une, celle réalisée par les urologues en Europe. http://www.atoute.org/n/article117.html
Le protocole est très flou et a changé au cours du temps. Mais surtout, même dans cette étude, il y a une surmortalité chez les dépistés entre 50 et 55 ans. C’est à dire qu’un gars qui commence le dépistage entre 50 et 55 ans a 50% de « chances » de plus de mourir d’un cancer de la prostate qu’un gars qui ne fait pas de dépistage… Au passage, on constate aussi que le cancer de la prostate chez l’homme jeune (hors dépistage) est un phénomène rarissime.
21 janvier, 2011 à 23 h 07 min
@Dominique Dupagne
Ai lu, ai compris…
Articles très intéressants. Site aussi (Atoute)
Aujourd’hui donc pas d’intérêt au dépistage de masse.
Pas de réduction de mortalité globale au terme des études réalisées.
Ce serait sympa de pouvoir confirmer tout ça à plus long terme mais ça ne se fera jamais…
Ainsi va la vie…
« Nous ne sommes savants que de la science actuelle »
Montaigne
(enfin je crois)
22 janvier, 2011 à 0 h 43 min
Si je peux ajouter ma petite contribution, je trouve le résumé des résultats de la méta analyse du BMJ rapportés dans le dernier N° d’Exercer (revue française de médecine générale pour les ceusses pas docteurs) simple et percutant :
« IL est donc assez simple de résumer les résultats en deux phrases :
.1/Le dépistage systématique augmente d’environ 50% le nombre de cancers détectés, sans réduire ni la mortalité globale ni la mortalité liée à ce cancer.
.2/il n’y a toujours pas de données concernant la qualité de vie des populations dépistées et non dépistées »
Or, comme il est dit un peu plus bas dans l’article, c’est cette qualité de vie qui est au cœur de la controverse et étonnamment aucun des derniers grands essais ne semblent l’avoir pris en compte. Les docteurs oublient un peu trop souvent de soigner des patients pour soigner des maladies…
Mais bon il y a 3 grands essais en cours qui pourront peut être nous éclairer… ou pas ;-)
(En dehors ce ces données très sérieuses je trouve l’affiche de la campagne pro dépistage d’un haut degrés de débilité, même en dépistant le 3ème degrés d’humour :j’aimerais bien savoir combien et à qui ils ont payé pour trouver le concept.)
22 janvier, 2011 à 0 h 48 min
@Nico : ayant le grand privilège de recevoir des externes dans mon cabinet j’ai pu discuter avec l’une d’entre eux de ce problème et d’après elle ce qu’on apprend sur les bancs de la fac c’est que le dépistage de ce cancer est controversé et que même il faudrait le dire dans un dossier d’ECN sous peine de perdre des points: comme quoi on ne vous apprends pas que des conneries ;-)
22 janvier, 2011 à 11 h 01 min
Sortons des études 2 secondes, si vous le voulez bien. celles-ci ne parlent que de populations, elles ne sont donc pas applicables en l’état à l’individu. Dans l’idéal, pour une personne donnée, l’intérêt du dépistage réside dans le fait que de celui-ci découle une attitude thérapeutique adaptée. Ces thérapeutiques doivent réduire le risque initial (en l’occurrence la mortalité par cancer de la prostate) de façon importante, mais sont également la source de nouveaux risques (de complications, cette fois). La fréquence de ces nouveaux risques est faible, mais le nombre de personnes atteintes de complications augmente avec le nombre de personne dépistées, forcément. La systématisation (entendre par là la généralisation) du dépistage engendre donc de nouveaux problèmes à prendre en compte, ce qui est en pratique rarement le cas.
Or, dans le cas présent, la diminution de la mortalité liée au dépistage n’a pas l’air nette, et est en tous les cas discutée.
De plus, les complications sont loin d’être anodines, et pas toutes curables facilement (que faire d’une impuissance sexuelle liée au traitement d’un patient à qui l’on rajoute potentiellement 10 ans d’espérance de vie, mais sans bander? il doit être content d’être en vie?). L’incidence (la fréquence) de ces complications est a priori connue, mais personne ne sait a priori combien de patients en seront victimes (tout dépend du nombre de patients traités, donc dépistés).
Et quid des complications rares, celles dont l’incidence est faible, que l’on voit apparaitre seulement dès qu’on dépasse seulement un seuil critique de patients dépistés? on se sait pas si elles sont graves, curables, acceptables. On sait juste qu’elles sont rares.
Un patient dépisté doit être au courant de tout cela. Quand il y met le doigt (dans le dépistage), il doit savoir entre autres qu’il y a des complications risquées, et qu’on gère (ou pas!) le risque.
Le dépistage SYSTEMATIQUE est décérébrant. Trop de patients vus engendre une dilution de l’information par lassitude du médecin. Il engendre une perte de chance du patient, car à force de voir de la normalité, on en vient à ne plus voir l’Anormalité. Il ne sert qu’à alimenter un système bien rôdé de (j’ose le dire: consommation?) soins. Consommons le dépistage. Ou alors résistons.
OUI au dépistage. NON au systématique.
Cancer de la prostate ou pas.
22 janvier, 2011 à 18 h 40 min
Pour une fois je ne suis pas d’accord avec Jaddo. Je ne te pensais le genre a apprécier les « études » qu’on réalise pour montrer ce que l’on veut montrer.
Et je te répondrais comme toi aux visiteurs médicaux :
Mon grand-père a été sauvé grâce au dépistage du cancer de la prostate.
22 janvier, 2011 à 19 h 19 min
Super d’accord.
Autant ne pas avoir d’étude pour montrer ce que l’on veut montrer, c’est imparable.
Pour ma part je sais que la fonction cardiaque est dépendante de la phase de la lune (pas vrai CDB ?), ça marche bien pour les marées, non ? Ben alors !
On na va quand même pas s’emmerder avec une étude.
A moins qu’on puisse faire des études et les soumettre à une lecture critique ?
Bon sang, mais oui bien sûr, c’est ça la solution.
Merci Sapho, on a bien avancé tous ensemble
22 janvier, 2011 à 20 h 10 min
@Sapho : Bien sûr Sapho qu’on est influencé par nos expériences de vie.
Mais vous vous rendez bien compte que quand je dis aux visiteurs médicaux « Mon grand père a été écrasé par un visiteur médical », c’est pas un vrai argument. C’est un truc pour couper la parole, pour couper l’herbe sous le pied, parce que que voulez-vous dire après ça…
C’est pas un argument recevable…
Bien sûr que je suis confrontée à des gens qui me disent « J’ai été sauvé par le dépistage ».
Parce que quand on a été dépisté puis traité et qu’on va bien, on pense qu’on a été sauvé par le dépistage. Soit parce qu’on a vraiment été sauvé, ça arrive.
Soit parce que si on avait pas été dépisté on irait aussi bien (ou mieux) mais on ne le sait pas. Ça arrive aussi ; juste, on a aucun moyen de le savoir.
Quand on fait une étude, c’est en général qu’on espère montrer que… Les études qui ne « montrent pas de différence », c’est souvent bien décevant pour les gens qui les font. Et puis ça s’analyse, une étude. Ça se critique, ça s’observe, on cherche les failles. Et quand les gens ont absolument voulu montrer que, et qu’ils ont fait le magicien avec une colombe qui sort d’un chapeau, on les voit souvent assez vite, les failles.
