A la fin de l’envoi…
30 décembre, 2011
Je suis troublée.
Dans la vie, je n’ai jamais été une grande toucheuse.
Parce que dans la vie, on le sait bien, y a grossièrement les toucheurs et les non-toucheurs. On a tous un copain comme ça (ou alors on est ce copain comme ça) qui ne peut pas s’empêcher de vous toucher, toutes les trente secondes. Il fait une blague, bam, il vous colle une tape sur l’épaule. Il commence une phrase par « Tu sais », paf, il colle sa main sur la vôtre. On a tous une grand-tante qui nous caresse les cheveux d’un air distrait en nous parlant. On connait tous quelqu’un qui ne peut pas s’empêcher de se mettre à 30 cm de vous pour vous causer. Envahissement d’espace vital, c’est juste insupportable.
Je ne suis pas de ceux-là. Sors de là, t’es dans mon cercle.
Et je me suis rendu compte que dans mon métier, j’étais une sacrée toucheuse. J’arrête pas. Je tripote mes patients à longueur de temps.
Genre je laisse une main sur leur épaule pendant que j’ausculte le dos.
Souvent, je m’assieds à côté des gens, pour l’auscultation pulmonaire. Ils sont assis sur la table en face de moi, et c’est quand même plus pratique. Alors je m’assieds à côté, à gauche, je pose ma main gauche sur l’épaule gauche, je me penche un peu et j’ausculte le dos de la main droite. Des fois, nos cuisses se touchent, du coup.
Quand ils sont couchés, je me penche. Parce que je sais pas. Déjà, si faut voir un truc, j’ai besoin d’avoir mes yeux à 5cm. Je suis myope comme une taupe, certes, mais à 30 cm avec mes lentilles, je vois quand même clair. Or, j’ai pas besoin de voir clair, j’ai besoin de voir GROS. Mes internes me reprenaient sans arrêt sur mes sutures, parce qu’au bout de 4 points je finissais systématiquement le nez collé sur la plaie.
Je regarde entre des orteils, je me penche. Nez sur le pied. Et je me dis que si j’étais patiente, j’aimerais peut-être moyen ça.
Et c’est la même chose si je regarde un pénis.
Quand ils sont couchés et que j’ausculte le cœur, je me penche aussi. Je suis mieux concentrée comme ça, allez comprendre. Si je passe sur le poumon gauche, celui le plus éloigné de moi, je me penche encore. Je suis quasiment collée au patient. « Respirez fort », je dis. Gentiment, les gens tournent la tête, parce que là, en respirant fort, ils me respirent direct sur le visage. Si j’étais patiente, je ferais pareil.
Quand ils se couchent, souvent, on dirait qu’ils s’imaginent que je vais leur sauter sur le bras pour prendre la tension. J’ai encore rien fait, j’ai rien dans les mains, je comptais pas commencer par ça, mais ils se couchent et ils me tendent leur bras raide à 45° au-dessus du lit. Sauf que la tension, je la prends au repos, avec le bras le long du corps, détendu. La tension c’est fiable si les gens sont décontractés ; pas au garde à vous, raides comme la justice, avec le bras tendu et le poing serré, et la frousse d’être chez le médecin. Du coup j’attrape le bras et je le repose sur le lit, doucement, et souvent je le caresse un peu dans la foulée.
Dans ma tête à moi, dans mes gestes, c’est une façon d’exprimer « Là, là, pose, détends, relâche, tout va bien. » Mais bordel, je me rends compte que je caresse le bras. De haut en bas, du plat de la main, sans aucune raison médicale valable.
Je peux pas commencer une consultation sans serrer une main. Même des touts-petits. C’est autre chose aussi, en plus ; c’est une façon de poser le contact, c’est une façon d’ouvrir la consultation, c’est un moment de sas entre la salle d’attente et la consultation qui commence. (Et puis les petits adorent ça, qu’on leur serre la main. Je m’agenouille, je me mets à leur hauteur et je serre la main. A deux ans, ouais. Ils adorent ça. Je pense que ça participe en bonne partie à tous les « Ohlala dis donc, vous êtes douée, hein, il est jamais sage comme ça d’habitude » que je récolte à la fin de mes consultations pédiatriques, mais c’est un autre sujet.)
Bref, tout ça pour dire que même nourrisson, même avant l’âge du serrage de main, j’ai besoin de toucher avant d’entamer ma consult. Un doigt sur l’épaule peut suffire.
Quand je vérifie des grains de beauté sur le dos, j’y vais au plat de la main. Genre comme si mes yeux suffisaient pas.
Pourtant dans la règle ABCDE, y a pas d’histoires de relief ou de texture, hein.
Quand j’examine un bébé, j’ai toujours une main qui traîne. J’écoute le cœur, j’ai une main sur la jambe. Je regarde les yeux, j’ai une main sur le ventre.
Dans ma tête à moi, dans mes mains, c’est « Là, là, tout va bien, moi-gentille. »
Je me suis rendue compte de ça effarée l’autre jour, parce que je pense que si j’étais patiente je le vivrais peut-être super mal.
J’ai réfléchi. Beaucoup. Pour savoir pourquoi je fais comme ça, pourquoi la non-toucheuse de la vie se transforme en toucheuse de la médecine.
Je n’ai pas de réponse. J’ai l’impression que j’ai besoin de ça pour mieux comprendre mon patient. Ça n’a pas beaucoup de sens, pourtant, je m’en rends bien compte.
J’ai besoin de le toucher, de le sentir, j’ai besoin de proximité, j’ai besoin de sentir sa peau sous ma peau.
Et la phrase « J’ai besoin de sentir sa peau sous ma peau », celle qui me vient spontanément des tripes quand j’essaie de comprendre, à la relire, je vois bien que ça sonne érotico-je-sais-pas-quoi. Et dieu sait que ce n’est vraiment, vraiment pas la question. C’est strictement la même chose pour un homme, une vieille femme, un nourrisson.
Je ne sais pas, comme si le toucher me permettait de mieux m’approprier la personne, de mieux la deviner, de mieux rentrer en contact avec elle.
Ça m’effraie un peu, parce que je me dis que c’est peut-être très mal vécu en face.
Dans mes moments d’optimisme, je me dis que les gens doivent bien le sentir, que ça n’a rien de déplacé, que c’est bienveillant, que c’est une question de contact au-delà du charnel. Que d’ailleurs, je n’ai jamais senti de malaise ou de frein, qu’on ne m’a jamais rien dit.
Dans mes moments de pessimisme, je me dis qu’on ne dit pas à son Docteur « Hey oh, hey, mon espace vital ! » . Qu’on rentre chez soi mal à l’aise et troublé en se posant des questions. Qu’il faut peut-être que je me force à me surveiller mieux.
Et puis, quand j’imagine me surveiller mieux, arrêter de toucher les gens, je n’arrive pas à m’imaginer faire du bon travail, j’ai l’impression que ça va me manquer, que ça ne sera « pas pareil » , qu’il me manquera quelque chose. Un sens, du sens.
Du coup je me tâte.
Mouahahah.
Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux.
27 décembre, 2011
« Je veux qu’on la change d’hôpital. Je veux qu’elle soit vue par un autre cardiologue. Sinon je vous préviens, je porte plainte. C’est non-assistance à personne en danger. Je vous préviens. Si elle meurt, je me tue, je vous préviens. »
Mlle Yasmine me prévient.
Elle n’est pas prête à voir sa mère mourir, pas prête du tout.
Et pourtant, sa mère va diablement mourir. Bientôt, sans doute, même si bien sûr je ne peux jurer de rien.
Je sais juste que le meilleur cardiologue de la ville n’y changera rien.
Mlle Yasmine sait bien qu’elle va mourir, que ça arrivera, un jour.
Juste, pas maintenant. C’est trop tôt, elle n’est pas prête. Pas encore.
Quand sa mère est tombée malade, elle a tout quitté, tout arrêté.
Elle s’est mise à mi-temps, d’abord. Et puis quand elle s’est rendu compte que le salaire de son mi-temps passait tout entier dans les frais pour payer quelqu’un pour s’occuper de sa mère quand elle travaillait, elle s’est arrêtée complètement.
Elle a pris sa mère chez elle.
Elle l’a nourrie, changée, bercée. Elle l’a massée avec des crèmes et des huiles que j’aimerais bien connaître ; je n’ai jamais vu une peau aussi douce et belle chez quelqu’un d’alité aussi longtemps.
Elle la posait au sol quand elle allait faire les courses, pour qu’elle ne tombe pas du lit en son absence.
Elle mettait des oreillers et des couvertures partout, et elle partait faire les courses en vitesse.
