Le poinçonneur des Lilas
31 mars, 2011
1) Je m’occupe de Coralie depuis le début de mon remplacement chez le Docteur Carotte. Quelques années, donc.
J’aime bien Coralie. Elle est souriante, agréable, courageuse.
Elle est en bonne santé. Elle a seulement un problème sur lequel on s’est penchées pendant plusieurs consultations : des règles hyper douloureuses. Ça dure une demie-journée, parfois une entière, toujours le 2ème jour des saignements. Elle a super mal, elle vomit, elle transpire. Et puis ça passe. Ce n’est pas non plus une partie de plaisir les autres jours, mais c’est assez supportable pour mener une vie normale et sortir du lit.
On n’a pas trouvé de maladie sous-jacente, pas de signes d’endométriose, rien. Du bon utérus de compet.
La pilule, pour une fois, n’a pas vraiment arrangé les choses. Les anti-douleurs la soulagent partiellement. Reste un jour par mois, pas tout le temps, tous les deux ou trois mois, où vraiment elle morfle. Elle fait avec.
Je l’ai trouvée dans ma salle d’attente un vendredi après-midi, avec la gueule de quelqu’un qui vient de passer 3 heures assise dans le bruit et dans les microbes en ayant super mal et envie de vomir et envie de s’allonger.
« C’est le deuxième jour de mes règles », elle a dit.
Je l’ai examinée, c’était comme les autres fois. Un ventre souple, de bonnes constantes, juste super mal.
Les médicaments, elle en avait encore et elle les avait pris comme il faut.
Mais elle n’avait pas pu aller au boulot, et il lui fallait un arrêt de travail. Juste pour aujourd’hui, elle savait que demain ça irait mieux.
Ça s’est passé comme ça 3 ou 4 fois dans l’année. On en profitait pour discuter un peu, pour compléter le dossier, pour prendre des nouvelles du bébé. Je ne crachais pas dessus ; c’était des consultations reposantes, qui me faisaient rattraper un peu de temps quand j’étais en retard, et ce n’était pas les 22 euros les plus durement gagnés de ma vie. Mais bon, au bout d’un moment, le dossier d’une femme de 32 ans en bonne santé, même avec les antécédents familiaux sur trois générations, ça se complète.
Depuis quelques mois, elle m’appelle. Je lui fais un arrêt de travail de 24h après l’avoir eue au téléphone. Elle passe le prendre le lendemain sur sa pause de midi au boulot.
2) Tout à l’heure, j’ai vu M. Diarrhée. M Diarrhée a vu le Docteur Cerise en début de semaine pour son fils qui va dans une crèche où les trois-quart des gamins ont eu des diarrhées et qui, surprise, a eu des diarrhées aussi. Et M Diarrhée a eu des diarrhées à son tour.
Je l’examine, il va bien. Un ventre souple, de bonnes constantes, juste des diarrhées.
Je lui demande s’il a pris des médicaments.
Oui, il a pris des anti-diarrhées, vu que le Docteur Cerise avait senti le coup venir, et avait prescrit en début de semaine des anti-diarrhées-pour-adultes aux deux parents du bébé diarrhéique, au cas où.
Mais il a dû quitter le boulot à 11h ce matin, et il lui faut un arrêt de travail.
3) Hier, j’ai eu ma sœur au téléphone. Son fils avait une gastro, elle croyait qu’elle avait encore des médocs mais sa fille a tout bouffé lors de sa dernière gastro à elle. Son médecin était absent, les deux autres médecins du coin étaient complets, son gamin lui vomissait dessus avec toute la fougue d’un enfant de son âge, et la pharmacienne bien désolée ne pouvait pas lui filer son traitement habituel sans ordonnance.
« Je vais quand même pas l’emmener aux urgences pour une gastro ! », qu’elle a dit, ma sœur.
J’ai convenu que ce serait ballot. On a bricolé un truc à base d’Iphone, de scanner, de mail et d’imprimante.
4) Quand j’étais petite, à la maison, il y avait des règles que j’aimais bien.
Celle de la sonnette d’alarme, et d’autres qui mériteraient à mon avis un article à part entière même si c’est à la frontière de la médecine, tellement c’est de la santé publique. Bref.
A partir de mes 12-13 ans, une règle s’est ajoutée à la liste : « Droit à un faux par an. »
Dans une vie où je n’avais jamais réussi à extorquer à ma mère le moindre mot-d’excuse-des-parents de complaisance, même si j’avais pas fait mes devoirs, même si je jouais hyper bien la fille qui a trop mal au ventre, même si on devait partir en vacances et qu’un jour de plus aurait arrangé tout le monde.
Une fois par an, pour un jour, le jour de mon choix, je pouvais demander un faux mot-d’excuse à ma mère. Je pouvais me planifier une journée DVD-bonbons, je pouvais la prévoir à l’avance ou à l’arrache, j’en faisais ce que je voulais. (Bon, ça comptait pas s’il y avait un examen ou un truc important, quand même.)
C’était ma journée, et c’était une fois par an. J’en étais responsable.
J’ai de très intenses souvenirs des soirées de jeux-de-rôle de la grande sœur, quand j’assistais émerveillée à la partie d’ AD&D, qu’il fallait aller se coucher tôt parce que demain y avait école, que là, non, là vraiment non j’avais trop envie de rester et que je finissais par lever le poing en criant : « Je prends ma journée !!! »
Et bin j’ai jamais séché les cours plus d’un jour par an, même grande, même au lycée. Quand l’envie me prenait, je savais que j’avais mon jour, j’y réfléchissais, et puis si ça valait pas le coup je reportais.
Redoutable d’efficacité.
Je rêve d’un monde où on prendrait les adultes pour des gens responsables, et où on ne les enverrait pas plusieurs heures dans une salle d’attente juste pour avoir le passe-droit du médecin.
Parce que le type qui vient me voir en disant « Depuis hier soir j’ai fait 40 passages aux toilettes, j’ai pas dormi de la nuit, je suis pas allé bosser » , figurez-vous que j’attends pas qu’il me vomisse dessus pour lui faire son arrêt de travail.
Au risque de décevoir, je n’ai ni détecteur de mensonges ni scanner au bout des doigts.
Mon arrêt de travail, c’est juste qu’au lieu de « Patron, j’ai une gastro, je peux pas venir bosser », je dis : « Cher Patron de M Diarrhée, M Diarrhée me dit qu’il a une gastro et qu’il a pas pu aller bosser. »
Pendant que je rêve de ce monde là, j’ai cru voir passer une loi parlant de suppression des allocs en cas d’absences scolaires non justifiées, mes patients se tordent dans la salle d’attente pour avoir mon sésame, et la sécu pleure des larmes de sang.
Alors oui, je sais, machin, abus, confiance, absentéisme tout ça.
Je ne sais pas, je n’ai pas de réponse facile, mais j’imagine…
J’imagine des « certificats d’aptitude parentale » qui permettraient de certifier que Mme Machin et ses neurones sont aptes à décider de se faire délivrer du Tiorfan et du Vogalène pour le petit, dans la limite de x boîtes par an.
Des certificats de « dysménorrhées chroniques », qui autoriseraient la patiente à poser d’elle-même un jour de congé, dans la limite de 1 jour par mois et de x jours par an.
Des certificats qui diraient « M. Machin est un grand garçon pas flemmard, travailleur, qui a le droit d’avoir une gastro deux fois dans l’année, bisous. »
31 mars, 2011 à 0 h 56 min
chère Docteur Jaddo,
j’adore ta médecine humaine.
et j’irais bien voir mon Doc pour lui dire que vivre loin de mon chéri c’est trop dur, ça me rend malade, un petit jour de temps en temps, sans abuser, ça me redonnerait la santé :)
31 mars, 2011 à 0 h 56 min
Super ! continuez
31 mars, 2011 à 0 h 56 min
Crois-le ou non, mais il y a une boîte dans laquelle existait la « journée trimestrielle » qui comme son nom l’indique autorisait l’employé à prendre une fois par trimestre, une journée sans justificatif à montrer. Ça permettait à ceux ayant une simple migraine, mangé un truc pas frais ou simplement fatigués à respirer et ne pas aller chez le médecin se faire coller un arrêt.
Bien sûr, ça a été supprimé, comme toute bonne idée. Et depuis, de plus en plus de salariés de cette entreprise sont en arrêt pour dépression…
31 mars, 2011 à 1 h 24 min
C’est génial le « un faux par an ». Je ne sais pas s’il faut que je fasse lire à mes enfants, je vais y songer.
Ça me rappelle la grippe de cette année. N° 2 et n° 3 avec symptômes grippaux. Bon, on va consulter, histoire entre autres d’avoir les fameux certificats. Grippe. On repart avec les 2 certificats pour 5 jours + même chose pour les parents tant qu’à faire, qui doivent garder leurs enfants. Ça m’a amusé, je suis parti avec tous les papiers.
J’ai la chance de faire un métier où je n’ai pas vraiment besoin du certificat. Je n’en ai rien fait, et j’ai travaillé de chez moi une partie de la semaine (plus facile au début d’ailleurs, quand ils sont bien sonnés, que quand ils commencent à aller mieux, mais bon).
Évidemment, le soir, n° 1 commence à ne pas se sentir bien. Le lendemain je rappelle, n° 1 est comme les deux autres, on fait quoi ? Bah si pas de surinfection, pas besoin de venir, pareil que pour les autres. Petit mail au collège : j’ai un certif pour n° 2, mais n° 1 est dans le même état décalé d’une journée – ça leur convient, ouf on peut garder les allocs.
Et puis évidemment, la semaine suivante c’était moi. 10 jours à la maison au total. Mais mes collègues savent que je suis « un grand garçon pas flemmard, travailleur » et ils n’avaient pas tellement envie d’attraper la grippe. Alors je n’ai rien coûté à la sécu.
Ce monde-là existe, par endroits, mais il ne doit pas être si répandu.
PS. J’adore vraiment ce blog. On démarre sur Gainsbourg, et puis en deux clics on arrive à Baudelaire, à travers trois billets superbement écrits.
31 mars, 2011 à 2 h 10 min
Dans une grosse boite informatique en Irlande ils avaient poussé le concept encore plus loin : on avait droit à une absence non justifiée par un certificat médical de maximum 2 jours à chaque trimestre.
La courtoisie voulait qu’on laisse un message sur la boite vocale de la « sick line » au moins une heure avant le début supposé de sa journée. Il est vrai que la ponctualité et une couverture optimale des heures d’activité de la hotline sont des valeurs sacrées par là-bas. Mais généralement le collègue pouvait deviner qui aurait la flemme ou une impossibilité à se lever de bon pied après une soirée trop arrosée (certains s’en servaient aussi pour prolonger leur période de congés). Dans la majorité des cas, le futur souffrant amadouait ses collègues en payant un peu plus de tournées que la moyenne.
Le petit monde du call center fait rarement des cadeaux, il faut peut-être y voir une prise en compte de l’impact réel de l’alcool dans la productivité horaire ou de l’incroyable vétusté du système médical local.
Merci pour votre blog.
Cordialement,
31 mars, 2011 à 2 h 34 min
Je vis en Australie et on a le droit a 6 jours de conges maladie payés par an. Pas besoin de justificatifs si c’est moins de 3 jours d’affilé.
Je n’ai pas l’impression qu’il y ai d’abus…
J’ai pris un jour en 2 ans perso!
31 mars, 2011 à 2 h 40 min
Putain. Merci de me montrer des exemples où ça existe. C’est donc bien possible…
31 mars, 2011 à 2 h 59 min
Ici aux etats-unis c’est egalement le cas: 3 ‘sick days’ et 2 ‘personal days’ par an que l’on peut poser sans preavis et sans justificatif…
31 mars, 2011 à 5 h 56 min
Au risque de me répéter – mais il est important de souligner que la dernière circulaire n’y a rien changé – je continue à clamer haut et fort que les absences d’élèves n’ont PAS à être justifiées par un certificat médical : elles sont réputées justifiées dès lors que le responsable légal atteste du motif par écrit.
Le Chef d’établissement peut éventuellement remettre en cause la validité du motif, mais en cas d’absence pour maladie, c’est quasiment impossible en raison du secret médical, auquel sont tenus aussi les médecins scolaires.
31 mars, 2011 à 6 h 17 min
Superbe comme d’hab. Je profite honteusement de ton billet pour faire un appel à artistes : cherche chanteurs sachant chanter (contrairement à moi) pour http://bit.ly/hJ1rEz la chanson date un peu, il faudrait peut-être changer le texte et notamment Roselyne.