Personne ne peut venir me dire « Vous savez docteur, si vous m’aviez proposé le dépistage il y a 10 ans, au jour d’aujourd’hui je serais impuissant / incontinent / mort. Merci beaucoup de ne pas l’avoir fait », parce que personne n’a de boule de cristal.
En choisissant de ne pas dépister, on s’expose à vivre nos ratés et à les prendre en pleine figure, et de passer à côté de tous nos sauvés qui ne peuvent pas savoir qu’on les a sauvés.
C’est pas très gratifiant.
Mais avec les données actuelles de la science, on ne peut pas faire d’autre choix.
Là, je cite 2 études, mais il y en a eu des tas d’autres. Aucune n’a montré un bénéfice, alors que l’intérêt des chercheurs était d’en trouver un.
Ce n’est pas un parti-pris.
22 janvier, 2011 à 21 h 38 min
@ jaddo
Merci.
Le principe des essais cliniques randomisés est de montrer s’il existe une différence significative entre deux groupes à qui on propose deux traitements différents.
Si la différence n’est pas significative. C’est l’Etat de la Science à un moment t.
Après, chacun fait ce qu’il veut dans son coin, mais la science n’est pas de partir d’un cas particulier pour remonter au général.
Quand je lis un confrère, mais après tout il s’agit peut-être d’un « faux » confrère payé par Cymes, qui dit que le médecin généraliste doit se foutre de la santé publique et de ne penser qu’en termes de « son patient », il n’y a plus qu’à tirer l’échelle.
JC GRANGE
Médecin Généraliste
16, rue Blaise Pascal
78200 – Mantes-La-Jolie
blogger non anonyme
22 janvier, 2011 à 22 h 24 min
Canguilhem, l’un des rares médecins qui ait réfléchi sur la médecine écrit cependant qu’il n’existe pas de maladie, seulement des malades. A partir de là, peut-on raisonner en termes de résultats stats? Ou faut-il justement partir du cas individuel pour remonter ou pas (on s’en fout) au cas général? Le « cas général », c’est comme une case étriquée avec barreaux dans laquelle le patient particulier, qu’il le veuille ou non, que cela lui bénéficie ou non, doit entrer, puisque c’est le « cas général ». Le « cas général » est au fond une tautologie qui permet au médecin d’enfermer, au nom du scientisme, son patient particulier dans la geôle d’une généralité. Le « cas général » est-il au fond une si bonne idée?
23 janvier, 2011 à 0 h 47 min
Sybille a raison de citer Canghuilem. Je n’ai pas vu dans ses écrits de passage sur Knock pourtant antérieur (mais je n’ai pas tout lu). En terme de dépistage du cancer de la prostate, on n’a ni malade ni maladie. On cherche une maladie en devenir, ou un devenir de malade chez un homme bien portant. Cela devient alors sacrément compliqué et la statistique est nécessaire. Les dépistés qui croient avoir été sauvés d’un cancer ne sont, jusqu’à preuve du contraire, que des bien-portants transformés en malades par une aiguille et un microscope.
23 janvier, 2011 à 12 h 08 min
@sybille et dominique: merci.
@Doc du 16, Sappho, Doc T et Jaddo: mon propos n’est pas de critiquer la Science médicale. Je m’en sers tous les jours, c’est ma pricipale source de savoir. Je ne suis pas naturopathe, homéopathe, je ne fais pas guiliguili aux petits oiseaux. Je suis anesthésiste-réanimateur. pour les non initiés, c’est une spécialité ultra technique qui ne doit son existence et sa survie que grâce à ses études et ses fameux essais randomisés. Mais comme le dit si justement Doc du 16, la vérité qu’elle cherche à trouver n’est que transitoire, valable à un instant t, ce qui explique son évolution permanente pour accéder à la vérité absolue (si elle existe). Dans ma profession, cela me gêne peu. Je fais des actes n’ayant qu’une portée limitée dans le temps. J’endors, je réveille, c’est reparti. Ou alors je réanime, ça marche, ou pas. Je fonctionne avec l’état de la Science sans problème. Et si je n’est pas le temps de tout lire, je fais confiance à ceux qui ont lu pour moi.
Pour le dépistage, c’est différent. On observe un effet (bénéfique escompté) sur le temps. Or la vérité a peut-être évolué. Le salut ne viendra donc pas de la science, mais de la politique qu’on a décidé de mener (c’est un parti pris). Et qu’on ne se trompe pas à mon sujet: je suis de votre avis. La campagne de Cymes m’est insupportable car elle prône le systématique. On fera donc des erreurs systématiquement, et de bonne foi. Professionnellement, ça m’est déjà arrivé. J’ai délivré des tonnes de corticoïdes à des malades en choc septique alors qu’on sait maintenant que c’était probablement délétère pour certains. Combien j’en ai tué? je ne sais pas. Mais je ne me réfugie pas derrière le fait que j’ai fait ce que la Science me disais de faire à ce moment là. J’ai tué des gens de bonne foi, ce qui me parait plus grave, Jaddo, que de se dire qu’on a mal agi pour un patient et que cela lui a peut-être coûté…
Mais Cymes n’est qu’un chirurgien. il a un parti pris, qui plus est écouté. Je ne le défends pas, il se trompe de colère, c’est tout. Mais ça n’est que mon avis, il a le droit de s’exprimer. Et croyez bien qu’apparaitre comme un défenseur de chirurgien, pour un anesthésiste, cela a quelque chose d’inconfortable….
23 janvier, 2011 à 13 h 29 min
@JohnSnow « Et croyez bien qu’apparaitre comme un défenseur de chirurgien, pour un anesthésiste, cela a quelque chose d’inconfortable…. » Ahahahaaaahhh
23 janvier, 2011 à 14 h 33 min
@Rrr : De la même façon, mon grand-père à moi n’a été sauvé par personne, Jaddo. Cette réplique n’était là que pour montrer le coté subjectif de la question, en dehors des « études » qui objectivent la maladie (et oublient les malades ?)… le côté peut-être idéaliste d’une trop jeune étudiante en médecine qui ne veut pas encore penser que dans notre métier aussi -surtout !- ça nous arrive d’être impuissant.
@Tous les autres : merci pour le débat. JaddoRrr…
23 janvier, 2011 à 15 h 08 min
Pfff ! bandes de trous du cul ( excusez moi, ça s’imposait… ) ça fait belle lurette que les cardiologue n’attendent plus les symptômes pour obliger leurs patients à se soigner…
nous, on a inventé un concept au poil dans les années 90, l’ischémie myocardique silencieuse; ouais ! SILENCIEUSE l’ischémie…
genre » tout bien portant est un malade qui s’ignore »
on la traquait partout : sur les ECG , sur les holters ECG, sur les épreuves d’effort systématiques dès qu’on avait un quadragénaire qui avouait avoir fumé une clope en cachette derrière l’église, avait un poil de méchant cholestérol ; ça nous a donné de belles coronarographies à la pelle à faire faire à nos jeunes coronarographistes qui sortaient tout frais de l’école et après on a mis de beaux ressorts à des pas chanceux qui avaient une petite sténosette de – allez soyons pas vache – 50-60% !
après ça, une resténose ( 30 % des cas ) vous transformait un asymptômatique pépére en symptômatique complexe à prendre réellement en charge.
la SCIENCE a inventé par la suites les ressorts actifs qui ont fait reculer les resténoses mais ont inventé une nouvelle pathologie : la thrombose de stent ( en général mortelle ou à peu près ) necessitant pour être prévenue l’utilisation d’ antiaggrégants plaquettaires de plus en plus puissants( de nouveaux arrivent encore plus antiaggrégants ) dont les effets nocifs sont loin d’être nuls .
et puis , de temps en temps on voit ressortir des métas analyses qui montrent que le traitement médical bien conduit dans l’angor STABLE ( je parle même pas des asymptômatiques ) fait aussi bien que les tentatives de revascularisation angioplastiques les plus acrobatiques .
bref ! maintenant quand je vois un quadragénaire asymptômatique qui vient pour un » check-up » systématique j’appelle de suite mon avocat avant d’appuyer sur le bouton ON de mon ECG.
