À nous deux, nous ferons un bon médecin.
6 octobre, 2013
Cher toi,
Avant de te raconter (avant de te raconter toi, j’entends ; pas « avant de te raconter un truc »), et avant de te dire merci, je vais te raconter l’histoire de ma dernière annonce d’Hépatite B.
Histoire que tu réalises un peu le contexte.
Donc, ma dernière annonce d’Hépatite B.
J’avais eu ce type au téléphone, entre deux consults d’une journée éprouvante dont je ne me souviens plus. Je sais juste que j’étais fatiguée, pressée, et en retard. J’avais eu ce mec, je l’avais laissé me lire ses résultats par téléphone (ce que j’essaie d’éviter habituellement. Parce que les « Je veux juste savoir ce que ça veut dire -Sérologie HIV positive- » par téléphone, c’est un tout petit peu difficile à gérer…) (du coup, et je fais une parenthèse, imagine bien ce que ça implique au quotidien. Tu as une personne angoissée au bout du fil, qui, pour elle, appelle « juste » pour un renseignement. Elle veut juste te lire deux phrases de sa prise de sang au téléphone pour que tu lui dises que ce n’est rien. Et, en l’occurrence, 99,5% du temps, ce n’est rien, et tu pourrais très bien prendre 30 secondes, écouter deux lignes, comprendre que ce n’est rien, dire « Ce n’est rien », avoir été thérapeutique et miraculeuse en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Ce n’est rien », et avoir rendu un service énorme à quelqu’un. Sauf que tu penses aux 0,5%. Tu penses à ce qu’il faudrait dire, là, au téléphone, si quelqu’un te demande « Qu’est ce que ça veut dire un lâcher de ballons, docteur ? » ou « Qu’est ce que ça veut dire « Sérologie HIV positive » ? ». Tu penses à ce que tu pourrais bafouiller, à ton ânonnage de « C’est dur à dire au téléphone, il faut que vous veniez pour qu’on en discute face à face », à ce que ça pourrait être de semi-annonce maladroite et pourrie. Tu penses que c’est comme quand ton amoureux t’as dit au téléphone « Tu vas me quitter ? » et que oui, putain, tu allais le quitter, mais que non, tu pouvais pas dire ça là, pas comme ça, pas maintenant, pas au téléphone. Bref, c’est à ça que je pense tout le temps quand je refuse de « juste regarder » dans la salle d’attente ou « juste dire » entre deux téléphones. C’est ce à quoi je pensais quand ce type la semaine dernière est parti du cabinet en claquant la porte et en hurlant que les assistantes du Dr Carotte, c’était que des bonnes à rien, et qu’il voulait juste qu’on prenne 2 minutes pour lui dire les résultats de son test du sida. Hey, parce que si c’est positif, mon bonhomme, tu veux vraiment que je te le dise là maintenant, dans ma salle d’attente, entre une mère et son gamin fébrile et une femme avec un panaris ?
Donc non, non, ce n’est jamais facile de « juste jeter un œil ». Ne nous demandez pas de faire ça.)
Bref, disais-je, pardon. Je t’annonçais ma dernière annonce d’hépatite B à ce type que j’avais laissé me piéger au téléphone.
Il m’a dit des trucs, des anticorps anti truc, des antigènes anti machin, des trucs que oui, pardon, après 14 ans de médecine je ne suis toujours pas capable de piger facilement au premier jet sans avoir une antisèche magique que j’aime d’amour sous les yeux. Ça ressemblait quand même furieusement à une vaccination, avec des « Acéhantihachebéhesse positifs », et j’avais dit doctement « C’est rien, c’est que vous êtes vacciné, c’est positif parce que ça veut dire que vous avez des défenses immunitaires contre la maladie, vous êtes juste vacciné, vous êtes protégé, tout va bien. »
Et puis il était venu en consultation, pour autre chose, pour revoir son traitement. À la minute où il était entré, j’ai eu envie d’ouvrir les fenêtres. Ça me fait toujours ça quand les gens portent trop d’angoisse. Ils n’ont pas encore ouvert la bouche que j’ai envie d’ouvrir les fenêtres, de ventiler ma main devant mon visage, pour faire sortir l’angoisse qui distille dans la pièce comme un nuage de poison vert invisible d’une arme chimique d’une guerre oubliée. Plus contagieux que l’Hépatite B, il y a l’angoisse.
J’ai re-regardé ses résultats, avec une main de vapeur impalpable qui me serrait la gorge, et j’ai lu « Ag HbS positif ». J’ai blêmi. J’ai relu. J’ai passé ma main droite sur les commissures de mes lèvres, et j’ai rerelu. « Ag HbS positifs ». Je me suis mise à bafouiller. Que oui, bon, certes, j’avais dit un truc au téléphone l’autre jour, mais que je m’étais trompée, que là c’était différent, qu’il y avait effectivement une Hépatite B dans la cour de jeu. J’ai bafouillé des trucs horriblement, sur des examens complémentaires à faire, sur une lettre pour un spécialiste, sur que des fois c’est grave mais des fois c’est pas grave l’Hépatite B.
Et il venait pour revoir un traitement pour son angoisse, traitement qu’il prenait trop, mal, et qui ne va pas du tout avec une Hépatite B. Nous avons donc passé beaucoup, beaucoup, beaucoup beaucoup de temps à essayer de bidouiller un traitement pour son angoisse (qui, ô surprise, n’allait pas mieux devant le diagnostic d’Hépatite B) et qui ne serait pas trop trop contre-indiqué au vue des nouvelles pièces au dossier.
Cette consultation a duré une heure, dont 45 minutes de mauvaiseté. J’ai été mauvaise du début à la fin. Pétrifiée d’angoisse, de ma très vague connaissance du sujet (« Alors l’Hépatite B, en fait, comment vous dire, des fois c’est très très grave mais plus souvent pas du tout, mais des fois si, quand même, et je peux pas trop vous dire pour vous ») et de la consternation d’avoir dit n’importe quoi au téléphone.
Et puis il était parti. Et puis j’avais fini ma matinée de consultation. Mal. Vraiment très mal, à moitié absente, à moitié en colère. Je ne vois vraiment pas pourquoi vous venez me saouler ce matin précisément pour votre truc à la noix. C’est pour me faire chier, c’est ça ? Vous avez fait exprès de venir me mettre mal exactement ce matin ? Alors que vous ne voyez pas que j’ai eu un patient avec une Hépatite B tout à l’heure et que j’ai merdé ?
Et puis j’avais relu ses résultats, après le départ du dernier patient.
Qui disaient Ag HbS négatifs. Ac anti HbS positifs.
Qui disaient qu’il était vacciné.
Je ne sais pas comment j’avais pu me tromper à ce point. Merci l’angoisse, sans doute.
La fille qui annonce que ce n’est rien par téléphone, puis qui annonce que c’est horrible de vive-voix et qu’elle s’est trompée, puis qui ré-appelle pour dire « Ahah, vous allez rire, mais en fait, j’avais raison la première fois ! », cherchez pas, c’est ma pomme.
Donc, mon très cher, voilà comment tu peux imaginer que je me sens maintenant devant des résultats d’Hépatite B.
Bref, tu étais dans ma salle d’attente ce matin.
