Ouais, parce que pardon, je m’apprête à parler de l’importance des mots… (roulements de tambour) et des maux ! (hilarité du public, extase contenue, standing ovation).
Je vous ai saoulés longtemps avec mes « N’oublie pas » .
Je me suis aussi beaucoup auto-saoulée avec, si ça peut vous consoler. N’oublie pas. N’oublie pas. N’oublie pas.
Ce que ça fait de ne pas savoir, ce que ça fait quand on prend pour acquis que tu sais, ce que ça fait quand on ne te demande pas si tu sais, quand on ne laisse aucune porte ouverte pour que tu puisses le dire, que tu ne sais pas.
Je me suis super souvent félicitée quand j’oubliais pas. Quand je faisais de beaux dessins sur la hernie discale (« Oui bon je fais les vertèbres carrées mais c’est parce que je sais pas dessiner, hein, en vrai c’est pas carré » ) en expliquant bien le disque qui fait comme le steak du cheeseburger quand on appuie trop dessus, quand je faisais de beaux dessins d’utérus (« Oui bon on dirait une ampoule mais le pas de vis, là, c’est le col voyez, et le filament c’est le stérilet » ), quand je dessinais bien la cystite (« Oui bon c’est pas dans le vrai angle et le colon ressemble pas du tout à ça mais c’est pour vous donner une idée » ) et le trajet des vilains microbes et le pourquoi de faire pipi après l’amour.
Bon médecin, ça, bon !
Je me suis jamais pas-félicitée de toutes les fois où je ne l’ai pas fait. ([ANECDOTE !!] Ma mère. Une petite patiente qui parle à ses poupées. « C’est bien ! Je te félicite ! (…) C’est pas bien ! Je te fais pas licite ! » [/ANECDOTE])
Toutes les fois où j’ai glissé vite fait « Oui bon c’est sans doute un peu d’arthrose » parce que le mec venait pour autre chose ou pour six trucs et que c’était le septième, ou parce qu’il venait pour ça mais que je lui avais trouvé un trouble du rythme à l’auscultation qui m’inquiétait diablement plus et que je me gargarisais d’avoir trouvé, parce que moi je savais que l’arthrose-c’est-pas-grave-mais-c’est-chiant-mais-de-toute-façon-même-si-ça-fait-très-mal-hey-mec-y-a-rien-à-faire-alors-bon-hey-hein, et que du coup je l’avais reléguée au second plan, son arthrose, alors que merde, lui venait pour ça, pour savoir, et s’en foutait pas mal que j’aie réussi à lui dégoter un rendez-vous chez le cardiologue dans l’après-midi pour un truc qui lui faisait même pas mal et pour lequel il était pas venu.
Toutes les fois où j’ai dit « C’est une gastro » d’un ton docte et rassurant, sans m’assurer de savoir que le mec savait ce qu’est une gastro.
Un jour, un type est venu me voir, il a dit « Je vomis et j’ai la diarrhée » , je l’ai interrogéxaminé, j’ai dit « Mmmm c’est une gastro » , il a dit « C’est quoi une gastro ? » et je suis restée comme une conne à deux ronds de flan devant un chaudron à dire « Heuuu bin c’est quand on vomit et qu’on a la diarrhée » .
J’avais oublié.
Et les fois d’après, devinez quoi ??
Bin j’ai re-oublié et j’ai refait pareil, et j’ai redit « Bon c’est pas bien grave c’est une gastro » , sans m’assurer que le type en face savait, parce que bon, une gastro, qui ne sait pas ?
Une des pires hontes de ma vie médicale, c’était une première consultation de grossesse.
Et pardon d’avance parce que je vais être longue (mais ce post semble bien parti pour être beaucoup trop long de toute façon)(alors bon), mais je dois poser le contexte.
Une première consultation de première grossesse, c’est le truc le plus chronophage qu’il soit sur terre.
Il faut expliquer la grossesse, le risque de fausse couche même si c’est violent de dire ça d’emblée alors il faut l’enrober grave, le suivi normal, les trois échographies, à quoi elles servent, les analyses mensuelles, ce que ça veut dire « semaines d’aménorrhée », ce qu’on peut manger, ce qu’on peut fumer, ce qu’on peut boire, ce qu’on peut prendre comme médicaments, filer le lien du CRAT, mais que quand même il faut vivre normalement et qu’on peut faire du sport et marcher et courir et baiser, les motifs de consultations que d’habitude on consulte pas mais là il faut consulter, le qu’il faut pas trop tarder non plus quand même à s’inscrire à la crèche et à l’hôpital, la première échographie à prescrire, appeler le centre de radio parce que la patiente est à 11 SA et qu’il faut faire vite, qu’il faut revenir pour la déclaration de grossesse et aaaaaaaaaaaaaah.
La plupart du temps, je me débrouille pour le faire en deux consultations, parce que en une, c’est juste impossible. D’autant que la meuf écoute rien du tout, qu’elle a les yeux tout enluminés du souvenir de ses deux barres bleues, qu’elle a plein de questions à poser auxquelles tu t’attendais pas, un peu mal au dos et un peu mal au ventre et qu’il faut gérer tout ça.
Bref : c’est compliqué et long et super génial mais super compliqué et long. (Et le gynéco du coin fait la même chose en 5 minutes en expliquant que dalle pour 85€ s’il vous plaît madame, et tu repasses derrière et il faut tout reprendre et toi tu dois gérer les nausées qu’elle avait pas encore et la tendinite pour laquelle elle vient surtout mais aussi un peu des questions et tout refaire pour 23€ mais je m’égare)(Et y a plein de gynécos qui font tout très bien pour moins cher, mais pas par chez moi. Pardon.)
Bref : c’est long et compliqué.
Depuis quelques années, EN PLUS, des mecs qui ont jamais fait une consultation en vrai de leur vie ont décidé que le dépistage de la trisomie 21, c’était plus cool au premier trimestre qu’au deuxième. Comme la dame vient à 9 ou 10 ou 11 semaines, et qu’il faut faire le dépistage vers 12, te voilà à devoir expliquer dès la première consultation à une fille pleine d’étoiles que HEY ! MAIS LA TRISOMIE 21 VOUS Y AVEZ PENSÉ À LA TRISOMIE 21 ??!
Et c’est ultra compliqué à expliquer, le dépistage de la trisomie 21. Faut y mettre des risques, des in/certitudes, des fractions, des explications d’examen, des probabilités, comparer des fractions (et tu sais bien que pour certaines personnes, dire qu’un risque de 1/250 c’est plus grand qu’un risque de 1/1000, c’est incompréhensible), réfléchir à des positions éthiques, les interroger en souplesse, voir ce que veulent faire les gens de leur hypothétique risque de dans deux semaines de 1/189 alors qu’ils ont des étoiles de partout et qu’ils t’écoutent évidemment fucking pas.
Donc, j’étais dans une consultation comme ça, pour la pire honte médicale de ma vie.
Avec une femme que je pouvais pas trop faire revenir pour une deuxième consultation, parce qu’elle avait pas les sous pour, et parce qu’il était déjà un peu tard dans la grossesse.
Et qui parlait pas très bien français.
Et à qui j’ai dit, je sais pas pourquoi : « Vous voyez ce que c’est la trisomie 21 ? »
Et qui a dit non. Cette conne.
Sérieusement, arrêtez-vous de lire 5 minutes, et essayez d’expliquer à voix haute ce que c’est que la trisomie 21 à quelqu’un qui n’en a aucune idée. Et qui parle pas très bien français. Essayez vraiment. Reprenez la lecture après, que je me sente moins seule.
La plupart des gens, ils voient. Ils voient environ la dysmorphie, le visage un peu particulier, le retard mental plus ou moins important. Ils ont au moins une petite idée. Tu peux affiner, répondre aux questions, tout ça, mais souvent, ils savent déjà ce qu’ils veulent ou pas, s’ils assument ou pas. Ils y ont même déjà souvent réfléchi en amont. Tu n’as plus qu’à respecter leur avis, et expliquer des trucs compliqués sur les examens.
Quand quelqu’un n’a AUCUNE IDÉE, putain, bah c’est bien pire que la gastro-bin-tu-vomis-et-t’as-la-diarrhée.
J’ai bafouillé.
J’ai dit n’importe quoi, avec beaucoup trop de « Heuuu » . À un moment, j’ai (pardon, dieux des cieux, pardon), j’ai bridé mes yeux avec les doigts.
J’ai tapé « Le 8ème jour » dans google image. Regards interrogatifs en réponse.
J’ai essayé d’expliquer. Je me suis rendu compte que j’expliquais avec mes frousses à moi, mes préjugés à moi, mes tendresses à moi, mes décisions à moi. Je me suis demandé si peut-être je noircissais pas un peu le tableau, et de quel droit. Du coup, j’ai marqué une pause de quatre secondes, j’ai ajouté « Heu, mais souvent c’est des gens heu très heu heureux et souriants » . Je me suis entendue dire ça et j’ai eu envie que quelqu’un vienne m’enterrer six pieds sous terre très vite.
Après coup, je me suis dit que j’avais pas assez bien adapté. Que quand les gens peuvent pas comprendre, bin c’est contre-productif d’essayer de les embrouiller de toutes forces et de pas y arriver. Que peut-être des fois il vaut mieux élaguer, simplifier, décider un peu à leur place, s’il est à ce point impossible qu’ils puissent décider clairement.
Après après coup, je me suis demandé de quel droit décider à la place des gens.
Après après après coup, je me suis dit « Mais que faire ? » On est à 11 SA, j’ai pas le temps matériel d’organiser une rencontre avec un interprète dans les délais impartis.
Après après après après coup, je me suis dit « Mais si, t’as le temps, connasse, prends-le, t’as juste la flemme ! »
Après après après après après coup, j’ai repensé au gynéco à 85€ les 5 minutes d’impression d’ordonnances imposées sans explications et je me suis dit que pourquoi c’était à moi de porter toute la misère du monde et que je m’emmerdais trop et que zut à la fin.
Après après après… Enfin bref.
Bref, toutes ces fois où tu dis un mot de ton langage courant qui n’est pas forcément celui des gens.
Toutes ces fois où tu oublies que l’arthrose, c’est un mot banal pour toi, que tu sais ce que ça veut dire et ce que ça implique, et que eux, pas forcément. Où ton arthrose c’est peut-être la bielle de ton garagiste, à qui t’as dit ahah bien sûr la bielle, en faisant plein de jeux de mots poucraves dans ta tête * pour faire style genre et garder contenance à l’intérieur de toi, et de chez qui t’es sortie en te sentant quand même la dernière des connes.