31 mars, 2011 à 8 h 01 min
Ah, chère Jaddo ! Si on supprimait tout ce qui encombre la consultation des généralistes et qui ne sert pas à soigner les patients: Arrêt de travail, certificat en tout genre, télé transmission, flicage des patients au profit de la caisse, des assurances et j’en oublie certainement…
Que de temps gagné à mettre au profit d’une consultation de meilleure qualité.
Rêvons chère Jaddo, rêvons …
31 mars, 2011 à 8 h 03 min
Ben moi dans la boite on a droit au contrôle du médecin de la sécu à domicile pour chaque arrêt de travail… Grisant…
31 mars, 2011 à 8 h 14 min
Hé, ça ressemble pas mal à la définition du jour de RTT, ce truc.. pour laquelle il n’est même pas nécessaire d’être malade!
Sauf que tout le monde n’en n’a pas forcément et que l’application et la souplesse du système (pouvoir demander cette journée la veille ou le matin même, par exemple) varie des masses d’une boite à l’autre…
31 mars, 2011 à 8 h 35 min
C’est exactement ça.
Et bientôt nous seront tellement débordés que l’on sera obligé de truander sur la date de l’arrêt de travail ou du certificat d’absence scolaire (ce que je suis obligé de faire de plus en plus souvent) pour TOUT LE MONDE …
à moins d’un changement majeur dans les habitudes et dans la législation.
C’est malheureux mais c’est comme ça.
Merci pour ce billet
31 mars, 2011 à 8 h 41 min
Oui comme l’indique Celine ou badoomda les « sick days » existent dans pas mal de pays … Mais le nombre est le meme pour tout le monde sans différentiation en fonction d’une maladie sous jacente ou d’une habitude a maladie
31 mars, 2011 à 8 h 43 min
En allemagne, mon homme a droit a 2 jours par an sans justificatif. Depuis 3 ans qu’il y est, il ne les a jamais utilisés. Mais quand je vois certains venir juste pour un jour alors qu’ils ne sont jamais chez le médecin de l’année, ça me rend malade.
31 mars, 2011 à 8 h 49 min
Je suis ton blog depuis un bon petit moment … et j’ose sortir cette fois ci :-)
J’ai eu la chance de travailler pour moi, alors ce jour-rien-qu-a-moi, je me le suis posée souvent quand j’avais pas de travail pour positiver … et je dois dire que c’est presque nécessaire à notre santé mentale. nous sommes dans une société stressante, où le temps file …
Quand j’étais jeune, il m’arrivait de rester à la maison juste parce que c’était le « deuxième jour » et je dois dire que c’est tout de même mieux … et plus facile à supporter.
Continue, j’aime beaucoup ton écriture, si vraie.
31 mars, 2011 à 8 h 51 min
Je suis ce blog en silence depuis pas mal de temps et là j’ai trop envie de commenter… Il y a aussi des imbé… comme moi à qui le médecin diagnostique une grippe, colle trois jours d’arrêt et conseille de prendre congé la reste de la semaine parce que la grippe « il faut compter au moins une bonne semaine », à qui le gynéco conseille de se coucher vers 19h car un arrêt ou même des congés pendant le premier trimestre de grossesse, Même avec des nausées persitantes toute la journée, c’est pas une bonne idée, être enceinte, ce n’est pas être malade « et puis votre patron pourrait se douter de ce qu’il se passe »… A qui même avec une nuit sans sommeil derrière soi et tous les effets nettement visible, il faut quémander pour avoir ce fameux petit jour….
Je pense à déménager et vous choisir comme médecin référant….
31 mars, 2011 à 9 h 06 min
Et beh, il y a quelque décennies maintenant, à la CAF, il y avait un jour d’absence par mois autorisé pour « les périodes ». Bon c’était injuste vis à vis de ces messieurs malade aussi parfois, mais vu qu’une grande partie du personnel était des femmes, c’était pas mal quand même. Cela n’existe plus depuis donc plusieurs décennies. Dommage.
31 mars, 2011 à 9 h 11 min
Dans ma boîte ça existe, ça s’appelle les RTT : un jour tous les 2 mois à prendre isolé des autres jours. Mais quand ils sont malades les gens ont « droit » à un arrêt maladie donc ils vont faire la queue chez le médecin.
31 mars, 2011 à 9 h 12 min
je trouve que tes parents avaient de chouettes idées
j’aime cette idée que si tu es suffisamment responsable tu peux aussi prendre du bon temps
petite question : la sonnette d’alarme on t’en as parlé a quel age la premiere fois ?
31 mars, 2011 à 9 h 29 min
Le billet est sympa et ce « bisous » à la fin, c’est terrible ! Je vous lirai encore.
31 mars, 2011 à 9 h 54 min
Il y a pire encore. Quand le médecin fait son certif, il indique une durée. Généralement, c’est « il vous faudra entre 3 et 7 jours pour vous en remettre, je vous fais pour 7 jours. »
Malheureusement, il est souvent impossible pour le patient de reprendre le travail après 3 jours s’il se sent mieux. La justification en est que les assurances ne couvriraient pas si la personne avait un souci en ayant repris le travail trop tôt.
Pour moi, c’est complètement débile. Si mon médecin a dit le 1er mars que je serais out une semaine mais que le 4, j’ai récupéré, il n’y a pas de raison que je ne reprenne pas. A la limite, si j’étais pilote de ligne, ça se discute, mais pour un informaticien…
Je connais même une crèche qui a demandé un certificat médical qu’un enfant était guéri pour accepter de le reprendre.
Pauvre sécu.
31 mars, 2011 à 10 h 08 min
Jaddo, pousse-toi, fais une place dans ton rêve. Hop.
31 mars, 2011 à 10 h 30 min
Je plussoie pour les « sick days » : j’ai une amie qui travaille à la Régie des Transports de Montréal, et elle dispose d’un certain nombre de jours par an (entre 6 et 10, je ne sais plus trop) qu’elle peut poser sans justificatif.
Je trouve que ce genre de dispositif pourrait responsabiliser un peu les patients… et soulager la Sécu!
31 mars, 2011 à 10 h 42 min
Tellement vrai. Je déteste me lever, fiévreux, à 8h pour appeler mon médecin pour qu’il me fasse un arrêt de travail.
2 fois cette année, 2 fois que la consult dure 5 minutes « Bah j’ai pas dormi, j’ai 38.5, je prends donc du doliprane et j’attends que ça passe. Vous pouvez m’arrêter pour 3 jours? »
Bon, avec l’ordonnance j’économise 3€ de doliprane, mais je coute 22 euros à la sécu :(
31 mars, 2011 à 10 h 59 min
Et bien oui ça existe, dans ma boite ça se passe comme ça! Quand je ne peux vraiment pas venir bosser, gastro ou grippe bref le truc qui te cloue au lit et bien un coup de fil pour prévenir suffit, soit je pose un jour de congé soit je ne suis pas payée, je choisis.
Pas besoin de justificatifs…
En revanche si j’ai besoin d’aller chez le doc parce que plus de médoc ou que ça ne passe pas j’en profite pour lui demander l’arrêt.
Mais les boss nous font confiance, et personne n’en abuse, quand on ne vient pas bosser c’est vraiment que l’on ne peut pas se lever!
Très bien ton article, ta prose me manque! :-)
31 mars, 2011 à 11 h 14 min
Chère Jaddo,
Ravi de te savoir de nouveau dans l’eau. Comme quoi, un bon électrochoc de temps en temps, et l’inspiration repart ;)
Dans notre monde actuel, il est difficile d’assumer la totalité des responsabilités personnelles qui nous incombent. Il suffit d’entrevoir la possibilité de trouver un responsable assumé pour que celui-ci doive prendre en charge cette partie là de la misère du monde. Ainsi va la vie (en parlant de ça, comment va ta thèse, au fait? les remplas, pour combien de temps, encore? ;))
Dernier exemple en date: ce matin, j’entends qu’une mère porte plainte contre le buraliste qui vendait les clopes de sa fille de 17 ans…
Tu fais des arrêts de travail qualifiés de complaisance? Tu assumes, et tu as raison. Méfie-toi quand même, un méchant (médecin conseil, employeur indélicat) pourrait bien un jour venir te saisir par la peau du cou. Cache bien cette faiblesse (relative!), je vois déjà arriver le billet de dans 3 mois: la toxico, pardon la feignasse de trop… Dans la même veine que « droit à un faux par an », autorise-toi « un AT (pas FAUX car tu assumes, mais disons plutôt… de productivité!) par semaine, par exemple. Mais sûr que tu y as déjà pensé…
Entrevois quand même une lueur d’espoir: depuis l’épisode funeste de la grippe H1N1, les gens peuvent désormais aller se pieuter la tête haute. L’air de dire: Je ne suis pas une grosse feignasse improductive, je vous sauve d’une mort aléatoire mais quasi certaine! C’est bon pour la boite, patron!
Ne tuons pas trop vite ce scandaleux mythe, il avait au moins ce bon côté. Que trouvera-t-on d’équivalent ensuite?
Bisous, va!
PS: as-tu prévu une personne de confiance pour un billet épitaphe, comme le Lybien, là? Pour nous prévenir tous, au cas où, tu sais bien ;)
31 mars, 2011 à 11 h 24 min
J’adore ce blog, on se sent vraiment moins seul….
31 mars, 2011 à 11 h 38 min
Hehe, les gens je vais vous epater :)
J’ai vecu (et travaille donc) en Lituanie pendant 4 ans… Je ne sais pas si ce n’est du qu’au pays ou a la boite (de culture anglaise) ou j’etais ou un peu des deux… mais on avait le droit a deux jours d’affilee sans certificat (fallait quand meme prevenir bien sur). J’imagine qu’ils comptent sur le fait que tout le monde agisse de maniere responsable (au risque de se faire virer finalement), en tout cas j’ai jamais entendu personne « avoir triche »…
31 mars, 2011 à 11 h 57 min
Ici aussi nous avons le droit de prendre un conge maladie de moins de 2 jours sans justificatif. Ils en gardent trace et si je faisais ca toutes les 2 semaines ca se verrait, mais comme c’est 1 ou 2 fois par an, pas de probleme.
31 mars, 2011 à 11 h 58 min
Merci les RTT et mon chef compréhensif qui, vu ma tête et celle de mes amygdales hier m’a permis de pas venir bosser aujourd’hui. Et je vais pas aller demander un arrêt de travail pour une angine qui se soigne avec deux dolipranes et surtout, surtout une quinzaine d’heures de sommeil dans la journée. Sur ce, je retourne me coucher. Bisous.
31 mars, 2011 à 12 h 01 min
« même si c’est à la frontière de la médecine, tellement c’est de la santé publique. »
Pas le choix, je suis obligé de te décerner un LOL-Carton-Jaune Jaddo! ;)
Sinon très bon billet. As usual chez toi!
31 mars, 2011 à 12 h 24 min
C’est peut être à la frontière de la médecine mais c’est sûrement dans la vie de tous les jours des médecins généralistes…
Merci pour ce billet !
31 mars, 2011 à 12 h 35 min
Si les chefs savaient faire confiance… Pour la petite histoire, deux semaines après les congés de noel (qui sont tout sauf reposant surtout avec un bébé de 6 mois), je demande une semaine de congés car je me sens vraiment fatiguée. Refusée pour motif que 1 je reviens de congé (pas faux) 2 j’ai pris beaucoup de vacances (bah oui j’ai mes congés de l’année à faire passer en 6 mois vu que j’étais en congé mat avant) et 3 j’ai qu’a attendre mes prochains congés planifiés (1 mois plus tard pour déménagement). Oui mais… ça n’a pas loupé j’ai eu angine, gastro et tension dans les chaussettes (je tombais dans les pommes dès que je m’agitais) la semaine qui a suivit : resultat 10 jours d’arret et une reprise pas très énergique après car compètement vidée. Si on m’avait fait confiance quand j’ai dit que j’avais besoin de repos ça n’aurait sans doute pas duré aussi longtemps…
31 mars, 2011 à 13 h 55 min
D’après quelques patients occasionnels anglais, en GB ils ont droit á un AT sans certif. medical si c’est moins de 3 jours.
Ici au Portugal pas question, AT médical obligatoire, alors que les 3 1ºs jours d’arrêt maladie ne sont pas payés.
certaines crèches vont même jusqu’à demander des certificats médicaux pour les bébés…AU SECOURS!!!!
Visiblement le flicage des malades à l’air d’être une coutume latine.