« J’ai pas rendez-vous, tu m’as dit, mais le docteur m’a appelé pour dire de venir avec mes examens, et j’ai pas dormi de la nuit. »
J’ai été contrariée que tu n’aies pas rendez-vous. Je t’ai pris un peu de haut. Non monsieur, un rendez-vous c’est un rendez-vous et on voit pas des gens sans rendez-vous entre des gens avec rendez-vous parce que sinon à quoi ça sert que les gens qui aient pris rendez-vous aient pris rendez-vous ? Et puis quand même, deep deep down, quelque chose en moi a remarqué la feuille toute froissée de résultats biologiques que tu serrais dans tes mains. Froissée comme par une nuit d’angoisse. Je t’ai dit d’attendre, que je te prendrai tout à l’heure, qu’il fallait qu’on se prenne le temps d’une vraie consultation et que j’allais te voir après.
Tu es revenu à l’heure dite, avant l’heure dite, même, avec tes cernes et ta feuille froissée.
Qui annonçait une Hépatite B positive.
Je vais avoir du mal à raconter le mélange d’angoisse et de dignité que tu portais.
Tu étais bourré d’angoisse, mais bizarrement je n’ai pas eu envie d’ouvrir les fenêtres. J’ai eu juste envie de te serrer dans mes bras. There-there.
Avec les leçons que j’avais prises depuis mon dernier fiasco, et surtout avec la note dans le dossier du Dr Cerise (qui t’avait effectivement dit de venir avec tes examens) qui annonçait en lettres noires « Hépatite B active et CONTAGIEUX », je n’ai pas eu besoin de mon antisèche magique.
C’est avec ton angoisse que tu étais revenu 20 minutes en avance, c’est avec ton angoisse que tu continuais à tordre cette feuille entre tes mains, et c’est avec ta dignité que tu m’as dit que tu venais d’enterrer ta sœur. De 24 ans. Morte d’une Hépatite B fulminante, diagnostiquée 6 mois plus tôt. Que c’est pour ça que tu avais fait le dépistage.
Vas-y te raconter derrière ça que l’Hépatite B, des fois c’est grave mais le plus souvent ça va.
Et pourtant, diable, je n’ai pas eu envie d’ouvrir les fenêtres.
Tu as été héroïque, et tu m’as permis de l’être.
On a causé. J’ai sorti mes antisèches, pour te les montrer et pour me les montrer à moi aussi en douce, et on a causé.
Des risques. Du oui, peut-être, des fois, ça peut tuer une femme en pleine santé avant qu’elle ait trente ans. Que c’était horrible mais que c’était rare.
On a causé des modes de transmissions. De ce qu’il faudrait avoir comme précautions d’ici ta rencontre avec mon CherConfrère. J’ai passé l’essentiel de la consultation à te dire de continuer à faire des câlins à ta fille de deux ans.
Tu n’étais pas convaincu, et je voyais bien que tu avais envie de partir dans un igloo au pôle nord pour protéger ta famille, alors je l’ai redit, beaucoup. Faites des câlins à votre fille. Antisèches à l’appui.
Je t’ai gardé longtemps, et puis je t’ai demandé 23 euros s’il vous plaît, et puis j’ai accueilli un type qui avait besoin d’un certif de jujitsu.
Tu as été héroïque et droit et fort et intelligent et digne et beau, et tu m’as réconciliée avec les annonces d’Hépatite B.
Merci.
Guéris vite.
6 octobre, 2013 à 6 h 59 min
Bah, le genre de truc que tu auras oublié dans quelques mois…
Je rigole. C’est ça qui fait rentrer le métier. L’expérience, c’est une invraisemblable liste de conneries devant lesquelles ont a coché « ça c’est fait ».
6 octobre, 2013 à 8 h 16 min
Un texte plein d’enseignements pour me non-médecin que je suis, un texte passionnant, touchant, drôle mais jamais irrespectueux, très respectueux même. Merci!
(Tu veux pas venir ouvrir un cabinet à Genève?)
6 octobre, 2013 à 8 h 25 min
J’ai envie de vous dire la même chose : tu es héroïque, et droite et forte et intelligente…
Et en plus c’est beau.
6 octobre, 2013 à 8 h 40 min
dupagne a raison » ça c’est fait ! »
ce genre de choses, on s’en souvient toute sa vie et ça fait progresser ou ça fout la honte rétrospectivement
magistrale leçon à plusieurs niveaux
6 octobre, 2013 à 8 h 55 min
Bonjour,
Merci pour ce billet qui demanderait des heures de commentaires parce qu’il touche au fond de la pratique de la médecine générale.
En résumé : 1) les patients qui donnent leurs résultats pat téléphone : ils sont inquiets, ils sont radins, ils n’hésitent pas à déranger le médecin pendant sa consultation et râler quand, en consultation, le médecin répond au téléphone, ils « croient » en une médecine binaire, sans doutes, oui ou non, avec des réponses toutes faites, ils sont très inquiets, ils veulent savoir… ils ont été trompés par les normes des laboratoires (beau billet de Borée), par la secrétaire du laboratoire ou par le biologiste qui ont dit que c’était grave, et cetera… 2) les médecins qui acceptent cela ont envie de gagner du temps, de ne pas faire une consultation de plus, ont demandé au malade de leur lire les résultats, ne devraient pas accepter de le faire… 3) Les grrrrands professeurs qui ont mis des noms sur les anticorps dans l’hépatite B nous ennuient et la nomenclature est faite pour que seuls les hépatologues comprennent (et, entre nous, s’ils comprennent, c’est que c’est pas très dur… 4) L’erreur d’annonce est rare en médecine générale : elle est surtout le fait des radiologues, échographistes, scannerologues, iérèmologues qui « annoncent » dans un coin de couloir soit des maladies qui n’existent pas, soit des maladies qui existent… 5) L’erreur d’annonce intentionnelle dans les maladies bénignes est fréquente chez le MG quand il veut placer des antibiotiques, des corticoïdes ou des AINS dans des pathologies qui n’en méritent pas… 6) Malgré tout : je ne vaccine pas les nourrissons contre l’hépatite B (je dis cela en passant).
Bonne journée.
6 octobre, 2013 à 10 h 17 min
Mon médecin a une technique très simple concernant les résultats d’examen: il demande qu’on les lui envoie par fax ou par EMail.
Il peut ainsi les consulter tranquillement sans patient angoissé au téléphone ou dans le couloir du cabinet et appeler ceux dont les résultats sont importants pour leur dire de venir consulter.
Ceci bien sur pour les patients dont il a lui-même prescrit les examens. Pour ceux qui débarquent à l’improviste d’on ne sait ou, il n’y a pas grand chose à faire :)
6 octobre, 2013 à 10 h 17 min
« Le temps, le temps, le temps et rien d’autre,
Le tien, le mien » , la source de nos fautes .
Patients, soignants, soyez les apôtres
De ce vaurien que méprise la cohorte
De ce Vaut Rien qui mis à la porte
Crayonne, moissonne bordées de fausses notes
6 octobre, 2013 à 11 h 17 min
Dis? Je peux afficher ce billet dans ma salle d’attente?