Alors que tu t’étais juré de ne pas oublier.
Toutes ces fois où ok, t’as bien dessiné la hernie discale et le RGO, mais tu dessines jamais l’arthrose ou le ligament croisé ou l’otite séreuse.
Ensuite, on va aborder rapidement (Mmmm… pardon d’avance sur la publicité que je pressens mensongère du « rapidement » ) le registre des mots connotés.
De l’obésité « morbide » .
Des pertes vaginales « sales » .
De la « tumeur » qu’est rien qu’un banal kyste et qui dans ton vocabulaire à toi s’appelle « tumeur » sans que ce soit effrayant dans ta tête.
De tous ces mots dont je perçois la violence et que j’essaie d’expliquer et d’enrober quand ils ont été écrits ou dits par d’autres, et de ne pas dire quand c’est moi qui ai envie de les dire.
J’ai eu la patiente la plus courageuse du monde (vous pensez tous que c’est vous qui l’avez eue, mais détrompez-vous, c’est moi…) qui a bravé son cancer de la gorge mieux que Samson les philistins.
Qui a tout encaissé sans broncher : les rechutes, les huitièmes lignes de chimio, les sondes naso-gastriques, les métastases encore et encore et n’en jetez plus, et que j’ai vue s’effondrer une seule fois, une seule, du diagnostic à sa mort.
Elle était venue les larmes aux yeux (fait inédit) avec son compte rendu de cancéro dans la main. Elle me l’avait tendu, et à voir sa tête, j’imaginais déjà la fin de son monde. J’ai parcouru la lettre, qui était plutôt (pour une fois) pleine de bonnes nouvelles. Des trucs qui régressaient, des scanners qui s’amélioraient, des traitements qui marchaient enfin un peu.
J’ai fini, à force de points d’interrogation, par comprendre ce qui la bouleversait à ce point.
« Tolérance médiocre de la chimiothérapie » .
Dans mon cerveau à moi, c’était plutôt gentil. Alors que d’habitude (et re pardon et re tous sont pas comme ça mais dans mon coin si) (change de coin, me direz-vous) les oncologues ont une furieuse tendance à écrire dans leurs lettres « Elle pète la forme » quand tu vois ta patiente tellement amoindrie amaigrie assourie ((assouri, c’est quand tu as arrêté de sourire)), moi j’entendais plutôt ça comme, pour une fois, « La pauvre, elle a vraiment morflé, elle a été courageuse » .
Elle, et je ne l’ai compris qu’au bout de beaucoup trop longtemps, elle avait entendu « médiocre » .
Comme dans les bulletins du collège en 6ème.
Comme dans « Bon, elle a fait sa chochotte, à pas tolérer sa chimiothérapie… »
J’ai re-compris le pouvoir des mots alors que je pensais l’avoir cerné et ne l’avoir pas oublié.
J’avais re re re oublié.
Et maintenant, je me méfie de médiocre comme je me méfiais de tumeur et de morbide et de sale.
Mais combien de pathologies ai-je annoncées d’un mot rapide comme si les gens savaient à coup sûr, et de combien de mots violents n’ai-je pas saisi la portée ?
Sans doute plein, que j’oublie à mesure de mon SAVOIR grandissant, mais que la fille en moi en P2 aurait entendus en se grattant les couettes, certes, mais au moins en sachant le plus important : qu’ils n’étaient pas évidents.
Sur twitter, on a échangé récemment des anecdotes rigolotes à base de gens qui avaient pris une douche avec du Normacol, parce que sur la boîte c’était marqué « lavement ».
J’ai rigolé comme tout le monde.
Mais en fait, hey, mec, mais BIEN SÛR !
Nous ça nous fait rigoler, du haut de notre petit podium de savoir, parce que, moi la première, ça nous paraît si évident ; mais comment putain de dieu tu veux qu’un type qui n’y connaît rien comprenne qu’il faut pas se laver avec un lavement ? Bielle toi-même.
Comme les ovules qu’il faut mettre dans le vagin et que des fois tu dois le mimer à une patiente étrangère (encore une fois, prenez 5 minutes pour essayer de le faire vraiment chez vous)(ce tour n’a pas été réalisé par des professionnels et ne comporte aucun danger), comme les inhalations que bien sûr il faut respirer mais que c’est un mot authentiquement compliqué, comme la pilule qu’il faut expliquer 40 minutes la première fois parce que en vrai y a aucune fucking raison que la fille connaisse le coup des 7 jours de pause (ou pas !) et de ça se prend par la bouche, comme tellement, tellement, tellement de choses qu’on oublie et que j’ai oubliées alors que je m’étais promis de ne jamais.
TRANSITION : (elle était censée être ciselée de ouf, ma transition, sur le pouvoir des mots tout ça, mais j’ai tellement encore à dire que je vais vous la raccourcir) : Transition : hey, les gens, le pouvoir des mots !!
On a passé un bout de la soirée avec mon futur-presque-meilleur-nouvel-ami à réfléchir sur la question de comment poser à nos patients la question des violences. On était bien d’accord (en bon twittos élevés au grain) qu’il faut poser la question à tout le monde, systématiquement. On s’est échangé nos trucs de comment. Comment le placer discrétos entre la poire et le fromage, « Des opérations des hospitalisations des maladies chroniques des violences des allergies et vos vaccins ? »
On avait chacun nos trucs à nous, qui marchaient bien et qui nous convenaient bien.
Pas le même placement, mais la même question : « Avez-vous déjà été victime de violences ? » .
Avez-vous, déjà, été, VICTIME, de violences ?
Je passerai relativement rapidement sur la problématique du mot « violences », qui peut vouloir dire violence sexuelle, violence physique, violence morale, et j’en passe. La question est vaste et n’est pas là ce soir.
Ce soir, on s’est attardés sur « victime » .
On s’est raconté des anecdotes, toutes pareilles.
« Non, jamais ! (mais (huit consultations plus tard) mon oncle a tué mon frère et c’est moi qui ai trouvé son corps) » –> c’est pas moi la VICTIME.
« Non, jamais ! (mais (deux ans après) mon père frappait ma mère et c’est moi qui m’interposais à 12 ans) » –> c’est pas moi la VICTIME.
On s’est dit qu’on passait probablement à côté de plein de choses, en formulant comme ça, à cause d’un bête mot.
Que sans doute plus l’histoire était violente, plus les gens n’osaient pas piquer la place de la « vraie » victime, et répondaient non. Parce que eux, c’est pas si grave.
Après on s’est dit aussi que hey, si une personne sur dix a été victime de violences, c’est sans doute que grosso modo environ une personne sur dix a été auteur (autrice ?) de violences. (oui ok, stats foireuses, une même personne peut en violenter plusieurs autres mais bon, vous voyez l’idée…)
Qu’à ces personnes-là, aux auteurs, ça valait bien peut-être le coup de leur ouvrir une porte aussi. Qu’on peut en parler chez moi. Que je suis là pour écouter n’importe quelle histoire. Que je peux tout entendre, mais que vous me dites ce que vous voulez. Que pour eux, c’était vachement fermer une porte de parler uniquement de victimes alors qu’ils étaient coupables.
On a cherché plein de formules, on a bidouillé autour, on a fini par se mettre d’accord sur un compromis transitoire faute de mieux : « Avez-vous déjà vécu d’une façon ou d’une autre des violences ? ».
Le « vécu d’une façon ou d’une autre » est pas bien joli, mais a le mérite d’ouvrir à la fois sur les différentes formes de violence, et sur les positions possibles de victime de témoin ou d’auteur ou les trois.
Ça roule pas très bien en bouche. C’est un peu dur à dire, je trouve, un peu pas langage parlé facile.
Si vous avez une autre idée, on est preneurs.
* la bielle Hélène ahahaha. La bielle et la bête ihih. La bielle de Cadix a l’essieu de velours JE SUIS LA REINE DU CALEMBOUR.
6 janvier, 2016 à 8 h 27 min
Pour expliquer les maladies (complexes ou pas d’ailleurs) en cabinet véto on a des genres de grands albums avec plein d’illustrations bien gores et bien éclairantes, ça aide beaucoup !
Mais même si il faut le faire, ce n’est vraiment pas facile de se mettre à la place des gens tout le temps…
6 janvier, 2016 à 9 h 15 min
Encore merci…
Quand le médecin m’a dit « obésité morbide » pour la première fois, j’ai été si mal, si horrifiée, si morte dans ma tête, que j’ai pris 10 kg en moins de 3 mois. Pour justifier ce que j’entendais, à savoir « tu vas mourir dans ta graisse, c’est écrit sur mon truc médical fiable ».
Je ne vous parle même pas de ma nièce et de son « hirsutisme majeur ». Prendre ça dans la gueule à 20 ans, c’est juste un pousse-au-suicide.
Ca nous a fait du bien de pleurer dans les bras l’une de l’autre, tiens, l’obèse morbide et l’hirsute majeure.
6 janvier, 2016 à 9 h 36 min
Rho là oui je me rappelle aussi, j’avais oublié, le coup de l’hirsutisme. Comme si j’avais eu besoin de ça, à 18 ans et encore zéro petit ami à l’époque… (et du coup, bam : 12 ans d’Androcur que j’osais pas arrêter parce qu’on m’avait avertie du Rebond. Ah, le Grand méchant Rebond, putain, qu’est-ce que j’ai eu peur de lui…)
6 janvier, 2016 à 9 h 52 min
Pardon, c’est un détail, mais sur le coup du « pouvoir des mots » ?
Ça fait un moment que je remplace autant que possible mes « n’oublie pas » par des « souviens-toi ». Du coup, je pense bien à me SOUVENIR et pas à (ne pas) OUBLIER, ça marche du tonnerre. Si tu essayes, tu nous raconteras ?
6 janvier, 2016 à 10 h 06 min
La formulation n’est peut-être pas très élégante, mais elle est terriblement efficace et oui, j’y avais déjà pensé : sur les questions de violence, il est au moins aussi important d’en parler avec les victimes, qu’avec les dégâts collatéraux ou les auteurs, voire les simples témoins qui n’ont rien osé faire et qui sont à présent rongés par le remord.
Après, autre écueil : pour beaucoup de gens, la violence, ce sont des coups portés. Donc rien sur les violences psychiques, verbales, les harcèlements du boulot, de la famille et autre.