J’étais appelée de temps en temps au chevet de Mme Yasmine.
« Elle respire mal » , « Elle ne mange plus » , « Elle a de la fièvre » .
A chaque fois, dieu du ciel, elle était vivante. Si peu. Suffisamment pour sa fille.
« Elle a froid » , qu’elle me disait.
Il faisait 58° dans l’appart, Mme Yasmine avait 36 couches de pull. J’en remontais 35 pour accéder à un bras épais comme celui de ma nièce.
Je faisais semblant de prendre la tension, mon brassard faisait quatre fois le tour, c’était ridicule.
« Elle a de l’anémie ! » , qu’elle me disait.
Moui, bon, 11,8 d’hémoglobine. Pas si mal.
J’essayais de ne surtout rien faire. Mlle Yasmine prenait des rendez-vous d’elle-même chez le gastro et chez l’endocrino et chez le néphro.
Mlle Yasmine voulait une coloscopie, pour voir d’où ça saignait.
Heureusement, le gastro a dit comme moi. Il a dit que la coloscopie, ce n’était guère raisonnable.
« Elle est constipée, même avec les médicaments. Elle avait mal au ventre l’autre jour, je l’ai vidée, du coup ; ça allait mieux. »
Mlle Yasmine extrait les fécalomes de sa mère. L’idée me glace un peu.
Et puis à un moment où elle a essayé une nouvelle fois de lâcher prise, on a fait hospitaliser Mme Yasmine. Ses reins lâchaient, son cœur lâchait, elle était septique ; cette fois elle allait vraiment mourir. C’est ce qu’on croyait tous, du moins. Y compris le médecin du service, qui a passé vingt minutes avec moi au téléphone, pour m’expliquer le mal qu’il avait à se dépatouiller de tout ça.
C’est la fois où Mlle Yasmine a menacé de suicide et de plainte si sa mère mourait, où elle a réclamé le meilleur cardiologue de la ville.
Elle n’est encore pas morte, elle est encore retournée dans le studio de sa fille.
Mme Yasmine vient de fêter ses 104 ans.
Elle ne parle plus depuis presque 12 ans.
Ça fait 36 ans que Mlle Yasmine a quitté son mi-temps.
Je dois y aller la semaine prochaine.
J’ai pas très envie.
D’où qu’on en est donc dans les dédicaces ?
22 novembre, 2011
Edit de genre avril 2012 : C’est fini, les dédicaces.
Merci à tous, ça a été un plaisir. En vrai.
Message de nouvelles nouvelles.
– A priori, tous les livres demandés ont été faits et envoyés, ou seront envoyés sous peu pour la 2ème fournée.
– La troisième fournée commence avec les mails reçus à partir d’aujourd’hui 22/11/2011 (dont Catherine Z tient la tête de liste).
Si votre demande a été faite avant, vous avez déjà dû recevoir soit les livres / soit un mail vous informant de d’où que ça en était.
– Encore pas d’idée pour la date de livraison de la troisième fournée, ça dépendra du nombre de demandes et de la SNCF principalement.
– Si vous êtes Catherine P de Bordeaux, et si vous avez envoyé un chèque daté du 24/10/11 : bin j’ai pas reçu de mail de commande, donc je suis bien en peine pour vous faire votre dédicace. Et comme j’ai pas votre mail, bin me vlà propre pour vous prévenir.
Donc, Catherine P, il faut me renvoyer un mail. Sinon je vous mettrai dans la troisième fournée, avec une dédicace forcément un peu impersonnelle et à votre nom à vous, en croisant les doigts pour que le livre soit bien pour vous.
– Pour les Edédicaces, j’ai du retard aussi, que j’espère bien rattraper le week-end prochain.
– Si vous n’êtes ni Catherine P, ni concerné par tout ça, je suis bien désolée de vous avoir fait perdre 5 minutes (mais allez lire quand même le « oh sinon » à la fin).
– N’hésitez pas à me contacter (ou la librairie) si vous auriez dû recevoir un truc et que vous n’avez rien reçu.
– De grands mercis à tous ceux qui m’ont envoyé des photos de « Là où est mon Jaddo » (© Boulet), ou des messages, ou des articles, enfin tout ça. Je les range avec amour sur mon disque dur dans la case qui va bien.
Voilà voilà.
Oh et PS pour les gens qui ne sont même pas sur Twitter : c’est pas pour dire, mais je suis Docteur.
Avec une majuscule et tout. Maintenant, on me vouvoie s’il vous plaît.
Et sinon :
– Maître Mô a fait un livre aussi, qui raconte des histoires de pas-médecin mais d’avocat, qui sont vraiment chouettes à lire et qui seront du plus bel effet au bas de votre sapin de Noël.
– Hélène Bénardeau a fait un livre aussi (ça fait longtemps), et accessoirement se fâche, à raison (et ça fait moins longtemps), ici.
– Deux très grands amis twitteraux ont (enfin) commencé leurs blogs respectifs : DrStéphane et DocAste. Il faut aller lire et voir.
Voilà voilà final.
Organisation des dédicaces
11 octobre, 2011
Voilà des nouvelles de librairie-copine.
Pour le moment, même si le projet se précise, je n’ai pas encore tous les détails, mais c’est bien parti pour qu’on réussisse à organiser un vrai quelque chose.
Ça va être un peu militaire côté organisation, mais je vois mal comment faire plus simple.
Donc.
La librairie-copine :
Librairie L’oeil écoute
77 bd du montparnasse 75006 Paris
Plusieurs possibilités, mais un interlocuteur unique : ma pomme.
C’est moi qui centraliserai les demandes par mail, et uniquement par mail : jaddo point fr arobase gmail point com.
Vous allez voir que tout ça nécessite une grosse dose de confiance, puisque les livres seront pour la plupart dédicacés avant le paiement, histoire de vous simplifier la vie. Donc bon, ce serait sympa de pas passer des commandes dans le vent.
1) Sur place, pour les parisiens :
– Vous passez commande à moi, par mail, dès maintenant.
– Mettez impérativement dans le titre Dédicace Paris, histoire que je puisse faire des jolies cases bien rangées.
Donnez moi au moins le nom pour la dédicace, hein. (et puis précisez moi un peu les choses, si c’est pour vous, pour votre mère, et tout ce que vous voudrez)
Précisez que vous êtes sur Paris et que vous irez chercher le livre avec vos jambes.
Si vous savez la date de votre passage, glissez la moi, ça peut toujours servir.
– Vous vous pointez à la librairie à partir du jour dit, (je vous préviendrai par mail quand c’est prêt), vous donnez votre nom et des sous, on vous donne votre livre, et hop.
– La première fournée (grosso modo, pour les commandes reçues entre le 13 et le 16) est prête, les concernés ont dû recevoir un mail. Impossible de vous dire pour le moment quand sera la deuxième fournée pour les commandes reçues depuis.
2) Pas sur place, pour les provinciaux pas pressés :
– Vous passez commande à moi, par mail, dès maintenant.
– Mettez impérativement dans votre titre Dédicace Province, histoire que je puisse faire des jolies cases bien rangées.
Donnez moi au moins le nom pour la dédicace, hein. (et puis précisez moi un peu les choses, si c’est pour vous, pour votre mère, et tout ce que vous voudrez)
Donnez moi vos coordonnées postales. (ou « des » coordonnées postales si vous êtes anonyme et tenez à le rester, genre « Pour Babar, aux bons soins de mon pote Jean Marcel… »)
Comme le post a été édité trente fois, précisez moi aussi que vous avez tout bien compris, que je sache où vous en êtes des explications.
– On vous enverra le livre après réception à la librairie du paiement incluant les frais de port.
> Chèque (oui, uniquement, désolée) envoyé à la librairie, à son ordre
> (Les frais de port sont de 5,60 pour 1 / 6,95 pour 2 et 3 / 7,95 pour 4 et 5), donc, au total et en tout :
1 livre = chèque de 20,5 €
2 livres = 36,75 €
3 livres = 51,65 €
4 livres = 67,55 €
5 livres = 82,45 €
> Rajoutez un petit mot pour expliquer blabla que vous voulez le livre (et combien), en redonnant l’adresse de livraison histoire qu’on ne se plante pas de commande.
– Attendez.
Du coup, il faudra attendre 1) que votre paiement soit reçu 2) que je passe à Paris pour une fournée 3) qu’on envoie les livres.
Ça prendra sans doutes un peu de temps, à vue de pif je miserais sur 2 à 3 semaines après réception du paiement, au moins au début.
3) Pas sur place, pour les provinciaux pressés :
– Vous passez commande à moi, par mail, quand vous le sentez.
