Pas de TPG dans mes souliers.
24 décembre, 2014
Comme on m’a beaucoup demandé sur Twitter « Mais pourquoi t’es contre le tiers-payant généralisé alors que c’est une mesure gentille et que t’es gentille ? » (en substance et en manichéisme) et que 140 caractères c’est finalement assez peu, je vais essayer de vous le faire en plus de caractères ici.
Et comme ça me saoulera d’avoir un billet politicofoutraque en première page (parce qu’on va pas spécialement se fendre la poire, je vous préviens), ça me motivera pour vous raconter rapidement une histoire de patient, avec un peu de chance.
Donc, je m’en vais vous donner mon point de vue à moi, qui n’est pas forcément celui des syndicats que je ne connais pas, ni « le point de vue des médecins généralistes ».
Si tant est qu’il soit besoin de le rappeler.
1/ Point 1 : je ne fais pas grève.
Principalement parce que je trouve que faire grève en plein pendant que les gens nous imaginent déjà faire du golf dans un chalet au ski, c’est vraiment donner des verges pour se faire battre. Et aussi et peut-être surtout parce que, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je suis pas engagée, comme fille. Je raconte des histoires et je vis ma petite vie de petit nombril, et je fais pas dans la politique ou dans le syndicalisme. À tort probablement, mais c’est comme ça. Je vous dis les faits, je ne les défends pas. Les autres points de la réforme que le tiers-payant généralisé, même pas je les connais. Et j’ai tendance à fermer ma gueule quand je sais que je n’en sais pas assez.
Bref, pas assez engagée pour faire grève, et surtout pas à des dates qui nous font passer pour des guignols. J’assume pas.
2/ Point 2 : je suis super contre le tiers payant généralisé.
Pour des tonnes de raisons. Pas idéologiquement. Sur le principe, au départ, j’étais plutôt pour, je me suis dit pourquoi pas.
Basiquement, je suis contre la guerre et le sida, je suis pour la paix dans le monde, les câlins et les pauvres qui peuvent se soigner comme les riches.
Je ne trouve pas que mes patients déjà en tiers-payant (AME, CMU, accidents de travail, ALD à qui je fais le tiers payant etc) soient plus irrespectueux ou plus consommateurs de soins que les autres. Je propose volontiers le tiers-payant sur la part sécu à mes patients qui galèrent (mais pas suffisamment pour avoir la CMU), et dans ce cas ils avancent 6€90 s’ils sont pas en ALD ou 0€ s’ils sont en ALD. On appelle ça le tiers-payant « social » et c’est déjà possible de le faire, même si encore mal vu, découragé et remboursé à contrecœur par certaines caisses de sécu.
Bref, au début je me suis dit que si ça pouvait permettre aux quelques uns** qui sont sur la frontière pas-de-CMU-mais-c’est-quand-même-difficile-d’avancer-les-sous de se soigner et de venir me voir sans être freinés par des considérations financières, tant mieux. Je suis pas loin du point de vue de Dr Milie ici (même si je fais beaucoup moins de tiers-payant qu’elle au quotidien).
Et puis j’aimais bien aussi l’idée que ça permettrait de lisser un peu tout le monde, et que sans doute les patients bénéficiant de la CMU seraient moins mal traités et moins stigmatisés qu’ils ne le sont actuellement.
En partant de mon « pourquoi pas », j’ai commencé à imaginer ce que ça serait, et c’est là que j’ai commencé à flipper à cause des marques blanches sous mon string et du reste de ma peau toute brûlée, couche après couche.
>> Point 2/A : ça va être un bordel infâme.
- Point 2/Aa : ça va être un bordel infâme de commencer une consultation.
Parce que pour s’assurer qu’on a une chance d’être payé à la fin, comme je m’imagine les choses (j’espère avoir tort, mais je vois pas comment), il va falloir, à chaque consultation :
– qu’on vérifie si on est votre médecin traitant (ça a l’air facile, comme ça, à première vue. À première vue c’est facile aussi de demander à quelqu’un s’il a de la fièvre. En pratique il répond « Oui mais j’ai pas pris ma température » ou « Non j’ai pas de fièvre mais je suis fébrile » ou « Oui : j’ai eu mal à la tête » ou « Oui, j’avais le front le chaud » ou « Oui, 37,2 » ou « Oui, 37,2 mais pour moi c’est de la fièvre » ou « Oui j’en ai tous les jours depuis 6 ans » ou « Je sais pas » ou « Non enfin pas vraiment, seulement le soir ». Pour le médecin traitant c’est pareil. Les gens savent pas, ils pensent que c’est nous alors que non, ils pensent qu’ils en ont peut-être un mais ils savent plus qui c’est, ils assurent qu’ils sont suivis ici depuis toujours et que le Dr Carotte les suit depuis 20 ans alors que d’après le dossier on les a vus une fois en 2008, ils ont fait la déclaration mais ils savent pas s’ils l’ont envoyée, ou on les suit vraiment depuis 20 ans mais ils ont changé de médecin en douce sans oser nous le dire. Donc, va falloir vérifier d’une autre façon. En regardant sur le site de la sécu, par exemple, qui est en rade 2 jours sur 7 et dont les listes sont pas à jour 4 fois sur 10. Et même si on tombe sur un jour où ça marche et où la liste est à jour (allez, c’est Noël aujourd’hui), mine de rien c’est du TEMPS.
– qu’on vérifie si vous avez une complémentaire santé et laquelle (je vous la refais pas en long, mais c’est la même chose, hein. Les gens savent pas.)
– qu’on vérifie si les droits sont à jour sur votre carte vitale.
Si vous avez pas de carte vitale (ce qui arrive SOUVENT), je sais pas comment vérifier que vos droits sont à jour et je ne pense pas que l’attestation papier suffise.
Si vos droits sont pas à jour, si on est pas votre médecin traitant, si vous savez pas si vous avez une complémentaire, la consultation va commencer sur des discussions sur le paiement, sur ce qui restera à votre charge, sur pourquoi on est désolés mais va falloir payer.
J’ai pas ENVIE de commencer mes consultations comme ça. J’ai envie de commencer mes consultations en prenant des nouvelles de la cheville, ou de la petite-fille, ou de la vie en général. J’ai pas envie de commencer par des problèmes de flicage administratif et de pognon.
Et déjà que j’ai bien du mal à faire tenir les 2, 3, 4, 7 motifs de consultation en 20 minutes, j’ai pas le temps à consacrer à ça non plus.
Ni l’envie, ni le temps.
- Point 2/Ab : ça va être un bordel infâme de courir après les remboursements des parts complémentaires.
Y a genre 400 complémentaires différentes. Déjà qu’en l’état actuel des choses, c’est un bon bordel de gérer les problèmes de remboursement avec la sécu, j’ose vraiment, vraiment, vraiment pas imaginer quand il faudra gérer les problèmes de remboursement avec 400 interlocuteurs.
Grosso modo, actuellement, je sais pas comment font les autres cabinets, mais chez Carotte on s’assoit dessus. Il a environ un tiers d’impayés sur ses tiers payants, et il préfère les compter en perte sèche que se péter le cul à courir après.
Là, je sais pas. J’imagine qu’il faudra qu’on ait une liste quelque part dans un tiroir des 400 complémentaires, avec l’adresse et les numéros de téléphone.
Qu’il faudra vérifier, consult après consult, si on a bien été payés ou non. Pointer. Attendre un peu au cas où, re pointer. Quand vraiment on n’aura pas été payés, aller chercher le nom de la mutuelle du patient, écrire, ou appeler. Se cogner 10 minutes de Quatre saisons de Vivaldi pour avoir le mauvais interlocuteur, recommencer, et vous connaissez la suite, vous avez tous vécu ça, je ne vous fais pas l’affront de développer.
Les pharmaciens, ils engagent quelqu’un pour ne faire que ça. Une amie sur Twitter disait grosso modo 20 heures par semaine pour 75 ordonnances par jour.
Nous, je sais pas comment on va faire. J’imagine que certains médecins bosseront plus, j’imagine que d’autres recevront moins de patients, j’imagine enfin que certains (proches de la retraite par exemple) préféreront déplaquer.
Plus de temps administratif, ça n’a en tout cas jamais débouché sur plus de soins, ni sur de meilleurs soins pour les patients.
Rien que pour le point 2/A, rien qu’avec ça, même si c’était que ça, je serais déjà contre le TP généralisé.
Parce que j’ai trop peur que la qualité de soin et le temps de soin en pâtisse.
Parce que Marisol Touraine a beau jurer que pas du tout, que ce sera simple avec un interlocuteur unique, je demande sincèrement à voir. Ce n’est encore le cas pour personne, pas pour les pharmaciens, pas pour les cabinets de radio, pas pour les centres de santé, j’ai bien du mal à imaginer que ça deviendrait rose et facile du jour au lendemain. Quand on voit à quel point tout est compliqué, à quel point rien ne marche déjà actuellement, à quel point on passe du temps à réparer des erreurs ou refaire des choses qui sont censées se passer bien / automatiquement / facilement, je ne crois pas un quart de seconde qu’une révolution de cette ampleur puisse se passer facilement. Je suis la naïveté même, mais j’ai des limites.
Déjà, si on avait proposé « Tiers-payant généralisé sur la part sécu », ça aurait été une belle avancée sociale, les gens auraient avancé moins cher, j’aurais réfléchi différemment et peut-être (peut-être ?) été d’accord.
>> Point 2/B : la dépendance directe aux complémentaires, acte I
Prenons mon patient Monsieur Martin qui a une complémentaire santé merdique (je ne sais pas, moi, imaginons une complémentaire qui marcherait aussi bien que la LMDE par exemple) qui paye en retard ou mal ou pas du tout, qui est injoignable, qui donne trois réponses différentes les trois fois où on appelle pour pointer un problème.
(Petit retour au point 2/Ab : jusque là, déjà, c’est M. Martin qui se fade les coups de fil et les courriers recommandés. Je suis désolée pour M. Martin, mais je suis quand même bien contente que ce soit lui et pas moi. Parce que multiplié par le nombre de patients, je ne veux pas imaginer que ce soit moi.)
Quand M. Martin en aura vraiment marre, il peut menacer. Taper du poing sur la table, et menacer de changer de complémentaire. Puis, le cas échéant, changer vraiment de complémentaire, quand il sera suffisamment en colère pour se cogner les démarches administratives que ça implique.
Si c’est moi que la complémentaire paye en retard ou mal ou pas du tout, je fais quoi ? Je demande gentiment à M. Martin de changer de complémentaire ? Je le supplie ? Je le menace ? J’affiche dans ma salle d’attente : « Désolée, mais nous ne recevrons plus les patients adhérents à la complémentaire des jonquilles en fleur, sauf s’ils nous honorent la part complémentaire, parce que les jonquilles en fleur c’est rien qu’un tas d’empaffés. » ?
>> Point 2/C : l’inflation des dépenses de santé
Je ne crois pas être d’accord avec mes (nombreux) confrères qui disent que proposer des soins (apparemment) gratuits va conduire à une explosion de la consommation de soins. Comme je l’ai dit plus haut, « mes » patients CMU ou ALD-TP ne sont pas plus consommateurs de soins que les autres. Pas plus irrespectueux, pas plus demandeurs.
Certains le sont, évidemment, mais dans les mêmes proportions que ceux qui ne sont pas en tiers-payant***.
Je me plais à croire que tout est au moins en partie question d’éducation (même si j’abhorre ce terme, je n’en ai pas de meilleur sous la main) et que le fait d’être capable ou pas de comprendre qu’il est inutile de consulter dans certains cas dépend de la façon dont on l’explique et de sa capacité à l’entendre, sans rapport avec son compte en banque ou le fait de ne pas avancer l’argent.
(Cela dit, et même si je déteste cette idée et que j’aimerais vraiment avoir raison, l’honnêteté me pousse à dire que ok, peut-être que les gens ne sont pas plus consommateurs de soins parce qu’ils ont conscience d’être traités de façon exceptionnelle, qu’ils savent pertinemment qu’une consultation ça coûte 23€ même si pas pour eux. PEUT-ÊTRE que dans un système de tiers-payant complet, généralisé, les gens vont finir par l’oublier et que ça va influencer leurs demandes. Je ne le crois pas. Je dis juste que je sais que mon contre-argument « Mais heu c’est pas vrai, mes patients à moi y sont gentils et pas excessifs » n’est pas suffisant et un peu bancal.)
Bref : TPG = sur-consommation de soin, je n’y crois pas, ou je refuse d’y croire, ou je me bagarrerai contre.
Par contre, très clairement, je suis d’accord avec ceux qui disent que ça va entraîner une sur-facturation des soins. Ou plutôt que ça va nous faire arrêter de sous-facturer.
Actuellement, et je sais que je ne suis pas la seule, je sous-facture clairement. Je fais plein d’actes gratuits. Des vaccins, des papiers-pas-compliqués-qui-ne-nécessitent-pas-de-consultation, des consultations à plusieurs. C’est complètement débile parce que je ne suis pas marchande de légumes (2 certificats médicaux achetés 1 gratuit), mais ça se passe quand même comme ça en vrai.
Parce que je me sens parfois un peu honteuse de demander 69€ (surtout à une famille pour qui je sais que ce n’est pas rien) pour une consultation triple qui honnêtement a été plutôt reposante pour mes neurones. Je SAIS que c’est censé venir en compensation de toutes les fois où j’ai fait payer 23€ pour une consultation longue, et compliquée, et fatigante. Je SAIS que si je vous fais payer 23€ pour une injection de 30 secondes, c’est aussi que je vous ferai payer 23€ pour une dépression de 55 minutes.
Je sais que c’est presque anti-éthique d’être parfois contente de « faire une fleur » à un patient, et d’être contente qu’il me trouve gentille, parce que ça a un côté patientéliste qui ne devrait pas avoir sa place dans une relation de soin, mais toujours est-il que ça me fait parfois plaisir quand même.
Et mes lapins, autant vous dire que faire des fleurs à la sécu ou être gênée de demander le prix réel de ma consultation à mon ordinateur, même pas en rêve. (Et oui, bien sûr je sais bien que quand je fais « un cadeau » à un patient, en définitive et par ricochet c’est à la sécu que je le fais, mais entre ce qu’on sait dans sa tête et ce qu’on ressent dans son ventre avec quelqu’un en face, y a comme un monde.)
Je ne vais évidemment pas faire d’actes fictifs, évidemment pas sur-facturer, mais il est certain aussi que je ne ferai plus de cadeaux et que je n’aurai plus de scrupules idiots. Et que ça va se chiffrer.
(Ce point-là rejoint en miroir un peu, sans doute, ceux qui militent pour le côté symbolique du paiement. Qui pensent que ça a un sens, un intérêt dans la relation de soin.
Que déconnecter les patients de cet échange là n’est pas innocent. Que non, ce n’est pas « pareil » de payer son médecin puis de se faire rembourser que de ne pas payer du tout.
Je ne dis pas que c’est mon point de vue, hein. Honnêtement je n’en sais rien, je n’ai pas réfléchi jusque là, mais ce serait sans doute intéressant d’y penser. C’est juste que ça illustre bien que même si sur le papier, ce sont les mêmes sous qui viennent des mêmes poches au final, nous se sommes pas en papier et les apparences ont beau n’être que des apparences, elles ont des répercussions concrètes.)
>> Point 2/D : l’inflation des dépenses de ma poche
Oui, parce que, en n’étant pas spécialement du côté de ceux qui se plaignent des sous, et en trouvant que je gagne super bien ma vie, et en ne voulant pas spécialement en réclamer plus, j’ai quand même pas honte d’avouer que comme tout un chacun, j’aime autant quand on ne m’en enlève pas.
Et le bordel décrit dans les points précédents, le temps passé à faire des démarches administratives, les enveloppes et les timbres et les coups de fils, et surtout les très nombreux probables impayés, ça a un coût. Et ce coût, pour l’instant, il est de la poche des médecins.
J’ai lu des tas de chiffres, mais grosso modo tout le monde s’accorde à l’estimer entre 1 et 4€ par acte.
Travailler plus pour gagner moins.
Remarquez, en tant que remplaçante, je m’en cognerais presque. Je fais une consultation à 23€, le Dr Carotte m’en reverse 17€25 de sa poche À LUI, et derrière, c’est lui qui est pas remboursé. Double peine. Mouahahah.
Enfin bon, ricanera bien qui ricanera le dernier, ça finira bien par être ma poche à moi d’une façon ou d’une autre. Et puis j’aime plutôt bien le Dr Carotte et je souhaite plutôt pas trop de mal à sa poche à lui, et j’ai pas tellement envie de la vider et d’être payée d’elle.
>> Point 2/E La dépendance directe aux complémentaires, acte II
Il est pas encore écrit, l’acte II. Il est pas sur le papier de loi. Sur le papier de loi, pour le moment, y a que le joli côté social et gentil et d’égalité d’accès aux soins.
Il est pas encore écrit, mais il me terrifie et j’ai beau être la même naïveté-même que quelques lignes plus haut, je suis intimement convaincue qu’il est déjà en train de prendre forme sous des plumes en coulisse.
D’abord, y a plein de gens qui disent qu’une fois que les dépenses de santé seront camouflées, opacifiées derrière le tiers-payant, une fois que les gens auront l’impression de ne pas payer le médecin, ce sera beaucoup plus facile de manipuler tout ça, et de, en douce, baisser la part de la sécu, monter la part des complémentaires et privatiser l’assurance maladie à bas-bruit. Pas mal de gens en ont parlé mieux que moi (un médecin ici, une pas-médecin mais qui a tout compris là) et ce point-là m’ennuie un peu, je ne développerai pas plus.
Non, le truc qui me terrifie, c’est qu’à la fin les complémentaires me disent quoi prescrire et quels soins donner à mes patients. C’est ça, mon angoisse.
On glisse vers ça, déjà, un peu. Avec les histoires de ROSP, la sécu me donne déjà des bons points (et des sous, hein, soyons clairs) si je prescris bien comme elle m’a dit de prescrire. Y a des jolis points avec lesquels je suis d’accord, et y a des points avec lesquels je suis pas d’accord du tout, qui ne sont pas de la bonne médecine. Et quand bien même je serais d’accord sur tous les points, sur le principe, obéir au financeur de mes prescriptions pour savoir ce que je prescris, y a quand même comme un conflit d’intérêt qui me gène aux entournures.
On commence aussi à avoir des complémentaires qui vous remboursent mieux si vous allez voir l’opticien ou le dentiste qu’elles ont choisi pour vous.