Bon courage pour la suite!
6 janvier, 2016 à 10 h 13 min
« Est-ce que vous avez déjà été dans des situations violentes ? » c’est peut être moins précis, mais on laisse la porte ouverte des deux cotés, ça semble pas trop dure à dire, par contre, on risque d’avoir pas mal de situations parasites, mais si c’est un dépistage que se soit peu spécifique n’est pas vraiment un problème.
6 janvier, 2016 à 10 h 21 min
Ah oui, les mots… Comme ce toubib qui a annoncé à ma grand-mère (85 ans) qu’elle souffrait de démence parce qu’elle avait foiré le test de l’horloge…
Je la revois encore quelques semaines plus tard me disant « ah, j’suis pas folle, quand même » parce qu’elle se souvenait du prénom de ma fille…
Merci, Jaddo…
6 janvier, 2016 à 10 h 30 min
Il y a qques années, qqchose comme 20 ans (qd j’étais étudiante), j’ai lu dans Prescrire le courrier d’un MG :
étonné des l’inefficacité du tt pour asthme de son patient, il a eu l’idée de génie de lui demander de lui montrer comment il le prenait.
Et donc, le patient N’ENLEVAIT PAS LE BOUCHON !!!
Je n’ai jamais oublié.
Je n’ai jamais oublié non plus, la vidéo présentée lors d’une formation en Pneumo.
Le Pitch : des asthmatiques de longue date étaient invités à participer à une vidéo de formation à destination de « nouveaux asthmatiques » en leur montrant comment prendre le tt. On a tout vu : pchitt dans le nez, collutoire, crapotage….!
Et, donc, depuis, pharmacienne, quand je délivre un inhalateur, quand je fais la démonstration avec un placebo, je dis TOUJOURS d’enlever le bouchon, et de temps en temps, je refait une petite révision aux anciens asthmatiques.
Tu as mille fois raison, ne jamais rien considérer comme évident, même si ce n’est pas facile de se mettre à la place des gens. Le retour d’info de confrères est en cela irremplaçable, on ne pense pas à tout !
6 janvier, 2016 à 10 h 51 min
Pour moi, « Avez-vous déjà vécu d’une façon ou d’une autre des violences ? », ça revient à demander : « Avez-vous vécu ? ». La violence, à une échelle ou une autre, fait partie de la vie, non ? D’ailleurs, c’est drôle comme vous juxtaposez, sans les articuler, les deux parties de votre post car il y a en effet tant de violences dans les rapports soignants/soignés. Les dites « nécessaires » (faire souffrir pour guérir, mettons, quoique) et celles des comportements, verbaux ou autres, dont vous soulignez à juste titre la capacité destructrice. Avec le temps, j’ai développé pour ma part en tant que patiente une indifférence totale aux termes techniques & autres étiquettes diagnostiques. Nomenclatures et protocoles permettent aux soignants de ne pas trop patauger dans leur approche pratique, point.
Reste qu’il n’y a pas de maladie, que des malades.
6 janvier, 2016 à 11 h 30 min
L impact des mots sur le psychisme et à défaut sur le corps… Je vous propose : »Y a-t-il des choses qui vous ont marqué(e) sans que vous puissiez en parler facilement dans votre vie? »
Mais quelle qu’elle soit, la question peut générer du « retrait », une crainte de l’ingérence. Son intérêt est surtout a posteriori: elle ouvre une porte et met le sujet en situation de réfléchir sur lui et de savoir qu’il y a quelqu’un qui est prêt(e) à entendre ce qu’il n’ose peut-être pas penser librement.Et il en profitera peut-être en différé, lors d’une consultation ultérieure s’il vous sent toujours attentive à lui.
Bonne continuation.
Je suis éducatrice spécialisée et j’aime lire vos billets.
6 janvier, 2016 à 11 h 35 min
Merci Jaddo pout ce que vous êtes et pour ce que vous écrivez…
Ah, l’hirsutisme ! J’ai pris ça en pleine figure à 30 ans, dans un grand hôpital parisien. C’était lors de la visite du GRAND PATRON (les majuscules ne sont pas de trop). L’interne, tétanisée lui lisait mon dossier A ce mot, le grand patron a soulevé délicatement la drap, et a murmuré « effectivement » en regardant mes jambes…J’avais 30 ans, un boulot passionnant mais pas de règles, pas de petit ami non plus…j’ai eu l’impression d’être un morceau de bidoche !
Les années ont passé, cela ne m’a pas empêchée d’avoir 3 enfants et un mari adorable… mais il a fallu que j’avale le mot et ce fut dur.
6 janvier, 2016 à 12 h 14 min
Entre ce ce que tu dis, et ce que ton interlocuteur a compris, il y a souvent un océan.
C’est pourquoi j’essaie non pas d’expliquer pendant des heures ce que je sais et que je voudrais que les patients sachent. Car ce sont « mes » critères de « leurs » connaissances.
Je laisse plutôt les gens poser des questions. Car les questions qu’ils posent sont les plus importantes à régler pour eux. C’est ce qui les préoccupe, eux Tant qu’ils n’auront pas la réponse à LEUR question, ils ne se concentrent pas sur le reste.
Même si LEUR question peut paraitre banale ou en décalage avec l’importance de la pathologie, ce qui est important pour le patient est forcément différent de ce que croie leur médecin.
L’autre chose qui me parait essentielle quand on explique, est de faire restituer au patient ce qu’il a compris. C’est un grand facteur de progression de la psychologie en consultation. Quand tu réalises que ça fait une heure que tu expliques, dessins à l’appui, et que le patient n’a tout simplement pas enregistré. C’est la que tu comprends qu’en fait, il n’a pas écouté juste parce que tu n’as pas répondu à ses préoccupations. Et qu’il ne sert à rien d’imposer des explications complexes à des gens qui n’en demandent pas tant.
Classiquement, quand tu annonces un cancer par exemple. Toi tu te dis que le malade veut tout savoir, sur le diagnostic, l’évolution, le traitement. Tu y passes une heure. Or, à la première consultation, ses préoccupations sont autres. Il veut savoir ce qu’il fera de son chien pendant son hospitalisation, et s’il va pouvoir aller au mariage de sa nièce dans 2 mois. Certains veulent immédiatement savoir s’ils vont mourir, tandis que d’autres te diront aussitôt « je vais me battre ». Tant que tu n’as pas traité en priorité ce qui est fondamental pour le patient, il ne s’intéressera pas à tes informations. Si tu affirmes à un patient qui voit la mort « il faut vous battre », il ne comprendra pas ce que tu expliques. Ce n’est pas sa vision. S’il te parle de mort, il faut lui demander pourquoi il voit les choses de cette manière, et repartir de la pour expliquer.
Ce que les médecins disent peu, parce qu’ils ont peur que cela les mène dans des explications interminables et des consultations infinies, c’est
– qu’avez vous comme questions importantes ?
– pouvez-vous me dire ce que vous avez retenu de mes explications (et la, quand le patient te dit… ça fait super mal à ton égo médical..)
– et la question redoutée de fin de consultation: avez-vous d’autres questions? cette question que l’on n’ose jamais poser, parce qu’on craint de repartir dans une nouvelle question, est tout de même celle qui te permet un retour sur ta pratique. Si tu as bien expliqué, le patient te répondra, non, je n’ai pas d’autre question !
6 janvier, 2016 à 13 h 47 min
Haaa, oui ! moi on m’a dit que mon enfant avait un retard de croissance à la naissance (un bébé de 2,6kg pour 49cm, né à terme et en parfaite santé). En fait, on (ses parents) sommes petits et pas épais et nous avons fait un enfant à notre image, un mini-pouce.
Ces mots m’ont été dit par une pédiatre (ce qui a renforcé ma méfiance envers des pédiatres) alors qu’elle examinait le carnet de santé (pas l’enfant) à la crèche. Mon fils avait alors environ 2 ans.
Heureusement que j’ai eu un suivi global avec un sage femme bienveillant qui m’a protégé jusqu’au 1 an de mon fils de ce genre de parole. Qui m’a appris à me faire confiance, à observer mon enfant et à ne pas écouter les médecins qui « ne me revenaient » pas.
6 janvier, 2016 à 15 h 01 min
Moi je dis: avez vous déjà dans votre vie/existece été confronté(e) d’une façon ou d’une autre à de la violence ou des experiences traumatisantes?
Comme toi, le mot « Victime » ne me va pas, il est plein de présupposés…
Le problème c’est qu’en faire après? J’ai fait récemment une formation en mouvements oculaires qui me donne un outil fiable et aidant et qui permet de ne pas rester dans le « ah oui, violée pendant toute votre enfance par votre père, oui ça a du être dur… un peu de doliprane? «
6 janvier, 2016 à 15 h 37 min
Je suis jeune généraliste, et je pense que les gens se confient quand ils le décident…
Je ne suis pas sûre qu’une question systématique soit adaptée; il faut juste qu’ils sentent que la porte est ouverte; je pose une question beaucoup, beaucoup plus large:
« et le moral, ça va? » (dans tout contexte, grossesse, arrêt de travail, nouveau travail ou perte de travail, diabète, tout)
et s’ils me répondent, que « non, pas vraiment », je leur demande s’il y a des choses qui leur pèsent.
Je ne fais que des remplacements, et pas encore de manière régulière (je n’arrête pas de déménager), donc il n’y a pas de « relation » particulière a priori avec les patients que je vois;
pourtant, à chaque remplacement, des histoires plus terribles les unes que les autres me sont confiées, alors que ça n’était jamais sorti avant…
Je me permet de parler de ça, car au delà du cadre professionnel, des gens très proches de moi se sont confiées sur des sujets très graves; et quand je leur demandais pourquoi ils n’en avaient jamais parlé avant, c’était comme s’ils avaient vécu jusqu’ici en l’ayant mis de coté, presque oublié, sans pour autant arrêter un seul jour d’y penser…
Je ne pense pas que les gens « cachent » ces expériences traumatisantes à leur médecin (ou à leurs proches); ils vivent avec, sans se sentir vraiment concernés, meilleur moyen de s’en protéger; le jour où ça sort, c’est parce qu’ils sont prêts à ne plus s’en protéger, mais à s’y attaquer, que ce soit pour d’anciennes violences subies ou exercées, et occultées, ou pour des violences encore endurées jusque là…
il suffit d’être là, et malgré la fatigue, de ne pas laisser transparaitre le stress du téléphone, de la salle d’attente pleine, des résultats de prise de sang à regarder et l’envie de rentrer chez soi avant 22h, d’inonder du flot si efficace de nos paroles et de nos certitudes.
