Merci aux courageux
17 novembre, 2010
Hop.
Comme je suis une grosse feignasse, mais que ça mérite quand même largement d’être dit, et que j’ai des supers copains qui se sont cassé les bouclettes à ma place…
Concernant l’histoire qu’en plus de les traumatiser avec les chats, les crudités, la mayonnaise, la viande, les œufs, la charcuterie, le CMV, les crustacés et la lune en mars, on s’en va culpabiliser nos femmes enceintes avec le Doliprane :
– y a mon ami Borée qui en parle ici
– y a mon amie aux yeux ouverts qui en parle là. (Elle commence son article par « Non mais c’est quoi cette psychose », ça vous donne un indice.)
– y a mon ami le CRAT qui en parle aussi. J’en profite pour un tip au femmes enceintes / allaitantes : le CRAT est votre ami. Si la notice du médicament dit un truc, si le médecin dit un truc, si le pharmacien dit un truc et que le CRAT dit autre chose : c’est le CRAT qui a raison.
Pas possible de vous mettre le lien direct, tapez « Doliprane » dans le moteur de recherche, vous trouverez la mise à jour que je vous copie sauvagement ci-dessous.
- Cet article comporte trois parties : une étude épidémiologique, une expérimentation animale in vivo et une autre ex vivo.
- L’étude épidémiologique a été réalisée par interrogatoire de femmes enceintes au 3ème trimestre sur leur consommation d’antalgiques au cours des deux 1ers trimestres de grossesse. Les garçons ont ensuite été examinés à la naissance à la recherche d’une cryptorchidie.
- La fréquence des cryptorchidies n’est pas significativement augmentée chez les femmes ayant consommé un antalgique en cours de grossesse, ni chez les femmes ayant consommé spécifiquement du paracétamol, de l’aspirine ou de l’ibuprofène.
- Les cryptorchidies ne sont pas augmentées par la prise de paracétamol au 1er ni au 2ème trimestre (l’étude n’inclut pas le 3ème trimestre).
- Ce n’est que chez les enfants des mères ayant pris du paracétamol pendant plus de 15 jours au 1er et au 2ème trimestres que l’on retrouve une augmentation des cryptorchidies à la naissance. Aucune information sur leur sévérité, ni sur leur évolution n’est fournie (alors qu’elle est spontanément favorable pour une grande proportion entre l’âge de 1 et 3 mois).
- Le nombre important de données manquantes dans la partie épidémiologique et la méthodologie insatisfaisante, doublée de résultats non concluants pour les parties expérimentales, ne permettent pas d’établir à ce jour un lien de causalité entre la prise de paracétamol en cours de grossesse et une augmentation de la fréquence des cryptorchidies.
- Le bénéfice du paracétamol en cours de grossesse reste au 1er plan, quel que soit le terme de la grossesse
Une étude publiée dans Human Reproduction jette le trouble sur une éventuelle augmentation des cryptorchidies chez les enfants dont les mères ont pris du paracétamol et d’autres antalgiques légers en cours de grossesse.
Voilà.
Mangez du Doliprane et faisez l’amour.
17 novembre, 2010 à 23 h 12 min
Ok, je m’y mets dès ce soir!
17 novembre, 2010 à 23 h 23 min
clap clap !
17 novembre, 2010 à 23 h 30 min
Le lien de l’article du CRAT est le suivant :
http://www.lecrat.org/article.php3?id_article=926
Bravo pour ton blogue ! J’adore !
:-)
18 novembre, 2010 à 0 h 03 min
Honte à moi, alors que je fais des consultations prénatales en Maternité j’étais passée complètement à côté de cette histoire, que j’ai découverte chez Open Blue Eyes … enfin j’aurais des arguments solides demain pour rassurer mes patientes! ;-) Comme tu dis, merci aux courageux qui ont fait la LCA à ma place!
Sinon, pour compléter les données du CRAT sur les médicaments pendant l’allaitement (ils progressent mais n’ont pas encore une base de données aussi large que pour la grossesse), moi j’utilise aussi e-lactancia (http://www.e-lactancia.org/ingles/inicio.asp) et LactMed (http://toxnet.nlm.nih.gov/cgi-bin/sis/htmlgen?LACT)
18 novembre, 2010 à 0 h 19 min
Vous êtes le genre de médecin que j’aurais voulu voir au début de ma grossesse. Au lieu de ça j’ai eu droit à une gynéco qui m’a fait « Vous êtes enceinte ? très bien, je vous imprime des docs sur la listériose et la toxoplasmose ». Et là, vraiment, il fallait comprendre que tout, mais TOUT ce qui était d’origine animale était potentiellement dangereux. Idem pour les crudités : effectivement, à part sucer des cailloux, il ne me restait plus grand chose. Ca m’a vallu quelques crises d’angoisses, en plus de cette ayant pour thème « Mon dieu, il y a de l’huile essentielle de menthe dans mon shampooing et mon dentifrice !!! »
Et sinon oui, merci le CRAT (grâce à qui je me suis autorisée à soigner mon eczéma au diprosone, parce que ça aussi, la gynéco trouvait ça pas top. Quatre mois plus tard j’avais des piqûres de corticoïdes dans les fesses mais bon).