23 janvier, 2011 à 15 h 47 min
@ CdB: je suis pas toubib, j’ai pas tout compris, mais ça fait peur… :o/
23 janvier, 2011 à 16 h 26 min
Et la troponine post-opératoire? pour repérer l’ischémie silencieuse qu’on aurait pas repérée en per opératoire alors qu’on avait les yeux rivés sur le scope? mais c’est vrai qu’un anesthésiste est un mec a moitié endormi surveillant un mec à moitié réveillé…
@Viobi: quand on comprends, c’est pire… mais c’est vrai que les cardiologues ont souvent une longueur d’avance.
24 janvier, 2011 à 12 h 44 min
Ben moi j’avoue, j’aimais bien Michel Cymes, chiotte alors. Ce serait un vendu lui aussi ? Bien contente de ne pas avoir de prostate. Je me contenterai de m’inquiéter de la pertinence du dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus.
24 janvier, 2011 à 23 h 42 min
Je pense que le dépistage du cancer de l’uterus me paraît peu discutable…
25 janvier, 2011 à 0 h 38 min
Salut, et au passage merci Jaddo pour l’ensemble de ton blog, que je suis avec plaisir depuis mon externat :-)
Juste pour dire que j’ai utilisé ton article comme base pour lancer une discussion entre étudiants en médecine sur le sujet (diantre, et les droits d’auteurs alors :-p) :
http://www.e-carabin.net/showthread.php?t=98043
Toujours est-il que j’ai trouvé les réactions intéressantes, et notamment en 2ème page, ou ce cher Michel Cymès nous donne une réponse. Elle même très bien critiquée par la suite ! A lire ++.
Voila, continue comme ça chère Rrr, et vivement l’heureux évènement, j’espère que la gestation se passe sans trop de symptômes perturbants ;-)
25 janvier, 2011 à 0 h 53 min
Bonjour et merci,
J’ai vu la discussion, la réponse de M. Cymes m’a mise tellement hors de moi que je préfère me laisser le temps de la digestion avant de répondre.
J’espère que j’aurai le courage de le faire, tant de mauvaise foi donne quand même envie de baisser les bras. Je remercie d’ailleurs très largement Asclepieia pour sa réponse.
27 janvier, 2011 à 21 h 53 min
Déjà que je ne pouvais pas me le piffrer en l’entendant, mais alors là, lire sa prose à tête reposée !
Ce qui m’horripile vraiment, c’est qu’il est quasi en situation de monopole sur le service public. Du coup, c’est presque parole d’évangile.
Je suis au passage très étonnée que des médecins aient pu l’aprécier.
http://melilotus.over-blog.fr/article-halte-au-gore-49419246.html
27 janvier, 2011 à 23 h 55 min
Bon, comparer House et Cymes, je suis désolé, c’est comparer Joséphine Ange Gardien avec Liv Ulman dans Bergman.
Non mais !
28 janvier, 2011 à 1 h 48 min
Pour alimenter le débat, je vous livre la position de l’Association Française d’Urologie concernant le dépistage du cancer de la prostate. Le texte est issu des recommandations 2010 en onco-urologie publiées en décembre 2010 :
« Alors que le dépistage organisé est en cours d’évaluation, une détection précoce du cancer de la prostate peut être proposé à titre individuel après information objective, pour ne pas méconnaître et laisser évoluer un éventuel cancer agressif de la prostate.
La détection précoce du cancer de la prostate repose actuellement sur un toucher rectal et un dosage du PSA total dont le rythme de réalisation reste à préciser. Selon l’ERSPC, le bénéfice en termes de survie spécifique est démontré chez les hommes de 55 à 69 ans, avec un dosage de PSA tous les 4 ans, au prix d’un risque de surtraitement de cancer peu évolutifs. L’étude PLCO ne montre pas de différence mais avec seulement 7 ans de recul. Le dépistage pourrait être recommandé à partir de 45 ans chez les hommes à haut risque de développer un cancer de la prostate : origine afro-antillaise ou antécédent familial (au moins deux cas collatéraux ou de survenue avant 55 ans). Le dépistage n’est pas recommandé chez les hommes dont l’espérance de vie est estimée inférieure à 10 ans en raison d’un âge avancé ou de co-morbités sévères. »
Quelques remarques concernant les commentaires :
– Concernant la surveillance dite active du cancer de prostate, c’est une méthode qui est en cours d’évaluation dans plusieurs études. Cela concerne des cancers de prostate à faible risque de progression avec des critères précis de sortie de surveillance et d’indication à traitement. Et le critère de sortie le plus fréquent c’est la volonté du patient : il n’est en effet pas facile de vivre avec un cancer et dire « on ne fait rien ». Aujourd’hui il n’existe aucun élément pour dire avec certitude qu’un cancer de prostate va progresser ou non.
– Quand on parle de dépistage on ne parle pas du toucher rectal ou du dosage du PSA mais bien de l’association toucher rectal et dosage du PSA ; l’un ne va pas sans l’autre
– Je suis par ailleurs stupéfait par le commentaire de Borée qui nous dit : « Plus ça va, plus j’ai de la facilité à expliquer mes propositions de non dosage des PSA et plus j’ai le sentiment que les patients peuvent parfaitement l’accepter. Il faut un peu de temps, c’est tout. » Ce n’est pas au médecin de décider du dosage ou du non dosage du PSA, mais c’est en accord avec le patient que le choix doit être fait.
– J’ai également l’impression que depuis l’affaire du Médiator, la revue Prescrire est devenue la revue de référence pour le monde médical français….
Il est de plus facile de critiquer le dépistage, mais quand on se retrouve quasi quotidiennement devant un patient chez qui on détecte un cancer de prostate à un stade suffisamment localisé pour espérer le guérir, le bénéfice du dépistage apparait rétrospectivement plus qu’évident.
28 janvier, 2011 à 3 h 01 min
– Borée n’a pas dit que le patient ne décidait pas. Il a dit qu’il expliquait les incertitudes actuelles autour du dépistage, et ses réticences à le proposer, et que les patients les comprenaient bien.
– quand on se retrouve quasi quotidiennement devant un patient chez qui on détecte un cancer de prostate à un stade suffisamment localisé pour espérer le guérir, le bénéfice du dépistage apparait rétrospectivement plus qu’évident
Mais qu’est ce que c’est que cet argument ? oO
Pardon, mais c’est du niveau de « Michel Denisot s’il a un cancer il veut le savoir »…
Bien sûr que quand on est urologue (par exemple), et qu’on a un biais de recrutement qui nous plonge dans les affres du cancer, on a « envie » de dépister.
Je pourrais répondre « Il est facile de dépister, mais quand on se retrouve quasi quotidiennement devant des patients mutilés par des chirurgies invasives, qui souffrent au quotidien alors qu’ils ne se plaignaient de rien avant et que rien ne permet d’affirmer que leur cancer aurait fait parler de lui, les méfaits du dépistages apparaissent plus qu’évidents ».