– Mettez impérativement dans votre titre EDédicace, histoire que je puisse faire des jolies cases bien rangées.
– Je scanne, je maile, vous coupez amoureusement avec des ciseaux, vous collez avec de la colle.
Donc, les zones d’ombre restantes :
– les délais pour tout ça. Qui vont dépendre en partie du nombre de demandes que je ne peux pas deviner à l’avance, donc on fera au mieux au plus vite.
J’éditerai le post à mesure des nouvelles précisions, et roulez jeunesse.
Je me disais « Oh mon dieu il est mort il est mort ».
8 septembre, 2011
J’étais en train de lire Internet. GTalk à gauche, Firefox partout, Twitter au milieu.
Je lis, je zappe d’un onglet sur l’autre, je clique sur des trucs.
Je matte une vidéo rigolote.
Je retrouve un onglet perdu au milieu des autres ; tiens, d’où il sort celui-là ?
Je clique et je lis.
Je lis, et les souvenirs affluent. Me prennent à la gorge.
Je ne sais plus le début ni la fin de l’histoire. Je me revois dans le coin en haut à gauche de cette salle de mon service de pédiatrie.
J’étais de garde aux urgences, et je suis dans un coin de la salle.
Le chef essaie de poser une voie osseuse à une petite déshydratée qui va mourir, ou qui est déjà morte, qui sait.
Même pas je savais que ça existait, une voie osseuse.
La petite (le petit ?) est tellement déshydratée qu’on n’aura pas le temps de la perfuser en IV. Pour aller plus vite, on lui plante l’aiguille directement dans l’os. Dans le tibia, à travers la peau.
Mon chef, mon chef si cool, si tranquille de compétence, si rassurant d’habitude, est tout rouge.
Il crie. « Appelez Dr Sénior » .
Les sons s’effacent, je suis dans le coin haut-gauche de la pièce. Je vois l’infirmière qui tend des trucs. On dirait un ballet. Elle ouvre le troisième tiroir en partant du haut, elle sort une pochette en plastique, elle l’ouvre. Elle prend une aiguille du premier tiroir, elle la plante dans une poche de truc liquide, elle retourne l’ensemble, elle tend le bras vers mon chef qui a des mouvements beaucoup trop rapides par rapport à d’habitude.
Je suis paralysée, et je me demande ce que je fous là, je me demande comment l’infirmière sait ce qu’il faut sortir comme trucs des tiroirs, je me dis Oh mon dieu heureusement qu’elle est là.
J’entends le chef qui crie des trucs obscurs, genre « Donne moi une 4.2 » et je me dis qu’heureusement qu’elle est là.
Il essaie une fois, deux fois, de rentrer une très très grosse aiguille au travers de la jambe de cette petite (ce petit ?) de 9 mois.
Le support sous la jambe (le brancard) est trop mou, ça ne passe pas, ça ne veut pas rentrer. On y colle des trucs sous la jambe, un dossier, un deuxième, une planche en bois qui a surgi hors de la nuit. Pendant ce temps-là une autre infirmière essaie de planter une aiguille plus petite dans le crâne de l’enfant. Elle essaie, une fois, deux fois, trois fois. Ça ne passe pas, et puis la quatrième ça passe.
Dr Sénior arrive. Il crie aussi. Il prend le relai de l’aiguille dans la jambe. Il est beaucoup plus rouge que d’habitude lui aussi.
Moi j’ai toujours les bras ballants, en haut à gauche, avec cette espèce de décalage spatiotemporel qui vous fait voir les trucs au ralenti dans vos yeux alors que ça se passe en accéléré dans votre tête, comme en DS de maths.
Tout au ralenti sauf ma tête.
Je le sais bien que je ne sers à rien, que je pourrais me rendre utile en dégorgeant le service des urgences-non-urgentes, mais je reste là, hypnotisée, comme quand on se retrouve sur une vidéo sur YouTube d’un gars qui mange son vomi ou qui se plante un clou dans une couille.
Oh mon dieu je ne devrais pas regarder ça.
On crie mon nom, je m’éveille, on me demande d’appeler Dr Réa. Une autre sénior, la sénior de néonat.
Je prends le téléphone. Je m’entends vomir un flot de mots qui n’ont pas de sens, j’essaie de faire passer la notion d’urgence et il n’en sort rien de médical. Genre « Heu alors la petite c’est un pruneau, hein, Dr Sénior essaie de la perfuser mais heu elle va mal, faut venir vite. »
Dr Réa, fais ce que tu peux avec ça, entends la panique dans ma voix et décide que ça vaut le coup de venir en courant avec la blouse qui vole au ralenti s’il te plaît.
On dirait moi au 31 décembre de cette année, en train d’appeler les pompiers pour le type que j’ai récupéré évanoui dans la rue après une chute-trauma-cranien-perte-de-connaissance le tout en direct sous mes yeux.
Tu pourrais croire que les automatismes te reviennent : Glasgow 11, TC-PC, réveillable pupilles réactives.
Que dalle. T’entends ta bouche dire « Heuuu bin il s’est cogné la tête genre fort, hein, ça a fait PAM fort fort, et là, heu, bin non, il est pas inconscient-inconscient, hein, il fait « Mmmmm » quand je le pince, mais bon il est pas frais frais mais heu je crois qu’il a bu. »
Douze ans d’études.
Bref. Je passe du coin-haut-gauche-de-la-pièce à derrière-le-bureau-face-à-la-mère.
Ne me demandez pas comment ça s’est fait, je n’en ai aucune idée.
Je lui explique que sa petite (son petit ?) est très déshydratée, que les médecins sont en train d’essayer de la perfuser, qu’elle a été inconsciente longtemps, qu’elle convulse. J’essaie de reconstituer l’histoire, de savoir comment la mère a pu voir son petit ne plus réagir à rien, perdre l’éclat dans ses yeux, devenir atone sans venir plus vite.
J’essaie de ne pas accuser. J’essaie d’employer des mots qui ne laissent pas entendre qu’on n’est pas sûr qu’il va vivre, parce que là, peut-être il va mourir, et que oui peut-être que c’est aussi en partie de sa faute à elle qui s’est pointée aux urgences tranquillement avec son petit sous un châle en disant juste « Il a la diarrhée » alors qu’il ne bougeait plus et ouvrait à peine les yeux depuis plus de dix-huit heures. J’essaie de ne pas dire « Mais comment avez-vous pu ? »
Je revois l’infirmière 1. La blonde, qui a essayé 12 fois de poser une voix veineuse sur le crâne et qui a réussi la 13ème.
C’était bien cinq heures après que le petit (la petite ?) a été transféré dans le service qui va bien, elle racontait le début de l’histoire.
« Et là je l’ai vu dans les bras de la mère, je me suis dit ouhlala, et je l’ai pris dans mes bras, et je me disais Oh mon dieu il est mort il est mort, et là il s’est mis à convulser et alors je me suis dit Oh mon dieu il est vivant il est vivant » .
Elle le raconte en rigolant à moitié, en mimant les gestes, et c’est rigolo comme elle mime en ouvrant des grands yeux, mais elle n’en mène pas large.
Un peu plus tard, chose exceptionnelle, on a reçu un courrier de Hôpital-super-fort, qui nous félicitait pour la prise en charge, qui disait que sans la réactivité de l’équipe il serait sans doute mort.
Infirmière 1 nous a lu le courrier avec un petit peu de trémolo-de-fierté dans la voix.
Et moi, bêtement, je me suis sentie fière aussi, moi qui avais passé 20 minutes dans le coin-haut-gauche de la pièce en me disant Oh mon dieu oh mon dieu comment savent-ils ce qu’il faut faire ?
Comme si j’avais participé à l’histoire.
Un homme sur deux est une tour Eiffel.
20 août, 2011
Alors des nouvelles en vrac, pour répondre aux questions posées ici ou là :
– Dieu comme c’est bon de pas réfléchir trois plombes à la première phrase d’un post, parce que hop, on s’en fout, ici c’est l’espace caché où qu’on cause comme on veut.
– Sortie le 13 octobre, donc, vraiment il semblerait.
Avec me dit-on dans l’oreillette une livraison Amazon pour le dix-huit.
– Non, il n’y aura pas d’inédits. Ce seront les textes du blog, à peine retouchés par moments, un millipoil mieux (j’espère).