31 mars, 2011 à 14 h 11 min
Effectivement en GB ils ont droit à plusieurs « sick days » non justifiés… Bcp moins de paperasse, plus responsabilisant, c’est pas demain la veille en France!
31 mars, 2011 à 14 h 39 min
Je vais peut-être écrire une GROSSE connerie mais il y a quelques années j’ai entendu parler de 3 jours d’absences non justifiés par an autorisés par notre bon code du travail. Je parle bien pour nous qui travaillons en France.
Le problème c’est que je ne suis jamais parvenue à trouver le texte de loi en question. Du coup, je reste avec ce doute, que peut-être, cette loi existe mais qu’elle n’est connue que de peu de gens et que, comme pour beaucoup de chose en France, on ne la diffuse surtout pas, au cas où nous aurions l’idée d’en profiter !
Est-ce que cela parle à quelqu’un?
31 mars, 2011 à 15 h 11 min
J’ai découvert très récemment un très bon mot attribué à La Rochefoucault et qui colle assez bien (je trouve) avec le constat implicite de ce billet : « notre défiance justifie la tromperie d’autrui ». Je sens que j’ai pas fini de le resortir…
31 mars, 2011 à 16 h 45 min
Mon mari est fonctionnaire au ministère de l’agriculture, de l’environnement et de toutes ces choses, et il a droit à 6 jours sans justification par an. Il appelle et il dit qu’il ne peut pas venir. Il doit en utiliser un ou deux chaque année, c’est très pratique.
31 mars, 2011 à 18 h 05 min
et t’as pas envie d’envoyer ce post à ton député du coin pour voir ce qu’il répondrait ??? Cees gens là, ils savent pas tout ça, personne ne leur a jamais expliqué ce que c’est la vie ! Si par hasard ton député n’est pas trop con, il fera peut etre circuler l’idée non ? (on peut toujours réver). En tout cas, une fois de plus tu as exprimé exactement ce que je pense depuis longtemps ! Meci ça fait du bien!
ps: mon copain médecin conseil à la sécu, lui , il a droit à des « journées vertes » : tu peux etre absent comme ça, sans te justifier de quoi que ce soit !!
31 mars, 2011 à 18 h 08 min
Chère Rrr,
Oui, ça existe : dans sa grande mansuétude, mon employeur m’accorde, comme au mari de « fille aux craies », six jours d’absence par an sans justification. A ce jour, j’en ai utilisé 1/2 lorsque je suis tombée dans les pommes enceinte de 5 mois à la suite du test de O’Sullivan imposé par ma gynéco (je l’ai refusé pour les grossesses suivantes, autant d’économisé pour la Sécurité sociale et une bosse en moins pour moi)
Oui, je travaille dans la fonction publique.
Oui, on entend dans les couloirs de cette belle maison, autour du 10 décembre « Rohlala, heureusement qu’il me reste mes [sic] 6 jours d’ANJ (absence non justifiée), sinon j’aurais jamais pu prendre de vacances [re-sic] à Noël ».
Faut-il pour autant les supprimer ? Certainement pas. Mais si l’on passait autant de temps à responsabiliser les gens qu’on en passe à leur faire croire qu’ils sont des incapables, s’ils avaient la chance de faire un boulot qu’ils aiment, sans doute y aurait-il moins d’abus.
Je sais, je vis dans le monde des Bisounours. N’empêche.
31 mars, 2011 à 19 h 27 min
Ça fait longtemps que je te lis, je rajoute mon grain de sel dans les commentaires juste pour dire que moi aussi, j’avais droit à mon jour par an…c’était le jour de « flémingite », ma chère mère me laissait bouquiner au lit toute la journée.
Je l’ai toujours pris (mais toujours une fois par an!), j’ai gardé l’habitude jusqu’en D4.
De beaux souvenirs!
31 mars, 2011 à 20 h 35 min
C’est bien gentil tout ça, mais si ces histoires de journées accordées par les employeurs existaient autre fois et existent encore dans certaines entreprises, même pour les enfants malades (jusqu’à 12 jours parfois), les abus ont poussé certaines entreprises à les supprimer, parce que prendre systématiquement les 12 jours enfants malades même si l’enfant ne l’a pas été s’est transformé en congés qu’il ne fallait surtout pas perdre pour certaines personnes. Il faut savoir que bien souvent les bonnes choses ont toujours une fin, soit qu’elles sont tellement bonnes qu’il se trouve toujours un mécréant pour les supprimer histoire de montrer qu’il existe ou qu’il y a eu abus qui est l’apanage de plus de gens qu’on le croît aussi difficile de responsabiliser les grands enfants que sont beaucoup d’adultes. Alors on laisse le soin au toubibs d’évaluer s’il y a besoin d’arrêt ou pas et je pense que parfois l’exercice doit s’avérer difficile, au risque de perdre un patient pour le médecin qui refuserait. Aussi les personnes pénalisées sont en général celles qui sont de bonne foi parce que ceux qui ont l’habitude d’abuser, la déception passé trouvent d’autres moyens de profiter du système.
31 mars, 2011 à 22 h 41 min
Perso ça me gonfle d’aller voir un doc pour un arrêt quand je sais qu’une journée au lit me suffirait à récupérer. Dépense inutile pour la sécu et pour le boulot (qui rembourse les trois jours de carence, ça c’est quand même pas mal) qui seraient parfaitement évitables. Mais bon, si on s’arrête sans certif, au boulot c’est mal vu, on passe pour une feignasse… alors voilà :-( Une de mes collègues a tenté le coup il y a peu, grosse engueulade au boulot, finalement elle est allée voir le doc… qui l’a arrêtée trois semaines pour dépression. Ben oui, à force de pousser la suspicion à son comble, on craque.
1 avril, 2011 à 7 h 06 min
Je rectifie ce que j’ai dit plus haut… Il y a effectivement eu de l’abus dans mon precedent emploi ou une fille était absente au moins 2 fois par mois et souvent plusieurs jours de suite. Elle a fini par se faire virer.
Et je precise que j’ai donc droit a 6 jours de congés maladie payés par an (sans justificatif si c’est moins de 3 jours). Dans les 2 boites ou j’ai travaillé jusqu’a present, on a encore le droit d’etre absent une fois les 6 jours utilisés mais on n’est pas payés (idem sans justificatif si moins de 3 jours). Par contre si il y a de l’abus (ou suspicion d’abus), le licenciement peut etre tres tres rapide!
1 avril, 2011 à 10 h 12 min
Dans mon ancienne boite, on avait droit à 1 jour non justifié par an.
Dans les faits, personne n’y avait droit « posez un RTT » ou « si vous etes malade, vous emmenez un certificat médical » ….
1 avril, 2011 à 15 h 35 min
En libéral, on a le double inconvénient de la couverture par la caisse d’assurance maladie ET les assurances privées. Pour les assurances, il faut même prouver que vous êtes à l’agonie…
ex: je pars en congé mater patho 2 semaines avant la date prévue de congé maternité, pour MAP (car 1h de voiture par jour, contractions importantes et hypotension provoquant des malaises). Eh ben mon copain l’assureur a décrété que tant que ma toubib n’avait pas expressément noté noir sur blanc « danger vital pour l’enfant ou la mère », je pouvais me carrer mes indemnités dans un endroit de mon anatomie impropre à cet effet…
3 visites chez ma toubib et un coup de fil assassin de sa part sont finalement arrivés à bout d’assureurator, mais partout, il faut montrer patte blanche mes petits biquets!
1 avril, 2011 à 17 h 24 min
Ah ben moi, dans le même cas que toi, Dragibus, l’assureur avait décrété le médecin traitant ne pouvait pas faire le certificat, que si c’était vraiment une grossesse pathologique, il fallait que ce soit un gynéco qui prescrive l’AT…..
Sinon, à l’école de sages-femmes, on avait droit à 14 jours d’arrêt en cas de maladie par an, au-delà, on avait le droit…de refaire notre année.
Mon diplôme n’a pas 10 ans…
1 avril, 2011 à 22 h 49 min
ah oui, qu’est-ce que ce serait bien!
1 avril, 2011 à 23 h 38 min
C’est quoi l’intérêt d’un arrêt de travail d’une journée quand le délai de carence est de 3 jours?
Et les parents savent-ils qu’ils ont le droit de décider de leur propre autorité de ne pas envoyer leur enfant à l’école quand il est malade, sans avoir de « certificat » du médecin?
2 avril, 2011 à 9 h 43 min
J’aime beaucoup ce concept de la journée annuelle à choisir selon ses désirs !
Le problème avec les gens responsables, c’est qu’il y en a autant qui ne le sont pas et comme disait l’autre, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres ! Tu donnes un doigt et on te prend le bras. Et c’est souvent pour une personne malhonnête que des belles histoires s’achèvent pénalisant toutes les autres.
Chriss sur son îlet
2 avril, 2011 à 12 h 31 min
vi, d’accord pour la confiance, mais quand même yen a des qui abusent non seulement sur l’indication de l’arrêt, mais sur sa durée.
Dans ma spécialité, ce sont bien plus les bien-portants, douloureux chroniques qui veulent un arrêt. Les malades, il faut les bousculer pour qu’ils acceptent de s’arrêter.
Et avec une gastro, il y en pas mal qui vont bosser, à commencer par … les médecins !
2 avril, 2011 à 12 h 47 min
Je suis dans le meme cas que votre patiente aux regles douloureuse. Jusqu’a ce que je developpe une allergie, le seul medicament qui me soulageait etait l’Antadys, quand Spasfon et autres n’agissaient pas. Ca m’a change la vie quand mon medecin me l’a propose ! L’avez-vous essaye avec elle ?
Maintenant que je ne peux plus en prendre, je suis bien contente de pouvoir poser jusqu’a 7 jours maladie par an sans certificat medical la ou je travaille (maximum 3 jours de suite).
2 avril, 2011 à 17 h 34 min
Bonjour,
En Suisse, l’usage est que jusqu’a 3 jours d’absence pour maladie, l’employeur ne demande pas de certificat medical. Mais en cas de soupçon d’abus, il peut demander un certificat des le premier jour. Ca fonctionne assez bien.
Et comment allez-vous Jaddo?
3 avril, 2011 à 10 h 09 min
@ Jeep qui écrit: « C’est quoi l’intérêt d’un arrêt de travail d’une journée quand le délai de carence est de 3 jours? »
A justifier auprès du patron/directeur/chef de service/collègue/administration/école (rayez la mention inutile) l’absence « injustifiée »…
Certains viennent le chercher pour se déculpabiliser, d’autres pour ne pas avoir d’ennuis avec leurs supérieurs, d’autres pour ne pas devoir prendre sur leurs congés/RTT, etc.
Les motivations sont multiples et toutes respectables mais amènent des consultations inutiles sur le plan médical. C’est une perte de temps pour tout le monde (personne n’est dupe, ni le médecin ni le patient). C’est un temps que le médecin ne peut plus consacrer à faire de la médecine et c’est aussi un cout non négligeable pour la sécu.
Quel médecin n’a pas eu à sa consultation du soir un(e) patient(e) n’ayant « pas pu aller travailler ce matin » ou ayant ‘failli aller travailler ce matin mais…).
3 avril, 2011 à 12 h 27 min
En Suisse, un employé a le doit d’être absent 3 jours sans justificatif. Après 3 jours, il faut aussi un certificat médical.
Pareil pour les écoles :)
3 avril, 2011 à 13 h 44 min
@Aurelie: les 3 jours, c’est un usage, pas un droit. Si l’employe est absent souvent, l’employeur peut demander un certif, meme si l’absence est de moins de 3 jours. Et l’employeur n’a pas l’obligation de demander de certificat non plus. Quand un de mes employes a ete malade une semaine pour la premiere fois en 6 ans, je lui ai fait confiance et n’ai pas demande de certif.
3 avril, 2011 à 13 h 53 min
NB : j’ai eu ma mère au téléphone, qui a beaucoup ri en me lisant. Paraît que la règle « sauf si il y a un examen important » n’a jamais été existé. C’est moi qui l’ai ajoutée toute seule dans ma tête comme pré-requis évident, il semblerait ^^
@Dominique Dupagne : Bon ok, je commence à m’habituer aux coïncidences du genre, mais celle là quand même me laisse sans voix. J’adore. Heu, et tu chantes bien, pour quelqu’un qui sait pas chanter !