Ce serait du même niveau.
Pour les recommandations que vous citez, ça ne bouleverse pas ce qui a été dit avant…
« Selon l’ERSPC, le bénéfice en termes de survie spécifique est démontré chez les hommes de 55 à 69 ans, avec un dosage de PSA tous les 4 ans, au prix d’un risque de surtraitement de cancer peu évolutifs » > le bénéfice de survie *spécifique* = pas de bénéfice en survie globale.
Ils concluent à « On pourrait proposer un dépistage individuel à tous les patients de 55 à 69 ans », ce que j’ai personnellement bien du mal à différencier de « dépistage de masse ». Un dépistage individuel à tout le monde, c’est quand même franchement glissant.
D’autres, à partir des mêmes pré-requis, préfèrent conclure qu’il vaut sans doute mieux ne pas dépister.
Je suis de ceux-là, parce que la mortalité globale me paraît un critère plus pertinent que la mortalité « par cancer de la prostate », et que je déteste peut-être encore davantage l’idée de mutiler des patients qui vont bien que celle de ne pas sauver des patients qui vont mal.
Nous en arrivons à la même conclusion : une fois les cartes en mains, c’est au patient de choisir.
– J’ai également l’impression que depuis l’affaire du Médiator, la revue Prescrire est devenue la revue de référence pour le monde médical français…. Elle l’était déjà avant, depuis bien longtemps, pour beaucoup de médecins. Certains la découvrent seulement maintenant.
Je ne vois pas bien d’ailleurs comment la seule revue indépendante de l’industrie pharmaceutique pourrait ne pas être la référence.
Aujourd’hui il n’existe aucun élément pour dire avec certitude qu’un cancer de prostate va progresser ou non.
Tout est dit. C’est bien pour ça que l’argument de M.Cymes « Y a qu’à dépister et surveiller et ne traiter que quand il faut » ne tient pas.
Le jour où il en sera autrement, tout sera à revoir, et il y aura peut-être alors un bénéfice tangible à dépister.
28 janvier, 2011 à 8 h 38 min
@Rrr
De l’art de la rhétorique, par Jaddo, médecin à couettes maturissime
28 janvier, 2011 à 9 h 13 min
« L’EBM postule que les décisions médicales sont basées sur un triptyque associant les données actuelles de la recherche clinique, l’expérience du médecin dans la situation clinique qu’il rencontre et les préférences du patient objectivement informé. » (Sackett DL & al. Evidence based medicine : what it is and what it isn’t. BMJ 1996; 312:7172.).
Ce qui coince ici c’est comment le médecin va intégrer son expérience clinique de la situation donnée. C’est peut-être là que réside l’incompréhension de nos confrères uro : l’urologue qui en effet par effet grossissant de son activité voit parmi les patients qui lui arrivent en 2eme voir 3eme recours beaucoup de cancer et beaucoup de cancer qui finissent mal. Le MG en premier recours voit surtout peu de cancer et surtout des non cancer dont les complications post « traitement ocazou » pourrissent sa vie quotidienne.
Du coup pour arriver à s’entendre mieux vaut donc éviter de trop prendre en compte cette expérience là et se retourner sur le 2eme pied du triptyque EBM : les données actuelles de la science (dont Prescrire est depuis des années en France une des rares ( la seule ?) sources complètement indépendantes désolée pour ceux qui font mine de le découvrir à cause du benfluorex) : celles-ci, pour le moment en tout cas, ne sont pas en faveur d’un dépistage systématique. Reste à prendre en compte les préférences du patient qu’on aura informé des données de la science (si possible pas trop partialement ;-) genre « bon ok y diz les etudes disent que blabla mais vous savez le cancer on en meurt » ou encore « et si c’était votre fils ou votre père hein ?? »……) et là si lui il veut être dépisté il en a le droit. Ça en fera encore trop de dépistés pour rien mais moins que si on passe par TR et PSA tout les quinqua de France et de Navarre…
28 janvier, 2011 à 16 h 24 min
tout ça c’est bien joli, mais jaddo n’argumente pas toujours et certaines de ces affirmations ne sont pas vérifiables, aussi dans un soucis de précision, d’exactitude et de véracité, je voudrai qu’elle développe plus en profondeur ( si j’ose dire) et preuve a l’appui cette phrase: »J’ai bien des nichons, mais ils sont plutôt quelconques, plutôt méconnus et très anonymes » soit des témoignages,soit des photos, voir un référendum. Bien sur cela uniquement pour la clarté du débat.
28 janvier, 2011 à 18 h 34 min
« Je déteste peut-être encore davantage l’idée de mutiler des patients qui vont bien que celle de ne pas sauver des patients qui vont mal. »
Dans un autre registre, mais dans le même esprit, un certain Hugo disait: « Mieux vaut un coupable en liberté qu’un innocent en prison ».
Équipe 1, Jaddo et Totor, équipe 2, Michou et Nico…
29 janvier, 2011 à 21 h 27 min
@ Moi Dit :Quelques remarques concernant les commentaires :
– Concernant la surveillance dite active du cancer de prostate, c’est une méthode qui est en cours d’évaluation dans plusieurs études. Cela concerne des cancers de prostate à faible risque de progression avec des critères précis de sortie de surveillance et d’indication à traitement. Et le critère de sortie le plus fréquent c’est la volonté du patient : il n’est en effet pas facile de vivre avec un cancer et dire « on ne fait rien ».
Sans dépistage hors symptômes, le patient ne « vit pas avec un cancer », puisqu’il n’en est pas informé.
Avec dépistage, il ne semble pas inconcevable, dans l’état de la science, de ne rien faire.
Il me semble aussi que le patient, informé réellement des conséquences des interventions,
en serait facile à convaincre.
Mais le médecin ?
En bref, n’est pas plutôt votre volonté d’agir pour agir (s’affirmer, exister, etc.) qui pose problème ?
30 janvier, 2011 à 13 h 29 min
Je reviens, c’est de plus en plus chiant ici : je repars.
Me marre plus sur doctissimo/sexualité des ados ou marie-claire/échange de recettes de cuisine : plus de second degré et d’humilité qu’ici…
Bon tournage en rond les pisse-froid.
30 janvier, 2011 à 22 h 28 min
Bonjour Radéchan,
Et ne rate pas France-Dimanche de cette semaine, entre deux sondages sur la sodomie avec ou sans gel parfumé et les cris du coeur d’une adolescente « Mon vagin est trop large ».
30 janvier, 2011 à 23 h 31 min
Ha je suis bien de ton avis, hein, c’est trop sérieux et aseptisé ce blog, d’ailleurs c’est bien simple, on se croirait sur un site de koachingue de santé, avec des bons conseils, faut manger des fibres, la médecine EBM c’est bon pour la santé, les méchants labos sépabon, la grippe porcine toussa et le cri du prépuce innocent au fond des bois pour être complet dans la bien pensance du gentil généraliste qui garde ses patients une heure, qui fait de la TCC, et qui prend un poste salarié à mi temps à la PMI pour payer les charges du cabinet pasque pas un sou ne rentre, mais c’est pas grave, à 30 ans a’vit encore comme à 15 avec WOW. La Couettasse avait plus de degré à son arc avant mais tout de même ! Quelle dégringolade dans le sirupeux, le lieu commun, le bon sentiment, j’en ai une indigestion tiens… J’aime mieux le Bézolles, a plus de Céline, plus de sueur, plus d’odeur, plus de goût !