Bon en fait faudrait une version courte…
Merci pour ton écriture. Comme d’hab!
Je te bise.
Docaste
6 octobre, 2013 à 12 h 04 min
Moi qui me demandait pourquoi mon médecin refusait sur une affiche de commenter des résultats par téléphone..
Il a dû déjà coché « ça c’est fait », pourtant il est jeune..
6 octobre, 2013 à 12 h 09 min
Très joli texte comme d’habitude a t-on envie de dire! Au delâ de la situation posée il n’est pas inutile de rappeler que l’hépatite B tue encore et que dans certaines situations la vaccination est utile
6 octobre, 2013 à 12 h 46 min
A Jaddo,
Ca arrive souvent, ça m’arrive, ça arrive à tout le monde, même dans des conditions moins stressantes. Il suffit que le patient (les parents pour moi) mettent le focus sur quelque chose qui leur paraît essentiel et urgent alors que c’est anodin pour qu’on omette tel autre aspect bien plus important. Il suffit qu’on soit en retard et un peu moins concentré. Les patients sont très forts pour communiquer leurs angoisses aux médecins et les rendre moins professionnels, donc moins efficaces et moins médecins. A contrario les patients comprennent souvent bien quand on leur avoue qu’on s’est trompé. Ils seront plus enclins à la compréhension que si on s’enferme dans sa tour d’ivoire et si on se crispe sur ses certitudes ou sur sa mauvaise foi.
Quelques faits concernant l’hépatite B.
C’est une maladie virale qui se transmet par voie sexuelle ou par effraction de la peau avec des aiguilles ou objets souillés par le virus qui peut persister jusqu’à 7 jours sur les objets. Elle peut être transmise aussi de la mère contagieuse à l’enfant, ce qui reste exceptionnel en France en raison de la pratique de sérologies de l’hépatite B systématiques de la femme enceinte et des mesures de prévention prises à la naissance. On peut estimer qu’il y aurait 7 cas par an de nourrissons nés de mères nées en France porteurs d’une hépatite B ayant résisté à la prévention.
Aucun autre mode de transmission n’a été démontré, notamment lors d’une étude expérimentale en 1980, il n’y avait pas eu de transmission au singe par voie oralehttp://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7400629 . La contagiosité est signée par la présence d’Ag HBe et/ou d’ADN viral. En leur absence une personne n’est pas considérée contagieuse même s’il y a des Ag HBs+ ce qui signe seulement la persistance d’une infection. A l’inverse la présence d’Ac anti-HBs signe toujours la guérison (ou signifie que la personne a été vaccinée)et précède de peu la disparition des Ag HBs. http://www.infectiologie.org.tn/pdf/fmc/fmc_hep/vhb_vg.pdf
La maladie est assymptomatique pour 60 à 80% des personnes contaminées. Cette proportion est plus grande chez les nourrissons et très jeunes enfants. En revanche il y a un risque accru de passage à la chronicité (avec persistance de l’Ag HBs) chez les nourrissons et jeunes enfants. Le risque de passage à la chronicité chez une population bien nourrie d’adultes peut être de l’ordre de 2 à 5%. Il est de l’ordre de 90% à la naissance, de 50% à un an et rejoint le risque des adultes vers 5 ans.
Sur la PREVALENCE de l’hépatite B (portage Ag HBs), les études sont rares et l’INVS semble très occupée à faire des enquêtes de perception et des enquêtes de couverture vaccinale pour en faire. La dernière enquête date donc de 2004, a été fait par les caisses de sécu et montrait une prévalence de 0,68%, ce qui correspondait à quelques 280 000 personnes http://www.invs.sante.fr/publications/2006/prevalence_b_c/vhb_france_2004.pdf . L’INVS s’appuie toujours sur ces données. Mais sachant qu’on estime que de 3 à 5% des personnes « guérissent » chaque année (séroconversion AgHBs) http://www.sentinelles971.com/point-sur-lhepatite-b/
Ce qui fait 8400 à 14000 personnes spontanément guéries, on peut être sûr que si les nouveaux cas sont en plus faible nombre la maladie s’éteint naturellement dans notre pays.
Et c’est le cas puisque les dernières estimations, basées sur un échantillon aléatoire de 1400 laboratoires permettent d’estimer de manière »large » le nombre des nouveaux cas entre 1021 et 1622 http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/Archives/2013/BEH-n-19-2013 soit une incidence de 1,6 à 2,5 pour 100 000. Et une diminution de 50% environ par rapport à la précédent estimation basée sur les déclarations d’hépatite B entre 2004-2007 qui avait dû être encore plus « large » car elle estimait le nombre de cas annuels à 2578 http://www.invs.sante.fr/beh/2009/20_21/#3 .Cette incidence était estimée à 12 pour 100 000 (enquête régionale à partir de données de laboratoires de la Courly) au milieu des années 80.
Ces nouveaux cas, concernent, comme dans tous les pays à faible endémie (pays riches) pour 80% ou plus des personnes nées dans des pays à moyenne ou forte endémie (maghreb, Afrique subsaharienne, Asie du sud-est, et aussi Europe orientale) http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Hepatites-virales/Hepatite-B/Surveillance-nationale-de-l-hepatite-B-chronique-a-partir-des-poles-de-reference-et-reseaux-hepatites-volontaires/Donnees-epidemiologiques-2008-2011 . C’est dire que pour les personnes nées en France on peut estimer qu’il y a de 200 à 260 nouveaux cas chaque année, qui concernent des adultes pour plus de 90%. Rappelons que 60 à 80% des cas sont asymptomatiques et que 2 à 5% passent à la chronicité.
Pour les cas d’HEPATITE FULMINANTE la dernière étude précise qui semble exister permet d’évaluer à 7 cas par an les cas attribuables à l’hépatite B (336 cas d’hépatite fulminate entre 1998 et 2003 dont 13,8% ont pu être reliés à l’hépatite B http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=3713 ).
En ce qui concerne la vaccination contre l’hépatite B, recommandée par l’OMS chez tous les nourrissons indépendamment de la prévalence de l’hépatite B dans les différents pays, il faut savoir que l’Italie, qui s’est pliée très rigoureusement à cette recommandation puisqu’elle a rendu la vaccination obligatoire chez tous les nourrissons et enfants de 12 ans depuis 1991 (donc couverture proche de 100%) présente des prévalences de l’ordre de 1 à 2 pour 100 000 officiellement ; soit les mêmes que celles de la France, beaucoup plus réticente à la vaccination et, dont la couverture vaccinale des nourrissons était de l’ordre de 40% en 2008.
D’autre part, il faut noter qu’en Italie, malgré cette très forte couverture vaccinale, la proportion de l’hépatite B parmi les hépatites virales n’a pas diminué ( de 26% de 1991 à 1997 et de 24% de 1997 à 2004). Ce qui signifie que les hépatites A et C non soumises à vaccination obligatoire ont diminué tout aussi rapidement.
Autre élément, d’après les exepers de l’OMS eux-mêmes, il n’existe pas d’étude démontrant la persistance de la protection vaccinale au-delà de l’âge de 15 ans chez un nourrisson vacciné pendant les premiers mois de vie http://www.who.int/immunization/hepb_grad_duration.pdf .