@Dr_Stephane Rah oui j’y ai pensé en l’écrivant, toutes ces situations idiotes où on se retrouve à envoyer le patient voir un autre médecin, parce qu’on est complet, et parce qu’on ne peut pas antidater un arrêt de travail…
Dans ce cas très précis (patient que je connais, que j’ai eu personnellement au téléphone , et à qui j’ai refusé une place le jour-même)il m’arrive d’antidater.
@santalili Ouhlala je ne sais plus. J’ai l’impression qu’elle a toujours existé. Je ne me souviens même plus des mots exacts de ma mère, la règle était dans mon ventre. Toute petite je suppose, je dirais au pif 3 à 5 ans, en même temps que les traditionnels « on ne rentre pas dans la voiture d’un inconnu, même si c’est un adulte » ?
@Eric D : oui, ça fait partie des trucs idiots liés à l’absence de boule de cristal. Pour les enfants, quand il faut des jours enfant-malade, je mets facilement « de x à y jours selon la fièvre », histoire de laisser de la marge. Impossible pour les arrêts. Si je fais trop long c’est idiot, si je fais trop court j’oblige mon patient à revenir… Je fais souvent plutôt court, quitte à faire une prolongation sur simple appel téléphonique.
@John Snow : on n’est pas d’accord sur une définition, là. Je ne fais JAMAIS d’arrêt de complaisance. Dans mon exemple, je fais un arrêt maladie, médicalement justifié, pour quelqu’un dont l’état de santé est vraiment incompatible avec le travail. Sauf que le diagnostic n’est pas posé après une consultation complète et un examen. Alors oui, bien sûr, la patiente peut me mentir. Le gars qui vient en consultation en disant « J’ai une gastro » aussi…
Et heu, oui, si je meurs demain, ma famille a charge de venir prévenir sur le blog. C’est une drôle de question.
@Asclepia : Ah mais je me suis mal fait comprendre. Ce qui est presque médical, c’est pas la santé publique, c’est les règles de ma mère. Les règles de ma mère, c’est pas médical, mais c’est tellement presque de la santé publique que c’est presque médical. Rah.
@Skippy « notre défiance justifie la tromperie d’autrui » : c’est tout à fait ça, oui.
Et plus généralement, pour le débat « Oui mais il y aurait des abus » : bah oui, forcément. Mais dans la masse, dans la foule, je suis convaincue qu’on y gagnerait. Faisons confiance à l’intelligence collective, merde. C’est comme Wikipedia, pour une personne qui écrit une connerie il y en a deux qui la corrigent…
Et des abus, il y en a déjà. Ils seraient différents, ils seraient déplacés, je ne suis pas sûre qu’ils seraient plus nombreux.
D’ailleurs beaucoup de réponses vont dans ce sens, avec des exemples d’endroits où ça existe et où ça se passe bien.
@ptitdocteur : c’est pas tellement ma came, les députés et les syndicats et les protestations. J’écris mes petites histoires de mon petit nombril vues de ma petites lorgnette, je sais pas faire autre chose.
@Pangoline : j’aime bien votre monde de Bisounours, je crois que je vis dans le même.
@Jeep : faire preuve de bonne foi auprès de l’employeur, payé ou pas ça « justifie » l’absence. Et dans pas mal de boîtes, les 3 jours de carence n’existent pas.
@Annick : je vais bien :)
3 avril, 2011 à 22 h 48 min
YES
Je l’attendais ce billet.
Effectivement, alors qu’on a juste besoin de se réhydrater, quelle plaie d’aller rendre visite au médecin pour dire que vraiment on a juste besoin de se réhydrater. Vraiment infantilisés que nous sommes….
4 avril, 2011 à 1 h 05 min
à propos d’infantilisation,….
vivant en Région parisienne, je connais des gens de 50 ans qui, à chaque retard un peu important de leur RER (en moyenne 1 fois par mois minimum), font la queue au guichet pour avoir un « billet de retard » (sachant qu’on demande le billet à n’importe quel guichet, à l’arrivée, donc à un guichet de métro qui n’est pas informé des pbs de circulation sur le RER, surtout si c’est un RER de la SNCF ! les guichetiers délivrent donc des billets à la demande, en fait)…
et donc ces gens présentent ledit billet à leur employeur pour expliquer leur retard.
je crois que c’est encore pire !
Perso, ma boite paie les jours de carence, mais personne ne prend jamais la moindre absence sans avoir d’arrêt. Le plus débile, c’est effectivement quand tu es arrêté trop longtemps, que tu voudrais reprendre pour soulager les collègues, mais que tu sais que c’est trop compliqué de reprendre plus tôt !!
4 avril, 2011 à 16 h 17 min
Chère Jaddo,
je vous aime. Tout simplement.
4 avril, 2011 à 16 h 24 min
Je suis absolument fan du « 1 faux par an », c’est génial comme truc.
Bien content de voir un nouveau billet, espérons que d’autres vont suivre rapidement. Sinon, bah on aura toujours le livre bientôt \o/
(Allez, et je plussoie tOnGAs si dessus dans la foulée, tant que j’y suis)
4 avril, 2011 à 17 h 28 min
jusque là j’avoue que je n’ai encore jamais utilisé d’arrêt de travail… je me suis arrêtée toute seule, sans papier, en espérant que, interne en médecine, mes employeurs me reconnaitront ma capacité à diagnostiquer une grippe ou une gastro sur moi-même… et ne m’en demanderont pas.
mais en effet, quoi de pire pour un malade de devoir patienter parfois plusieurs heures dans une salle d’attente alors que tout ce dont il a besoin, en évidence, c’est de repos au lit ? Et quoi de pire pour une salle d’attente avec de vrais malades, ou immunodéprimés, ou bébés-enfant-femme-enceinte, d’accueillir des miasmes inutiles ?
merci pour ce blog, merci pour ce billet
4 avril, 2011 à 19 h 18 min
@Rrr: Nous sommes d’accord sur la définition d’un arrêt de complaisance. Mais (je n’ai pas été bien clair, c’est vrai) ce genre de raisonnement, que personnellement je trouve parfaitement justifiable, pourrait être mal compris (du médecin conseil, par exemple?).
N’étant qu’un simple anesthésiste, je te rappelle que je ne manipule pas vraiment les AT. Mais moi aussi je suis surveillé, alors je me méfie. Ai-je tort? Quel est votre sentiment, vous autres?
Bien à toi
PS: pas si étrange, comme question, puisque tu y réponds!
As tu remarqué que tu répondais plus facilement à une remarque décalée ou irritante? Tu ne serais pas un peu perverse, des fois?
PS 2, dans la même veine:
Chère dresseuse de dresseuse d’ours, puisque vous nous lisez: que pensez vous de l’omniprésence de WoW dans la fratrie? Y a-t-il des conséquences néfastes (ou bénéfiques?) sur la constitution d’une éventuelle descendance? (pas de réponse attendue, car en l’occurrence la foudre ne refrappe jamais au même endroit!)
Bisous, toujours
4 avril, 2011 à 23 h 40 min
Tiens ça me fait penser qu’à mon travail on a droit à 2 jours dans l’année d’absence sans certificat mais comme je suis hyper distraite, je me méfie et en général je passe quand 3h chez ma doctoresse adorée pour mon arrêt
et sinon ça fait longtemps que j’ai résolu avec la permission de mon gynéco le problème des régles douloureuses, j’enchaine les plaquettes de pilule. Pourquoi être malade comme un chien pour des régles de privations?
5 avril, 2011 à 14 h 25 min
bonjour
« @Dr_Stephane Rah oui j’y ai pensé en l’écrivant, toutes ces situations idiotes où on se retrouve à envoyer le patient voir un autre médecin, parce qu’on est complet, et parce qu’on ne peut pas antidater un arrêt de travail… »
alors moi, j’antidate pas , mais je rajoute (faut écrire petit) sous la date de fin d’arrêt de travail « à compté du »… jusqu’à présent ça a marché…et j’explique dans les « motifs »: patient au téléphone le premier jour mais de possibilité de le recevoir avant ce jour…
ça marche tant qu’il reste des gens à la sécu pour nous faire confiance
la bise (ben oui, pour une première fois, bisous faisait trop intime)
5 avril, 2011 à 14 h 26 min
bonjour
« @Dr_Stephane Rah oui j’y ai pensé en l’écrivant, toutes ces situations idiotes où on se retrouve à envoyer le patient voir un autre médecin, parce qu’on est complet, et parce qu’on ne peut pas antidater un arrêt de travail… »
alors moi, j’antidate pas , mais je rajoute (faut écrire petit) sous la date de fin d’arrêt de travail « à compter du »… jusqu’à présent ça a marché…et j’explique dans les « motifs »: patient au téléphone le premier jour mais de possibilité de le recevoir avant ce jour…
ça marche tant qu’il reste des gens à la sécu pour nous faire confiance
la bise (ben oui, pour une première fois, bisous faisait trop intime)
5 avril, 2011 à 15 h 25 min
C’est ce que je fais quand il s’agit d’un arrêt « de bonne foi », en dessous du délai de carence.
J’ai la notion que ça peut « marcher » pour l’employeur, et faire office de justificatif, mais que par contre la sécu n’en a rien à foutre et ne paye qu’à partir du vrai jour de l’arrêt.
C’est en tout cas ce que m’avait dit le médecin conseil lors de mon « stage sécu »…
5 avril, 2011 à 18 h 32 min
Un « stage Sécu »? On en apprend tous les jours…
6 avril, 2011 à 11 h 18 min
hello,
le stage « sécu » doit correspondre aux formations OGC, par exemple:
http://www.ogc.fr/
on retrouve parfois des formations sur les accidents de travail et les arrêts de travail, avec médecin conseils et médecin du travail comme Experts.
Ce sont des stages très intéressants , où un médecin peut trouver une réponse adaptée à un cas particulier qui le tracasse. on y apprend comment défendre un employé en remplissant correctement les formulaires , nombreux qui encombrent nos journées. En revanche on y apprend les ruses et les combines des assurés indélicats, des tires au cul en tout genre etc…
Et, là, c’est incroyable…heureusement qu’on est tous assis. Il y a des professionnels.
Pour bien profiter de ce stage , il faut prévoir dans la foulée, un repas entre amis, qui ne sont pas médecins et leur raconter les anecdotes. Ambiances garanties.
6 avril, 2011 à 13 h 32 min
Sauf erreur de ma part, le « stage sécu » ce sont quelques journées que les internes vont passer dans les locaux de la Sécu pour voir comment ça se passe là bas.
Ce qui est une bonne chose.
C’est généralement intégré au stage chez le praticien.
6 avril, 2011 à 15 h 59 min
Autant pour moi. Sorry…
Depuis trop longtemps parti
Mais ceci dit , les autres « stages » en FMC sur les AT /Acc de travail sont particulièrement intéressants.
je les recommande.
6 avril, 2011 à 16 h 18 min
mais ce doit être intéressant un stage « sécu », ça consiste en quoi? 1/2 journée avec médecin conseil? accueil? assistante sociale?
6 avril, 2011 à 17 h 22 min
Oh!
Dingue ça, tu ne faisais que mater ta soeur faire ses parties de D&D ou tu t’es finalement lancée toi même dans l’aventure?
C’est déjà assez rare les joueuses de JDR, alors en plus dans le milieu médical… Autour de moi je n’ai rencontré aucun de mes camarades qui pratiquait le JDR!
Juste par curiosité, tu y joues toujours? Et à quels jeux?
Sinon un grand bravo pour l’ensemble de ton oeuvre (ils disent un truc dans le genre aux Césars je crois…), J’addo-re!
– Yakuru ; Externe et Maitre du jeu (Gardien des Arcanes, même! encore plus fort que PUPH :p)
7 avril, 2011 à 13 h 24 min
« on ne rentre pas dans la voiture d’un inconnu, même si c’est un adulte »
Heu, M’âm Rrr, ya beaucoup d’enfant inconnus qui t’ont invités dans leur voiture ?
A part Baby Hermann, le pote à Roger Rabbit, j’veudire.
(‘tain, même ma curiosité a dessaoulé en lisant ça. c’est dire)
7 avril, 2011 à 14 h 41 min
Et bien moi, pas plus tard que ce matin, j’ai déclenché un contrôle au domicile d’un de mes salariés qui cumule sur les 12 derniers mois 8 semaines d’arrêt pour motifs plus fantaisistes les uns que les autres, et 14 jours d’absences injustifiées, en plus de ses 5 semaines de congés payés et de ses 6 jours de RTT annuels.