A te lire mon DoDu, et mes patients t’ont lu d’ailleurs, ton argumentaire a fleuri le dos de ma porte de salle d’attente un bon moment cette hiver, au cœur de la Pan-dé-mi-eu !
30 janvier, 2011 à 23 h 39 min
Une hiver, un nété. Et oué, je suis libre ! LIBRE !
30 janvier, 2011 à 23 h 51 min
D’accord sur le fond, j’ai râlé aussi il y a peu. Ceci dit, les commentaires d’un blog sont ce qu’on en fait, nous. Si l’asepsie vous emmerde ; allez-y, déviez – autrement qu’en dénonçant l’asepsie, c’est un peu court. Au fait, elle est fondée sur quoi,
votre colère ?
La mienne, en tant que malade, c’est justement de devoir toujours lisser mes propos pour ne pas déranger les bien-portants.
31 janvier, 2011 à 0 h 25 min
Ha je ne suis pas en colère, je n’ai plus de vanité, plus de rebllion, je ne cherche plus la vérité, pas de message, pas de plainte même, j’ai ce que je mérite, comme la majorité d’entre nous d’ailleurs, je suis un médiocre parmi les médiocres : j’ai capitulé, je suis échoué..Pas de colère non. Alors fouttu pour fouttu, autant en rire : de l’ironie, du second degré, et plaisanter des choses sérieuses ! de l’absurde, de l’humour noir ! Trop de lapins, trop de guimauve ici !
Pour revenir à la médecine :
J’ai l’impression que le fond s’est délité, et que seule la forme compte à présent, et la pensée unique gentille « faut toujours espérer »
-Avec les médicaments, où le plus récent et le plus cher est toujours mieux (ha ton médecin y te donne ça, moi mon médicament y coûte 80 e le mois !)que le plus efficace/ancien/pas cher (sartans vs HCT), où faire est toujours mieux que pas faire ou réfléchir quoi faire, où l’infiltration du genou en 2 minutes rapporte plus que de discuter une heure avec une femme qui se sépare, etc.
-Avec le dépistage pisque on parle de ça, ousque dépister est mieux que réfléchir quoi ou pourquoi dépister : le patient éclairé qui ne veut pas de PSA, puis qui en aura un au premier urologue consulté, et donc des reproches ensuite (aura changé d’avis d’un coup, magie ! ou un courrier acidulé de son fils au mieux, au pire…)
-Avec la sécu, qui me veut faire des Hb A1c tous les 3 mois à des patients de 50 ans qui ont 6.1 %, qui me veut faire vacciner avec un vaccin qui ne marche pas beaucoup mais faut pas dire, tous ensemble debout contre lé-ne-mi, en un seul rang !
-Avec le médecin conseil et son argumentaire de prise en charge de la dépression, rédigé par un patron qui n’a jamais soigné une dépression, et commenté par un médecin conseil qui n’a jamais pratiqué !
-Avec des patients qui dans l’ensemble ne comprennent rien à rien, ne suivent pas les traitements (ha le renouvellement de 3 mois qui vient tous les 4 mois…), font toujours le mauvais choix pour eux (ha je veux pas arrêter hein, j’ai déjà essayé j’ai pris 8 kilos ! Ha ben j’ai arrêté le cachet de la tension, vu que j’avais des tremblements. Ha ouais je les ai toujours depuis. Ha ouais je les avais avant de commencer le traitement. Mais quand même, c’est logique, c’est le cachet.) ou qui veulent toujours espérer que la Camarde fera une exception pour eux…Ha ces vieux que les familles poussent à la chimio et qui décèdent cachectiques au bout de 2 mois, quand la maladie les aurait fait duré 1 an…Au début oui, j’étais con, je donnais mon avis, on me l’a assez reproché (ben ça s’est bien passé sa carotide débouchée, l’est pas mourru, z’aviez conseillé de pas l’opérer, qu’il était trop vieux à 90 ans, z’aviez tord ! Ha j’ai bien fait de suivre le conseil de ma gare-malade, au centre anti-douleurs ils ont remplacé votre vieux Rivotril par du Lyrica, ben l’a pas supporté mais au moins on aura essayé hein !) et tant d’autres…
Je suis plein de 7h30 à 20 h, au mieux. Je fais de la médecine symptomatique, et mes patients m’adorent. je joue le rôle du toubib sympa, je donne des médicaments pour « pas aller à la pharmacie de garde ». Tiens, de garde ce week-end, rien que sur dimanche apm, deux familles qui m’ont trouvé tellement bath qu’elles me veulent comme médecin traitant, qu’il fallait donner toussuite le papier bleu !
Je suis une merde qui fait un travail de merde, et qui est très apprécié.
M’en fous, j’ai la lecture, la nuit passée « la première épouse », j’ai découvert, pas de honte moi, un écrivain de plus à lire ! Et cette nuit un petit Giono jamais lu encore, pas bien gros, encore un écho de son « Pan » j’imagine ! Je m’en fais une joie d’avance, il m’attend, il m’appelle, j’y vais !
Bonne continuation dans ce système de fous qu’est devenue la médecine…
31 janvier, 2011 à 9 h 29 min
il te reste la corde…
31 janvier, 2011 à 10 h 38 min
surmenage, surmenage, ceci dit je fais 90 % de symptomatique et mes clients sont satisfaits, j’ai pas beaucoup de morts, faut pas que ça coute trop cher non plus ( pour les petits vieux que la famille pousse a faire la chimio c’est peut etre justement pour gagner du temps ) enfin moi je suis vétérinaire , c’est pas non plus tout a fait la meme chose.
31 janvier, 2011 à 13 h 16 min
vous etes dure avec radechan car il decris de façon peut être rude une situation bien réelle que j’ai connue
Quant Mr Hyde prend le dessus sur le Dr jekyll, il faut passer à un autre
mode d’exercice, la médecine est un merveilleux métier, pas le libéral qui oblige à toutes les compromissions, j’en avais assez d’avoir des crampes à force de sourire.
31 janvier, 2011 à 13 h 18 min
…ou le fusil.
( NB: moins propre et à éviter chez les maladroits )
31 janvier, 2011 à 16 h 27 min
http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/cancerologie-urologie-nephrologie-andrologie/un-chien-flaire-les-cancers-prostatiques
mmmmh…. je me retiens de faire des blagues de mauvais goût ou bien ?…
31 janvier, 2011 à 18 h 53 min
Monsieur Radéchan, le délitement du fond, le triomphe (apparent du moins) de la pensée unique ; beaucoup
les vivent dans plein de métiers. Ca ne console pas mais aide au moins sur un point : on ne s’est pas forcément trompé de voie. Qu’il ne reste plus qu’à en rire, OK. Pas à en ricaner et glisser vers cette espèce de cynisme lugubre malaxé de relativisme (tout se vaut et inversement, mon bon monsieur) très porté de nos jours et, je trouve, particulièrement stérile. Le rire, le second degré ou l’auto dérision, ce sont des éclats de vie, dans la vie, créatifs et inventifs, comme là http://www.ventscontraires.net/ , par exemple. Mais bon, si vous lisez Giono, il vous dira tout ça mieux que moi.