18 novembre, 2010 à 11 h 37 min
Mon Petidom a 5 mois, j’ai pris de l’aspégic pendant ma grossesse car pour la première j’avais eu un RCIU d’origine vasculaire, césarienne à 31SA et les joies de la prématurité qui ont suivi.
Quand j’ai vu les articles sur le sujet des antalgiques j’ai flippé 2 minutes quand même… merde, en évitant un préma j’ai peu- être causé un autre souci à mon p’tit gars, c’est trop con…
Comme dit Borée que je suis allée lire, à quelques mois près on aurait pu me laisser le choix : préma ou cryptorchidies (ou un gros mot dans le genre) ? Merde !
N’empêche que c’est sorti en même temps ou à peu près que le truc sur la consommation de l’alcool chez la femme enceinte ! Des dolipranes : pas bien, un verre (ou plus) d’alcool ? oh, pourquoi pas !
J’ai fait tout l’inverse, je suis une mauvaise mère ?!
18 novembre, 2010 à 14 h 22 min
Merci pour le lien !
Je suis un poil plus nuancé que ça. L’étude en question est toute pourrie on est d’accord. Cependant il est quand même très possible qu’il y ait un petit quelque chose (« statistiquement non significatif » ne veut pas non plus dire qu’il n’y a rien). Rien de dramatique mais un petit quelque chose qui méritera d’être précisé par d’autres études plus sérieuses.
Une femme enceinte qui a très mal ou beaucoup de fièvre, c’est clair que le Paracétamol reste le traitement de première ligne. Il n’y a pas de meilleur choix à l’heure actuelle.
Mais il n’est peut-être pas nécessaire non plus d’en « manger » quand ce n’est pas nécessaire (surtout sur la période de la 8ème à la 14ème semaine de grossesse).
18 novembre, 2010 à 15 h 18 min
merci pour le lien du CRAT, j’en avais besoin pour autre chose mais je ne retrouvais plus!!!
18 novembre, 2010 à 18 h 02 min
Merci pour le CRAT aussi. Et pour la mise en perspective (« si la notice du médicament dit un truc, si le médecin dit un truc, si le pharmacien dit un truc et que le CRAT dit autre chose : c’est le CRAT qui a raison ») — ça faisait un bout de temps que je me demandais si on pouvait allaiter sous paroxétine, et on me répondait tout et son contraire. Apparemment, c’est oui.
18 novembre, 2010 à 23 h 24 min
Merci pour ces mises à jour…
Bon perso j’ai pris bien pire que le paracétamol pendant ma grossesse :
Entre l’aspegic pour le soucis de vascularisation et le rciu, l’efferalgan codéiné 3 fois par jour + le paracétamol idem pendant presque 2 semaines pour tenter de soulager des douleurs atroces dont on n’a jamais trouvé la cause (carrément invalidant, impossible de me toucher les bras et avec ça fallait me faire des dynamap 3 fois par jour pour la pré-eclampsie donc fallait bien me shooter pour supporter à minima le brassard), 2 piq de morphine (qui ne m’ont pas soulagé) + du contramal (idem pour l’effet sur la douleur, tout histoire qu’en 2 semaines je puisse dormir au moins 4 nuits environ 3h d’affilée, j’ai eu de quoi bien culpabiliser…
Et ce qui est pas mal c’est que pour les suites de césa la perf de paracétamol m’a bcp plus soulagé que le shoot de morphine (d’ailleurs ça ne me fait rien pour la douleur la morphine)
En tout cas merci au CRAT qui m’a permis de me soigner alors que j’allaite ;))
19 novembre, 2010 à 0 h 16 min
On ne peut exclure que l’étude ne tient pas compte du fait que les Danois ne sont pas réellement humains et qu’ils mâchent du Stimorol ND, ce qui est cause d’une gêne à la descente des covilles dans le scrotum.
*pioche dans sa réserve de Malabar à la fraise*
plop ^^
19 novembre, 2010 à 11 h 00 min
OK, on y va. Un Doliprane, et au lit.
