Dépression cardiogénique
28 février, 2010
Il a 52 ans et il a vu des médecins trois fois dans sa vie.
La première fois lors de son premier infarct. Hospitalisé, coronarographé, stenté. Il est sorti avec une ordonnance pour 6 mois, alors au bout de 6 mois il a arrêté son traitement.
La deuxième fois six ans plus tard, à l’occasion d’une nouvelle douleur thoracique. Hospitalisé, mais cette fois ECG normal et tropo normale. On l’a gardé 3 jours dans le service de cardiologie, on lui a fait une poignée d’examens et il est sorti avec une ordonnance pour « jusqu’à nouvel ordre » (la gueule du pharmacien…) et la consigne ferme de trouver un médecin traitant, cette fois.
La troisième fois au sortir de son hospitalisation, dans mon cabinet, me disant « Je viens pour chercher la maladie » en me tendant un dossier d’AAH*. (M’est avis que t’as pas besoin de mon aide pour l’avoir, la maladie, coco…)
Il me montre son ordonnance, évidemment longue comme un jour sans clope. Dix ans de cardiopathie ischémique non traitée, ça se rattrape.
En tout, il doit avaler 36 comprimés / sachets / gélules par jour. J’imagine que pour quelqu’un qui ne prenait strictement rien, ça fait un sacré jump.
Sur la liste, des tas de trucs de cardiologue. Et puis un antidépresseur et des anxiolytiques.
Sur le compte rendu d’hospitalisation (que je recevrai bien sûr quelques bonnes semaines plus tard) :
Examen clinique à l’entrée :
Blabla, conscience, constantes, douleur thoracique constrictive, blabla, « syndrome anxio dépressif majeur ».
Moi je dis ils sont forts à l’hôpital.
Parfois des semaines à moi, que ça prend, d’évaluer si un patient est dépressif ou pas, et si ça mérite ou pas un traitement.
Eux, ils sont tellement balèzes que dans un box sordide, pour un patient en pleine douleur thoracique qui doit se demander s’il va y passer ou pas, ça leur prend le temps d’un « examen clinique à l’entrée ».
Moi je dis chapeau.
*AAH : Allocation Adulte Handicapé.
28 février, 2010 à 14 h 56 min
Le diagnostic de dépression est porté trop facilement et malheureusement pas qu’à l’hôpital. C’est le prix de la pression faite pour dépister et traiter la dépression qui est une maladie terrible, malheureusement on a tendance à mélanger la dépression maladie et la réponse normale à une situation anxiogène et potentiellement depressiogène et dieu sait que l’hôpital l’est.
L’autre problème c’est la réponse, un symptôme, une pilule alors qu’on sait que seul dans la dépression sévère le médicament fait mieux que la parole. C’est un problème majeur cette obsession de la pilule.
J’ai une question, est ce qu’on lui a donné et expliqué en cours d’hospitalisation, l’intérêt des règles hygiéno-diététiques? Arrêt du tabac, exercice physique etc
28 février, 2010 à 15 h 39 min
J’ai bien aimé »…des tas de trucs de cardiologue… »
on peut revenir sur » …hospitalisé, coronarographié, stenté; il est sorti… »
c’est bien le problème actuellement; on va se faire déboucher les coronaires comme on va faire laver sa voiture à » l’éléphant bleu ° »: trois jours maxi d’hosto avec des collègues plombiers peu causants, et basta , au revoir monsieur ( on ajouterait presque » et à la prochaine, hein ! )
le monsieur, il se retrouve sur le trottoir, sans vraiment comprendre ce qui lui arrive;
et si jamais il le comprends, personne en face pour lui expliquer, comme tu saurais si bien le faire Rrr, qu’il va falloir qu’il vive en bonne intelligence avec son petit ressort, puisque finalement si ça lui était arrivé 30 ans plus tôt, c’est pas un ressort qu’il aurait mais un beau pontage artériel ( si possible );
et c’est précisément là où c’est interessant, car si monsieur avait eu un beau pontage, il aurait probablement été expédié pour 15 jours ou 3 semaines en centre de réadaptation cardiaque; là, on lu aurait expliqué les subtilités du suivi, les enjeux à moyen et long terme, il aurait vu d’autres monsieur comme lui et aurait pu se poser en douceur, sans passer par la case grosse déprime comme c’est souvent le cas.