Donc, globalement, pas de quoi paniquer. Et la panique s’explique largement par les campagnes destinées à promouvoir la vaccination qui sont sans rapport avec la réalité de l’hépatite B en France.
6 octobre, 2013 à 12 h 58 min
Une fois, j’ai annoncé une hépatite à une femme dont le mari en avait une, pis après qu’elle ait bien pleuré, j’ai relu mieux et en fait je lui ai dit qu’elle n’en avait pas…
Six pieds sous terre, je me serais sentie mieux que face à elle. « coucou vous avez une hépatite B, voilà les kleenex, ha ben en fait non, qu’est-ce qu’on se marre »… Depuis, quand je suis trop fatiguée je dis aux gens que je le suis, et je prends plus de temps, pour éviter de refaire ça.
On est mauvais parfois. On progresse. Mais c’est difficile.
Des biz
6 octobre, 2013 à 13 h 07 min
Je t’ai déjà dit que je t’aimais?
6 octobre, 2013 à 13 h 37 min
C’est tellement beau, j’en ai eu les larmes aux yeux
6 octobre, 2013 à 17 h 00 min
Mouais, la morale de l’histoire :
1) Prendre le temps d’ECOUTER le patient et, effectivement, demander de faxer les résultats pour les regarder tranquillou plus tard, afin de donner un avis CORRECT :).
2) Prendre une secrétaire pour gérer vos appels de patients stressés, et ainsi faire vos consultations tranquilles.
6 octobre, 2013 à 17 h 22 min
Encore un beau texte. C’est dégoûtant d’écrire des beaux textes comme ça. Ca me fait pleurer. C’est pas bien. C’est trop bon. Tu vas donner le mauvais exemple. Encore.
6 octobre, 2013 à 22 h 03 min
Jaddo: une sacrée plume,
Du vécu, de l’humain,
et quelques larmes à la fin,
Merci comme de coutume!
7 octobre, 2013 à 2 h 59 min
Je vous lis, je vous admire.
Et bonus, vous me confortez dans mes choix. Quand on m’a proposé le vaccin HepB , j’ai pris. Idem pour le HepA.
On m’a braillé « mercure dans le vaccin, sclérose en plaque ».
Me suis juste souvenu de cet épisode de Dr House où une de ses patientes lui explique qu’elle n’a pas fait vacciner son bébé parce que c’est pas bio et que les vaccins ça ne sert qu’à engraisser les labos. Il lui réplique aussi sec qu’il vaut mieux que ce soit les labos qui s’engraissent que les fabricants de cercueil taille enfant (en gros).
7 octobre, 2013 à 10 h 13 min
Merci pour ce beau billet.
On en fait tous des erreurs, mais peu d’entre nous en parlent aussi bien…
Et merci pour le lien « antisèche-magique-que-j’aime-d’amour », je ne le connaissais pas : super pratique !
D’accord avec Fluorette : plus on est fatigué, plus faut prendre le temps… mais facile à dire quand on a qu’une envie, c’est de rentrer chez soi !
Courage !
PS : grâce à la façon dont tu racontes les choses, on t’y voit vraiment, mais on s’y reconnaît aussi beaucoup :-) Je suis fan !
7 octobre, 2013 à 10 h 29 min
Jaddo,
ton antisèche, j’ai cliqué dessus, et déjà, je l’aime d’amour.
7 octobre, 2013 à 10 h 39 min
Plus je lis ce blog, plus je regardes mon médecin généraliste (qui visiblement n’a pas trop réussis ses études de médecine puisque « vous allez finir généraliste vous ! » ^^) avec un regard… plus humain, plus compréhensif.
Merci pour ses billets qui nous aident à comprendre nos médecins.
7 octobre, 2013 à 11 h 19 min
Mais finalement, le suivant il pouvait faire du jijutsu ou pas?
7 octobre, 2013 à 12 h 29 min
Purée…. Ça me rappelle une annonce de HIV,le biologiste m’avait dit que si si c’était positive et j’avais prévenu la patiente… Et puis… Western blot négatif …. Le chaos dans ma tête…
7 octobre, 2013 à 14 h 16 min
Bonjour, de mon côté, c’est à dire le côté des patients, ce texte est nécessaire autant que magnifique: il fait peur autant qu’il rappelle à la réalité des attentes dans le vortex des diagnostics, que ce soit pour les proches ou pour soi-mêmes, et en même temps, il rappelle à quel point le médecin porte sur ses épaules des responsabilités que très peu de gens pourraient supporter. Donc cela est très profitable d’écrire ainsi et de le partager car ce texte appelle à l’indulgence, y compris ans la compréhension de la nécessité de recourir à l’humour quand on a choisi d’oeuvrer en médecine; Donc, un grand merci.
7 octobre, 2013 à 15 h 11 min
Salut Jaddo,
Suis tombė sur ton blog en suivant un tweet de Maître Mô. Même pas eu mal au début. Au contraire. Alors, j’ai tout lu d’une traite depuis le premier post. Le meilleur moyen pour ne rien retenir. Faut dire que je n’ai rien à voir avec la médecine, si ce n’est mon vécu de patient lambda. Mais j’ai beaucoup à voir avec l’écriture, la photo et le basket (pour tout te dire). Bref… Après une première journée de lecture, je me suis réveillé ce matin avec super mal aux yeux. Je voulais savoir si c’est dû au rétro éclairage de mon ipad, ou s’il est possible que les vrais morceaux de douleurs qui émaillent tes billets, aient laissé un dépôt derrière mes globes occulaires. Affectueusement #jdcjdr
7 octobre, 2013 à 18 h 25 min
Salut Jaddo…
Merci, magnifique..
J’ai fait un vaccin en SC, parce que je suis stressée de me tromper, que je relis toujours le mode d’emploi, et que j’ai lu de mes propres yeux SC, et en fait c’était IM.. J’ai relu après l’avoir fait en SC!!
J’ai annoncé un rechute de lymphome après un grand PUPH qui l’avait dit, et c’était un cancer du poumon métastatique, le grand ponte m’a appelé pour me dire qu’il s’était trompé, j’ai du rappeler le type pour lui dire que c’était plus compliqué et qu’il fallait qu’on en parle face à face..
..
Si nous étions parfaits, déjà ça se saurait, et nous ne serions plus humains.
7 octobre, 2013 à 18 h 32 min
« there there »… big bang théoricienne à ses heures perdues?
Sinon, la première histoire est une parfaite démonstration de l’embarras par procuration — on s’y croirait, même sans être médecin.
8 octobre, 2013 à 12 h 13 min
J’aurais des pages à ecrire pour te remercier et te feliciter de ce nouveau billet, mais n’ayant pas tes qualités litteraires, je me concentrerais sur 3 points !
Merci donc de me rassurer en me disant que je ne suis pas le seul à :
– avoir des antiseches (!)
– etre à moitié absent lors des consults qui suivent une consult specialement stressante/enervante.
– bugger sur quelques choses que je ne devrais pas, comme une interpretation de resultats !
