Injonctions paradoxales. Mes fesses.
2 octobre, 2015
Un jour prochain, je planifie de vous raconter comment Twitter m’a sauvé la vie.
En attendant ce jour, je m’ennuie quelques fois, je vais vous raconter comment Twitter m’a cueillie un matin à l’aube, et m’a donné envie de tout plaquer, de tout foutre en l’air, et d’aller dresser des ours quelque part en Auvergne.
J’ouvre les yeux. Il est 10h55 du matin. Je tombe là-dessus.
« Arrêt de travail : des médecins piégés par les caméras cachées de France TV »
Morceaux choisis :
« Après trois minutes dont 15 de consultation, un arrêt de travail de sept jours est délivré à la journaliste »
((« Après trois minutes dont quinze de consultation » … Je sais pas vous, mais moi je sais pas ce que ça veut dire. Je retourne le truc dans tous les sens, hein, mais 3 minutes dont 15 de consultation, non, vraiment, je vois pas.))
Blablabla. « Elle se dit épuisée, le médecin la croit sur parole » .
MAIS PARDON ! Croire ses patients sur paroles ? Scandale.
Je m’excuse. Je plaide coupable. Je crois mes patients.
Je vous avais raconté il y a longtemps que c’était difficile pour moi, ces histoires d’arrêts. De juger la souffrance, sans essayer de comparer à la mienne, sans me dire que hey, bon, ça va.
D’écouter avec bienveillance et compassion une meuf qui m’explique que 8h par jour avec seulement 1h de pause déjeuner, c’est insoutenable, alors que je l’écoute à ma 11ème heure de boulot de suite sans avoir mangé ni bu ni fait pipi.
C’était difficile pour moi au début, j’étais un peu rigide. J’arrêtais deux jours pour une rhino s’il fallait vraiment, parce que hey, bon, une rhino, ça va, quoi. Je tapais du poing sur la table si on me demandait trois jours au lieu de deux.
Et puis au fur et à mesure du temps, j’ai rencontré des gens.
J’ai pris un bain de foule. J’ai cogné mes étroitesses d’esprit contre les largeurs de la réalité de la vie quotidienne de mes patients. J’ai vu que des fois, les deux jours pour une rhino, c’était pas vraiment pour une rhino, c’était aussi pour les dix ans sans arrêts et les quatre enfants à la maison et le mari absent et les humiliations quotidiennes et la sous-chef rigide et les fins de mois inbouclables et la mère malade et le fils aîné en prison.
Je tire sur la corde, là, mais c’est pour vous dire que petit à petit, j’ai mis mes principes de côté et j’ai commencé à vraiment écouter les gens.
Et si quelqu’un me dit que c’est insupportable d’aller travailler, pardon, mais je le crois.
Parce que quand un mec me dit j’ai eu la gastro et j’ai vomi et j’ai la diarrhée, figurez-vous que quand je lui palpe le ventre, c’est principalement pour vérifier que c’est pas une appendicite un peu bâtarde.
Parce que non, j’ai pas des scanners supermanesques au bout des doigts pour voir si le type a vraiment une gastro ou pas, et je lui demande pas de passer la fin de l’après-midi dans mes toilettes pour aller vérifier de visu qu’il a bien fait caca liquide.
Quand un mec me dit « J’ai vomi et j’ai eu la diarrhée », pardon, je le crois sur parole.
Quand un mec me dit « Je supporte plus d’aller au travail, je dors plus, j’ai des boules dans le ventre sur la route le matin », bah c’est pareil.
Il y a 5 ans, je voyais des menteurs partout, je me méfiais, je redoutais qu’on me prenne pour une poire.
Et puis j’ai réalisé que de toute façon, j’avais aucun scanner magique pour vérifier.
Depuis, j’ai pris un parti pris qui à la fois me simplifie la vie et à la fois est inévitable : je crois mes patients.
C’est MON PUTAIN DE JOB, de croire mes patients.
Des fois, souvent, je suis la seule personne sur terre pour les croire, pour être à côté d’eux et pas contre eux, pour les regarder avec bienveillance et pas avec méfiance, pour les prendre pour des adultes et pas pour des gamins qui cherchent à sécher l’école. La seule personne sur terre.
Dans un monde de plus en plus policier, où des mecs avec un bandeau « Contrôle Qualité Travail » sur le bras accompagnent certaines de mes patientes aux chiottes, pour vérifier qu’elles n’y passent pas plus de temps que le temps nécessaire à un pipi réglementaire. Je vous jure, hein, j’invente pas. J’ai eu deux patientes de deux entreprises différentes accompagnées aux chiottes à chaque fois, et surveillées par un mec qui pointait leur temps de miction.
Hey bin dans ce tsunami-là, des fois, je suis la seule personne sur terre à croire en leur bonne volonté.
Alors oui, je m’en cogne. Si deux ou trois fois sur cinquante on me mène en bateau, on me raconte des salades et des souffrances qui n’en sont pas, on essaie de me gratter un arrêt pas justifié, tant pis.
Il y a sept ans, j’étais terrifiée à l’idée de donner un arrêt injustifié à un mec pas vraiment malade.
Aujourd’hui, je suis terrifiée à l’idée d’en refuser un à quelqu’un qui souffre.
So sue me.
Tant pis. Tant pis, merde, si des fois je me fais prendre pour une poire. J’assume.
C’est mon rôle, de faire confiance à mes patients et de les croire et de les soutenir. Et s’il faut quelqu’un pour aller dénicher le un sur cinquante qui a menti, ce ne sera pas moi.
Et je ne vous raconte pas tous ceux qui refusent mes arrêts, inlassablement, parce qu’ils ne peuvent pas, parce qu’ils ne veulent pas, parce que ça ne se fait pas. Tous ceux qui sont au bord de la falaise et que j’essaie d’éloigner, et qui me disent non, ça va.
Dans ma pratique, on me refuse beaucoup plus d’arrêts qu’on ne m’en extorque.
Vos mères, journalistes de France TV.
Non, je n’examine pas tous mes patients qui me racontent qu’ils ne dorment plus.
Parce que leur tension, là, je m’en cogne. Parce qu’ils ne viennent pas me voir pour que je leur dose leur cholestérol. Alors oui, j’ai dû arrêter quelques fois dans ma vie des mecs qui m’ont prise pour une pomme, qui voulaient passer un week-end avec leurs potes et qui ont bien rigolé en leur racontant comme je les avais arrêtés juste en les croyant sur parole. Au nom de tous les mecs que j’ai été la seule à écouter, la seule à entendre, la seule à croire, tant pis.
Mon job, c’est d’être aux côtés de mes patients. C’est pas d’être flic, ou directeur de conscience.
Mon boulot est assez dur comme ça, je me contente d’essayer de le faire.
Bref, sur Twitter à l’aube, je m’énerve bien.
Caméras cachées de mes couilles, de gens qui ont pas la moindre idée de ce qu’est mon boulot et qui viennent me donner des leçons à une heure de grande écoute.
J’inspire j’expire.
Il est maintenant 10h57, et je tombe là-dessus :
Ça, c’est un truc envoyé par Sophia, qui est genre pour faire vite une branche de la sécu qui propose aux patients diabétiques de les suivre de près et de leur envoyer des bons conseils par la poste 3 ou 4 fois par an, parce que leurs médecins sont vraiment des tanches pas capables de suivre des diabètes (en résumé).
Le bilan lipidique, je vous la fais en court aussi, mais depuis un moment, de plus en plus d’études disent qu’on s’en cogne.
En gros, l’histoire c’est qu’il vaut mieux donner des médicaments anti-cholestérol plutôt en fonction des facteurs de risques globaux, et pas en fonction du chiffre noté sur le papier. En gros, si vous êtes diabétique trop gros avec un père qui a fait une crise cardiaque à 40 ans, ça vaut sans doute le coup de vous donner une statine, même si votre chiffre de cholestérol sur le papier de la prise de sang est pas si pire, alors que si vous êtes un type mince en bonne santé qui fait du sport sans aucun antécédent, on ferait mieux de pas vous en donner même si le chiffre sur le papier est très vilain.
Je résume, hein.
Bref, perso, mes diabétiques à haut risque cardio-vasculaire qui ont déjà un médicament pour le cholestérol, j’arrête de leur doser. Parce que grosso modo, quel que soit le résultat, le médicament est indiqué pareil.
Bref, passons les considérations théoriques.
Arrêtons-nous sur le « Vos patients concernés ont reçu un courrier leur rappelant que vous êtes un gros naze qui fait pas ce qu’il faut pour leur santé. »
Je vais me permettre un AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH.
Qui es-tu, Sophia de mes fesses, qui ne connais pas mes patients, qui ne sais pas leurs frousses, leurs certitudes et leurs incertitudes, leurs représentations familiales, qui ne sais pas à quel point je bataille pour réussir à faire un bilan 1 fois par an à M. Bernard (qui en veut zéro), alors que je bataille pour faire un bilan 4 fois par an à Mme Michel (qui en veut dix), qui ne sais pas que M. Leduc prend tous les jours sa statine et des fois deux quand il a mangé un os à moelle, ni que M. Gras l’oublie un jour sur deux parce que le soir avec son travail il y pense pas, et que M. Fernand attend son bilan tous les ans comme le messie pour savoir s’il va faire sa semaine de jeûne ou non, et que Mme Bourgeois prend de la levure de riz rouge en plus parce qu’on ne sait jamais, qui es-tu, bordel de dieu, pour faire rentrer tous ces gens-là dans la même case en décidant que j’ai eu tort de ne pas leur faire un bilan inutile cette année ?
Et que vais-je dire à Mme Michel qui me réclame son cholestérol tous les deux mois, à qui je me suis échinée à dire que c’était pas la peine, quand tu lui auras envoyé ton courrier qui dit « Ahahah, ton médecin c’est rien qu’un sale mauvais qui aurait dû te doser le cholestérol » ?
Que fais-tu de la confiance que j’ai mis un ou deux ans à tisser, péniblement, avec mes petites mains et mes petits fils de laine rabibochés ?
Tu t’assoies dessus ? Ah oui, ok, c’est bien ce qu’il me semblait.
Mais mêlez-vous de vos fesses, Marie Jésus Joseph.
À ce stade-là, en 12 minutes sur Twitter et 40 secondes dans ma vie à moi qui remonte mon fil, j’ai déjà eu deux injonctions paradoxales et je suffoque.
Ahahah, les médecins qui écoutent leurs patients et qui les croient, et qui font des arrêts de travail qui coûtent des sous à la sécu.
Ahahah, les médecins qui écoutent pas leurs patients et qui leur font pas des bilans sanguins inutiles qui coûtent des sous à la sécu.
À ce stade-là, j’ai singulièrement envie de raccrocher la blouse.
Moi, qui ne vis que pour mon métier.
Il était 10h59, et je sentais de gros muscles verts poindre sous ma chemise de nuit et la déchirer. (C’est une image, j’ai pas de chemise de nuit.)
Du coup, j’ai repensé en arrière.
J’ai repensé à ma collègue, qui va fermer sa porte, parce que les statistiques de la sécu lui ont dit qu’elle faisait trop d’arrêts de travail.
Que je vous raconte un peu comment ça marche, les contrôles de la sécu.
Ils prennent une moyenne (genre combien de jours d’arrêt pour X patients par médecin), et ils prennent les 10% du dessus, et ils leur tombent dessus. « Vous faites plus d’arrêts que la moyenne de vos collègues » .
Si t’essaies d’expliquer que tu vis dans une zone défavorisée, pleine d’ouvriers qui se pètent le dos dans des usines malveillantes qui te surveillent quand tu vas pisser, ils te répondent : « Oui mais vous faites plus d’arrêts que la moyenne de vos collègues » .
Si t’essaies d’expliquer que tu vois 70% de gens de plus de 68 ans, contrairement à tes collègues, ils te répondent : « Oui mais vous faites plus d’arrêts que la moyenne de vos collègues » .
Et on cause en pourcentage, hein.
C’est-à-dire que le mec qui voit 85 patients par jour sans sourciller, qui fait des consults de 5 minutes, qui facture des trucs que toi tu fais 8 fois par jour en acte gratuit (l’ordonnance de semelles orthopédiques pour une petite de 6 ans aux pieds plats, le renouvellement de passage infirmier pour 6 mois pour un patient grabataire, le renouvellement d’INR pour ton patient sous AVK, juste un vaccin entre deux parce que tu l’as déjà vu et examiné il y a quatre jours et que tu fais juste l’injection et que con comme tu es tu fais pas payer, l’ordonnance de Doliprane pour la mère que tu connais et qui en a besoin sur la consultation de la fille, je m’arrête là parce que vous voyez mais j’en fais bien 6 à 10 par jour), bref, le mec qui fait 85 consultations par jour dont 10 actes qui devraient être gratuits qu’il fait payer parce que hey, en passant juste la carte vitale personne ne voit rien, bin son ratio d’arrêts de travail sera vachement meilleur que le tien, pauvre con qui a expliqué aux gens qu’il ne sert à rien de consulter pour un rhume, qui a fait des vaccins et lu des bilans biologiques et des IDR entre deux sans faire payer, qui a appelé deux ou trois patients inquiets pour leur donner des conseils gratuits au téléphone et expliqué que la consultation en urgence aujourd’hui c’était pas la peine.
Ce mec-là sera jamais emmerdé par la sécu. Parce que son ratio est super bon. Parce qu’il reconvoque les otites à J3 pour vérifier.
Parce qu’il renvoie à d’autres les patients un peu trop chiants, un peu trop lourds, un peu trop malades, un peu trop pas rentables.
Il a des chiffres fabuleux, pour la sécu. Voilà un médecin comme il faut. Voilà un médecin qui n’arrête pas trop.
Et ma consœur, on lui tombe dessus. On lui explique qu’elle fait mal. On lui explique que statistiquement elle est pire que les autres. STATISTIQUEMENT, hein. C’est-à-dire qu’elle est dans la tranche du haut. Donc on lui explique qu’elle est le dernier wagon du train, celui où il y a le plus de morts, et que pour bien faire on va supprimer le dernier wagon. Une fois le dernier wagon supprimé, l’avant dernier deviendra le dernier, et on lui tombera dessus parce qu’il est le dernier.
Elle va partir.
Alors qu’elle est le médecin que vous voudriez tous avoir.
J’ai repensé aussi et j’ai la flemme de vous chercher le lien à cet article sur les infirmiers libéraux qui coûtent trop cher.
Les énarques, sur leurs petits sièges en velours, ont vu des chiffres. Ohlala les dépenses de soins infirmiers en ville augmentent trop beaucoup. Ils coûtent trop cher. Il y a sans doute des abus. Contrôlons-les, réduisons-les, assommons-les.
Qu’on soit très clairs, on parle des tarifs des infirmiers à domicile. Genre 3 euros pour une prise de sang et 7 euros pour un pansement difficile de 20 minutes. REMBOURSÉS.
Les chiffres sont limpides : ça augmente !! SCANDALE !
Alors qu’on fait des plans de réduction des coûts hospitaliers, qu’on fait sortir les gens de l’hôpital de plus en plus tôt après une opération pour économiser des sous, qu’on les balance à domicile 48h après leur chirurgie parce que hey, l’hôpital c’est pas l’hôtel, que les gens vieillissent et vivent à la maison de plus en plus vieux, figurez-vous que c’est pas dieu possible les coûts des infirmiers à domicile augmentent !
Alors la solution est simple, c’est qu’ils sont trop payés ou trop nombreux et qu’il faut diminuer l’offre.
Idem pour les transports, sur un autre article que j’ai re la flemme de vous chercher. Le coût des transports augmente, il y a fraude. Les médecins font des bons de transports de complaisance, je ne vois que ça.
Mon lapin. On a de plus en plus de vieux, on a de plus en plus de pauvres, on a de plus en plus de mis de côté de la société qui ne veut plus d’eux, on a de plus en plus de gens sortis manu militari de l’hôpital parce qu’ils coûtent trop cher, et la seule explication que tu vois au coût des soins infirmiers à domicile et des transports qui augmente c’est que les gens abusent et que les médecins sont complaisants ?
Et je te paye avec mes impôts pour mobiliser tes trois neurones pour arriver à ces conclusions-là ?
Je m’emporte, pardon.
J’ai atteint le point « Et c’est avec mes impôts ! », c’est le signe que je dois sans doute arrêter de parler.
Mais tu vois, je suis la fille qui ne vit que pour son métier, qui ne se définit que par ça, qui ne serait rien sans lui, et à qui tu as donné envie, en 12 minutes sur twitter, de tout plaquer et d’aller dresser des ours en Auvergne.
Alors que je connais même pas l’Auvergne et que si ça s’trouve c’est moche et y a pas l’ADSL.
2 octobre, 2015 à 22 h 16 min
MERCI pour ce post que j’aurais pu écrire mot pour mot (en moins bien évidemment…)
2 octobre, 2015 à 22 h 26 min
je ne suis pas sûre qu il y ait des ours. Mais l adsl je pense que oui.
Je rejoins chacune de tes paroles, même si c est plus facile pour moi qui suis hospitalière.
Et Twitter c est pas la vraie vie hein… Ni France TV… Et la Sophia franchement, hein… Les patients savent faire la différence. Si tu les crois alors fais leur confiance…
En attendant de te lire de nouveau.
2 octobre, 2015 à 22 h 27 min
Non, faut pas partir, faut tenir bon.
On s’en fout des cons, ils sont cons !
Pour vous remonter le moral, tiens, du Renaud https://www.youtube.com/watch?v=RtSy8mE-in0
2 octobre, 2015 à 22 h 27 min
Au nom de tous tes patients (dont je ne fais pas partie, mais j’aimerais bien), que tu examines, écoutes, et crois: merci.
Et merci aussi à toi de ne pas partir trop loin (non, parce que l’Auvergne des fois, c’est loin. Et puis y a même pas d’ours, là-bas)…
2 octobre, 2015 à 22 h 31 min
Le Renaud m’a fait beaucoup de bien. Merci très fort.
Et les autres m’ont fait plein de bien aussi. Merci très fort aussi.
2 octobre, 2015 à 22 h 31 min
Et en point d’orgue après tout ça, il y a le tweet qui dit qu’on est de dangereux incompétents qui ne connaissent rien aux NBIC.
(L’Auvergne c’est magnifique, le Saint-Nectaire c’est la vie et oui, ya l’ADSL <
2 octobre, 2015 à 22 h 35 min
Mais c’est très bien l’Auvergne !
J’y connais même un bon médecin ! Bon, c’est la famille donc c’est peut-être pas objectif, mais quand je l’ai vu (ou plutôt pas vu) toute mon enfance rentrer chaque jour à 21h, sortir en pleine nuit pour accompagner Mme Michu rejoindre son Marcel là-haut, passer 6 mois au fond du seau parce qu’il a pas tout de suite vu que ce qu’elle avait la gamine de 10 ans, ben c’était un cancer, et que quand je lui dis que « bon papa, là le gouvernement, depuis le temps ils vont peut-être enfin réussir à faire de vous des fonctionnaires, que vous grattiez du papier docilement pour montrer que vous délivrez bien la poudre de perlinpinpin dans les quantités officiels » et qu’il me répond que peut-être, oui depuis 30 ans il a bien un peu ce sentiment, mais qu’un médecin généraliste de campagne, il fait pas grève, il doit être là pour ses patients quelques soient les conditions, et qu’éventuellement s’il a un peu de temps entre ses 40 consultations il fera de la pédagogie pour expliquer qu’on nous prend pour des cons, ben j’ai quand même beaucoup de fierté, mais aussi surtout, beaucoup de tristesse.
Ça n’enlève rien à l’Auvergne qui est un formidable pays, plein d’ours sympas.
2 octobre, 2015 à 22 h 38 min
C’est la gigue de Nbic et Nbac, Nbac and Nbic, c’est logbique.
2 octobre, 2015 à 22 h 41 min
Ouais, pis y’a assez peu d’ours en Auvergne qui cherchent une maîtresse, nan?
2 octobre, 2015 à 22 h 47 min
J’aurais aimé avoir un médecin comme vous, il y a quelques années.
A un moment de ma vie, où, victime de harcèlement moral, j’ai pensé à en finir définitivement pour ne plus aller au bureau. Où je pleurais tous les matins en prenant ma voiture.
A ce moment de ma vie où mon médecin traitant n’a pas entendu ma détresse.
J’ai choisi une autre solution : quitter mon entreprise et bien m’en a pris.
J’envie vos patients et surtout ne changez pas
2 octobre, 2015 à 23 h 06 min
@Gelule : bah, les NBIC ça a plutôt fait rigoler, et ni lui ni ses deux idoles ne se sont rendu compte à quel point il leur nuisait avec ses délires, à ses deux idoles.
Bon, l’Auvergne, certes, il y a du bon fromage, et pas que du saint-nectaire, mais pour le vin c’est moins génial. À part quelques saint-pourçain.
@Jaddo Continue à écouter tes patients, laisse les chiens aboyer, tant que tu le peux. Et sinon, St Emilion, ou Puligny-Montrachet. Y’a pas d’ours non plus, mais y’a l’ADSL, et du bon vin.