Juste être calmes, et prêts, nous aussi, quand quelqu’un est prêt à nous parler.
6 janvier, 2016 à 16 h 32 min
Votre texte m’émeut car j’avais été bouleversée au réveil d’une anesthésie générale. Le dentiste devait profiter du retrait de mes 4 dents de sagesse pour faire une greffe d’os dans ma gencive. Pour pouvoir ensuite faire un implant. Et me mettre enfin une vraie dent là, tout devant, au lieu du machin en résine qui se barre à chaque fois que je mange un sandwich. Donc je me réveille dans le pâté, avec mal partout, la bouche en sang. Moi qui avait tellement appréhendé le bloc, l’hôpital, moi qui avait fondu en larmes devant l’anesthésiste, je me suis dit « bon, au moins c’est fait, on va pouvoir avancer dans cet énorme chantier dentaire ». Sauf que non. A peine réveillée, je vois le dentiste qui m’a opérée. Il me dit, comme ça, rapidos « ah au fait je n’ai pas pu faire la greffe, vous avez un abcès à la gencive, les tissus sont nécrosés ». Putain, nécrosés ! Déjà qu’il me manque des dents depuis mes 7 ans à cause d’un accident et qu’à 28 je suis encore en train de faire des greffes. Même qu’au collège j’osais pas sourire parce que j’avais un putain de trou dans la bouche et qu’il avait fallu que j’insiste pour qu’un dentiste me fasse une dent amovible pour mon entrée au lycée. Le mec me dit que non seulement il n’a pas fait la greffe d’os qui aurait permis de reboucher le trou qui s’est formé car l’os s’est décalcifié, mais qu’en plus j’avais du tissu MORT dans la bouche ? Genre du cadavre qui pousse en moi ? Ah et du coup il allait falloir aussi sans doute arracher 2 autres racines dentaires et faire 3 implants au lieu de l’unique prévu ? Et peut être une autre greffe ? Bah résultat j’ai eu des insomnies pendant une semaine. Et PLUS JAMAIS je fais d’anesthésie générale.
6 janvier, 2016 à 16 h 52 min
Confronté, c’est pas mal oui. Pas totalement idéal mais..
« Etes-vous, ou avez-vous été, confronté à des situations de violences du quotidien, physique ou morale ? »
ou peut-être « impliqué dans ».
J’ai trouvé « violence » un peu trop large et évasif
Ca devient difficile à caser entre la poire et le fromage , ceci dit ;)
6 janvier, 2016 à 18 h 20 min
Ah, le sens des mots ! Ça me rappelle le médecin du don du sang, qui, au lieu de demander comme les autres si j’avais changé de partenaire dans les six derniers mois, m’a demandé si j’avais un partenaire sexuel régulier, et a failli s’étrangler de stupeur quand je lui ai répondu « non » avec candeur. Car non, pas de régulier, mais pas d’irréguliers non plus. Enfin, ça aura peut-être été pour lui l’occasion de s’apercevoir que la question était mal posée, car la situation inverse serait possible aussi (un régulier + des irréguliers), ce qui serait plus embêtant dans le contexte…
Et pour les violences, j’avoue que je n’ai pas tellement d’idées. Mais je vais méditer là-dessus !
6 janvier, 2016 à 18 h 22 min
J’ai vu deux psychiatres et au moins trois médecins généralistes en huit ans de dépression, et on ne m’a jamais demandé si je vivais de la violence. Alors que pendant trois années sur huit, mon copain me frappait, et que j’étais incapable d’en parler de moi-même. Merci Jaddo.
6 janvier, 2016 à 19 h 34 min
– Avez-vous vécu des choses difficiles directement ou indirectement ?
Aux enfants : « ya-t-il des choses que tu n’aimes pas et/ou n’aimes pas faire ? »
(il faut que je retrouve mes notes sur la protection de l’enfance, un pedopsy nous avait formulé des idées de questions à poser… « n’oublie pas »…. et là, j’ai un peu oublié.)
6 janvier, 2016 à 20 h 10 min
J’ai déjà connu le malaise du medecin ( pediatre qui ne prends pas 85€ les 5 minutes ; p) à devoir expliquer la trisomie 21 à des personnes ne parlant pas français…et ça m’a fait du bien de voir que d’autres avaient osé le mime!!
Merci donc!
6 janvier, 2016 à 20 h 45 min
Eh ben on ne m’a pas expliqué tout ça à ma première consultation de première grossesse :D Suivi à l’arrache jusqu’au 6ème mois, je me suis bien rattrapé après… Deux grossesses patho au compteur j’en ai mangé du jargon médical et des absences d’explications…
Et en ce qui me concerne j’avais du mal à poser des questions c’était tellement éloigné de mon domaine de compétences. Les questions venaient après… Et parfois à la 10ème fois on comprenait enfin à moitié.
Pour les violences il est important de poser la question. Je pense. « Avez-vous vécu quelque chose de traumatisant / une situation difficile dont vous aimeriez me parler? » Après selon les gens des formulations différentes sont interprétées différemment.
Bon courage c’est bien ce que vous faites.
6 janvier, 2016 à 21 h 38 min
Aucun médecin ne m’a jamais demandé pour les violences, ni même seulement pour le moral… Alors, merci Jaddo !
Pour rajouter à la liste des mots à pouvoir: « la patiente présente une gibosité » (le médecin dictant à son PC). La seule chose que j’ai entendue, c’est « tiens, une autre bossue de Notre-Dame! » Le mot scoliose est déjà bien embêtant, il a au moins le mérite d’être neutre sans rajouter en plus une connotation…
6 janvier, 2016 à 21 h 48 min
Pour ma part, un médecin (à 120 euros les 5 minutes) m’a un jour prescrit une inhalation… en indiquant sur l’ordonnance un produit qui n’existe que sous forme injectable. Après des recherches sur Internet et une longue discussion avec le pharmacien je me suis decidée à déranger le docteur surbooké. Au bout de 5 jours il a finalement daigné me rappeler et m’a indiqué par téléphone « qu’il fallait être stupide pour ne pas savoir cela » et que « j’aurais pu réfléchir un peu au lieu de le déranger pour si peu : tout le monde sait que ce produit peut s’utiliser comme ca. » Je ME suis sentie coupable et très bête sur le coup. Et je n’ai pas osé le rappeler quand j’ai réalisé que je n’avais aucune idée de la façon dont j’allais pouvoir inhaler un produit injectable. J’ai bien passé 20 minutes à essayer de faire sortir le produit goutte à goutte avant d’avoir l’idée de prendre une seringue puis encore 20 minutes avant de me souvenir qu’il fallait mettre le flacon tête en bas (merci les séries télé médicales). Comme quoi ce qui paraît stupide pour les uns peut représenter un vrai challenge pour d’autres et compromettre le traitement : combien avant moi ont juste abandonné par peur de déranger le grand docteur ou de paraître stupide ?
6 janvier, 2016 à 22 h 25 min
Aujourd’hui, j’ai dit à une cliente (très sensible et qui parle pas très bien français, en plus) que son chat avait une « belle » cystite. Elle était horrifiée. Moi aussi, après coup.
Y a pas que les mots méchants qui ont du pouvoir.
6 janvier, 2016 à 22 h 36 min
Bonjour,
Bravo pour ce post qui m’a fait penser que bien que stigmatisés, nous les « nantis » de médecins nous n’oublions pas pourquoi nous avons choisi ce métier…
Gynéco spécialisée en fertilité, je vous passe les pauvres mecs qui se font assassiner par leurs femmes parce que leurs spermatozoïde sont « parasseux », « faiblards » ou pas « des champions »… Les femmes qui vous disent à la 4ème FIV que le 1er Gyneco consulté 5 ans plus tôt leur a asséné un « vous êtes une tueuse vous madame » ou « vous tuez les spermato de votre mari..devant le résultat de ce test ignoble et inutile qu’est le test de Hüh’er ou test post « coïtal »…. Et que le couple ne baise plus depuis 5 ans alors que c’est quand même la meilleure façon de faire un enfant (ok… Pas pour tous…). Bref, des conséquences désastreuses pour la vie des gens alors que pour le médecin c’est juste un petit mot en passant…
En tant que patiente (mère du patient), un petit souvenir (c’est beau d’ailleurs ce conseil: se souvenir plutôt que ne pas oublier, j’adopte!)
La prescription d’un demi sachet d’inexium (granules) pour le RGO de mon nourrisson de 1 mois que j’allaite au sein… Pas évident de trouver comment le lui donner….
Merci pour ces partages! C’est chouette!
Et n’oublions pas que nous aussi nous sommes juste des humains avec nos états d’âme et qu’on a aussi le droit de ne pas être « réceptifs » à certains moments…
7 janvier, 2016 à 1 h 01 min
Je pose la question comme ça depuis peu et ça marche bien « dans votre vie vous avez déjà été confronté à des épisodes de violence ? …. Physique …. Psychologique …. Sexuelle ? »
7 janvier, 2016 à 8 h 00 min
Ah mais je ne suis jamais allée voir un généraliste pour mes grossesses ?!? sans doute parce que cela se passait bien, mais je suis allée direct chez mon gyneco à l’hôpital et jusqu’au bout.
J’aime bien, vraiment bien ce billet plein de réflexions, mais j’aime tous vos billets de toute façon :)
7 janvier, 2016 à 11 h 13 min
@W: quand vous dites « et le moral ça va ? « , vous fermez votre question, vous induisez la réponse.
A la fois médecin et mère, j’en ai entendu de belles de la part de confrères.
La palme à celui qui m’a dit juste après l’annonce d’une malformation grave de mon bébé de quelques jours :
« ne vous inquiétez pas, le suivant sera normal ». !!!
7 janvier, 2016 à 11 h 59 min
Bonjour
une scèen de la série comique anglaise « catastrophe » illustre bien ça. On diagnostique à l’héroine une « pré cancer » en cours de grossesse et le couple n’entend que et uniquement le mot « cancer » (« mais si c’en est pas un pourquoi vous dites tellement ce mot? »)
je voulais poster un lien youtube mais j’ai pas trouvé.
Billet parfait! très juste.
7 janvier, 2016 à 14 h 59 min
très long et intéressant post.
nombreux sujets abordés.
je commente peu mais je me suis comme souvent reconnue dans plkusieurs situations.