vouloir faire l’économie d’une éducation thérapeutique digne de ce nom pour ce type de patient, moi je dis que c’est quasi de la non assistance à personne en danger.
j’en vois plein la semaine des comme ça et c’est pas facile à rattraper ensuite.
ceci dit, je partage le point de vue de Kyste; il y a dépression endogène et dépression réactionnelle, mais à la longue on a parfois du mal à dire qui est qui .
28 février, 2010 à 19 h 34 min
Aux urgences, ce sont des wonder-man quand même!!!
Et puis… une chance sur deux.
Moi j’ai confiance, les médecins généralistes cherchent une vision plus globale, plus juste…
Alors merci de vous casser la tête et d’écoutter pendant que d’autres se la pêtent!
28 février, 2010 à 20 h 18 min
Tu comprends pas : ils anticipent. Un gars comme ça, qui s’est jamais soigné, à qui tu fais une liste de médics longue comme l’ancien testament, forcément, il fait une dépression. Resserre tes couettes, quoi.
28 février, 2010 à 21 h 54 min
Euh, bonjour madame chasseuse de Lyons,
si ça vous rassures, je tente d’expliquer à mes collègues, je suis fermière dans un foyer de personnes handicapées, pourquoi un bilan « complet » ça n’existe pas et pourquoi un bilan type « d’entrée » serait juste du foutisme cher…
Mes explications sont toujours inéficaces…
Quant à « on peut aussi tout simplement faire confiance à notre doc qui a un bon sens clinique », c’est non seulement inutile mais presque dangereux car elles me répondent : « confiance, confiance, il ne nous parle jamais »… Ben oui le pauvre, il a renoncé!!!
Et pourtant elles sont chouettes mes collègues, mais le bilan qui sert à rassurer les soignants, c’est comme les placébos, il faudra du temps!
Merci pour votre blog, ça fait du bien autant qu’un grog à l’Hépar…
1 mars, 2010 à 0 h 00 min
Voulant connaître la suite des commentaires de « dépression cardiogénique », je me connecte en passant par « BING » et non google comme d’habitude : las! la dressuse d’ours est en 4° page …derrière Lahib JADDO et même JADDO IMMO. Comment faire pour annuler ce scandale énaurme ? (En plus les commentaires sont invisibles)
Continuez! çà fait tellement du bien : même quand on est « maîtresse » de stage avec ou sans badine!
1 mars, 2010 à 1 h 57 min
@ cardio de brousse : Chapeau.
@galoune16 : « bilan d’entree « , c’est une notion recente?…
Peux tu me donner des precisions ?
J’ai ete confrontee a cette notion lors de l’admission recente de deux de mes patientes en maison de retraite.
Elles arrivaient tout juste de l’hosto , avec pour une fois tout le dossier a jour et une tonne de prises de sang « completes » datant de la veille..
Pourtant il a fallu le faire …
J’ai entendu 6 fois : « on n’est pas rassures , on n’a pas de bilan d’entree ».
1 mars, 2010 à 12 h 03 min
@ Cardio de brousse et rrr : ça fait tellement bien de vous lire (un peu quand j’ai eu terminé « Sachs » il y a 10 ans et de se dire « P…, je suis pas tour seul », que si vous me donnez (en privé) une adresse postale, je vous envoie mon premier bouquin qui raconte les mêmes genres de turpitudes…
1 mars, 2010 à 12 h 03 min
mon mail suit…
1 mars, 2010 à 12 h 16 min
Bilan d’entrée…
Avant, il y a quinze ans, les p’tites inf avait , tadam…
Un protocole…
Avec..
Retadam:
Un bilan d’entrèe…
Une infirmière, on ne lui demande pas de réfléchir, en vrai, hein? Non! On lui demande d’obéir…
Oui, sauf qu’elle prend des habitudes, et si il y a dix ans on avait un protocole, dans dix ans, pourquoi on ne ferait pas le même protocole???