2 octobre, 2015 à 23 h 13 min
@Jaddo: Viens donc manifester contre la Loi de santé. Car ces dernières libertés, tu risques de ne plus les avoir, après le vote du 6/11.
2 octobre, 2015 à 23 h 38 min
Merci. Moi, je dis RHAAAAAAAAAAAAAAA, mais, bon, franchement, c’est vachement moins bien.
2 octobre, 2015 à 23 h 44 min
Je suis totalement d’accord avec vous, en tant que personne qui se focus surtout sur l’aspect psychologique pour tenter d’aider quelqu’un qui souffre, je suis de plus en plus choqué par la vision qu’ont les médecins de leurs patients. Les exemples pullulent, c’est impressionnant, et je comprends qu’il y a des pressions en plus dans l’histoire pour pas donner d’arrêts de travail.
En tout cas soutien total, j’aimerais bien avoir un médecin comme vous et j’aimerais bien qu’il y ait plus de médecins comme vous.
2 octobre, 2015 à 23 h 44 min
Aaah. Merci de cet air frais qui fait du bien. C’est pele-mêle ce que je pense en vachement bien dit. Quand j’ai reçu le courrier de Sophia sur le LDL, je l’ai relu plusieurs fois, pour être sûr que c’était réel. Le prochain courrier m’apprendra sans doute que l’eau ça mouille et que le caca sent mauvais. J’aimerais savoir combien de collègues devront être mis à l’amende pour financer ces courriers à la con, issus de bouillie neuronale formatée à la rentabilité à outrance. Je saoule mes patients avec mes craintes et j’écoute aussi les leurs, c’est affligeant de constater comment des abrutis illuminés sont en train de paralyser le système. Les courriers et mails de syndicats que je reçois curieusement beaucoup depuis quinze jours nr me rassurent guère sur l’avenir de la profession, tes propos, si.
Te lire est rassurant.
2 octobre, 2015 à 23 h 49 min
Tous les patients de France, qui savent bien que vous avez parfaitement raison, et qui sont eux aussi hors d’eux chaque jour que Dieu fait à cause des incapables/dangereux/malhonnêtes/criminels qui nous gouvernent (je caricature un peu mais je ce n’est pas le lieu pour développer), sont avec vous.
Je fais comme vous : j’en parle. C’est encore ce que j’ai trouvé de mieux pour supporter ces injustices permanentes.
2 octobre, 2015 à 23 h 56 min
Merci Jaddo !
Ca fait longtemps que je te lis, mais c’est la première fois que j’écris. Et franchement je n’aurais pas dit mieux. Dis, pourquoi j’ai l’impression que tu es dans ma tête et que tu arrives à mettre des mots sur tout ce qui bouillonne dans mon pauvre cerveau lessivé après 10heures de pédia-rhino-gastro-deprime-lumbago-gynéco-HTA-vaccin-diabète-re-rhino-grippe-re-gastro-gériatrie… ? Encore merci d’être toi, merci de nous dire quand on est jeune généraliste à peine installée, des rêves plein la tête se prenant quand même en pleine tronche la réalité de la vraie vie – celle qui n’existe pas dans les stages en CHU, celle qui n’existe pas dans mes bouquins de médecine interne – , que ben finalement, je ne suis peut-être pas la seule à me poser des questions et à m’énerver comme ça… et surtout merci de me redonner encore envie de continuer un jour, un mois, un an de plus. Je te souhaite à toi aussi une bonne continuation quoi qu’il arrive. Continuons à croire en nos patients, continuons à croire en cette médecine que nous avons rêvé un jour, continuons sans changer. (Et désolée pour les ours en Auvergne, je suis sûre que tu les aurais très bien soignés aussi.)
2 octobre, 2015 à 23 h 57 min
Simplement… Merci!
Merci de croire vos patients, merci de ne pas céder à la pression financière
Merci!
3 octobre, 2015 à 0 h 04 min
Mais que ça fait du bien de lire ça ! Du baume au cœur. Enfin un doc qui se rebelle pour les vraies raisons, qui croit ses patients, qui garde la foi en son métier malgré tout. Si la vie pouvait nous donner des révoltés dans chaque domaine, putain que la vie serait plus facile.
Merci, merci et encore merci !
Euh, y a pas d’ours en Auvergne mais il y a le wifi, ça réconforte, non ?
3 octobre, 2015 à 0 h 08 min
Je vous aime, Jaddo !
Rien de plus, rien de moins.
Merci !
3 octobre, 2015 à 0 h 08 min
Sur les arrets de travail, c’est du foutage de gueule de s’en prendre aux médecins.
J’ai fais plusieurs entreprise, certaines payant les jours de carence et d’autres pas. Et c’était le jour et la nuit : là où les jours étaint payés, les absences étaient très nombreuses (et c’etait pas le bagne) – je rencontrais chez h&m des collègues ayant officiellement 40 de fièvre ou beaucoup postaient sur facebook des photos de week-end après avoir envoyer un mail qu’ils étaient au lit.
Mais là où les jours de carence n’étaient pas payées, presque aucune absence : j’ai vu des collegues dormir sur leur table ou passer des heures aux toilettes pour ne pas s’arrêter 3 jours…
Il faudrait un juste milieu et plus d’équité dans ce système. Ce n’est pas votre rôle de traiter la fraude !
3 octobre, 2015 à 1 h 26 min
Si l’envie te prend de venir en Auvergne, s’il te plait, oublie l’elevage d’ours. J’aime beaucoup les ours, mais je préfèrerais davantage avoir un médecin comme toi :-)
Merci pour ce coup de gueule et tiens bon !
3 octobre, 2015 à 1 h 37 min
Je suis une patiente.
Avant, je ne pensais même pas à m’arrêter pour un rhume ou la bonne sinusite des familles bisannuelle.
Maintenant, j’ai des mômes, et quand je rentre du travail je n’ai pas de répit, si j’ai la crève je ne peux plus me reposer le soir.
Alors, je m’arrête. Je demande un arrêt. J’peux pas demander un arrêt de mes enfants, alors je demande un arrêt de travail.
Si je me tue à la tâche, si j’ai la tête dans le potage au taf, ça ne me sert ni moi, ni mon employeur puisque je suis pas efficace, ni mes enfants.
Certes, je pourrais aller bosser. Mais c’est pour finir dans quel état ? Dans quel but ? Juste pour montrer que je suis dure au mal ? Rouler des mécaniques ? Mais ça ne m’intéresse pas.
Et j’aime bien mon taf.
Voilà, moi j’en suis venue à penser comme cela.
Et je suis contente d’avoir des médecins à l’écoute.
Les prochaines stats de la sécu, c’est combien de pertes dûes à des gens qui viennent contaminer leurs collègues avec perte de productivité de l’entreprise pendant 3 semaines. Ou qui font une fausse manip sous effet de la fatigue et de la maladie.
Ne pas signer les arrêts de travail, cela peut aussi avoir un coût. Il est sans doute plus difficile à quantifier, mais il y en a un.
Bref, bon courage.
3 octobre, 2015 à 2 h 08 min
Merci, mille mercis Miss Docteur Jaddo, toujours en plein dans la réalité, loin de ces ronds de cuir qui décrètent. Merci de vous révolter, d’aimer vos patients et de les écouter. JE VOUS AIME (et votre livre, je l’ai offert à pas mal d’amis, même ma toubib qui a adoré !)
3 octobre, 2015 à 2 h 59 min
Je l’aurais peut-être mieux dit en 1.000 mots mais je pense qu’un seul s’impose : merci. Du fond du cœur.
3 octobre, 2015 à 4 h 45 min
Merci. Vraiment.
3 octobre, 2015 à 6 h 16 min
Ne raccrochez pas, on a besoin de médecins comme vous, qui croient vraiment en leur métier et en leur patients.
3 octobre, 2015 à 6 h 55 min
Merci JADO! Je pense faire aussi partie de cette communauté de soignants engagés souffrants de la maltraitance qui nous est faite et qui est faite à nos patients. Cette authentique parole, que tu portes sur ta souffrance et ta colère, me soulage énormément. Garde longtemps pour moi, pour nous, tes humeurs et tes convictions…
3 octobre, 2015 à 7 h 24 min
Ton billet m’a fait rire, de part la forme mais le fond me fait hurler comme toi.
Alors moi je dis, si tu veux aller élever des ours en Auvergne, libre à toi. Mais à mon avis ça serait dommage… :-)
Bon courage pour la suite !
3 octobre, 2015 à 7 h 30 min
l’auvergne c’est très beau mais pour l’adsl effectivement… bon, zont pas dit que les sf coûtaient trop cher, on est encore un peu tranquilles!
3 octobre, 2015 à 7 h 32 min
Salut jaddo ! Soignante de campagne en Auvergne, pas pour les ours, mais pour plein d’autres quatre pattes (chiens chats vaches chevaux), je lis tes publics entre deux consultés, deux gardes ou deux chir…
Decidement chaque profession meedicale a ses soucis, mais il existe une recurrence : letat et les medias nous prennent systematiquement pour des escrocs… Fatiguee de se justifier tout le temps, alors qu on bosde juste pour la sante de nos patients, 12h par jour…(et ne parlons pas des nuits)
Merci pour ce que tu fais… Viens faire un tour en Auvergne quand tu veux, je te promets qu’on a l’ADSL et que c’est très beau ! Je tinvite avec plaisir pour te le prouver ;)
3 octobre, 2015 à 7 h 38 min
MERCI MERCI MERCI
Comme d’hab, tu décris avec justesse le sentiment ambiant (en tout cas,dans mon entourage…)Et les raisons pour lesquelles je ne veux pas visser ma plaque…
Au plaisir de continuer à te lire
PS: j’adore « Et je te paye avec mes impôts pour mobiliser tes trois neurones pour arriver à ces conclusions-là »
3 octobre, 2015 à 7 h 57 min
Merci à Toi Être Humain d’exister.
3 octobre, 2015 à 8 h 05 min
Bonjour Jaddo, n’oublie pas que le rameur aura sa revanche. Reste solide dans tes valeurs, on est avec toi. Tous ces cons finiront par rendre gorge.
3 octobre, 2015 à 8 h 11 min
Bravo pour cet article qui explique bien les dérives des contrôles, de la sécu… Je ne suis que patiente. l’an dernier mon super médecin est parti à la retraite, non pas parce qu’il voulait arrêter, mais parce qu’il voulait ralentir, et que du coup, ses charges sécu devenaient trop élevées par rapport à son nombre de consultations (peut-être n’ai-je pas tout saisi de la subtilité, mais ça semblait vraiment rageant pour lui). Bref, courage à vous et à tous les professionnels de la santé, il en faut pour faire votre métier! et merci!
3 octobre, 2015 à 8 h 26 min
Bonjour et merci pour cet article, c’est toujours bien de connaître l’envers du décor !
Tu peux pas nser que ça n’a rien à voir mais pour moi si donc voilà mon histoire:
Il y a un an j’ai vu un médecin que je trouvais froid et distant pour un problème sur ma langue. À chaque fois que j’y allait il l’orientait vers un spécialiste pour être sûr que je n’aie aucun problème mais cette fois si il m’a dit que pour lui c’était une glande salivaire bouchée mais dans le doute fallait voir un ORL. Je me suis dit « encore un spécialiste, c’est vraiment chiant! » mais finalement, s’il n’en avait rien à faire des ses patients, il ne l’aurait pas fait, et l’orl n’aurait pas vu que c’était en fait une tumeur, à 22 ans. Statistiquement, il aurait pu traiter ma glande salivaire bouchée et avoir la conscience tranquille mais non. Je pense qu’il s’en fait vraiment pour ses patients et c’est grâce à ces médecins, ces dernièrs wagon que je suis encore en vie alors tiens bon car tu fais plus de bien que de mal.
Encore une fois merci.
3 octobre, 2015 à 8 h 28 min
bravo !!!
3 octobre, 2015 à 8 h 37 min
Pas d’ours en Auvergne, on a l’ADSL, et c’est loin d’être moche ! Du coup t’es la bienvenue, même si nous avons les mêmes problématiques que celles que tu décris…
Merci pour ce billet.
3 octobre, 2015 à 8 h 47 min
Si un gouvernement voulait se débarrasser de la médecine libérale,il ne s’y prendrait pas autrement.On est dans ce temps là.Ceux qui veulent se faire de l’argent et spolier les patients l’ont compris,ils se déconventionnent .Il y a aussi les autre,les sans-scrupule qui s’inscrivent sur les listes de la cour de cassation ou d’appel pour régler leur compte .Pour exemple ,il y en a celui qui a été radié définitivement en Angleterre pour avoir estropié 9 de ses opérés sur 15 en l’espace de 2 semaines ,celui-là donne son avis à la cour de cassation et tout le gratin du comptoir des experts et l’accadémie nationale de médecine le sait.Et puis celui-là ,qui sévit dans une cour d’appel, lui, il accepte toutes les missions même s’il ne pratique jamais les interventions dont il juge la pratique .Lui ,il déclare carrément dans ses congrès de médecins catholiques qu’il désapprouve cette société qui incite (il s’abstient de dire « victimes ») à rechercher la faute et en plus d’en demander réparation au lieu d’en accepter la fatalité et l’aléa. Ces sans-scrupules renvoient dans leurs pénates les éclopés de la chirurgie avec la complicité de tous leurs confrères chirurgien,radiologues,neurologue…Pas un n’a dérogé au respect de leur code de déontologie .Je peux vous dire qu’ils se soutiennent tous dans l’adversité (contre la victime) ,au cas où un jour ,ils aient besoin qu’on leur renvoit l’ascenseur.C’est une vraie institution que de sauver coute que coute le plus incompétent des incompétents et ils n’ont rien à faire des conséquences sur les prochaines victimes.Ils mettent le paquet et comme un seul homme sans qu’aucun ne se connaisse,quand vous leur dites que vous venez faire des examens pour une expertise,ils se débrouillent tous pour entrer en contact avec l’expert et là,feux d’artifices de faux les plus grossiers et dans toutes les largeurs selon la demande .La victime a beau leur apporter toutes les preuves,rien à foutre « ,cause toujours tu ne m’intéresses pas « , je suis là pour protéger mon confrère de tes sales pattes et tu vas morfler ,je vais te faire un rapport qui va inverser les roles ,tu vas devenir la méchante qui a donné du mal à ce pôv’ chirurgien qui a tout fait bien ,et si tu marches plus ,c’est pas parce qu’il t’a bouzillé les nerfs et les muscles de la jambe à 80% et qu’en plus il te l’a rallongée de plus de 2,5 cm ,c’est parce que t’es trop grosse et c’est pour que t’as été mise en invalidité et que t’as perdu ton boulot ,grosse fainéasse ! C’est pas autre chose.Lui ,il a bien fait de prendre aucun repère avant d’opérer.Est-ce qu’un menuisier mesure un pied de table avant de le remplacer ? Est- ce qu’il étudie pour que ça s’articule comme avant ? Evidemment que non ,il fait au pif et après,il rectifie,c’est pareil pour le chirurgien…et comme je suis à l’abri de toutes les lois ,je fais ce que je veux où je veux.et même Si je suis pris la main dans le sac, je serai toujours innocenté.Je suis intouchable,inattaquable .Tu peux te plaindre à tous les pontes de la medecine ou de la justice,ils sont tous au courant et nous couvrent.
3 octobre, 2015 à 8 h 51 min
Petit conseil : il faut que tu côtes absolument tout; même tes actes gratuits. Les pourcentages vont baisser. Reste le déconventionnement sinon…
3 octobre, 2015 à 9 h 11 min
Merci pour ce coup de gueule et tout ce que vous faites, et aussi comme vous le faites.
Mon médecin, une femme comme vous, qui ne comptait ni son temps ni son énergie, à claqué la porte à 60 ans car elle n’en pouvait plus des tracasseries administratives. Son humanité me manque, mais j’espère qu’elle passe une belle retraite avec ceux qu’elle aime !
A vous, je dis merci et….bon courage !
3 octobre, 2015 à 9 h 13 min
Bonjour,
> Alors que je connais même pas l’Auvergne et que si ça s’trouve c’est moche et y a pas l’ADSL.
J’y suis allé cet été, c’est sympa. J’y suis allé en hiver il y a quelques années, c’est aussi très sympa. Et ils viennent de déployer la Fibre Optique à Issoire. Clermont-Ferrand est en cours de déploiement. Mais les ours n’y sont pas sympa : probablement leur côté auvergnat qui ressort…
Non mais, rester là où vous êtes. De ce que je lis, vous faites un excellent boulot et vous êtes très utile à notre société :-)
3 octobre, 2015 à 9 h 19 min
Contrôles, contrôlés, contrôlés … Ça fait penser à une politique d’un autre temps, mais chut …
Continuez, Doc, ne baissez pas les bras, sinon on est tous foutus !
Et un grand merci au nom des inf libérales d’avoir parlé de cette même abjecte chasse aux sorcières lancée contre nous
3 octobre, 2015 à 9 h 28 min
J’ai tellement de respect pour vous, je bosse au samu, vois les pires bêtises de l’homme, je suis entouré de médecins qui ne sont plus tellement humain. Et vous lire redonne tellement d’espoir.
Courage, tenez bon, pour vous et pour les gens que vous avez aidé et aiderez.
3 octobre, 2015 à 9 h 30 min
Tout pareil que toi, Jaddo, sauf un détail : tu sembles trouver normal de faire 6 à 10 actes gratuits par jour. Un de temps en temps d’accord, le vaccin entre deux du gamin qu’on a vu la semaine dernière je fais aussi, mais le Rtt du papy en ALD 30, je dis « Pourquoi ? ». Tu trouves vraiment que 23 euros par consultation c’est trop bien payé pour ton niveau de diplôme, de conscience professionnelle et de responsabilité ? Tu crois que ce sont tes honoraires qui font que la sécu a du mal à s’en sortir ?
3 octobre, 2015 à 9 h 31 min
Merci pour ce témoignage . Bravo a vous pour ce que vous êtes . Ne changez rien . Vous êtes un médecin comme on rêve d’avoir .
3 octobre, 2015 à 9 h 47 min
… trop d’infirmiers libéraux. Haha.
Alors que depuis deux ans, mon gamin diabétique qui est à la maternelle ne peut pas aller à la cantine, parce que l’infirmière du cabinet de ma toute petite ville (le seul à qui je peux concrètement demander de venir, parce que les autres « de la ville d’à côté » sont soit beaucoup plus loin, soit moins à vol d’oiseau mais par la route c’est pas pratique parce qu’il y a deux ponts à deux km à la ronde pour traverser le cours d’eau du coin) bref l’infirmière qui gère le cabinet stresse, elle peut pas garantir d’être à l’heure, parce qu’elle a plein de patients, et qu’une fois qu’elle a accepté des soins elle est légalment obligée de continuer. Chaque fois que je retente de mettre ça en place, je repars avec l’impression qu’elle cherche à me décourager parce qu’elle peut juste pas (et elle a insisté, la dernière fois, en me disant qu’elle acceptera pas forcément les soins.)
Et pourtant on est en région parisienne, hein ? Et y’a même pas de campagne entre notre ville et les voisines. Juste, faut être à l’heure, et un dextro plus une injection d’insuline je sais pas combien c’est payé mais vu les tarifs du reste ça doit être une misère.
« Trop d’infirmiers libéraux ». Bordel.
(et des infirmiers à demeure dans les écoles maternelles et primaires, non ? Ah mais oui pardon : ça coûte trop cher. Et mes antidépresseurs, ils coûtent combien ? Et les conséquences si mon gamin va à la cantine parce que je peux pas consulter de psy s’il n’y va pas, et qu’il a pas de bolus parce que y’a pas d’infirmière, ça va coûter combien ? CONNARDS.)
Mais on s’emporte, on s’emporte, alors qu’on devrait pas : c’est juste une histoire de chiffres, ça devrait être simple à résoudre non ? =_=
/D.
3 octobre, 2015 à 9 h 57 min
Chère Jaddo,
Je te suis, je te comprend, je compatis à votre situation ( je parle à tous les médecins qui liront mon post ) ! Je compatis à votre découragement, mais svp, ne lâchez pas ! Et SVP, faites passez un message à vos patients ( enfin à tous ceux qui sont en mesure de pouvoir comprendre ) : » Leur Santé est entre leurs mains » , il ne suffit pas de venir exposer son problème à son médecin et attendre gentiment qu’il vous trouve la solution miracle ( qui dans une majorité des cas n’existe pas ), notre société d’assistés ne nous pousse pas à réfléchir elle nous pousse à consulter, et consulter et dépenser et dépenser ! STOP ! ON se pose, on réfléchit à son problème, on écoute ce que propose notre médecin et en collaboration on prend une décision sur comment régler le problème. On ne se décharge pas de toute responsabilité sous prétexte u’on a vu le médecin ! Parce que le doc on lui aura peut être pas dit que l week end d’avant on a fait la fiesta, on a picoler, on a mangé des crasses, on a fumé, ect…( oui ok je parle en connaissance de cause ) et alors lui il va te prescrire des médocs pour ton problème mais en fait des problèmes y en a plusieurs et c’est pas la pilule magique qui va tout guérir quoi ! On se prend en main bordel ! ET si vraiment on a besoin d’un arrêt maladie on va voir son médecin et on lui dit et je suis sûre que tu as raison, 90% des gens ne demandent pas d’arrêt sans raison. Vous n’êtes pas responsables de tous les maux de vos patients, ce ne sont pas vos maux, ce sont les leurs et il vous faut vraiment pour l’avenir que vous réappreniez aux gens à savoir ce soigner eux même quand c’est possible, leur poser les limites, les faire réfléchir à leur hygiène de vie ! Je me lâche un peu hein, mais ton post m’a fait sortir des choses que j’aimerai tellement dire à un max de gens!!