Il est parti du boulot vendredi soir en emportant sa caisse à outils professionnelle, a appelé lundi matin pour une Xème rage de dents (d’autant plus incompréhensible que si l’on en croit ses déclarations auprès de ses collègues, il est mathématiquement impossible qu’il lui reste encore des dents). Il serait bien venu travailler lundi après-midi si le dentiste ne lui avait pas interdit de prendre le volant avec le traitement de cheval qu’il lui avait donné. Et mardi matin le pauvre avait 26 de tension en sortant son chien. Hier il a fait un AVC – toujours selon ses dires – mais par chance son généraliste lui a dit que ça ne nécessitait pas d’hospitalisation. Un AVC léger, sans doute ! Ce matin j’ai reçu son arrêt de travail, daté d’hier mais rétro-actif depuis lundi, comme c’est pratique ! Et il m’a appelée à midi pour me dire qu’il serait sûrement prolongé la semaine prochaine – toujours pas son gentil généraliste – pour subir un batterie d’examens.
Je suis curieuse de savoir ce que le médecin-contrôle va lui trouver …
Il y a des messieurs Machin qui sont des flemmards resquilleurs, et des généralistes complaisants qui moyennant 22€ chaque semaine sont prêts à vous arrêter aussi longtemps que la météo sera clémente et que les travaux de votre maison nécessiteront votre présence sur le chantier.
7 avril, 2011 à 22 h 37 min
j’aime beaucoup le style Jaddo : « eux et eux ils m’emmerdent mais sinon j’aime beaucoup les gens, d’ailleurs j’en vois tout les jours et je continue » =)
ça change de tout les jours ce petit message qui rappel des .. évidences ?
8 avril, 2011 à 19 h 11 min
@Elz
Ah, ça c’est une bonne histoire ! ! la suite ! Il était où ton édenté AVC qui a enterré sa grand mère cinq fois (ou ses 3 pères, je mélange les cas, parfois) il arrondissait ses fins de mois au black avec le matos de la boîte ? voire avec un client qu’il aura détourné ?
Et tu vas faire quoi ?
et comment il réagit une fois mis devant le fait ? il se trouve des excuses ? il te fait un chantage affectif avec ses trente gosses à nourrir qui sont tous malades ?
une pièce de boulevard à l’usine… Vazy raconte
9 avril, 2011 à 10 h 35 min
@Elz
Très étonné de cette histoire… N’importe quel employeur consciencieux qui a jeté un coup d’œil à un AT sait qu’il n y’a pas de « date de début », mais c’est la date du certificat (qui est censée être celle de la consultation) qui donne le point de départ. Il est donc impossible de faire des arrêts « rétroactifs ». Le médecin peut juste anti dater le certificat mais c’est particulièrement périlleux (il me semble que c’est une faute pénale).
Quand aux médecins « contrôleurs » intervenant à la demande des patrons, ils m’inspirent beaucoup de méfiance (j’ai été contacté comme beaucoup de confrères par les officines qui cherchent des médecins mercenaires pour ce genre d’action : bien payés par ces organismes qui se font eux-même des gonades en or, tout ça en tout impartialité bien sûr).
L’idée des deux ou trois jours à la convenance du salarié me parait très intelligente.
9 avril, 2011 à 13 h 29 min
Je confirme pour la Suisse, en tout cas là où j’ai bossé c’était l’usage : 3 jours sans certif.
J’ai pris une demi-journée en 6 mois pour otite carabinée. Où j’ai dû aller chez le médecin de toute façon parce que besoin d’antibiotiques.
Et je me sens moins seule, combien de fois je suis allée bosser malade parce que je trouvais ça moins contraignant que le RDV chez le médecin.
Sinon, marrant qu’en 80 commentaires personne ne pense à développer ce point des médicaments.
Moi ça me pourrit la vue, les médocs à la con. L’antadys aussi, pour les règles, mais surtout, surtout, les contraceptions.
Ca me GONFLE de devoir aller chez le médecin tous les 3 mois pour une contraception même pas remboursée, alors qu’ils me la prescrivent sans me poser de questions, pas même la dernière prise de sang annuelle qui pour moi date de 3 ans (je dis ils parce que je nomadise beaucoup et suis pas allée chez le même médecin plus de 2 fois ces 5 dernières années).
Quand on pense que dans une enquête de l’UFC-Que Choisir 85% des 1400 pharmaciens testés sont prêts à vendre cash à leurs clients une combinaison dangereuse de deux médicaments en vente libre sans leur donner le moindre avertissement, ça m’éneeeeeerve qu’on me considère comme pas assez responsable pour acheter MA contraception…
Si tu fais un jour un permis pour 10 ans, je m’inscris sur la liste d’attente TOUT. DE. SUITE.
Juré :D
(Et toujours aussi agréable à lire, by the way)
9 avril, 2011 à 14 h 08 min
On peut prescrire la pilule pour 12 mois.
Je ne comprends pas les médecins qui ne le font pas (dans les cas où on peut médicalement le faire, j’entends.)
C’est quand même difficile de ne pas penser que c’est parce que 4×23 euros ça fait plus que 1×23 euros.
Par ailleurs, pas besoin de prise de sang annuelle chez une jeune femme qui va bien.
9 avril, 2011 à 23 h 58 min
@Rrr: Seer pose une question importante : comment se fait-il que des médicaments comme les contraceptifs (on ne parle pas de stupéfiants, hein) soient en vente uniquement sur ordonnance ?
Quiconque connaît des femmes sous pilule entend parler d’histoires de boîte perdue, d’ordonnances qui sont bientôt finies, de renouvellement oublié, de rendez-vous chez le médecin à prendre rapidement, ou de passage pendant un mois aux préservatifs parce qu’impossible de renouveler.
Les femmes adultes sont supposées responsables, si une femme se présente à une pharmacie et demande son contraceptif habituel, elle devrait se le voir délivrer sans ordonnance.
Bref, la loi me semble mal faite, terriblement paternaliste et infantilisante.
10 avril, 2011 à 0 h 25 min
La loi n’est pas mal faite. Il y a des contre-indications non négligeables avec la pilule, il me paraît normal qu’elle soit délivrée après un avis médical.
Ce qui fout le bordel, c’est de ne pas utiliser la possibilité de prescrire la pilule pour 12 mois.
C’est de ne pas permettre à une femme de consulter rapidement en cas de besoin.
C’est de ne pas proposer aux femmes d’avoir le choix sur la contraception qui leur convient le mieux.
Bref, ce n’est pas un problème de loi, c’est un problème de ce qu’en font les médecins.
10 avril, 2011 à 11 h 17 min
@Rrr: Il existe des risques de blessures ou maladies non négligeables pour un grand nombre d’activités usuelles pour lesquelles il n’y a pas besoin de permis — par exemple le bricolage (non seulement on peut se blesser, mais on respire des solvants orga), ou divers sports (via ferrata etc.).
Un adulte est censé être responsable de lui-même et pouvoir faire ses propres choix. Si un adulte choisit d’absorber un médicament avec des contre-indications documentées, sans prendre un avis médical très fortement recommandé, c’est son problème.
En d’autres termes, et crûment : l’État et les médecins n’ont pas à se comporter comme s’ils étaient la maman et les patients des enfants de 9 ans. :-)
Et oui, sinon, il y a des comportements médicaux ridicules, comme le fait de quasiment imposer l’examen au spéculum aux jeunes filles qui veulent se faire prescrire la pilule. Je connais plusieurs jeunes filles qui tournaient uniquement avec des préservatifs car elles avaient peur de l’examen — avec les risques d’accidents que cela suppose.
10 avril, 2011 à 12 h 30 min
Toujours dans la rubrique « les médecins considèrent les femmes comme de perpétuelles gamines » : cherchez p.ex. « tampon » sur JStor des revues médicales des années 1940-1960, vous trouverez des médecins qui expliquent sérieusement que les tampons hygiéniques sont d’utilisation risquée tant pour la santé physique que pour le psychisme des jeunes filles et des femmes, et qu’ils devraient être réservés à la vente sur ordonnance, pour des femmes ayant des professions spécifiques (danseuse, p.ex.).
10 avril, 2011 à 18 h 37 min
À propos de trou de la sécu, ça doit faire 30 ans que je suis « condamné » à bouffer des antihistaminiques si je veux avoir une vie vivable, bon.
Je connais parfaitement mes allergies, parfaitement le traitement, ça fait 30 ans, quoi. Et je me foutrais pas mal que les boîtes de féxofénadine générique ne soient pas remboursées, hein. Je peux encore m’offrir ça sans le mettre à charge de la société.
Mais voilà, ça ne se vend que sur ordonnance. Et les ordonnances ne sont valables que 6 mois, maximum.
Ça fait donc 30 ans que je vais chez le toubib au moins une fois par an lui demander une ordonnance de Telfast 180 contre 22 Euros, après quoi je vais l’acheter à la pharmacie et me faire rembourser le tout, sécu, mutuelle, tant qu’à faire…
Pis les autres 6 mois de l’année, je fais les yeux doux à la pharmacienne quand j’ai vraiment besoin d’une boîte, en lui montrant ma vieille ordonnance, en suppliant presque pour cette faveur extrême, en lui promettant que oui, j’irai faire refaire une ordonnance par le médecin et la lui donnerai aussitôt. Ce que bien sûr je ne fais pas.
Un monde de connerie assaisonné à l’hypocrisie.
10 avril, 2011 à 18 h 51 min
Ce que dit Ronchon plus haut à propos des lois « paternalistes et infantilisantes » est très juste. Le monde médical est de manière générale très paternaliste et infantilisant (c’est-à-dire méprisant) avec les patients, faut-il penser au nombre de médecins à l’assemblée nationale pour comprendre que la loi le soit aussi ?
Je n’ai besoin d’aucun avis médical pour acheter et utiliser toute la journée une tronçonneuse de bûcheron, mais on ne me délivre pas sans ordonnance un banal anti-histaminique dont j’ai besoin depuis 30 ans. #LOL, quoi.
11 avril, 2011 à 9 h 19 min
Cool cette idée, je pense que je vais la mettre en pratique pour mes enfants… En fait c’est ce que j’ai déjà fait, mais sans expliciter le truc… Je sentais que là vraiment ils avaient besoin d’un jour off, alors, zoup, on se débrouillait… Mais leur signaler ainsi, ça évite (un peu, soyons réaliste) les maux de ventre douteux…
Merci pour tout le blog, c’est un régal à lire!!
11 avril, 2011 à 14 h 38 min
@ Docteur T
Je sais bien comment sont faits les formulaires d’arrêt. Le médecin a bel et bien daté son formulaire du jour de la consultation, c’est à dire le 6 avril, et rayé la mention « jusqu’au » dans la prescription d’arrêt qu’il a remplacée par un « à partir du 4/4 et jusqu’au dix avril 2011 »
Quant au médecin contrôleur, il a trouvé porte close. J’attends son rapport pour pouvoir l’opposer à la sécu.
Le salarié, lui, n’est pas à son poste ce matin et n’a pas jugé utile d’appeler pour prévenir.
11 avril, 2011 à 14 h 58 min
moi j’aime bien les principes éducatifs de maman jaddo ; et visiblement, çà réussit pas trop mal.
Comme le métier de « parent » n’est pas tout à fait inné, j’aimerai bien qu’elle me donne deux ou trois autres bons tuyaux…
11 avril, 2011 à 21 h 29 min
Pour Coralie…voir la chanson de jeanne Cherhal : « 12 fois par an ».
http://www.youtube.com/watch?v=PssZBhgOo_U
12 avril, 2011 à 0 h 04 min
Ahah j’ai pensé à cette chanson en écrivant le post ;)
12 avril, 2011 à 13 h 17 min
Tiens ca me rappelle mon taf ça…
Chez ces grands nantis d’agents EDF GDF nous avons un « medecin-conseil » spécial rien que pour nous, que nous devons appeler au moindre arrêt maladie !
Ainsi, j’ai eu la joie de devoir faire 40 bornes A/R pour faire vérifier que j’avais une sinusite carabinée (aie, oui ca fait mal quand je me penche en avant), ou alors, suite à de gros problèmes persos allé justifier que je faisais une dépression avec attaques de panique…
Ca me saoule pour 2 choses : des fois oui, on aimerait dire « allo chef, j’ai fais caca sous moi cette nuit, je reste à la maison avec des smecta pour aujourd’hui » mais non, pour nous arrêt de travail obligatoire (on m’en a même demandé un pour une aprem où j’étais parti suite à une migraine…).