Hein?
Tout fout l’camp…
Protocole définition? Boite carrée dans lequel on essaye de faire tenir des situations toujours différente et des corps…humains. But? Ne pas se casser la tête! Etre dans son « bon droit ». Si vous connaissez le lien, je suis preneuse.
Synonyme: ouvrir le parapluie. Inverse? Euh… soigner?
Non, le bilan d’entrée pour moi c’est plutôt un résidu de moyen âge…
1 mars, 2010 à 12 h 22 min
@ lil: Euh…casquette ?
( j’rigole… merci quand même )
@ Bruno S : merci aussi, mais je prèfèrai acheter ton livre et continuer à commenter sur ce blog totalement foutraque et nécessaire, avec des Cart,des MM, des Léonie ( tiens ça fait longtemps qu’on l’a pas vue celle là !) des trop sérieuses , des pas sérieuses, des Isabelle, des Dr S, X, Y et Z etc…
je pensais pas qu’on pouvait être autant accro à un blog !
y’a queq’chose qui cloche là d’dans !
…j’y rrrretourne immédiatement !
1 mars, 2010 à 15 h 52 min
Ce qui est encore plus fort, c’est que dans certains hôpitaux (ok pas tous) ils te font des diagnostics de « syndrome anxio dépressif majeur » sans jamais adresser la parole directement au patient. ( et sans jamais rien lui expliquer, et surtout pas à la sortie d’hospitalisation, moment où cela serai un peu utile quand même …)
Bon d’accord, j’exagère un peu, mais pas tant que ça …
(j’ai en mémoire un patient, tout à fait capable de comprendre, sortit sous anticoagulants (AVK) et qui n’était même pas au courant … )
1 mars, 2010 à 16 h 55 min
Trois mois en service spécialisé insuffisance cardiaque.
Des patients archis connus revenant trèèès régulièrement pour écart au régime, alors qu’ils passent au moins une semaine avec les diet, l’école du sel et tout le bordel, les RHD et tous les jours les explications, par les externes, les médecins, les diet..
Et au final, un mois après, re décompensation parce que, franchement, les conserves c’est plus pratique.
Idem, les petits monsieurs, la soixantaine, diabétiques, hypertendus, fumeurs, buveurs et obèses, qui insultent allègrement femme (qui cuisine mal et trop gras) et diet (qui dit de ne plus manger de gâteaux et de diminuer l’alcool..), et qui reviennent pour leur 4ème stent… Et bien au final, on leur répond d’aller voir les RHD ailleurs si elles y sont.
Et on commence à devenir aigri et à ne plus s’en occuper ^^
Certes on a souvent du mal en CHU à expliquer, éduquer, toussa, mais il y a de services qui s’escriment à le faire, et qui prêchent dans le désert. C’est usant :)
1 mars, 2010 à 18 h 53 min
Trois ans en tant que cardiologue coordinateur libéral d’un réseau ambulatoire »de ville » pour le suivi des insuffisants cardiaques; une fois l’inclusion acceptée par le patient et son entourage,mise en place d’une équipe centrée sur le patient et son suivi : »son » médecin traitant habituel ( une fois par mois ), »son » cardiologue habituel ( tous les six mois ), »son » infirmière libérale ( tous les mois intercalée avec le médecin ) et »son » kiné s’il en connaît un ( pour 20 sénaces de réadaptation ); »notre » diététicienne ( deux à trois fois par an )car ça ne court pas les rues ces petites bêtes.
conférences téléphoniques pluridisciplinaires une fois par an minimum par patient où toute l’équipe parle d’un patient donné.
trés peu de sorties du réseau ( ça arrive ); résultats jugés »encourageants » puisque financements renouvelés réguliérement par l’ARH ( sous couverts d’audits »staliniens » concluants of course )
bref ! tout ça pour dire que la vision de Chloé est polluée par le fait que ce soit précisément un » service spécialisé insuffisance cardiaque » du CHU et que l’éducation thérapeutique y est également CHUesque
il existe d’autres manières de faire de la bonne médecine en dehors des CHU…
1 mars, 2010 à 20 h 18 min
Cardio de B dit :
il existe d’autres manières de faire de la bonne médecine en dehors des CHU… c’est vrai pour le patient qui veut s’en sortir.
quand au patient non observant ce sera toujours un patient non observant quoiqu’on fasse parce que changer ses habitudes demande une certaine volonté et tout le monde ne l’a pas.