Reste que le fonctionnement des blogs ou des forums semble effectivement soumis à une étrange loi qui, d’un lieu d’échange libre, drôle et intelligent, fait (usure ? notoriété ?), au bout d’un moment, un ventre mou sans grand intérêt. Tocqueville avait souligné très tôt ce « risque démocratique » : la puissance du nombre implique consensus et, pour résumer, médiocrité. Y’a plus qu’à lire De la démocratie en Amérique, ça défoule…
31 janvier, 2011 à 18 h 56 min
il serait plus judicieux de dresser les urologues à renifler directement les urines de leurs patients, ça gagnerait du temps.
Hé ouais Radech’! bientôt le triste quotidien du médecin sera de renifler le chien qui a reniflé la chienne qui a reniflé le trou de balle de son patient : ça va pas nous arranger les vocations et les statistiques des suicides ça…
31 janvier, 2011 à 20 h 37 min
@ Dr jy crois plus: pleinement d’accord sur ton analyse et pour ma part j’y travaille …. à quitter le libéral… de toute façon les patients n’ont plus besoin de nous!
Reste à s’entendre, non pas sur le mode d’exercice, mais sur le (nouveau) métier à faire…
Lequel as-tu choisi?
31 janvier, 2011 à 20 h 53 min
pour haribo
le retour dans un hôpital périphérique de grande taille, ou tu n’es pas de garde tous les 3 jours mais 1 fois tous les 15 jours, le travail ne manque pas, mais tu te préserve de cette aliénation d’un acte de base rémunéré des clopinettes qui fait que l’abattage devient ton quotidien.
Attention il faut choisir son hopital sinon cela peut devenir comme la ville.
pour faire court ca dépend quasi uniquement de la vision du chef de service.
de plus a lire (je suis tombé par hasard sur ce blog) les collègues, ils ne me semblent pas beaucoup plus épanouis que je ne l’étais.
31 janvier, 2011 à 23 h 03 min
Y’aurait comme un petit coup de mou général ici, ou bien? Ptêt qu’un petit doigt du m’sieur Cymes vous ferait du bien à tous, finalement…
1 février, 2011 à 14 h 54 min
Les Renégats sont de retour
Léonie, une petite sottise à ajouter ?
Petit + à John Snow et à Sybille
1 février, 2011 à 20 h 13 min
@Médecine Men
Moi, des sottises !!!!. J’ai du en dire un sacré paquet pour que tu te souviennes encore de moi. Ravie de ton retour ;).
En ce qui concerne le dépistage du cancer de la prostate, avant que Jaddo n’écrive ce post je suis tombée sur une photo d’un groupe de toubibs en caleçons (je ne me souviens plus s’il y avait des slips tiens ) , le pantalon descendu au bas des chevilles (s’ils devaient courir, je me demande……….). J’ai maté, les gars de la tête aux pieds en attente de se faire ……examiner, celui du milieu avait ses grandes chaussettes de foot, était ce fait exprès ? (mon regard s’est focalisé sur lui bizarrement), franchement c’était comique .. :) . Maintenant qu’on a bien dévoilés les femmes dans toutes sortes de pubs, les hommes ne sont plus en reste, mais il y a encore du chemin à faire, sont pas encore prêts d’aller plus loin les petits loups, pour l’instant….!!! Non parce que pour le cancer du sein je suis sûre qu’on nous aurait tout aussi bien présenter un groupe de femmes médecins seins à l’air, histoire de dédramatiser comme dirais MC, quand à l’utérus et le colon il faudrait beaucoup d’imagination je suppose, mais bon, impossible n’est pas français !!
1 février, 2011 à 21 h 26 min
coucou,
en lien le communiqué du tout nouveau Collège de Médecine Générale, qui va bien dans le sens de ton billet Jaddo.
http://www.atoute.org/n/article185.html
1 février, 2011 à 22 h 39 min
Léonie, il n’est pas de retour, il veille, muet, du haut de sa vigie, comme un père Fouras… Et balance des clés à l’eau pour qu’un crétin boive la tasse.
Au fait, MM, puisque tu nous écoutes, merci pour mon voeu.
Et puis tiens, je suis d’humeur généreuse, aujourd’hui, alors payez vous en une bonne tranche, c’est moi qui régale!
http://web.reseau-chu.org/articleview.do?id=2707&mode=2&titre=cancer-colorectal-on-pourrait-eviter-5-000-morts-chaque-annee
1 février, 2011 à 23 h 12 min
ça marche ?
1 février, 2011 à 23 h 12 min
@John Snow
Merci pour la tranche :)
1 février, 2011 à 23 h 13 min
@Cardio de Brousse
Quelle synchronisation, pas de gagnants ni perdant :)
1 février, 2011 à 23 h 15 min
putain… ça marche pas !
1 février, 2011 à 23 h 23 min
Qu’est ce qui marche?
1 février, 2011 à 23 h 23 min
un peu de controverse ?
» http://www.luc perino.com/blogs/hemoccult.php »
j’ai retenue ça en raison des références au théorème de Bayes, si cher aux cardiologues de ma génération qui n’avions que lui et nos pauvres épreuves d’effort et ses subtilités pour dépister nos coronariens ( Ha ! la subtité des test abrupts, après une clope, le ventilateur dans la gueule, le test à la TNT…)
Nostalgie , quand tu nous tiens…
sinon je confirme : MM est un enfoiré.
1 février, 2011 à 23 h 24 min
heu!! qui marche pas?
1 février, 2011 à 23 h 28 min
ouiiiiiiiiiiii :
ça marchait pas parce que »luc » et »perino » sont attachés sans espace , mais que ça voulait pas passer !!!!
( supprimez l’espace et vous irez au site )
sinon je confirme toujours pour MM…
1 février, 2011 à 23 h 53 min
http://www.lucperino.com/blogs/hemoccult.php
Le cardiologue explique toujours aussi bien qu’il manipule.
Sinon, le gars a l’air intéressant. Et il connait Milgram, en plus. J’ épluche le blog, donc.
1 février, 2011 à 23 h 54 min
@Cardio de Brousse
Merci, ça y est ça marche, sinon pour MM, t’es un peu vache non? ;)
2 février, 2011 à 1 h 05 min
Medicine Men, a écrit: « Léonie, une petite sottise à ajouter ? »
Si délicieusement juste…
2 février, 2011 à 9 h 45 min
oui, mais Léonie, c’est comme ça qu’on l’aime !
2 février, 2011 à 16 h 45 min
http://www.rue89.com/2011/02/02/ces-medecins-journalistes-clients-des-laboratoires-188616
Pour le clin d’oeil !
2 février, 2011 à 16 h 57 min
@ Koa
Sur ce lien, je viens de reconnaître la photo dont je parles plus haut. Ils sont mignons les uro. hein!!!
3 février, 2011 à 1 h 06 min
Merci pour le filon, Cardio de Brousse, mais y’a pas de controverse, l’hemoccult, c’est de la merde… Par contre, v’là un autre lien de la même veine, intéressant aussi… Et qui peut également apporter de l’eau à ton moulin!
http://www.lucperino.com/blogs/pathognomonique.php
3 février, 2011 à 9 h 08 min
@dr j y crois plus: On voit effectivement arriver dans les services spécialisés d’hôpitaux périphériques des médecins généralistes. Excellent idée pour le patient à mon avis. Reste à connaitre la réalité de la fiche de poste et de son « autorité » face à des « organologues » encore pétris dans leurs certitudes. Imaginez la délicate position d’un MG converti à l’EBM dans un service d’uro…
Mais à n’en pas douter il s’agit certainement d’une révolution culturelle qui pourrait transformer à terme la deshumanité de l’hôpital et son fonctionnement. Le MG futur chef de pôle? Rendez-vous dans 20 ans … pour mon fils, trop tard pour moi.