Deuxiemement, c’est saoulant de voir les diagnostics de son medecin traitant, avec qui on est sensé avoir une relation de confiance, sans cesse remis en cause par un toubib qui n’en est pas vraiment un.
enfin voilà quoi… my 2€cts
12 avril, 2011 à 14 h 05 min
Juste pour répondre a Eric D, il est parfaitement possible de reprendre son travail avant la fin de son arrêt, aucun justificatif n’est nécessaire. j’ai eu a interrompre un arrêt comme ça, pour une entorse au pied quand la fin du congé maladie tombait avec le début d’un voyage prévu de longue date et qu’il était hors de questions d’annuler, ni de truander la sécu, patte folle ou pas! Après un coup de fil a la sécu j’ai appris cette bizarrerie, qui fait qu’on peut reprendre son travail quand on veut, au cours d’un arrêt, sans aucun avis médical…
Par contre c’est drôle, la même année, j’ai été controlée deux fois par la sécu, les deux fois le médecin ne voyait pas ce que je fichais là…
13 avril, 2011 à 2 h 03 min
Je fais partie de ce qu’on appelle les travailleurs handicapés ; j’occupe un poste aménagé au terme d’une lutte qui m’a autant sinon plus ravagée que la maladie & le handicap. C’est pour arriver à obtenir et garder un travail que j’ai du faire remplir des tonnes de paperasses à des tas de toubibs. Mais je n’ai jamais voulu demander à un toubib de remplir des paperasses ; je ne savais même pas qu’un toubib servait aussi à ça. Maintenant, je sais. Je remplis à sa place, il tamponne et c’est bon. Quant aux congés maladie, c’est très compliqué quand on a eu si peur ; on ne prend pas de congés maladie si on peut l’éviter. Et, si c’est vraiment inévitable, comme cela m’est arrivé récemment parce que bon, bosser après une lobectomie, c’est impossible, on réduit le temps au minimum et on convainc le toubib que Youpi Tralala, bien sûr qu’on peut. On ne dit surtout pas qu’on doit parce qu’on a encore deux mômes à charge.
Au fond, c’est tellement différent les patients malades et les autres. Les autres sont les plus nombreux, je sais. N’oubliez pas les premiers.
13 avril, 2011 à 8 h 28 min
@ Sybille qui écrit: « Au fond, c’est tellement différent les patients malades et les autres. Les autres sont les plus nombreux, je sais. N’oubliez pas les premiers »
Non, les « autres » ne sont pas plus nombreux bien au contraire. La quasi totalité des arrêt de travail sont fait pour des « vrais » malades nonobstant ce que peut écrire la sécu. Une explication là http://julienbezolles.blogspot.com/2009/06/arrets-de-travail-et-novlangue-de-la.html
Les vrais tricheurs sont rares (1 à 2% me disait un médecin conseil)
J’ai un exemple de patient « fréquemment en arrêt » et je suis certain que l’employeur me trouve complaisant. Sauf que la totalité de ses arrêts sont justifiés en raison du terrain psychologique… C’est dommage pour cette entreprise mais il vaut mieux pour la société que ce patient trentenaire soit plus ou moins régulièrement en arrêt qu’en invalidité de longue durée avec des hospitalisations récurrentes en milieu psy parce qu’il aura été déconnecté de la réalité sociale.
Le médecin n’est pas là pour défendre l’entreprise mais pour apporter le meilleur soin à son patient. Et parfois cela passe par un arrêt de travail.
15 avril, 2011 à 14 h 14 min
@haribodoc : Vs ne seriez pas mon toubib par hasard… ?
15 avril, 2011 à 23 h 03 min
Suis FAN………..Suis remplacante ile de france depuis novembre .Ton blog : c’est exactement ce que je pense, tout!!!! Sauf que tu le retranscris bien mieux que ce que je pourrais faire!!!
Nos politiques te lisent-ils????????
Sinon pourquoi tu fais pas un livre avec!!! suis sérieuse!!! T’ECRIS TROP BIEN
16 avril, 2011 à 8 h 38 min
Il y a à peu près un an, je quittais le travail un vendredi soir pour aller, comme un vendredi soir sur deux, passer le week-end avec mon amoureux résidant aux Pays-Bas. Vers Gand, j’ai commencé à me sentir patraque, vers Anvers j’étais fiévreuse et arrivée à Rotterdam carrément malade: H1N1 confirmée le lendemain. Pas du tout en état de sortir du lit, encore moins de faire mes 4 heures de route toute seule pour être à mon poste lundi matin.
Seulement voila: en Hollande si on est malade moins d’une semaine, on appelle pour un « sick day » sans arrêt de travail officiel. C’est pas que c’est pas obligatoire, c’est que ça n’existe pas pour une courte durée.
Bilan: de retour en France j’ai du demander à mon médecin de famille un arrêt sacrément antidaté, bien que lui ne m’ait vu qu’une fois remise. Et il a du expliquer à son stagiaire que euh, bon, oui, normalement on n’antidate pas un document, mais des fois, ca se justifie quand même.
Personne n’était content, ni la sécu ni mon employeur de recevoir l’arrêt 5 jours trop tard, ni moi d’avoir dû déranger mon médecin pour une raison non médicale, ni lui de fournir un document illégal. Système stupide.
17 avril, 2011 à 15 h 22 min
Euh, c’est peut être déjà précisé dans les commentaires mais pour votre première patiente aux règles douloureuses ça pourrait être intéressant de prendre la pilule en continue non? Ma petite amie a le même problème et ça lui a grandement simplifié la vie.
18 avril, 2011 à 5 h 27 min
Le dernier certif à 18h vendredi 1 mn avant la fermeture…je voudrais un certificat d’aptitude a pratiquer un casting photographique pour mes 2 filles de 7 et 9 ans…
Je, soussigne ,Dr G certifie avoir pris en photo MelleX et Melle Y. Apres verification mon appareil marche toujours. X et Y peuvent donc pratiquer un casting. Certificat remis en main propre à la maman des interessées
18 avril, 2011 à 19 h 11 min
Jaddo, s’il te plait.
Pourrais-tu antidater un AT si la demande vient du coeur?
20 ans aujourd’hui. Pour longue maladie. A ton Pierre préféré.
Merci pour lui.
18 avril, 2011 à 19 h 13 min
23 ans, pardon. Le temps passe vite.
21 avril, 2011 à 10 h 44 min
c’est un peu le principe du RTT en fait. Dans les autres pays on s’arrange entre employé et employeurs. En France parfois aussi.
11 mai, 2011 à 10 h 12 min
héhé!!! pomme d’api l’avaient proposé cette journée, dans la partie « pour les parents » du journal .. et il y a plus de 25 ans, je l’avais adoptée pour mes enfants… une journée avec maman, décidée par nous deux quelle bonne idée. mais jamais plus d’une fois par an bien sûr!
11 mai, 2011 à 11 h 00 min
J4ai le ùeme pb que rrrr.
C’est d’autant plus idiot que l’arret d’une journée pour diarrhée repose uniqueme,t sur la declaration du patient.Ca n a aucune sens.
Et puis c’est des rdv « urgents » parce que le papier doit partir vite….
quel systeme
11 mai, 2011 à 11 h 31 min
@ Elz et Dr T:
Il m’arrive qaund un patient réeclame un arret antidate de faire un arret daté du jour ou je le vois et d’ajouter apres la date de fin : » à compter du xx » ( un jour Maxi).
Je pense que c’est ce qu’a fait le medecin dont parle Elz.
Ca permet d’écrire quelque chose de juste ( au sens justice, pas justesse), de refiler à la sécu sa responsabilité et surtout de ne pas faire de FAUX ( un certif antidaté c’est un FAUX).
Pasque avec Mme Lacaisse, les faux ça peut couter très très cher, même si il est juste, fait de bonne foi, etc…..
Cette defense (je le connais , j’ai fait ca pour rendre service, je me suiis meme pasfait payer, etc…… ) neservira qu’à amuser le med cons qui te regardera t’agiter au bout de ta corde….
JAMAIS d’Arret antidaté.
En plus il est naif ( on l’est tous avec nos patients) de compter sur le patient pour nous defendre devant la caisse…..
1 juillet, 2011 à 0 h 10 min
Je suis tellement d’accord ! Merci de le penser et merci de le dire. Perso, mes parents ne m’ont pas autorisée cette sonnette d’alarme clairement mais le sens des responsabilités et de la permission est passée quand même. Et j’ai la chance d’avoir eu un boulot dernièrement où j’ai pu m’octroyer cette fameuse journée ponctuelle quand j’en avais besoin. Mes patrons faisaient pareil et bien plus que moi ! Parce que franchement, sortir de mon lit, téléphoner à un médecin déjà débordé pour surcharger un peu plus sa journée de travail, m’habiller, prendre les transports, attendre des heures dans la salle d’attente, voir le médecin 10 mn pour avoir le fameux arrêt de travail (et une ordonnance avec) refaire le chemin inverse avec un détour parce que je me sens obligée de passer aussi à la pharmacie du coup… Bref, tout ce parcours du combattant alors que je suis complètement raplapla, que j’ai envie de me chier dessus toutes les 20 mins, ou que j’ai mal au cœur, à la tête, au ventre… C’est l’enfer. J’ai juste l’impression que je suis punie d’être faible et que le lendemain, en plus de mon travail en retard, je serai fouettée… Quand je sais qu’en plus, en général, une journée tranquille dans mon lit (près des toilettes) suffit à mon mieux-être, cela me rend encore plus malade !
Mon père m’a dit une fois que dans le Code du Travail, il était indiqué que chacun avait le droit de prendre une journée par mois sans justificatif… Mais il s’agit alors d’un congé solde. Je n’ai jamais été vérifier.
19 juillet, 2011 à 20 h 56 min
Chère Jaddo…
Je suis bien ennuyé, c’est ma première réaction sur ton blog et elle va être critique, voire polémique. (tu permets que je te tutoies… c’est l’usage sur le net, et puis tes couettes me donnent une irrépressible envie de familiarité virtuelle avec toi !)
Je précise déjà, je ne boude pas mon plaisir de découvrir tes articles, rondement croqués et délicieusement addictifs… mais là, je ne peux pas m’empêcher de bondir. Depuis deux jours, ça me trotte dans la tête, je me dis qu’il est un peu vain de réagir, que l’article est déjà ancien et que mes vitupérations ne créeront même pas une ride à la surface du net.
Oui mais, des arrêts maladie de complaisance, j’en vois passer tous les jours. Et je ne suis pas patron, ni actionnaire du CAC, non, je suis un simple cadre de la fonction publique, vilain responsable RH qui se prend le bec avec la médecine du travail faute d’arriver à se comprendre (j’aurais des récits fleuves à faire sur la médecine du travail, mais je ne m’épancherai pas ici, le sujet est trop vaste !) et donc, in fine, je suis le monsieur chez qui arrivent les arrêts maladie pour leur saisie dans les applications informatiques et la régularisation de la situation des agents.
Les arrêts maladies, c’est devenu un tel problème pour les entreprises privées et les collectivités publiques que aujourd’hui, on monte des plans de prévention de l’absentéisme un peu partout, c’est un joli sujet RH. Les causes sont multiples à cette montée de l’absentéisme (vieillissement de la population, stress au travail, éloignement du lieu de travail, etc.) mais on constate quand même que les gens sont vachement plus malades qu’avant, qu’ils le sont bien souvent les lundi, mercredi ou vendredi, les jours de pont ou bien à leur retour de vacances, surtout s’ils sont partis loin !
On constate aussi que les arrêts maladie sont souvent mal remplis, que pas mal d’agents annoncent qu’ils vont être malades le lendemain alors qu’ils sont bien portants devant nous, voire menacent leur hiérarchie de tomber malade si on ne leur fiche pas la paix !
Je précise tout de suite que ces comportements ne sont sûrement pas ceux des estimables lecteurs de ce blog et patients de jaddo… mais ce ne sont pas les actions isolées de quelques mauvais coucheurs. Loin de là, la pratique devient banale. S’il s’agissait de recenser les comportements très déviants ou franchement grugeurs, je vous assure avoir plus lourd dans ma musette (combien d’ouvriers municipaux qui, ayant une perspective de travail au noir sur un petit chantier, vont poser un arrêt maladie…)
Or, derrière ce temps de travail volé à l’employeur (qui est en l’occurrence, in fine, vous et moi qui payons nos impôts, j’dis ça…) il y a de l’argent, un salaire qui est versé.