Dans mes propres bug à partager, je pourrais citer une vaccination ROR en oubliant de melanger la poudre dans l’adjuvant (donc n’injecter que l’adjuvant !!) et ne m’en rendre compte que le soir en rangeant (… t’as l’air bien naze en rappelant la mere alors !) , ou le gars que j’ai pourri car il etait en retard à son rdv le soir alors que j’etais claqué, et qui s’excuse en me sortant une histoire glauquissime (genre decouverte le leucemie aigue) …
On est bien petit parfois…
Mais c’est rassurant de ne pas se sentir seul !!!
8 octobre, 2013 à 13 h 35 min
Quand vous vous sentirez seul et ridicule, pensez à moi qui ai demandé à une élève d’aller jeter son chewing-gum le 1er jour de classe:
Elle:-non madame c’est bon, je le mets dans un papier
Moi(parano comme tous les profs qui doivent se faire respecter parce que, merde quoi, on est le 1er jour et si j’ai dit d’aller jeter ton chewing-gum tu vas jeter ton chewing-gum!)- non, vous allez le jeter.
Elle (suppliante):-non s’il vous plait madame!
Moi (commençant à suer à grosses goutes ) -si , j’ai pour tradition d’obtenir ce que je demande. Vous allez le jeter ou (et j’abats ma dernière carte) je vous mets à la porte
et là, la gamine commence à se lever, je m’entends respirer de soulagement: j’ai gagné.
Et je vois alors l’élève s’emparer des 2 béquilles que je n’avais pas remarquées auparavant, s’extirper de son siège et, plus rampant que marchant, aller jusqu’à la poubelle: elle était paralysée d’une jambe et très handicapée de l’autre.
Grand moment de solitude.
Heureusement, les élèves ont un égo moins sur développé que le nôtre,et elle m’a pardonné :-)
8 octobre, 2013 à 13 h 36 min
J’ai oublié l’essentiel: Merci pour tes articles qui rendent à mes yeux de malade pathologique (sic) les médecins un peu plus humains (quoique toujours aussi caractériels^^)
8 octobre, 2013 à 21 h 44 min
Un fou rire!!..
Ok je vois votre personne douée de sens humain. En faite c’est exactement de cette manière qu’un médecin doit se comporter.
l’annonce des résultats dans un climat convivial.Une information claire loyale appropriée et rassurer le malade. Oui ce n’est rien même si c’est grave. ça peut aller si c’est très grave. On peut passer une journée moche devant une tel situation. Mais on ne fâche pas. Moi j’adore les patients souffrant d’une pathologie tres compliquées.
Surtout notre doux et beau sourrir amène la sérénité.
c’est très intéressant. Je me sens. Merci.
9 octobre, 2013 à 1 h 24 min
Merci. Je regarderai mon toubib avec, encore plus, de sympathie et d’affection ! Si ! Si ! Et je ne plaisante pas !
9 octobre, 2013 à 9 h 11 min
Jado is back , pour de bon j’espère après ce long silence. Les derniers post , le dernier, nous ramène encore une fois à notre condition humaine de doc gé, avec nos carences, nos erreurs -qu’on fait tous-, qui montrent bien qu’il ne faut jamais se laisser gagner par trop de confiance en soi.Et surtout jamais donner de diagnostic au téléphone, mais bon jamais , toujours , fontaine et tout ça, on fait comme on peu.
Au plaisir de te lire bientot
9 octobre, 2013 à 15 h 17 min
Merci Jaddo. C’était super et tellement vrai.
Cette sale impression de mauvaiseté qui t’envahit lorsque tu as commencé une consultation par une grossière erreur, je connais. Non seulement elle te met mal à l’aise mais elle t’en fait commettre d’autres des erreurs ! Et elle dure, t’arrêtes pas d’y penser comme un goût amer qui t’empêche de bien travailler. Comment peut-il encore me croire …
Je pense que c’est dû à la sacralisation du médecin dans notre culture depuis des siècles: un médecin sait, il ne se trompe jamais.Le médecin est au dessus, le patient en bas. Le médecin ordonne le patient obéit. Je pense qu’il faut casser cette tour d’ivoire (de laquelle nous tombons de bien trop haut quand nous nous trompons). Savoir s’excuser, expliquer son erreur. Montrer qu’on ne sait pas tout (j’ai toujours honte quand je sors mon dorosz). On montrerait un médecin plus modeste, plus humain, plus respectueux, plus à l’aise.
ça me rappelle ce grand chef de cardiologie, très réputé, qui a annoncé à ma famille que ma grand mère avait des métastases au foie et qu’elle n’en avait plus pour longtemps. Au final ce n’était que des kystes biliaires … Jamais il ne s’est excusé, jamais il n’a expliqué son erreur. Le tout c’est d’expliquer et de SAVOIR S’EXCUSER. C’est du respect. S’il n’y a pas de respect il n’y a pas de relation patient-médecin.
Merci encore Jaddo de nous faire partager tes aventures, tu le fais si bien.
9 octobre, 2013 à 16 h 19 min
Alors en fait cette Hépatite B c’est quelque-chose !
Car moi aussi j’ai et le droit à une annonce … particulière !
L’HépatiteB on m’en parle un peu . J’ai 11 ans, je suis en 5eme et on nous explique le maladie du baiser et compagnie. L’infirmière du collège nous vaccine. Et puis voilà.
Mais 10 ans plus tard je rentre à la maternité. Aujourd’hui ma première fille va naitre ! Ma pochette « dossier grossesse » a beau être énooorme il manque des sérologies. On me fait la prise de sang pendant que je suis en salle de travail .
Quelques heures plus tard après un accouchement à complications je deviens Maman !
Le lendemain matin je vais à la nurserie pour le premier bain de mon bébé . Et là, posé à côté du tapis à langer il y a une feuille, un tableau avec les noms des bébés de l’étage et une colonne « observation ». Sur la ligne concernant ma fille je vois « !!! Mère : HépatiteB !!! » . Je demande à la puéricultrice qu’est ce que ça veut dire. Elle me pourri, que c’est confidentiel que je n’ai pas à regarder ça blablabla. je lui rétorque que s’il sagit d’un truc de secret médical fallait pas le laisser trainer là, que j’ai rien regardé, que j’ai juste vu et que maintenant je veux savoir pourquoi il est inscrit ça ! Je m’énerve, je suis faible , je tombe. On me mets dans un fauteuil, on me raccompagne à ma chambre en me disant « Le médecin va venir vous voir. Pour le moment on va garder la petite , vous vous devez dormir! »
Bref je suis en pleurs (grave en pleurs !) je comprends rien, j’appelle ma mère (médecin) je lui dis « On m’a pris ma fille, apparemment j’ai une hépatiteB ».
Là je la panique, mais je ne m’en rend pas compte. Déjà la veille elle a passé 6h devant son téléphone morte d’angoisse car je l’avais eu juste après que la sage femme m’ait dit « bon vous êtes à 10, on va y aller ». Forcément ne pas avoir de nouvelles faisait qu’elle savait qu’il y avait forcément eu un problèle au cours de l’accouchement. Conscience professionnelle oblige . Bref
2h plus tard le médecin m’annonce mon hépatite B , je nie « je suis vaccinée » que je répète. »J’ai pas les yeux jaunes regardez!!!! » que je m’obstine.
Nouvelle prise de sang pour recalculer les anti-gènes , les anti corps, j’capte rien . Vaccination du papa en urgence, et surtout du bébé.