@John Snow
Luc Perino reprend un thème débattu sur ce forum il y a quelques temps avec cardiodebrousse: http://www.jaddo.fr/2010/10/26/le-fax-est-casse-bisous/#comments.
22 février, 2011 à 15 h 18 min
A quand le prochain post Jaddo?
La prostate ça a bien fait parler et débattre mais depuis le 18 janvier…
J’aimerais bien autre chose!!
24 février, 2011 à 18 h 08 min
J’osais pô le dire… enfin, si, là j’étais sur le point d’oser! :p
25 février, 2011 à 18 h 46 min
« Mais à n’en pas douter il s’agit certainement d’une révolution culturelle qui pourrait transformer à terme la deshumanité de l’hôpital et son fonctionnement. »
Je suis généraliste (remplaçant) et grand défenseur de la médecine générale comme spécialité, mais enfin tout ça me semble un peu utopique.
Aucun d’entre vous n’a jamais rencontré de généralisté manquant d’humanité? Z’en avez de la chance!
27 février, 2011 à 9 h 25 min
Michel ? T’es où, Michel ?
Miiiicheeeeel ?
(Ben oui, votre bazar du trou du cul me remémore : faut que je lui parle…)
(…voui, paske il a perdu son chat)
Ah, pfff, chûbête : il peut pas répondre, je suis assis dessus.
Et tiens, à propos de chat et de délicatesse : est-ce que les dames donnent un nom à leur sexe, comme font certains hommes ? Je crois que j’en avais donné un au mien mais il me crachait dessus chaque fois, alors j’ai cessé de l’appeler, et depuis j’ai oublié. A la place, je parle à mon trou du cul, au besoin il transmet le message.
Michel, t’écoutes ?
– soupir –
En fait, je crois que je vais arrêter ça aussi : discuter avec un trou du cul, c’est trop un dialogue de sourd. Déjà comme ça, en intime. Alors imaginez si en plus, c’était pas le mien.
Au fond (apf !) je crois que l’explication à cette affaire est toute simple : à un grand trou du cul, il faut un grand journal. C’est une question d’hygiène basique, je crois.
Et puis il a raison, Michel, quand un grand trou du cul aime bien se regarder, c’est plus facile d’allumer la télé que d’améliorer sa souplesse. Je sais, j’ai essayé. J’ai seulement réussi à casser une chaise. Si j’étais une vedette, ce serait plus simple.
Michel ?
Miiicheeeel ?
3 mars, 2011 à 23 h 27 min
Rien à voir, je te suis sur twitter mais comme je suis (un peu) cloche j’arrive pas trop à m’en servir donc je poste ici. J’espère que ça va après le coup de la caisse, au moins le diag était vite vu sur ce coup non?
4 mars, 2011 à 2 h 31 min
Merci de votre message.
Ça va ça va.
Voyons les choses du bon côté : ça me donnera peut-être un joli sujet pour un prochain post.
Un grand merci pour votre soutien.
La caisse ! #PPCS
Hey merde… #Diag
7 mars, 2011 à 23 h 08 min
Courageux …
C. Coste
10 mars, 2011 à 21 h 07 min
Hé, t’as vu? Môsieur le Dr Dupagne est l’objet d’un article dans le Nouvel Obs. Si c’est pas la gloire ça? (????)
C’est parce que je lis ton blog que je connais Atoute. Sa gloire, c’est un peu toi.
:-)
21 mars, 2011 à 10 h 42 min
Chère Jaddo,
le doigt bien placé permet en plus d’accélérer un coming out, de dépister aussi un cancer du bas rectum.. pourquoi s’en priver !
Bises
31 mars, 2011 à 19 h 06 min
Si ça peut vous rassurer, les D1 de la fac de Lille apprennent en cours d’oncolgie que le dépistage est tout pourri et qu’il n’y a bien que les urologues pour le recommander :)
1 juillet, 2011 à 16 h 57 min
pour info ( mais vous le saviez dèjà )
COMMUNIQUE DE PRESSE
COLLEGE NATIONAL DES GENERALISTES ENSEIGNANTS
Vincennes, 22 juin 2011
Dépistage du cancer de la prostate « Vingt ans après »
Le cancer de la prostate est un cancer fréquent responsable d’une mortalité élevée (environ 10 000
décès par an en France). Les résultats d’études récentes de fort niveau de preuve 1-3 ont démontré
que le dépistage de masse augmentait le nombre de cancers dépistés, principalement à des stades
précoces, sans modifier ni la mortalité globale, ni la mortalité liée à ce cancer. Ces résultats
confirment les recommandations françaises actuelles, qui préconisent de ne pas proposer le
dépistage systématique4.
Certaines questions restent en suspens :
•
L’impact du dépistage et des traitements sur la qualité de vie des patients, concernant
notamment leurs effets délétères,
•
L’effet à long terme du dépistage systématique sur la mortalité. Les résultats récents d’une étude
suédoise apportent des réponses précises à cette dernière question5.
L’étude Norrköpping, débutée en 1987 concernait 9000 hommes âgés de 50 à 69 ans. Un groupe a eu
un dépistage systématique tous les 3 ans, l’autre groupe n’en a pas eu. Le recueil des données a été
rigoureux et exhaustif conférant une grande fiabilité aux résultats.
Les résultats sont édifiants :
-Il n’y a pas eu de différence de mortalité par cancer de la prostate entre les patients dépistés et
les témoins,
-Il y a eu significativement davantage de cancers de la prostate non invasifs diagnostiqués dans le
groupe dépistage, mais pas plus de cancers invasifs.
Au total, l’absence de bénéfice du dépistage sur la mortalité à court et moyen terme est confirmée
avec un recul de 20 ans.
Il n’existe aucun argument pour recommander un dépistage systématique du cancer de la prostate
par le toucher rectal et/ou le dosage du PSA contrairement aux affirmations récentes de certaines
campagnes médiatiques.
En dehors des situations particulières à risque ou de demande individuelle de patients bien informés
au préalable, le conseil scientifique du Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE)
recommande aux médecins généralistes de ne pas pratiquer de dépistage systématique dont
l’absence d’intérêt est étayée par des preuves scientifiques concordantes et dont les effets délétères
ne sont pas évalués.
Les résultats de l’étude sont rapportés et commentés dans le dernier numéro 97 de la revue exercer
Lebeau JP. Dépister le cancer de la prostate ne permet pas d’en réduire la mortalité à 20 ans. Exercer
2011;97:109-10.
1.
Schröder FH, Hugosson J, Roobol MJ, et al. Screening and prostate-cancer mortality in a randomized European study. N Engl J Med
2009;360:1320-8.
2.
Andriole GL, Grubb RL, Buys SS et al for the PLCO project team. Mortality results from a randomized prostate-cancer screening trial. N
Engl J Med 2009;360:1310-9.
3.
Djulbegovic M, Beyth RJ, Neuberger MM, et al. Screening for prostate cancer: systematic review and meta-analysis of randomised
controlled trials. BMJ 2010;341:c4543.
4.
ANAES. Recommandations pour la pratique clinique. Éléments d’information des hommes envisageant la réalisation d’un dépistage
individuel du cancer de la prostate. Septembre 2004.