Donc en accordant un arrêt de complaisance, parce qu’on ne peut pas vraiment savoir, ou qu’on sent bien qu’en face, le monsieur ou la dame il est un peu fatigué et que ça l’arrangerait bien de souffler un peu… et que finalement on ne peut pas vraiment savoir, je pense que les médecins font preuve d’irresponsabilité et prennent bien légèrement leurs responsabilités.
Pour l’exemple, j’ai moi aussi voulu gruger une journée, une fois. Je l’ai eue, mais l’examen poussé, les questions suspicieuses de mon généraliste et le fait qu’il m’ait bien, indirectement, fait sentir ses doutes font que, bien qu’ayant eu ma journée une fois, je n’ai pas eu l’envie de recommencer.
On me rétorquera que je suis bien bête de retourner chez ce docteur. Personnellement, je l’estime d’autant plus pour ça (et pour son impeccable ponctualité, jamais une minute de retard sur un RDV) et j’estime que ça compense les quelques faiblesses que j’ai pu lui déceler sur les diagnostics (louper ma pneumonie, c’était pas gentil !)
Bref, j’en reviens au sujet : derrière une journée d’absence, outre le salaire indument perçu par le tricheur il y a : les collègues qui récupèrent le travail du tricheur (et qui, dans le cas de comportements systématiques, finissent par mal le vivre et se démotiver, je vous passe l’ambiance au boulot dans ce cas là, quand l’ultime réponse du chef devient « le médecin l’a arrêté, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? » et bah, l’honnête travailleur qui joue le jeu, il pourrait être tenter d’aller voir ce gentil médecin !) il y a un travail désorganisé (par exemple une équipe qui fonctionne en binôme, l’un est en congé, l’autre tombe malade, on ne peut plus gérer le service, ou pour les ouvriers qui « sortent » en duo, si l’un est absent dans le planning, l’autre ne pourra pas aller faire son travail, etc.)
Pour la faire courte, l’absentéisme compressible représente des centaines d’équivalents temps plein dans ma collectivité. Et la première cause, ce sont les arrêts de maladie ordinaire. Tous ne sont évidemment pas injustifiés, ce n’est pas le propos, mais sur la proportion il y bien au moins l’équivalent de 100 personnes par an. A l’heure des déficits publics qui se creusent, j’espère que l’équivalent de 100 personnes par an, avec un coût budgétaire moyen de 36k€ pour la collectivité en question, ça vous parle un peu.
Donc la légèreté avec laquelle on prend l’arrêt de complaisance, oui, elle me hérisse un peu. Parce que nous, en RH, notre seule « arme » c’est la contre-visite médicale, et il faut que l’arrêt soit transmis rapidement et dure au moins 3-4 jours pour pouvoir espérer coincer le petit malin. Allez, pour le fun, on en a un qui ne travaille plus depuis 3-4 mois, pas venu un jour au boulot, que des arrêts de 1-2 jours, il fait le tour des 4 généralistes du coin (à tour de rôle) il a toutes les autorisations de sortie possibles et ses collègues le voient régulièrement le week-end qui bat la campagne ou arpente la place le sourire aux lèvres.
Bref, le seul rempart contre la complaisance, c’est la déontologie du médecin.
C’est aussi un peu la rigueur des organisations. Certains ici ont parlé des 6 jours sans justification… je pense qu’il s’agit de jours « enfant malade » qui sont normalement non reportables (ce qui n’empêche que certains les demandent) et liés à des justificatifs (ce qui n’empêche pas en fin d’année des gens de vouloir les prendre parce que « non consommés », quelle blague !!! surtout pour des gens jouissant par ailleurs, CA+RTT d’environs 60 jours annuels !)
Cela dit, là où je te rejoins, Jaddo, c’est sur l’absurdité d’un système très lourd où finalement la capacité de contrôle est la seule déontologie du médecin qui – tu le dis sans ambages – ne peut pas savoir s’il y a maladie ou non… pauvre Mr Diarrhée…
On pourrait imaginer que chacun ait un forfait d’un certain nombre de jours de maladie sans justificatif par an (au pif, 10, c’est déjà énorme !) qui éventuellement augmente avec l’âge (logique) et que au-delà de ce forfait, l’agent soit pose des jours de congés, soit des jours sans rémunération.
Ce système, pourtant équilibré, je doute qu’une seule organisation syndicale accepte de le signer sans mobiliser le ban et l’arrière ban dans la rue.
Précisons que pour les pathologies lourdes (de celles qui vous envoient en longue maladie ou en longue durée) ou absences longues (interventions chirurgicales, etc.) on gérerait autrement, avec de la longue maladie, ou un autre statut intermédiaire, validé par la médecine du travail ou la médecine statutaire, selon les situations.
Bref, ton billet est très intéressant en ce qu’il pointe une faille du système. Mais il ne voit qu’un aspect des choses, celui du patient. Mais le patient, c’est le salarié de quelqu’un qui le paye (et ça a un coût d’employer des gens dans ce pays, le taux de 36K€ annuels budgétés, c’est pour un ouvrier au bas de l’échelle hein, pas un cadre !!!) et qu’il doit en échange un travail.
On a le droit d’être malade, personne ne revient dessus, mais aujourd’hui on est à un tel niveau d’abus que ça devient un réel problème budgétaire (pour le public comme le privé)
Ce n’est pas un sujet léger, ou qu’un médecin puisse traiter légèrement, sauf à manquer de conscience sociale.
Après, le système actuel, qui repose sur le flicage, n’est pas bon, j’en conviens volontiers. Mais ajouter des jours sans justificatifs alors que les gens abusent déjà des jours avec justificatifs, ce n’est que mettre un peu plus le doigt dans l’engrenage d’une situation délétère.
Qui, ici, en conscience, signerait pour avoir des jours sans justificatifs, mais qui, s’il est malade au-delà de ces jours là une année (pas de chance, ça peut arriver, j’en conviens) accepterait de le supporter sur ses congés ou de ne pas toucher de salaire ?
La question est ouverte.
19 juillet, 2011 à 21 h 02 min
@Haribodoc :
Je te cite :
« C’est dommage pour cette entreprise mais il vaut mieux pour la société que ce patient trentenaire soit plus ou moins régulièrement en arrêt qu’en invalidité de longue durée avec des hospitalisations récurrentes en milieu psy parce qu’il aura été déconnecté de la réalité sociale.
Le médecin n’est pas là pour défendre l’entreprise mais pour apporter le meilleur soin à son patient. Et parfois cela passe par un arrêt de travail. »
C’est donc à l’entreprise de supporter le coût social de cette personne, et à ses collègues de supporter, par répercussion, son inadaptation au travail.
Drôle de manière d’imposer aux gens de faire du social malgré eux ! Les situations de ce type se multiplient malheureusement. Si la personne est psychologiquement inadaptée au monde du travail, et bien, malheureusement, disons les choses telles qu’elles sont, il faut – pour le bien notamment de ceux qui sont autour – qu’elle en sorte.
Je vois tous les jours des gens dont le stress augmente, qui justement finissent par aller quêter des arrêts de complaisance, parce qu’ils ne supportent plus de travailler avec des gens qui sont un poids et une gêne pour eux, ou bien dont ils doivent faire le travail lorsque la personne est absente.
20 juillet, 2011 à 2 h 05 min
Cher Pierre,
Votre réaction (ne m’en voulez pas de vous vouvoyer, je supporte très bien le tutoiement mais suis vouvoyeuse pathologique) n’est pas du tout vaine.
Même très intéressante, et elle résonne vachement.
Je suis super d’accord avec vous.
Et je vous renvoie à ce post http://www.jaddo.fr/2008/05/06/lezard/ même s’il n’est pas très bien écrit et que je regrette certaines choses en le relisant.
J’ai hautement conscience de tout ce que vous dites.
Ce post, celui-là, celui auquel vous répondez ne traite pas des arrêts « de complaisance ». Il traite des arrêts-vrais-mais-qui-mériteraient-pas-une-consultation.
Le post dont j’ai donné le lien, lui, en parle.
Je n’ai JAMAIS fait d’arrêt de complaisance. Je veux dire en toute bonne foi. Même à mes proches. Même à moi. Même pour un proche quand ça m’aurait arrangée moi : je le racontais sur twitter il y a peu, je me suis proposée en baby-sitter alors que j’avais envie de mourir brûlée vive à cette simple idée plutôt que d’accorder un arrêt « enfant-malade » à une de mes meilleures amies qui était vraiment dans une merde authentique, mais non médicale.
Je ne doute pas des problèmes que cela soulève.
Mais juste, je refuse que ce soit ma responsabilité, alors que je n’ai pas été formée pour ça.
Y a des fois, horribles, détestables, où je doute.
Où je doute sincèrement de la validité de l’arrêt que je suis en train de faire. Et où je n’ai rien d’objectif, rien qui rentre dans une jolie case, pour infirmer ou confirmer mon doute, rien que mon impression, hyper subjective, hyper non médicale.
Je refuse toujours les arrêts de complaisance quand ils sont présentés comme tels. Même quand la cause est louable, même quand « Vous comprenez, il faut que je parte en Algérie enterrer ma mère et mon employeur me refuse le congé ».
Même si ça me crève le cœur.
Et bordel, quand le patient ment, quand je CROIS qu’il ment mais que je n’ai rien d’objectif, qu’est ce que je peux faire ?
Parfois, je le fais. Je raccourcis ou je refuse l’arrêt, sur mon seul sentiment. C’est de plus en plus rare, je suis le médecin de mes patients et je leur dois le bénéfice du doute.
Il y a des tas de fois où l’arrêt qui est évidemment « de complaisance » pour ceux qui connaissent le contexte, qui connaissent le type, qui savent les circonstances, qui l’ont entendu menacer de « poser un arrêt », bin cet arrêt là a été fait sur d’autres paroles, d’un type qui a dit d’autres choses qu’on ne pouvait pas vérifier.
Quand j’entends dans le train ou dans la rue des gens qui disent « Boah, je vais *me faire mettre* en arrêt », ça me donne des envies de meurtre comme vous.
Quand je vois une femme enceinte qui arrive la bouche en cœur, hyper en forme pour « prendre son congé pathologique » comme si le dernier mot était accessoire, ça me rend folle aussi.
Mais voilà.
Y a les gens, y a le travail, y a les médecins.
Tout ne peut pas reposer sur l’honnêteté des gens, tout ne peut pas reposer sur l’honnêteté des employeurs, tout ne peut pas reposer non plus sur le médecin.
On n’a pas de baguette magique à lire les mensonges ou à mesurer la souffrance.
J’aimerais bien.
20 juillet, 2011 à 22 h 39 min
Comme tu le dis si bien dans tes billets (oui, je te tutoie, perseverare diabolicum) la faillite est dans un système qui fait tout reposer sur le médecin, alors qu’il n’a pas de baguette magique pour ça.
Si on acceptait un système de forfait (mais en acceptait que si on est malade au-delà du forfait, c’est pour notre pomme…) on sortirait de cette spirale infernale et le médecin n’interviendrait pour arrêter les gens que pour des pathologies lourdes ou graves maladies (genre pneumonie, jambe cassée, etc.)
Le problème étant celui du curseur également, certains après une insomnie vont te quémander un arrêt maladie, d’autres viennent travailler avec la grippe en se bourrant de dolipranes (alors que c’est pas gentil pour les collègues !)
Mais notre société veut de l’objectif et on estime (ce point revient très souvent quand je discute avec les syndicats, mais aussi certains médecins) que le médecin est là pour dire blanc/noir et ensuite basta, on ne regarde plus. Et ça arrange bien certains médecins aussi d’ailleurs (du genre votre monsieur ouvrier, son métier c’est le marteau piqueur… bon, il est inapte au marteau piqueur, mais apte à l’emploi, démerdez-vous)
A la place, ce qu’on aimerait (et ce « on » étant trop vaste, on va dire plus honnêtement ce que « j’aimerais » parce que finalement, je me rends compte que bien peu de gens se posent vraiment des questions sur tout ça) c’est qu’un vrai dialogue puisse s’instaurer avec les médecins (qu’ils soient généralistes, du travail, etc.) et que sans transgresser le secret médical, on puisse aborder des situations.
Pour en revenir aux arrêts ne demandant pas de consultations (et j’en suis friand, je fais du sport, donc je consomme pas mal de consultations inutiles chaque année au moment des licences…) on tombe et tu en as bien conscience très vite dans le domaine où soit les gens se responsabilisent (allez, 35% des gens seront 100% réglo), soit sont modérément profiteurs (allez, j’en prends un peu même si ça va pas si mal et ça va donner les 45% suivants) et le reste va tirer sur la corde d’autant plus qu’il n’y a même plus la barrière symbolique du médecin et de la paperasse avec la sécu.