Bon allez je vais aller méditer là dessus !
Bon courage pour la suite !
Laure
3 octobre, 2015 à 10 h 13 min
Au nom des soignants, dont je fais partie en tant qu’orthophoniste, merci. Moi aussi, après 11 h de taf par jour, je continue à écouter mes patients et à les croire. Moi aussi, je me sens agressée, y compris quand on me reproche de voir un patient Alzheimer deux fois 45 mn par semaine dans son Ehpad (cf. une émission sur Inter il y a peu). Moi aussi, quand Mme Chose arrive les yeux sur les genoux parce que depuis la mort de son mari elle ne se remet pas et que sa dysphonie en a pris un sérieux coup et qu’elle ne respire plus et qu’elle a peur d’avoir un cancer du poumon, je l’envoie avec beaucoup de douceur et de tendresse voir son médecin qui va l’écouter aussi. Moi aussi, quand M. Truc et ses 35 points de suture post AVC cérébelleux m’explique péniblement avec sa dysarthrie qu’il a peur de poursuivre son traitement pour le cœur, je l’écoute, je lui demande son accord, je décroche mon téléphone et j’appelle son médecin tout en sachant pourtant que je vais encore ajouter du poids à sa barque. Moi aussi, quand Petit Gars dyslexique m’explique qu’il vomit tous les matins avant d’aller en classe, je rajoute une douzième heure à ma journée pour voir ses parents et chercher avec eux une solution.
Soigner, c’est savoir écouter. Et c’est savoir entendre.
Et en tant que patiente, victime d’un burn-out que je n’aurais jamais pu imaginer me concernant, j’ai moi aussi refusé l’arrêt de travail que me proposait mon médecin, inquiète pour moi. On négocie ensemble et elle ne me prend pas pour une incapable. Elle m’entend.
Merci, donc, Jaddo, pour tous ces mots depuis tant de temps, qui parlent à tous les soignants. et à leurs patients.
3 octobre, 2015 à 10 h 33 min
J’aime énormément cet article…. tellement …. trop, helas, vrai.
Je suis salariée en centre de santé, on ne veint pas encore trop me casser les pieds ac les arrêts de travail (ya mm 2 medecins conseil qui connaissent le mot dialogue et ac lesquels j’ai des echanges sympas et le plus souvent en faveur de mes patients… si si… à chaque fois que j’ai un contact ac eux, je me pince our être sûre que j’ai pas rêvé ). Moi c’est les génériques qui les les défrisent… ils s’en moquent que oui les 20% de « non substituable » ça correspond à une frange de patients âgés ou tres âgés mais autonomes à la maison, sans ide en plus, qui s’emmêlent les pinceaux dans les boites et les noms qui changent tous les 3 mois… eux ils ne connaissent pas le nom, ni la dci… ils connaissent la couleur et la forme de la boite par coeur, et mm celle du cachet dedans. 2 patients ente 70 et 80 ans ont gentiment bouloté le générique et le princeps (la doctoresse a oublié de me le mettre sur l’ordonnance, heureusement qu il m’en reste pour le week end)… pas de bol pour un des 2 c’était un sulfamide… je ne sais pas qui aurait été responsable si ça avait tourné au vinaigre aux yeux de la loi… il ne fait cependant aucun doute que moi j aurai eu du mal à vivre avec ça. .. sans compter que séjour à l’hosto, perte dautonomie, ssr, ide à domicile … ça ciute sûrement moins cher que d’écrire non substituable…
3 octobre, 2015 à 10 h 34 min
<3
3 octobre, 2015 à 10 h 40 min
Bonjour Jaddo,
Merci pour ce témoignage, merci pour les mots qui cinglent et qui font mouche.
Je suis infirmière libérale, bloggeuse et je me retrouve entièrement dans votre écriture
3 octobre, 2015 à 10 h 54 min
Salut Jaddo,
Ca fait longtemps que je te lis, tu étais là pendant mon internat, un de mes maîtres de stage m’avait offert ton livre « elle me fait penser à toi » m’avait-t-il dit avec un sourire et j’ai rencontré tes lignes, ton écriture, ta voix, ta révolte, ta force… Ah chaque fois c’est le même électrochoc, putain que ça fait du bien. Je m’installe là et j’ai rencontré la grande Sophia sans tête sans cervelle, elle m’a fait peur, je me suis dit peut-être qu’un jour nous médecins on voudra nous transformer en robot.. J’ai hésité à t’écrire parce que des fois j’essaie d’étouffer cette petite voix, des fois j’ai juste envie d’aller rendre visite à mes chèvres en Corse (oui moi c’est pas des ours j’aurais trop peur qu’ils me bouffent) et la Corse ben c’est sympa aussi… Bref voilà des fois j’écoute pas cette voix et puis je tombe sur tes articles ou plutôt je vais les lire… Et là bim je me rends compte que cette nuit à 5h du mat’ je me suis repassé l’histoire de Mme D et de sa fille qui ne lui parle plus, de M. C 91 ans qui est tombé chez lui … Ce que je veux dire c’est à propos de tes lignes sur le métier quand tu dis « Mais tu vois, je suis la fille qui ne vit que pour son métier, qui ne se définit que par ça, qui ne serait rien sans lui »… Je crois que je me suis dit et me dis encore ça mais je crois aussi que c’est pas bon de se le dire trop, parce que c’est là où les chèvres ou les ours viennent nous rendre visite… Je crois que c’est bien d’avoir des substituts de chèvres ou d’ours un peu tous les jours dans notre quotidien. Tous les jours je ne suis pas que mon métier et je prends le temps de penser, de rêver, de faire, d’être autre chose… Ce que je veux pourvu que ça soit moi.. Et putain c’est pas facile parce que même dans la rue ça te rattrape, même quand tu dors… Enfin c’est ce que je ressens. Donc en un mot comme en cent, vis pleinement ta vie ne te laisse pas envahir le cerveau les émotions les tripes par « tous ces cons » et surtout prends soin de toi, parce que sans ça on est fichu… Plein bonnes ondes pour toi continue. Anna
3 octobre, 2015 à 10 h 57 min
Bonjour,
je lis toujours, mais je commente pour la première fois, parce que cette fois je ne suis pas 100% d’accord…Sur le principe, complètement d’accord, mais dans les faits, je suis désolée de dire que oui, des patients ET des médecins qui se foutent du monde, ça existe. Des gens qui ont systématiquement 2 semaines d’arrêt maladie à chaque période de vacances scolaires, ça devrait quand même un peu mettre la puce à l’oreille du médecin non? Qui se retrouvent avec un arrêt pour « asthénie » alors qu’ils sont…en congés, c’est un peu abusé non? (pour le coup, le médecin ne peut pas deviner…) Des gens qui vont voir le médecin parce qu’il leur reste des « congés » enfant malade et que ce serait bête de les perdre…alors évidemment c’est pas facile pour le médecin de faire la distinction, mais au final, ça retombe sur qui? sur le ou la collègue de boulot, qui va devoir reporter ses congés pour remplacer quelqu’un, qui va devoir courir pour faire garder ses enfants, qui justement va continuer à bosser avec une grosse bronchite parce qu’il faut finir un dossier et que son voisin de bureau a eu une semaine d’arrêt pour un rhume…Je suis d’accord qu’il ne faut pas jeter la pierre à tous les médecins et à tous les patients, mais il ne faut pas non plus considérer que tout le monde est honnête. Un peu de contrôle ne fait pas de mal (s’il est fait intelligemment).
3 octobre, 2015 à 11 h 03 min
Merci pour ce témoignage.
C’est vrai que la « Haute Autorité de Santé » est un peu sans limites… L’autorité en santé est plus proche de la cour martiale que de la justice. C’est peut-être le fond du problème.
Là dedans, la sécu semble agir comme un élément de l’écosystème, élément de pression, peut-être comme le FN dans l’écosystème politiques (mais ce dernier point est peut-être osé ?).
Amitiés
3 octobre, 2015 à 11 h 30 min
Des stats, on en fait pour extraire grosso modo une information/une tendance. C pas une science exacte, sensibles aux hypothèses de départs sur les données brutes. Si en plus c’est un C… d’HEC qui les triture.
3 octobre, 2015 à 11 h 35 min
Simple transposition au domaine de l’orthophonie et je partirais volontiers voir s’il y a toujours des chèvres à élever dans le Larzac. Et à défaut, quelques moutons pourront faire l’affaire.Voire des escargots, ça bave plus mais ça prend moins de place.
Si l’humour rageur tient lieu de bouclier à celles et ceux qui exercent avec rigueur et passion (dévorante?) , les contrôleurs de tes f… (et éventuellement des miennes) ont-ils conscience qu’à écraser ainsi ceux qu’ils croient attraper dans les filets de leurs chiffres, ils vont sélectionner les pires, décourager les meilleurs? Parce qu’enfin, les fraudeurs, les vrais, les athlètes du bidouillage, les vainqueurs du Tour de (télé)Trans, dopés à l’EPO (Entourloupe de Principe Organisée) , ceux-là, ne se font pas avoir. Ou si peu. Ils roulent vite et se planquent dans les buisson quand il faut. Ils anticipent le filet parce qu’ils en ont étudié les mouvements. Et puis,les attaques concernant leur profession ne les atteignent pas car ils n’en ont pas la foi,ils n’en ont jamais porté le poids sur leur vie personnelle, eux.
Alors à décourager les praticiens « atypiques » sans chercher à comprendre l’atypie, (ce qui ne semble pas,ma foi,faire partie du champ de compétences des administrations de la Santé) on va sélectionner des souches résistantes…
Bref,pour revenir au Larzac, il est vrai que c’est quand même plus facile de tondre les brebis que de chasser les loups.
Force et courage à ceux et celles qui croient en l’humain (avec H et h) et qui continuent à pratiquer sans céder à la tentation du « vite fait mal fait pourvu qu’on m’foute la paix ».
Une ortho au bout du rouleau (compresseur ? )
3 octobre, 2015 à 11 h 41 min
Bonjour,
Merci pour ce texte qui me fout bien les boules même si je sais tout ça parfaitement…
Ca me rend malade !!!!
Je sais pas si vous êtes dans le coin mais si c’est le cas : vous seriez la bienvenue et les visiteur(se)s du site également(un jardin qui soigne !) :
https://senshumus.wordpress.com/2015/09/28/10-11-octobre-we-de-la-paresse-au-jardin-pouplier/
pour imaginer une vie en dehors du boulot et de ce monde de dingues !!!!
3 octobre, 2015 à 11 h 50 min
Merci pour ce texte. A bout de fatigue, je m’suis reconnu et mon moral est remonté en flèche en découvrant que je n’étais pas seul à ressentir cette colère.
3 octobre, 2015 à 12 h 19 min
Triste que vous vivez de tels paradoxes mais content de lire un tel témoignage, dans la perspective que la diffusion des vécus des uns et des autres permet de montrer la réalité à ceux qui prennent les décisions. Merci pour le partage!!
3 octobre, 2015 à 12 h 56 min
Nos politiques feraient bien de penser, s’ils le peuvent , quel modèle de société ils nous construisent . Au lieu de penser à leurs conforts personnel ( cumule des mandats, achats de bureau à titre personnel voiture de fonction….) et de servir les intérêts d’une minorités, ils devraient voir que la société du genre humain et non comptable est au bord de l’explosion.
3 octobre, 2015 à 12 h 58 min
Merci infiniment pour ce post !
Moi aussi je suis entrée en ébullition en recevant ce courrier ubuesque de Sophia … Et puis je me suis calmée et je me suis dit qu’au moins je pourrai m’en servir de feuille de brouillon…
Moi aussi je bataille pour que Monsieur Dodu se décide à faire une bio par an et pour que Madame Trouille arrête d’en réclamer une tous les mois…
Quant aux méthodes statistiques improbables de la secu, inutile de s’étendre plus…
3 octobre, 2015 à 13 h 11 min
Merci de cette colère que je ressens
3 octobre, 2015 à 13 h 37 min
Bravo ! C’est grâce à des médecins comme vous que je garde espoir… d’ailleurs mon médecin est un peu comme vous et grâce à lui j’ai eu un cancer du sein détecté 15 ans après le premier parce qu’il s’en tape lui que la sécu veut faire des économies et qu’il m’a envoyé faire une mammographie en m’engueulant parce que je n’en avais pas fait depuis plusieurs années… bref c’est grâce à des médecins comme vous que des gens comme moi peuvent survivre… alors un grand merci
3 octobre, 2015 à 14 h 31 min
Si vous voulez des ours et l absence d ADSL, miser tout sur l Ariege, terre courage
3 octobre, 2015 à 14 h 38 min
Merci, tout simplement merci! Je partage au maximum.
3 octobre, 2015 à 14 h 50 min
Ca c’était un coup de gueule!
Je suis aussi un médecin que l’on doit enduire de goudron et de plumes car j’ai un peu trop arrêté.
Et j’ai reçu une lettre à vomir de de la MSA: « vous avez prescrit des patchs Versatis sans justification, … nous vous réclamerons à l’avenir les indus correspondant aux patchs prescrits pour ces patients »
Ne perdez pas votre pèche, mais il me semble que les jours des médecins libéraux sont comptés
3 octobre, 2015 à 15 h 27 min
j’adore, que dire de plus, je vis ça au quotidien, même si je suis spécialiste….
3 octobre, 2015 à 15 h 29 min
Effectivement l’extrait que j’ai lu de votre livre était à l’inverse sur les patients qui abusent des demandes d’arrêt, et dont vous vous moquiez. Me voilà rassurée.
3 octobre, 2015 à 16 h 40 min
Salut,
Juste une question, je conçoit tout à fait votre combat contre des statistiques, il est raisonnable.
Ma question est pourquoi ne partez-vous pas en guerre avec l’ordre des médecins pour lancer une renégociation tarifaire de toute la grille des médicaments (à la baisse), les industriels semblent bien se porter au vu de leurs bilans boursiers…
(il faudra sans doute faire le ménage dans les médecins complaisant pour les autorisations de mises sur le marché et la fixation des prix)
La seconde question est pourquoi ne pas lancer la mort des mutuelle, quand on voit combien elles génèrent de bénéfice, ne serait-il pas mieux de faire comme en Alsace-Moselle avec une mutuelle obligatoire pour tous ?
(Voir plus révolutionnaire, monter la cotisation à la sécu avec du proportionnel au revenus)
Des idées comme ça, hein, mon adresse mail est bidon, désolé :)
Cordialement
3 octobre, 2015 à 16 h 59 min
Bonjour Jaddo,
où vas-tu chercher tout ça? Dans ma tête sûrement! Comment parviens-tu à l’exprimer si intelligemment, tout en restant si réaliste. Il semble que nous soyons plusieurs à nous sentir moins seuls depuis que (tu) ton blog existe.
Un grand GRAND merci!
3 octobre, 2015 à 17 h 14 min
Excellent, tout simplement! De vérité et d’humanité…
Merci
3 octobre, 2015 à 17 h 29 min
Cette juste colère vous a soulagée? Je suis sûre que vos patients vous trouveront toujours fidèle à vos valeurs…et à votre poste!
PS: à part moi, il n’y a pas d’ours dans ma si belle Auvergne…..
3 octobre, 2015 à 18 h 39 min
j’dis pas qu’il faut arrêter, hein, mais pour répondre à la dernière remarque, c’est très joli l’Auvergne :)
parole de chauvine
3 octobre, 2015 à 19 h 58 min
Merci pour ce joli brin de plume.
J’aurais aimé aussi bien raconter le jour ou la dame de la sécu est venue me dire que 100% de mes patients sous lexomil l’étaient au long cours.
Ce qui est j’en conviens très très vilain.
Sauf qu’en fait il ne me restait plus qu’un seul patient sous anxiolytiques. Alors je lui ai promis de remettre plein de gens sous lexomil, mais, 3 semaines par mois seulement !
Euh, moi, je suis pas d’auvergne……
3 octobre, 2015 à 20 h 59 min
Merci jaddo pour tes coups de gueule.
A noter que ce fabuleux système « sophia » à toujours refusé de rendre publique l’intégralité de la contre enquête quand à son efficassité. Pire le compte rendu publié été magnifiquement falsifié …
3 octobre, 2015 à 21 h 53 min
Quelle verve dans l’ecriture ! Je suis entièrement d’accord avec la reaction sur les methodes de pseudo-enquete par caméra cachée, les arrets maladie et Sophia, auquel je n’ai jms adhere. Juste un bémol sur le MG a 85 consultations, la decharge vers les autres … : j’ai bien compris qu’il s’agissait d’imager la notion de pourcentage mais je pense sincèrement qu’il ne sont pas legion ces affreux confrères .
3 octobre, 2015 à 22 h 06 min
[…] Sourced through Scoop.it from: http://www.jaddo.fr […]
3 octobre, 2015 à 22 h 24 min
Et bien moi je te dis viens bosser en Auvergne, certes il n’y a pas d’ours mais moi je te veux bien comme médecin. Je suis de celle qui refuse les arrêts de travail mais qui rêverait de pouvoir aller en consultation juste pour être écoutée et rassurée. Continue, je suis fan.
3 octobre, 2015 à 22 h 32 min
J’ai eu envie de rire et de pleurer en vous lisant!!! Continuez la pratique de votre métier comme vous l’entendez et le souhaitez!
3 octobre, 2015 à 23 h 02 min
Eh ben, juste merci !
3 octobre, 2015 à 23 h 16 min
Non mais jaddo, si jamais on vous fait encore des misères, venez vous ressourcer en Auvergne car :
« Un volcan s’éteint, un être s’éveille » comme le chante une jolie eau de source de par chez nous…
Moi mon médecin m’a cru sur parole.
Et je lui en serai toujours sacrément reconnaissante…
Merci à mon Docteur « Quelque-part-en-Auvergne-avec-ADSL-et-quelques-ours-mal-léchés ».
Et merci Jaddo… ;P
4 octobre, 2015 à 2 h 59 min
MERCI JADDO
MERCI
MERCI
MERCI
4 octobre, 2015 à 6 h 17 min
Chère Jado,
Merci pour ces mots, pleins d’humanité… ils ont fait écho à ma pratique… je ne suis pas médecin, je ne délivre pas d’arrêt de travail… je suis assistante sociale. j’écoute.
4 octobre, 2015 à 7 h 27 min
Merci Jado!
Les valeurs que vous défendez me rappellent avec bonheur qq médecins généralistes passionnés par leur métier, le métier de leur vie!
Celui qui accepte une soupe pour rendre plus acceptable à sa patiente sa demande de le consulter gratuitement..
Celui qui prend la tension systématiquement pour prendre le temps de porter attention ;) et engager ainsi une relation de bienveillance et de confiance
Je ferai lire votre témoignage à ma fille qui veut devenir journaliste pour qu’elle ne perde pas de vue ses horizons de pensée
Merci à vous d’exercer comme vous le faites, avec soin et avec coeur, et de témoigner pour notre vigilance
4 octobre, 2015 à 9 h 02 min
Merci JADDO encore une fois de si bien relater la réalité de notre exercice! J’ai bien reçu le courrier de Sophia qui n’est pas ma copine et j’ai un classement vertical devant ces inepties !! Et oui je crois mes patients !!! Mille mercis
4 octobre, 2015 à 9 h 03 min
Hey elle est belle ma terre natale et si si on a l ADSL . Par contre c’est plus compliqué pour l’ourse . Bon aller traîve de plaisanterie !
Ton article , je le trouve hyper pertinent et je crois qu’il m’a donné à réfléchir pour la journée . Faisant partie de celle qui refuse souvent un arrêt , pour ne pas mettre en péril mon prochain salaire . Je suis celle qui hurle quand il le faut un rendez vous aujourd’hui et qu’on a une place que dans une semaine ( ou 2!) . Mais j’avais jamais penser comme ça . Donc je m’en vais parcourir ton blog pour te connaître et finalement peut être vous comprendre un petit peu.
4 octobre, 2015 à 9 h 05 min
Je découvre avec un plaisir immense ce papier!
Parce qu’il est toujours agréable de lire ce que l’on pense et fait.
Et que je me dis depuis plus de trente ans que mon travail est d’abord de faire confiance aux patients. Pour deux ou trois qui me manipulent, il y en a 97 qui ne le font pas!
97% ne me manipulent pas…: sacré score quand même! Cela me fait plaisir! A proposer en thèse de médecine générale comme thème de réflexion! Et à transmettre à ceux qui croient que l’argent des caisses s’évapore du fait des méchants médecins et des patients tricheurs!
La médecine (dont la générale) ne peut et ne doit pas être autre chose qu’une relation de confiance!