Il n’en reste pas moins que si si, il faut l’acheter, pour les excellentes raisons suivantes :
- La préface
- Les dessins de Boulet
- Les remerciements
- Le millipoil mieux
- C’est vachement un plus chouette cadeau qu’une URL sur un bout de papier
- C’est vachement plus pratique à lire aux toilettes
– Pour les non-parisiens, j’envisage d’organiser des e-dédicaces à base de mails, de scanner, de re-mails, d’imprimantes et de colle. C’est pas archi glamour, je sais, mais c’est pas tellement pire que les dédicaces cachées dans la cave.
– Un énorme merci à tous les encouragements / aides / conseils reçus sur Twitter ou ici ou par mail. Vous êtes décidément précieux.
Formation Mes Couilles
15 août, 2011
FMC. Comme Formation Médicale Continue.
Parce qu’un médecin doit continuer à apprendre toute sa vie, tout ça.
Moi qui sors à peine de ma Formation Médicale Initiale, j’y touche pas grand chose, en Formation Médicale Continue. Mais j’ai quand même un congrès à vous raconter.
Commençons par le commencement : qu’est-ce qui a bien pu me pousser à aller passer tout un week-end (pluvieux, certes) dans un congrès de médecine générale avec plein de noms de labos sur la plaquette de présentation ?
Réponse : c’était pour valider mes heures obligatoires de formation à la fac, pour avoir mon DES. Grosso modo, on doit avoir assisté à xxx heures de cours, valider d’autres machins, faire des RSCA, ranger des trucs dans des pochettes en plastique dans un joli classeur, écrire « Port-Folio de Mlle Jaddo » sur la tranche, et à la fin on a un DES.
Moi, comme j’avais raté deux-trois heures de cours (ahem), j’ai eu l’occasion de finaliser la partie « avoir assisté à xxx heures de cours » en assistant à deux congrès. Un congrès que je vais vous raconter, et une formation SFTG qui a été réellement chouette et instructive. Et enrichissante. Je retournerai aux séminaires SFTG.
Bref, j’avais bien vu, hein, les noms de labos de partout en bas de la plaquette de présentation du congrès.
Mais ça restait un bon deal. Et puis, m’étais-je dit, ce sera intéressant de voir à quoi ça ressemble, un congrès de médecine générale pour les grands, même avec des labos. Au moins sociologiquement parlant. Et puis peut-être que j’étais trop méfiante, le programme était pas si mal, y avait des trucs qui m’intéressaient et sur lesquels j’avais besoin d’infos. Sans doute que certes, forcément, entre deux conférences il allait falloir jongler entre quelques stands de labos, mais peut-être que la qualité des intervenants serait au rendez-vous. Peut-être que je voyais ça d’un œil trop critique.
Et je vous jure que j’y suis allée avec mes préjugés dans la poche.
Je me lève indécemment tôt, je m’habille indécemment pas assez par rapport à ce que ce week-end allait finalement être pluvieux, et quelques heures plus tard j’arrive dans les locaux. Avec ma demi-heure d’avance systématique. Des stands de partout, des brochures, des noms de molécules, des noms de labos, des noms d’assurances, des stands des stands des stands. Je cherche désespérément une tête connue, ou à défaut à l’air aussi paumée que moi.
Je me réfugie près d’un café, donné par un gars derrière ce qui semble un vrai bar, sans nom de labo au dessus.
Et oh ! ça y est, enfin, une tête connue. Un médecin que je connaissais un peu. Appelons-le au hasard Docteur M comme Médiator.
Un type qui est abonné à plein de revues médicales SAUF Prescrire parce que « il a été abonné au début mais il s’est fatigué de ces gens qui sont quand même un peu des ayatollahs de la médecine. » (Je vous jure) (Toute ressemblance avec un personnage existant est peut-être bien une coïncidence pas si hasardeuse.)
Un type que j’avais entendu râler que quand même, avant les congrès on pouvait y aller avec madame et qu’on pouvait faire un peu de golf, que maintenant on était surveillé comme des écoliers et qu’on était quand même plus à l’école, qu’avec tout ce qu’il travaillait la semaine si il allait à un congrès c’était quand même un peu normal qu’on y bosse pas AUSSI le dimanche matin merde à la fin. Un type à qui j’avais entendu un VM assurer que si si, là y avait un green fee offert le dimanche matin, et que ça « n’apparaîtrait pas dans les notes de frais » et que du coup ça respectait les dernières lois sur l’interdiction de cadeau tout ça.
Il a été très content de me voir, il m’a raconté en gonflant la poitrine qu’il venait TOUS LES ANS à ce congrès parce que la formation médicale continue c’était quand même super important et qu’il faisait partie des gens qui se forment, parce qu’il y a des médecins qui ne se forment pas mais lui il trouve que c’est important de se former pour pas rester sur ses acquis.
Mes préjugés sont un tout petit peu sortis de ma poche, j’ai essayé de les y repousser en me forçant à ne pas voir ça comme un présage.
Bon, vous me voyez venir avec la discrétion de l’éléphant dans le magasin de porcelaine, hein.
J’avais prévu de vous raconter ça comme je l’ai vécu, dans l’ordre chronologique, avec mes espoirs qui se fissurent peu à peu, mes derniers remparts de naïveté qui s’écroulent à mesure, et mes préjugés qui jaillissent finalement de ma poche plus nombreux et plus forts que jamais.
Force est de constater que je ne vais pas y arriver. L’exercice de style est trop dur, j’irai directement à la conclusion.
Bien sûr, que ça a été pire que prévu, que ça a été la démonstration éclatante de tout ce que je craignais.
On nous a filé des documents avec les résumés des différentes présentations (vous savez, comme à la fac ? Les diapos du power point à gauche, un espace pour les commentaires libres à droite…), un badge avec notre nom, et un boitier-télécommande avec des touches (comme quand on passe le code, là).
Au début des conférences, j’ai soigneusement noté avec mon joli crayon dans la marge des précisions médicales sur ce qu’on nous disait. Les trucs qui ne figuraient pas sur les diapos, les questions que je me posais et qu’il faudrait fouiller, tout ça.
Très vite, j’ai arrêté, parce que plus on me parlait, moins j’avais confiance. J’ai fini par noter mes impressions, discuter de l’emballage, commenter les commentaires.
J’ai aussi noté des tas de trucs dans un cahier que j’ai évidemment perdu depuis, en pensant au post que ça allait faire sur mon blog.
J’y vais de mémoire, donc.
Des médecins spécialistes hospitaliers sont donc venus me parler de l’exercice de la médecine générale libérale.
Je dis « des médecins spécialistes hospitaliers » parce que c’est ce qu’ils disaient quand ils se présentaient, soit environ 40 à 50% du temps. La moitié du temps, on ne savait pas qui était cette fille qui nous vantait les mérites d’une stratégie thérapeutique.
J’ai noté ceux qui présentaient leurs conflits d’intérêt, ça m’a laissé du temps libre pour me gratter les fesses parce qu’ils ont été deux.
Jveux dire, comme je suis pas bien forte en connaissances théoriques, comme j’y suis allée en ayant pas beaucoup d’opinion sur l’Ivabradine, comme j’y suis allée en étant sincèrement intéressée de savoir si le coup de mettre le Neisvac dans le calendrier vaccinal était une bonne chose ou pas, j’étais FACILE à convaincre, messieurs-dames. Une cible facile, une petite bougie toute neuve, presque vierge, un truc à modeler et sur lequel poser vos empreintes en deux temps trois mouvements.
Vos discours puaient tellement le labo, vos diapos étaient tellement démagogiques, vous étiez tellement mauvais acteurs, vous avez tellement érigé mes défenses tellement haut, vous auriez pu me convaincre que le Paracetamol est un médicament de merde rien qu’en en disant du bien.
A la fin, je m’amusais à essayer de deviner rien qu’à votre gueule et à votre façon de parler le quota de conneries que vous alliez dire et la dose de mauvaise foi avec laquelle vous alliez saupoudrer tout ça.
Vous m’avez repoussée dans les fins-fonds de mes préjugés. « C’est encore le gars qui a l’air de revenir du ski », je notais, à la fin.
J’y suis allée vierge d’Ivabradine, donc. Préjugés : zéro.
Voilà ce que j’ai noté, pendant ta présentation sur l’Ivabradine, homme dont j’ai noté à côté de la diapositive de présentation « Prêche pour une meilleure liaison MG-cardio » :
Pour les non-pharmaciens :
« Il dit que la fréquence cardiaque est un facteur de risque en lui-même d’évènement cardiaque. Moins 10 battements par minute = moins 26% de mortalité. C’est très nouveau pour moi comme concept (vous voyez, hein, pas de préjugé, naïve et tout), dommage que les diapos soient rien à voir. (ouais, parce qu’on nous avait filé un papier qui avait rien à voir avec sa présentation. Comme à la fac, vous disais-je). Ça fait très très pro-Ivrabadine (ouais, même pas je savais écrire le mot du premier coup) avec son joli sourire et ses photos Aubade.