Je vais passer du temps à la mater. 8 jours .
Au septième après plusieurs controles, j’ai eu le droit à un staff complet dans la chambre, cadre du service, médecin et compagnie . « Nous sommes absolument désolé, il y a eu , en bas, au labo, un échange incompréhensible entre vos analyses et ceux d’une autre personne. Vous n’êtes en fait pas atteinte d’Hépatite B. Veuillez acceptez toutes nos excuses pour tout cela! »
Je tombe des nues. Je comprends que l’erreur soit humaine. Le problème n’est pas là . Je suis d’ailleurs ultra soulagée ! Mais quid de la personne à qui l’ont a prêté mes résultats , qui depuis à du quitter l’hôpital et ne sait donc pas pour son hépatiteB !?
Tout ça c’était il y a plus de 6 ans . Et quand je lis l’histoire de ce Papa , j’ai mal pour lui en me revoyant penchée au dessus du berceau transparent de ma fille de quelques heures lorsque le médecin à quitté ma chambre une fois l’annonce (fausse) faite .
10 octobre, 2013 à 2 h 17 min
Ces histoires de fausses annonces me rappellent l’histoire de C. C a eu un cancer du poumon, un vrai, opéré proprement, chimiothérapie qui ont suivis… tout semblait bien aller.
Sauf que quelques mois après C a recommencé à avoir des problèmes supplémentaires. Perte de sensations dans les membres inférieures entre autre. Hors C était infirmière de métier et avait travaillé dans les services de soins palliatifs pendant un temps… Elle avait une idée de ce qu’elle avait et de ce qui l’attendait… Mais pour le diagnostic officiel il allait falloir suivre un long chemin. Elle a commis l’erreur d’essayer de le raccourcir en se faisant directement adresser au spécialiste idoine pour l’examen qu’il lui fallait selon elle : scanner.
Et là, le spécialiste était un grand maitre, sûr de sa science. Et si sa perte de sensibilité dans les jambes correspondait à un ennui dans telle partie du cerveau, tel autre symptôme était relié à une autre partie du cerveau. C’était donc impossible que C ait un problème pour les deux. Et C a été catalogué. Une belle étiquette. Mythomane. Et pour prouver que C était une menteuse, certes elle aurait le scanner mais avant ça elle aurait les trouze mille tests possibles et imaginables (et inutiles) qui lui prouveraient qu’elle n’avait rien.
Et donc après ces tests éprouvants, alors qu’elle attendait les résultats avec inquiétude dans sa chambre d’hôpital, elle a finit par demander à un mini-médecin, assistant du grand chef. Le mini-médecin a dit qu’il avait lu les résultats et qu’elle avait rien. Après tout, le chef l’avait classifiée et tout le monde sait que le chef a toujours raison… Mais finalement il a eu un éclair de lucidité et a été réellement lire les résultats.
Une fois les résultats lus, effectivement le chef avait raison, un problème ne pouvait pas causer tous ces symptômes. Mais trois oui. Trois métastases dans le cerveau qui allaient causer le décès de C six mois plus tard.
Jamais C n’en aura voulu au mini-médecin – qui s’est excusé pour la fausse annonce. Par contre elle en aura voulu au grand chef jusqu’à la fin de ses jours – lui ne s’est pas excusé.
Après ce genre d’événements, on pourrait perdre foi dans la médecine et les médecins… sauf que je sais que tous les médecins ne sont pas ainsi. Parce que je connais ceux qui travaillaient avec C. Mais aussi parce que je lis de bons médecins – les Jaddo, Borée, Dominique Dupagne et tant d’autres qui sont restés des êtres humains, et pas des machines à diagnostics.
Alors merci Jaddo de nous redonner l’espoir en la médecine.
PS : j’ai essayé de rester le plus léger possible, mais ce n’est pas évident. C’est que C, en plus d’être infirmière était une mère. La mienne.
10 octobre, 2013 à 2 h 59 min
Bien le bonjour,
Ce billet m’a particulièrement régalé, comme souvent chère docteur Carotte.
Alors moi qui suis gastro-entérologue(et pas du tout hépatologue, parce-que contrairement à « docteurdu16 », je persiste à penser qu’il faut aimer la complication pour l’être hépatologue), je dois bien le confesser, il m’arrive encore aujourd’hui de suer légèrement sous les bras, de frissonner de l’échine l’air de rien et passer la main négligemment sur mon front moite de terreur et d’incompréhension quand débarque la fameuse feuille froissée et la main qui la serre, au bout de laquelle se trouve un patient au regard inquiet qui attend que je le rassure. J’ai donc pour cela une magnifique et gigantesque anti-sèche – faite maison (non, elle n’est pas compliquée, ni couverte de courbes alanguies aux couleurs variées pour signifier les anticorps qui montent et qui descendent comme les cours de la bourse)qui trône triomphalement sur le mur du cabinet. Très pratique pour avoir toujours l’air de savoir de quoi on parle. ^^
10 octobre, 2013 à 8 h 09 min
Merci pour ce billet rempli d’émotions, d’humanité …
Petite note: finalement, vous pouvez presque dire merci à la première de vos annonces, car elle vous a permis d’aborder différemment la seconde …
10 octobre, 2013 à 9 h 43 min
Chère mère de C,
Je suis la fille de P.
P toussait, était essouflé, il est allé voir son médecin généraliste qui l’a envoyé voir un cardiologueenchef. Cardiologueenchef qui a conclu que P était un (je cite) « simulateur » qu’il n’avait rien du tout, que c’était juste un artiste glandeur qui devrait moins sortir le soir.
3 mois plus tard P mourrait d’une insuffisance cardiaque et pulmonaire non detectée.
Le généraliste à écrit cette phrase au cardiologueenchef: « Monsieur, le simulateur est mort »
Evidemment, pas de nouvelles du cardiologueenchef.
Oui, c’est dur de garder la foi dans les médecins, car leurs très grandes connaissances sont souvent bien minces face à leur immense égo.
On était en 1976, j’avais 5 ans, et plus de papa.
10 octobre, 2013 à 10 h 07 min
Et il y a l’histoire de V.
V est un enfant de 2 ans qui se réveille un matin fièvreux, que ses parents emmènent chez le médecin pédiatre qui diagnostique une rougeole. La mère s’étonne « mais il est vacciné! » la pédiatre la dévisage de haut en bas (traduire « pauvre nouille! ») « ça n’empêche pas de développer une petite rougeole madame »
bon, très bien.
La mère prends donc V sous le bras et avant de partir, demande juste:
-Qu’est-ce que je dois surveiller?
Là, la pédiatre soupire ostensiblement et répond avec tout le mépris possible
-Rien madame! Il a une rougeole, ça va passer!
Bien.
Sauf que qques heures plus tard, le corps de V se couvre de petites taches rouges. Que V se met à vomir. Bien sûr on est samedi 2 janvier, dans l’après-midi. La mère appelle partout (pédiatre, médecin de garde, hôpital) et bonne élève, récite « on a vu un médecin ce matin qui a diagnostiqué la rougeole mais… » mais précisément personne n’entend ce qu’elle dit après son « mais », la formule « le médecin a diagnostiqué » annihilant visiblement l’ouïe du reste du corps médical.