Dans mon cauchemar prévisionnel, un peu plus haut, y avait M. Martin dont la complémentaire refusait de me payer, et contre laquelle je ne pouvais rien faire.
Dans mon cauchemar au carré, y a la complémentaire de M. Martin qui m’écrit pour me dire qu’elle ne remboursera les consultations spécialisées de M. Martin que si je l’adresse à un des spécialistes experts et qualifiés présents sur la liste ci-jointe. Et puis quelques mois plus tard pour me dire qu’elle ne remboursera plus les princeps, que je si je veux que M. Martin soit remboursé de ses médicaments j’ai qu’à y prescrire des génériques. Puis deux mois encore après que si je veux que JE sois remboursée de la consultation j’ai qu’à y prescrire des génériques.
Six mois plus tard, la mutuelle de M. Martin me dira qu’elle est au regret de m’annoncer qu’elle ne peut pas prendre en charge le bilan biologique de M. Martin à qui j’ai prescrit une hémoglobine glyquée alors qu’il en a déjà eu quatre dans l’année, et que la HAS elle dit quatre Hémoglobines glyquées par an et pas cinq.
Deux ans plus tard, la mutuelle de M. Martin pourra aussi me dire par exemple qu’elle travaille en partenariat serré avec le laboratoire MonGrosComprimé, et que quand un équivalent existe de cette marque-là, pour le bon remboursement et des soins optimaux de mon patient et sa santé qui lui tient si cher à coeur, elle sera au regret de ne pas me rembourser si je prescris un laboratoire concurrent. Et que d’ailleurs, l’IRM cérébrale était-elle bien nécessaire alors qu’un scanner aurait suffi ?
Donner tant de pouvoir aux financeurs, donner un pouvoir direct et sans intermédiaires ni transparence à ceux pour qui la santé est une question d’argent ne peut pas être raisonnable. Dans aucun monde, en aucune façon, jamais. C’est forcément une connerie.
Prophétie, fantasmes, diront certains.
Mais nous y sommes déjà. La pente est toute faible. On fait des tout petits pas, on met l’eau à chauffer tout doucement.
Et moi j’ai la frousse.
** Pas si nombreux, quand même. Pas autant en tout cas que ce qu’on voudrait nous faire croire en brandissant le côté révolution sociale de la réforme.
La majorité des difficultés d’accès de soin concernent les soins d’optique et dentaires, pour qui le TPG ne va strictement rien changer.
Il y a des patients qui sont « trop riches » pour avoir la CMU, de qui le médecin traitant est trop con pour proposer un tiers-payant social, ou à qui le médecin le propose mais qui n’osent pas l’accepter. Évidemment ils existent, et évidemment ce serait un progrès indéniable de les aider. Mais ils sont moins nombreux que ce que Marisol beugle.
***Mention spéciale à pas-mon patient de l’autre jour qui a rappelé le lendemain de la consultation pour dire qu’il était toujours pas guéri de son rhume et que c’était un scandale de payer 23€ une consultation si c’était pour lui prescrire des trucs même pas remboursés qu’il aurait pu s’acheter lui-même à la pharmacie et qui demandait que je lui rende ses sous.
24 décembre, 2014 à 19 h 55 min
joyeux noel quand meme :s
24 décembre, 2014 à 20 h 00 min
Je comprends mieux notre incompréhension sur tweeter. Je ne peux pas argumenter sur tout dans ce commentaire, je le ferai donc dans un post sur mon blog. Ce qui ressort de ton billet est la crainte. Tu écris toi même que tu n’as pas d’argument formel à l’encontre du tiers payant. Je n’ai pas les mêmes craintes sur le TPG, mais je n’ai pas non plus d’arguments démontrant l’infondé de ces craintes quoique …
24 décembre, 2014 à 20 h 02 min
Bien vu. Une fois ce système installé, seuls, quelques initiés pourront faire leur petite cuisine.Il n’y aura plus aucun contrôle. Derrière un semblant de gratuité,l’opacité.
24 décembre, 2014 à 20 h 05 min
Post très interessant parce que tres concret. Je bosse ds une CPAM, je suis DAM depuis bientôt 10 ans, et je pense avoir une vision assez précise du quotidien des medecins, notamment des contraintes administratives (liées à la sécu ou pas d’ailleurs). A titre perso, en tant que patiente, je ne suis pas favorable au TPG, je pense que le TP social devrait suffire à régler les soi disant problèmes d’accès aux soins (sachant comme vs le dites que les pb de renonciation aux soins concernent les frais dentaires et optique). La plupart des medecins font, lorsqu’ils ont connaissance des difficultés des patients, soit le TP social, soit gardent le chèque de coté le temps que le patient soit remboursé. Cet argument d' »accès aux soins », pour moi, ne tient pas.
Par contre, si ce TPG se met en place, je pense que les caisses feront en sorte d’en faciliter l’application, c’est en cela que je ne suis pas d’accord, ok ca ressemble à une usine à gaz mais je pense que des solutions simples existent et contester alors que les difficultés ne sont qu’hypothétiques, je trouve ça inutile. Ca me fait penser a « nos » syndicats (CPAM) qui appellent à la grève pour contester des mesures qui n’en sont qu’au stade embryonnaire et qui font barrage au progrès (je ne dis pas que c’est le cas du TPG).
Et dernière chose, il y a un certain nb de professionnels de santé (pharmaciens, IDEL) qui font le TPG et qui en sont tt a fait satisfaits, ce n’est pas eux qu’on entend le plus parce qu’on ne s’exprime pas quand tout va bien (même si bien sur le TPG des medecins ne posera pas les mêmes problematiques, on est d’accord).
En gros voilà un résumé de mon humble avis, qui n’est que le mien !
24 décembre, 2014 à 20 h 11 min
Et j’ai oublié un truc : la privatisation de la sécu… Mon coté naïf n’y croit pas du tout, j’en entend parler depuis que j’ai été embauchée (15 ans), et certes la sécu se désengage de certaines prises en charge mais reste largement en tête pour la prise en charge des soins (notamment tout ce qui est grave et coûteux comme l’hospitalisation, les traitements medicamenteux coûteux… Etc).
Donc bon, cet argument là (bien que flippant) je n’y crois pas (mais c’est mon côté naïf peut être… L’avenir nous le dira)
Bon j’ai fini mon blabla de réveillon ! C’est l’heure de l’apéro ! A notre (système de) santé !
24 décembre, 2014 à 21 h 23 min
Une gale dans une famille de 5 en CMU, ça rapporte beaucoup plus au médecin qu’une gale dans une famille de 5 qui paye la consultation…
24 décembre, 2014 à 22 h 30 min
Je suis d’accord avec tout.
Juste ceci : la surfacturation, pour moi, ce n’est pas cela. La surfacturation, 3 C pour 3 RP, c’est juste le juste prix que je ne demandais pas aux familles « modestes ». Je devais être khon.
Non, la surfacturation, c’est la sur débauche d’examens complémentaires qui seront demandés par les spés hors de notre contrôle : examens inutiles et coûteux qui, parce que gratuits, deviendront transparents. Car le paiement à l’acte profite aux spés d’organes pas aux MG.
Je ne fais pas grève car je l’ai déjà expliqué.
Bonne soirée.
25 décembre, 2014 à 1 h 46 min
– @treg : joyeux Noël à vous aussi.
– @ Dr Niide : j’adore mieux comprendre les incompréhensions, ça me fait plaisir à lire ;) Faites signe quand votre billet sera publié.
– @lulu2436 : merci pour le terme « opacité ». Je l’ai eu sur le bout de la langue en rédigeant mon billet sans le trouver, je l’ai rajouté.
– @missCiboulette : merci beaucoup pour votre commentaire d’autant plus constructif que vous avez le nez dedans. Je suis d’accord : protester sur des hypothèses est peut-être un peu inutile. Mais j’ai *vraiment* tellement de mal à imaginer que ça se passe bien… J’espère très fort que vous avez raison.
Et je vous rejoins sur un point : j’ai lu beaucoup de témoignages disant que le TP sur le 100% sécu se passait plutôt très bien. Mais les mêmes témoignages disaient aussi que dès que les mutuelles entrent en jeu, c’est l’enfer et qu’on renonce à se faire rembourser ou à faire le tiers-payant. Je suis convaincue qu’un TP sur la part sécu aurait été tout à fait jouable.
– @DrCoq : je suis absolument d’accord. Et je ne me gênerai pas.
– @Docteurdu16 : merci. Et je suis parfaitement d’accord. C’est bien pour ça que je n’ai finalement pas appelé ça la surfacturation, mais l’arrêt de la sous facturation.
25 décembre, 2014 à 8 h 44 min
Bonjour Jaddo,
J’adore quand tu fais semblant de ne pas avoir tout compris, alors que tu as tellement tout compris ;-)
J’aime bien aussi @missCiboulette, qui parle de problèmes hypothétiques, alors que la galère du tiers payant sur la part complémentaire est une réalité et non un mythe. Contrairement à ce qu’elle dit, les pharmacies ne sont pas « satisfaites » du tiers payant. Elles s’y sont adaptées parce qu’elles n’avaient pas le choix : c’était accepter ou perdre leur clientèle. Elles se passeraient très bien des heures consacrées à la course aux impayés, et aux pertes sèches dues au refus de remboursement parfois mal étayés. Je suggère à MissCiboulette d’aller discuter avec quelques pharmaciens pour leur demander s’ils ne préfèreraient pas que leurs clients règlent leurs produits et se fassent rembourser eux-mêmes.
On demande aux libéraux de faire confiance à des politiques dont les promesses n’engagent que les naïfs. Si le tiers payant sur la part complémentaires était simplifiable, pourquoi ne l’est-il pas déjà ? Commençons par créer un système qui fonctionne avant de l’imposer à tous. La solution la plus simple serait bien sûr un remboursement complet par les CPAM qui gèreraient la part complémentaire avec les mutuelles, et assumeraient les risques d’impayés.
25 décembre, 2014 à 11 h 31 min
Bonjour.
Ce qui me terrifie comme toi, c’est la prise en main programmée des complémentaires santé sur nos soins. Les ROSP ont mis dans la tête des médecins qu’il fallait être un bon petit soldat pour avoir sa « prime », c’est trop tard maintenant ils sont infectés. La phase suivante sera non plus le bon point qu’il faudra espérer mais les rémunérations qu’il faudra mériter.
Je ne fais pas confiance aux complémentaires. Ce sont des financiers qui en voudront toujours plus. Contrôler les prescripteurs est la solution pour leur permettre de fixer les cotisations. LE TP fonctionne (avec difficulté souvent) pour les pharmaciens mais ils ne font que délivrer ce que nous prescrivons. Nous contrôler est leur solution.
Je suis installé depuis 22 ans et si je fais grève ce n’est pas pour obtenir 2 euros comme le demandent les syndicats. Je fais grève pour permettre à deux de mes enfants, futurs médecins de pratiquer une médecine de qualité et de ne pas devenir de simples officiers de santé, je fais grève pour mes patients qui méritent tous des soins de qualité, je fais grève car je ne n’admet pas la prise en main des ARS. Je fais grève parce que je ne supporte pas ce mensonge qui cache aux français le désengagement de l’état aux profits des complémentaires santé.
25 décembre, 2014 à 11 h 39 min
Je t’ai déjà écrit ailleurs à quel point j’apprécie ton post, genre « je suis gentille du nombril, mais je ne fais pas de politique..; » Ben si, en fait, ai sens noble.
Nous arrivons aux mêmes conclusions, même si c’est pô écrit pareil. Alors qu’apparemment nous n’appartenons pas à la frange la plus réac de la profession…
http://enattendanth5n1.20minutes-blogs.fr/archive/2014/12/22/loi-sante-greves-des-medecins-de-quoi-marisol-touraine-est-e-911074.html
Pour Miss Ciboulette, qui est DAM depuis dix ans… comment dire? Dix ans, c’est court. Vous n’avez connu que la période « Van Roekeghem » du nom de l’incompétent gommeux venu d’AXA qui a « révolutionné » la Sécu en foutant en l’air l’option référent, en externalisant la charge administrative sur les professionnels de santé à leurs frais, en falsifiant les chiffres d’arrêt injustifiés sous contrôle politique… Certains salariés en interne ont une vision moins idyllique de ce qui se joue:
http://enattendanth5n1.20minutes-blogs.fr/archive/2009/07/07/dix-ans-au-controle-medical.html
et en externe, certains ont monté leur business-plan depuis longtemps:
En 2006, à sa prise de fonction, Guillaume Sarkozy déclarait être « fier de prendre la direction de Médéric®, un acteur historique majeur de la protection sociale. Mon ambition est que Médéric® relève les défis des réformes à venir qui transformeront profondément l’intervention des acteurs complémentaires, notamment dans le domaine de la santé, pour jouer un rôle de premier plan dans l’amélioration des services de protection sociale.»
et enfin Miss Ciboulette écrit: « certes la sécu se désengage de certaines prises en charge mais reste largement en tête pour la prise en charge des soins (notamment tout ce qui est grave et coûteux comme l’hospitalisation, les traitements medicamenteux coûteux… Etc » Pas mieux. Ca s’appelle se désengager de la médecine ambulatoire en se concentrant sur l’hôpital. Lentement, doucement, privatiser par morceaux…
25 décembre, 2014 à 12 h 01 min
J’ ensuis un peu navré, chère Jaddo, mais les expériences passées qui ont eu lieu contredisent largement les craintes (phantasmes?) que tu détailles longuement ici:
– Outre bien sûr les patients en CMU (il a été vérifié que leur consommation de soins , en moyenne, n’ est pas supérieure aux autres)
– les expériences passées qui ont eu nom
a) Médecin référent
b) Partenaire santé (MSA+Groupama)
outre qu’ elle ont montré la même chose (pas d’ inflation, pas de changement d’attitude , de « respect » des patients) n’ ont pas accrédité le phantasme de main mise des complémentaires.
On ne voit d’ailleurs pas trop ce que çà voudrait dire: Que ce soit la Sécu ou les complémentaires, leurs intérêts se ressemblent beaucoup (ne pas dépenser plus qu’ il ne faut).
Après , OUI vient la question « technique » de la gestion par le médecin de ces flux financiers.
OUI tout à fait, il est hors de question d’ aller à la peche , patient par patient , de 16,10€ d’ un côté et 6,90€ d el’ autre.
Ca s’ appelle la problématique du flux ionique (par ex. la mutuelle envoie les sous à la sécu et celle-ci nous reverse le tout) , ce qui nécessite que notre ministre tape un peu du poing sur la table pour que messieurs des mutuelles abdiquent un peu de leur ego.
OUI aussi , il a été fort maladroit pour la ministre d’afficher une « obligation », alors que « faciliter pour que le plus grand nombre puisse faire » serait, AMTHA, arrivé au même résultat .
Et, pour finir, il faudrait être un peu cohérent: Ou bien nous disons que les soins doivent être pris en charge par un assureurs national (CPAM/MSA tex), mais alors, forcément nous en dépendons , à moins d’ être totalement déconventionnés, ou bien il y aura , forcément, des structures privées qui prendront naturellement la place et c’ est d’ elles que nous dépendrons, que çà nous plaise ou non.
Que ce soient des acteurs privés ou nationalisés (ou para-), le fait assurantiel s’est , que çà nous plaise ou non, introduit dans le jeu dans tous les pays développés.
Joyeux Noël à toi, même si je ne suis pas d’ accord avec tes réflexions, charmante Jaddo (;-))
25 décembre, 2014 à 13 h 07 min
Ah ben justement je me demandais ce qu’on en pensait ici de ces greves et autres reformes ^^
Avant de vouloir mettre un TPG, il faudrait peut-etre deja qu’ils pondent un systeme de verification TEMPS REEL de tous les points du 2Aa/
Tu mets ta carte vitale (à la fin de la consult.), et paf ca check tout. (et si les verifs aboutissent à un non -> ben, pas de TP, tu payes à l’ancienne)
A la limite le systeme devrait meme pouvoir valider que tous les paiements peuvent etre faits. (et ainci couvrir 2Ab/ et 2B/ et 2D/ )
Le medecin doit avoir la paix sur le paiement une fois la consultion finie et pas se coltiner la gestion de tous les refus de remboursement de la terre.
Enfin la vraie question de tout ca , c’est aussi à quoi ca sert.
Si ceux en ont vraiment le besoin financier ont deja le tiers payant… les autres peuvent payer leur praticien, non ? En effet cette « prestation » à une valeur.
Quelle est donc la motivation de l’administration ?
Serait-on devant une tentative de changement de la facon d’administrer tout cela pour que ce soit plus simple coté administration ?
Visiblement il y a deja des problemes avec les TP qui existent aujourd’hui. Il faudrait peut-etre les resoudre
25 décembre, 2014 à 13 h 19 min
– La CNAM ne veut pas être le guichet unique: sinon elle n’aurait pas si facilement abandonné l’option référent. Par ailleurs, pourquoi le ferait-elle alors que son but final est de se désengager pour 1/ se recentrer sur l’ALD et l’hôpital et 2/laisse le champ aux mutuelles
– E Caniard dit partout dans la presse que 1/ les mutuelles ne veulent pas d’un guichet unique lié à la CNAM 2/ que les médecins ont peur du tiers payant du fait du risque de leur perte d’autonomie (ben oui !).
Donc TOUT EST PLIE. Comme le dit Dominique Dupagne, si le TPG marchait, il marcherait déjà ! On veut nous imposer un mode de paiement que personne ne gère ni ne veut gérer car ingérable. Les patients doivent saisir (mais il est trop tard à mon sens) que le TPG est automatiquement une perte de qualité, cela va de soi: ce n’est de la faute de personne: c’est l’utilisation même de cette technique qui crée la déviance.
Super post !
Tony Lambert
25 décembre, 2014 à 13 h 36 min
Je t’ai déjà écrit ailleurs à quel point j’apprécie ton post, genre « je suis gentille du nombril, mais je ne fais pas de politique..; » Ben si, en fait, ai sens noble.