–> chercher infos. Ducon. »
J’imagine que j’ai rajouté le Ducon un peu plus tard dans la présentation.
Et puis je suis allée chercher des infos, donc, et voilà ce que dit Prescrire sur l’Ivabradine :
Voilà.
Dans la famille des diapos démagogiques insupportables qui m’ont amenée à m’armer de tout ce que j’avais de pincettes mentales, il y a la femme-mère-qui-inspire-confiance-avec-son-brushing-et-qui-veut-protéger-le-col-de-l’utérus-chéri-de-sa-fille-adorée.
Non parce que quelle que soit mon opinion sur le vaccin (qui mériterait un post à part entière)(et qui grosso modo peut se résumer à « mitigée » , avec Prescrire qui dit pourquoi pas mais pas mal d’infos contradictoires par ailleurs), sérieux, quelle crédibilité apporter à un type qui met ça dans son diaporama ?
Sérieux, on dirait pas une pub pour Kinder Délice ?
A une assemblée de médecins, hein, le mec il met ça.
Il y a eu aussi le méningocoque qui est un germe REDOUTABLE avec redoutable en majuscule et en gros et en rouge et des photos de nécroses et de gangrènes juste après.
L’argument, c’est ça. Ouhlala c’est très méchant une méningite à méningo. Regardez le pauvre petit peton du petit bébé tout nécrosé.
Et même que Michel Denisot, s’il a un cancer de la prostate, bin il veut le savoir.
C’est pas ça, que je voulais entendre, Madame.
Déjà, j’aurais bien voulu que tu te présentes.
Ensuite j’aurais aimé entendre les raisons d’épidémio qui ont fait changer les recommandations, j’aurais voulu entendre quelques hésitations, la liste des arguments pour la généralisation du vaccin, la liste des arguments contre, et pourquoi on peut raisonnablement penser que le pour l’emporte sur le contre. J’aurais voulu entendre tes conflits d’intérêt.
Et là, moment de bravoure, parce qu’on était déjà vers la fin du congrès et que j’étais déjà remontée, parce que je me sentais poussée par l’ivresse de ma révolte, j’ai demandé le micro à la fin de la présentation. Pour demander à la dame ses conflits d’intérêt.
Une fois le micro dans les mains, d’une voix forte et assurée…
Non en vrai, une fois le micro dans les mains, je me suis sentie comme la fille qui doit chanter Copacabana devant tous les invités du mariage, j’ai bredouillé un minable « Heu, déjà heu d’abord merci beaucoup pour cette présentation heu très intéressante, mais heu je trouve quand même juste dommage que… »
Elle m’a dit « Pardon ? Parlez dans le micro s’il vous plaît. »
Sainte Marie Mère de Dieu.
« Heu, je disais : déjà d’abord merci beaucoup pour cette présentation heu très intéressante, mais heu je trouve quand même juste dommage que heu, vous n’ayez pas déclaré vos conflits d’intérêt. »
Ouais, bon, pardon, hein. On fait les révoltes qu’on peut avec les couilles qu’on a.
Bref, je n’ai quand même pas regretté, parce que la dame, après avoir affiché sur son visage une expression savamment dosée entre l’offuscation contenue et l’amusement réprimé, a dit que Ah mais pardon, elle était en lien aussi bien avec labo X que labo Y et que labo Z, qui étaient tous présents sur le marché de la vaccination, qu’elle n’avait cité ni favorisé aucune marque de vaccin, et que par conséquent elle n’avait aucun conflit d’intérêt.
J’ai bafouillé un vomitif « Merci », mais je vous laisse apprécier la réponse.
Tous n’ont pas été du même acabit, quand même.
Certains m’ont plutôt plu. Un cardio qui a présenté ses conflits d’intérêt et lui-même en début d’intervention, qui m’a semblé parler avec mesure, en évoquant notamment les dangers de sur-médicaliser une hypertension chez la personne âgée, en parlant du besoin d’être raisonnable, tout ça.
Bizarrement j’ai été vachement plus réceptive à ce qu’il disait par ailleurs.
Sinon, dans la liste de ce qu’on m’a dit ces deux jours-là, et que j’ai noté avec force de guillemets mais dont je vais vous épargner les photos, on m’a dit que :
– Un patient à qui on donne une statine en prévention primaire, il faut continuer à vie parce qu’il y un effet rebond à l’arrêt.
– Donner une statine en prévention primaire à nos patients de 80 ans, c’est éviter qu’ils finissent hémiplégiques.
(Ça c’était le type qui avait l’air de revenir du ski. Il nous a montré une diapo dont le titre était « Ce que nous devrions faire », et il a truffé son discours de « ça peut » , « ça pourrait », « on va sans doute en venir à ».)
– Ella One dont nous allons vous présenter les meilleurs résultats…
(« Merveilleux lapsus » , ai-je noté en marge)
– La prescription large d’Ella one doit devenir une priorité.
(DOIT devenir, hein)(Je vous passe la photo là aussi de Prescrire qui juge ce médicament sans intérêt nouveau par rapport au précédent).
– La prescription d’AINS est possible au premier trimestre de la grossesse.
Moi, à la limite, je trouve ça rassurant.
Que le fond soit tellement conforme à la forme. Je trouve ça aidant.
C’est un peu comme Internet. Quand vous tombez sur un site, vous vous faites quand même vite une idée de la qualité du contenu à la gueule qu’il a. Du comic sans ms en police 28, écrit en bleu sur fond jaune avec des petites étoiles sur le côté, ça vous donne pas la même impression d’emblée que le site du Formindep. Et il se trouve que quand même, dans la majorité des cas, le sérieux du contenu est relativement en conformité avec la gueule que ça. Et je dis tant mieux. Ça ne fait pas tout, mais ça aide au premier tri.
Tant mieux que les mecs achetés par les labos n’aient pas encore compris qu’ils seraient vachement plus difficiles à dépister s’ils donnaient leurs conflits d’intérêt (ouais, même s’il y en a, moi j’aurais plusse confiance, juste de principe) et s’ils arrêtaient avec leurs REDOUTABLES et leurs discours sans nuances.
Et je garde le meilleur pour la fin.
Vous vous souvenez, au début du post, quand j’ai parlé du genre de télécommande avec des boutons ABCD dessus comme au code ?
C’est là que ça devient savoureux.
A la fin de quelques présentations, on avait des quizz. Histoire de vérifier que le troupeau avait bien brouté comme une brave bête, qu’il avait bien digéré, et qu’il pouvait restituer tout ça dans une belle bouse.
On nous passait un quizz, et puis on s’extasiait de la qualité de nos réponses. Je vous jure qu’à un moment, y en a même un qui a dit que « pour des généralistes » on s’en sortait vraiment bien et que ça lui faisait plaisir à voir. La vie de ma mère.
Les questions c’était genre : « Que faut-il pour assurer une diminution de y% de la mortalité par méningite ? »
Et les bonnes réponses c’était genre « Assurer une vaccination large et étendue » « Promouvoir le vaccin auprès de tous les patients concernés » « Cibler une couverture vaccinale de 80% d’ici 2012 » .
Là, en toute bonne foi, j’avoue que je ne suis plus sûre à 100% du mot pour mot (histoire d’être vraiment transparente dans la fiabilité de ce que je raconte), mais le coup du « Que faut-il pour <argument de mortalité> » : « Réponse : truc qui veut dire vacciner le plus possible » , ça y était vraiment.
J’attendais « Le méningocoque est-il… » >> A : un microbe tout gentil qu’on aime fort B : un germe REDOUTABLE, mais c’est jamais venu.
Voilà ce que vous avez fait de ce qui me restait de confiance, messieurs-dames.
Voilà ce que vous m’avez poussé à noter et à retenir de vos présentations.
Je vous remercie, le monde est ce qu’il semble être et mes antennes fonctionnent encore.
Sixième cérémonie des Googlars
14 août, 2011
Bon, en dessous de une par an ça ne va plus être tenable.
Voici donc dans la section post-facile-et-sans-effort le 6ème best of des requêtes Google qui ont amené ces douze derniers mois des internautes (égarés ou non) sur mon blog.
Et puisqu’on est dans le hors-sujet, j’en profite pour le dire ici, pour ceux qui n’auraient pas vu les commentaires fantômes ou la nouvelle section « Livre » tout en bas à droite : j’ai créé un espace parallèle à côté, histoire de pouvoir causer librement du bébé sans saouler ceux que ça n’intéresse pas. Vous pouvez y accéder logiquement en cliquant sur « C’est ici que je cause de mon livre », ou en passant par « catégorie > livre » ou encore en jetant un œil aux archives.