1 mars, 2010 à 21 h 12 min
L’école du sel ? c’est mignon!
Sinon plutôt que de la volonté je dirais qu’il faut de la motivation . Sauf que la motivation a mon avis s’épanouit plus dans un réseau centré sur le patient tel que propose CdB que dans un groupe ou « on vous explique »; expliquer c’est donner de l’info , ce qui n’est qu’une toute partie de l’éducation thérapeutique dont la première marche est de se centrer sur le patient ; qu’est ce qu’il a ? que connait-il de ce qu’il a? quelles représentation a t til de sa pathologie? pense t il que c’est « la faute à (rayer la mention inutile)dieu /pas de chance/ sa mere / sa femme/ les nerfs? pense t il qu’il peut y changer quelque chose? qu’est ce qu’il fait dans sa vie et comment sa patho s’y intègre? quel est son projet de vie et où apparait sa patho dans ce projet? A partir de là on commence à savoir ce qu’il peut faire et a proposer la négociation sur des objectifs réalisables c’est a dire pas tout le même jour « arrêt du tabac et des matière grasses pi du sucre aussi c’est pas bon pour vous et pis marcher 2h par jour et pis pas de sel ok? ». Que celui qui n’a jamais failli lorsqu’il s’agissait de changer UNE habitude me jette la première pierre!
1 mars, 2010 à 22 h 46 min
Haaaaaaaaaaaaa ! Léoniiiiiiiiiiiiie ! ça, c’est vraiment toi !
…quand au patient non observant ce sera toujours un patient non observant quoiqu’on fasse parce que changer ses habitudes demande une certaine volonté et tout le monde ne l’a pas…
une question :
» tout le monde » , c’est le patient ou le médecin ?
1 mars, 2010 à 23 h 02 min
Je vous suggère l’Oeuvre de Jacques Poirier
2 mars, 2010 à 0 h 32 min
@Cardio de Brousse
Tout le monde = le patient surtout et des fois le médecin qui a jeté l’éponge.
2 mars, 2010 à 9 h 20 min
@MM :JP…et Françoise SALAUN ?
2 mars, 2010 à 9 h 42 min
à chacun de choisir son Jacques Poirier ;)
2 mars, 2010 à 9 h 50 min
pouf ! pouf !
encore heureux qu’il ne soit pas appelé MARTIN…
2 mars, 2010 à 12 h 06 min
Je ne sais pas ce qu’il en est des problèmes de palpitant, mais en ce qui concerne le sucre la concentration de spécialistes dans les domaines techniques en CHU est très productive.
Ca permet d’avoir efficacement acces aux elements théoriques nécessaires et à une connaissance des outils qui doivent être maitrisés.
Une sorte de zone neutre ou il est possible de consacrer toute son attention à l’apprentissage et à la connaissance.
D’autant qu’il est aussi possible de poser des questions précises, ce qui permet d’appréhender les méthodes.
On peut même faire de la triangulation, en posant les mêmes questions aux différents spécialistes pour couvrir l’ensemble des champs d’application.
Et c’est très marrant de poser des questions à un spécialiste.
Genre, quels sont les effets d’une part de tarte fine aux pommes suivant un plat de feculents accompagné de viande, lui même précédé d’une soupe de légumes épaisse?
En faisant suivre d’une question concernant le volume consommable maximum quotidien de coca souhaitable au delà d’un demi litre, l’effet ludique est garanti.
Ce qui est excellent pour le moral et, partant de là, pour la maitrise des contraintes médicales.