Nous arrivons aux mêmes conclusions, même si c’est pô écrit pareil. Alors qu’apparemment nous n’appartenons pas à la frange la plus réac de la profession…
http://enattendanth5n1.20minutes-blogs.fr/archive/2014/12/22/loi-sante-greves-des-medecins-de-quoi-marisol-touraine-est-e-911074.html
Pour Miss Ciboulette, qui est DAM depuis dix ans… comment dire? Dix ans, c’est court. Vous n’avez connu que la période « Van Roekeghem » du nom de l’incompétent gommeux venu d’AXA qui a « révolutionné » la Sécu en foutant en l’air l’option référent, en externalisant la charge administrative sur les professionnels de santé à leurs frais, en falsifiant les chiffres d’arrêt injustifiés sous contrôle politique… Certains salariés en interne ont une vision moins idyllique de ce qui se joue:
http://enattendanth5n1.20minutes-blogs.fr/archive/2009/07/07/dix-ans-au-controle-medical.html
et en externe, certains ont monté leur business-plan depuis longtemps:
En 2006, à sa prise de fonction, Guillaume Sarkozy déclarait être « fier de prendre la direction de Médéric®, un acteur historique majeur de la protection sociale. Mon ambition est que Médéric® relève les défis des réformes à venir qui transformeront profondément l’intervention des acteurs complémentaires, notamment dans le domaine de la santé, pour jouer un rôle de premier plan dans l’amélioration des services de protection sociale.»
et enfin Miss Ciboulette écrit: « certes la sécu se désengage de certaines prises en charge mais reste largement en tête pour la prise en charge des soins (notamment tout ce qui est grave et coûteux comme l’hospitalisation, les traitements medicamenteux coûteux… Etc » Pas mieux. Ca s’appelle se désengager de la médecine ambulatoire en se concentrant sur l’hôpital. Lentement, doucement, privatiser par morceaux…
PS: Etienne Caniard de la Mutualité répète partout que les complémentaires ne veulent absolument pas que le payeur unique soit la CNAM. Fin de la discussion. Il faut comprendre qu’on change de système, de paradigme, que le dépeçage est en marche.
25 décembre, 2014 à 14 h 17 min
Magnifique comme toujours:presque tout est dit!après avoir relevé tous mes impayés 1/3 payant avant de partir en vacances/grève je rajoute mon petit grain de sel:
-la sécu se moque déjà du fonctionnement du 1/3 payant ,incapable de refaire une carte vitale dans des délais décents elle peut décider de suspendre les 1/3 papiers pendant x mois pour restructuration interne met x mois à corriger ses erreurs,sans parler de Kafka :un patient greffé régime général chomeur ramassant des fruits l’été n’a survécu que parce que le gentil pharmacien a accepté de délivrer x milliers d’euros de médocs
-0 dialogue possible avec les mutuelles beaucoup sont déjà limite avec leurs sociétaires ,l’affiche » je vous demande la part mutuelle car elle ne me paye pas « est déja prête
-la fin de la sous facturation nous sera attribuée comme fraude
-regardez le reste c’est terrifiant pourqui pratique régulièrement une Ars
joyeux noël!
25 décembre, 2014 à 17 h 33 min
Merci Jaddo!
Mais alors pourquoi tu fais pas grève? Tu sais bien que c’est au moins autant pour les patients que pour toi.
Tu sais bien que ce n’est pas pour aller au ski pendant ce temps là… tu sais bien aussi que les autres médecins ne la font pas par plaisir.
Merci pour ce billet en tout cas! je diffuse!
25 décembre, 2014 à 20 h 14 min
je confirme, le pharmacien préférerait que le patient paie.
J’ai connu cette époque où le patient parlait au pharmacien de sa santé et ne le voyait pas comme un guichetier de la CPAM.
Petit aperçu de ma vie passionnante :
– l’aînée à son propre numéro et la mutuelle ne le sait pas,
– la sécu a pas payé depuis 6 mois,
– la mutuelle a changé et le patient n’a pas son attestation,
– sans parler des avances de médicaments qui se chiffrent à des milliers d’euros dans chaque pharmacie : « vous pouvez m’avancer mon médicament je vous rapporte une ordonnace demain », 6 mois plus tard pas d’ordos et le patient jure qu’il ne se souvient pas »
– la sécu n’a pas enregistré l’AT
– le prix du médicament à baissé de 0,01€ donc le dossier est rejeté
– la patiente est encore en maternité alors qu’elle a fait une fausse couche tardive, délicat au comptoir
– le petit dernier n’est pas sur la carte vitale et les parents ne veulent pas avancer les vaccins donc ben …. On avance les vaccins en priant qu’ils reviennent sinon on passe pour des méchants grippe sous
– l’enfant est sur la cv de la mère mais sur la mutuelle du père, et les parents sont séparés donc non on n’aura jamais la carte vitale du père
– le patient n’a que son attestation, sur ameli.fr ses droits sont ouverts, le remboursement est refusé car ses droits sont fermés « ah bon le site disait que c’était bon ? Ah ben Non c’est pas bon …. Bisous »
– le patient a été radié de sa mutuelle de 12/06/2014, il ne vous l’a pas dit, il vous a présenté sa carte mutuelle valable pour l’année, rhoooo c’est pas bien, il aurait pas du,
– et depuis quelques temps bien entendu la discussion délicieuse du » je ne peux pas faire le tiers payant si le médecin n’a pas écrit non substituable à la main en toutes lettres, oui c’est débile, oui c’est pénible, oui le médecin a oublié, oui vous êtes client ici, oui vous êtes allergiques AUX génériques mais j’ai pas de case « est allergique AUX génériques », non c’est pas moi ni mes confrères qui avons pondu cette ineptie, oui mon chiffre est en chute libre en partie à cause des génériques, mais je suis dépendante de la sécu donc je dois obéir même si les ordres sont très cons », je passe les fois où on appelle le médecin pour la petite mamie pour lui demander de renvoyer une ordonnance corrigée, même par mail ou fax et où on s’entend répondre » oh là là vous êtes chiants les pharmaciens ! »….. Ouverture des chakras !
Et ça c’est sans parler des heures à réclamer des impayés aux moultes organismes ( y en a des faciles et d’autres quand on voit le rejet on sent les larmes monter) car NON tous les pharmaciens n’ont pas les moyens de payer quelqu’un même à temps partiel pour ça ….
Et puis pour contrarier les âmes encore naïves, et en référence à la croissance exponentielle des cartons cyclamed, le TPG fera exploser les dépenses de santé.
« Mais madame pourquoi vous me rendez 6 boîtes d’insuline, pourquoi vous m’en avez redemandé tous les mois ? » » ben parce que c’est gratuit »
Ou
« Vous avez besoin de tout ? » « Ben oui je suis malade » « le pschit pour le nez n’est pas remboursé » « ah ben j’en ai encore à la maison »
Et non ce ne sont pas des exceptions …..
Après en prime on passe pour des pinailleurs coincés et rigides et on ne nous parle même plus de santé, ce pour quoi à la base on avait choisi ce jadis beau métier.
Bon sinon bon courage à vous, nous on a capitulé, on attend le coup de grâce du matador.
Donc même si je n’en ai pas l’air je vous soutient totalement.
25 décembre, 2014 à 20 h 18 min
Alors là la seule chose qui est évidente c’est qu’elle a la frousse
C’est vrai que la dépendance aux mutuelles/assurances c’est pas une perspective géniale, mais je vous ferais remarquer pour ceux qui prennent le ROSP, que c’est déjà fait avec la sécu et pas sur des critères très intelligents
C’est plus simple de ne pas prendre le ROSP on se sent nettement plus indépendant…
Et vous croyez que les assurances/mutuelles auront plus de moyens que la sécu de savoir qu’on remplit leurs soi-disants objectifs ? il va leur falloir plus de personnel pour vérifier que nous pour vérifier les TP rentrés ou pas…
Moi qui fais le TP généralisé par choix et par idéologie (et parce que les gens sont pauvres par chez moi) et aussi parce que je suis contre le paiement à l’acte, je gagne très bien ma vie (et sans le ROSP) et en travaillant lentement et en gardant du temps pour militer et partir régulièrement en vacances…
Y a qu’à aller au bout de la question et demander à être payés à la capitation, comme les belges dans leurs maisons de santé et on pourra enfin travailler sans se poser de question sur quelle assurance et quelle mutuelle et quel ROSP à la noix…
bon Noël
Martine Lalande(membre du SMG qui ne fait pas la grève mais qui est pour le tiers payant en attendant d’autres modes de paiement pour les agents d’un service national de santé espéré de nos voeux et de notre énergie)
25 décembre, 2014 à 20 h 49 min
En Belgique, terre de compromis, on a le choix. Ou on va chez le généraliste, on paye, puis on est remboursé d’une bonne partie. Ou on choisit de s’affilier à une maison médicale, et on ne peut aller chez un autre généraliste ni kiné mais on ne paye rien du tout. Je ne pense pas que le médecin ait beaucoup de paperasses en maison médicale, que du contraire! Et plus de compta, le docteur est payé chaque mois
25 décembre, 2014 à 21 h 25 min
Bonsoir @jaddo_fr, comme j’y ai été invité hier, je précise mes arguments incompréhensibles sur twitter via le blog, en espérant les rendre un peu plus clairs au-delà de 140 signes.
Avant de commencer, le titre « 2/ Point 2 : je suis super contre le tiers payant généralisé » est assez mal choisi, puisqu’y sont détaillées plein de raisons pour laquelle le TP (pas G) c’est pas mal, et aucune raison pour laquelle le TPG c’est mal. Bref, point de vue idiot qui ne vise qu’à améliorer la rédaction du post.
Ma remarque d’hier (assez élucubresque) portait en fait sur le dernier paragraphe, celui concernant le rôle du financeur.
Pour reprendre le cas de M. Martin et de ses 4 ou 5 hémoglobines glyquées par an, il me semble que les recommandations ne sont pas impératives mais indicatives. En utilisant la statistique, on peut même imaginer que la HAS, avant d’émettre ses recommandations, a pris en compte le fait que 4 hémoglobines glyquées par an suffisaient pour 80, 90 ou 95% de la population concernée. Partant de là, il ne me semble pas aberrant que l’assurance maladie vérifie qu’un médecin ne s’écarte pas (trop) de cette norme. Au demeurant, si M. Martin a besoin de 5 et pas de 4, ça constitue un écart qui pourrait s’expliquer, la recommandation couvrant la grande majorité et non l’intégralité de la population.
(après, je sais que les recos de la HAS posent des problèmes particuliers, soit par leur inexistence (dans la plupart des cas, comme l’a insinué Mme Touraine lors du débat parlementaire au Sénat), soit par leur existence (la revue Prescrire estime que certaines recos sont soit peu pertinentes, soit même dangereuses))
Vu par un non médecin et toutefois scientifique, l’absence de norme (en tenant compte du fait que certains individus sortent de la norme) en médecine pose problème.
Deuxième point qui me semble problématique : pourquoi le financeur est nécessairement, irrémédiablement, indéfectiblement illégitime ? De quel droit le médecin et le patient s’entendent-ils sur les soins sans que celui qui va les payer n’ait son mot à dire ? Et quand je parle du financeur, je ne parle même pas de l’assurance maladie, mais de ceux qui paient les cotisations : pourquoi ne sont-ils pas légitimes pour constater le bon usage qui est fait de leur argent ?
25 décembre, 2014 à 22 h 02 min
@gavatxinho Il ne s’agit pas de refuser les recors, il s’agit de ne pas admettre des recors transformées en dogmes alors qu’elles sont fausses. Je me cite:
Obéir aux ordres plutôt que soigner des individus: le nouveau paradigme est en marche
Nulle part dans la Loi de Santé n’est abordée la question de la viabilité des tarifs actuels de remboursement de l’Assurance-Maladie, ce qu’on appelle le « tarif opposable ». Marisol Touraine ne cesse de répéter que les médecins sont correctement rémunérés, accumulant les mensonges sur les nouveaux modes de rémunération forfaitaire, le « paiement à la performance » instauré par l’ancien assureur qui a dirigé la Sécurité Sociale pendant dix ans. Outre que ce forfait ne couvre pas l’érosion monétaire de la valeur de la consultation, certains des items qui le composent sont scientifiquement très discutables. Mais peu importe à la ministre de la Santé : le dogme prime sur la science. Le dépistage systématique du cancer du sein par mammographie est remis en cause dans de nombreuses études à cause du risque de surdiagnostic pouvant conduire à la mutilation inutile de femmes dépistées par excès. La prescription systématique de statines chez le diabétique est remise en cause par des études pointant l’effet diabétogène de ces statines. Qu’importe ! Ce qui compte, pour les évaluateurs, pour les ARS, pour les énarques, et demain pour les assureurs, c’est que les médecins cochent les bonnes cases, qu’ils obéissent, qu’ils courbent l’échine. A l’autre bout de l’échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon ne disait pas autrement, lorsqu’en plein fiasco vaccinal H1N1, il volait au secours de l’incompétente Roselyne Bachelot en fustigeant les médecins qui refusaient de vacciner sous contrainte en vaccinodrome : « Devant les campagnes de santé publique, on fait d’abord la campagne on discute après, pas l’inverse… »La haine et le mépris qu’éprouve le personnel politique pour le médecin, petit artisan de la santé, est liée àla confiance que lui accordent ses patients, citoyens-électeurs écoeurés et désabusés, et à son indépendance, qui peut encore, pour l’instant s’opposer aux mots d’ordre incohérents des ARS et des assureurs. Mais pour combien de temps ?
26 décembre, 2014 à 0 h 53 min
Bonjour,
merci pour vos écrits en général et celui ci en particulier.vous posez le problème de façon pertinente, ça change !
j’ai souvent séjourné en allemagne où le système existe depuis longtemps et je ne me suis pas sentie mal soignée.
notre système est il si différent qu’il ne puisse s’adapter à ce changement ?
pour le reste je pense que peut être effectivement l’impression de gratuité que donnerait ce système ferait oublier le coût important des soins dispensés.
merci en tous cas pour votre réflexion.
je vais pouvoir réfléchir avec plus d’éléments en poche.
26 décembre, 2014 à 10 h 52 min
Bonjour,
Le principal argument contre le TPG est la crainte de « devoir passer du temps en début de consultation à s’assurer qu’on a une chance d’être payé » de « passer des heures à la course aux impayés », d’avoir des « pertes sèches dues au refus de remboursement parfois mal étayés », etc, etc.. Il s’agit seulement d’un problème technique mais vous doutez de la volonté de MT de les résoudre, et pour les syndicats d’être ferme sur ce sujet. Il s’agit donc d’un manque de confiance envers les politiques mais aussi les syndicats, ce qui est très compréhensible vu l’histoire des relations entre les politiques et les professionnels de santé.
26 décembre, 2014 à 12 h 11 min
Désolé, Jaddo, mais t’as bien tout compris… Encore un petit effort, ou plutôt 2 ou 3 petites mesquineries de Madame la Caisse, et tu basculeras comme beaucoup « du côté obscur de la Force ». J’y ai définitivement basculé pour ma part quand j’ai entendu notre ministresse pérorer que, entre autre, la généralisation du TPG obligatoire ne coûterait strictement rien à l’Etat! Ben oui, vu que les heures de recoupement, de rapprochement, de courriers perdus, de « Quatre saisons », et finalement d’impayés, c’est pour ma pomme !
Quant à la solution d’un système efficient, équitable, et sans bug qui permettrait que les uns soient bien soignés, et les autres rémunérés normalement, sans faire appel à notre sens du devoir et du sacrifice, 18 ans de pratique « administrative » m’ont totalement convaincu que ce n’est qu’une utopie au mieux, une escroquerie intellectuelle plus probablement,orchestrée par de redoutables manipulateurs prêts à tester l’application de divers dogmes, sans en assumer la moindre responsabilité. Et je ne reconnais en rien à ces derniers le droit de me dire ce qu’est la Médecine !
26 décembre, 2014 à 14 h 42 min
Comment puis je faire pour vous contacter, car journaliste à Libération je discuterai bien avec vous
Eric Favereau
e.favereau@liberation.fr
26 décembre, 2014 à 14 h 59 min
@journaliste liberation : curieux, un journaliste qui ne trouve pas la rubrique CONTACT, pourtant bien visible.
26 décembre, 2014 à 20 h 38 min
Désolé, vous vous êtes trompée…
598 mutuelles selon le livre II du code de la mutualité recensé l’an dernier par le Sénat. 18 régimes obligatoires, sans compter les régimes dérivés (les z’étudiants, etc), ça en fait du monde à occuper. Alors le tiers payant est fait pour cela.
D’autant plus que c’est du recyclage du programme de Mitterrand de 1981 (mesure 85 : Un service communautaire de la santé reposera sur le développement de la prévention, le tiers payant généralisé à terme, la création de centres de santé intégrés auxquels chaque médecin pourra adhérer s’il le souhaite. Une nouvelle conversion sera négociée. Le conseil de l’ordre des médecins sera supprimé.)
Mais bon, d’un côté comme de l’autre, gauche et droite ou l’inverse c’est pareil, il ne leur reste plus que leur idéologie de bas étage pour nous occuper.
Pendant que les « représentants du bon peuple », plus de 60% sont issus de la fonction publique, travaillent pour que la population active atteigne 60% de fonctionnaires… et 40% de chômeurs.
27 décembre, 2014 à 0 h 31 min
Bonjour cher consoeur vous avez tout compris et vous ne faites pas grève .
la contradiction inherente à chacun peut être .
je vous souhaite de sauter le pas et de rejoindre les grevistes même si certains l’appellent la grève mégève. appeler notre greve la greve megeve c’est vraiment nous méconnaître .
habituellement je prends une semaine de vacances à Noël en basculant les appels sur une ou une de mes confrères car les remplaçant je n’en trouve pas .nous exerçons dans un cabinet de groupe et nous avons tous fermes . pour nos patients pour nous pour vous .
alors arrêter de vous culpabiliser .
vous avez la frousse . la peur de diminue pas le danger . vous n’etes pas seule .Enfin les médecins libéraux sont solidaires contre cette loi ce qui n’est pas le cas de certains urgentistes. Enfins nous sommes unis patients et médecins alors nous nous soutiendrons et nous gagnerons . c’est notre seul moyen de pression . nous avons du en arriver là parce que mme la Ministre est sourde dogmatique et manipulatrice . Mon ennemi c’est la finance disait M. Hollande …. et puis c’est gratuit c’est l’état qui paie …. en espérant vous retrouver parmi nos rangs .
Cordialement .