5.
Sandblom G, Varenhorst E, Rosell J, Lofman O, Carlsson P. Randomised prostate cancer screening trial: 20 year follow-up. BMJ.
2011;342:d1539.
Contact Presse :
Docteur Vincent RENARD 06.25.80.33.29
CNGE – 6bis rue des 2 communes – 94300 Vincennes
http://www.cnge.fr – cnge@cnge.fr
1 juillet, 2011 à 17 h 01 min
tiens ! y’a d’la modération dans l’air…
c’est nouveau ça; ça fait plusss moderne !
2 juillet, 2011 à 18 h 48 min
C’est pas de la modération, banane.
Le nombre de liens dans un commentaire fait seulement partie des indices qui évoquent un spam, dès qu’y a plus de heuu 2, je crois, liens, ça part en vérification automatique ;)
5 juillet, 2011 à 15 h 28 min
banane ?!
dois-je prendre pour une marque de sympathie ?
courgette toi-même !
16 juillet, 2011 à 13 h 36 min
« Ils ne méritent pas qu’on leur consacre du temps*. »
Plutôt que citation exacte, j’ai entendu « ils ne méritent pas qu’on leur consacre plus de temps », nettement différent.
Déçu que je suis, le bonus drôle a disparu :
http://i.imgur.com/L6e3K.jpg
7 septembre, 2011 à 15 h 42 min
Puisque les conflits d’intérêts vous intéressent, voici qqs liens vers des documentaires qui devraient vous intéresser…
Les psychotropes:
http://www.youtube.com/watch?v=CVM6e5Whd2U&feature=youtu.be
Le Codex Alimentarius:
http://www.dailymotion.com/video/xa0ulp_nwo-nouvel-ordre-mondial-codex-alim_news
Le protocole du Docteur Gernez:
http://www.prisedeconscience.org/sante-et-medecine/le-scandale-du-siecle-volume-1-1495
13 février, 2012 à 9 h 42 min
Je suis étudiante en medecine bientôt interne. Quand j’ai fait l’onco je me suis dit : si je devais choisir un cancer pour mes parents je choisirai le cancer de la prostate tellement ce cancer a un meilleur pronostic que les autres. Et puis un jour mon papa : 50 ans médecin m’a annoncé qu’il avait un cancer de la prostate. Je sais que bon pronostic en fonction de l’envahissement blabla la. Et puis je sais aussi ce que disent les cours des effets secondaires de la chirurgie, de la radiothérapie externe, de la curiethérapie. Bon ben moi égoïstement je voulais que mon papa qui est le plus beau le plus fort et le plus intelligent il vive longtemps donc je voulais surtout que sa saleté de prostate elle dégage avant que le cancer dépasse la capsule de gleason. Je suppose qu’il a bien réfléchi : il a vu moult spécialistes à droite et à gauche avec des avis effectivement très contradictoires sur faut il opérer ou non. Balance bénéfices-risques ! (Saleté d’ecn ! ) finalement il a opté pour la chirurgie avec le robot 3D (la classe). On m’en avait justement parlé l’année dernière en cours comme LA nouveauté qui allait permettre aux hommes de vivre sans impuissance ni incontinence post prostatectomie. Bon j’avoue que je ne suis pas allée lui demander cmt ça se passait de son côté là.
Au final je suis contente que ce soit fini et qu’il ait eu son petit dépistage à 50 ans.
Le cancer a
13 février, 2012 à 9 h 53 min
Ce cancer a une évolution lente c’est pour ça que ça sert à rien de le dépister chez des personnes qui ont moins de 10ans d’espérance de vie. Mais pour les jeunes bien portant ???
Peut être que mon raisonnement est influencé par mon expérience personnelle mais un dépistage s’il aboutit à la recherche et à la confirmation d’un cancer de la prostate, peut être qu’en expliquant bien au patient les bénéfices et les risques du traitement le fait qu’en fonction du stade évolutif on puisse attendre ou non pour traiter (« éducation du patient « , » information claire loyale et appropriée ») plus le développement des nouvelles technologies : où est le mal ?
Vous même médecins masculins ne vous faites vous pas dépister ?
Après c’est peut être juste contre le dépistage de masse, systématique que vous vous insurgez…
Par contre le « tant que c’est pas symptomatique faut pas dépister » je suis pas trop d’accord (bien que zéro expérience puisque seulement en d4) parce que d’après mes cours @si c’est symptomatiques c’est qu’on est déjà à un stade evolué « . Bon les cours c’est peut être pas la vie….
3 mars, 2012 à 19 h 19 min
Je ne sais pas si ça fera avancer le débat mais y a au moins un addictologue sur cette affiche qui ne dédaigne pas l’argent. Habituellement plutôt celui de patients fortunés mais peut-être que celui des labos l’intéresse aussi.
Très intéressant ce poste voire édifiant.
Etant psychiatre je ne suis plus vraiment de la partie mais j’étais sortie des études avec le même a priori négatif sur le dépistage.
Merci pour les autres aussi qui m’ont fait sourire et même un peu pleurer (je sais je suis une midinette)
23 novembre, 2012 à 14 h 37 min
http://www.univadis.fr/medical_and_more/fr_FR_Medico_Article?sparam=imj,article,56514,27
Pour appuyer ton point de vue JADDO !
Reviens vite, tu nous manques !
15 février, 2013 à 16 h 25 min
Cancer de prostate, tout n’est pas si clair
http://www.lepoint.fr/cancer-les-taux-de-survie-s-ameliorent-si-peu-07-02-2013-1624980_19.php
15 février, 2013 à 22 h 50 min
L’article reprend un communiqué qui a fait l’objet d’une correction postérieure :
http://www.atoute.org/n/Madame-la-Ministre-ils-sont.html
(Les surdiagnostics de cancers-qui-n’en-sont-pas survivent en effet en général assez longtemps.)
20 février, 2013 à 0 h 22 min
À signaler, dans le magazine de la santé du jeudi 14 février 2013 (que l’on peut encore visionner durant 2 jours sur son site), dans la chronique hebdomadaire du professeur épidémiologiste Alfred Spiro intitulée « Faut-il dépister le cancer de la prostate ? » une explication claire et concise des enjeux et des risques du dépistage du cancer par le dosage systématique de PSA. Il semblerait que Michel Cymès revoit quelque peu sa copie, dans le bon sens.
Ça se passe ici (39min10s): http://www.france5.fr/sante/le-magazine-de-la-sante/emission/2013-02-14
22 février, 2013 à 1 h 59 min
AAAAAAAAAAAAAAAAH j’ai raté le replay d’une journée.
Est-ce que quelqu’un aurait une vidéo quelque part ?
25 avril, 2013 à 13 h 27 min
Bon, cette fois-ci, il ne faut pas rater la séquence : dans la chronique du journal du magazine de la santé du lundi 22/04/2013, intitulée « Cancer de la prostate : des traitements injustifiés ? », Cymès et son acolyte parlent du sujet décrié et reçoivent le professeur François Desgrandchamps, urologue ayant participé à un article dans le dernier numéro du « Praticien » relatant le problème.
Et comme la dernière fois, le sujet est traité honnêtement, ce qui montre que Cymès est capable de reconnaître ses erreurs même s’il ne le dit pas explicitement. Au moins, il ne cache pas le sujet !
Ça se passe ici à 5 minutes 04s :
http://www.france5.fr/sante/le-magazine-de-la-sante/emission/2013-04-22