Prescrire des examens biologiques et des médicaments, ce n’est vraiment pas difficile et un ordinateur peut le faire (ce qui fait rêver tous ceux qui n’ont jamais été malade et veulent faire des économies de santé, voire faire du fric sur la santé des autres…).
Ecouter un patient, comprendre son langage, dépister le geste qui montre que sa réponse n’est pas réelle, c’est bien le plus de notre métier.
Quand je parle du geste qui ne va pas, c’est ce petit mouvement dans le visage ou les mains qui ne va pas avec le « Je vais bien » qu’il nous envoie alors qu’il va déjà mal… Et ce patient vous dit des années après: « Heureusement que vous avez repéré ce jour là… »
Vous savez alors que vous avez peut être sauvé une vie, mais je ne connais pas d’étude sur ce sujet…
Retour sur Sophia et notre bonne vieille sécurité sociale -elle est bien plus vieille que moi avec ses 70 ans- à laquelle on demande les mêmes évolutions de valeurs qu’aux médecins et soignants et qui doit bien souffrir elle aussi.
Les vilains médecins ne prescrivent pas les bilans biologiques (alors qu’une partie de leur rémunération passe par le fait que leurs patients font bien leurs examens): çà alors, ils seraient bien bêtes!
On en profite pour les rendre responsables de comportements de leurs patients(qui seraient forcément mauvais, même si dans dix ans on prouve le contraire) , les culpabiliser, les contraindre, les punir.
Les vilains patients, eux, ne font pas leur bilan.
Le labo est à 20km et tel patient ne se sent pas d’y aller le matin à jeun: la sécu dit que je ne peux pas prescrire à domicile puisqu’il est venu au cabinet et peut donc se rendre au labo… L’infirmière à domicile aurait coûté moins cher que le publipostage de la sécu pourtant « elle travaille trop » au sens comptable, et dans la réalité aussi d’ailleurs.
Un autre n’ira pas parce qu’il a trop peur des résultats.
Un autre part au travail à 5H00 du matin et le labo n’est pas ouvert. Il attend ses vacances pour faire son examen. Mais en vacances, il n’a pas envie de penser au fait qu’il est malade. Il préfère aller marcher tous les matins avec son chien. Une étude pour nous dire le plus efficace dans la gestion du risque?
Des milliers de raison rendent complexes la prise en charge de sa propre pathologie.
Il vaudrait mieux que le stress diminue, qu’il y ait accès à une nourriture de bonne qualité, qu’il y ait une activité physique suffisante (ou au moins un peu de tout çà parce qu’une journée n’a que 24 heures et qu’il faut aussi dormir assez, prendre ses médicaments, faire ses prises de sang, aider ses vieux parents, garder ses petits enfants, sortir le chien, les poubelles, faire le ménage, nourrir la poule, travailler parce que le banquier ne peut pas accepter le moindre découvert…!) Oups! Injonction paradoxale avec le stress! Pauvre patient!
J’ai également envie de partager mon inquiétude de l’hygiénisme ambiant. Inquiétude qui a monté d’un cran lorsque j’ai appris qu’une sage femme vient de dire à une patiente qu’une femme doit aller uriner toutes les deux heures. Trouver des toilettes toutes les deux heures: je n’avais pas encore inclus cela dans les 24 heures!
L’hygiénisme ambiant fait qu’après le médecin, ce sera le patient (que chacun d’entre nous est forcément) qui sera attaqué: « C’est ta faute si tu es malade puisque tu ne fais pas tout ce qui est bon pour ta santé » Jusqu’où allons nous aller? Pas de prise en charge des cystites si vous n’allez pas uriner toutes les deux heures (accompagnée du mec de la sécurité…)?
Lire ce texte m’a déclenchée… et je vais arrêter là.. pour continuer à travailler en récoltant un sourire, trois tomates, des noisettes, une fleur, des macarons en plus de mes honoraires. C’est ce que j’ai reçu en 4 jours de consultation. Ce ne sont pas des avantages en nature mais bien des gestes de remerciements de mes patients. Par pour de la complaisance, mais pour de l’écoute, de la compréhension, de l’accompagnement, de la confiance, de la bienveillance.
La journaliste en caméra cachée ne cherchait de toute manière pas çà et ne pouvait de ce fait pas l’obtenir!
Exercer de la sorte est de plus en plus difficile et la charmante Loi Touraine ne va pas nous y aider. Pourtant, c’est ce qui maintient la majorité des médecins dans un métier dont on ne dit pas assez combien il est difficile (les médecins sont comme les patients et ne se donnent pas le droit d’exprimer leur souffrance… juste leur énervement ou leur contrariété)
Patients, médecins, gardons tous notre humanité et tachons de convaincre ceux qui se croient responsables et voient seulement des caisses toujours vides (d’après eux) de garder leur humanité également.
Ils seront forcément patients un jour. Et ils oublieront leur médicament de temps en temps. Et ils ne feront pas toujours leur prise de sang. Souhaitons leur de ne pas être face à un ordinateur ou une plateforme téléphonique mondialement délocalisée à ce moment là!
Amitiés et pensées pour toutes les années à accompagner des humains qui vous restent à faire avant d’aller accompagner des ours et qui vous apporteront tous ces sourires et cadeaux de la vie!
4 octobre, 2015 à 9 h 32 min
Bonjour Jaddo,
J’ai de l’asthme. Bon, c’est pas très grave d’avoir de l’asthme, ça fait 25 ans que j’ai de l’asthme et en prenant un petit coup d’inhalateur rouge et d’inhalateur bleu plus ou moins matin et soir (ou au moins 2 ou 3 fois par semaine, en vrai), je n’ai pas de crise d’asthme. Je vis donc avec l’impression d’aller bien, idiote que je suis. Au pire, j’ai de la Ventoline dans mon sac à main, mais je ne la sors jamais.
Mon médecin généraliste est une femme super. Un vrai toubib, comme vous, qui a une patiente, une écoute et une humanité incroyables. Je ne vais jamais la voir parce que je ne suis pas malade. J’y vais une fois par an pour le plaisir de lui dire bonjour et pour renouveler mon ordonnance d’inhalateur bleu et rouge.
Eh bien, quand je reçois une lettre de Madame Sécu (peut-être Sophia ? Je ne connaissais pas son prénom) me disant qu’en tant que « personne fragile » ce serait bien que j’aille me faire vacciner contre la grippe, alors que je n’ai jamais eu la grippe de ma vie et que je n’ai pas pris un seul arrêt de travail depuis mon opération de 2009, ça me fait un peu l’effet que vous décrivez.
J’ai l’impression que Madame Sécu nous prend pour des vieux nazes, mon médecin et moi.
Et ça me met dans une colère que mon mari trouve disproportionnée.
Je n’ai pas envie d’être un élément statistique, moi non plus. Je me ferai vacciner contre la grippe ou le choléra seulement quand mon médecin, qui me connaît et en qui j’ai une confiance totale, me dira de le faire. Nanmého.
4 octobre, 2015 à 9 h 34 min
Oups, j’ai écrit « patiente » pour « patience », pas moyen de corriger, désolée. Et j’ai mis « inhalateur » au singulier. Bref, il faudrait se relire avant de cliquer sur « poster », pas après.
4 octobre, 2015 à 11 h 19 min
Superbe as usual,au fait pourquoi cette frayeur initialement de donner un jour de trop ?
4 octobre, 2015 à 11 h 29 min
Oh, comme tout ceci me parle et sonne juste.
Le service rendu aux humains n’a plus droit de cité dans cette société tout libéral.
Et c’est difficile à vivre.
Alors, moi, je dis que l’élevage d’ours et l’Ardèche, c’est quand même très surfait, et que ça serait dommage d’arrêter.
Haut les coeurs !
4 octobre, 2015 à 13 h 18 min
En tant que patiente qui va très peu souvent consulter, quand tu te décides à aller consulter parce que t’es malade, vraiment malade. Rien de grave (comme une angine qui ne passe pas avec un peu de temps et du doliprane) mais tu ne peux pas aller bosser parce que tu tiens pas debout avec ta fièvre carabinée. Que tu te retrouves en face d’un médecin qui ne veut pas t’arrêter plus d’une journée. (Et qui te fait comprendre que « enfin mademoiselle, cessez d’être une chochotte qui ne veut pas travailler ») Que tu te retrouves à lui dire que les antibiotiques c’est peut-être magique mais que ça va pas être physiquement possible. Que tu négocies pour avoir un arrêt de travail de deux jours, tu as la rage parce que tu te sens vraiment niée en tant que personne, accusée d’être une menteuse/simulatrice. Alors que non, ça n’a pas été une partie de plaisir de sortir de ton lit, de faire le trajet en transport jusqu’au cabinet.Et à la fin du mois, ça ne va pas être une partie de plaisir d’avoir perdu deux jours de salaire, parce que tu as trois jours de carence en cas d’arrêt maladie.
Alors, un grand merci à vous de faire confiance à vos patients.
4 octobre, 2015 à 15 h 32 min
Merci pour ce coup de gueule! On ne sais jamais la réalité d’un métier quand on ne le vit pas de l’intérieur. Et moi aussi j’ai confiance et des personnes comme vous me font penser que j’ai raison. Y a pas que des cons :)
4 octobre, 2015 à 15 h 58 min
Bonjour Jaddo,
Je suis médecin généraliste, installée depuis 10 jours (quelle erreur)… et déjà sur les rotules physiques et psychologiques (oui oui, les rotules psychologiques)….
Tu m’as redonné un peu vie. Un peu. 10 minutes. C’est bien, déjà…
Merci.
4 octobre, 2015 à 17 h 24 min
On a parlé de cet article ce matin sur France Inter ce matin dans le 5/7 du week end c’est vers la minute 51 après la chanson! De la pub pour notre jaddo!
Bises
4 octobre, 2015 à 18 h 19 min
[…] La suite sur : http://www.jaddo.fr/2015/10/02/injonctions-paradoxales-mes-fesses/ […]
4 octobre, 2015 à 22 h 36 min
bonjour
je cumule deux boulots pour avoir un salaire décent. Pour le premier taf, je ne peux pas m’arrêter : si je m’arrête, on ne rentre pas de sous dans la machine, on ferme,pour faire vite (asso culturelle). Pour le 2° boulot, si je suis en arrêt, je ne suis pas payée (vacations).
donc, avec une gentille crève carabinée, j’ai tenu bon. J’ai bataillé. Suis allée bosser comme une loque. Une serpillière. Je me suis abstenue de bisous et de serrages de pogne car « je tiens un truc, chépas ce que c’est ».
Résultat ? ça a duré 3 semaines, dont 7 jours que j’ai fini par passer au fond de mon lit, car quand le corps ne peut plus, il ne peut plus.
Merci jaddo pour ce billet, fuck sophia, fuck les pensants de haut-lieu qui jamais ne se penchent sur la vie.
4 octobre, 2015 à 22 h 40 min
Bonjour,
pas médecin mais patiente, je vous soutiens tous, pauvres de vous qui avaient choisi de vous occuper des autres dnas une France obnubilée par sa sacro-sainte SECU et son déficit plus large que le rift…
Et pour la partie arrêt de travail, je fais partie des patients qui les refusaient, car effectivement « ça ne se fait pas ». L’an passé, j’ai eu deux gastros à un mois d’intervalle (merci les enfants…), et oui mon médecin m’a crue et m’a arrêtée deux fois deux jours. Deux jours de carence non payés par la Sécu. Et que croyez vous qu’il advint? Je reçu un courrier de mon amie la Sécu indiquant que si j’avais un 3e arrêt maladie dans l’année, le médecin conseil allait prendre contact avec mon médecin traitant pour vérifier qu’il avait pris les bonnes décisions, car apparemment ma « récidive » montrait le contraire. Sans déconner! ils ont rien d’autre à foutre que d’aller contrôler les patients qui utilisent les jours de carence parce que non, on ne peut pas vomir décemment sur son chef??? Du coup, j’ai été à nouveau malade (ben oui, pas de chance, mère de deux enfants en bas âge et surbookée au travail, on est tout le temps malade). Et bien j’ai refusé l’arrêt proposé par mon médecin qui me voyait en bout de course. Tout ça pour qu’IL n’ait p
bref, je comp
4 octobre, 2015 à 22 h 41 min
Tout ça pour qu’IL n’ait pas d’ennuis avec la Sécu (le message est parti trop vite..)
bref, je compatis et je vous soutiens…
Bon courage
5 octobre, 2015 à 10 h 37 min
Je ne pouvais pas partir sans laisser un petit mot. Quand je te lis, je pense fort a mon petit frère qui finit son internat, et je me dis qu’il va peut être mieux gagner sa vie que moi, mais a quel prix…
Merci pour ton coup de gueule, ça fait du bien.
5 octobre, 2015 à 12 h 24 min
MERCI pour cette saine colère
5 octobre, 2015 à 12 h 29 min
Je ne dirai pas mieux que tous les commentaires déjà publiés plus haut, mais tout pareil. Moi qui suis juste une patiente lambda, qui ne vais consulter que quand je suis malade à ne plus tenir debout, je suis écoeurée par ces mesures, effrayée à l’idée qu’elles puissent décourager les médecins comme toi qui se donnent à fond dans leur métier, pour favoriser ceux qui donnent des traitements à tours de bras sans se donner la peine de creuser.
Merci Jaddo pour ce texte poignant. Merci merci merci. Tes patients ont un médecin en or.
5 octobre, 2015 à 12 h 56 min
Courage, merci pour ce coup de plume, et pour tous vos patients.
Il est effectivement temps que les comptables qui ne savent pas compter soit juste f…us à la porte pour que l’éducation, la santé, la justice (et j’en oublie) soient à nouveau considérés comme les joyaux de la République.
Au cas où vous ne l’avez jamais lu, je vous recommande Récits d’un jeune médecin, Boulgakov, Mikhail, autour de 1920 (si, si !)
Bon lundi
5 octobre, 2015 à 13 h 09 min
BRAVO!!!
pour tout mais surtout la 1ère partie sur le reportage de France 2 qui m’a choqué au plus au point!
Car moi aussi je crois mes patients (je suis jeune généraliste installée depuis 6 mois), et il ne faudrait pas??? Bravo les journalistes qui véhiculent ce message, dans un monde déjà plus que cynique…
Tout ça pour faire le buzz, aujourd’hui sur le dos des généralistes, mais demain ce sera sur qqn d’autre, je ne m’inquiète pas (même si je devrais).
Donc merci pour tes posts, plus fréquents récemment et c’est bien agréable entre deux patients.
5 octobre, 2015 à 13 h 52 min
Cette histoire de stats sur les arrêts me fait penser à l’Education Nationale : un prof sévère mais juste sera toujours plus critiqué par les parents qu’une chèvre qui se fait chahuter mais qui mais des bonnes notes. Quand on pense au marronnier qui revietn du Ministère, des journalistes ou des associations de parents de juger la qualité des profs de par les notes qu’il donne… ben y’a qu’à pas s’emmerder et mettre 20 à tout le monde hein, comme ça pas de traumatisme. Bon pas d’apprentissage non plus mais cela semble tellement dérisoire…
Il y a de toute façon un grave problème de culture mathématique sur les statistiques et les sondages dans ce pays (mais sans doute ailleurs aussi), on le voit sur les sondages politiques ou même plus trivialement dans le sport. C’est dommage parce que des statistiques bien exploité c’est quand même drôlement pratique.
5 octobre, 2015 à 14 h 59 min
AAAAAAAHHHH non ! Faut pas arrêter !! Ça leur ferait trop plaisir !
Donc tout ça pour dire, merci. De vouloir soigner les gens, de nous faire rire, pour tout.
5 octobre, 2015 à 18 h 31 min
Quand quelqu’un écrit un billet comme celui-ci ET fredonne un air d’une chanson des mondes engloutis, « La gigue de bic et bac » (chanté par les mini-stars)
à ce moment je cris RESPECT !!!!
Sérieusement je suis éffaré par le monde qui se dessine.
J’ai été cet été en Auvergne, Bourboule, Chambon-sur-Lac je pense qu’on se retrouvera là-bas !
6 octobre, 2015 à 0 h 17 min
Chère JADDO, ce qu’il te faut c’est un bon arrêt maladie!
Bise
6 octobre, 2015 à 7 h 24 min
Merci.C’est criant de terrain.Exactement ce que nous vivons tous. Fatigué, ou simplement moins..littéraire, encore merci d’avoir couché sur le papier ces « quelques » mots que j’aurai bien aimé ecrire… Bah allez…Continuons nos journées et comme disait Audiart : il faut arrêter de parler aux cons…ça les instruit. Nous n’avons pas a nous justifier de ce que 30 ans de medecine (et les consult qui vont avec) nous a appris.
Faisons nous représenter par de vrais syndicats
6 octobre, 2015 à 9 h 25 min
Chère Jaddo,
Vos témoignages sur votre activité de médecine générale sont toujours instructifs et intéressants. Les déductions auxquelles vous parvenez me semblent en revanche parfois un peu frustres.
Shorter de ce post ci : La Sécu veut superviser l’activité des médecins (arrêts de travail) et offrir un accompagnement aux malades chroniques (Sophia), alors que chaque patient est un cas particulier et que seul son médecin dispose des connaissances pour prendre les meilleures décisions.
Application à un autre type de sécurité (routière) : L’Etat veut imposer des règles aux conducteurs (et des normes aux constructeurs automobiles), alors que chaque conducteur est un cas particulier et que lui seul peut évaluer à quelle vitesse et avec quel degré d’alcoolémie il peut conduire sa voiture sans risque (et, d’ailleurs, pourquoi irait-il mettre sa propre vie en danger ?).
C’est un peu court, non ?
Peut-être la stratégie consistant pour un médecin à accorder (presque) tous les arrêts maladie qui lui sont demandés est-elle la meilleure. Sans doute en effet vaut-il mieux laisser passer quelques abus et ne pas risquer de refuser des arrêts à des patients en réelle souffrance. Mais « accorder un arrêt maladie » peut revêtir des réalités très diverses : pendant que vous, Jaddo, aurez essayé de comprendre le problème de santé d’un de vos patients, d’autres auront eu le temps de signer plusieurs arrêts maladie sans prendre la peine de réaliser de vraies consultations. Sans doute les contrôles réalisés par la Sécu sont-ils perfectibles (même si les critères utilisés ne sont pas aussi simplistes que ceux décrits dans votre post), sans doute les caractéristiques socio-économiques des patientèles ne sont-elles pas suffisamment prises en compte (manque de données). Mais peut-on pour autant en déduire que l’Etat ne devrait pas essayer de contrôler cette dépense et de s’assurer que les arrêts de travail bénéficient aux patients qui en ont le plus besoin ?
Le programme Sophia a certainement des effets non souhaités (comme toute politique publique), mais il faut prendre en compte l’ensemble de ses effets pour juger de sa pertinence. Peut-être dans certains cas les courriers et les appels Sophia (les patients dont le niveau de risque est le plus élevé peuvent aussi bénéficier d’un accompagnement téléphonique par des infirmiers conseillers en santé) viennent interférer négativement dans la relation patient-médecin. Mais dans bien d’autres cas ce programme permet au contraire aux médecins de reprendre contact avec leurs patients (un patient qui souhaite adhérer au programme doit se rendre chez son médecin traitant pour lui faire remplir un formulaire d’adhésion), d’améliorer leur suivi, et de leur prescrire des examens utiles.
Le si banal argument développé dans ce post du « laissez faire les professionnels de santé, ce sont les plus compétents et les mieux placés » ne saurait tenir lieu de politique de santé publique. Il illustre bien, en revanche, la difficulté de nombre de ces professionnels, y compris parmi les brillants esprits, à voir plus loin que la porte de leur cabinet, à appréhender les enjeux de santé publique. Comme vos écrits l’illustrent avec talent, les médecins généralistes sont confrontés à des problématiques socio-économiques complexes. Sans doute ne serait-il pas inutile de renforcer leur formation en sciences sociales.
Encore merci pour vos témoignages.
6 octobre, 2015 à 10 h 33 min
Je me reconnaît tellement dans ces propos … Pas sûre de tenir le coupe très longtemps dans ce boulot…!
6 octobre, 2015 à 11 h 02 min
Merci de tout cœur à Jaddo , cela nous permet de nous défouler de savoir que tout est dit , j’ai envie de diffuser ces propos à tout le monde .
Mais tout cela c’est pour qu’on s’habitue à ce qui va arriver : la disparition de la médecine libérale , tout ce qu’on fera sera statistique , on pourra même consulter au téléphone , et les patients ne seront plus que des dossiers , consultés par un médecin différent chaque fois , qui ne prescrira qu’en fonction des « chiffres », bien dans les clous!
Alors tenons bon , battons nous pour garder la qualité et un peu d’humanité .
Merci Jaddo
6 octobre, 2015 à 11 h 47 min
PEC raisonne comme tout les énarques (dont nos directeur de la sécu, nos grand commis de l’état, et la majorité de nos politique…)
La novlangue: » politique de santé publique » « enjeux de santé publique » « problématiques socio-économiques complexes » ne cache plus l’incapacité à voir les réalités, et l’incapacité à modifier les choses.