Annaïg SMG depuis 22ans
27 décembre, 2014 à 10 h 22 min
Bonjour,
ma petite expérience personnelle de médecin généraliste sur l’île de la réunion où le TPG est pratiqué depuis très longtemps (j’ai commencé à exercer il y a 10 ans et l’ai toujours connu). Comme le pressent Jaddo sans oser y croire, quand personne ne paie, on ne sait plus la valeur de la consultation et les dépenses de santé dérapent malheureusement.. Ce n’est pas le cas que pour les patients, je ne saurais pas vous dire spontanément combien coûte une C+MNO encore moins les actes biologiques que je prescrits et ne parlons pas de ceux prescrits par les spécialistes!! Les nouveaux médecins arrivant sur l’île sont toujours effarés par le nombre d’IRM pratiqué ici!
Pour les impayés des mutuelles, tous les médecins réunionnais ont une secrétaire qui s’occupent des retours de paiement et cela compense largement leur salaire mensuel!! Sachant que nous refusons déjà le TPG pour certaines mutuelles qui refusent systématiquement de nous payer!
Le tiers payant social me semble donc être une bien meilleure solution, car il est vrai qu’il est bien plus difficile de faire un acte gratuit devant son ordinateur que devant une personne qu’on estime et qu’on veut aider (eh oui, les médecins trouvent leurs patients estimables, sont à leur écoute et ont en général de l’empathie, raisons pour lesquelles ils ont choisi ce métier).
Je ne fais pas grève, exactement pour la même raison que Jaddo, ce n’est pas un bon moyen de se faire entendre lorsqu’on gagne largement au-dessus que la moyenne nationale, qu’on sait s’exprimer face aux politiques dont on connaît les rouages d’autant plus qu’un certain nombre de nos confrères baignent dedans. Il y a d’autres moyens d’action à notre portée il me semble (manifs, pétition etc..) avant de mener ce genre d’action de dernier recours.
Merci pour le blog et vos commentaires qui m’aident toujours dans ma pratique quotidienne.
27 décembre, 2014 à 10 h 33 min
bjr
tres gros travail, bravo à vous! vous y avez passé des dimanche!
malgre tout, il se degage de votre argumentaire un coté « la grande peur des petits boutiquiers »
excusez moi mais c’est dit avec le sourire!
ce sera interessantde vous relire dans 15 ans..
quand la medecine francaise se sera enfin mise dans le sens de la marche en europe ( a svoir TPG pour tous et remuneration du medecin mupltipliee curieusement par deux ou trois) et que ce debat sera devenu completment obsolete
car le tpg, c’est le hors d’oeuvre
kle plat de resstance c’est la remise en cause du paiement a l’acte et là, je crains pour la santé mentale de certains syndicalistes
ceci dit sur ce sujet ils sont raccords avec l’Ordre.
l’ordre qui dans sa dernieres recommandations concernant sur le projet de marisol qui datent de trois jours ‘article 3) sanctuarise le paiement a l’acte
ah les belles âmes!
il ne manquat pls qu’eux dans le tableau
mais eux c’est pas tellement des agités c’est plutot des mous du genou.
mais eux j’ai l’habitude depuis 25 ans, ils vieillisent pas comme nous: ils ont toujuors ete vieux.
La aussi rendez vous dans 15 ans.
d’ici la je serai a la
27 décembre, 2014 à 10 h 41 min
d’ici la je serai a la retraite disais je et heureux d’y etre.
cordialement
27 décembre, 2014 à 20 h 50 min
Tout pareil, sauf la grève.
Ca me fait bizarre que tu parles de ça… Je ne me sens pas « politisée » non plus. Mais heureusement (pour ma culture) ou malheureusement (pour mon estomac), il y a des copains qui m’expliquent. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’a m’a donné comme explications, mais je suis devenue curieuse. Ce qu’on appelle phantasmes ou craintes précoces, je crois que c’est justement une intuition de génie (cf Les Fossoyeurs, ou les Rameurs). Je crois qu’au moment où nous commençons à en discuter nous, pauv’pélos (MG et patients) pas initiés aux rouages du syndicalisme et de la politique professionnelle, il est déjà un peu tard. Je crois que le business plan s’est dessiné depuis longtemps, et que chacun, ministre, directeur Sécu, président OCAM, etc, successivement, a décidé que pour que le marché de la santé soit « rentable » et « efficient » (argh, comme je DETESTE ce mot), il fallait que le financeur ait main sur chacune des étapes du soin. Un peu comme Intermarché et son histoire de pêche en hauts profondes, haha.
Je ne suis pas libérale, je suis indépendante. Nuance. Si on m’attrape pour des prescriptions incohérentes, je veux que ce soit pour des MOTIFS scientifiques, et dans le BUT que je soigne mieux. Pas parce que ce n’est pas efficient (vache, comment ça m’arrache la bouche). Je veux soigner, je veux bien apprendre, je ne veux pas me justifier financièrement, parce que dans notre domaine, ce n’est jamais le bon argument. J’ai l’impression que ce genre de justifications forcées est un boulet à la patte: les hospitaliers n’ont pas l’air de se réjouir de la T2A et ses incohérences!
Le paiement à l’acte, en vrai, je m’en tamponne. Comme toi, là où j’exerçais, je n’ai pas l’impression que ça change quelque chose dans la relation ni dans la « consommation » du soin (t’as vu les mots qu’on est réduits à employer???).
Mais ce qui me dérange, authentiquement, c’est l’impression perverse de se sentir parano quand on dénonce le non-sens qu’un morceau d’acte soit payé par les complémentaires. Salariée par l’Etat, je ne vois pas le problème, sérieux. Payée à l’acte en direct, je ne vois pas le problème. Mais être rémunérée au rendement qui satisfait les assureurs, alors là, non, ça me rend ouf. J’ai autre chose à faire…
@SansTréma MG désinstallée en moins de 10 ans.
28 décembre, 2014 à 0 h 12 min
@sansTréma, tout comme toi.
Ne laissons pas la finance dicter les soins.
Levons nous, ensemble et barrons la route à cette fichue loi.
28 décembre, 2014 à 1 h 02 min
Bonsoir,
Le texte de Jaddo est comme toujours percutant et fort bien écrit. Il souligne les principaux dangers du TPG. Il me semble qu’un point n’a pas été suffisamment souligné, y compris sur d’autres sites, et qui me paraît fondamental, c’est que si nous acceptons comme nos confrères radiologues ou biologistes le TPG, alors bien-sûr nous serons immanquablement sous la dépendance du tiers payeur qui pourra ne pas nous payer si nous ne prescrivons pas comme il le souhaite (cela a bien été expliqué par Jaddo). Mais aussi et surtout la tentation sera grande pour ce tiers payeur de moduler la valeur du C comme variable d’ajustement du déficit de la sécurité sociale (et ceci n’est pas du tout théorique : cela doit faire au moins 5 ou 6 ans que les radiologues et les biologistes voient diminuer leur CA).
Le TPG, c’est vraiment, outre des tracasseries administratives ingérables, se livrer pieds et poings liés aux assureurs. J’avoue ne pas comprendre ceux de mes confrères qui y sont favorables. Je ne peux pas croire qu’ils soient naïfs à ce point. Perdre son indépendance pour de mauvaises raisons idéologiques, c’est très cher payé je trouve.
28 décembre, 2014 à 1 h 13 min
Tout pareil que vous, Jaddo. Sauf que j’ai la flemme de l’écrire… Malheureusement, ce ne sont pas des craintes que vous avez : c’est juste la réalité de 2017 que vous avez décrite. Ce n’est pas cette loi inepte qui incitera nos plus jeunes (je ne suis pas encore vieux!) confrères à s’installer, alors que la pénurie s’étend de façon dramatique (62 300 MG en 2014, 52 500 prévus en 2020 !!). Excellent blog ! N’arrêtez surtout pas !
28 décembre, 2014 à 9 h 56 min
Jaddo tu dis tout très bien et mes amis Dupagne et Lehmann complètent parfaitement .
dans tous tes points tu soulignes que les complémentaires pourront te contraindre à adresser à tel ou tel spécialiste (là on pourrait penser que tu n’as pas pris les gouttes nécessaires à éviter la parano qui gagne le syndicaliste que je suis ) mais tu ne parles pas de la nécessité d’être bien gentille avec maman sécu qui a été capable de bloquer les remboursements des pharmaciens qui n’appliquaient pas à la lettre la mesure tiers payant contre générique et pratiquaient le tiers payant même quand le médecin n’avait pas écrit à la main le fameux « non substituable ».Avant que les complmentaires ne frappent la sécu pourra bloquer tes remboursements si tu n’es pas assez docile !!!!tu dis que tu n’as pas lu le reste de la loi et tu as sans doute bien fait mais je te recommande les articles 30 et 38 sur les pratiques avancées et sur la stratégie territoriale .Le syndicaliste que je suis demande pour renverser la chute démographique de modifier les études pour que les étudiants connaissent l’exercice libéral (je la fait courte)sauf que notre Marisol modifie les études des infirmières en leur permettant de « établir des diagnostics , prescrire des traitements et suivre les pathologies chroniques » voilà tu vois elle a pensé à nous : elle se passe des MG.. le message est clair . Quand au rôle des ARS elle auront le pouvoir de conventionnement sélectif dans les zones surdotées … là j’ai pas besoin de faire un dessin ???et je ne te parle pas de la relance du DMP entre les mains de la sécu que le secret médical sera mis aux oubliettes quand les complementaires sauront ce qu’elles remboursent et que le médico social pourra avoir accès aux données de santé … BOn je sais le DMP c’est carrément de la science fiction avec les C.. euh les énarques qui nous gouvernent … merci d’être là et d’érire ce que tu écris
28 décembre, 2014 à 12 h 19 min
Merci Jaddo pour cette belle réflexion , pas si naïve que ça .
Il y a 10 ans déjà , on se posait déjà ce genre de question ( à l’époque des coordinations de médecins …)
Personnellement , je crains surtout la mise à mal de l’indépendance des médecins : l’irruption d’un tiers payeur dans la relation médecins-patients n’est pas tolérable .
Il y a quelques années , j’ai réalisé que le seul moyen de garantir cette indépendance était l’exercice hors convention …mais il est dur de sauter le pas et j’ai choisi la sécurité en m’orientant vers un exercice salarié, plus sécurisant et tout compte fait avec plus d’indépendance …
Je reste encore persuadé que la désertification médicale et les contraintes imposées aux médecins vont à n’en pas douter, faire émerger un exercice hors convention pour une catégorie de médecin.. Mais déjà beaucoup de mutuelles proposent à leurs adhérents des forfaits de remboursement pour les actes des médecins non conventionnés …C’est déjà une forme de privatisation de la protection sociale. Est ce une régression ? L’avenir nous le dira.
En tout cas , je suis rassuré de voir de jeune médecin se poser les bonnes questions.
Merci Jaddo et merci Jean-Paul and co de vos actions indispensables à l’avenir du médecin libéral .
28 décembre, 2014 à 14 h 52 min
@favereau : voilà, pas mieux : on peut me contacter en suivant la page « contact » du site ;)
28 décembre, 2014 à 15 h 38 min
Pourquoi tant de vulgarité dans l’expression ?
28 décembre, 2014 à 17 h 04 min
Bonjour
Merci pour cet article qui explique à ceux qui, comme moi, ne sont pas du sérail, le pourquoi de ce mouvement.
Je me permets quelques remarques qui vont m’aider à préparer mon propre article sur le sujet !
Point 2/Aa : ça va être un bordel infâme dit autrement je vais avoir de nombreuses tâches administratives à me taper. La solution : faire faire le travail par l’assistante du Dr Carotte. Ce qui ne veut pas dire que cela ne coûtera rien (Point 2/D : l’inflation des dépenses de ma poche), mais que vous avez mieux à faire
Point 2/Ab : ça va être un bordel infâme de courir après les remboursements des parts complémentaires. Conclusion (mais cela ne dépend évidemment pas de vous), on n’a pas besoin de 400 mutuelles (ne vous plaignez pas trop, un rapport récent de l’IGAS affirme qu’il y a 86 opérateurs et 14 régimes pour la seule sécu). L’Etat doit les forcer à se regrouper comme il l’a fait pour l’AGIRC-ARRCO (avec moins de succès que recherché au départ). On devrait arriver à descendre à une quinzaine de complémentaires se partageant entre vrais assureurs privés (Axa ou Generali ) et vrais mutuelles (comme Médéric Malakoff), mais il faudra 10 ans si on voit ce qui s’est passé pour l’AGIRC-ARRCO, avec dans l’idéal à la clé un seul service informatique (comme c’est le cas maintenant pour l’AGIRC-ARRCO), interconnecté avec celui de la Sécu pour limiter les coûts, ce qui ne peut qu’alimenter vos fantasmes de Big Brother
Point 2/C : l’inflation des dépenses de santé. Sur ce point on a également un précédent : le passage à la T2A dans les hôpitaux. Pour réduire leur déficit, beaucoup d’hôpitaux, encouragés voire poussés dans ce sens par leur ARS, ont mis en place des mesures pour supprimer la sous facturation. Généralement pour des montants de quelques pour cent de leur chiffre d’affaires.
Point 2/B : la dépendance directe aux complémentaires. Un point majeur, mais que je ne vois pas forcément comme vous. Les dépenses de santé payées par la Sécu représentent un montant considérable (plus de 11% du PIB, c’est à dire plus de 220 milliards d’euros par an). Ces dépenses augmentent structurellement plus vite que le PIB, parce qu’on se soigne de mieux en mieux (l’augmentation de 3 mois par an de l’espérance de vie, même si elle procédé pour une bonne part des progrès de l’hygiène et de l’alimentation, ne sortent pas de nulle part).
Cela ne va pas s’arranger avec le papy-boom et l’arrivée des classes nombreuses nées entre 1945 et 1975. Les Français veulent profiter légitimement des derniers progrès de la médecine, mais ils veulent en même temps que la collectivité paye pour eux. De gros efforts sont faits pour limiter les dépenses, notamment dans l’organisation des hôpitaux.
L’une des solutions adoptée depuis plus de 40 ans consiste à limiter le nombre de prescripteurs (les études ont montré que l’augmentation du nombre de prescripteur a un impact direct sur le montant des dépenses) par le fameux numérus clausus à l’entrée de la formation. Vous en payez les conséquences aujourd’hui, puisque le nombre de médecins n’a pas augmenté en quinze ans, alors que la population augmente et vieillit.
Nous arrivons dans tous les domaines dans l’ère du « Big data ». Cela sera forcément le cas pour les dépenses de santé, et le risque est probablement encore plus Google et les objets connectés que les complémentaires et le suivi des dépenses de soin.
Je ne trouve pas choquant que ceux qui ont la responsabilité de gérer les dépenses de santé (sous la surveillance du Parlement et des partenaires sociaux nationaux pour la CNAM, des employeurs et des comités d’entreprise pour les complémentaires) se posent la question de leur utilisation optimale. Ils pourront ainsi réagir aux dérives de médecins malhonnêtes ou complétement sclérosés, mais il s’agit évidemment d’une infime minorité. Pour l’immense majorité des autres, la question sera de savoir comment les inciter à faire évoluer leurs pratiques pour tenir compte des enseignements que peuvent apporter des études cliniques ou l’analyse des statistiques de masse ?
Vous évoquez la logique de la contrainte qui vous parez légitimement insupportable.
Après avoir agi dans mon métier pour que les employeurs associent aux réflexions sur le contenu et l’organisation de leur travail les ouvriers relativement peu qualifiés de la production en usine, je ne peux que trouver aberrant qu’on puisse ne pas associer également des gens qui ont fait bac + 8 aux progrès de leur pratique. C’est à vous collectivement d’imaginer comment cela pourrait se faire, à négocier les modalités pratiques.
Mais voici quelques pistes : d’abord, les organismes financiers devraient financer des études sérieuses sur l’efficacité de tel médicament ou de telle pratique médicale (je crois me souvenir que vous n’aimez pas que ce soit l’inductive pharmaceutique qui les financent). Ensuite, ils devraient organiser le partage de ces résultats, pour que les professionnels les discutent et puissent s’emparer au mieux des résultats (qui seront j’imagine souvent du type dans telle circonstance telle pratique marche plutôt mieux). Et chaque médecin devrait pouvoir discuter régulièrement avec ce que j’appellerai un médecin conseil de ce que montrent ses propres statistiques au regard de celles de la profession. Dans mes rêves les plus fous, les médecins devraient pouvoir aussi faire des échanges de pratiques, mais là je suis peut-être trop optimiste sur la nature humaine. A charge ensuite à chacun d’en tirer des conclusions pour faire évoluer ses pratiques là où il le juge nécessaire.
Ce qui me parait sûr, c’est que si les médecins ne s’organisent pas collectivement pour ce type de fonctionnement, un autre leur sera progressivement imposé (pas tout de suite, la loi de l’offre et de la demande joue clairement en faveur des médecins aujourd’hui), qui risque de ressembler en partie à ce que vous décrivez !
excusez moi d’avoir été si long
28 décembre, 2014 à 17 h 55 min
C’est mignon cette manie de penser que tous les médecins ont de quoi se payer un/e secrétaire :D
28 décembre, 2014 à 19 h 26 min
Si je peux me permettre d’objecter, les médecins ont les moyens de ne pas se payer de secrétaire ! C’est d’ailleurs le cas le mon propre médecin traitant
Résultat, ils font à 69 € de l’heure (si je compte une consultation toute les 20 minutes) un travail que peut faire une bonne assistante à 30 ou 40 € (charges comprises)
Évidemment, si on est seul, on risque de ne pas avoir du travail à plein temps pour la dite secrétaire
mais si vous êtes plusieurs…
28 décembre, 2014 à 19 h 29 min
Pour les politiques l’avenir c’est: « tous les médecins informatisés » et donc, ce qui me semble aller avec: « tous les médecins avec une secrétaire ». Ils sont (mal) payés pour l’informatisation, ils (groupes) doivent demander d’être suffisamment rémunérés pour pouvoir embaucher des secrétaires.
Comme je l’ai sous entendu plus haut, le problème, ce n’est pas la méfiance envers les politiques (car il s’agit d’une lutte entre la classe au pouvoir et les médecins), le problème c’est le manque de confiance envers les syndicats jugés incapables de renverser le cours de l’histoire…
29 décembre, 2014 à 5 h 01 min
Beh moi, j’étais quand même vachement content à la fin de la vidéo quand il montre bien que ce n’est pas la grenouille qui a vraiment bouilli !
Malheureusement très convaincant, comme article. Pas vraiment l’aspect « j’ai peur », et plutôt l’aspect : Que se passera t-il quand les financeurs auront vraiment beaucoup plus de pouvoir sur notre vie médicale ?