2 mars, 2010 à 20 h 35 min
Arrêtez de faire le Jacques ;)
3 mars, 2010 à 1 h 46 min
Je n’aurai pas la prétention de mettre en doute le diagnostic d’un confrère au sujet d’un patient que je n’ai jamais rencontré. Toutefois, on reconnaît une tendance générale à poser le diagnostic de dépression de manière fort hâtive. On connaît certes la dépression endogène, qui survient préférentiellement dans le trouble bipolaire, ou alors de manière récurrente mais sans accès maniaques (=épisodes d’exaltation pathologique de l’humeur entraînant hyperactivité psychomotrice, dépenses inconsidérées, labilité émotionnelle, distractibilité, insomnie sans fatigue et parfois délire). Contrairement à la dépression réactionnelle, elle survient sans véritable événement déclenchant.
Dans tous les cas, la dépression se caractérise par une tristesse à peu près constante de l’humeur (tous les jours) et qui dure! (Au moins 15 jours selon le DSM). En plus elle donne lieu à un retentissement significatif, qui peut aller de troubles de la mémoire et de la concentration à des symptômes physiques (céphalées, douleurs abdominales, troubles de la libido,…) en passant par insomnie, perte d’appétit et de poids.
Souvent on dira d’un patient qui pleure devant le médecin qu’il a une dépression, en méconnaissant que la tristesse est un phénomène NORMAL. (Winnicott parle de la capacité de se déprimer comme constitutive de l’être humain). Quelqu’un dont un proche décède et qui n’est pas triste, ça a quand même de quoi inquiéter.
Devant un patient souffrant de dépression, le seul réflexe est l’écoute. Dans les questions d’internat, ça s’appelle « psychothérapie de soutien ». C’est dur à apprendre parce qu’il n’y a pas de recette, il faut déployer sa propre intelligence pour trouver les mots (ou les silences) qui feront du bien et qui ne peuvent qu’être individuels. Par la suite, quand ça va un peu mieux, on peut envisager une psychothérapie structurée (psychanalyse, thérapie cognitivo-comportementale, systémique, relaxation, daseinsanalyse, gestalt-thérapie…). Les antidépresseurs n’apportent rien dans les dépressions légères, ils sont d’autant plus efficaces que la maladie est sévère. En revanche, ils ont l’avantage(… pour le médecin) de pouvoir être prescrits sur une ordonnance, comme il l’a appris à la fac d’après des schémas bien connus et d’apporter ainsi l’illusion qu’on a fait quelque chose pour le patient… Oui mais pas ce qu’il fallait.
Docteur Couettes a donc raison de se méfier de tels diagnostics rapides, car aller glaner tous les signes de dépression, découvrir de quand ils datent et s’ils durent bien tous les jours ou presque, évaluer leur sévérité et décider en fonction de ça quel médicament il convient de donner (parce qu’il y en a une tripotée!)… c’est tout un travail qui ne se fait pas en 5 minutes.
3 mars, 2010 à 1 h 53 min
@ cardio de brousse : encore chapeau( casquette c’est pas mal ), t’as tout compris dans la vie , y compris dans celle de nos patients.
@ galoune16 : je pige rien ; premiere fois en 10 ans d’activite que j’ai du demander un « bilan d’entree » pour rassurer le personnel d’une maison de retraite.
Ils doivent etre en retard chez nous…
Sinon d’accord , c’est bete et puis c’est tout.
Employer inutile si l’on est poli.
3 mars, 2010 à 13 h 45 min
je reviens sur le titre du post car je pense avoir fait une méprise : j’ai cru lire » trouillomètre à zéro au fond du box sordide où je suis convaincu de vivre mes derniers instants quand le grand couillon à blouse blanche en face de moi me parle, lui, de syndrôme anxio-dépressif majeur »
Bon ! ça c’est sur.
Mais la dépression progressive,sournoise mais profonde, le déni de diagnostic se font aussi hors des box sordides et de l’urgence vitale, à l’annonce d’un diagnostic de »maladie cardiaque » d’autant plus – ce sont les études qui le disent – qu’on est un homme en activité professionnelle.
donc quand je lis »dépression cardiogènique », je lis ça aussi.