Je vis tout les jours la vie de Jaddo, depuis 33 ans (à plus de 60 h hebdomadaire, soit 30 minutes par patient, paperasse, gardes et formation comprise)
Je déteste cordialement l’énarchie (dont la sécu fait partie). Ils le savent, et à force de leur dire, ils ne viennent plus m’emmerder (procédure judiciaire à l’appui) Mais nous ne sommes qu’une infime minorité à résister.
Je suis encore là car j’ai une bonne nature, une bonne santé physique et mentale. Plus pour longtemps, car j’ai 61 ans, et ils ont fini par avoir raison de moi. Je ne vais pas m’user jusqu’à 67, comme ils le souhaitent, d’autant plus que les fins de carrière libérales sont financièrement très pénalisante, surtout dans un désert médical. Je n’aurais probablement pas de successeurs, mais tant pis. J’ai vu passer 60 jeune médecins depuis que j’enseigne la MG. Aucun ne souhaite prendre ma place…
J’espère, cher PEC, que vous n’êtes pas dans un désert médical, car Sophia ou non, la vie de nos concitoyens est en danger. Le jour ou ils en aurons marre, ils n’écouterons plus la novlangue, et ils écarterons manu militari les responsables de cet état de fait. A moins qu’un peu avant, la faillite de la sécu n’entraine la faillite de l’état, et un syndrome grec… Sauve qui peut !
6 octobre, 2015 à 11 h 47 min
@ PEC
« Les enjeux de santé publique » ne relèvent pas historiquement du soin à la personne, ce pourquoi, qu’il s’agisse d’assainir des égouts ou de développer une campagne de vaccins, ils peuvent être envisagés à une échelle collective (=le bien de tous).
La question des arrêts de travail s’inscrit dans une tradition bien ancrée de contrôle des corps par l’État et l’entreprise (cf Foucault) et il est logique que la collusion néolibérale entre ces deux décideurs entraîne la dérive actuelle, visant à faire croire que l’individu malade relèverait de la « santé publique » (bel oxymore…), le soignant étant quant à lui un maillon de la chaîne d’exécution de la dite politique. Le tout bien sûr au nom de l’ « efficacité » et de la « rationalisation », etc., fondées sur Sainte Statistique ; avec en arrière-plan le chiffon rouge de la faillite (organisée) de notre système de solidarité.
Qu’importe si les réalités du patient contredisent Sainte Statistique, au prix de l’efficacité réelle, qu’importe la multiplicité des scandales qui révèlent les traficotages des « experts » et des « études », qu’importe si les malades se sentent harcelés par les foutus relances pleines d’injonctions jargonneuses d’organismes anonymes aux acronymes incompréhensibles dont ils n’ont rien à battre, Madame « Santé publique » (= une bonne grosse administration et ses groupuscules technocratiques) justifie son existence (c’est le but de tout organisme constitué) et souhaite étendre ses compétences (c’est le but de tout pouvoir en place).
6 octobre, 2015 à 12 h 43 min
merci !!! je suis infirmiere libérale, je vous lis depuis longtemps, nous sommes dans le meme titanic
6 octobre, 2015 à 13 h 00 min
Tout y est !!! Tout est dit !!! Merci Chere consœur pour ce remarquable et imparable témoignage. Ce cri c’est celui des docteurs, mais aussi celui d’une société qui a perdu la boule.
6 octobre, 2015 à 14 h 28 min
Merci pour ces propos, tellement vrais…!
Que j’aurais aimé pouvoir écrire, et qui donnent le sentiment de n’être pas tout seul!
6 octobre, 2015 à 14 h 53 min
Bien vu Dr.
Comme d’habitude, l’Etat fait ce qu’il sait faire : injonctionner et puis ne contrôler que ce qui est contrôlable sans effort. Et donc des choses avec des chiffres dedans. Le nombre de jours d’AT, des pourcentages ou plus habile encore, des différences entre %… et en réponse à PEC (message précédent fort mesuré et juste au demeurant) : l’alcoolémie et la vitesse. Tout ça en mode automatique, sans critérisation argumentée, sans appel, sans compréhension aucune. Le couperet doit tomber, il tombera. Nous ne sommes pas le pays de la guillotine pour rien. Ce qui est très compliqué dès lors que l’on se situe dans l’à peu près, dans le complexe, le multi-factoriel, l’estimation… et peut conduire à l’abus.
C’est ce que vous soulignez avec talent, recul, et un ton désabusé qui masque mal votre amour du métier et votre attention à la responsabilité sociale que devrait avoir tout intervenant dans le monde des hommes (et des femmes ;))).
Champ social vous avez dit ?
Comme dit PEC, il faudrait renforcer la formation des médecins en sciences sociales. Je crois SURTOUT qu’une telle formation serait absolument nécessaire à ceux qui pondent les textes régulateurs de toutes nos pratiques sociales. Les médecins qui se respectent connaissent ce versant, pour la plupart. Dans les cabinets de l’avenue Duquesne en revanche…
6 octobre, 2015 à 16 h 33 min
Très drôle mais aussi très triste ce post… :-)
Concernant les IDE cela me rappelle les années 1990 quand un haut fonctionnaire estimait qu’il fallait réduire le numérus clausus à moins de 3000 pour les médecins et reconvertir 20 000 d’entre eux. On leur proposa le MICA : retraite anticipée à 56 ans (si, si…) pour qu’ils partent, tous ces gens qui ne génèrent que des dépenses.L’équation était simple : moins de toubib = moins de dépenses, et toc. Sauf que maintenant, on pleure parce qu’il n’y a plus assez de Mg, de Psy, d’Obstetricien… Et qu’est devenu cet Enarque ? Révoqué ? pendu haut et court pour non assistance à population en danger ? ben non il est procureur général à la cour des comptes depuis 2012, il s’appelle Gilles Johanet. Son patron avait nom Juppé…Et l’histoire balbutie avec les IDE : trop nombreux, trop chers ect. Faut pas se prendre le chou : poursuivre son travail de médecin sans s’occuper de ces gens. Tous les courriers de la CPAM sont à utiliser en faf à train ou en brouillon si on a la fesse sensible !
6 octobre, 2015 à 16 h 38 min
Merci pour votre texte : comme tout est vrai, je comprends votre irritation et votre emportement
mais croire les patients, leur faire confiance, et faire votre métier comme vous le faites… voilà qui, paradoxe oblige, met du baume au coeur !
Alors en dépit des sophia (pas si sages que ça), des blancs becs de technocrates et des flics de la sécu, surtout continuez comme ça.
Merci
6 octobre, 2015 à 18 h 21 min
j’ai l’impression de me voir dans ce que vous dites mais je n’écris pas aussi bien
merci et courage
6 octobre, 2015 à 23 h 17 min
J’ai mis pas mal d’année à la trouver. Mais mon medecin, elle vous ressemble et elle est parfaite. Elle me connait, elle m’écoute et elle me soigne…la plupart du temps en me donnant des conseils bienveillants et pleins d’un bon sens. Et surtout, elle fait de moi celle qui décide de ma santé.
Continuez.
6 octobre, 2015 à 23 h 24 min
jaddo,
comme tu dis vrai! et comme tu le dis bien!
Je me sens d’un coup moins seule quand je te lis.
je t’aime!!!!je suis fan!!
Continue tout pareil…
6 octobre, 2015 à 23 h 41 min
En tant que mari de carocorti ci-dessus nomée, je suis aussi fan alors que pas médecin.
Par contre je te crois pas quand tu dis qu’il y a des gens payés pour aller voir les autres pisser.
Ne réponds pas que si si c’est vrai car je vais me jeter d’un pont tellement l’être humain atteint le paroxisme de sa connerie…
fais nous plaise Jaddo mino
7 octobre, 2015 à 8 h 05 min
Bonjour,
merci d’avoir dis haut et fort « qu’il faut croire le patient » … sinon c’est foutu !
J’ai mis longtemps pour en arriver à cette notion centrale dans l’exercice quotidien.
… ai-je été bête ou bien n’ai-je pas assez lu mes premiéres leçons en sémiologie peut être même que ce n’y fût jamais écris … suis-je bête à ce point d’avoir suivi ainsi mes profs de la fac ? merci beaucoup je me sens moins seul maintenant à être « pour » les patients. Doc, je suis par principe JAMAIS dans le flicage … et par les temps qui courent je file certainement un mauvais coton à refuser la collaboration sociale-sécuritaire.
7 octobre, 2015 à 12 h 16 min
Je fais partie de ces gens que vous évoquez, de ceux pour qui tout va bien et qui ne s’arrêtent que quand ce n’est plus possible de faire autrement. Je fais partie de ceux qui posent un RTT pour voir leur médecin traitant et se faire prescrire de quoi « tenir encore parce que ce n’est pas le moment » et je remercie mon médecin de m’écouter, de me tendre le kleenex au bon moment et de m’encourager…Je ne connais que peu d’arrêts réellement injustifiés, je suis RRH (entre autres car j’ai bien d’autres casquettes) d’une petite structure de moins de 10 salariés et suis proche de mon équipe, je vois le stress des cadres, le manque de sommeil, les mails à 3h du matin, les arrêts de travail « connectés » que certains passent à bosser parce que 7 jours d’arrêt pour vous ne font pas s’arrêter le monde de tourner pour autant et que pendant une absence le travail s’accumule et que personne ne le fait à votre place…alors je vous remercie de croire, de comprendre et d’écouter.
7 octobre, 2015 à 12 h 25 min
Bonjour
C’est la première fois que j’écris ici.
Merci pour ce billet qui m’encourage à poursuivre et finir mes études de médecine.
7 octobre, 2015 à 12 h 32 min
RAA…ou alors juste un peu de pénicilline?
Mais non Mr bENAis (l’orthographe, bof!!), je sais bien que les antibiotiques c’est cher et dangereux!
Je voulais juste dire Rien A Ajouter chère consoeur et merci d’exister, que ce soit dans la « jungle urbaine » ou dans la « France profonde »!!
7 octobre, 2015 à 13 h 07 min
Chère JADDO
Je te suis depuis tes débuts et j’adore tes coups de « gueulle » et je vois que tu avance en âge et en expérience ( le changement d’attitude vis à vis des patients)
Je me retrouve complètement et dans ta réaction envers le reportage « piège » et dans la vision SOPHIA (j’avoue que déconseille à mes patients listés d’accepter d’y adhérer » ouh le vilain médecin ! de toute façon soit leur diabète est bien équilibré et ils n’en ont pas besoin , soit il est déséquilibré malgré tout le temps passé à la négociation à l’aide de « l’entretien motivationnel » et eux ne veuillent pas non plus de Sophia)
Je me suis bien reconnu aussi dans la consœur qui a reçu son confrère de la CPAM car je fais aussi partie du wagon de queue qui prescrit trop d’arrêt , et surtout trop d’arrêt longs (tu sais les burn out, les harcèlements au travail , les 58 ans métiers physiques cassés de partout dont tu sais qu’ils n’ y arriveront plus … Etc… Ceux qui avec le temps viennent te voir toi , parce que tu prends le temps de les écouter toi , de les croire , de les soutenir , toi et pas ton confrère à 85actes par jour parce que lui il a pas le temps…)
Avec la petite phrase qui se veut réconfortante « mais ne le prenez pas personnellement » (alors pourquoi t’es là en train d’insinuer que je fais des arrêts de complaisance et de me culpabiliser en me sortant le coût global des IJ)
Alors comme je n’ai que 53ans je n’ai pas l’intention ni les moyens de dévisser ma plaque mais je suis ressortie anéantie de cette « visite de coutoisie »
L’Auvergne c’est très beau , très désertique , très froid l’hiver, très peu médicalisé et moi j’irai y faire des crêpes …
Merci de continuer à exprimer si bien ce que nous sommes nombreuses (eux) à ressentir
7 octobre, 2015 à 15 h 05 min
Je suis une jeune médecin généraliste qui s’est faite virer de son poste de collaboratrice, entre autre, parce que j’écoutais trop les patients… Je n’étais pas assez rentable.. Mes confrères m’ont convoquée pour me parler de « mes chiffres »…
J’étais abasourdie!
 présent je suis installée et je prends mon temps.. J’en perds aux yeux de certains collègues habitués à pratiquer la médecine industrielle, mais je crois que j’en gagne surtout…  quoi bon prescrire des examens en série à la va vite pour se débarrasser quand de toute évidence le problème est ailleurs…
Chaque année je reçois: le bilan du comptable qui me dit qu’il faudrait voir deux fois plus de monde, les visites de Mme Sécu qui me donne mes bons et mes mauvais points, et régulièrement j’entends les commentaires de certains confrères qui me trouvent trop impliquée..
J’y peux rien, je sais pas faire autrement.. J’ai bien essayé de pas dérouler la pelote quand je vois un œil larmoyant pour une consultation au sujet d’un coup de fatigue.. Mais c’est plus fort que moi, faut que j’la pose ma question…
Y’a des jours où j’adore ce que je fais, où j’ai l’impression d’être utile, où je me regarde dans la glace en me disant que je suis le médecin que je veux être..
Y’a des jours où je craque, j’en peux plus, j’en ai marre d’écouter les gens me parler, se plaindre, de donner toute mon énergie à ce métier, de devoir rendre des comptes.. Je m’imagine dévisser cette p… de plaque et partir loin pour faire autre chose que de la médecine..
Ces jours là je suis heureuse de lire ton blog ou ton bouquin, posé juste à côté de mon lit pour pouvoir tendre le bras et lire un passage., c’est mon lexomil à moi… En quelques phrases, tu arrives à relancer ma motivation, à renforcer ma vocation et faire taire mes envies de reconversion..
Je ris, j’ai la larme à l’œil, je me reconnais dans chaque phrase, chaque situation, je suis touchée, bouleversée, apaisée..,
Alors je repars avec ma mallette de petite docteur, pleine de courage et d’entrain, gonflée à bloc pour affronter ma journée de 11h sans pause, et tout donner pour essayer de faire du mieux que je peux..
Merci jaddo.. Pour tout.. Ton blog m’est très précieux.. Tu m’aides chaque jour à rester le médecin que je rêve d’être et à ne pas tout envoyer balader pour aller dresser des coléoptères! (J’aurais trop peur des ours!)
7 octobre, 2015 à 16 h 28 min
Merci.
A]
Jaddo au périgée? 1)Respire. 2)Que des actes payants, 3) Avec pas plus de 25 rdv par jour, sinon…
Sais-tu (savez vous, tous?) que les médecins généralistes se suicident trois fois plus que la population générale?
B]
La santé publique : c’est décréter une politique de santé à la hauteur des finances publiques d’un pays. S’il est riche, il t’offre le vaccin pour le cancer du col de l’utérus, la cure thermale, …
Si le pays est pauvre : il ne cherche même pas à savoir si tu es diabétique. Ou si il y a assez de médecin dans le pays. La santé publique n’est pas une affaire de médecin généraliste, mais de politiques.
7 octobre, 2015 à 20 h 45 min
tiers payant généralisé : bienvenue aux banques et mutuels des compagnies d’assurance à but lucratif, qui vont s’en mettre plein les poches, abandon de la sécu petit à petit par l’état, dictas des banques et assurances privées etc.
généralistes du futur système : salarié, 35h par semaine, arrêts maladie et congés payés et tu vas pas te crever pour un salaire nul. Les perdant? les patients! et à 17h tu seras à ton cabinet hors convention à 50 ou 100 euro la C, avec max de black. Si tu vises le bénéfice fais tout pour couler la sécu actuelle, exit la sécu. Tant pis pour les malades!!! les indigents!!! les pauvres!!! z’on qu’a avoir du pognone… Merci MST je vais devenir un médecin pourri, mes idéaux aux ordures, mes 60 heures de stress, les téléphones le soir pour la petite qu’a 40°, et le boulot le soir de remise à niveau, la compta, l’administratif, les week-end de formation, les gardes et astreintes, les visites (gratuites) à l’hôpital des mes malades, et le réel souci que je me fais pour mes patients, euh je veux dire clients (pas encore habitué sorry) etc MERCI, MILLE MERCI MST (la MariSol T) j’arrive dans ton monde liberticide de futur salarié aux ordres de l’ordre libéral, et de futur pourri ultralibéral… génial non? ben non!
NON! je continuerai mon travail de colibri, j’y crois. merci JADO, y’a des médecins qu’on des valeurs, encore. Dr. G. rené
7 octobre, 2015 à 21 h 40 min
Merci pour ce blog, et pour ce chapitre en particulier. Sur les arrets de travail, je me rappelle une anecdote de debut de carriere. Un jour que j´avais la vraie grippe, avec un bon 40 et des frissons glaces partout, je me suis traine au boulot et j´ai pretendu bosser. J´etais super fier, moi le contraire du tireur de flanc qui saigne la secu pour un mauvais rhume. Quand mon chef est passe et a remarque que j´etais un peu palichon, j´ai explique que j´etais malade comme un chien, et j´ai attendu la rafale de compliments medefistes qui allaient immanquablement suivre. A ma grande surprise, je me suis fait salement engueuler. Pas parce que mon chef etait le fils cache de mere Teresa, mais parce qu´au lieu de me retaper en buvant du jus d´orange au fond de mon lit, j´allais refiler la grippe a tout le service, et faire des conneries que l´on mettrait un mois a eponger. Il m´a renvoye chez moi avec un coup de pied au cul, et pendant tout l´hiver, a chaque absence on me regardait comme le patient zero de la peste noire. Tout ca pour dire qu´entre gens intelligents, on peut s´entendre.
En ce qui concerne Mme MST, Sophia, les mesures enarquiennes de reduction des couts qui ne reduisent pas les couts… He ho les toubibs, faudrait un peu ouvrir les yeux et accepter l´evidence : c´est pas de la maladresse ou de l´incompetence. C´est un plan concerte d´eradication de tous les avantages sociaux. Ils y vont doucement, pour pas que la cocotte explose, mais le temps, la mondialisation et la technologie sont avec eux. Idem pour l´ecole publique. On est 7 milliards, c´est beaucoup trop, et les pauvres ne servent a rien : en les privant d´instruction, on les empeche de comprendre ce qui leur arrive, en les privant de soins de sante, on leur enleve la force que leur donnerait leur nombre. Il restera toujours assez de domestiques pour garantir le confort et la securite des dominants. Qu´est ce qu´on peut faire ? Resister. Expliquer. Refuser.
8 octobre, 2015 à 2 h 50 min
Allez viens allons vivre dans le monde merveilleux où tout le monde est gentil et le docteur ton ami
8 octobre, 2015 à 9 h 42 min
Bravo Jaddo pour cette page de réalité et ce coup de gueule réaliste.
Oui , continuons dans tous les domaines à avoir confiance et de l’empathie pour les autres, dans cette société de défiance , surveillance, statistiques et compromission…Moi, j’ai lâché la médecine en janvier et pense la laisser derrière moi définitivement cette fois-ci: je n’ai plus la force de me battre contre cette bureaucratie et les finances sous-tendues derrière elle.
Et je continuerai à vous lire chère Jaddo, d’Auvergne ou d’ailleurs
8 octobre, 2015 à 10 h 27 min
Salut Jaddo,
Tes propos m’ont rappelé cette petite anecdote professionnelle.
Anciennement responsable d’un service d’auxiliaires de vie ( si tu enlèves beaucoup de lettres comme dirait l’autre, ça veut dire « celles et ceux qui au bout du bout, nettoient tes toilettes (et le sol et ton lit et tes vêtements) quand rien ne va plus, te nettoient toi aussi, et tout ça à la maison sans collègue parce que c’est là que t’as envie de rester… »), j’étais très fréquemment confrontée à la question des arrêts de travail. Pour moi, le médecin a dit, c’est son boulot, point. Je n’ai pas à juger. Un jour, une des collaboratrices nous indique qu’elle est tombée chez une personne aidée. Qu’elle s’est fait mal au dos. Je fais la déclaration d ‘accident de travail. Je lui demande si elle est allée voir son médecin. Elle me dit que non, que ça va aller. La semaine suivante, je lui demande comment ça va. Elle me dit qu’elle a toujours mal. Elle finit par appeler pour signaler qu’elle ne peut aller travailler car a trop mal. je lui dis pas de souci, j’attends votre arrêt. Elle reprend le lendemain. Je ne reçois jamais l’arrêt mais je vois bien en la croisant que le problème n’est pas réglé. Je la préviens que, sans être médecin, mais « d’expérience », ce genre de douleurs ne se règlent pas nécessairement toutes seules, surtout avec son boulot, ses 4 gosses qu’elle élève seule et ses heures de bus et de métro pour aller et venir tous les jours. Qu’une mise au repos est parfois nécessaire. Elle m’avoue (enfin) que son médecin ne fait plus d’arrêt car s’est fait remonter les bretelles par la sécu. Je lui dis d’aller absolument voir quelqun d’autre. Mais je sens bien que ce n’est pas si simple à 45 ans passés, de faire confiance à un nouveau médecin quand celui-ci a suivi le mari (décédé d’un cancer), les enfants etc… Fin d’une histoire parmi trop d’autres.
8 octobre, 2015 à 12 h 20 min
Bravo Jaddo! Ton article a fait le tour des médecins généralistes…enfin, je crois!