La consult° du 1er trim de grossesse où on pose les jalons pour le suivi ultérieur et qui s’interrompt bien avant, malheureusement.
celle avec une patiente en fin de premier trimestre qui ne parle pas français. vécu exactement même problématique concernant dépistage tri 21( j’ai utilisé Google traducteur avec le haut parleur, pas bcp mieux)
la question » avez vous été victime de violence ? » spouvent posée mais jamais pensé à demander si témoin de violences. j’y penserai.
et expliquer
toujours demander si tout est clair et si il y a des questions en fin de consultation.
mais récemment j’ai eu droit à une remarque
» ça va! on a compris! on a la lumière à tous les étages »
j’attends des suggestions sur comment aborder autrement ce moment de la consultation, car j’ai probablement du louper quelque chose pour avoir une réaction si agressive.
merci pr le blog jaddo
7 janvier, 2016 à 16 h 20 min
Excellent billet comme toujours. Même pas long : je connais des courriers administratifs tellement longs et ampoulés que leurs cinq lignes sont interminables. Là c’est rien que du vrai, du vécu, de l’humain. De la médecine comme je l’aime… Et que j’essaie de me souvenir de pratiquer et que des fois, en fin de journée, après vingt consultations avec explications aussi longues que mes ordonnances sont courtes, j’oublie parfois. J’avoue. Et en plus ça fait minable, hein, d’être fatigué après vingt consultations.
Je tiens à exprimer mon accord total avec le commentaire de M.L. Qui peut se résumer à la hache et à un seul mot : ÉCOUTER le patient.
Enfin mon petit doigt me susurre à l’oreille qu’il faut être un saint, ou un crétin, ou les deux, ou l’un à la puissance de l’autre, pour faire ce genre de consultation en quarante minutes et pour vingt trois euros. J’ai rien dit.
7 janvier, 2016 à 18 h 53 min
Chouette la jaddo 2016 est arrivée
Chouette, chouette et rechouette !!!
J’aimerai écrire ainsi avec ce rythme , ces images et situations colorées , tellement humaines.
Ah oui , les mots , c’est ce qui m’anime en ce moment(enfin depuis longtemps…), c’est ce qui va m’occuper dans les années à venir( enfin depuis que j’ai laissé tant d’années de médecine derrière moi, il y a 11 mois, et même que j’ai osé avant d’être trop épuisée…et même pas avant la retraite!!). Merci Jaddo et belle année à vous, grattage de couettes et compagnies
7 janvier, 2016 à 18 h 54 min
Chouette la jaddo 2016 est arrivée
Chouette, chouette et rechouette !!!
J’aimerai écrire ainsi avec ce rythme , ces images et situations colorées , tellement humaines.
Ah oui , les mots , c’est ce qui m’anime en ce moment(enfin depuis longtemps…), c’est ce qui va m’occuper dans les années à venir( enfin depuis que j’ai laissé tant d’années de médecine derrière moi, il y a 11 mois, et même que j’ai osé avant d’être trop épuisée…et même avant la retraite!!). Merci Jaddo et belle année à vous, grattage de couettes et compagnies
7 janvier, 2016 à 23 h 21 min
Victime de violence psychologique et témoin de violence physique durant toute mon enfance, aucun médecin ne m’a jamais posé la question. Et si on me l’avait posé « comme ça », je n’aurais pas répondu, parce que j’avais intériorisé qu’il ne fallait pas dire du mal de ceux dont j’étais victime en public. Ce qui aurait pu me faire parler ça aurait été une formulation pas « question ». Par exemple: « Sachez que si vous êtes ou si vous avez été confronté à des choses dérangeantes ou difficiles, quel-qu’elles soient, vous pouvez m’en parler. Y a-t-il quel-que chose dont vous souhaitez parler? Non? Si jamais ça arrive un jour, n’hésitez pas ».
C’est comme ça que j’en ai parlé à ma Sage Femme pendant ma grossesse, simplement parce qu’elle m’a dit qu’elle était prête à écouter (mais je me souviens plus de sa formulation). Par contre j’en ai parlé comme une patiente « reloue »: par à coup, un peu de biais….
Et comme c’est mon tout premier commentaire: merci pour ce blog, qui me permet d’être mieux informés et de mieux comprendre mes soignants (médecin, sage femme, dentiste… )
8 janvier, 2016 à 1 h 39 min
« N’oublie pas, n’oublie pas, n’oublie pas !» [cf.:**Jaddo**]
J’aime beaucoup vos articles. Beaucoup.
Je suis en 2ème année, et quand je vous lis, j’prends parfois des bébé-notes dans mon document Word ‘Jaddo’.
Parce que :
1/ Vous pesez. Ca mérite un docu Word perso.
Et 2/’moi vouloir être bon médecin’ est suivi de[**comme Jaddo**] qui clignote en perso-subtext de néons lumineux in-my-mind.
Pour dire que si tout va bien pour la suite, je crois que passablement de mes premiers ‘N’oublie pas’, viendront de vous, votre livre, votre blog.
Merci(pour moi, pour les ‘eux’ futurs, enfin pour ‘nous’ tous quoi ! =).
8 janvier, 2016 à 2 h 44 min
Bonjour,
D’abord merci pour ce blog qui alimente nos réflexions ou nous aide à nous rappeler qu’on n’est pas tout seul à se poser des questions sur le sens de ce qu’on fait.
Concernant les violences, tout comme W, je ne pose pas souvent la question directement.
D’une part la violence, si l’on considère ses variations physiques, verbales, psychologiques, sexuelles, sociales, administratives, etc, est un phénomène quasiment universel. Presque toutes les relations humaines sont entachées à un certain moment d’une certaine violence. Le point crucial pour la santé (hormis les dégâts physiques) étant la façon dont l’auteur et la victime l’ont vécu. Il faudrait presque poser la question « Quelle a été votre dernière expérience de violence/qui vous a choqué? » plutôt que demander s’il y en a eu.
D’autre part, vu les innombrables aspects de la violence, il est difficile pour le patient de donner une réponse rapide et exhaustive avec une question générale. C’est un peu comme si l’on demandait « Avez-vous eu une douleur quelque part durant les six derniers mois? » Lorsqu’on détaille « dans la poitrine? dans le ventre? dans le dos?… », les patients se souviennent alors plus facilement.
D’autre part, pour une question aussi délicate que des violences, d’autant plus pour une victime qui a déjà été dans une situation de vulnérabilité, j’imagine que la première question des patients est: « Qu’est ce qu’il va faire/penser si je lui raconte ça? ». J’ai le sentiment que la préparation à la question est aussi importante que la question elle-même, afin d’amener le patient à bien vouloir croire qu’il ne risque rien à en parler, qu’il ne s’expose pas à un jugement et qu’on peut tenter d’améliorer sa situation.
Je n’ai pas de méthode bien meilleure, mais j’essaie de rester attentif à toutes les petites accroches que peut me présenter un patient, qui laissent penser qu’il ne se sent pas bien ou moins bien qu’il le prétend, et de le verbaliser. Généralement, la réponse est soit un déni du patient qui se sent effectivement bien, soit un déni « froid » montrant qu’il ne veut pas aborder le sujet, soit le patient profite de l’occasion pour parler de ses soucis « pas vraiment des problèmes qui concernent les docteurs », mais qui permettent en tirant le fil d’aboutir parfois à des violence, parfois à une détresse sociale, parfois à une dépression, parfois à une pathologie sur une partie du corps qu’il n’ose pas dévoiler, etc…
Je dois avouer également que j’ai la chance d’avoir un peu plus de temps par consultation…
8 janvier, 2016 à 10 h 26 min
@doume
Tout est dans la manière de faire, je crois
» et le moral, ca va? » peut être une question fermée si l’on continue à remplir les papiers sans regarder la personne, en tendant la main pour la carte vitale…
Elle peut être une question ouverte si on pose tout, qu’on regarde la personne dans les yeux et qu’on lui demande « bon, mais… et le moral… ca va? »
En tout cas, j’essaie.
Mais je crois que le mieux, c’est ce que dit @Clemessi : si l’on veut aborder le sujet à chaque fois, de manière systématique, poser une question ne marchera pas: par contre dire comme elle le propose « si un jour, vous voulez parler, ici c’est possible » (c’est ce que je dis aux ados: si un jour tu te retrouves débordé, avec le shit, l’alcool, le sexe, quoi que ce soit, tu peux venir ici)
Je ne sais pas si ce n’est pas la partie la plus importante de notre travail; en tout cas pour moi la plus intéressante humainement, même si comme tout être humain on passe notre temps à se planter.
8 janvier, 2016 à 12 h 29 min
Le pouvoir des mots ! je me souviens de la joie de mon amie qui m’appelle pour me donner les résultats des analyses de son mari : son généraliste lui avait dit qu’il avait une tumeur secondaire du cerveau et pour elle » secondaire » signifiait peu important ! Son mari est décédé peu après. L’explication n’avait pas été donnée et ce qui parait évident pour nous, médecins, ne l’est pas toujours pour les patients.
L’inverse est vrai aussi et certains patients ont du mal à traduire en mots ce qu’ils ressentent. L’écoute attentive est une grande partie de notre travail.
8 janvier, 2016 à 13 h 27 min
d’accord avec Egeira, W, Zagabouet, Clemessi / Sympa de te lire jaddo
8 janvier, 2016 à 15 h 50 min
Alors 1/250 ça veut dire que 249 personnes ne sont pas concernées, pas de problème, juste une seule qui a des soucis. Et 1/1000 ça veut dire que pour 999 personnes y’a pas de problèmes, ça fait encore plus de monde que les 249 — insérer ici un geste avec les mains qui s’écartent pour faire grand — donc le petit 1 qui a des soucis — le pouce et l’index tout proches l’un de l’autre — il est vraiment plus rare encore.
C’est comme les gens violents, ils sont rares, mais ils existent…
(Est-ce une bonne porte d’entrée : évoquer la violence pour amorcer une confidence de témoin ou de victime, tout en « valorisant » grâce au mot « rare » le fait d’être quelqu’un qui est violent ?)(je ne sais pas, c’est pas comme faire le geek pour expliquer 1/250, c’est bien plus délicat)
8 janvier, 2016 à 19 h 43 min
Au cours d’une consultation de grossesse, j’ai entendu le médecin dire « légère éventration », sans trouver utile de s’expliquer…
Je crois que le « per os » des ordonnances d’hôpital est loin d’être compris par tous les patients, aussi.