Hop, donc.
Je commencerai avec :
Les catégories auxquelles vous avez échappé :
Mais qui vont peut-être, qui sait, percer l’année prochaine.
Donc déjà, des gens cherchent des dresseuses. De plein de trucs. D’ours sanguinaires, d’hommes, de bites (beaucoup), de macarons (allez savoir), de mal, de mâle, d’enfants, de maris, de mouchants (oui je sais), d’hommes bizarres, d’hommes en bottes, d’anus.
Y a des créneaux à prendre, je pense.
Ensuite, ça cause beaucoup de cages de chasteté. Ça se pose des questions que vous ne voulez pas savoir.
On se questionne aussi beaucoup sur le décalottage, et vous ne voulez pas savoir non plus.
On a même parfois des combos : « décalotté en cage chasteté » .
Catégorie « Ils sont venus me faire coucou gentiment », et c’est bien naturel que je réponde :
Oui mais c’est plus possible, hein. Y en a trop. Ça me fait super plaisir, que y en ait trop, mais y en a trop. Et ça va être super relou à lire si je mets tout. Déjà, ça va être bien moyen relou à lire en mettant pas tout.
Donc, je tronçonne sec, pardon pour tous les nominés pas retenus (Et merci et bisous et tout ça).
(Et puis à partir de l’an prochain, ce sera la catégorie « Ils sont venus me faire coucou et ça m’a fait très plaisir dans ma tête. »)
1) Sous-catégorie « Vous êtes trop meugnons »
– combien il reste d’ours polaire en 2010 ? jaddo soit mon medecin traitant !!!!
Je peux pas, je compte les ours polaires. On verra en 2012.
–jaddo, j’ai la varicelle ! a moins que ce soit un psoriasis ou un eczema… que faire ?
Demande à :
– coucou jaddo j’adore vraiment ton blog (une consoeur dermatologue)
Oh la vache, avec tout le mal que je dis de la dermatologie, vous me faites bien plaisir :)
(PS : vous voulez pas venir sur Twitter ? On rêve tous d’un dermato à qui montrer nos photos en plein désarroi consultationnesque…)
– jaddo tu fais chier, maintenant je suis accro à ton blog et en exams, j’ai plein de posts à lire et je suis même pas en médecine
Agad on a même pas besoin d’être en médecine :
– jaddo je suis une épicière mais j’adore ton blog quand même
Mon éditeur est lui-même épicier. C’est des chouettes gens, les épiciers. (Bien mieux que les dermatologues)
– jaddo, on ne se connaît pas mais sache que j’ai réussi mon concours p1 ! yesssss !!
Mais bravo ! Bienvenue ! Fais médecine générale.
– jaddo le lundi, semaine réussie
J’essaierai de balancer celui-là peu après minuit, alors.
– c’est quand même vraiment classe de se faire secourir par jaddo un 1er janvier!
Le monsieur était un peu trop occupé à perdre conscience dans son vomi pour s’en rendre compte, hélas.
– france cette source est un blog http://www.jaddo.fr
Entends-tu, France ? Cette source est un blog.
– jaddo peux tu dire à vincent r de créteil que je hais sa fac et qu’en tant qu’interne de médecine générale je prefererais me tirer une balle dans le pied que de choisir créteil si j’avais de nouveau le choix ? merci, bisous.
Vincent R de Créteil, quelqu’un hait ta fac et en tant qu’interne de médecine générale préfèrerait se tirer une balle dans le pied que de choisir Créteil si il ou elle avait de nouveau le choix. (Bon, on en gardera une comme ça en running gag par an, mais c’est vraiment parce que j’aime le comique de répétition)
Edit : Interne qui hait la fac de Créteil, Vincent R dit que ce n’est pas la peine de te tirer des balles dans le pied ou ailleurs pour éviter sa fac, car il détesterait être responsable de séquelles locomotrices juste car ils essaient de former des docteurs qui vont à des vrais congrès de Médecine Générale où ce n’est pas les spécialistes hospitaliers qui leur expliquent leur métier qu’ils ne connaissent pas, mais des docteurs qui lisent Prescrire et Exercer, des docteurs qui font attention à leurs patients, et qui leur soient vraiment utiles et pas nocifs. Il va continuer avec tous les internes de Médecine générale qui sont heureux d’être à Créteil.
– jaddo, (genoux à terre), veux tu devenir mon medecin traitant?
…huit cent cinquante-sept, huit cent cinquante-huit, huit cent cinquante-neuf…
– regarde les etoiles de la grande ourse et pense a jaddo. bon courage pr tes patients de demain!
Roh c’est kroooo meugnoooon :D
– salut la dresseuse d’ours -« ++ sous l’bus ! » -« bon allé on te laice ;) ont kiff tro ske tu fé mè si ont pe ce pairmaitre lol t trot pa kraidibl de ke tu nou dir tu jouer as wow alor ke t medess1 looool »
Non mais alors là je ferais dire que c’est de la triche en mettant des – « des-trucs-qui-sont-pas-sur-le-blog ». Ça vaut pas.
– les petits externes qui galerent a faire des points aiment jaddo
Je les aime aussi.
– jaddo tu es mon subutex
\o/
– dieu veut que jaddo poste
Ahah ! Peut-être mais :
– jaddo is the law
Donc toc.
– à quand jaddo ministre de la santé, bordel
… mille onze, mille douze, mille treize…
2) Sous-catégorie « Hey, ho, jvais pas me faire engueuler non plus, hein »
– jaddo comment oses tu porter ce nom si tu ne sais même pas combien d’ours il reste dans ma salle de bain, on croit rêver
Bin j’ai prévu de finir par ta salle de bains, et là j’en suis à mille quatorze. J’arrive.
– jaddo elle a jamais reparlé de lithotypographie. :(
Rah, oui, j’avais promis pourtant.
– jaddo elle sait pas tanker
Maiheu.
– jaddo a obtenu son diplome dans un paquet bonux
Toi-même.
– jaddo bien fait grosse vache graisse
D’acc.
– jaddo est moins bien que mon pingouin, mais pas mal pour une ourse
Merci !
– bon, jaddo, grosse feignasse, t’as rien écrit depuis un mois
– jaddo la qualité des posts diminue
>> Je vous renvoie à la blague de Woody Allen sur la nourriture du restaurant qu’est dégueulasse et qu’en plus les portions sont toutes petites.
– jaddo meurt sur tous les boss
Maiheuuu.
– je suis sûr que jaddo serait décevante en vrai
Ouaip.
– jaddo tu pourrais répondre aux commentaires !!
Rah, heu oui mais heu :
– jaddo comment va ta thèse
Voilà.
3) Sous-catégorie « J’invente la drague par recherche Google sauf que ça va finir éculé »
– jaddo je t’aime, fais moi des bébés
C’est pas bien drôle, comme requête, mais quand même, 139 visites, je me devais de souligner l’effort.
– il est minuit dix huit et j’ai fait ma déclaration d’amour à jaddo
On se retrouve à minuit dix neuf pour la 140ème.
– jeune homme beau, fort, intelligent, drôle, cherche jaddo pour aventure folle
– je crois que je suis en train de tomber amoureux de jaddo
– séduire jaddo pour obtenir un rdv avec ses bottes, sa mini-jupe et ses couettes
Vous cassez pas, je suis décevante en vrai.
– jaddo allons dresser une de ces saloperie d’ours ensemble
Toi tu sais parler aux femmes :D
– michel cymes tué par un ours
Épouse-moi.
4) Sous-catégorie « Ils sont venus me faire bonjour gentiment et ils se posent de drôles de questions »
– jaddo aime-t-elle la cuisine italienne?
Oui. Ça se mange. J’aime ce qui se mange.
– jaddo aime-t-elle les ours autant que moi ?
Bin ça dépend, tu les aimes comment, toi, les ours ?
– jaddo c’est bien ici?
Bin ça dépend. Si tu demandes si jaddo, c’est bien ici ? > oui. Si tu me demandes si c’est bien, ici ? > oui.
– chère jaddo, dis, quand tu étais petite, tu voulais vraiment être dresseuse d’our
Oui. Quand on faisait la marelle-bidule, là, qui devait dire si on allait vivre dans un château ou dans un tonneau, je mettais dans la ligne des métiers « Dresseuse d’ours » « Danseuse étoile » et « Neurochirurgien ». (Et je finissais toujours avec un avenir de neurochirurgien mariée avec Alexandre, millionnaire, dans un tonneau avec 7 enfants. Tu parles d’une vie.)