Moi qui ne suis pas dans le civil, je ne reçois pas de courriers aussi débiles. Bon, je n’ai pas forcément mieux non plus mais c’est un autre problème.
Continues comme ça parce que la médecine, c’est avant tout un rapport humain.
Et pi, le jour où je ne croirai plus mes patients, j’éviterai de leur demander de me ramener leur caca mou…nan mais!
8 octobre, 2015 à 13 h 00 min
Bonjour, me refusant à mettre un commentaire personnel ( en fait je n’ai rien à dire ) je vous fais partager ces mots découverts via Facebook, d’Helder Camara , évêque brésilien connu (?) pour sa lutte contre la pauvreté: « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
ou » mon sthétoscope est un fusil »
»Jaddo » blog révolutionnaire…
8 octobre, 2015 à 13 h 28 min
Salut Cardio De Brousse :)
8 octobre, 2015 à 13 h 32 min
Coucou beau gosse,
que le monde de oui-oui soit avec toi !
8 octobre, 2015 à 13 h 34 min
aaaahhahahahahahahaaaaa :D
8 octobre, 2015 à 14 h 30 min
« Le bilan lipidique, je vous la fais en court aussi, mais depuis un moment, de plus en plus d’études disent qu’on s’en cogne. »
As-tu des sources ?! que je puis approfondir le sujet?
Merci !
8 octobre, 2015 à 17 h 57 min
comment ça » on s’en cogne » ???
l’hypercholestérolémie peut tuer, si, si, et vite, en témoignent les hypercholestérolémies familiales homozygotes sévères (http://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?Lng=FR&Expert=406 )
donc pour cette »population » de patients, véritables cas d’école d’hypercholestérolémies pures, abaisser leur taux cholestérol va sérieusement leur rendre service
en prévention SECONDAIRE ( idest quand on a fait un accident vasculaire où l’athérome a une bonne place ) abaisser le taux de LDL cholestérol est indiqué pour tenter d’éviter ou limiter la récidive, les études sont assez concordantes la dessus ( et bien sûr avec les statines )
en prévention PRIMAIRE et en dehors des hypercholestérolémies familiales précédemment citées, ( c’est à dire sur route sèche, doit-on mettre les chaînes des fois qu’il se mettrait à neiger ?…) c’est un autre débat, la baisse du cholestérol s’intégrant alors à la prise en charge des autres facteurs de risque de bouchage des tuyaux ( tabac, diabète, surpoids, sédentarité, hypertension etc… sans oublier le bleu d’Auvergne et la fourme d’Ambert )
et là, les réfractaires aux statines pourront s’en donner à coeur joie avec le riz rouge, le thé vert ou l’ail ( ce dernier en suppositoire de préférence, c’est meilleur pour l’haleine )
8 octobre, 2015 à 18 h 18 min
J’aurais tant aimé vous rencontrer vous au lieu de la médecin conseil (je sais c’est pas joli, mais elle est moche et méchante alors tant pis pour elle) qui, il y a 10 ans, au plus profond de ma dépression m’a déclarée apte, me privant ainsi de mes indemnités journalières, entrainant par là même une succession d’inconvénients du style aggravation de la dépressio, licenciement, divorce, surendettement… enfin rien de bien grave quoi… et qui,la même, vient de me refuser une reconnaissance d’invalidité après 10 ans de lutte épuisante pour tenir la tête hors de l’eau. J’ai un médecin généraliste génial, comme vous. Mais cette femme n’est pas un médecin. C’est une machine froide. Vous n’abandonnerez pas bien sûr, c’est trop important pour vous , ça se sent. Mais si ça vous arrivait, je le comprendrais.. Courage et merci!
8 octobre, 2015 à 18 h 22 min
Oui, en particulier l’essai Jupiter, où il y a plus de morts dans le groupe traité que dans le groupe contrôle. Et dans tous les autres essais, le CHI 2 ne trouve aucune significativité… Niveau troisième mois dans les études de médecine.
8 octobre, 2015 à 19 h 13 min
Bah tiens ! on va se jeter les noms d’études à la figure maintenant :
– à moi, à moi !
4S , CARE , et LIPID en prévention SECONDAIRE ( je sais c’est vieux mais c’est de ma génération )
mais en fait je ne dis pas autre que chose que toi Alec, puisqu’en prévention PRIMAIRE ( et c’était bien le sujet de JUPITER ) et en ce qui concerne la mortalité , vasculaire et non vasculaire, les résultats des différentes métaanalyses ne sont pas univoques; il s’agit de très faibles différences à la limite de la signification statistique. Le bénéfice absolu paraît donc très faible: en prévention primaire, environ 1.000 personnes devraient être traitées pendant un an pour éviter 1 décès supplémentaire.
DONC HALTE A LA DICTATURE DU CHOLESTEROL EN PREVENTION PRIMAIRE CHEZ LES BIENS PORTANTS !
8 octobre, 2015 à 22 h 03 min
Ah non mais oui on est bien d’accord, je ne parlais que de la prévention primaire.
8 octobre, 2015 à 22 h 29 min
Merci Jado de raconter si bien notre vie de tous les jours dans nos cabinets, on s y’ croirait.
Tu dis une chose essentielle dans notre travail, croire le patient quoiqu’il raconte !4
Ne t’épuises pas ! Prends aussi soin de toi !
Pascale
8 octobre, 2015 à 22 h 58 min
Bonsoir Jaddo,
Ca fait quand même chier de voir la popularité de ton post ;-) parce que ca signifie juste qu’on souffre tous de cette analyse.
Il y a 2 ans, une médecin conseil m’écrit (ancienne médecin généraliste libérale) en me demandant des informations supplémentaires sur l’arrêt de travail que j’avais pourtant motivé de la facon suivante « altération de l’état général par anorexie et douleurs chroniques sur faux kyste pancréatique compressif post pancréatite alcoolique -avis chir en attente). Cette médecin conseil me demandait aussi de lui fournir les courriers hospitaliers (lors de sa pancréatite aigue stade dangereux) pour qu’elle puisse statuer sur la légitimité de la poursuite de l’arrêt.
Comme y a pas écrit ducon sur mon front et que je supporte mal les généralistes ratés qui veulent jouer les chefs, je lui ai répondu en diagonale sur son papier et d’une écriture aussi rapide que négligée: « courriers hospitaliers évidemment disponibles à l’hôpital ». Elle ne m’a jamais re-emmerder depuis ;-)
Bon, sinon, quand est-ce qu’on s’offre un courrier de groupe à l’intention de dame sécu pour dénoncer ce constat commun, histoire de ne pas déprimer chacun dans son coin ?
Un peu de rififi sur le sujet pour ridiculiser nos technocrates et pour pour notre catharsis commune, çà ne ferait pas de mal.
Moi je serais partant.
A bon entendeur ;-)
Merci pour ce coup de gueule.
Louis-Addrien
9 octobre, 2015 à 12 h 57 min
Évidemment je me retrouve dans tout ce que tu dis.
Donc merci pour l’exprimer si bien
je trouve ultra violents les courriers de relance (pas de 3ieme arrêt dans l’année) reçus par les patients!
Et concernant « Sophia » J’ai bien rigolé quand elle a appelé une patiente que j’allais voir en visite pendant ma visite! (pas de bol).
Alors bien sûr Mme X grabataire souffrant malheureusement de : obèsité SAS BPCO et diabète décompensé, elle est surtout très triste car ses enfants ne viennent pas la voir, se disputent, que son mari adoré est mort , qu’elle a mal partout et dort toute la journée, eh bien quand Sophia l’appelle (la gentille) , elle lui raconte tout ça (ses enfants, ses douleurs, sa tristesse….) et moi je jubilais d’entendre Soso essayer de lui parler hémoglobine glycosylée, régime et sport!!!!!
Allez Soso laisse nous faire notre boulot va!! nous en plus de les écouter on gère leur traitement (comme on peut) et on le surveille leur diabète t’inquiète!!!!
9 octobre, 2015 à 19 h 14 min
J’avais vu ce reportage sur France tv, et je l’avais trouvé abusif. Comment le médecin aurait-il pu savoir que cette patiente n’était qu’un imposteur? (Et, au passage, je crois que la journaliste a vu deux ou trois médecins, et que la sécu va bien gentiment rembourser ces trois consultations bidons.)
Sophia me paraît tout aussi imbécile que le contrôle purement statistique des médecins. Est-ce qu’on reproche aux pédiatres de prescrire trop de vaccins contre la varicelle?
10 octobre, 2015 à 10 h 35 min
Si je peux me permettre sur la question des arrêts petit cas pratique
JE suis le cadre de Mme X.
Elle est en conflit avec une de ses collègues sur un problème de boulot (une peccadille de mon point de vue mais pas du sien juste sur l’ordre des tâches à réaliser pas de surcharge ni de « contrôle toilettes ») et j’arbitre en sa défaveur. En réunion avec sa collègue elle m’indique que « si c’est comme ça elle va se mettre en arrêt »
Ce qu’elle fait
Deux jours après, réception de l’arrêt et je demande un contrôle de l’arrêt et le médecin contrôleur prononce la fin de l’arrêt pour le lendemain.
Le lendemain Mme X va revoir un deuxième médecin se fait prescrire un autre arrêt pour un autre motif re-contrôle re-anulation
Mme X va chez un troisième praticien…
J’en suis déjà a 10 jours d’arrêt.. et Mme X a échappé ainsi à l’instruction que je lui avais donnée de faire un boulot en priorité qui est revenu à ses collègues.
Alors oui je comprends votre position de médecin et oui Mme X est un cas isolé et (j’anticipe) je suis surement un cadre nul, incapable et sans coeur qui aurait du gérer la situation en échangeant davantage et cette situation est surement le signe du fait d’autres problèmes que j’aurais du comprendre etc etc…
Malheureusement hors de cette position idéologique, il y a parfois des décisions à prendre et des instructions à donner avec lesquelles les personnes que vous encadrez ne sont pas d’accord et offrir des échappatoires faciles à quelques passagers clandestins rares a pour conséquences de vous pourrir toute une équipe et de faire mettre en place des contrôles idiots du type de celui que vous décriviez.
Ce n’est malheureusement pas tant de vous que le « patient qui abuse » se gausse en le prenant pour une poire. C’est de son employeur qui ne peut rien y faire… (mais qui au bout de 7 ans a lui aussi pris l’habitude)
Si les médecins ne veulent pas jouer un rôle de filtre car cela rompt la relation de confiance qu’ils veulent et doivent avoir avec leurs patients (et a nouveau je le comprends) alors il faut leur retirer le pouvoir de prononcer des arrêts et trouver un autre système car l’avis médical ne sert à rien autant dire qu’on peut ne pas venir travailler et retirer toute connotation médicale à l’arrêt
10 octobre, 2015 à 17 h 33 min
Merci d’avoir si bien dit ce que je pense .Nous sommes tous en butte aux mêmes absurdités administratives si nous avons l’heur de choisir l’intérêt du patient.
Je voudrais vous dire mon inquiétude à la compartimentation de la médecine et à l’absurdité grandissante de celle-ci.
Tout d’abord en ce qui concerne la douleur:
Le rivotril vu sa dangerosité par rapport au lyrica ou au neurontin atét réservé aux seuls neurologues
pui la prescription du neurostimulateur transcutané n’a plus été remboursée que par les algologues :même les neurologues ont perdu l’expertise de la douleur nerveuse…
Ensuite il est question de réserver l’usage des morphiniques aux seuls algologues….
Que devient notre métier si l’on enlève les moyens de soulager la douleur à pratiquement tous les médecins !!!
Ceci est la plus grave attaque vis à vis de notre profession,elle fait suite à une série d’inepties qui oblige un malade vu à domicile ou aux urgences pour un tassement vertébral à voir un rhumatologue pour la prescription remboursée d’un corseT!!!
ou bien un patient avec des complications neurologiques d’une scoliose à passer du rhumatologue puis au neurologue et enfin à l’algologue pour bénéficier d’un traitement complet.
Je suis rhumatologue proche de laretraite et je suis effondrée par ces mesures qui condamnent les patients à souffrir longtemps.
Encore Merci
Marie-Laure Sari-Leret
10 octobre, 2015 à 18 h 29 min
Bonsoir . je decouvre ton blog au moment où je suis en conflit ouvert avec ma CPAM (60) pour depassement du quota d’ IJ …. Je suis en contact avec un journaliste (local) qui n’imaginait pas ce harcelement .Je lui passe ton blog ! pour completer son enquête .
Merci , bon courage, et bises solidaires !
Pierre R
10 octobre, 2015 à 21 h 29 min
Jaddo.si tu veux t’agacer un peu plus regarde l’émission salut les terriens du 10 octobre.je résume : les médecins sont payés par les labos.ils gagnent super bien leur vie ils sont contre le tpg parce qu’ils ont peur de gagner moins.Michel cymes seul toubib présent orl à aphp et présentateur TV ne nous a pas défendus.
Perso j’ai plus envie de me bagarrer pour expliquer aux patients que le tpg c’est leur dossier médical sur leur puce de carte vitale livré aux mutuelles.le vrai enjeu c’est celui des »data »:les données de santé ,c’est nous les mg qui les avont et c’est ce que veulent les mutuelles.
Sinon pour sophia ils ont des horaires secu donc pas aćcessibles aux gens qui bossent ni à ceux qui lisent pas le français ni à ceux qui sont pas motivés pour se priver de pains au chocolat. J’arrête salut et merci
11 octobre, 2015 à 5 h 20 min
Ce qu’il y avait d’intéressant aussi à la TV, c’est le dernier Cash Investigations sur les surfacturations pratiquées par les hôpitaux… Et c’est là que l’on voit le goufre généré dans le fameux trou de la sécu … C’est à coup de dizaines de milliers d’euros, juste en changeant le code ou en ajoutant un scanner pratiqué dans une clinique voisine !!!
Dénonçons les vrais abus !
11 octobre, 2015 à 10 h 47 min
Bon, moi je n’ai qu’une chose à dire : vous êtes le médecin que j’aimerais avoir !
Remarque : dans tous les métiers au contact des êtres humains, on se retrouve très vite face à des injonctions paradoxales et des stats à la con… Courage et toute mon amitié.
11 octobre, 2015 à 11 h 53 min
Bonjour jeune collègue, je découvre ton blog et ce que tu dis me parle tu peux pas savoir combien !
Moi aussi, j’étais le mec qui se définissait par son métier. Pourtant quand je me suis inscrit en médecine, à 17 ans, ça n’était pas par vocation. Je ne savais pas quoi faire, quelles études choisir. Mais une fois dedans, plouf ! « Tu es quelqu’un d’entier », on me dit.
C’était il y a quarante ans, et ont suivi beaucoup d’années de passion, d’investissement dans mon métier. Mais depuis pas longtemps, quand je me lève le matin, je n’ai vraiment pas envie d’aller trimer. « Trimer » : je n’aurais jamais dit ça comme ça avant. Pas loin du burn-out. Je ne suis pas libéral, mais salarié. Du privé. On y subit la double pression de la réglementation ubuesque et des restrictions budgétaires. Je dis souvent : « Pour bien travailler, il faut tout faire deux fois. Une fois pour remplir les exigences réglementaires, une fois pour faire correctement notre travail. Pour ne pas considérer notre patient comme un petit tas de fiches et de cases à cocher dans un dossier informatique, et son problème comme une série de codes PMSI.
Pour ça, donc, je travaille deux fois plus. Pour passer le temps qu’il faut avec les patients qui en ont besoin, je rentre chez moi à 20h quand certains collègues partent à 17h l’esprit bien dégagé.
Seulement là, depuis quelque temps, je ne peux plus. Parce que bien m’occuper de mes patients, ce n’est pas ce qu’on me demande, je suis regardé de travers parce que je n’ai pas piloté comme il faut la dernière EPP, que je n’ai pas donné en heure le compte-rendu du CLUD, du CLIN, de la CRUQ, ça c’est important, qu’est-ce que vont nous dire les experts visiteurs, hum ?
Quand ces messieurs-dames du KGB vont faire leur descente et regarder dans nos dossiers si nos patients sont bien pesés, si on leur a bien demandé « De 0 à 10, combien vous avez mal ? », si on a bien vérifié à 48h (en cochant une case) la pertinence de notre prescription d’Amoxicilline… Ceux qui reportent automatiquement sans l’avoir vérifié le poids donné à la louche verbalement par le patient à l’entrée, qui cochent les cases au pif, eux n’ont pas de problème, les cases sont cochées, c’est tout ce qu’on demande.
« Tu t’investis trop », me dit ma femme. « Essaye de faire comme Machintruc, il ne se prend pas tant la tête avec ses malades, lui. J’en ai marre de te voir revenir épuisé comme ça ! »
Seulement voilà : j’y arrive pas ! J’ai essayé. Mais quand je suis face à mon malade, je ne peux pas faire autrement, je l’écoute, j’essaye de bien sentir ce qu’il ressent et de trouver tout ce que je peux pour l’aider. Ça en prend, du temps, de l’énergie. Et après, le dossier informatique et toutes ses cases débiles à remplir (projet de soins – évaluation du risque d’escarre [précisez l’échelle utilisée] – état nutritionnel), vous savez ce que j’ai envie d’en faire ?
Donc, là, j’en peux plus !
Parce qu’à soixante ans, l’énergie vitale, j’en ai moins. Et que la reconnaissance des patients, c’est bien (« C’est ça qui est important », on me dit, « le reste, qu’est-ce que tu t’en tapes ? », mais non, ça ne suffit pas, la critique de fond permanente parce qu’on est pas dans les clous du politiquement correct de la boîte, de l’HAS, de l’ARS et que sais-je, ça génère une ambiance irrespirable.
Dans toute ma carrière je n’ai été arrêté qu’une fois, pour un canal carpien. Le chirurgien m’avait mis un mois d’arrêt, j’avais repris après trois jours, la main bloquée, mais c’était la gauche, je ne suis pas chirurgien et donc je pouvais travailler avec juste la droite et des antalgiques.
Je sens arriver le burn-out. Vous savez, quand on craque parce qu’on est très investi dans son travail et qu’on vous contraint à le faire mal, sans vous donner les moyens et avec des exigences impossibles à tenir ?
Ça ne va pas être facile d’aller voir un confrère et de lui exposer ça, de lui dire par exemple : « J’en peux plus, je viens de prendre quinze jours de congé et je suis toujours aussi mal, la seule idée qu’il allait falloir retourner au boulot m’a pourri mes vacances, j’ai repris il y a deux jours et déjà j’en peux plus. » J’ai honte d’en être là, à mon âge, avec mon statut (je suis assez connu dans ma spécialité, avec des titres et travaux long comme ça). Je me sens comme si j’allais mendier. Mais je crois que dans pas longtemps, je ne vais plus avoir le choix.
J’espère que la ou le collègue à qui je m’adresserai me croira. Qu’il ne se dira pas : « Voilà un petit malin qui veut prendre des vacances supplémentaires aux frais de la collectivité et au détriment du trou de la Sécu. » Et qu’il ne me dira pas : « Je ne peux pas vous arrêter, j’ai atteint mon quota pour l’année ! »
Quoi qu’il advienne, merci de ton blog. Tu ne peux pas savoir ce que ça aide de te lire.
11 octobre, 2015 à 12 h 44 min
AMEN !
Tout est tellement vrai dans ce que tu ecris, j’aurai pu l’écrire mot pour mot car j’ai ressentie ce meme sentiment d’injustice, de dégoût mais aussi d’impuissance quand j’ai vu ce reportage sur france 2, ou quand j’ai reçu le courrier de Sophia, ou encore celui qui me menaçait de poursuite quand j’ai prescrit de l’Ezetrol à une patiente à haut risque terrorisée par ses bio et qui se faisait violence à prendre tous les autres traitements malgré des effets secondaires qui lui rendaient la vie impossible, mais je l’ai fait sans avoir demandé la permission préalable à maman Sécu qui se moque bien de savoir combien de temps il m’a fallu pour l’ecouter la rassurer et l’encourager à faire un nouvel essai avec une eniéme molecule. Non ce qui l’intesse c’est de controler mes dépenses sur des stat, et au – premier- ecart de me faire les gros yeux en me menaçant de poursuite. Mais on me dit de ne pas mal le prendre que c’est un courrier automatique, informatisé… Et bien dans ce cas ban de gros c… Vos ordinateurs demandez leur de regarder si y’a eu des remboursements pour d’autres molecules avant celle-ci plutot que de me faire perdre mon temps à me faire faire votre boulot de gestapo. Et croyez moi sur parole quand un beau matin je decide de switcher un produit par un autre après tout c’est moi l’expert capable de faire la part entre la théorie et la pratique à l’echelle individuel, j’ai pas besoin d’une baby sitter… Parce que lorsque je change un traitement je le fais pas parce que j’ai recu la madame blonde du laboratoire, ni parce qu’elle m’a donné un stylo, elle n’a pas le droit de cité dans mon cabinet, vous voyez j’ai été bien formaté, je le fais parce que j’ai un humain en face de moi pas une statistique et que je m’adapte avec mon petit bac +9, mon maigre cerveau, mon temps que je ne compte plus et mon empathie acquise au fil du temps passé au chevet de vos chers assurés. Bref, je m’égare, c’est pas mon blog, c’est le tiens, mais au final c’est un peu notre blog, le même bateau, les memes coleres, les memes frustrations, parce que c’est notre vie, notre métier qu’ils spolient jour après jour depuis quelques temps, le MG est devenu une bête noire, une tête de turc, faut s’en débarasser et pour ce faire il faut le pousser à l’autodestruction ca fera moins vilain si la profession s’eteint d’elle même au fil des coups bas qu’on lui inflige plutot que de dire la vérité aux gens, la médecine ca coute trop cher, on va la privatiser et le MG il est trop proche de ses patients il est incontrolable, menons le à bout et quand on aura fait table rase de cette profession trop investie et donc trop couteuse on pourra recruter sur un autre modele, celui du médecin salarié à la solde du Dieu assureur, privé cette fois-ci, il a fini par séduire maman sécu et la convaincre qu’il saurait mieux gérer tout ça, il a l’habitude il le fait déjà pour tellement de domaine. Nous sommes une espèce en voie de disparition, une profession en fin de vie, et quand je vois l’impact des grèves récentes je me dis que la guerre est déja perdue. Je m’installe en libérale cette année et je me demande déjà où je serai dans 10 ans car je pense que ma médecine à une date d’expiration. En attendant je continue d’être dans le déni et de faire ce que je fais avec passion. Merci pour ton blog, on se sent moins seul derriere son bureau.