8 janvier, 2016 à 20 h 53 min
bonjour et merci pour ce post du nouvel an !
il est parfaitement pertinent car il replace la nécessaire pédagogie ( l’art d’enseigner ) au sein de la consultation médicale, bien sûr à l’initiative du »sachant » le médecin vis à vis de son patient
et se mettre »à la portée de… » n’est pas »s’abaisser » mais utiliser les outils conceptuels ayant le plus de chance de remplir l’objectif qu’on est fixé face au patient ( encore faut il qu’on s’en soit fixé – un objectif-)
j’ai donc entendu »éducation thérapeutique » quand j’ai lu ton post et cela m’évoque furieusement ma pratique quotidienne au sein de l’unité de réadaptation cardiaque dans laquelle je sévis : expliquer à des patients venant d’horizons multiples, avec des niveaux de compréhensions et des croyances déjà installées tout aussi multiples des concepts aussi barbares qu’athérosclérose, »nécrose » myocardique, fraction d’éjection ( oui -fraction d’éjection- ), prévention ( primaire et secondaire soyons fous ! ) relève d’une discipline qui nécessite en plus du savoir nécessaire, adaptabilité et bon sens pratique;j’ai trouvé tout ça dans l’éducation thérapeutique et du coup, je ne m’en lasse plus !
8 janvier, 2016 à 22 h 28 min
Bien vu l’article!
Il y est principalement question du LANGAGE..
Vous savez, ce truc qui fait que, quand on fait du bruit avec la bouche, on transmet des choses à une (ou plusieurs) autre personne. Ca commence tout petit, et là: c’est vraiment du BRUIT!! Ca veut dire des trucs, principalement quand ça va pas, mais comme le récipiendaire il comprend rien, on monte le son, la fréquence, on insiste dans la durée…
Fiouuu!
Au bout d’un moment quand même, on arrive à moduler les sons, on associe des mimiques, bref: on parle!!!
Mais parler l’humain, le français en particulier, c’est utiliser un code. Pas des 0 et des 1 qui se suivent, non, des mots, dans un certain ordre, avec des déclinaisons pour affiner le sens, et, ô horreur, une grammaire, et pire encore, une syntaxe!!
Tout ça, ça s’apprend; ça met du temps; faut le vouloir aussi…
Parait qu’on peut se débrouiller dans la vie courante avec 200 mots?
C’est sûr, y’aura pas la même finesse de transmission qu’avec 2000.
Surtout si les mots ne sont pas utilisés selon la règle.
La règle, c’est pas moi qui la définis. C’est pas toi non plus, ni « eux ». Ce sont les lexicologues, les académiciens, les faiseurs de dictionnaires, les écrivains (quand ils deviennent « reconnus »)les techniciens…
Si tu n’appliques pas la règle, c’est sûr, tu seras pas compris, ou mal, ou carrément de travers…
C’est comme si tu pars en voiture et que tu appliques ton propre code de la route! Pas loin le crash…
Alors, Jaddo, recommencer tout le boulot d’un environnement social défaillant (école, parents, amis…) c’est mission impossible!
Malgré toute votre bonne volonté, je ne vois guère de solution. Surtout si, ô stupéfaction, vous vous retrouvez dans une explication « basique » où vous vous apercevez que même la base est défaillante.
De mon côté, à chaque nuit de garde ou week-end, j’ai cessé de poser des question lors de la redoutable « consultation par téléphone »!
La solution est simple: si vous êtes inquiets, vous m’amenez l’animal et je jugerai sur pièces, le client moyen et moi ne parlons définitivement pas le même langage, et en plus, les critères d’appréciation sont souvent parfaitement fantaisistes…
Alors, chers Amis Médecins, après 19 heures, ou le dimanche, recevez donc les patients… Ca évitera au service des urgences de péter régulièrement les plombs, ou au régulateur du 15 de botter abusivement en touche…
8 janvier, 2016 à 22 h 58 min
Bonjour, et merci pour ce post, comme pour tous les autres…
J’aime vos questionnements. Autre métier, autre remise en cause systématique de tout ce que je fais, mais les problèmes sont souvent les mêmes quand on travaille dans « l’humain ».
Pour votre question systématique sur la violence, pourquoi ne pas juste donner le mot : « violence », et laisser les gens l’interpréter ?
Lors de votre bilan, dire un truc du genre :
« Je vais vous dire des mots, et vous me dites si ça fait écho à quelque chose dans votre vie :
opération,
accident,
violence,
fatigue,
dépression
… ».
Je ne sais pas ce qu’il est pertinent de demander, je ne suis pas médecin, mais vous voyez le tableau.
Et si le patient ressent le besoin de vous demander de préciser la question, c’est probablement que ça vaut le coup de creuser.
Voilà, votre post m’a fait réfléchir, alors je propose…
Bonne année à vous.
8 janvier, 2016 à 23 h 10 min
Ton billet fait plaisir à lire pour la linguiste que je suis :)
Ce qui est amusant, c’est que dans certaines questions de sémantique, des exemples populaires sont basés sur la mauvaise compréhension de termes médicaux.
11 janvier, 2016 à 2 h 43 min
[…] plus désemparés et maladroits devant ce patient âgé, cette patiente obèse, ces patients qui ne comprennent rien, tous ces patients non « standardisés » (nous tous donc) à côté desquels […]
11 janvier, 2016 à 11 h 01 min
je plussoie sur le « per os » des ordonnances d’hôpital. J’y ai été confrontée, et, perplexe, j’avais dû appeler ma médecin de mère (qui s’était bien foutue de moi, mais je maintiens que c’est peut-être pas idéal de s’exprimer en latin pour être compris du plus grand nombre…)
12 janvier, 2016 à 11 h 42 min
Ah oui, le coup des ovules… La premiere fois que j’ai du en avoir, c’était à 28 ans pour ma premiere grossesse. Et j’ai du demandé à la pharmacienne si ca s’avalait. C’est elle qui a ri. Mais elle a répondu. La gynéco n’avait rien expliqué du tout…
16 janvier, 2016 à 21 h 58 min
Quelle que soit la manière dont on pose la question des violences, je suis convaincue qu’il faut la poser.
Je reçois des patients qui me disent qu’on ne leur a jamais demandé, et qu’en même temps ils ne se voyaient pas en parler à leur médecin (je ne crois pas que ça soit la faute de quiconque, entendons-nous bien).
D’autres se souviennent après-coup qu’on leur en avait parlé une fois, mais ce n’était pas le moment, pas le lieu pour eux d’en parler …
D’autres encore ont été bien incapables de faire le lien entre une partie de leur histoire de vie et le mot « violence », pour tout un tas de raisons. « Mais quelque part, vous savez, pour moi c’était normal » ou alors « ça ne m’a pas posé de problème vous savez » ou alors « à quoi ça va servir d’en parler » ou …
alors qu’on parle de coups, de violations d’intimité, de viol bien sûr…
Poser la question une fois ça peut ouvrir des portes, rencontrer plusieurs médecins qui posent la même question ça peut permettre d’en parler plus facilement à l’occasion. Petit à petit…
Et il me semble que aussi horribles que soient les violences physiques, les maltraitances, – violences sexuelles mises à part peut-être – , les négligences sont au moins aussi problématiques (c’est en tout cas ce que souligne Cyrulnik dans « Le murmure des fantômes » : il y a une plus grande difficulté d’accès à des processus de résilience pour des enfants négligés que pour des enfants traumatisés, justement parce qu’ils ont encore plus de difficulté que les autres à parler d’eux et à penser que ça puisse intéresser quelqu’un, en fait ils ont plus de mal que les enfants physiquement maltraités à aller vers les autres).
Après, c’est sur que ça prend du temps, que ça ne peut pas être un passage obligé à chaque consultation et puis il est vrai qu’on ne sait pas toujours quoi répondre à quelqu’un qui partage une telle partie de son histoire. Mais ça, je crois que chacun à notre manière, on peut aussi le dire au patient qui vient à notre rencontre. Qu’on n’est pas très à l’aise pour parler plus avant de ce sujet, qu’on se saurait pas très bien comment aider, etc. Souvent si les patients acceptent d’en parler, ils ont déjà pensé aussi à aller consulter un psy, et pour tout un tas de raisons, n’ont pas encore fait la démarche.
Poser la question, ça peut être une étape dans une histoire de vie.
17 janvier, 2016 à 16 h 52 min
Les patients aussi utilisent un vocabulaire avec des sous entendus qu’il est interressant d’expliciter : « Docteur, je viens vous voir pour », au choix : » une sale toux, un méchant rhume, une bonne grippe, une belle cystite, etc… ». Je leur demande souvent, en souriant mais avec une réelle écoute, pourquoi ils associent un tel adjectif : cela leur permet d’expliquer leur vision des choses et d’adapter la réponse.
18 janvier, 2016 à 12 h 58 min
Ah les mots…
Ma fille est née très prématurément et a du subir une opération (ligature du canal artériel) alors qu’elle ne pesait que 1,1kg. La chirurgienne rencontrée juste avant n’a pas fait mieux que de nous expliquer l’opération en employant le terme de « dissection ». Elle était à fond dans son truc! J’ai cru que j’allais tomber dans les pommes en entendant ça. Quand j’y repense quand meme…
Enfin, ma fille a 6 ans et se porte comme un charme, je ne remercierai jamais assez les pédiatres et chirurgiens pédiatriques :-)
18 janvier, 2016 à 15 h 22 min
Ha, communiquer , qu’est -ce donc sinon exister?
Et le style de la dresseuse d’ours au fan club a beau je de tutoyer l’ironie, son évident plaisir littéraire contribue facilement à sa catharsis égotique, en clair et sans abonnement. Heureux qui communique …
19 janvier, 2016 à 15 h 01 min
« Avez vous déjà été marqué par une situation violente? » (Les attentats, le fight de tes voisins de palier, le meurtre de ton oncle, une scène de cul quand t’étais enfant).
Ton texte est super, et on vit la consult comme une montagne russe avec les tripes en suspension et le souffle coupé pour savoir comme tu t’en sors. Ça fait beaucoup de bien à lire. On est pas en reste sur le choix des mots et la « sentence-minute » en radiologie…
Si tu en as le temps j’ai écris une problématique similaire dans un post intitulé « With courage and patience and wisedom and grace » sur mon blog, ça peut faire écho entre nos disciplines si différentes. L’essentiel est de s’interroger, et en ça tu nous aides beaucoup.