– ppcs, mais qu’est-ce que ça veut dire ? c’est vrai, quoi merde, on n’est pas tous des twitter-dependent !
Première Phrase de ConSult’.
– jaddo as tu vraiment des couettes?
Oui.
– jaddo est-elle une elfette ?
Oui. Avec des couettes.
– mais quand même, à quoi ressemble donc jaddo?
Bin à une elfette avec des couettes décevante.
– s’il te jaddo, parle nous de l’hypothyroïdie !
C’est quand la thyroïde elle marche pas bien et qu’on a pas assez d’hormones thyroïdiennes, et que ça nous rend grosse, déprimée, frileuse et constipée.
– jaddo fait moi rrr comme un ours
rrr. A ton service.
5) Sous-catégorie Tabloïds (c’est l’été)
– guy birenbaum aime les dresseuses d’ours
– jaddo a-t-elle couché avec guy birenbaum
– jaddo et eolas
– jaddo et boulet
– jaddo et winckler
– jaddo a poil avec boulet
– jaddo met un doigt a michel cymes
– jaddo la met bien profond à michel cymes
Et on se demande pourquoi je n’ai plus le temps de répondre aux commentaires.
Catégorie « Urssaf » :
– urssaf incompetent
– urssaf merde
– urssaf nimporte quoi
– urssaf je n’en peux plus
– urssaf allez vous faire foutre
– l’urssaf, c’est le mal
Et voilà, ça y est, on a trouvé la solution pour ne pas avoir de problème avec l’urssaf :
– pas de probleme avec urssaf prostituee
(Ceci est ma catégorie « Action discrète qui insulte les flics pour pas un rond » à moi)
Catégorie « Les ours, on sait toujours pas combien il en reste dans le monde, et maintenant on se pose d’autres drôles de questions. »
1) Sous-catégorie « Ours tout court »
– un ours obèse voit-il son espérance de vie diminue ?
– comment soigner un ours restant dans mon bol?
J’invoque Boules de fourrure.
– forme ours couleur cheveux (couette blanche)
Voilà. La plupart du temps.
– mon ours est déprimé
Meuh non, il est juste hypothyroïdien.
– combien reste il d’ours sur la terre entière?
Sur la terre ENTIÈRE hein.
– combien d’ours blancs ont des dents ?
Le chiffre exact : 89% des ours blancs vivants sur la terre entière. Gniark Gniark.
– combien d’ours sous extranase
Trop.
– combien reste t’il de renard polaire dans le monde
Merci, ça nous change un peu.
– quel cri fait un ours
rrr. A ton service.
– des liste de nom d’ours en français commençant par la lètte ou
Toi j’ai vraiment hésité à te classer dans la catégorie « Dieu Google ».
– facteur de risque d’etre ours
– combien de temps mais un ours pour garder son bébé
– combien y a t il dès peste d’ours
Vous j’ai vraiment hésité à vous classer dans la catégorie « Gneu ? »
– j’ai un ours contrarié en face de moi que faire
Run, you fool.
2) Et, par la magie de Google, sous-catégorie « Ours et urssaf ». (Oui je sais ça pète comme catégorie)
– conseillers urssaf dévorés par un ours
– ours qui mort un conseiller urssaf
– attaquer l’urssaf avec des ours
– dresser un ours pour aller a l’urssaf a ma place
– dresser un ours pour le manger et ensuite aller à l’urssaf à ma place
Je sens qu’un vent de révolte se met en place. J’aime.
Catégorie « En médecine aussi on se pose des drôles de questions » :
– appendicite gauche ou droite
Droite
– est ce que la rate est a gauche du cor ou à droite ?
Gauche
– apprendre a branler un garcon
Gauche droite gauche droite gauche droite. Ah non. Je confonds.
– comment faire gonfler le coude avant aller cher le medecin
En apprenant à branler un garçon. Par exemple.
– faire semblant pour aboir un platre
Même réponse.
– avoir une bite acier avec homeopathie
Bon. Assieds-toi. Faut qu’on cause. Sois fort.
– comment renouveler son sperm au plus vite apres un rapport
Même réponse.
– elle l’étrangle en gonflant un tensiomètre
La salope.
– en quoi est ce grave d’être nulle en cardio
En rien. Suffit d’avoir 5 ou 6 correspondants différents pour pouvoir renouveler les appels du genre « Je lui aurais bien fait un ECG, mais la machine est cassée, vous pourriez le recevoir aujourd’hui ? » et tout roule.
– problèmes erection apres amygdalectomie
Es-tu le mari de la dame qui se demandait en 2009 « quand prevoir une grossesse apres une amygdalectomie » ?
– ou est mon petit colon
Dans ton petit ventre.
– yat il de la coupe de cocaine avec movicol
Non mais ça pourrait être rigolo.
– l’ostéopathie peut elle soigner l’embolie pulmonaire
Question qui reste sans réponse. On manque de survivants pour en témoigner, mais les études restent en cours.
– est ce que les dartres peunt suinter?
Oui. C’est une des règles de la dermatologie, après « Mettons-y des dermocorticoïdes » . TOUT peut suinter. C’est comme ça que c’est plus rigolo à diagnostiquer.
– feuille qui sert de médicament pour le problème contre le pipi
Cranberry. De rien. Bisous. (Dieu Google, en vrai c’est moi)
– fatigue vomissement mal de ventre apres week end arrosé
La gueule de bois. De rien. Bisous.
– les dilutions homéopathique à base d’alcool peuvent-elles faire monter les gamma gt
Il a mangé un sanglier qui avait mangé quelque chose.
– comment conjurer les poussee dentaires des nourrissons
Toum ta ! Toum ta !
– donne moi le medecin traitement des varices aux jambes trois-rivieres
Kalimaaaaa Shoooptide !
– femmes borée qui font pipi
J’invoque Borée.
– que mon fils a bu la bouteil de doliprane que faire
Alors je suis désolée de répondre si tard, mais va aux urgences, hein. Genre vite. (Ceci était une réponse sérieuse, pardon)
– vidal pour femme enceinte en ligne
Le Crat. De rien. Bisous. (Ceci était encore une réponse sérieuse, blabla, utilité publique tout ça.)
– comment s’écrit hypochondre
Alors troisième réponse sérieuse dans la foulée. Moi, on m’avait dit en cours d’étymo que « chondre », c’était pour cartilage : genre chondroplaste. Alors que « condre » , c’était pour côte, genre « hypocondre ». C’était la seule fois de ma vie où j’avais trouvé ce prof vomitif intéressant, et je n’ai jamais retrouvé de confirmation par la suite. Il semble que tout le monde écrive « Hypochondre », et je suis tristesse.
– betadine a la place de cocaine
NON MAIS ÇA VA BIEN DEUX MINUTES À LA FIN.
– qui délivre gynecologue n’a^pas le droit de prescrire les bons de transport
Permettez moi de me gausser. Sinon je m’énerve, alors bon, je préfère me gausser.
(Note pour ceux qui savent pas : les spécialiste – ou les urgences – qui vous disent qu’ils n’ont pas le droit de faire un arrêt de travail / un bon de transport mentent. Genre comme des arracheurs de dents. C’est pas le droit qui leur manque, c’est l’envie. Ils ont la FLEMME, voilà.)
– qui veut écrire ma thèse de médecine générale
Si tu trouves, sache que mon mail est disponible dans la page contact, là, en bas à droite. Sois béni.
– salope de la pharmacie 28 r bourets
On transmettra. (Running gag n°2)
– extranase à quoi ça sert bordel
Mais t’énerve pas, putain. Ça fait quinze fois qu’on te dit que ça sert à rien. Faudrait que ça finisse par rentrer, hein.
– test pipi sel nuage au milieu
Non mais visiblement, y a un truc, hein. En 2008, quelqu’un se demandait déjà « le test de pipi dans du sel » . Je veux toujours bien la réponse, ça a toujours l’air rigolo.
NOUVELLE Catégorie « Tu sens » :
tu sens la chamelle
tu sens le babouin
tu sens le bledar
tu sent le book
tu sens le brie
tu sens le chameau
tu sens le coumba
tu sens le fennec
tu sens le guacamol
tu sens le gymnase
tu sens le koudi
tu sens le manioc
tu sens le ranci
tu sens le ratapon
tu sens le srtoudels
tu sens le sushi
Bin autant vous dire que je suis épatée que tous ces mots soient dans mon blog.
Catégorie « Je cherche un truc, mais ULTRA PRÉCIS (et de cul) » :
– belles founfounes
– regardé un zizi et founfoune
La founfoune, ce territoire inexploré.