Bon.
Le temps passe, les taches s’étendent. Les parents névrosés n’y tiennent plus et embarquent le gamin à l’hôpital dans leur propre voiture.
On est samedi 2 janvier après-midi.
Une interne est là. Une petite, jeune, interne. Qui examine V, fronce les sourcils. V est presque inconscient maintenant mais la fièvre a disparu. L’interne ne dit rien s’éloigne, la mère tend l’oreille et l’entends décrocher un téléphone, puis sa petite voix mi-tendue, mi-apeurée, et surtout terrorisée:
-Monsieur, j’ai un enfant ici, taches rouges, vomissements, quasi inconscient.
Elle fait une pause puis prononce ces mots:
-j’ai un doute.
-….
-Oui monsieur, c’est à ça que je pense
-….
-Oui monsieur, je pense que oui, vous devriez venir
-….
-Pardon monsieur, mais oui monsieur.
Quelques heures plus tard (les heures les plus longues dans une vie) la méningite à méningocoque B avec purpura est diagnostiquée, et bien sûr le pronostic vital de V engagé.
Merci merci merci à cette petite jeune interne, qui, par sa compétence (elle a fait le bon diagnostic elle), son courage (déranger le chef un samedi 2 janvier après-midi), sa désobéissance (elle a remis en question le diagnostic des supérieurs) a tout simplement sauvé la vie à V.
Qu’elle ne perde rien de tout cela en devenant un médecin connu et reconnu.
V est mon fils et, à bientôt 14 ans, est le plus beau des jeunes hommes !
10 octobre, 2013 à 23 h 23 min
Bonjour jaddo, je revis une situation que j’ai vécue il y a 3 mois. Grand moment de honte…Autre point commun l’ANGOISSE que dégageait le monsieur dans l’ attente des résultats de sérologie jc, pour savoir si oui ou non ij pourrait bénéficier d’un traitement nouveau et efficace contre la sclérose en plaques… » génial » je lui ai dit… « On peut commencer le traitement sans risque… »alors il revient avec sa femme pour que je leur explique le nouveau traitement … Et là, je rouvre le dossier… Et incroyable , le « négatif » s’etait transformé en » positif »….bouffées de chaleur- annonce de mon erreur- plates excuses… Et la il me dit quelque chose dont j’essaie de me souvenir quand tout va mal « c est pas grave docteur, vous au moins, vous êtes un être un être humain » ouf!!!
comme quoi l’angoisse brouille la vue, méfiance !
13 octobre, 2013 à 10 h 13 min
Hépatite viral B quelque soit le portage, le forme .. est inquiétante. Sa prophylaxie savère nécessaire.
Ce texte est très captivant et demeure une situation incontournable par tous les personnels soignants.
Je reviens et je reviens dessus pour vous montrer l’attention et l’intérêt que je porte à votre sagesse dans la relation médecin -patient.
Mon père m’a toujours dit de ne pas m’éloigner des sages car c’est eux qui détiennent le secret de la longévité.
Je tiens à vous garder auprès de moi.Bon courage et de bonnes choses à vous.
14 octobre, 2013 à 5 h 10 min
Merci Jaddo, pour ce magnifique billet, ainsi que pour celui, tellement touchant, dans lequel tu traites de la difficulté de soigner les gens qui te sont proches ( habitant à l’étranger, je vais arrêter d’envoyer des emails « vagues » à mon médecin qui est aussi et surtout un ami très proche) et pour tous les autres dans lesquels tu fais preuve de tant d’humour, de réalisme et d’humanité. Moi aussi je t’ai découverte(sur FB, par le biais de mon médecin, M.Calafiore, qui est un de tes « fans ») et j’ai « avalé » ton blog. Merci, merci, merci pour ce que tu apportes à tes patients et pour ce que tu m’apportes à moi rien qu’à te lire.
15 octobre, 2013 à 0 h 24 min
Bonjour jaddo , je suis tombé par hasard sur votre article et je crois que je suis déjà fan , votre description de cette situation est tellement bien faite qu’on se croit a votre place , eh oui c’est tellement pénible d’annoncer de mauvais résultats qu’on a parfois envie de mentir aux patients et dire qu’il y a rien d’alarmant !
16 octobre, 2013 à 18 h 17 min
Bon! tout « vieux » médecin a connu ça , ou alors il est passé à côté…, ou alors c’est un extra terrestre … Merci de nous le remmemorer de si belle façon; mais le biologiste dans tout ça? il aurait pas pu appeler? il les connait pas mieux que nous ces foutus tests ? avec ou sans tust ? et si chacun faisait son métier? il me semble que les rares cas graves que dépistent la biologie pourraient le justifier
17 octobre, 2013 à 10 h 49 min
J’en connais une autre moi, de héroïque et droite et forte et intelligente et digne et belle.
Parce qu’il est rare de reconnaître ses ignorances, ses erreurs et ses embarras, alors que lorsque tout le monde les accepte et les annonces, tout le monde se sent bien mieux de vivre avec les siennes, ca fait beaucoup de bien quand on vient lire ce blog que les Saints Docteurs, ces savants, ont les leurs aussi.
Ce blog fait un travail absolument miraculeux : il informe sur une partie du métier sur lequel on est très mal informés. Combien de mes amis considèrent qu’un médecin qui fait une erreur, ou une imprécision de diagnostic est un crétin incompétent ?
Pourtant, même pour un médecin, l’erreur est humaine.
Et ici, cette erreur, elle est héroïque et droite et forte et intelligente et digne et belle.
Comme vous.
17 octobre, 2013 à 10 h 51 min
Et dans toutes mes virgules j’ai oublié des bouts de phrases. Oups.
21 octobre, 2013 à 13 h 50 min
Pfiouuuu…émouvante la fin…
22 octobre, 2013 à 11 h 51 min
Jaddo,
Je suis un homme de 36 ans, en très bonne santé, je suis heureux dans mon travail et dans ma famille…
Est-ce normal que je pleure en lisant vos articles ? ;-)
5 novembre, 2013 à 20 h 15 min
Non c’est humain de pleurer face a la fatalité du sort
10 décembre, 2013 à 15 h 01 min
Je vois beaucoup de réactions de médecins dans les commentaires…Moi je suis la patiente qui schlingue littéralement le stress au point de m’en excuser et qui met le médecin dans le doute ahem…Jour de mon accouchement (toxemie, hémorragie, révision utérine etc…oui oui je suis une chouette patiente) on met bébé au sein. Je dis que je ne sais pas si bébé tête vraiment, la SF presse mon sein. Du liquide rouge sort. ça ressemble à quoi le colustrum? elle presse l’autre sans rien dire, du sang sort de l’autre sein. Le médecin vient me voir « bon ma petite dame il va falloir faire une mammo dans quelques semaines, certainement tumeur au sein blablabla). J’ai accouché de mon premier enfant 4h plus tôt et on m’annonce ça. Une semaine se passe à la maternité, le pédiatre trouve que je suis bien blanche et envoie l’infirmière. Taux d’hémoglobine : 6,3. On m’explique pas vraiment les conséquences. J’ai la tête qui tourne, j’ai mal partout,tous ces signes qui s’accumulent me confortent dans l’idée que je vais mal. Des semaines d’angoisse à pleurer en me disant que peut être ce bébé n’aurait plus de maman. C’était il y a deux ans et demi, tous les examens sont négatifs. Depuis j’ai gardé cette habitude d’identifier n’importe quel signe comme inquiétant, ou comme quelque chose qui n’aurait pas été décelé. Alors je dépose les résultats à l’accueil, j’ai besoin de les voir en urgence parce que je ne dors plus, j’emmène les résultats sans les avoir regardé en ayant l’impression d’avoir une bombe prête à exploser dans mon sac…Bref, je suis la patiente pétrie d’angoisse et reloue. Mais grâce à votre billet je m’en souviendrais la prochaine fois ;)
4 janvier, 2014 à 19 h 12 min
j’adore , vraiment
ce post et tous les autres, et le livre par lequel j’ai connu le site
pas seulement parce que c’est bien écrit, fluide et même divertissant
mais surtout parce que ça vient des tripes, c’est le vrai ressenti que d’habitude personne n’ose montrer voir reconnaitre
c’est sans voile, sans faux semblant, sans chichi, sans apparences, sans façade …
bref tu ne nous vends pas du rêve
et j’aime ça
13 janvier, 2014 à 14 h 13 min
Bonjour jaddo,
merci pour ces billets, jaddor!