Merci Jaddo
24 janvier, 2016 à 16 h 39 min
Je crois qu’il faut y aller franco
avez vous été victime de violences?
avez vous été auteur de violences? ou avez vous commis des violences?
Seulement, ça peut la foutre mal (surtout au moment même où l’on prononce ces mots…)
25 janvier, 2016 à 12 h 06 min
Pour les mots dangereux !
Résultat d’examen biologique:
Sérologie HIV : négatif ( pour plein de gens négatif ça veut dire « pas bon » , maintenant je précise » vous n’êtes pas contaminé par le sida , le résultat est bon »)
Pour la violence au cabinet on s’est mis a poser la question « est ce que vous avez subit des violences dans votre vie ? » , on a eu plein de réponses ! Du coup on s’est inscrit en catastrophe a une formation sur ce sujet !
27 janvier, 2016 à 0 h 52 min
Bonjour,
Pour avoir « vécu d’une façon ou d’une autre des violences », je vous conseillerais d’élaborer une liste d’exemples de violence, les plus larges possibles.
Et puis c’est bizarre, mais quand on a vécu ce genre de chose, on a tendance à pas toujours les considérer comme violence. Ex: « Je filais des coups de martinet à mon gosse quand il pleurait? Mais c’est normal. D’ailleurs mon père m’en collait lui même. Comme tous les pères de mes copains et copines, d’ailleurs. ». Idem pour ce qui peut concerner d’autres types d’agression.
27 janvier, 2016 à 21 h 56 min
Merci Jaddo pour ce nouvel article, si pertinent, si plein d’humanité, comme toujours!
Je ne commente généralement pas mais la violence médicale résonne particulièrement en moi ces temps-ci. Et malheureusement, elle n’est pas que verbale. Elle peut-être cruellement visuelle, auditive et en ressentie.
Comme par exemple quand, après 4 FIV négatives et une FIVDO positive avec arrêt de l’activité cardiaque à 7SG, on doit subir une aspiration dans un service de maternité (déjà ca), où dans la salle d’attente les murs sont crépis d’affiches avec des femmes très enceintes, des nouveau-nés en veux-tu, en voila, avec les démarches à effectuer quand on va « être jeunes parents », avec des dates de RDV de groupes de discussion sur la parentalité, etc, etc, etc…;
ou quand on vous envoie chercher un papier au bureau de la secrétaire du 1er étage et que pour l’atteindre depuis l’ascenseur, vous êtes obligée de passer dans un couloir plein de portes derrière lesquelles il y a de toutes jeunes mamans avec leur nourrissons qui pleurent;
ou encore quand l’interne, qui ne vous a pas regardée une seule fois dans les yeux, ne sait pas expliquer les risques d’un curetage, juste qu’ils sont « faibles, à part si il y a perforation », ni le pourquoi c’est essentiel et urgent, la, pour moi, maintenant, dans mon cas précis…
Au final, cette violence la, elle a été beaucoup plus traumatisante que l’acte en lui-même, pas plus triste, mais plus marquante. Par manque de sensibilité, d’empathie, de moyens surement aussi. Par manque d’humanité.
28 janvier, 2016 à 21 h 17 min
Cause toujours, tu m’intéresses. <–Dans mon cerveau à moi, c'est plutôt gentil. (sincèrement).
29 janvier, 2016 à 3 h 40 min
les mecs se sont gratté le cerveau pour te faire une FIV, et dans une maternité y’a des enfants… violence indicible…
29 janvier, 2016 à 19 h 27 min
Coucou,
Je crois que je le formulerais ainsi : « avez-vous déjà été confronté à des situations de violence ? »
Voilà, c’était ma contribution au débat. Bisous M’dame.
30 janvier, 2016 à 11 h 22 min
Merci pour cet article. Quand mon bon docteur me demande ‘et sinon comment va la vie’ on cause un peu et je ne manque pas de lui retourner la question. Je me dis toujours ‘et lui qui s’occupe de lui?’.. Continuez vos mots disent beaucoup!
1 février, 2016 à 19 h 49 min
Premier stage d’externe en médecine interne. Grande visite (avec le PU-PH, le PH, le CCA, les internes). Le PH et le PU-PH, avant de sortir de la chambre d’une patiente âgée, disent « elle est démente ». La dame m’a regardée et a dit « Quoi? Je suis pas démente » et semblait franchement peinée, et même choquée. J’ai balbutié un truc comme quoi c’était un terme médical mais que ça ne voulait pas dire « dément » comme on l’entend dans le langage courant, et puis j’ai continué à suivre la visite.
J’ai eu honte pour eux, et de la peine pour elle.
Merci Jaddo pour ces billets dans lesquels je me suis souvent reconnue ou qui m’ont donné à réfléchir.
Et j’ajouterais : « plus c’est long, plus c’est bon ».
2 février, 2016 à 14 h 09 min
j’ai déja vécu plusieurs fois le coup de la consult premier trimestre à une femme étangere.
Le pire c’est qu’il faut surtout expliquer l’IMG en cas de T21 et quand le traducteur de la dame c’est son fils de 7 ans……….c’est compliqué…….
6 février, 2016 à 11 h 17 min
Qu’est ce qu’il est bien ton article !
Je me vois toujours arrivée chez mon médecin traitant, la main tremblante en lui donnant des résultats d’analyse ou de radio en ayant interprété 1000 fois les mots marqués : mots médicaux mots scientifiques, toujours associés pour moi, à grave, incurable, mort etc… mon médecin, excellent médecin, me fait des dessins, des schémas et je m’autorise à lui dire » c’est grave docteur »…
14 février, 2016 à 23 h 58 min
La depistage de la maltraitance est delicat, comme d’autres…
Tiens les IST : Mmh sinon je profite que vous veniez pour le certificat de zumba, ca vous arrive de prendre des risques au niveau sexuel ?
6 mars, 2016 à 13 h 17 min
Bonjour,
Tout d’abord je tenais à vous dire que je lis régulièrement vos posts qui me font rire souvent, m’emeuvent parfois et dans lesquels je me reconnais beaucoup. Je ne suis pas médecin généraliste pourtant, je suis gynécologue obstétricien, de la spécialité de ces mauvais médecins qui voient les patientes en 5 minutes pour 85 euros… Sauf que pour ma part malgré bac +11 et environ 60h/semaine, je ne touche que 28 euros à l’hôpital par consultation, que je ne fais pas de secteur privé à 85 euros, que malgré des créneaux de RDV toutes les 15 minutes même pour les premières CS, je déborde régulièrement de 15 ou 30 minutes pour avoir le temps de bien prendre en charge mes patientes et ne pas juste les expédier, elles repartent toutes avec les longs conseils que vous énumérez, le dépistage de la trisomie 21, leur déclaration de grossesse et j’en passe. A la fin de la journée quand j’ai passé 11 heures à essayer d’optimiser mon temps pour ne pas léser les patientes qui attendent leur RDV mensuel avec impatience pour être rassurées, pour qu’on réponde à leurs interrogations ne se sentent expédiées, pour ne pas non plus les faire attendre 2h en salle d’attente, pour ne pas me faire jeter des regards noirs par l’agent d’accueil qui doit ranger les salles et attend une fois de plus que j’ai fini en dernier, je me sens vidée, épuisée. Tous les jours on est confrontés à ce dilemme de comment faire son travail correctement avec un nombre croissant de patientes aux pathologies souvent lourdes. Certes j’ai des collègues qui avouent parfois « bâcler » un peu pour ne pas accumuler le retard et avoir l’impression de s’en sortir, mais je vous assure que la majorité des gynécos que je connais tentent de faire leur boulot du mieux possible et répondent à la charge de travail en sautant le repas du midi et en rentrant tard le soir chez eux. Alors lire vos généralisations qui décrédibilisent les gynécos en les rendant tous incompétents et venals, après la semaine que je viens de passer, ça me fout vraiment les boules ! J’ai du mal à croire oú que vous soyiez, qu’il n’y ait que des gynécos au ras des pâquerettes autour de vous… Si c’est le cas ce ne serait vraiment pas de chance vu le nombre de gynécos en France. Je respecte profondément votre profession de médecin généraliste et jamais je n’irai écrire sur un blog ouvert au grand public des généralités négatives sur votre corporation, me basant sur l’expérience de 2 ou 3 généralistes aux pratiques incertaines comme on en connaît tous ! Dans toutes les professions il y a des gens au dessus du lot, des gens dans la moyenne et des gens en dessous… C’est dommage quand on fait un métier qui touche aux gens mais c’est la dure réalité de la vie. Par contre il n’y a pas (selon moi) le monde des gentils généralistes qui prennent le temps et des vilains spécialistes qui se dépêchent et demandent plus d’argent. Ce préjugé, comme celui du médecin généraliste qui n’est pas apte à suivre les grossesses et pose moins bien les stérilets qu’un gynéco, ne devrait plus être véhiculée, encore moins par des gens sensés qui tiennent un blog lu et apprécié. Alors pour une fois je vous le dis : je n’aime pas votre post, je suis attristée par l’image que vous donnez de nous a vos lecteurs et j’espère que ceux qui ont un bon gynécologue me comprennent ! Sur ce, sans rancune et bonne journée !
6 mars, 2016 à 18 h 22 min
Bonjour @UneGynécoquifaitsonboulotetquaraisonderâler, je suis désolée. J’ai fait un raccourci tout pourri, et que je n’aurais pas dû faire, et j’ai nourri un préjugé que je n’aurais pas dû nourrir.
Évidemment que bien sûr que oui, y a des tas de gynécos qui sont supers et consciencieux. (Et des généralistes pourris)
Le fait qu’il n’y en ai pas beaucoup dans un cercle proche autour de moi n’aurait pas dû suffire à me conduire à oublier de le préciser et de le redire avec force.
Je suis désolée de vous avoir blessée.
10 mars, 2016 à 17 h 48 min
Ton article est superbe à lire, si ce n’est cette satanée police d’écriture que je trouve trop petite !
Mais bref je m’égare, c’est vrai que dans tous les domaines les mots ont un sens énorme et parfois des termes que l’on pense acquis par tous ne le sont pas :)
Le problème c’est que si on commence à tout expliquer on peut paraitre condescendant. Alors finalement quelle solution adopter ?!
12 mars, 2016 à 17 h 07 min
A des années-lumière de cet article, je viens de lire les commentaires de l’article d’Egora autour du livre « Docteur ! Ecoutez ! », commentaires faits par des médecins, et je me dis qu’il y a encore du boulot !