11 octobre, 2015 à 13 h 23 min
Salut JADDO,
L’injonction paradoxale est depuis de nombreuses années déjà LA méthode managériale adoptée par nos ministres successifs et les instances chargées d’appliquer le dogme (ultralibéral ou de « gôche » selon les élections passées ou à venir) et de tenter de maitriser voire annihiler le pouvoir des soignants, l’empathie, qu’aucun système expert dématérialisé ne pourra jamais atteindre.
Ceci dit, en attendant qu’il puisse un jour sortir en un clic le diagnostic, le traitement, la téléransmission de l’ordonnance dématérialisée à la pharmacie, le remplissage du DMP, le transfert des données anonymisées, etc… (as-tu lu l’interview de Guillaume SARKOZY dans « Le nouvel économiste » du 15 septembre ?), ledit système expert décide déjà quel médecin sera gratifié, ayant bien obéi aux critères des ROSP, lequel sera menacè ou sanctionné parce que ses « chiffres » dépassent les bornes statistiques, peu importe que sa patientèle soit constituée de X % de « vieux », chômeurs, etc…
Cerise sur le gâteau, sous peu, quand tu auras accepté le TPG, après les ROSP, les forfaits ALD, les 5 euros pour « grand âge », etc.., il suffira que l’instance payeuse ( CNAM, mutuelle, assurance complémentaire, MSA, RSI, etc..) tarde « involontairement » à t’honorer pour te rappeler qui a le pouvoir !
Et pendant que tout se met en place, le patient patiente, et le médecin essaie encore de rester empathique…
11 octobre, 2015 à 16 h 40 min
Je me désolidarisais peu à peu des lamentations de ma corporation … Jusqu’à la lecture de ce « coup de gueule » … Bravo pour le talent d’écriture … Le fond et la forme… On souscrit pleinement… Sinon, la phrase rayée du début … un hommage à Brel ? (Zangra)
14 octobre, 2015 à 5 h 46 min
Bonjour,
Ça m’a fait du bien de vous lire
Je suis Kiné à domicile en campagne et je vis la même chose….
14 octobre, 2015 à 6 h 52 min
C’est tout à fait l’impression que j’ai, moi généraliste de 52 ans.
Je ne suis pas seul, tant mieux.
15 octobre, 2015 à 15 h 16 min
Bonjour Jaddo,
Depuis le temps que je te lis, je ne t’avais encore jamais écrit.
Merci, merci, merci. Merci d’exister, merci d’écrire.
Je vais bientôt commencer mon internat, j’ai très peur, peur de mal faire, peur des jugements, peur qu’on me dise que je suis naïve de croire et d’espérer, peur de ne pas être à la hauteur, peur de devoir mettre de côté mes convictions, mais quand je te lis, je me dis que tout n’est pas encore perdu et même que tout est (presque) encore possible.
Avec toute mon admiration,
J.
15 octobre, 2015 à 18 h 35 min
Merci Jaddo d’exister, et de faire ce métier.
J’aimerais être de vos patientes, je vous lis depuis des années avec passion et des larmes d’émotion.
Continuez, tenez bon.
16 octobre, 2015 à 14 h 24 min
Bonjour,
Je vous découvre, et vous remercie pour ce post.
Je like, je partage et je m’abonne.
Tenez bon, on a besoin de vous. quand je dis « on » c’est vos patients, les vrais gens de la vraie vie.
Merci.
16 octobre, 2015 à 14 h 52 min
Chère consoeur, je ne te connais pas, on l’a fait passer ton billet.
Il m’a fait rire et m’a un peu foutu les boules aussi, pas simple de voir sur le papier ce qu’on cherche à s’expliquer tous les jours quand on cherche la cause de ce petit goût amer certains soirs alors qu’on trouve qu’on a bien bosse…je te lis et je comprends.
Ca n’arrange rien mais ca soulage.
Merci à toi,
Et bon courage.
Hf
16 octobre, 2015 à 15 h 14 min
A propos de cette chasse aux « couts » je recommande cet article intéressant :
Illusoire course à la productivité dans la culture, l’éducation et la santé
Les robots ne joueront pas « La Traviata »
https://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/RIMBERT/49193
16 octobre, 2015 à 16 h 06 min
Vous savez? Elle est chiante vote litanie. Elargissez un peu vos champs de vision au-delà des reliefs de vos nombrils
18 octobre, 2015 à 12 h 03 min
« C’est MON PUTAIN DE JOB, de croire mes patients. »
Croire ou ne pas croire n’est pas à mon avis le job du médecin.
« Dans un monde de plus en plus policier, »
Il ne s’agit pas non plus de faire la police, mais il ne s’agit pas pour lui non plus de devenir un « distributeur de prescriptions » à la demande.
« Il y a sept ans, j’étais terrifiée à l’idée de donner un arrêt injustifié à un mec pas vraiment malade.
Aujourd’hui, je suis terrifiée à l’idée d’en refuser un à quelqu’un qui souffre. »
Malheureusement les médecins soumis à la pression des caisses, et à la culpabilisation des médias, n’hésitent pas à prendre le risque de refuser un arrêt de travail à quelqu’un qui souffre.
18 octobre, 2015 à 22 h 00 min
chère Jaddo, moi aussi je crois les gens quand ils me disent qu’ils ne peuvent pas aller travailler.
merci d’avoir écrit ce post. c’est la vraie vie et la médecine que j’essaye de faire aussi!!
19 octobre, 2015 à 12 h 19 min
Ah la la ça fait du bien ce post ! Je suis pas médecin généraliste mais orthophoniste mais nous aussi on a une Sophia-pas-sympa et on a France Inter qui dit qu’on arnaque les petits vieux dans les maisons de retraite et que c’est bien scandaleux tout ça ! Ben ouais on fait trop d’actes avec les vieux (hum hum peut-être parce qu’ils sont de plus en plus nombreux) et même qu’on leur stimule honteusement les capacités mnésiques (c’est dans notre nomenclature, c’est normal mais pas pour France Inter). Mais bon, soyons tous des petits renards futés, prenons du recul avec de l’humour et du second degré (ça nous sauvera) et unissons-nous un peu pour qu’on nous écoute plus. En tout cas, merci pour ce billet brillant d’intelligence et de bienveillance !
19 octobre, 2015 à 17 h 18 min
Et oui tout cela est sans doute une part de la réalité, mais il ne faut pas ooublier l’autre partie (les faits sont têtus) : le déficit de l’Assurance Maladie (ciel j’ai prononcé un gros mot) de plusieurs milliards d’euros qu’il va bien falloir par résorber un jour! Et les solutions sont pas infinies, il n’y en a que 3 :
1) augmenter les impôts, VOS impôts chère jaddo comme vous dites si bien! Solution o combien populaire, vous en conviendrez
2) diminuer les dépenses, toutes les dépenses, même celle qui sont justifiées
3) diminuer les gaspillages, lutter contre les abus voire les fraudes. Alors certes ce n’est pas toujours fait de manière intelligente, et parfois il y a des ratés mais si on peut taper sur les vrais profiteurs pour éviter de diminuer les prestations de ceux qui en ont vraiment besoin, ca mérite d’être réfléchi…
19 octobre, 2015 à 22 h 55 min
Et vous savez comment j’ai atterri sur votre blog ? En cherchant quelque chose sur un forum de bricolage ! De là, blog d’un bricoleur, et vous êtes dans ses liens !
Je lui dis merci, au bricoleur! C’est un régal, vos billets !
Florian, quand on commence un post par : « les faits sont têtus », c’est souvent parce qu’on est soi-même un peu têtu… et qu’on a du mal à imaginer autre chose que ce qu’on connait déjà, un peu comme quand nos « ancêtres » parlaient d’inventer la sécu, ou la journée de 8h, ou les congés payés et que tout le monde leur riait au nez genre « Ah les utopistes »…
Vous oubliez toutes les autres solutions. En vrac :
pour renflouer les caisses :
– mettre moins d’argent dans les porte-avion (par exemple…)
– taxer tous les revenus de la même façon, que ce soit des salaires, des loyers, des revenus d’actions…
pour arrêter de creuser le trou
– manger, respirer, toucher moins de cochonneries chimiques qui n’ont pas d’autre intérêt que leur rentabilité
– travailler moins pour dormir (ou autre…) plus
– ne plus construire des ensembles de logements tellement grands (en bord de périph, c’est encore mieux..) que personne ne connait personne et tout le monde s’affale devant sa télé en bouffant des chips, ou tape sur le voisin plutôt que taper la belote avec le voisin, et hop on réduit les crise-cardiaques, l’obésité, et j’en passe…
– fabriquer les médocs dont on a besoin et pas ceux qui sont rentables
– arrêter d’évaluer tout, tout le monde et tout le temps, (et n’importe comment, en plus…) de la maternelle au service funéraire en passant par le top des lycées, le meilleur pâtissier et le king des burgers… et hop, on réduit les anti-dépresseurs…
Allez, j’arrête, ça va être trop long pour twitter, la liste des solutions,vous imaginez, faudrait un débat ! Et qui va le noter, ce débat ?
D’ailleurs, j’y pense y’a t-y déjà eu un vrai DEBAT à l’assemblée sur le financement de la sécu ? De mémoire, j’ai pas souvenir… et j’ai plus 20 ans…
21 octobre, 2015 à 19 h 50 min
Merci 100000 fois!
J’ai rencontré un médecin qui m’a sauvé la peau en renouvelant des arrêts pendant quasiment un an.
Harcèlement continu, je faisais de l’œil aux camions sur l’autoroute (pas aux camionneurs hein! aux camions…). J’ai failli passer en longue maladie comme une ultime et seule solution!
Depuis 2 ans, j’ai changé de crèmerie; pas arrêté une seule fois! Je suppose que je ne suis donc pas malade ni tire au flanc ni branleur ni resquilleur.
Si j’y étais passé, comment dire…ça aurait fait des économie à mon employeur sans doute et peut-être pas de pension à ma femme et mes enfants. Je n’ai pas creusé la question.
N’oublions pas de rendre homage aussi et tout de même aux labos qui couchent avec l’industrie pétrolière et se gavent avec l’argent de la solidarité des assurés sociaux… notre argent à tous. Un premier ministre (Raffarin) a dit un jour quelque chose qui signifiait en gros que le trou de la sécu était imputable à des personnes qui abusaient des visites chez le médecin.
à propos de trou, ça troue un cul ça non?
S’il vous plait, continuez à exercer. On a tant besoin de vrais médecins…
Les salopards tomberont un jour.
21 octobre, 2015 à 19 h 52 min
Petite précision: la situation que je décris ci-dessus a durée 6 ans!! (une mandature municipale:)
21 octobre, 2015 à 20 h 01 min
Et encore un petit commentaire à l’attention des pinailleurs, chichiteurs, moralisateurs, pisse vinaigre et autres petits esprits racornis.
Ces arrêts renouvelés m’ont toujours procuré un sentiment de culpabilité jusqu’à ce que je comprenne qu’on voulait finir, me voir partir, la logique comptable voulait ma peau. Alors franchement: si vous ne faites pas preuve d’un peu d’empathie, de compréhension sur ce qui fait vraiment le déficit de la sécu; je vous pisse à la raie!
21 octobre, 2015 à 23 h 23 min
dans la vie tu croises des florians , à la vision un peu étroite, des mecs qui doivent trop regarder BFM , ou ptète bien TF1 même , va savoir.
Tu fais quoi dans la vie florian ? Tu sais ce que c’est qu’un malade? Que la souffrance , la vraie?
Le trou de la sécu, on s’en bat les couilles, c’est un artefact comptable , rien de plus. La sécu , c’est pas une entreprise , contrairement à ce qu’on nous raconte, c’est un concept, un concept qu’on cherche à détruire à petit feu pour filer le bébé au assureurs/mutuelles , qui attendent bien tranquillement que le fruit trop mur tombe tout seul, ce qui ne saurait tarder.
Alors à ce moment là , tu regretteras la sécu, quand on t’imposera des filières de soins en fonction de ta mutuelle-de merde- et de ta surcomplémentaire-très chère.
Oui croire ses patients , c’est le premier devoir du médecin, sans écoute bienveillante , pas de médecine efficace.
Et écouter ses patients , sa coute pas un rond
22 octobre, 2015 à 11 h 54 min
quand on veut tuer son chien on l’accuse d’avoir la rage…
la »sécu » c’est la sécurité sociale; donc d’abord la SECURITE, idée qui s’est imposée au lendemain de la deuxième guerre tant l’horreur ( et la misère post conflit il faut être honnête aussi ) avait conduit les survivants a concevoir un système de solidarité basé sur la mutualisation des cotisations pour un égal accès à des protections sociales diverses pour tous sans distinction. Le système s’est un peu arrêté en route ( multiples caisses, maintien du privé etc…) mais avait semé le germe de le solidarité.
et maintenant, on la ratatine en mettant en coupe réglée cette solidarité sur l’autel de la privatisation et la main mise des mutuelles qui se lèchent les babines ( avec dernièrement l’ OBLIGATION pour les employeurs ET les salariés de rejoindre une mutuelle que ça leur plaise ou non – du style on va faire notre bonheur de mutuelle en vous faisant croire qu’on fait le vôtre – du grand art ! )
et pendant ce temps là la Finlande envisage un revenu universel quelque soit sont âge, son statut social etc…
on vit une époque formidable !
22 octobre, 2015 à 12 h 42 min
http://m.lesechos.fr/redirect_article.php?id=021404567474
23 octobre, 2015 à 0 h 33 min
Super ce coup de gueule en espérant que ça reste un coup de gueule et pas le début de la burnoutitude… Je suis tellement en phase avec ce que tu rapportes ici… Encore cet après midi, en soutenance de DES une interne expliquait à ma grande satisfaction comment elle était passée au début de son internat de « il est gonflé cuilà de vouloir un arrêt : est ce que je m’arrete moi pour une rhino/une gastro/ un mal a l’ame/ etc? » à la fin de son internat à » mon patient ,en fait, autour de lui il y a tout un contexte et derrière sa demande il y a tout ce qu’il ne dit pas tout de suite ou pas du tout si personne ne l’écoute » . La décision d’arrêt de travail contrairement a ce que voudrait nous imposer la secu ne dépend pas d’algorithme simpliste genre angine = 3jours ou lumbago =3j si tu es sédentaire ( sous entendu le mal au dos ne fais pas mal si on est assis à un bureau: la débilité de cet axiome fera rire jaune ceux qui ont eu un lumbago dans leur vie et ont tenté de resté assis à un bureau plus de 15mn ) bref mettre dans des cases les patients pour que ça fasse des jolies statistiques… Continue de croire tes patients, comme tu le dis si bien tu es peut-être la seule dans leur environnement à continuer à le faire et tant pis pour les quelques fraudeurs. Si la secu pouvait arrêter d’encourager les médecins à voir leur patients comme a priori manipulateurs menteurs et tordus… Je suis moi aussi avec 3* et au dessus des statistique d’arrêt de ma région mais je pense pouvoir justifier chacun d’entre eux. PArce que moi aussi je crois mes patients. TIens bon, on a besoin de médecin comme toi ( et n’oublie pas de devenir MSU ;-))Tres amicalement,LBV
23 octobre, 2015 à 23 h 17 min
Dès que j’ai lu:
« En attendant ce jour, je m’ennuie quelques fois »
J’ai eu comme un flash!
Zangra, d’abord et puis surtout le sublime « Il deserto come estasi » D’Ennio Moricone… La parenté manifeste des œuvres me jette dans une mélancolie qu’aucun médecin ne saurait guérir…
https://www.youtube.com/watch?v=RMN4meg5_xA
29 octobre, 2015 à 3 h 46 min
http://www.ina.fr/video/CPF86618587
2 novembre, 2015 à 23 h 00 min
Et tu sais à quel point ton post parle aux flics, aux policiers?
Eux aussi ils doivent se plier aux pourcentages de contrôle, de PV etc.
Quand j’arrête un contrevenant pour une action qui le met en danger, je prends le temps de lui faire perdre du temps (afin de lui faire comprendre que s’il n’avait pas « merdé », il n’aurait pas finalement perdu tout ce temps). Et s’il repart convaincu (feinte ou pas, j’ai choisi de m’en fiche), il repart sans PV. Je n’ai trouvé que ça. Leur expliquer que je préfère les emmerder un peu là plutôt que de les ramasser au coin d’une route par exemple. Ma hiérarchie dit que je suis moyenne. Et moi j’essaie d’expliquer le timbre-amende pédagogique à vertu éducative.
Bref, quand tu parles ainsi des policiers qui ne croient personne, ça me blesse. Alors que j’ai une toubib comme toi: humaine et que je compte la garder. Parce que des toubibs à la con qui pensent qu’on est des abrutis illettrés qui voudraient tirer au flanc, j’en ai eu. Des toubibs qui te reçoivent avec 90 min de retard sans même un mot gentil pour s’excuser, je leur ai dit « si vous ne prenez pas en considération l’emmerdement dans lequel ça me met d’avoir 1H30 de retard dans ma journée, vous me soignerez mal, au revoir ». Parce que moi, je ne fais attendre aucun plaignant tout ce temps: les gens ont des vies. Et je suis là pour les aider à empêcher que ça déraille. Tu vois, ton point de vue sur les flics, il ne me fait pas du bien. Et je ne suis pas le seul flic à prendre le temps de causer avec les gens que j’interpelle, à leur dire que vraiment j’aimerai mieux passer mon temps à courir après des salauds plutôt qu’à devoir les surveiller eux afin qu’ils ne se fassent pas de mal tout seuls.
Tu vois, quand tu parles des chiffres qui marchent sur les gens, nous, ça nous parle aussi. Et ça nous écoeure que ce soit devenu ainsi.
2 novembre, 2015 à 23 h 43 min
c’est bien ça commence à chauffer doucement
2 novembre, 2015 à 23 h 46 min
elle a de jolis doigts la meuf personne en a encore parlé
6 novembre, 2015 à 15 h 02 min
J’applaudis des deux mains, chère Jaddo !
6 novembre, 2015 à 16 h 08 min
@simple flic : Mes excuses. C’était par habitude de langage idiote, je n’avais pas réfléchi au fait que ça puisse être blessant.
Rien à voir avec « mon point de vue sur les flics », qui est le même que mon point de vue sur environ toutes les professions : y a des bons et y a des connards, comme partout. (bon sauf les assureurs)
7 novembre, 2015 à 17 h 59 min
BRAVO !
Face à une France qui vieillit et/ou qui souffre, vous avez la belle attitude. Continuez, ne vous laissez pas atteindre.
Bien cordialement.
Isabelle
8 novembre, 2015 à 1 h 25 min
Merci jaddo pour ce texte que j aurai tant aimer écrire tellement je pense comme toi. merci pour tes patients
Philippe médecin de famille
9 novembre, 2015 à 18 h 28 min
« Des fois, souvent, je suis la seule personne sur terre pour les croire, pour être à côté d’eux et pas contre eux, pour les regarder avec bienveillance et pas avec méfiance, pour les prendre pour des adultes et pas pour des gamins qui cherchent à sécher l’école. La seule personne sur terre. »
Merci Jaddo, c’est grâce à des médecins comme toi et ma MG (mon étoile) que je n’ai pas sauté par la fenêtre du 4ème au plus fort de la maladie et de la douleur. Parce qu’un jour quelqu’un m’a enfin cru et que mon errance médicale a pu se terminer et aboutir à un diagnostic et une prise en charge.
Offusque-toi, râle, écris, dénonce… mais ne déplaque pas pour ces raisons et la mauvaise publicité que des journalistes veulent donner de la médecine ou le ton paternaliste de la CPAM. Tes patients et toi, c’est une relation basée sur la confiance, l’écoute et le respect.