Pour ma part, j’ai eu une fois une annonce par un biologiste minable (oui, j’ose) d’une hépatite C positive (pour moi! moi, mais c’est impossible, y’a pas de raison, j’suis médecin, je sais bien que j’ai pas pu l’attraper, c’est pas possible, j’ai eu mon lot de maladie grave(parenthèse dans la parenthèse, une bonne annonce bien pourrie d’ièrèmologue, j’vous raconterais ça une autre fois), pourquoi me rajouter ça en plus???), le biologiste me fait asseoir dans son bureau et me demande d’un air embêté « vous avez fait le test parce qu’il y avait une raison? » Ben oui, je suis enceinte et c’est les tests classiques qui m’ont été prescrit. Air encore plus embêté.Au final, après une après-midi de pleurs, de désespoir, et de lamentations ma gynéco m’a conseillé de refaire le test dans un autre labo, compétent, où j’ai appris que la grossesse pouvait générer des faux positifs. OUUUFFF!
19 janvier, 2014 à 15 h 29 min
C’est poignant. Pour un profane comme moi, découvrir un médecin qui a notion de ce qu’est la gratitude, enfin je veux dire, qui en éprouve et qui en manifeste des signes, c’est comme une révélation.
27 février, 2014 à 1 h 45 min
JADDO,
Je termine ton livre à l’instant ( parce que Bon quand mmême c’est extra).
En tant que jeune infirmière en psychiatrie ( c’est un choix, je n’ai pas raté ma vie comme beaucoup me disent), je trouve très rafraîchissants les coups de gueule concernant les services généraux. J’aime bien, je retrouve à peu près toutes les réflexions que je me faisais à l’époque de mes stages ( il y a 3 ans quoi).
Bref je n’ai pas ta plume, c’est un peu décousu ce que je raconte ( je dis « tu » en plus, comme si on avait élevé les cochons ensembles), tout ça pour dire merci, je fais tourner ton bouquin aux collègues tellement je l’aime. Et je l’aime d’autant plus avec les citations Kaamelot et TBBT!
Bon courage pour la suite.
31 mars, 2014 à 20 h 16 min
Bravo pour ce billet que je nommerais; « ag ac hépatite ». Mais ce titre n’évoque pas ce qui me touche – en tant que thérapeute psycho corporelle (que c’est moche cette expression non?), en tant qu’analyste psycho corporelle (c’est mieux? je sais pas…), bref… en tant qu’humaine. Pourquoi donc? en raison du haut degré de compassion, contenu dans ce virtuel billet à l’intention du genre humain, de sa fragilité devant l’inconcevable, devant l’inacceptable brutal, devant la maladie.
Il est sur qu’à vous lire, et palper ces mots emplis de conscience, on a envie de vous serrer dans les bras, et si cela ne se fait pas, de juste vous serrer contre le coeur.
18 août, 2014 à 21 h 18 min
Voilà de quoi entériner l’alarme bidale de jaddo
http://future.arte.tv/fr/le-ventre
19 août, 2014 à 18 h 05 min
Ah c’est fou ! J’essaie de m’arrêter depuis 16h15 en gros que je lis vos billets (Oui il est bien 18h01), alors que j’ai du linge à étendre… Mais vous (ou tu ?) rendez les choses tellement vraies ! Je ris, je souris, je pouffe, j’ai les larmes aux yeux, le coeur qui se serre, le ventre qui se retourne en pensant à certaines de mes expériences, quand je lis tout ça. Je rentre en D4 dans deux semaines (eh oui toutes les bonnes choses ont une fin) et vraiment, vraiment, vous me rappelez à quel point j’ai envie d’être médecin !
Merci, et continuez à faire de votre mieux ! Vous êtes incroyable !
14 octobre, 2014 à 23 h 37 min
Merci d’écrire aussi bien
Je suis pedopsychiatre, mais j’annonce aussi des diagnostics, je courre entre les consultations, je suis confronté aux parents qui me demandent leur avis par téléphone…
Bref, merci d’écrire aussi bien notre métier fait d’humanité : la notre et celle des patients (et leur famille)
Je suis devenue accro à votre blog !
14 octobre, 2015 à 19 h 38 min
ça aurait pu être bien mais le style me déplait, dommage …
18 octobre, 2015 à 11 h 38 min
« C’est MON PUTAIN DE JOB, de croire mes patients. »
Croire ou ne pas croire n’est pas à mon avis le job du médecin.
« Dans un monde de plus en plus policier, »
Il ne s’agit pas non plus de faire la police, mais il ne s’agit pas pour lui non plus de devenir un « distributeur de prescriptions » à la demande.
« Il y a sept ans, j’étais terrifiée à l’idée de donner un arrêt injustifié à un mec pas vraiment malade.
Aujourd’hui, je suis terrifiée à l’idée d’en refuser un à quelqu’un qui souffre. »
Malheureusement les médecins soumis à la pression des caisses, et à la culpabilisation des médias, n’hésitent pas à prendre le risque de refuser un arrêt de travail à quelqu’un qui souffre.
18 octobre, 2015 à 12 h 01 min
« C’est MON PUTAIN DE JOB, de croire mes patients. »
Croire ou ne pas croire n’est pas à mon avis le job du médecin.
« Dans un monde de plus en plus policier, »
Il ne s’agit pas non plus de faire la police, mais il ne s’agit pas pour lui non plus de devenir un « distributeur de prescriptions » à la demande.
« Il y a sept ans, j’étais terrifiée à l’idée de donner un arrêt injustifié à un mec pas vraiment malade.
Aujourd’hui, je suis terrifiée à l’idée d’en refuser un à quelqu’un qui souffre. »
Malheureusement les médecins soumis à la pression des caisses, et à la culpabilisation des médias, n’hésitent pas à prendre le risque de refuser un arrêt de travail à quelqu’un qui souffre.