Ne nous leurrons pas, les abus liés à des conflits d’intérêts sont déjà d’actualité. Il ne s’agit pas d’accuser à tort et à travers mais bien d’être prudent et de ne pas prêter le flanc à d’avantage d’abus. (Je préfère « prêter le flanc », plutôt que « donner des verges à se faire enfoncer dans le fion », parce que y’en a pour qui c’est pas vraiment une menace et que j’essaie d’éliminer les expressions de ce type de mon vocabulaire)
29 décembre, 2014 à 21 h 20 min
@Nerroc
– oh la vache mais moi aussi ! j’ai attendu la fin en me disant tout du long « non mais si ils tuent la grenouille je peux pas mettre ça dans mon blog ! »
– Ohlalala oui, zut, pardon. J’essaie aussi, mais depuis pas trop longtemps et j’oublie encore souvent. Vous faites bien de me rappeler à l’ordre, je bats ma coulpe.
30 décembre, 2014 à 2 h 49 min
Bien sur transmis sur Twitter, FB
Relayé à mes amis dans de très hautes sphères de la pensée qui l’opposaient ,
Nous nos profs ils vont bien ds les déserts …
Et le TPG …PQ ce non d’emblé
Chéri chéri lui il a des énormes tas d’impayés en tant que Généraliste généreux …
C’est votre témoignage simple et efficace qui m’a permis d’être entendue
Je ne suis pas généraliste mais psy
Et mum de P2
Et ils ont entendu
Un grand bravo
30 décembre, 2014 à 11 h 13 min
Trop bon ce blog !
30 décembre, 2014 à 11 h 57 min
Je vais me permettre un p’ti commentaire sur l’aspect des sous dans la relation de soin et du risque de surconsommation.
Après une pratique en milieu hospitalier, je suis depuis quelques années maintenant, psy en CMP. J’ai moi aussi la prétention (?) d’être une gentille naïve, mais le CMP, ça m’a pas mal dégrossie (pas en kilo, dommage). Le CMP c’est l’endroit qui vous accueille quand vous avez le moral dans les chaussettes au minimum, voire que vous êtes carrément agité du bocal. Avec le temps j’ai appris à dire que le soins est « pris en
charge par la Sécu » et plus gratuit car oui, malheureusement, ca fait une différence…
Je suis sympatoche avec les patients et souvent, ils me le rendent bien et même si je bosse dans un secteur plutôt sinistré, la plupart sont bien aimables et éduqués (n’en déplaisent aux clichés). Pourtant, j’ai par exemple arrêter de consulter les 24 décembre, marre d’attendre patiemment le patient pour avoir -parfois!- un appel d’excuses « j’ai pas fini mes cadeaux de Noël, j’vais pas pouvoir venir hein! »… Parce que si je suis prévoyante et que le 24 mes cadeaux sont déjà faits, j’ai rien contre une tite grasse mat’ plutôt qu’une série de lapins.
Là, c’est l’exemple de saison, mais le propos c’est surtout que oui, le TPG, c’est le principe du buffet au resto: si t’en as plus pour le même prix, pourquoi se priver? Et c’est forcément la porte ouverte au gâchis… « Si ça peut faire plaisir?! Et ca coûte pas cher! » comme dirait le Sarkozy…
Alors peut-être que la généralisation de la santé mentale à la santé physique n’est pas aussi simple et évident, peut-être que j’ai perdu trop de naïveté mais oui, j’ai appris avec l’exercice (alors que je croyais que c’était du fantasme de vieux freudiens qui n’avait pas su évoluer avec leur temps) qu’enlever le coût (& je parle pas forcément d’espèces sonnantes et trébuchantes) dans la relation, ça enlevait du sens. (Et pas seulement en terme de surconsommation ou de lapins aux rdv, mais tout simplement en terme de soins, de respect, de relation, de transfert,…
Je suis bien triste de m’opposer à cette jolie naïveté, chère Jaddo…
Avec tout mon respect et mon plaisir à vous lire.
30 décembre, 2014 à 11 h 59 min
Je ne suis pas médecin Je ne suis qu’une patiente pas patiente comme beaucoup d’autres mais qui cherche à comprendre avant de gueuler, ce jour, où maman m’appelle pour me dire qu’elle a des fourmillements depuis plusieurs jours qui surviennent durant quelques minutes, dans la jambe et la tête, à gauche (elle a fait un AVC en mai)et qu’elle a 16/9 et 17/10 à chacun des bras et que ce jour son médecin traitant laisse un message sur son portable à peine audible. « En grève jusqu’au 4 janvier appeler le 15 en cas d’urgences vitales (croit-il que le commun des mortels fait la différence entre celle qui est vitale et celle qui ne l’est pas)ou appeler le ……… (inaudible) si c’est un jour férié ». Allez je vous le dit je suis infirmière en milieu hospitalier. Une fois que j’ai mis en route une surveillance avec ma famille et donné quelques indications j’ai cherché à comprendre les motifs de votre grève ou plutôt de votre colère (tout le monde ne faisant pas grève) car sincèrement faire grève pour empêcher le TPG ça m’a écœuré. On m’aurait dit les médecins libéraux font grève car ils n’ont pas de reconnaissance de leur études et de leur travail, de leur responsabilité, que le système du paiement à l’acte veut qu’ils bâclent leur boulot ce qu’ils ne supportent plus. OK cent fois d’accord mais là présenté comme ça! Et puis je viens de lire cet article plus haut. En fait vous dites la même chose. J’ai souvent dit que je ne comprenais pas comment avait pu disparaître mon bon docteur de famille auquel rien n’échappai, celui en qui nous avions une entière confiance, qui prenait le temps (je viens de comprendre il en avait plus car en ce temps là la sécu couvrait plus). Ce qui me gène se sont les solutions , les emplâtres sur les jambes de bois que je vois se préparer de la part de vos syndicats et qui sont susurrés ici ou là. Savez-vous que parmi vos patients il y a des salariés (qui représentent au moins 90% de la population active)qui seraient sans doute prêts à se mobiliser avec vous pour une autre sécurité sociale qui ne nous amène pas à démultiplier les complémentaires qui se livrent une concurrence acharnée. Moi aussi je suis en colère de travailler avec des conditions qui se dégradent de plus en plus et que ce soit les patients qui en font les frais au bout du compte. A l’hôpital c’est de pire en pire. Alors moi aussi j’ai fait grève c’était le 16 octobre pour une autre sécu. C’est dommage je ne vous y ai pas vu et pour cause je pense que vous ne l’avez même pas su.Je crois que vos syndicats seraient inspirés de se rapprocher des nôtres (ceux des salariés) si on veut soigner autrement on a intérêt à dialoguer pour trouver les solutions les plus adaptées. Je crois que ça s’appelle l’intérêt général.
30 décembre, 2014 à 12 h 40 min
Bien sûr le TPG va augmenter les dépenses et ceci pour 3 raisons (et tout le monde le sait):
– comme jaddo l’a dit par l’arrêt des sous facturations
– comme Tabuteau l’ a dit : par rattrapage des soins pour ceux qui les retardaient pour des raisons financières
– comme @docdu16 l’a dit par la facilité , pour les spécialistes d’organe, à prescrire des examens complémentaires sans que leurs coûts soient ressentis par les patients.
Cette étape est nécessaire pour passer au véritable but de la réforme :l’introduction des lettres clef flottantes dont l’arrivée sera justifiée par l’augmentation des dépenses de l’étape numéro un.
Pouvoir prévoir, au début de l’année, le montant des dépenses de santé sera pour Bercy et les Complémentaires une énorme victoire.
Ce sera du gagnant-perdant-perdant ( Financiers- patients- médecins)
30 décembre, 2014 à 12 h 47 min
Merci pour cet article clair, qui exprime sans parti – pris (mais peut être que je le pense ainsi car c’est aussi mon point de vu…) les risques de ce TPG.
30 décembre, 2014 à 13 h 13 min
Je suis un simple patient, mais cet article me permet de prendre conscience de l’envers du décors que j’étais loin de m’imaginer. Merci.
Mes réflexions peut-être simplistes:
1/ Bien sur que vous devriez être payés ! point barre. Vous ne devriez pas avoir à gérer tout ça. Je ne connais pas le système de santé mais est-il possible en France de ne pas pouvoir se soigner pour une question d’argent ? J’ai toujours cru que non.
Donc
soit la réponse est « non » et de toutes façons quelqu’un doit payer mais ce n’est pas votre problème.
soit la réponse est « oui » et là, effectivement, ça peut être plus compliqué. Il faudrait savoir quel pourcentage ça représente et peut-être répercuter le coût quelque part. Je suppose qu’aucune assurance ne veut assumer ça …
2/ Finalement, ca ne semble n’être qu’un gros problème technique. A partir du numéro de sécu d’un client il devrait y avoir un système capable de savoir qui doit payer quoi en temps réel. C’est parfaitement possible et bien moins compliqué que toutes les lois de programmation militaire qui vont anéantir nos vies privées sous prétexte de lutte contre le terrorisme. On dirait que le gouvernement n’est pas heureux dans le choix de ses priorités. Du moins je doute que ce soit les même priorités que celles des citoyens.
3/ Je penses aussi comme le dit M. Dupagne dans un commentaire que vous ne devriez avoir qu’un seul interlocuteur, la CPAM. C’est à eux de gérer les mutuelles. En aucun cas à vous, en particulier pour les « cauchemards prévisionnels » que vous évoquez très justement en fin d’article.
Enfin, un commentaire évoque Big Brother. Malheureusement, si quelqu’un proposait de tout centraliser, c’est l’argument qui ressortirait. Hors s’il faut bien sur se préoccuper de savoir qui contrôlerait toutes ces informations, le faire me semblerait bien plus facile à défendre que « la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France » (sic). En contre partie, personnellement, j’y verrais les avantages suivant :
– pour les médecins, c’est déjà entendu. Mais aussi pour les pharmaciens, opticiens, …
– centraliser les données (fréquences des consultations, prescritions, …) permettrait certainement de lutter contre des comportements anormaux (que ce soit par les médecins ou les patients).
– Personnellement, je demanderais même peut-être aux médecins de renseigner les symptômes dans une base centralisée. Je me dis que cela pourrait peut-être permettre de détecter des épidémies ? Ou plus simplement, peut-être intervenir dans une école en particulier parce que chaque année c’est là qu’il y a le record de rhumes ? Ou s’apercevoir que dans un immeuble particulier, 7 habitants sur 10 ont des problèmes de migraines et peut-être faire la relation avec une antenne récemment installée ? Ou s’apercevoir que pour tels symptômes, ce sont telles prescriptions qui semblent les plus efficaces (car les patients ne retournent pas chez le médecin) ? Ou même voir qu’un médecin semble donner la mauvaise prescription pour certains symptômes et pouvoir en discuter avec lui ? Le nombre de scénarios est infini. Je délire peut-être mais je suis persuadé qu’une telle base de données serait bénéfique à la santé publique et je ne comprends pas qu’elle n’existe pas déjà.
– La CPAM pourrait donner des « bons points » aux mutuelles qui remboursent correctement et mettre en place un système qui ferait disparaître les mutuelles néfastes
– Évidement, le fait de centraliser aurait un cout pour la CPAM mais réduirait globalement le cout du système de santé tout en l’améliorant. Après, peut-être que la CPAM pourrait avoir un retour sur investissement d’une autre façons, mais sur le plus long terme.
– Et puis mince quoi : avoir un vrai système informatique ce n’est plus un luxe. Quand je vois que je suis obligé d’envoyer un courrier à la sécu lorsque je change de banque et que je ne peux pas le faire en ligne, c’est juste absurde. A quoi sert amelie.fr si en plus vous me dites que les données ne sont pas à jour ??? Je rêve du jour ou, sortant de chez mon médecin sans ordonnance, j’arrive à la pharmacie et mes médicaments sont déjà prêts … Quand je vois tout ce qui arrive dans le domaine du « Quantified self », je me dis que ce n’est malheureusement pas prêt d’être un outil qui sera utilisé par notre système de santé.
Juste avant de poster, je penses à une question que je me suis toujours posée et indirectement liée à cet article : toute l’histoire sur les génériques n’avait aucun sens pour moi. Je n’ai jamais compris pourquoi vous prescrivez des médicaments précis et non juste des principes actifs. Est-ce vraiment à vous de choisir quel médicament doit être utilisé ? C’est parfois le cas (Ibuprofène au lieu d’Advil ou paracétamol au lieu … sais plus …), mais rarement. N’y a t-il aucune codification capable d’indiquer sur une ordonnance ce dont le patient a besoin puis ensuite, à la pharmacie, pouvoir choisir si on préfère la version complètement gratuite ou la version plus cher car non totalement remboursée mais qui permet en moyenne d’être rétablit 1 jour plus tôt ?
30 décembre, 2014 à 15 h 00 min
Rien qu’à lire ton article j’ai envie de t’offrir un arc-en-ciel en sucre tellement tu m’aides à illustrer la vidéo de nicole Ferroni sur le TPG ! Merci !
J’essaie (tant bien que mal)de comprendre ce qu’impliquera le TPG… Et tout ce que je vois, c’est qu’on est loin d’un bel arc-en-ciel en sucre justement…
Les pharmaciens, les médecins traitant… Je persiste à dire que nous, les infirmiers libéraux, nous allons être contraint d’y passer aussi : et ça ne m’enchante pas. Je me dis que si vous n’êtes pas capable d’être entendu, vous les médecin généralistes avec vos syndicats et votre ordre bien plus puissant que le notre, nous, les infirmiers et notre ordre aussi bancal que le dahu, nous nous ferons bouffer tout cru au nom de la toute puissance mutualiste :-(
Merci en tout cas pour ton article, pour ton blog, un vrai rayon de soleil au milieu de toutes cette grisaille !
(Une infirmière libérale)
30 décembre, 2014 à 15 h 47 min
Un bien chouette billet.
Je suis actuellement remplaçant, tout comme vous (et j’adorerais que le médecin que je remplace s’appelle le Dr Carotte). La manière et le sens dans lequel vous avez présenté le problème est simple et intelligible. Et bien loin de ce que transmettent les médias, qui font plutôt un zoom sur les 2 Euros de revalorisation que sur le problème de fond.
Et surtout cela répond à mes propres peurs. Je ne suis pas très doué pour analyser les chiffres et les pourcentages (je parle bien de chiffre économiques et politiques hein). Et lire une analyse qui ne se noie pas dans ces chiffres est rafraichissant.
Bref, merci. Vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que je partage ?
30 décembre, 2014 à 16 h 45 min
Merci pour ce ticket car il m’a ouvert les yeux sur les possibles soucis par rapport à une loi qui somme toute semble légitime.
J’aime voir la distance entre la théorie des idéologues et autres énarques et la réalité que vous décrivez.
Dans un monde idéal, tout le monde aurait une vitale qui permettrait au praticien de savoir s’il va être remboursé ou pas (pas besoin de précision CMU, ALD, ou autre) et qui contiendrait tout son dossier de suivi médical.
Dès le début de la consultation, il y aurait cette vérification à faire. Le cas échéant, le patient avance tous le frais.
Le praticien n’aurait plus qu’à codifier chacun de ses actes par télé-transmission en même temps qu’il saisit dans le dossier médical les infos nécessaires au suivi. La validation lui servira de déclencheur du paiement.
La part secu sera honoré par la caisse comme d’hab, la part mutuelle devra être centralisé par un organisme unique auquel doivent s’affilier les complémentaires qui recevront suite au paiement de la part secu un ordre à payer / l’acte pour son allocataire. Le praticien reçoit 2 virements : 1 de la secu et un de la complémentaire.
Ce n’est juste qu’un problème technique qui nous empêche de faire comme il faut
30 décembre, 2014 à 19 h 14 min
[…] phare » de la Ministre, le Tiers Payant Généralisé. Allez donc lire Jaddo, Dominique Dupagne ou l’intraitable, et très politique, Christian […]
30 décembre, 2014 à 20 h 03 min
Entièrement d’accord!!! Je suis orthophoniste en libéral et j’en ai plus que marre de pointer si j’ai bien été payée par les mutuelles et de me battre avec elles lorsque je ne l’ai pas été. Sans parler de la convention qu’il faut passer avec chaque mutuelle, et du petit code qu’elle vous donne pour accéder à votre compte et aller vérifier les infos… un enfer!
J’espère que Marisol Touraine vous lira, Jaddo!
30 décembre, 2014 à 20 h 24 min
je comprends tout a fait les peurs de chacun et je vous felicite de ne pas prendre part à cette prise d’otage généralisé ,je ne supporte plus le système ou nous vivons à croire que personne nevoit le problème mon medecin traitant et une personne compètente à qui je fais confiance mais inatténiable du fait de son surbooking comme la plupart des medecins de l’idf les francais toutes profession confondues sont des contestataires permanent mais laches la crtques et le seul dialogue proposé et personnes n’évoque des solutions
30 décembre, 2014 à 20 h 37 min
bonjour ! ;)
je ne suis qu’une bête assistante dentaire :D
mais ça va faire 10 ans que je prédis qu’il faudra une assistante/secrétaire/jesaispasquoi, bref, une personne pour s’occuper des dossiers en relation directe avec les complémentaires …… c’est une plaie (chuis gentille …) ces bêtes là !
NOS devis ne leur conviennent jamais, il leur faut LE LEUR bien à eux (donc, 2 envois…..) sans parler de l’incompréhensibilité (si, si !!! ça ne peut que se justifier comme ça) de leur remboursement
je la fais très courte …
alors, VOUS, pauvres médecins (on ne va même pas parler de ceux de campagne qui officient par chez nous ….) je n’ose même pas penser au boulot que ça va pouvoir représenter ……
parce que mine de rien ……… en visite, ça va se passer comment??? demandez aux infirmières, kinés et autres ……..
un pur bonheur
allez! courage à vous ! je vous plaind bien sincèrement
31 décembre, 2014 à 0 h 07 min
Le monde des vrais gens, des vrais pros est d’accord Jaddo, l’analyse de Lehmann est claire, pertinente il n’y rien à ajouter. Les pharmaciens, les orthophonistes, les dentistes sont déjà rôtis sur le grill. Mais ce n’est pas suffisant. Déjà qu’une journée et demi de travail chaque jour est à peine suffisant il faudra en plus aller pleurer avec cinq cent mutuelles pour se faire simplement honorer. Mais le risque fondamental est évident puisque tout est place pour cela. Des années qu’on nous en parle, qu’on nous en menace, qu’on nous culpabilise à ce sujet, nous ne suivons pas assez les procédures balisés. Là, ce sera géant, nous serons à coté de la plaque procédurale huit fois sur dix, la faute au « sujet », à la subjectivité du rapport au corps, inexpliquable en langage informatique, une histoire impayable dirait un humoriste. Si, si, Marisol la fera droite dans ses bottes.