Tiens, elle a recommencé à écrire, yeux bleus ouverts ? Faut que je retourne y voir…
19 novembre, 2010 à 15 h 11 min
Pardonnez les impatiences d’un scientifique d’une branche qui a rarement les attentions des médias… mais franchement, il n’y en a pas un peu assez de ces études qui disent une fois que l’aspirine c’est bien, la fois suivante que ce n’est pas bien (remplacer aspirine par vin rouge, café, ou tout autre produit courant), et maintenant ces histoires de femmes enceintes, tout cela en alarmant le public sur des effets qui demanderaient un traitement statistique fin avant d’être utilisables pour guider une politique de santé ?
19 novembre, 2010 à 18 h 18 min
Je fais bien d’être stérile, moi… c’est ptêt traumatisant (quoique… bon si, mais bon, hein…), mais punaise, ça va m’éviter moult questions moultement existentielles…
19 novembre, 2010 à 22 h 39 min
T’as oublié la clope, l’alcool, et les fromages-qui-puent dans ta liste du début ;-)
21 novembre, 2010 à 23 h 21 min
Je confirme, le site du CRAT m’est d’une utilisation quotidienne, à mon comptoir de pharmacienne, parce que entre le Vidal qui dit tout le temps que « non, on n’a pas fait d’études, donc NON », et les notices qui contre indiquent tout……je m’en sors pas !
Pour vous dire, si on lit la notice, même l’ultra-levure est CI en cas de grossesse….!!
Et sur un plan perso, il m’a été bien utile pour faire comprendre à certains soignants que OUI, on POUVAIT prendre du Zophren enceinte.
Merci le CRAT !
23 novembre, 2010 à 12 h 54 min
Waou… Merci pour le lien du site du CRAT !! comment dire _gentiment_ (sont susceptibles, ces petites bêtes) à son médecin qu’il devrait fréquenter ce site plutôt que de dire à ses patientes allaitantes « il faut arrêter d’allaiter le temps du traitement » ?
26 novembre, 2010 à 18 h 20 min
Hihi ! j’ai débuté ma première grossesse en france. ma gynéco -que j’adore- ma filé une liste de médocs, vitamines etc. hallucinante + une liste de choses à ne SURTOUT pas manger longue comme un jour sans faim. Rt puis je suis partie continuer ma covade à Hong Kong où, voyant mon sac de médicaments, mon médecin m’a regardé désemparé et dit « But… you are not sick, You’re pregnant ». Il a jeté mes médocs, vitamines tec et rédigé une autre liste longue comme le vbras celle là de choses à ABSOLUMENT ne pas manger; En comparant les deux, j’ai compris que j’allais juste mourir de faim. Et mon bébé avec moi. ALors … je l’ai joué au feeling ! 18 ans plus tard, je crois que je ne m’en suis pas mal sortie ;-)
17 décembre, 2010 à 15 h 03 min
Bonjour Jaddo, j’adore votre blog et c’est la première fois que je poste un commentaire. Je suis enceinte de 6 mois et demi et donc j’ai bien sûr flippé en lisant le post, parce que j’ai pris du paracétamol en début de grossesse, et même s’il y a écrit de pas flipper et ben quand on est enceinte on flippe, c’est comme ça. Et puis après j’ai réfléchi un peu, cryptochordie, cryptochordie, merde ça fait chier, ah ouais mais attends, en fait j’attends une fille… ‘Tain on est con des fois quand on est enceinte…
6 janvier, 2011 à 4 h 31 min
Le CMV, c’est pas des conneries, bordel de merde !
Oui, bien sûr, ça ne touche pas grand monde, il y a plein de femmes qui le chopperont sans le filer au fœtus, mais c’est pas des conneries !
Moi, j’aurais bien aimé qu’on m’informe un peu plus dessus. Ça fait plus de dégâts que la listeriose et la toxo avec lesquelles on nous rebat pourtant les oreilles, mais on n’en parle beaucoup moins.
Ma compagne était suivie à Robert Debré, personne ne nous a parlé du risque de CMV alors que nous avions un premier enfant qui allait en crèche (endroit idéal pour se chopper à peu près tout ce qui traîne)
Mon second fils est mort du CMV à 5 semaines, après 2 semaines passées en soins palliatifs.
Je vous laisse imaginer, mais ce n’est pas méga rigolo comme situation (sans parler de la mort du bébé dans nos bras, le gasp, tout ça…)
Alors, quand je vous vois placer le CMV à côté de la charcuterie et de « la lune en mars »… j’enrage.
6 janvier, 2011 à 9 h 27 min
Bonjour Champignon,
Je suis vraiment désolée du drame qui vous est arrivé. J’imagine votre colère à la lecture de mon message.
Et pourtant…
Pourtant malheureusement, on ne peut rien faire d’intelligent contre le CMV. C’est une « connerie », et certaines conneries sont parfois mortelles, un virus bénin, un rhume, et c’est bien sûr terrible quand ça arrive.