– je met mes photo de mon vaguin sur le net
– photo d’un vaguin propre sans agréssivité ni pornographique
Le vaguin, ce mystère. (mais propre)
– voir la plus belle vagin de france
– recherche des putes sur cannes pour faire l’amour
Ouais, parce que des putes pour faire un tennis, ça fait cher la partie.
– voir des video des femme qui fait pipi gratuit qui fait pipi au bore d une route
Non parce que dans des toilettes de gare payantes c’est moins rigolo.
– femmes enculées sur un tourniquet sur arte
Ok, oui, mais quel mois ? Sois précis, que diable.
– blog des femmes medecins sur le toucher rectal effectuer sur leur patient
Bon. Alors tout un blog là-dessus, va falloir être inspirée.
Catégorie « Dieu Google » :
Ça, pour les nouveaux, c’est la catégorie des gens à qui on a trop répété que Google était leur ami. Qui ont fini par y croire vraiment. Et qui lui posent des questions en s’imaginant que la Voix Ténébreuse de Google va sortir des enceintes pour répondre.
– j’ai eu mes regles le 3 aout 2010 prise de pilule le 04 aout2010 arrete le 10 aout a quelle date j’aurais mes prochaines regles le ou plus tard
Tu auras tes prochaines règles le 6 septembre. Au plus tard le 12.
– comment soigner un pouce avec une épine de rosier dans le doigt celui ci fait trés mal et gonfle
Zut, j’avais la réponse mais avec « épine de cactus ». Désolée :/
– traduire en francais tango charly
Tango charly. De rien. Bisous.
– il a t il des pede chex transport mercier et fils
Non mais merde, quoi, c’est vrai, ON EST QUAND MÊME EN DROIT DE SE POSER LA QUESTION !!
– je suis bientot a la retraite anticipée et je souhaite faire un petit discours de départ pouvez vous m’aider
Moyen.
– comment dire à une personne désolé je ne peut pas continue avce moi la mémoire de fin d’etude
Désolé, je peux pas continuer avec moi le mémoire de fin d’étude. Mais je peux continuer avec toi, si tu veux. Si nous allons mieux.
– metier pour ceux qui aiment les vaches , qui aiment réussir, d’ etre un vraix medcin ,aiment bien l ecole ,recommencer s’ils ont rate et d’ etre juste
Toi je t’aime d’amour.
– réponse à 1 mail avec beaucoup d’humour quelqu’un qui ne viendra plus imprimer dans mon service
Bon alors c’est un fou qui repeint son plafond, et tu vois, l’imprimerie ? Bin un autre fou arrive…
– what does « je suis trop fereme » mean?
Je suppose que ça veut dire « Je suis trop fereme ». Ça ne t’avance pas beaucoup.
– cherche des images rigolotes qui parle d’un copier coller
Bon alors imagine l’image d’un fou qui…
– coucou comment tu vas?j’espere tout baigne chez toi et je suppose que tout les jours te comblés de compliments et que la longue tu as la tête pleine,mais je ne peux me retenir et te dire a quel point tu es ravissante je me nomme youssouf et toi?
Moi je me nomme Jaddo. Uhuh, Youssouf, grand fou, va.
Catégorie « Gneu ?? » :
– pupuce top chef :
Juste en hommage à ce type qui ne me cherchait visiblement pas et qui est resté 35 min sur mon blog.
– « dont je suis persuadée qu »
Sérieux, je suis la seule fille au monde à avoir écrit ça ?
C’est pas français, « … dont je suis persuadée qu’il… » ?
– allez-vous m’envoyer aussi copie de votre correspondance avec votre belle-soeur? au fait, suce-t-elle?
Parce qu’on aimerait savoir.
– esque urssarf et pres a payer mediator
Même pas en rêve.
– faire 1 phrase avec vestiaire sonnerie et bouée
J’étais dans le vestiaire avec ma bouée quand soudain (là je dis soudain mais c’est une clause de style destinée à éveiller votre intérêt de façon à peine honnête dans la mesure où c’est en vain qu’on pourrait tenter de déceler la moindre trace de soudaineté dans l’action qui va suivre) la sonnerie sonnait.
– j’ai besoin d’une dame du sexe de l’amitié dans le courrier électronique en ligne à france email 2009
Ok. On transmet.
– je vais faire semblant de taper histoire de faire genre je bosse mais putain j’ai pas envie.
Je te comprends.
– mon stylo noir va te réduire en bouillit saloperie de test
Dans ton fion, face de test.
– s’il suffit de se faire des couettes et de manger une sucette je signe.
J’ai signé. Vas-y sans crainte.
– si pas cucu pas toto
C’est vrai.
– ta aucune permission de toucher au lion mais dit moi ton fantasme ma le controler
Certes.
– la galle du chêne les petie doqument pour quoi il y a des mouche
Pour égayer.
– traiter quelqu un de parano est ce une insulte ?
POURQUOI ?? QUI A DIT ÇA ??
Résumé des épisodes précédents.
7 août, 2011
Voilà où on en est pour le moment, donc.
Pour ceux qui n’ont rien suivi, ça va faire beaucoup de nouvelles d’un coup. Enfin j’imagine, vu que même pour moi qui ai tout suivi, ça fait beaucoup de nouvelles d’un coup.
Guy me chouchoute.
L’équipe du Fleuve Noir aussi. Même que je suis là quand la page n’est pas cassée :D
Avec mon nom et tout : Jaddo JADDO.
Boulet m’a fait une couv. (excusez du peu)
Monsieur Winckler m’a fait une préface. (qui déchire)(excusez du peu)
Le livre sort le 06 octobre si tout se passe comme prévu. (Ou têt le 13, parce que maintenant que la page est réparée, c’est marqué 13)
On a peut-être trouvé un moyen tordu pour organiser quand même des dédicaces, parce que des dédicaces anonymes, figurez-vous que c’est un concept un peu inhabituel.
Pour le moment, ça devrait se faire à Paris (oui je sais, y en a que pour Paris, tout ça. Mais bon si on doit organiser ça à un seul endroit, avouez que c’est quand même une proposition qui se tient), avec le concours d’une librairie-copine-à-Éditeurs.
Vous commandez/achetez le bouquin là bas, vous mettez un ptit mot pour dire qui vous êtes, et vous revenez X jours après récupérer le bouquin dédicacé. Bien sûr c’est un peu moins sexy qu’une vrai séance de dédicaces avec de vraies rencontres (autant vous dire que j’aurais aimé), mais je me dis que c’est quand même mieux que rien.
Je ne sais bien sûr pas encore où ni quand ni comment, ni même si on va pouvoir le faire vraiment ou pas. J’en parle dès maintenant pour éviter que des Parisiens pré-commandent le bouquin genre sur Amazon (même si en soit c’est une idée géniale) sans savoir alors qu’ils auraient préféré le coup de la dédicace.
Voilà. Hop.
Je pense qu’il est inutile de vous décrire l’état de Ginette quand elle entend ma bouche faire des phrases avec « mon livre » dedans.
Ou « mon éditeur » ou « mon attachée de presse ». « Je peux pas, j’ai rendez-vous avec mon attachée de presse« . AHAHAHAHAHAH.
Bon. Hop.
7 août, 2011
Voilà, hop.
Je me suis rendue compte que je parlais beaucoup de mon livre sur Twitter, avec des points d’exclamation, des <3 et des smileys niais de partout de préférence.
Je me suis dit que pour tous ceux qui me lisent ici et pas là bas, et qui ont peut-être envie d’avoir des nouvelles, c’était pas super sympa.
Et puis comme je n’ai pas envie de polluer le blog avec ces histoires-là, j’ai bidouillé un truc à base de catégorie masquée.
Ces articles n’apparaîtront pas dans le flux du blog traditionnel, mais ils seront accessibles par le bandeau de droite, en cliquant sur le lien judicieusement nommé « C’est là que je parle de mon livre ». Bon, et puis aussi dans la catégorie « Livre » de la catégorie « Catégorie » et dans les archives, mais ça c’est uniquement parce que je n’ai pas réussi à faire autrement.
Ça me permettra de donner des nouvelles plus régulières, sans me sentir obligée de faire un post beau et long et drôle et bien écrit, pour ceux que ça intéresse et sans saouler ceux que ça n’intéresse pas.
Et puis de me faire plein de pub avec des liens de partout sans qu’on m’accuse d’avoir transformé mon blog en panneau publicitaire orgasmique relou.
Voilà voilà.
Et pour ceux qui ont raté le début, l’histoire commence là : Spoiler.