10 novembre, 2015 à 20 h 48 min
Dimanche je faisais mon jogging dominical et pensais à tes propos et au commentaire pensé, léché, intelligent (mais si, mais si) passé à la trempette aussitôt que rédigé et donc non envoyé. Pourquoi ? Tu dis tout beaucoup mieux que moi, le style, la légèreté, l’humour allié à la précision et à la vérité les plus banales, les plus triviales, les plus complexes. Alors, dimanche je pensais à ta capacité à dire ce dont personne ne parle « je l’écoute à ma 11ème heure de boulot de suite sans avoir mangé ni bu ni fait pipi. »
Voilà, tout est dit du coté inimaginable de l’exercice privé, même pas le temps de pisser. Imagine t-on un petit peu du coté du pouvoir, des patients, de la sécu, des associations qui vont vous expliquer comment qu’il faut travailler que le problème peut aussi se ramener à ça. Le médecin n’a même pas le temps, tellement la pression est d’aller de prendre cinq minutes.
Alors dimanche je pensais qu’il fallait dire que selon moi, pour les cliniciens, ceux qui travaillent de leurs mains et de leurs seules dendrites, à flux tendu, en première ligne, la fonction était déjà en état de décomposition avancé. Des patients reconnaissants devant la pierre tombale de leur médecin c’est très bien qu’ils existent. Ce serait mieux que ces mêmes patients, pas ceux du CISS tonitruant, comprennent qu’ils devraient défendre les conditions de travail et de rémunération de leur cher docteur qui surtout ne doit rien changer.
Il y a tout à changer, la maison brûle, est déjà brûlée, nous survivons, sans pisser, sur les décombres.
Ce constat n’est pas entièrement récent, les prédécesseurs de Marisol ont labouré la france médicale, nos syndicats se sont prêtés au jeu, nos confrères et ainés ont gardés la tête dans le guidon et mis la poussière sous le tapis.
Il y a cinq ans maintenant, pour ne pas mourir, pour pouvoir travailler dignement, pisser tout autant, j’ai inventé une méthode banale courante, celle de 80% des actifs travailleurs français, j’ai inventé après des décennies de liberté, liberté chérie d’esclavagisation, j’ai inventé le…. salariat. Et là j’ai découvert qu’il était possible de faire le même travail, avec la même conscience, la même passion. Tout, tout est pareil y compris la rémunération. Tout, tout est différent, la productivité chute de 50% au moins, les tempo privés ( boire, pipi, café) sont rémunérés, les services de courriers, de technicien de surface, de secrétariats renaissent comme les champignons après la pluie sous les yeux ébahis du clinicien épuisé. Je ne parle pas de la protection sociale, des arrêts de maladie éventuels (pas un jour en trente ans !) et de la pension de retraite à venir. Je ne parle pas de la reconnaissance sociale. Ah salarié ! c’est bien, sous entendu vous donnez de vous même, vous n’êtes pas là pour l’argent, tandis que libéral bien sûr c’est pour la thune. En fait je crois que sur ces questions, la société et les médecins libéraux (cliniciens j’insiste) vivent une situation délirante au sens psychiatrique du terme. C’est comme un délire, tout est à coté de la plaque ( sauf le colloque singulier certes), discordance, réponse à coté, projection, déni, inflation imaginaire, fantasme à tous les étages dès qu’il s’agit des conditions de travail, du statut, du discours politique, sociétal etc
Je regrette vraiment d’écrire ces lignes mais c’est pourtant la réalité.
11 novembre, 2015 à 21 h 26 min
bonjour,
moi c’est en nageant dans ma ligne d’eau entre midi et deux que j’ai re-pensé au post de Jaddo puis j’ai lu le tien qui m’a questionné:
en effet je suis 50/50 PH temps partiel et libéral et j’ai la double contrainte de ces exercices; je te rejoins sur le caractère schizophréne de l’exercice libéral qui peut s’emparer de celui qui l’exerce s’il n’y prends garde : course à l’acte, sentiment »d’indispensabilité », manque de temps pour sa famille, sa formation, pour pisser et finalement pour soi même
beaucoup pour une libéralité chère gagnée…
en revanche, le salariat dont tu parles n’est pas le même que le mien; il faut se battre en permanence contre une administration hospitalière, au mieux indifférente au pire hostile, être zen avec ses collègues pour que les attributions de garde et de congés ne se terminent pas dans un bain de sang, et tout ça pour un salaire qui est trés différent du »taux horaire » de ma spécialité.
une fois bien assimilé ces notions, on peut si on s’estime suffisamment fou s’essayer à ces deux emplois.Pour ma part seul l’intérêt professionnel pour l’un et l’autre des exercices m’a fait me lancer dans cette expérience; j’aime ma pratique libérale par ce colloque singulier qui permets dans le temps de tisser des liens de confiance entre le patient et son médecin et également par l’absence de hiérarchie au dessus soi ( il faut reconnaître que les caisses globalement ne sont pas trop chiantes )
j’aime tout autant ma pratique hospitalière par le travail d’équipe qui est inhérent à l’institution et à la façon dont j’ai contribué à l’étoffer
et tout cela pour l’instant me fait supporter les défauts de chaque pratique que j’ai décrit plus haut
oui, »me fait supporter » car c’est bien de cela qu’il s’agit; je jour où je ne trouverai pas mon compte dans l’une ou l’autre des pratiques, je laisserai tomber; j’espère en avoir la lucidité !
voila ce qu’on se dit parfois en nageant dans sa ligne d’eau , entre midi et deux parce que c’est le seul moment où on peut le faire…
14 novembre, 2015 à 11 h 24 min
Merci pour votre blog j’adore votre style et ce que vous dites.
Par contre il n’y a pas d’ours en Auvergne alors devenir dresseuse d’ours n’y pensez pas…. En Roumanie ça existe peut être encore…. Faut voir.
22 novembre, 2015 à 12 h 02 min
[…] Injonctions paradoxales. Mes fesses. | Juste après … – 195 Réponses à “Injonctions paradoxales. Mes fesses.” DocMarmottine Dit: 2 octobre, 2015 à 22 h 16 min. MERCI pour ce post que j’aurais pu écrire mot pour … […]
28 novembre, 2015 à 0 h 25 min
Merci pour ce billet Jaddo.
Pendant ma grossesse, j’ai vu deux professionnels de santé. Une gynécologue pas humaine pour 2 sous (interdiction de parler ou de s’émouvoir pendant les échographies). J’ai « osé » (elle me le reprochera plus tard) me plaindre de mon travail, des heures supplémentaires qu’on m’imposait quotidiennement (je travaillais pour les obsèques), de la fatigue qui s’accumulait et des contractions mais elle m’a dit que c’était normal : ben oui, j’étais enceinte!
Et puis au bout du rouleau, je suis allée voir mon médecin traitant. Je lui ai dit entre deux sanglots que je n’en pouvais plus. Elle n’a pas hésité une seconde à m’arrêter. Je lui en serai toujours reconnaissante.
Mon médecin me fait penser à vous. Elle a toujours 2 heures de retard et je râle mais je sais que c’est parce qu’elle écoute ses patients. Elle a 71 ans et n’a pas trouvé de remplaçant et si elle en trouve un j’espère qu’il sera à sa hauteur. D’ailleurs, je lui ai conseillé la lecture de votre blog! Docteur Honoré, si vous passez par là, merci!
1 décembre, 2015 à 18 h 38 min
Courage, et merci.
En ce moment, j’ai vraiment l’impression que la bureaucratie stupide attaque tout et partout, avec pour seul fonctionnement la statistique, qui permet de ne pas réfléchir, de ne jamais rien expliquer humainement.
3 décembre, 2015 à 22 h 44 min
Merci pour ce post. Merci d’écrire et de nous éveiller.
5 décembre, 2015 à 0 h 55 min
Bonjour/bonsoir JADDO,
J’ai aussi reçu LA lettre recommandée de la Caisse, juste avant mes vacances d’été (sympa) me reprochant de prescrire trop d’indemnités journalières. Je suis une « jeune » généraliste de 59 ans, avec 25 ans d’installation en zone rurale. Quand j’ai appelé pour prendre le rendez-vous obligatoire avec le gars de la caisse, bien sûr je leur ai « craché ma valda », mon GROS sentiment d’injustice et tout le toutim, et savez-vous ce qu’il m’a répondu ?
« Oh mais faut pas vous en faire pour ça, vous avez juste été REPÉRÉE PAR LE RADAR STATISTIQUE DE LA CAISSE NATIONALE D’ASSURANCE MALADIE ! »
J’ai trouvé la formule tellement jolie que je me suis empressée de l’apprendre par cœur pour la ressortir dans toutes les conversations mondaines. La vache, je suis super flattée.
Je lui ai dit que c’était juste la meilleure méthode pour provoquer une hémorragie de médecins généralistes, super en « zone déficitaire en offre de soins. »
En effet, cette lettre arrivée avec son cortège de menaces, y compris financières, a eu pour conséquence immédiate de me faire rédiger un CV, pour la première fois de ma vie, afin de chercher un boulot salarié.
Les établissements français du sang me font des appels du pied à chaque fois que je donne mon sang, et on cherche des médecins du travail partout.
Qui plus est, cette lettre est arrivée à un moment où j’allais déjà mal. Où on nous mettait la pression avec la loi d’accessibilité, etc…
Et puis, j’ai réfléchi. J’ai réfléchi beaucoup beaucoup.
j’ai sagement pesé les pour et les contre.
La liberté d’aller au jardin faire une pause.
La liberté d’être mon propre patron,
de travailler chez moi.
La liberté de prendre des vacances quand je veux.
La liberté de dire oui aux patients normaux,
de dire non aux patients hyper exigeants.
…et la liberté d’exercer un boulot que je n’ai pas envie qu’on m’enlève…
Et j’ai repris ma route de généraliste rurale. Je ne me suis pas vue salariée, abandonnant tous ceux qui comptent -tant soit peu- sur moi. Même si c’est parfois dur.
A mon tour de te dire merci pour ce blog si plaisant, et utile !
13 décembre, 2015 à 22 h 01 min
Merci Jaddo pour tes supers textes!
Là, on a discuté toute l’après-midi avec des jeunes médecins dont on a bourré le crâne avec des « faut pas, c’est pas bien, vous pouvez pas…etc » mais on a oublié de leur dire « écoute-le ton patient, fais tout pour le croire, aide-le, c’est un être humain qui a besoin de toi…' »
Alors en guise de voeux de Noël, je leur ai balancé un de tes textes: sûr que ça les fera réfléchir….et rire!!
Des années que t’es là et qu’on te lit, ici en Belgique, avec beaucoup de plaisir. Parce-que les cons sont les mêmes partout et que tenter de les raisonner c’est comme essayer de faire jouir une poupée gonflable!
14 décembre, 2015 à 18 h 25 min
L’Auvergne, c’est très beau, si tu passe fait moi signe … mais il faut que tu saches … Y a pas d’ours, en Auvergne …
Dr Bougnat.
18 décembre, 2015 à 19 h 24 min
Chère Jaddo,
Voici un cri du coeur qui respire l’authenticité. Mais il ne répond en rien à la question fondamentale : quelle est la légitimité d’un système financé collectivement où le médecin prétend être le seul prescripteur de ce qui est bien/pas bien ?
Du fait que les médecins aient accepté la solvabilisation de la patientèle via la Sécu (qui permet qu’il n’y ait pas que les riches qui puissent se soigner, je schématise) ils auraient naturellement dû passer sous le contrôle de l’autorité publique.
Or par tout un tas de pressions (le corps médical fait partie de ces professions sur-représentées dans le corps politique) ils ont sauvé l’exercice libéral de la médecine (qui les autorise à prescrire à peu près ce qu’ils veulent et à s’établir où ils le veulent, indépendamment de tout contrôle vérifiant que cela correspond bien à l’intérêt général… alors même que leurs revenus ont progressé plus de deux fois plus vite que le revenu moyen de la population depuis 20 ans pour les généralistes et encore plus pour les spécialistes !!!)
Bref, il me semble qu’il est aujourd’hui incohérent qu’on ait un financement des dépenses de santé à 90% mutualisé (via la sécu et les mutuelles) et un niveau de contrôle et d’encadrement du corps médical aussi faible. La médecine salariée de la Sécu aurait été logique… la faiblesse politique a fait que ça ne s’est pas fait en 1945 quand ça aurait dû. Maintenant ça va se faire petit à petit et par la petite porte, via les mutuelles vraisemblablement… et évidemment ça ne plaît pas aux médecins. Mais la tarification à l’acte, rappelons-le, coûte 14% de plus que les autres systèmes donc ça ira vers plus de capitation, vers plus de salariat, vers plus de contraintes…
… tout simplement parce que notre société où 11,6% du PIB part en dépenses de santé et où la dette sociale est de 120Mrds€ alimentée en très grande partie par la branche maladie, n’a plus les moyens du système de santé actuel.
Les hôpitaux ont supporté jusqu’ici l’essentiel de l’effort et l’étape suivante est que la médecine de ville s’adapte à cette nouvelle donne. ça prendra du temps, ça sera douloureux en termes d’ajustement pour des médecins biberonnés à l’archaïsme d’un exercice libéral qui est d’abord à leur avantage, mais c’est inévitable.
18 décembre, 2015 à 19 h 29 min
ah ! ça fait mal…
19 décembre, 2015 à 8 h 45 min
kornichon
quel beau pseudo ;-)
je serais bien curieuse de connaitre votre profession pour que vous parliez comme ça.
La liberté de la médecine libérale, c’est aussi la possibilité pour les patients de choisir leur medecin, d’avoir un médecin qui ait son libre arbitre et ne soit pas obligé de choisir un traitement moins cher mais peut être moins adapté, ou d’appeler la mutuelle du patient pour savoir si oui il a bien le droit de prescrire un scanner. C’est vers cela qu’on va et j’espère que vous ne vous plaindrez pas plus tard.
21 décembre, 2015 à 17 h 03 min
Pour relativiser un tout petit peu…
En Israël, tout arrêt de travail, demande d’examen complémentaire ou adressage à un spécialiste est IMMÉDIATEMENT validé (OU PAS) par un médecin conseil de l’équivalent de l’Assurance Maladie présent en permanence dans les centres de santé.
De plus, les médicaments sont délivrés au comprimé près et personne n’a chez lui ces pharmacies pléthoriques…
Et personne, ni les médecins, ni les patients, ne songerait à s’offusquer de cet état de fait; il est même considéré comme très sain pour la société (permettant à un pays de 8,2 M. d’habitants d’avoir un système de santé solidaire et efficace ) mais aussi pour les patients puisqu »il y a cette double appréciation du soin nécessaire (OU PAS).
Les Israéliens sont pourtant réputés assez peu disciplinés mais il me semble que cette culture du » Je fais ce que je veux (aux frais de la Princesse, tout particulièrement ) et je t’emmerde grave, il ne manquerait plus qu’on veuille me contrôler, non mais allô quoi ! »
Est vraiment sur- représentée en France, en Auvergne comme ailleurs,
On est arrivé au bout de ce système qui dans les années 70 à fait exploser les dépenses de santé et les prescriptions médicamenteuses à tout va sans réelle amélioration de la santé globale (si ce n’est celle des labos).
Il n’y a pas de liberté sans un minimum de contrôles. Beaucoup (même pas nés à cette époque ) en sont restés à cette culture du » c’est moi qui sait, c’est aux frais de la Princesse et je fais ce que je veux, tralala, lalère « .
Et j’en fais même un article sur mon blog pour les mêmes raisons et parce que j’ai un peu de temps à tuer…
21 décembre, 2015 à 21 h 45 min
Bonjour,
J’habite en Allemagne : 2 à 3 salles de consultations qui communiquent directement par médecin et une blonde (toujours une blonde) qui te fait « patienter » 20 minutes dans unes des salles(après l’attente de base en salle d’attente, bien évidemment, je suppose que mettre des paliers cela rend les gens plus patients). Le doc arrive te demande ce que tu as, enlève ses gants serre ta main, repart dans une de ses autres consult. Il revient 10 minutes plus tard, te dit on va faire cela, change de gants au passage, retourne voir le/les autres types qu’il traite en parallèle. Il revient encore 5 minutes plus tard, rechange de gants, t’ausculte vite fait, repart, revient te fait ton ordonnance, t’envoie payer avec la blonde. 10 euros le « conseil » chez le dentiste. (c’est les 30 secondes où il te dit ce qu’il va faire)
Je n’habite que depusi 2 ans en Allemagne. J’espère, j’espère vraiment que c’est pas partout pareil, qu’au moins dans les campagnes ou ailleurs on a le droit à une consultation intégrale. Mais j’en suis à mon 5e médecin dans ma ville, et c’est toujours le même cirque, sans exagérer, vraiment honnêtement.
Alors Vraiment, cela me paraît sentir le pâté pour le système en France, quand je vois ce que c’Est ici.
Du coup J’espère que, si la situation se dégrade trop, les francais vont mettre à profit cette qualité que decrient et envient les allemands, et ouvrir leur gueule et ne pas se laisser faire.
23 décembre, 2015 à 22 h 48 min
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/12/23/01016-20151223ARTFIG00088-suicide-a-l-hopital-pompidou-martin-hirsch-montre-du-doigt.php
31 décembre, 2015 à 11 h 06 min
Moi je suis salariée de ma propre boîte. Pas de boulot ? pas de salaire. Je vais bosser malade, crevée, quoi qu’il se passe. Quand je lis qu’on demande des arrêts maladie pour un rhume » parce que quand je rentre il y a les gosses et pis je risque de contaminer les collègues etc etc » ca m’exaspère. Le système de santé français est extraordinairement efficace, et déresponsabilisant. En France avoir des enfants donne bizarrement le droit à à peu près tout, niveau sans gêne. La communauté paye pour vous ? C’est bien. La communauté, c’est aussi moi, et en effet, ce sont mes impôts. Et étrangement j’élève aussi mes gosses sans attendre que la communauté les gère à ma place et sans considérer que j’ai effectué un exploit avec deux grossesses. Perso je n’arrive pas à plaindre les gens qui consomment sur le dos des autres par confort et j’m’en foutisme, et qui seront les premiers à venir s’indigner quand les caisses seront vides.
24 janvier, 2016 à 16 h 51 min
C’est sur que ça fout les boules…
De quoi passer en secteur 3, soit dit non conventionné. Fini les emmerdements!!!
28 mars, 2016 à 23 h 29 min
Merci. C’est con, c’est pas grand chose. Mais merci de me croire quand je vous dis que ça ne va pas et que si je retourne au travail, ce sera pour me jeter par la fenêtre.
30 octobre, 2016 à 18 h 48 min
Bonjour Jaddo, j’arrive un peu tard mais je voulais vous féliciter de votre éthique et de la qualité de vos billets que je prends un plaisir fou à lire.
Je vous ferais juste remarquer que je suis collègue d’une personne qui traîne une « tendinite au coude » ou « au poignet » ou un « problème de dos » depuis 7-8 ans au bas mot et qui se paie des arrêts de travail de trois ou quatre mois par an à cause de ça. Avec évidemment des reprises à peu près aussi longues en mi-temps thérapeutique. Pourquoi indiqué-je cela ? Parce que son médecin traitant ne juge jamais utile de s’interroger s’il est tout-à-fait normal d’être hors d’état de travailler avec un coude/un poignet/un dos en carafe mais d’être parfaitement en état de conduire tous les jours 30 km pour le mi-temps thérapeutique même avec une attelle rigide ? En attendant, qui se fade le travail de cette personne ? Ses collègues, qui arrivent en tout aussi piteux état au taf avec le dos/l’épaule/le coude/le poignet en vrac mais qui ne s’arrêtent pas parce que 1. c’est clair que ça ne sert à rien et 2. tout le travail finit par retomber sur une ou deux personnes.
Je suis tout autant collègue d’une personne qui, sur un arrêt de travail du 10 mai au 31 juillet (congés en août), a eu l’incroyable scoumoune de souffrir (versions changeantes suivant les collègues nota bene) 1. d’un burn-out 2. d’un lumbago 3. d’une bactérie intestinale 4. d’un souci de thyroïde 5. d’un re-burn-out puis 6. d’une endométriose qui, opérée, ne nécessita, ô miracle, que dix jours d’arrêt avant des congés d’un mois « bien mérités ».
Je peux donc témoigner que certaines personnes prennent des arrêts de travail pour des congés supplémentaires. La pudeur officielle contraint à ne surtout jamais remettre en question l’état « désastreux » de ces deux collègues mais quand il devient évident qu’il y a de l’abus, permettez tout de même que je maugrée. Il y a certainement des médecins traitants ultra-complaisants et ce sont ceux-là qui vous font du tort.
Portez-vous bien.
Shackleton
10 juin, 2017 à 1 h 06 min
Magnifique… me donne envie de pleurer… comme quand j’ai découvert tes premiers écrits il y a 7 ou 8 ans. Je suis restée trop longtemps sans te lire ! Shame on me. Je suis installée depuis 1 an et je flippe de prescrire trop d’arrêts de travail et de ne pas être la bonne élève. Je ne sais pas si je supporterai d’être pointée du doigt par la sécu. Sens des responsabilités, sens de la vie publique au sens large. Tiraillée entre mes patients et l’autorité de tutelle. Compliqué. J’espère que j’y arriverai…