Le dépistage du CMV n’est pas recommandé parce qu’on ne sait rien en faire d’intelligent. Il est peu fiable, et il ne débouche sur rien : on dépiste, on a peur, et quand on a très peur on fait une interruption de grossesse. On ne sait pas très bien le dépister, pas très bien le surveiller et on ne sait rien faire pour le soigner. On peut juste avoir peur.
Pardonnez la maladresse de la métaphore que je vais faire, mais c’est la seule que je trouve.
On peut aussi mourir en prenant un pot de fleurs sur la tête en marchant sur le trottoir. Il n’y a pas pire connerie. Ça ne veut pas dire que c’est drôle. C’est dramatique, et c’est révoltant, d’autant plus qu’on n’a « pas le droit » de mourir pour un truc aussi con. Et c’est rarissime mais ça arrive quand même.
On ne peut pas pour autant conseiller aux gens de ne jamais marcher sur les trottoirs parce que ça peut arriver, on ne peut pas leur conseiller de porter un casque de protection en permanence.
On ne peut pas non plus informer les gens de toutes les choses qui sont potentiellement mortelles, elles le sont toutes. Un médicament, une maladie, un escalier, le soleil.
Ça ne change rien à la violence de ce qui vous est arrivé, mais vous en avoir parlé ou avoir dépisté n’aurait probablement rien changé non plus.
Ça ne console pas, ça ne console rien, mais il n’y a pas beaucoup de choses qui « consolent » quand il arrive quelque chose d’aussi terrible que la mort d’un enfant.
Je vous souhaite beaucoup de courage pour la suite (et aussi beaucoup de bonheurs).
Sincèrement,
Jaddo.
11 janvier, 2011 à 12 h 37 min
Et pourtant, si, on pourrait faire quelque chose : de la prévention.
Pourquoi dépiste-t-on la toxoplasmose alors que le virus affecte moins d’enfants que le CMV ?
Pourquoi les femmes enceintes savent-elles plus qu’il faut éviter les fromages au lait cru que de partager sa cuillère avec un enfant en bas-âge ?
Beaucoup de gynécologues font cette prévention… mais malheureusement pas assez. On ne nous avait jamais dit de faire attention à cela.
Alors certes, cela n’aurait peut-être rien empêché… mais c’est un « peut-être », pas un « sans doute », et l’idée que notre bébé pourrait être actuellement encore avec nous me fait penser que cela en aurait valu la peine.
Quant au dépistage, comme pour la toxoplasmose, cela permettrait aux femmes ayant déjà été en contact avec le virus de savoir qu’elles sont tranquilles à ce niveau tout en permettant, en outre, d’informer les femmes enceintes sur les mesures de précaution très simples à prendre pour éviter les risques.
Je vous remercie de votre compassion, mais je dois vous avouer que vous me feriez beaucoup plus plaisir en conseillant aux femmes enceintes d’éviter d’embrasser leurs enfants sur la bouche ou de manger avec leur cuillère…
Ce n’est pas compliqué, ce n’est pas méga contraignant et ça permettrait d’éviter des drames (parce que, même pour les enfants qui survivent, le CMV peut avoir des séquelles extrêmement lourdes : surdité, cécité, handicap mental, handicap moteur… voire souvent un panaché des 4).
Il ne s’agit pas de paniquer tout le monde, juste d’informer… J’enrage lorsque je vois le nombre d’articles qui disent aux femmes enceintes de faire attention aux poissons qu’elles mangent en raison du risque éventuel d’exposition au mercure alors que personne ou presque n’est informé des risques du CMV (première infection congénitale dans le monde occidental).
Si vous lisez un peu l’anglais, je vous recommande le très bon site de l’association Stop CMV, beaucoup mieux fait et plus intéressant que les sites d’associations françaises (les pauvres font avec les moyens du bord).
http://www.stopcmv.org/
Un autre lien traitant du dépistage et de la prévention.
http://www.esculape.com/gynecologie/grossesse_cmv_prevention.html
Les femmes ayant un bébé à la maison font partie des patientes « à risque » pour lesquelles une sérologie en début de grossesse est préconisée.
Pourquoi cela n’est-il pas fait ?
Pourquoi personne ne nous avait informés ?
28 novembre, 2011 à 11 h 54 min
Alors moi aussi je vais ajouter mon petit merci. Enceinte j’ai eu la chance d’arriver à supporter mon rhume des foins, aujourd’hui je suis ravie de pouvoir allaiter ET me soigner. Ne pas priver mon bout de chou du meilleur lait, du meilleur réconfort pour s’endormir. Et j’ai de la chance, il est déjà grand, je peux facilement gérer les temps entre deux tétées pour éviter tout impact. Mais si j’écoutais mon médecin je devrais sevrer mon petit, ou galérer une semaine (ou renoncer à respirer). Alors merci pour ces liens. Je ne vous le dirai jamais assez.