Je ne vois qu’une solution à court terme pour peser sur cette affaire si mal engagée, revenir systématiquement, sauf exception, à la FSP ( ce qui solidarisera les patients à notre refus, haute valeur ajoutée pédagogique) et devenir collectivement imaginatif tout en restant solidaire. Pour nous, pour les patients, pour une certaine idée de la médecine, pour soutenir l’esprit des chefs d’état en 2008 « l’adversaire c’est la finance ». Pourquoi ont t-ils retourné leurs vestes ? Pourquoi devrions nous les suivre ? Pourquoi devrions nous mourir ? Pourquoi devrions nous accepter aussi d’être la génération qui entérine le déshonneur d’une si coupable naïveté ? Moi c’est non, je m’assied sur les ROSP, je retrouve mon stylo et les FSP. J’ajoute que je suis non syndiqué par dépit des actes et des soi disant victoires syndicales à la Pyrrhus qui année après année ont permis la dérive de la profession au plus près du bord du gouffre.
31 décembre, 2014 à 0 h 34 min
(Suite) Le prélèvement de l’impôt à la source déresponsabiliserait le citoyen selon le politique mais le même sans sourciller l’instant d’après, toutes dendrites retournées, affirme que le TPG ne déresponsabilise pas le patient. Cherchez l’erreur. C’est pourtant une évidence qu’il y a aujourd’hui un consumérisme médical de confort et de gratuité, inutile, inflatiogène à mettre en parallèle avec l’inflation des rendez vous non honorés, reportés, non tenus.
31 décembre, 2014 à 8 h 15 min
Je partagerais en masse l’article si une erreur aberrante pour moi n’était pas venue s’y glisser. Je suis dentiste et c’est tout aussi faux que pour vous de parler de non accès aux soins dentaires. Consultation, radio, détartrage, soins de carie, devitalisations (90% de notre activité) sont pris en charge à 70% par la sécu et 30% restant par la mutuelle… Tout comme la consultation chez un médecin généraliste ! La difficulté d’accès étant pour les prothèses dentaires qui sont très mal prises en charge mais qui permettent de maintenir à flot nos cabinets. Tout comme vous nous pratiquons la cmu, le tiers payant social et les chèques tiroirs… Nous sommes un organisme de credit 0% en ce qui concerne le paiement des prothèses !!!! Alors nous dentistes sommes derrière vous médecins arrêtez le dentiste bashing svp
31 décembre, 2014 à 22 h 12 min
Tout est très clair, bien expliqué, je transmets à toute mes connaissances, j’aurais été incapable d’expliquer ça aussi bien!
Mais je rajouterai une chose à propos de la sur facturation. Vous dites que le TPG va nous faire arrêter de sous facturer. Mais pour moi il n’y a pas que ça. Comme dans toute la société il y a parmi les médecins des gens malhonnêtes. Par exemple on fait le renouvellement de madame, on serre la main de monsieur, « vous allez bien? » et zou on passe la carte vitale. Autant personne n’accepterait de payer 2 consultations dans ces conditions, autant quand on n’avance pas l’argent… combien de personnes prennent le temps de décortiquer leur relevé de remboursement trimestriel?? Ou on donne sa carte vitale et hop on récupère les certificats pour le sport des 3 gamins… encore une fois personne n’accepterait de payer 69 euros sans voir effectivement le médecin (quitte à payer on veut en avoir pour son argent!), mais si c’est « gratuit »… Il y a déjà eu des scandales avec des kiné, des IDE, sans parler des ambulances… et il aura forcément la même chose avec les médecins. Le patient est le meilleur garant pour éviter ce genre de dérive, à condition qu’il avance l’argent!
1 janvier, 2015 à 11 h 38 min
Bonjour,
je suis à 100 % d’accord avec toi, j’ai exactement le même ressenti sur tout …. sauf que je crois avoir compris une chose que tu n’a pas intégré il me semble : « NOUS NE SOMMES PAS DANS UN MONDE DE BISOUNOURS » et que maintenant il n’est plus possible d’exprimer notre refus de certains diktats bureaucratiques autrement que par la gréve, pure et dure et en cessant notre collaboration avec la sécurité sociale, depuis des decennies nous voyons l’installation d’une medecine sous influence des marchés de l’argent et des mutuelles qui piaffent.
Pardonne moi je ne cherche pas à te vexer ni rechercher la confrontation car je sais le parcour qui m’a mené cette prise de conscience, pour moi ce fût un réel choc … comment ai-je donc pû être si naïf ? … réveil douloureux quoi !
Nous, les médecins sommes formés sous l’influence de ce que l’on nomme la « déontologie ». Ce fait mène à beaucoup d’incompréhension vis à vis du monde qui nous entoure et malheureusement pour la profession à beaucoup de déboires lors des discussions statutaires professionnelles, que ce soit aussi bien entre les médecins que avec les tutelles. Pour faire simple notre déontologie normalement justifiée uniquement par notre « devoir de soins » est instrumentalisée par ces tutelles afin de nous asservir.
C’est essentiellement en cela que ne pas faire gréve et cesser toute collaboration avec la sécu est à mes yeux « déontologiquement » intenable. Le TPG est simplement LE point de non retour dans notre asservissement aux organismes remboursseurs (et non pas payeurs.
Par exemple ce TPG avec toute les justifications sociales et politique qui nous sont servies à gogo par le « main stream » médiatique est une atteinte à notre indépendance, cela est évident car cela va de pair avec ce que tu évoque pour l’avenir : LES MUTUELLES VONT ENTRER DANS LA DANSE (elles sont déjà et depuis peu obligatoires pour les salariés). Les mutuelles qui piaffent au portillon du marché qui s’ouvre, c’est aussi une évidence que l’avenir dans cette voie c’est la médecine à deux vitesses, avec l’entrée des mutuelles dans le remboursement des soins aux plus nombreux et le retrait complet des caisses du dispositif de la sécurité sociale tel que pensé par les fondateurs. La sécu rappelons le est l’un des socles de notre « vivre ensemble » à tous. Sachons le, ces mutuelles sauront augmenter le prix des cotisations ou bien diminuer leurs prestations et à l’autre bout, elles sauront bien pressurer les producteurs de soins, économiquement parlant elles vont être dans une situation extraordinaire avec tout ces flux financiers pour sortir du cash à leurs actionnaires.
Et tout cela sans aucun débat démocratique, Dr Lehman réagit régulierement là-dessus, tous les politiques sont inféodés au lobby des mutuelles http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/180111/comment-la-sante-devint-rentable.
Les politiques font aprés tout ce qu’ils veulent mais en tout cas pas en asservissant « aux marchés de l’argent » une profession dont la principale noblesse est d’être au service de ses patients, c’est cela in-fine que nous devons défendre et c’est en cela que cette gréve est de mon point de vu maintenant indispensable : défendre notre déontologie.
Bon ben salut et trés Bonne Année 2015 à tous, je suis assez matinal ce matin l’herbe gelée crisse sous mes pas et les oiseaux ont commencés leur va-et-vient du quotidien, courage, l’Hiver est là mais la bascule des jours est enclenchée depuis peu !
1 janvier, 2015 à 15 h 30 min
Dresseuse d’ours ? Et les Nours synesthètes ?
http://jesuisunnours.over-blog.com/
1 janvier, 2015 à 16 h 10 min
Ex-patient CMU, je comprends l’inquiétude sur les complémentaires. J’ai aussi la chance d’avoir des proches dans le milieu médical et d’avoir d’autres proches qui ont goûté la médecine états-unienne. Pourquoi cette dernière? Parce que là bas, les complémentaires y font la loi, et que ce sont des entreprises à but sacrément lucratif. En résumé, elles vous disent quel médecin choisir mais aussi sont susceptibles, après une intervention, de vous demander de rembourser les frais avancés si par malheur vous vous êtes trompé/ avez menti un tant soi peu dans votre déclaration. Exemple, cette patiente qui dut rembourser les frais liés à une fracture de la jambe car son assurance à démontré qu’elle avait eu la rougeole à 2ans et qu’elle avait oublié de le déclarer dans le contrat d’assurance.
Pour ce qui est de mes proches médecins, j’ai découvert lors du débat de Noël sur la TPG qu’en effet, ils étaient remboursés bien après l’acte, mais qu’en revanche ils devaient payer l’Urssaf dès que l’acte avait eu lieu. Ce que je comprends très mal. Pourquoi l’urssaf, dans le cas d’avance de soins, ne s’adresse pas directement à l’organisme payeur?
Enfin, dans mon cas passé, la CMU, je bénis le TP. Pour ceux qui en doutent, pour bénéficier de la CMU il faut vraiment être fauché. Et sans TP et CMU, c’est simple, je ne me serais pas soigné. Une consultation à 23€, c’est 1/20 de mes revenus bruts de l’époque. Mais une consultation de spécialiste (40€- 50€), voir une consultation avec dépassement, c’est exorbitant. Hors une fois le loyer et les charges payées, reste plus grand chose.
Bref, je comprends bien le problème des complémentaires. Faudrait pas transférer avec le TPG le poids de la consultation des patients sur les médecins. Les bons en bavent déjà bien assez.
Ma suggestion: que les médecins, y compris généralistes et dentistes, deviennent des salariés de l’État. Après tout, leur sélection sur concours les met déjà dans un station de quasi fonctionnaires. Une fois un tel statut mis en place, leur salaire serait assuré. Quitte à permettre à certains médecins de sortir de ce statut, à leur risques et périls.
1 janvier, 2015 à 21 h 07 min
Je suis secrétaire médicale et certaines parties de ce texte m’ont bien fait rigoler.
Déjà sur le point 2)à, vos confrères de l’imagerie médicale sont déjà en tiers payant et à ce que je sache, ils n’ont pas fait faillite. L’assurance maladie va bien trouver un système pour rendre accessible le nom du médecin traitant sur l’attestation de droits par exemple. Ceux de vos confrères qui ne veulent pas s’embêter avec le tiers payant demandent une attestation à jour, en sachant que la plupart des droits sont valables un an et qu’on ne change pas de régime de caisse à moins de changer de catégorie socioprofessionnelle ça ne devrait pas arriver à plus d’une fois par an pour les droits sécu.
Pour les complémentaires, c’est indiqué sur la carte que présentera le patient avec la période de validité. Une consultation chez le généraliste ce n’est pas comme une séance d’ostéopathie. Même la plus pourrie des mutuelles rembourse complètement la consultation sans dépassement du généraliste.
Certes, il y aura plus de paperasse mais il faudra soit le faire soi-même soit engager une secrétaire ou une entreprise pour les relances. Je comprends que ce soit plus contraignant pour les médecins.
En tant que patiente au smic avec un enfant, ça m’est arrivé de décaler une consultation chez le généraliste car pas de sous, ça m’aiderait de ne plus avoir à avancer les frais.
2 janvier, 2015 à 16 h 38 min
Pour ma part, je trouve que le système actuel ne permet déjà pas de réaliser combien coute les soins. C’est dilué, fractionné entre les différents lieux (médecin, spé, pharmacie) et les différents procédés (on avance l’argent, on paye l’écart, on paye rien).
J’ai commencé à réaliser le prix des soins le jour où j’ai eu mon chien. Parce que tu ne vas que chez le vétérinaire sans faire le tour des popotes et en sortant tu repars avec les médocs du chien et la facture…
Pour vous aider à réaliser prenons une consultation « normale » pour un petit bobo. Qu’importe le motif, le temps ou les soins, si tu vas chez le véto pour qu’il voit Nouinouille, tu payes la consultation. Ensuite la facture est plus ou moins grande selon les gestes pratiqués par le vétérinaire : une piqure d’antibio ? 1 ligne en plus sur ta facture. Il fait un pansement ? Encore 1 ligne. En repartant il t’a prescrit 1 médoc et en profite pour te filer les vermifuges de l’année ? 2 lignes de conclusion. Ha non, est-ce tu as pensé à protéger ton chien contre les tiques ? Non ? C’est la saison tu devrais… Tu aimes ton chien, la forêt est pas loin hop 1 ligne de post-scriptum. Au final, ta brave truffe qui s’est défoncé 2 griffes en voulant régler ses comptes à travers le grillage repars toute heureuse d’être libérée du vilain 2 pattes et toi tu as laissé 90€. Et cette fois, pas de sécu tiers-payant ou je ne sais quoi. Ils sont tout à toi ces 90€.
Attention, je n’ai contre les vétérinaires ! Ils font leur travail et il est normal qu’ils facturent ce qu’ils font. Je suis présente lors de la consultation il me parle, m’explique ce qu’il fait et je reste libre de refuser ce qu’il propose/veut faire.
Pour en revenir à cette histoire de TP, je suis contre le projet. A mon sens il faut arrêter de dés-impliquer et déresponsabiliser les gens. D’une part on infantilise des adultes ce qui n’est jamais bon, l’esprit mouton est déjà bien assez fort. D’autres part c’est donner du pouvoir à des groupes qui visent la rentabilité immédiate et non l’efficacité. Je suis assez d’accord avec l’exposé de Jaddo concernant le risque d’évolution : « je ne rembourse que ça. Je ne fais plus ça. Prescrivez ceci. » Vous n’êtes pas convaincu ? Demandez à un anglo-saxon comment ça se passe pour lui. Penchez-vous un peu sur la campagne des génériques (genre un excipient n’a pas d’effet bha oui, bien pour ça qu’il faut faire un essai clinique d’équivalence alors qu’on emploi la même « molécule active ») ou mieux les assurances : « la sécu vous a déclarer inapte au travail et invalide à 66% mais selon MON barème, vous êtes apte à travailler et invalide à 30% seulement donc vous ne remplissez pas les conditions d’indemnisations ».
Sans compter qu’au prix où je paye un médecin (bha oui en tant qu’actif et contribuable… c’est bien moi qui contribue en partie au financement de la sécu donc des médecins !!) je préfère le voir soigner des patients correctement, concentré sur son patient (et non les actions qu’il va falloir mettre en place pour être payé) en lui accordant le temps nécessaire (et non en l’expédiant parce qu’il a besoin d’appeler la compagnie TP du patient Y).
Quand aux autres réformes proposées, je ne les connais pas toutes mais certaines sont plutôt bonnes : vaccination par les infirmières par exemple. Elles font des études très pointues sur les médicaments et comment piquer mais à part ça elle ne pourrait pas te faire un vaccin ? Hahahaha !
3 janvier, 2015 à 12 h 29 min
bonjour,
Je travaille en CPAM, secteur pharmacie, alors TP je le côtoie au quotidien. Et je sais que les pharmaciens galèrent régulièrement. Alors pour les médecins traitants, je n’ose même pas imaginer.
Personnellement je suis contre les génériques, parce que même si la molécule est la même que le princeps, excusez-moi, mais l’enrobage est différent. J’ai déjà fait l’expérience d’un médicament contraceptif qui m’a causé des soucis de santé parce que c’était le générique.
Et quand je vous que mon médecin me prescrit de la cortisone pour lutter contre une polypose nasale (à cause d’une intolérance aux sulfites) et qu’on me donne le générique qui contient un conservateur à base de sulfites…. C’est du grand n’importe quoi.
Je suis contre toutes ces réformes qui vont soi disant faciliter la vie, mais qui en fait la rendre encore plus compliqué.
Et je soutient tous ces médecins grévistes ou non. Car au final, si on se laisse faire, ces les mutuelle qui vont l’emporter et notre système de santé va disparaître.
4 janvier, 2015 à 14 h 44 min
D’accord à 100% pour la grève moi je suis parti en vacances à cette période comme chaque année
99% pour la suite, du vécu pour moi aussi
A bientôt pour la suite.
4 janvier, 2015 à 15 h 54 min
Moi, je suis pour qu’on fasse de nouveau comme il y a trente ans : aucun tiers payant hormis pour les ALD et les revenus inferieurs aux minima sociaux (justifiés) Point.
La sécurité sociale est devenue une vache à lait dont tout le monde profite, médecins comme patients.
Et il y a des « doux rêveurs » pour s’étonner de sa disparition programmée. En ce qui me concerne, je ne suis pas étonnée, la SS va disparaitre, c’est une certitude.
Nous n’avons plus les moyens de nos rêves, il va falloir redescendre sur Terre, et vite.
Autre chose(hors sujet peut être): il n’y a pas de pénurie médicale, il n’y en a jamais eu, il y a juste une mauvaise répartition des médecins (généralistes)sur le territoire. La solution ? Elle est très simple : Qu’on fasse comme pour les pharmacies une carte nationale des cabinets médicaux avec autorisation d’installation.
Il y en a assez de voir une plaque de médecin tous les deux mètres dans les grandes villes alors que les habitants des campagnes doivent faire 10 kms pour voire en deux minutes chrono un médecin épuisé et surboooké.
PS : je suis infirmière, j’ai pratiqué l’hôpital pendant 25 ans, maintenant je suis en soins à domicile en milieu rural. Du gaspillage, j’en ai vu, et j’en vois encore. Tout le monde est responsable : médecins comme consommateurs de santé.