So what ? Soit on responsabilise avec une solution forfait (mais du coup on pénalisera certaines personnes, on est pas tous égaux devant la maladie, même à âge équivalent, certains choppent des rhumes tout le temps, ont des migraines, et d’autres une santé de fer) soit on est dans un système de contrôle, où le médecin, qu’il le veuille ou non, est placé en position d’arbitre (de par la loi) avec les responsabilités, y compris morales, qui vont avec quand les arrêts « limites » se multiplient.
En tous les cas, merci de nourrir le débat, et nous faire profiter de tes ébats dans l’univers des généralistes qui gagne à être connu de l’intérieur !
23 juillet, 2011 à 2 h 30 min
Aelle,
Tu pouvais — devais — faire avec les moyens du bord. C’est-à-dire consulter un médecin local pour un certif médical.
23 juillet, 2011 à 3 h 18 min
Pierre,
Tu prônes un monde binaire : les adaptés au travail, les inadaptés en marge.
Telle ségrégation, risquant bien sûr d’exclure et désocialiser l’inadapté, par ailleurs le supprime de la vue du bien-portant-bien-bossant. Le monde du travail, les travailleurs en général, auront donc tendance à la non-prise en compte, voire à l’intolérance, des handicapés. Handicapés qui, pour quelques-uns quand même, continueront à travailler, ne t’en déplaise, dans des collectivités et entreprises normales. Moins vite… La différence pouvant être un coût.
Donc oui, c’est à la collectivité, l’entreprise, le pays, de supporter « le coût social de cette personne, et à ses collègues de supporter, par répercussion, son inadaptation au travail ».
Oui, il faut « imposer aux gens de faire du social malgré eux ». Nous sommes tous plus ou moins égoïstes, alors heureusement que nous sommes forcés d’aider : ça passe tout seul, et c’est plus efficace que compter seulement sur le volontariat : cotisations sociales, impôt sur le revenu… Cela s’appelle la solidarité. Regarde le mot qui figure à côté de « liberté » et d' »égalité » sur les écoles et sur tes chères pièces de monnaie.
Et ceux qui sont vraiment trop près de leurs sous, nul mur ne les retient : ils peuvent toujours fuir vers un de ces temples du libéralisme et du chacun-pour-soi comme il en existe en Amérique. Je ne les pleurerai pas. Et ils reviendront fort dépourvus lorsque la crise sera venue.
La méthode de 1917 est loin d’être la seule possible, mais attention à ne pas trop la ramener. L’ouvrier se tue à la tâche, le patron se tue à la hache. ;-)
Quant au nom de ton job, toi qui parles comme Louis le Onzième, il est récent dans le privé, tout neuf dans la fonction publique. R ou H, il faut choisir. Une ressource, c’est un ordi, un sac de ciment ; on l’utilise, et puis on le jette. Un humain n’est pas une ressource.
Sur ces bonnes paroles, bonne nuitée.
23 juillet, 2011 à 3 h 30 min
Rrr,
« Quand j’entends dans le train ou dans la rue des gens qui disent « Boah, je vais *me faire mettre* en arrêt », ça me donne des envies de meurtre comme vous. »
Quant à moi, j’entends de temps à autre « je me mets en arrêt-maladie ». Je relève toujours. Difficulté des études de médecine et leur numerus clausus doivent être un mythe, vu l’incroyable nombre de médecins disséminés dans la population ! ;-)
23 juillet, 2011 à 4 h 21 min
Pierre,
« Si on acceptait un système de forfait (mais en acceptait que si on est malade au-delà du forfait, c’est pour notre pomme…) on sortirait de cette spirale infernale »
Pas sûr du tout.
Aparté : « spirale infernale », tu as de ces mots, quand même, Dante et ma culture chrétienne m’avaient décrit l’enfer autrement plus chaud…
Bref.
« Au-delà de cette limite, votre arrêt-maladie n’est plus payé. »
Certes, pour ces salauds de pauvres, la limite jouerait le rôle de contrainte que tu lui souhaites.
Mais pour les autres, paresseux et ne courant pas après l’argent. Genre moi. Ce serait trop facile. Envie de me coucher tard et de ne pas aller bosser demain ? Il pleut : pas envie de sortir ? Une rencontre, des vacances imprévue ? Hop, je ne vais pas au boulot ! J’ai le droit, je serai juste non payé. Ce serait le pied ! :-) Je ferais cela toutes les semaines.
23 juillet, 2011 à 4 h 22 min
Rrr,
« Quand j’entends dans le train ou dans la rue des gens qui disent « Boah, je vais *me faire mettre* en arrêt », ça me donne des envies de meurtre comme vous. »
Quant à moi, j’entends carrément de temps à autre « je me mets en arrêt-maladie ». Je relève toujours. Difficulté des études de médecine et leur numerus clausus doivent être un mythe, vu l’incroyable nombre de médecins disséminés dans la population ! ;-)
24 juillet, 2011 à 16 h 51 min
@Nicolas : les personnes handicapées ont toutes leur place dans le monde du travail, et une part de mon boulot consiste justement à le faire intégrer aux chefs de service qui conduisent leurs recrutement. On travaille justement sur des adaptations de poste pour maintenir cette place dans le monde du travail, même si le coût est parfois disproportionné par rapport au résultat, justement parce qu’il y a un enjeu de société.
Après, il y a des gens (qui d’ailleurs généralement ne relèvent pas de la RQTH) qui sont pour plein de raisons (il n’y a pas deux parcours identiques) inadaptés au monde du travail, qu’ils le soient depuis toujours ou qu’ils le soient devenus, pour des raisons psychologiques ou physiques.
Les maintenir à toute force dans le monde du travail, en rejetant le problème sur les « valides » qui doivent s’en accommoder (quitte à détériorer la situation desdits valides par répercussion) c’est juste se voiler la face.
La solidarité nationale, justement, s’exprime par des contributions financières qui doivent permettre de développer des dispositif adaptés, avec des professionnels derrière, pour traiter ces situations. On peut aller vers la reconversion dès que possible, voir des structures d’assistance, plutôt que des maintenir dans un cadre inadapté des gens. Lorsque vous aurez été menacé de mort par un collègue, dans un état de démence suffisant pour que la menace soit crédible, que ledit collègue doit manipuler des engins comme une tronçonneuse, et que la médecine vous répond qu’il est « responsable de ses actes et apte à l’emploi » on peut avoir un léger doute… surtout qu’il est multirécidiviste, multi-sanctionné de manière disciplinaire (forcément, la médecine a dit qu’il était responsable donc on a l’obligation de le sanctionner sauf à engager notre responsabilité si on ne fait rien). Je ne vais pas creuser plus, mais si extrême que semble ce cas, on va dire que ce genre de situations représente 5-10% de l’effectif total de mon entité.
Oui, ça pose donc un problème d’imposer la solidarité de force… derrière, des collègues de ces personnes tombent en dépression, ont peur d’aller travailler, etc.
Sur le système du forfait, c’est le principe de responsabilisation. Tu prends tes jours pour te reposer, si tu tombes malade tu n’en as plus et tu gères.
L’autre système consistant à ne pas être payé au-delà du forfait, bah c’est ton souci, on a plein de gens qui font ça. Il faut juste savoir que passé un certain stade, c’est la radiation des cadres pour absence injustifiée… comme on dit, c’est à la responsabilité de chacun.
Sinon, pour revenir aux RH, dès lors qu’on est employé par quelqu’un, notre force de travail devient sa ressource. Ce n’est pas un mariage ou une invitation à passer des vacances en commun : il y a un contrat entre un employé qui place sa force de travail auprès d’un employeur qui le rémunère pour ça. Dès lors, donc, qu’il y a défaut au contrat d’un côté, il est logique que l’employeur ne supporte pas seul la défaillance de son co-contractant. D’où l’assurance maladie et les autres dispositifs sociaux. Mais oui, le terme ressources est approprié, le fait que la relation entre l’employeur et l’employé soit assez désincarnée est finalement plus sain, et qu’elle soit bordée par un contrat, ou un statut, l’est aussi.
Mais ce qui me plaît assez dans ton post, c’est qu’il transpire la suffisance de ces gens qui se donnent bonne conscience par de grandes idées généreuses, sans regarder leur implication concrète et leur inscription dans le tissus social et sa complexité… bonne continuation dans le monde des bisounours qui semble être le tien.
26 novembre, 2011 à 14 h 49 min
Alors, un peu hors sujet puisque le sujet c’est les AR, mais je réagis à une affirmation récurrente dans les commentaires : « je suis malade comme un chien mais je me traine chez le docteur ».
Les visites à domicile, vous connaissez pas ? Je veux dire, une gastro tendance 10 fois par heure (les toilettes de mon médecin sont régulièrement en dérangement, je peux pas compter dessus) ou un syndrome grippal tendance « même me trainer jusqu’à la porte c’est un calvaire, conduire je serais un danger public, et impossible de prendre les transports en commun » (pis sympa, je le refilerais à toute la rame), c’est LE type même d’occasion « je ne vais pas chez le médecin, c’est le médecin qui vient à moi ». Oui, les visites à domicile, c’est pas réservé aux mamies et papys.
Ca ne m’arrive pas souvent d’être malade, une fois tous les dix ans à peu près, mais ces fois là, c’est OFF, direct. Une fois ça m’est arrivé pendant que je prenais un verre chez une fille que je connaissais à peine, avant d’aller à un concert. On est jamais allées on concert, et j’ai passé les trois jours chez elle, à peine consciente, incapable de rentrer chez moi et encore plus de me rendre chez le médecin. Bon ben visite à domicile, hein (en l’occurence elle a flippé donc c’a carrément été SOS médecins. Verdict : grippe carabinée et tension super limite, ne bougez pas d’ici. Bon ben merci pour l’hospitalité, hein)
Alors oui je sais les visites à domicile c’est un peu plus cher, et en plus ce n’est vraisemblablement pas le medecin traitant qui décrochera la timbale, donc bim encore 10 euros, mais tant pis, franchement, vous trouvez pas que ça les vaut ?
Utiliser ce qui me reste d’énergie pour appeler qqn de valide (ma mère, ma meilleure amie…) et lui donner pour mission de me dégotter un médecin qui passe chez moi dans la journée (oui parce que par contre il faut en passer des coups de fils pour trouver LE médecin dont les horaires de visites sont compatibles avec celle de vos microbes…), et me récrouler aussi sec : le rêve. Bon, il faudra aussi trouver qqn pour aller acheter les médocs, si c’est autre chose que du Doliprane, mais en général la bonne copine a compris le message et s’en charge en sortant du taf. Pis si un jour elle est à l’article de la mort elle aussi, elle sait qu’elle peut compter sur vous pour lui renvoyer l’ascenseur…
Tout ça pour dire : si vous êtes vraiment bien malade, soyez généreux, n’allez pas refiler vos merdes à tout le monde, restez chez vous et faites venir le médecin !
26 novembre, 2011 à 15 h 14 min
Tiens, j’avais pas commenté ça moi ?
Je fais régulièrement le même souhait. Et à chaque fois je me dis « t’es qu’un gosse et t’es naïf, à l’échelle d’un pays, les possibilités d’abus individuels auraient une telle portée… C’est pas réalisable. »
Typiquement, c’est le genre de connerie « concorde ». Suffit que la mesure passe, qu’il y ait 2 GROS accidents pour des milliers de cas sans soucis, ça fait la une, on veut envoyer les députés au bûcher, et basta.
J’aime ton post, parce que je crois profondément et sincèrement qu’on devrait tendre vers ça. On a tendance à faire des lois restrictives de partout en pensant combler les brèches que notre système laisse. On est persuadés qu’on peut essayer de colmater les fissures de la coque du navire en mettant du scotch. Sauf que bon, le scotch, sur un truc mouillé, on connaît tous son efficacité, hein.
Et personne, même pas nous quand y’a un problème, ne pense à cette solution : avoir un système intelligent, qui (oh mon dieu) admet la possibilité que l’individu est capable de se prendre en main lui tout seul, de s’auto-gérer en prenant en compte le fait que si lui commence à faire de la merde, qu’est-ce qui va empêcher ses 59 millions de potes de faire la même ?
Merci.
28 mars, 2013 à 19 h 14 min
[…] un jour, quitte à contaminer toute une salle d’attente. Jaddo en avait tellement bien parlé là (oui j’assume complètement mon côté fan de certains […]