3 mars, 2010 à 16 h 36 min
A l’inverse moi j’aurais bien aimé que mon père tombe sur un médecin qui le diagnostique tout de suite dépressif (très)…
Ca m’aurait évité -peut-être!- d’être dissuadée de lancer une procédure d’HDT vers la fin (le psychiatre outré m’opposant un « mais non, tout est sous contrôle »), mon père ayant réglé lui-même ses problèmes avec sa corde d’escalade.
C’est sûr, ça n’aurait peut-être rien changé, mais égoïstement je ne vivrai pas avec cette impression de ne pas avoir « tout » tenté pour le garder du côté des vivants. C’était quand même plus pratique pour le voir et discuter, vous en conviendrez.
Alors flûte, Jaddo je vous adore, mais mieux vaut trop de « depressifs » que pas assez…
3 mars, 2010 à 17 h 20 min
Que penser des dépressions masquées? ,celles que le malade sait bien cacher étant dans le déni.
Quand aux médicaments, ils sont pour beaucoup prescrits à la louche à mauvais escient et transforment bien souvent les patients en zombis drogués et après les sort on comment de leur addiction?
3 mars, 2010 à 17 h 54 min
A lo :
mieux vaut trop de « depressifs » que pas assez…
Non, bien sûr que non. Vous dites des bêtises, tout à fait pardonnables au regard du drame qui vous a touchée, mais des bêtises quand même.
Mieux vaut se poser la question, mieux vaut être attentif, mieux vaut ne pas sous estimer la gravité des choses, bien sûr.
Mais en disant ce que vous dites, vous négligez la gravité potentielle d’un traitement prescrit à mauvais escient, vous négligez les effets indésirables, parfois graves, des traitements antidépresseurs.
Ce n’est pas anodin de coller un ttt antidépresseur à quelqu’un, il faut que le pour et le contre soient soigneusement pesés. Ce qu’on ne peut pas faire dans un box d’urgence chez un type qui se croit en plein infarct.
Ce n’est pas anodin de donner 36 médicaments à prendre à un type qui n’a pas l’habitude de se soigner.
Ce n’est pas anodin de ne pas lui expliquer ce qu’il a, pourquoi il l’a et pourquoi il prend quels médicaments.
A la limite, le médecin zélé des urgences (ou de cardiologie) aurait pu mettre une petite note à mon attention dans le courrier de sortie du patient : attention, il m’a paru fragile moralement, je vous laisse le soin de juger de l’opportunité d’un ttt blablabla. Pas parce qu’il n’est pas capable de poser le diagnostic, mais parce que le contexte ne permet pas de poser le diagnostic.
Ca aurait été du bon boulot, de la bonne communication, et on aurait presque pu faire de la bonne médecine.
S’il suffisait de coller tout le monde sous traitement « au cas où », ce serait bien trop simple.
Et désolée de l’épreuve que vous avez traversée, encore une fois.
3 mars, 2010 à 19 h 49 min
je n’avais pas vu les choses sous cet angle, merci de la réponse :-)
3 mars, 2010 à 20 h 14 min
en fait…
en fait…
on s’a gouré avec Crat:
Léonie est un(e) troll(e)
3 mars, 2010 à 21 h 41 min
la troll attitude……….tiens pourquoi pas?
4 mars, 2010 à 9 h 42 min
Tiens, oui, PS, parce que je ne peux quand même pas laisser dire ça : les antidépresseurs ne transforment pas les gens en zombies. Vous confondez avec les pétards.
Par ailleurs, y a pas d’addiction, pas d’accoutumance, pas de dépendance aux antidépresseurs. Vous confondez avec les anxiolytiques.
4 mars, 2010 à 12 h 02 min
« longue comme un jour sans clope »
je compatis!
4 mars, 2010 à 12 h 13 min
Oui, la confusion anxiolytiques/antidépresseur est très fréquente chez les patients, dans l’experience qu’ils ont pu en avoir dans leur entourage notamment. Encore un truc a expliquer longuement… Pas facile dans un box d’urgence !