5 janvier, 2015 à 17 h 29 min
Merci pour ces explications,
Ce sujet assez obscur pour moi (pas du monde médical, et pas trop le temps de chercher à comprendre honnêtement), devient bien plus limpide, et ce n’est pas très rassurant…
Finalement, la lecture n’a pas été désagréable malgré la mise en garde (ou grâce à la mise en garde ? ;) )
Bonne continuation
5 janvier, 2015 à 21 h 07 min
j’ai rien à dire d’intelligent
mais j’ai tout bien lu jusqu’au bout; et je reste indécis
je suis à six/huit ans de la retraite ou plutôt de mon obsolescence professionnelle programmée ( et volontaire ) et franchement si j’étais jeune médecin aujourd’hui j’hésiterai à m’installer en libéral pour ne pas finir rivé à mon paiement à l’acte, comme je redouterai d’être PH et T2A addict .
bref ! l’angoisse…
la sécurité sociale, pourtant, quelle lumineuse avancée humaniste et équitable ; tous cotisent selon leurs revenus mais tout le monde est soigné sans distinction.
mais le diable est dans les détails, les régimes multiples et cloisonnés, les mutuelles pas si mutuelles et le coup de force des assurances privées; on a l’impression de voir venir petit à petit en France la médecine à l’Américaine, avec sa médecine à plusieurs vitesses, la dictature de l’EBM selon Big Pharma
plus que jamais la santé n’a pas de prix mais le soin à un coût.
je rejoins Jojo sur la pénurie médicale; la profession n’ a pas été foutu de s’auto réguler et maintenant couine que les ARS et leurs »préfets de santé » vont leur dire où ne pas s’installer -ce qui est légèrement différent que dire où s’installer – ( enfin aux »jeunes » , parce que les »vieux » eux se sont installés où bon leur semblait sans se préoccuper le moins du monde des besoins médicaux )
et ça fait grève…
et le TPG par dessus ça, comme s’il n’était pas plus simple de dire qu’on va salarier les médecins; à nos syndicats de prendre à leur compte cette idée pas si incongrue, et d’obtenir des niveaux de rémunération satisfaisants ( je sens qu’il va y avoir débat sur la notion de »rémunération satisfaisante » )
bon! c’est toujours pas très intelligent mais ça m’a fait du bien
5 janvier, 2015 à 23 h 24 min
Merci pour ton post. Je suis tout à fait d’accord avec toi. Je suis MG et depuis 4 ans je pratique bcp de tiers payant, y compris avec une dizaine de mutuelle (j’ai repris la suite d’un medecin qui faisait cela donc j’ai du suivre le mouvement)
Je te dis pas la galère avec certaines (j’ai même arreté avec l’une d’elles, trop compliqué). Entre les gens qui n’ont pas de MT, ceux qui ont changé sans te dire, ceux qui sont à la LMDE ou au RSI , les jeunes de 16 ans (curieusement, on est quasi jamais payé pour les 16 ans, entre le changement de numero de secu et la declaration MT)
Je pourrais passer des heures à verifier mes impayés (plusieurs centaines d’euros par mois).J’ai un petit carnet avec le nom et numero/mail/fax/adresse de mes 10 mutuelles. J’ai bien choppé le coup maintenant, mais je n’ose imagine si j’en avais 450 à gérer…
Je pense que déjà si on virait cette histoire de medecin traitant qui ne sert strictement à rien, ça nous simplifierait bien la vie. 80% de mes problemes d’impayés viennent de là (pas de MT ou MT autre)
Moi aussi j’ai bien peur de devenir trop dépendante des mutuelles privées…et j’ai au moins 27 ans de carriere devant moi!
6 janvier, 2015 à 3 h 09 min
je suis médecin aux États Unis, après avoir passé mon internat en France puis ici. Tout absolument Tout ce que vous décrivez se passe ici! La médecine à quinze vitesses se passe exactement comme cela. Les plus friqués se passent des mutuelles et paient leurs consultations 400-600$. Les autres vont voir les médecins qui acceptent de dealer avec les mutuelles et qui sont dans leur liste de médecins aprouvés. Il n’y a pas une mais deux, trois, quatre ou bien tout un département qui s occupent de l aspect financier. Et le médecin passe son temps à demander des autorisations aux mutuelles pour les test qu’ils doivent faire et les prescriptions qu’ils veulent faire pour leur patients. On s’y fait.. Mais ce n’est pas pour rien que le système de santé américain est 27eme et le Français premier.
Luttez!!!
6 janvier, 2015 à 20 h 26 min
Jaddo, je t’aime….à dix ans de la retraite, aurais je pu imager qu’à 57 ans, cela serait mon seul avenir serein imaginable? un métier fantastique qui part en lambeaux… pourras tu survivre …. moi je désespère…Comment peux tu avoir tout perçu, senti, compris en si peu de temps… formidable. J’avis déjà lu ton blog avec délectation mais là c’est … trop
6 janvier, 2015 à 21 h 30 min
Je suis allé chez ma toubib le weekend dernier. Ma toubib depuis presque 20 ans… Comme à chaque fois, j’ai discuté avec elle, de ma vie perso, de mes filles. Une fois parti, je me suis rendu compte que je n’avais pas payé. Et ce n’est pas la première fois. Je lui téléphone… Ah bon… ben, on fera ça une prochaine fois…
Je vais chez elle tous les 6 mois, parfois moins souvent. Mais je n’en changerais pour rien au monde. Elle est à l’écoute, elle s’intéresse à moi, se souvient de tout ce que j’ai pu lui dire sur moi les fois d’avant, ma santé, ma vie amoureuse, mon travail. Elle me donne des conseils de grand mère qui marchent mieux que le meilleur des médocs et surtout, l’étape « argent » se fait tellement sans y penser que parfois on y pense même pas… Je ne pense pas que je serais plus souvent en consultation si je n’avais pas à payer. Et je me dis que elle comme moi n’aimons pas cette étape financière car elle salit l’échange humain que nous avons eu. L’argent peut signifier reconnaissance du travail dans beaucoup de cas. Mais là, non. Il déshumanise. Ce n’est que mon humble avis, je ne suis qu’un nours ;-)
http://jesuisunnours.over-blog.com/
6 janvier, 2015 à 23 h 08 min
Chère Madame, ces quelques mots pour vous dire combien je suis émerveillé par votre intelligence et surtout par votre humour. Votre billet m’évoque irrésistiblement les « Brèves de Comptoir » de Gourio lorsque vous décrivez les réponses des patients à qui vous demandez s’ils ont de la fièvre.
Ah oui, et accessoiremet je suis 100% d’accord avec votre analyse.
7 janvier, 2015 à 10 h 11 min
Orthophoniste en libéral, la CPAM nous dissuade de pratiquer le tiers payant, pour « responsabiliser les patients ». Même en ALD suite à un AVC ou une maladie d’Alzheimer les patients sont censés nous avancer l’argent.
Bah oui, parce qu’ils viennent nous voir toutes les semaines pour le plaisir donc faut bien leur faire payer ! Au bout d’1 an de suivi pour une dyslexie, ils connaissent le montant par cœur.
J’avoue que les parents qui emmènent leurs 3 enfants deux fois par semaine ont du mal à avancer les 600 euros mensuels et les patients hémiplégiques ont des difficultés à tenir un crayon. Donc je pratique le TP malgré les consignes de la CPAM. Je trouve par ailleurs que les patients s’investissent par défaut par leur déplacement (il faut prendre des heures sur sa journée de boulot, prévenir la maîtresse, aller chercher son enfant et le ramener à l’école).
Bref, JAMAIS je n’ai eu de défaut de paiement de la part des caisses ou mutuelles.
Et si c’était le cas, avec le logiciel de télétransmission qui reçoit les retours Noémie et les rentre directement en comptabilité, ça sauterait aux yeux au moment de faire la compta! Cela me prend moins de temps que de faire mes remises de chèques !
Voilà pourquoi je ne comprends absolument pas cette réticence à pratiquer le tiers payant chez les médecins.
Personnellement je sauterais de joie si on nous autorisait à le faire pour tous les patients…
8 janvier, 2015 à 10 h 33 min
Chère Jaddo,
J’ai d’abord ne pas voulu répondre à votre post par respect pour votre livre que j’ai énormément apprécié. Mais quand je vois que les plus extrémistes de nos syndicalistes vous citent, je ne peux laisser ce message sans réaction de ma part.
En préambule, je suis jeune médecin généraliste installé, depuis un an, et je pratique le tiers-payant à tous mes patients. Je n’ai jusqu’à présent eu à refaire que trois feuilles de soins, sur lesquelles je m’étais trompé dans la cotation. Pour toutes les autres feuilles de soins, je suis remboursé en 48 à 72h.
Votre analyse serait juste, s’il s’agissait d’une vraie analyse : il s’agit avant tout d’une somme de peur voire de fantasmes qui n’ont aucun fondement réel. Permettez-moi de vous le démontrer.
Il n’y aurait pas de problème de renoncement aux soins ? Pourtant les études vont toutes dans le même sens. La plus récente, le Baromètre Santé & Société 2013 nous informe que 12% des Français ont renoncé à consulter un médecin….
Les médecins connaîtraient suffisamment bien leurs patients pour leur accorder des facilités de paiement lorsqu’ils en ont besoin ? Pourtant combien de patients renoncent par fierté ou de peur d’être jugé d’aller consulter leur médecin traitant lorsqu’ils n’en ont pas les moyens ? A fortiori lorsqu’il s’agit de faire des examens complémentaires ou d’aller voir un spécialiste.
Le tiers payant généralisé entraînerait une surconsommation des soins ? Pourtant tel n’a pas été le as lors passage à la couverture maladie universelle (CMU) dans les années 2000.
Bref, on ne peut qu’être favorable au tiers payant si on regarde les choses objectivement. Reste à voir les modalités pratiques.
Pour la suite, je répondrai point par point :
Point 2Aa : ça va être un bordel infâme ? Les vérifications de médecin traitant sont nécessaires pour les patients que l’on voit peu. Combien sont-ils ? Vous faites déjà la vérification de l’ouverture des droits pour les patients bénéficiaires de la CMU : il suffit de lire la carte ou de lire l’attestation. Si on a ni l’une ni l’autre, on peut ne pas faire le tiers payant. Enfin, vous pouvez mettre à jour la carte vitale de votre patient. Il vous suffit d’installer un petit logiciel sur votre terminal.
Point 2Ab : ça va être un bordel infâme de courir après les remboursements des parts complémentaires ? Les complémentaires, par le biais de la Mutualité Française ont indiqué qu’il n’y aurait qu’un seul interlocuteur, par le biais d’un serveur unique.
Point 2B : la dépendance directe aux complémentaires ? La mise en oeuvre du tiers payant nécessitera forcément la réduction du nombre d’interlocuteurs et une homogénéisation des procédures (cf. supra).
Point 2C : l’inflation des dépenses de santé ? Non seulement le passage à la CMU en France n’a pas entraîné de surconsommation, mais les pays européens qui sont passés au tiers payant n’en ont pas observé non plus… Les patients en général ne consomment donc pas davantage parce que c’est gratuit, et les médecins ne facturent pas plus non plus.
Point 2D : l’inflation des dépenses de ma poche ? Il existe des logiciels de suivis qui vont jusqu’à faire le rapprochement bancaire de tous les remboursements… Inutile d’y passer une heure tous les jours ! Cinq minutes suffisent et ce pour quelques euros par mois. Cela risque même de vous faire gagner de l’argent en réduisant vos impayés… De plus, les chiffres de l’étude de l’IGAS s’appuient sur les dépenses des centres de santé pour récupérer les remboursements de frais autres que ceux liés à une consultation (dentaire, optique, …) et ne s’appliquent pas si l’on met en oeuvre les solutions techniques modernes existantes.
Point 2E : La dépendance directe aux complémentaires santé ? C’est probablement le fantasme le plus effrayant pour les libéraux : il joue en effet avec la peur d’avoir un patron. Pourtant, le tiers-payant n’a pas été nécessaire à la sécu pour dérembourser des médicaments, ou pour mal rembourser les soins dentaires ou optiques. Franchement si la sécu avait besoin du tiers payant pour se désengager, ça se saurait… A ce jour, la sécu ne rembourse qu’à peine plus de 50% de l’ensemble des dépenses de santé. Le reste dépend déjà de l’assurance privée de chacun.
La médecine de demain ne se construira pas si pour toute évolution chacun refuse de voir évoluer ses pratiques de peur qu’il y perde quelque chose et sans voir ce qu’il peut y gagner et surtout ce que ses patients peuvent y gagner.
8 janvier, 2015 à 12 h 22 min
globalement, je suis d’accord avec ton post. Je pratique aussi le TP-social, l’ALD-TP, les CMU, les AME etc… sans réticence aucune, sans problème avec ces patients.
Mais j’ai entendu que le TPG désengorgerait les urgences et permettrait un accès plus aisé aux généralistes liberaux ??
ma consultation déborde, 6 MG ferment ou ont fermé dans ma ville sans successeurs, 500 logements ont été construits et habités, les patients errent à la recherche de médecins, nos patients qui ont déménagé font des dizaines de kms pour nous consulter, ceux qui arrivent chez nous font ces km inverses pour revoir leur ancien médecin faute d’accès à nos cabinets…
Le problème de l’accès aux soins ne réside-t-il pas aussi en l’existence de ces médecins ? Et je parle de médecins en ville, en village, en montagne, en plaine, en coin paumé, en banlieue sinistrée… et pas de médecins en CPAM, en centres divers de ci de de ça, en PMI (même si il en faut je ne le nie pas).
Et si on fabriquait des médecins au lieu de ces mesures cache-misère ?
parce que dans 10 ans….
8 janvier, 2015 à 12 h 27 min
[…] aussi démagogique, et aussi agressive pour la médecine libérale. Les raisons de la colère sont bien expliquées ici et là. J’ai tenté une parabole pédagogique […]
8 janvier, 2015 à 13 h 00 min
ravie de te relire Jaddo , et encore plus su ce sujet qui nous préoccupe tous …
Moi c pas compliqué , le 1/3 payant généralisé , je suis tellement sûre que ça ne marchera pas que je ne l’essaierai même pas . Si ça passe , je décroche ma plaque . Médecin salarié , pourquoi pas mais jamais de la sécu et des mutuelles … Et pourtant je ne suis pas proche de la retraite . je suis dans ma 50è année ( oui , bon , je sais , c pas très jeune non plus ) et dans ma 20è année de médecine générale . Je n’ai jamais été près de mes sous et je trouve aussi que je gagne plutôt bien ma vie par rapport à beaucoup d’autres . Mais le 1/3 payant , déjà maintenant , sur mes 10 à 15 % d’actes , ça foire . je n’ai jamais un relevé mensuel de paiements sans erreur .Et pour faire corriger les erreurs , accroche toi , de toutes façons c’est toujours de notre faute … on a pas cliqué au bon endroit .
Je n’ai pas fait médecine pour me taper 2 h de vérification de comptabilité tous les soirs , ni pour passer 5 mn / 15 mn de consultation à vérifier les papiers administratifs des patients qui 1 fois / 2 ne seront pas à jour … Et si pas à jour je fais quoi ? » gardez votre fièvre ou vos douleurs et revenez avec des papiers à jour … »
Un autre point me parait encore plus crucial . j’ai réfléchi des jours et des jours à cette mesure car elle tellement démagogique et tellement stupide que je me suis dit » ça cache autre chose » …eh oui et ce autre chose , à mon avis , c la fin de notre libre arbitre en matière de prescription , qui a déjà été bien mis à mal ces dernières années . ça commence par les génériques obligatoires , ça continue par la ROSP , puis il y a la mise sous entente préalable pour la prescription de certains médicaments – on en est qu’au début – je suis convaincue qu’au bout du chemin avec le TPG il y aura la mise sous condition du paiement des honoraires…si vous êtes un gentil docteur qui prescrivez moins moins cher, on vous paye … Pas gentil ? Pas de sous !!
J’espère me tromper mais j’ai bien peur que la route soit déjà tracée . Merci Mme la ministre , vous serez responsable de la disparition de la médecine générale libérale dans notre pays . Est ce un bien ou un mal ? Les générations futures jugeront .
8 janvier, 2015 à 16 h 34 min
Tout à fait d’accord sur les craintes formulées .
On sera à la merci de tous ceux qui nous payent , c’est clair.
Et pour savoir si tous les patients sont conscients des frais qu’ils n’avancent pas il suffit de leur demander s’ils ont une idée du prix de leurs ordonnances !
Essayez avec les polypathologiques , les chroniques, les ALD et les CMU……..
8 janvier, 2015 à 23 h 25 min
Je suis médecin généraliste installé en Alsace. L’Alsace ? Ah oui mais là bas c’est pas pareil … Effectivement mais pourquoi jamais cité en exemple et toujours comme exception ? Le fameux régime local, ne pourrait-on le transposer dans la France entière ?
Pour des cotisations sociales à peine plus élevées que pour le régime général (pour les salariés et pour les employeurs), la sécu rembourse à 90% au lieu de 70%, les hospitalisations à 100%, le tiers payant est autorisé en laissant le libre choix au médecin en fonction des patients. La consultation peut donc être à 2,30 €, la mutuelle n’est pas toujours indispensable pour certains patients. Et les tarifs des mutuelles sont inférieurs, c’est logique.
Mais ce qui existe aussi, pour deux mutuelles de Banque (CIC et Crédit Mutuel pour ne pas les citer, la même maison en fait), c’est la carte Avance Santé : le patient a une carte type bancaire : il paye l’intégralité de la consultation en tapant un code comme pour une carte classique (il conserve donc la notion du coût des choses) mais ne sera débité de son compte que du restant à charge, c’est la mutuelle qui se charge de récupérer la part de la caisse. Le médecin lui est payé avec les CB classiques. D’accord, il faut un terminal CB mais cela revient à l’équivalent d’un C par mois. Cela prouve que le tiers payant intégral est possible sans dénaturer la valeur de l’acte. Aux Caisses et mutuelles de se débrouiller.
Mais surtout, il peut persister un régime de sécurité sociale dont la hauteur de remboursement lui permet de rester le principal acteur, sans être phagocyté petit à petit par les mutuelles privées.
L’exception « locale » pourrait servir d’exemple mais trop d’appétits financiers privés n’ont pas intérêt à son (re)développement.
9 janvier, 2015 à 15 h 27 min
Quelle belle explication, bien détaillée, bien claire. Merci.
Et bonne année, quoi qu’il arrive,
11 janvier, 2015 à 0 h 50 min
a peu près tout pareil et pour les mêmes raisons mais si on veut se faire entendre, il faut bien suivre le mouvement (même si cela demande des concessions et « l’amalgame » avec des confrères dont on ne partage pas forcément les idées. J’avoue être choquée par le côté « pleurnichard » et « burn-outé »des jeunes MG, de ma propre fatigue et celle des confrères que je côtoie, sont de bons médecins avant tout préoccupé par les soins à leurs patients, la médecine de qualité… on ne peut pas s’en plaindre, vouloir que ça change et ne jamais s’engager!
Depuis mercredi, nos revendications paraissent de toute façon dérisoires mais pour infos de voir marqué sur ma porte « médecin en grève » alors que je passe mes 12h au boulot et que je fais quand même le TP à ceux que ça arrange, ça me donne l’occas’ de leur expliquer, et eux celle de m’assurer leur soutien, et bordel ça fait du bien!!!!