En moyenne, la parole spontanée du patient est interrompue au bout de 23 secondes.Beaucoup expliquent n’avoir pas le temps et préfèrent diriger l’entretien.
Qu’en pensez-vous Jaddo ?
21 mars, 2016 à 0 h 48 min
ecrit nous jaddo tu nous manque…
26 mars, 2016 à 16 h 03 min
Et voilà! Je t’écris!
C’est amusant de me dire que tu vas sans doute me lire. Moi, j’ai déjà l’impression de te connaitre un peu et d’entendre ta voix.
Je suis en 6ème année de médecine. (Si un passant me lit = année du concours et du grand choix: que fera tu de ta vie et ou passera tu tes trois prochaines années.)
J’y ai des amis mais beaucoup m’inquiètent et se mettent une pression monstrueuse sans avoir pourtant de réel projet. Dire que quoi que l’on fasse sur les 8000 étudiants, et bien il y en aura forcément entre 7000 et 8000, parfois mortifiés à se dire « tu fais parti des pires médecins de France » oubliant qu’ils sont diablement diplômés et que, et bien, si ils ont pas reconnu la translocation (9;22) en hématologie (et oui on est reparti aux QCM pour nous discriminer) et bien au fond ce n’est pas si grave. Si tu veux vraiment être un bon médecin, ce n’est pas « que ça ».
A visée anxiolytique je me dis: « Ne t’inquiète pas après l’internat tu continueras d’apprendre ». ou encore « tu te souviendras ce que c’était avant ». « N’oublie pas ». ;)
J’ai déjà entendu des gens me dire « après l’externat ça ira mieux »… euh… oui, non. Enfin ça ira différemment. Tu sais tu devrais prendre un peu soin de toi… Il va vraiment falloir faire des thérapies de groupes auprès des jeunes médecins… (Et les internes qui craquent…)
Bref je pourrais encore parler mais je vais écourter ( ;P Et oui tu n’es pas la seule bavarde! )
Ce que je voulais te dire: que tu es un peu mon bâton de vieillesse quand je fatigue a défendre mes convictions (le seul interlocuteur qui me résiste en réalité c’est moi même. Il me dit en ce moment tic-tac-tic-tac-tu es en D4. Tic-tac-tic-tac tu as peut être de l’humanité mais on ne soigne pas QUE avec des bon sentiments non plus, hein, ma fille. Allez on y retourne. Oui oui j’abrège!!).
Je voulais te dire que tu me fais rire comme beaucoup et que parfois on/je (beaucoup d’autres étudiants surement aussi) pensons a toi. Mais tu ne le sais pas.
Anectode il y a deux jours. Mon interlocuteur téléphonique (mon anxieux-papaprotecteur-pharmacien) voit d’un mauvais oeil mon futur métier: médecin généraliste =). Et j’ai eu le droit au fameux: « Tu devrais choisir une spécialité
– C’est fait: médecine générale, c’est une spécialité tu sais.
– Non mais il faut que ce soit qqch que tu aimes qd même.
– Oui, médecin généraliste!!
– Si tu faisais ophtalmo ou anesthésiste tu serais toujours… »
Rrrrrrh je VEUX faire MEDECINE GENERALE je sais que ce n’est pas facile tout les jours leur métier mais JE VEUX MEDECINE GENERAHAHALE!!
Et je pense a toi et quand tu racontais le fameux « Vous êtes médecin! Quelle spécialité? – Médecine générale. -Ah… » ;) Apparemment celà ne fait que commencer. ;)
Bon c’est pas le tout (tic tac tic tac), au revoir Jaddo!
Et si un jour (après juin concours oblige! ;)) tu veux qu’on aille chercher des ours en Auvergne hésite pas à me faire signe. J’y ai un pied dedans.
Signé: Laëtitia, ta-future-consœur Auvergnate!
29 mars, 2016 à 12 h 50 min
Coucou Jaddo!
As-tu vu? As-tu lu? as-tu su que Thomas Lilti te remerciait dans le générique de fin de son film « médecin de campagne »?
Moi aussi je t’ai remerciée dans ma thèse l’an dernier, mais c’est quand même plus impressionnant sur grand écran.
Vive toi! On t’aime!
Julie (MG fraîchement installée à Paris)
13 avril, 2016 à 1 h 18 min
ils nous empoisonnent avec leur gluten
9 mai, 2016 à 17 h 00 min
Bonjour Jaddo,
Je viens juste me féliciter moi aussi d’avoir enfin fait le lien entre Jaddo et le titre de ton site Juste après dresseuse d’ours…
Et pourtant depuis le temps que je te lis!
Maintenant que j’ai l’âme exploratrice, je vais continuer à chercher d’autres mystères cachés sous les couettes…
23 mai, 2016 à 0 h 24 min
Bonjour.
Je découvre ce post par hasard ce soir, des mois après qu’il ait été mis en ligne. Je voulais simplement vous parler du mot « nullipare ». Je venais d’expliquer à mon nouveau médecin traitant que je ne pouvais pas avoir d’enfant, compte-rendus gynécos, d’hystéroscopie, d’échographie et tout le tintouin présentés devant ses yeux. Sa conclusion a été : « Et donc, vous êtes nullipare ». Heu, oui, effectivement. J’ai compris tout de suite sa signification, à ce nouveau mot, pas de problème de compréhension, mais je l’ai juste mâché et remâché pendant des heures. Nullipare, nulle, nul part… Le pouvoir des mots
30 juin, 2016 à 22 h 34 min
Bonsoir,
Cet article m’a fait penser à un coup de fil reçu récemment : une femme enceinte qui s’inquiétait d’une épidémie de mégalérythème épidémique à l’école, dans la classe de son fils ainé (signalée par la maitresse, qui lui a dit que c’était dangereux pour les femmes enceintes).
Avec ma maitre de stage (Je suis interne de MG, en stage en ambulatoire) on se lance dans des recherches, sur les risques de l’infection chez la femme enceinte, l’indication de la sérologie, etc.
On la rappelle donc ensuite, pour lui proposer une sérologie, avant l’accouchement (qui est prévu pour dans pas très longtemps). Il y a relativement peu de risque qu’elle l’ait attrapé, mais on se dit que si elle est immunisée ça la rassurera…
La patiente vient donc chercher l’ordonnance pour la « sérologie parvovirus B19 ». Et là, elle se tourne vers ma maître de stage : « Mais docteur, j’ai déjà fait cette analyse il y a 3 semaines ! »
En fait son fils aîné avait eu un mégalérythème épidémique (ou 5ème maladie, ou encore primo-infection à parvovirus B19) il y a 3 semaines. Il était alors venu consulter une des associées du cabinet. Cette dernière avait donc prescrit une sérologie pour vérifier si la mère (comme elle était enceinte) était immunisée. Et cerise sur le gâteau, la sérologie montrait une immunité ancienne…
Bref, un exemple d’incompréhension. On s’est senti un peu bête quand on a compris qu’on rejouait, sous un titre différent, la même pièce que 3 semaines plus tôt…
4 septembre, 2016 à 12 h 46 min
Un grand merci pour ce billet drole, bien écrit et terriblement juste. Enfin un médecin qui prend en compte l’ignorance légitime d’un patient qui lui n’a pas fait médecine. Un patient qui n’est pas un demeuré un patient qui a le droit de poser des questions parce que bordel c’est quand même de son corps dont il s’agit. Alors même si vous prenez trop de temps continuez et bravo.
17 janvier, 2017 à 3 h 26 min
A des années-lumière de cet article, je viens de lire les commentaires de l’article d’Egora autour du livre « Docteur ! Ecoutez ! », commentaires faits par des médecins, et je me dis qu’il y a encore du boulot !
27 janvier, 2017 à 23 h 34 min
Je n’ai aucun conseil ou suggestion à vous faire » Jaddo » , je suis juste venue vous écrire pour vous remercier de m’avoir procuré le plus important moment d’hilarité depuis des mois ! Je suis généraliste canadienne depuis 30 ans , et toutes ces situations racontées de façon si imagée, si colorée, m’ont fait revoir tant de moments cocasses de la pratique médicale ! Personne d’autre que nous ne sait tout ce à quoi l’on peut être confronté jour après jour, les angoisses , les incertitudes, la lourdeur , la complexité des problématiques, les incessantes sollicitations , les contraintes administratives, le temps qui presse, le temps qui manque, le manque de souffle… L’humour est parfois le dernier rempart contre le cynisme.
Vous avez beaucoup de talent . Continuez! C’est génial et cathartique.
Je suivrai désormais tout ce que je pourrai trouver à lire de vous.
Bonne route!
15 mars, 2017 à 6 h 01 min
Vous êtes une connasse Jaddo ! Une médecin nulle ! Dégagez de cette profession !! On n’en a rien à foutre de vos écrits ! Votre livre est carrément nul et pas drôle du tout. Connnasse nulle nulle médiocre. Oui, voilà, c’est ça, vous êtes médiocre
18 mars, 2017 à 13 h 06 min
bonjour
je trouve vos articles très bien écrits et très intéressants. Ils montrent que vous êtes une femme chaleureuse, vous faites preuve de compassion et d’humour.
Je souhaite que les médecins vous prennent en exemple.
J’espère que le message précédent sera censuré car c’est celui d’une personne grossière et jalouse ( en tout cas c’est l’impression que ça donne ).
J’attends d’autres articles de votre part.
à bientôt
6 avril, 2017 à 17 h 30 min
Beaucoup de détracteur pour un simple article… bon courage et bonne continuation !
13 septembre, 2017 à 10 h 55 min
j’adore votre blog, bravo !!
13 septembre, 2017 à 11 h 01 min
en un seul mot, bravo
15 septembre, 2017 à 17 h 18 min
Comme vous avez dit on va pas oublier !!!
13 mars, 2018 à 13 h 02 min
Bonjour
Pour les violences, je suggère la question « Est-ce que quelqu’un vous a déjà fait du mal ? »
On peut préciser juste après « quelqu’un que vous connaissez, ou une personne inconnue ».
16 avril, 2019 à 12 h 47 min
Merci pour votre article, et pour plus de connaissances sur la chirurgie mammaire, nous vous recommandons de consulter le site https://www.chirurgie-mammaires.com/
9 mai, 2019 à 13 h 26 min
j’ai eu du mal à lire tout le texte surtout avec des passages peu visible, mais bravo