12 janvier, 2015 à 17 h 24 min
« Point 2/A : ça va être un bordel infâme. »
Comment se fait-il que les pharmaciens s’en sortent, et pas les médecins ? Certes, on est une équipe.(bien que vous êtes également souvent groupés en cabinet). Mais même mon kiné, qui lui est seul, pratique le tiers payant et s’en sort à merveille…
« J’ai pas ENVIE de commencer mes consultations comme ça. J’ai envie de commencer mes consultations en prenant des nouvelles de la cheville, ou de la petite-fille, ou de la vie en général. »
En pharmacie on le fait, ça prend une minute, (parfois moins, parfois plus). « J’ai la flemme » c’est léger comme argument non ? Pour les problèmes d’impayés, vous aurez sûrement accès à un centre/société qui s’occupera de la majorité des problèmes, comme nous. Il restera des soucis, mais ce sera gérable, pas de panique.
« actuellement, et je sais que je ne suis pas la seule, je sous-facture clairement. » Vous n’êtes peut-être pas la seule, mais vous êtes loin de faire la majorité. Enfin je suppose, quelqu’un a peut-être des chiffres sous la main ?
« Non, le truc qui me terrifie, c’est qu’à la fin les complémentaires me disent quoi prescrire et quels soins donner à mes patients. C’est ça, mon angoisse. »
Angoisse légitime. Mais vous ne pouvez nier qu’un système de contrôle plus en amont des prescriptions par le tiers payant aiderait à réduire la montagne actuelle de prescriptions hors amm et d’horreurs pharmacologiques que l’on peut voir, souvent bien éloignées des recos de l’HAS.
13 janvier, 2015 à 2 h 30 min
» Vous n’êtes peut-être pas la seule, mais vous êtes loin de faire la majorité. »
Ah bah oui. Ceux qui sur-facturent déjà le feront encore plus.
« Mais vous ne pouvez nier qu’un système de contrôle plus en amont des prescriptions par le tiers payant aiderait à réduire la montagne actuelle de prescriptions »
Et on mettrait ce pouvoir-là aux mains des mutuelles ?
Ahahah. Ahahahahah.
15 janvier, 2015 à 15 h 00 min
Ah tiens, derniers exemples en date sur « le tiers payant n’entraine pas de surconsommation »:
– une patiente à qui j’avais prescrit un bilan sanguin assez complet « oui oui je l’ai fait, mais je ne sais pas ou j’ai mis les résultats, c’est pas grave represcrivez le moi, je vais le refaire » environ 200 euros le bilan hein…
– « docteur faut que vous me refassiez une ordonnance pour le vaccin de ma fille, je l’ai acheté mais j’ai oublié de le mettre au frigo alors je l’ai jeté » environ 150 euros la dose…
Je pourrais continuer, j’en ai d’autres, c’est du quotidien… Et vous pensez vraiment que si les patients devaient ne serait-ce qu’avancer l’argent ils auraient un tel comportement???
19 janvier, 2015 à 19 h 31 min
@Jaddo Merci pour cette réponse magnifique. Vous seriez en face de moi, je parie que vous parleriez avec plus de politesse au risque que je ne vous jette le gant, infatué personnage.
Ceux qui sur-facturent déjà le feront plus => Non parce qu’ils seront contrôlés par la sécu et non remboursés si ils abusent. Comme c’est déjà le cas avec les sanctions prévues pour les médecins opposés aux génériques.
Les mutuelles indiquent clairement ce qu’elles remboursent ou non. Expliquez moi votre réponse. Je parle du bénéfice d’un contrôle accru de vos prescriptions par la sécu, qui serait un bien pour tout le monde, et vous me parlez de mutuelles… Les mutuelles sont aussi sous le coup d’une législation non ?
Pour la surconsommation, tout le monde a cru que ce serait le cas lors de la CMU, et cela ne l’a pas été comme le prouvent quelques études.
Une question intéressante : la surconsommation est-elle plus délétère pour la sécurité sociale que la sous consultation ? Vous avez dix secondes.
(et je ne parle pas des pauvres gens qui filent aux urgences parce qu’ils ne peuvent pas avancer l’argent du médecin généraliste… Désencombrer les urgences sera du bénéfice net.)
21 janvier, 2015 à 15 h 09 min
Chère consœur, je suis entièrement et totalement d’accord avec vous, à ceci près qu’il y a apparemment non pas 400 mais plus de 600 mutuelles en France, ce qui multiplie le « bordel infâme » par 1,5.
Quant à la sous facturation, je crains qu’il n’y ait aucun chiffre car cela fait partie des sujets dont personne ne parle…
Personnellement, bien qu’aimant énormément mon métier de généraliste, je songe déjà à mes possibilités de reconversion, malheureusement peu nombreuses, car l’avenir de notre profession me semble tout sauf rose.
Merci en tous cas pour le fou-rire, jaune, certes, mais fou-rire quand même en lisant votre prose…
Bien confraternellement.
23 janvier, 2015 à 16 h 34 min
@Arsie apparemment vous n’avez pas lu l’article de Jaddo et les commentaires…relisez les une fois ou 2 et essayez de comprendre avant de poster des nouveaux commentaires
Concernant les pharmaciens pour qui le TPG ne pose pas de problème relisez le commentaire d’Amy du 25/12/14…
Et concernant votre kiné qui s’en sort à merveille…excusez moi mais qu’en savez vous?? Vous avez étudié ses comptes?? J’ai lu votre commentaire un midi avant de reprendre les consult et il s’est trouvé que ma 1ere patiente de l’après midi était une kiné, j’ai donc abordé le sujet avec elle. Elle ne pratique le TP que pour les patients bénéficiant d’une CMU ou d’une ALD (donc seulement sur la part sécu, censée être « facile »)…et elle en est à 3000 euros d’impayés pour l’année dernière (après démarches je précise). Bien sûr elle n’en parle pas à ses patients, dont certains pensent du coup qu’elle s’en sort à merveille…
Et pour les consult inutiles aux urgences vous pensez qu’elle disparaitront avec le TPG?? Ca me fait bien rire…alors que c’est justement cette « gratuité » qui pousse les gens à consulter pour un oui ou pour un non…et la gratuité n’augmenterait pas les dépenses de santé??
De toute façon Arsie le TPG va être appliqué, et vous verrez…rapidement un nombre non négligeable de médecins dévissera sa plaque (surtout les petits cabinets qui limitent leurs nombres de consult pour faire du travail de qualité, car ça ne sera plus vivable, et il ne restera que les « usines à gaz faisant toujours plus de surfacturation pour compenser les impayés), puis à long terme il arrivera ce que Jaddo décrit à merveille dans son post.
On en reparle dans 20 ans Arsie?
23 janvier, 2015 à 20 h 03 min
Bonjour, Madame. Je ne suis pas content du tout. Je suis le directeur de la complémentaire Les Jonquilles en Fleur, qui fonctionne en réseau avec la LMDE. Comme par hasard, vous nous avez choisis pour cibles de vos craintes. Je rappelle que les Jonquilles sont au service des professionnels de l’horticulture, du jardinage et du paysage et que nos étudiants bénéficient d’une convention avec la LMDE. Vos remarques aussi sottes que grenues me donnent des boutons (de rose). Surtout, elles jettent le discrédit sur la LMDE, une institution créée et gérée par des étudiants, qui a conservé l’esprit potache de ses débuts et qui met dans la vie quotidienne de ses adhérents un peu de surréalisme bienvenu en ces temps de triste rigueur socialo-libérale. J’ai découvert votre prose grâce à un mutualiste de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui me signale que dans l’archipel votre brûlot a été lu par 1,2 lecteur (le 0,2 correspondant au cinquième du texte lu par son épouse, qui n’a pas pu aller plus loin). 1,2 c’est peu, mais quand même : combien de nos adhérents ont-ils été choqués aussi à Wallis et Futuna, Tromelin ou Clipperton, sans parler de la Métropole ?
J’ai demandé à la LMDE d’envisager une action en justice. Il a été convenu que le CA se réunirait pour nommer un attaché aux affaires juridiques, qui serait chargé de consulter la base via une enquête internet. Il serait ensuite possible d’élire une commission pour mettre en place une riposte adaptée à vos calomnies, dans un délai extrêmement rapide. Je n’ai pas réussi à joindre le président de la LMDE, mais je n’ai essayé que 73 fois. J’ai bon espoir de me concerter avec lui très prochainement.
Tremblez, Madame. Vos mensonges ne resteront pas impunis.
29 janvier, 2015 à 1 h 04 min
Très bien expliqué, clair et drôle,merci!
Et courage…
29 janvier, 2015 à 11 h 22 min
bonjour et merci Jaddo…
moi je ne suis pas du tout optimiste par rapport à tout ça.. après 10 ans de remplacement, j’ai eu la folle idée de m’installer(création) et voilà qu’avec cette réforme je cherche une porte de sortie. Pourtant je me suis accrochée, j’ai maintenant un exercice qui me convient mais je me sens maltraitée.
Bon courage à tous
1 février, 2015 à 21 h 53 min
Je ne connaissais pas le problème évoqué par ce post… je lis, puis je découvre certains commentaires qui vont dans le sens inverse… bref… j’en retiens quoi moi ? Si j’aurais su j’aurais pas v’nu :-)
Mais je reviendrai quand même.
4 février, 2015 à 16 h 31 min
Bonjour, je viens de créer mon blog car je rentre en PACES en septembre prochain -> objectifhippocrate.wordpress.com
Si vous pouviez y faire un petit tour cela me ferai très plaisir et si vous aviez des p’tits conseils a me donner (parce que j’appréhende beaucoup)
merci :)
14 février, 2015 à 19 h 43 min
Comme d’hab tout le monde a raison , et toutes les autres professions sont d’immondes profiteurs.
Non : la 5 éme HB glycosylée n’est pas remboursée.
Non : les médecins ne peuvent pas payer une secrétaire,
pour récupérer des remboursements non revenus, chez moi
en labo donc avec des prix de « consultation » supérieur
à 23 €,la perte annuelle pourtant considérable n’aurait
justifié qu’un temps partiel en 2002, et depuis le B a
baissé 6 à 7 fois ( pas les réactifs, salaires et loyer)
Non : les pharmaciens ne s’en mettent pas plein les poches
en ne fichant rien.Beaucoup font faillite, beaucoup ne travaillent plus que pour payer leur personnel,beaucoup se lancent dans des rachats à risque en écrasant la masse salariale( m’en fout suis médecin)
Non : les dentistes sont encore sur un nuage doré.Ils auront , comme les pharmaciens mal évalués leur retraite, et en plus pas de clientèle à revendre ,les nouveaux dentistes sont en majorité salariés, doivent prendre le matériel que le directeur des achats leur impose ( on gage que le pot de vin sera l’argument scientifique primordial) ¸
Non : le TP tout court n’est pas acceptable.Les sommes en causes sont trop faibles : merde 3 paquets de cigarettes.
Non : c’est quoi ce bordel de faire sortir la CV pour un
certificat médical.Je suis un excellent clinicien,
alors déjà ce que je pense des CM … mais aussi
vaguement au courant du droit, ne me faites
pas croire que c’est légal.
27 février, 2015 à 11 h 26 min
Magnifique ! Je n’adhère pas au rosp. Vous avez bien résumé. Un généraliste qui aime encore travailler pour le moment.
7 mars, 2015 à 12 h 51 min
Voilà ou l’état veut vous emmener :
http://fr.april-international.com/global/destination/le-systeme-de-sante-en-italie
Ce système est le même dans d’autres pays, Portugal, Angleterre, pour ce que je connais :
– Soit vous voyez un « médecin d’Etat », ou médecin conventionné CPAM, ou médecin accrédité mutuelle Tartempion, et là, bonjour le délai… (deux à cinq semaines, et je ne vous dit pas que le médecin vous est imposé par quartier, ou par votre mutuelle). Vous ne payerez pas un centime.
– Soit vous êtes pressé, ou inquiet, ou douloureux (ce qu’on appelle autrement « l’urgence ressentie »). Et là, vous verrez le médecin de votre choix, en honoraire libre : 90 euros au Portugal, 135 euros en Angleterre (100£). Vous aurez intérêt à avoir une bonne mutuelle… Ca tombe bien, à partir de 2016, elle doit être proposé par tout employeur à ses salariés…
Bon, et si vous avez pas d’employeur?
En gros, Les mécontents ici, ils sont informés, ou juste de naïfs utopistes.
Il est vrai que la genèse de la Sécu est une utopie communiste d’après guerre qui a vue le jour , ce qui se justifiait tout à fait à l’époque.
Cela semble être encore une exception française, voire un miracle qu’elle vive encore.
On veut tous qu’elle survive…
On veut tous qu’elle survive?
Merci Jaddo.
18 mars, 2015 à 11 h 51 min
J’avais imprimé ce billet pour moi, pour le relire tranquille loin de l’ordi, et le faire lire aussi, et je l’ai finalement envoyé par la poste à MST. J’espère que vous ne m’en voudrez pas, Jaddo, après tout il faut bien distraire et instruire nos gouvernants.
21 mars, 2015 à 16 h 24 min
17€25 de sa poche À LUI jusqu’à quand? les conditions risquent aussi de changer pour les remplaçants et ce serait légitime.
J’ai malheureusement eu trop d’échos de CMU qui ne consultent que pour leur doliprane et leur dexeryl pour ne pas redouter la généralisation à plus de patients.
Mais c’est beau d’être optimiste
3 avril, 2015 à 14 h 33 min
merci pour cette analyse à laquelle j’adhère pleinement avec toutefois un bémol sur la surconsommation médicale qu’engendrera inévitablement le TPG et à laquelle vous semblez toutefois douter. Il me paraît en effet évident que si le TPG permet à une certaine population un accès aux soins qu’elle n’avait pas pour des raisons économiques (comme nous le martèlent les initiateurs de la loi), cette population accroîtra mathématiquement le volume de consommation global des soins (et par la même les délais de rendez vous). Sans compter les angoissés de leur santé ou les gens qui s’ennuient et qui viendront vous voir car ils vous trouvent sympas, ou que Cela les divertit ou qu’ils sont en manque de relations amicales ou sociales.
4 avril, 2015 à 0 h 04 min
Je suis également orthophoniste libérale et je pratique le TP pour trois patients. Eh ben c’est bien la galère et je n’aimerais pas du tout mais alors pas du tout devoir le faire pour TOUS mes patients. Et avec seulement trois patients (et donc bien sûr trois mutuelles différentes mais heureusement une seule caisse d’assurance maladie ouf !), il y a des soucis de remboursements, des conventions à signer. Pour peu qu’un patient change de mutuelle sans me prévenir ou bien qu’une mutuelle en rachète une autre, il faut tout recommencer. Faire régler nos honoraires par les patients, c’est refuser de les infantiliser. Pour tous, j’attends au moins une semaine avant d’encaisser les chèques, le temps qu’ils soient reboursés pour la plupart. Il est important que les gens aient conscience du coût d’une séance ou d’une consultation médicale. Merci Jaddo !
10 avril, 2015 à 14 h 35 min
Je lisais l’article, que je trouvais plutôt clair, pour m’éclairer sur cette situation, et puis j’ai vu une référence barrée à une chanson que je connais bien. Rien que pour ça, cet article est encore mieux !
12 avril, 2015 à 2 h 23 min
Bonjour, tout d’abord je vous comprends et je suis d’accord avec vous, même si en tant que patiente, j’apprécie le tiers payant. Sinon, je suis pharmacien et je peux vous dire que c’est encore pire que ce que vous imaginez: les différents régimes de sécu, les statuts particuliers, les 36000 mutuelles avec des taux de remboursements différents, la mgen ou il y a toujours un truc à payer, les indépendants avec leur caisse de sécu pourrie, les régimes étudiants,les fermetures de droits. Par exemple à titre personnel, j’ai une mutuelle professionnelle klesia. J’ai une carte pour un an mais elle ne fonctionne que les mois ou j’ai cotisé (travaillé). C impossible pr le médecin (et tout pro de santé) de savoir ça! Bref je suis contre aussi, tant qu’on n’aura pas une simplification et une clarification de tout cela: sécu/mutuelle. Ça doit être possible. En belgique, c moins une usine à gaz.
22 avril, 2015 à 11 h 41 min
Très bon article. Et sinon pour la fable de la grenouille, c’est à priori faux (d’ailleurs il a monté la fin de la vidéo avec une fausse grenouille) Plus d’infos : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fable_de_la_grenouille
7 mai, 2015 à 8 h 26 min
Salut Jaddo,
j’aime bien ce que tu écrit mais à mon sens ça manque un peu d’acte et de cohérence. Pourquoi n’as tu pas refusé la ROSP ?
Je ne comprends toujours pas comment 98 % des confrères ont accepté cette aberration! Difficile de venir se plaindre ensuite…
Allez, des convictions et du courage pour rester libre.
7 mai, 2015 à 14 h 50 min
Parce que je suis remplaçante et que je ne le touche pas ?
29 mai, 2015 à 21 h 20 min
Très chère Jaddo, comme je suis d’accord avec toi!!
Perso, je suis pharmacienne assistante, et comme tous mes confrères je galère avec ces fameux rejets de sécu et/ou mutuelles, bêtises de génériques.
Une chose dont je suis persuadée, c’est qu’une chose qui ne coûte rien ne vaut rien. Je vois trop de ces gros c…. (Des fois y a pas d’autres mots) qui claquent la carte vitale sur le comptoir et qui me disent: « Pour moi, c.est gratuit. » Et non, espèce d’abruti, pour toi c’est pris en charge. La société paie. Elle.
On voit souvent des familles de patients décédés qui rapportent à Cyclamed des PLACARDS de médicaments non ouverts, tout beaux tout propres, qui n’ont été pris que parce qu’on a publié que ça coûtait de l’argent.
Bref, il ya déjà eu beaucoup d’arguments de donnés mais sache que moi, je suis de votre coté,et à mon comptoir, je milite!
12 novembre, 2015 à 14 h 21 min
On ne peut pas mieux decrire la situation . Pauvre de nous . Alors enfin solidaire …. Patient et praticien et travaillons ensemble pour notre bien être !!!! Les yeux et les oreilles grandes ouvertes merci
20 décembre, 2015 à 0 h 34 min
Pour le point E, je ne vois pas ce que le TPG vient faire là dedans. Une mutuelle n’a pas besoin de TPG pour décider de mettre des conditions à ses remboursements, non ?