5 mars, 2010 à 9 h 47 min
Je vais rejouer au troll un peu.
Je me suis mal exprimée dans mon post. (Je n’ai pas écrit A.D. j’ai écrit : « les médicament »)
Je connais la différence entre anti- dépresseurs et anxyolitique, rassurez vous, j’ai pas mal lu là dessus et j’ai eu des petits cours particuliers..
J’apporte donc une précision à ce post mal tourné : je dis zombie à juste titre parce que lorsqu’on voit des ordonnances avec : anti-dépresseur, anxyolitique et neuroleptique, et même somnifère on est à même de se demander comment le patient peut fonctionner au quotidien. Je suppose que vous les toubibs, avez déjà eu l’occasion d’en voir. Je ne pense pas non plus que prendre des anti-dépresseurs sur une très longue durée ne soit pas nocif pour le patient, ne serait ce que la prise de poids pour beaucoup et bien d’autres effets secondaires dont on parle peu. Pensez vous qu’un malade qui prend des anti-dépresseurs pendant des années peut arrêter du jour au lendemain de les prendre sans rencontrer des problèmes ? Parce que la dépendance même si elle n’est pas médicamenteuse, elle peut être psychique. Pouvez vous certifier du contraire ?
Je conçois que pour une dépression sévère c’est la solution de dépannage la plus rapide mais c’est sûrement pas la meilleure à long terme. Pour des petites déprimes dues aux aléas de la vie je ne pense pas que ce soit utile, mais pour certains médecins c’est une solution de facilité n’ayant pas le temps nécessaire pour une écoute approfondie des problèmes du patient. Il y a certainement d’autres solutions que les médicaments de toutes sortes qui ne sont qu’une béquille mais ne guérissent pas le patient, mais on n’a pas les moyens ou on ne se les donne pas pour changer
les choses.
5 mars, 2010 à 16 h 05 min
« déprimé » ou « psycho-somatique » veut beaucoup trop souvent dire « emmerdeur » en langage médical. Quand on comprend pas, plutôt que d’écouter et de chercher, ça va plus vite, surtout quand tout marche à l’envers comme dans cette étange période: aussi c’est un bonheur que des médecins à couettes poursuivent le véritable boulot. Salutations !
6 mars, 2010 à 13 h 55 min
Pour renchérir sur la réponse de Dr Rrr, il convient de savoir qu’en France, on pose trop souvent le diagnostic de dépression quand il n’y en a pas mais en plus on ne la prend pas suffisamment en charge. L’exemple typique est la dépression du sujet âgé, où tout le monde dit haut et fort que c’est bien normal d’être triste quand on est vieux. Donc même pas un petit médicament, encore moins de l’écoute.
Donc prudence à porter les bons diagnostics et lorsqu’ils sont posés, faire ce qu’il faut pour que ça aille mieux (dans la mesure du possible…)
6 mars, 2010 à 20 h 47 min
-Dr House : « Mais on l’a testé pour la péricardite ! Il était négatif ! »
Ouh ! cela devient compliqué pour une néophyte comme moi. Quelqu’un veut-il bien m’expliquer la blague de ce « patient » ?
12 mars, 2010 à 12 h 56 min
on est bien d’accord qu’un traitement anti depresseur SEUL ne permet pas une prise ne charge correcte et efficace d’une dépression…ceci dit, c’est il me semble indispensable pour permettre le travail du psychiatre.
Et non, ce n’est pas une solution de facilité parce qu’on n’a pas le temps d’écouter les patients.
On a TOUJOURS le temps d’écouter les patients.
Quitte à sortir du boulot à 23h.
12 mars, 2010 à 13 h 31 min
quitte à sortir du boulot à 23h… et à finir soi-même sous antidépresseur ? ;)
12 mars, 2010 à 19 h 02 min
Elle a 62 ans et voit son médecin traitant assez rarement mais depuis pas mal de temps pour des petits maux divers et variés; je ne fais sa connaissance que maintenant car aujourd’hui elle accompagne son mari, 65 ans et toutes ses dents, pour son suivi post stenting ( que j’aime bien appeler devant mes patients le Service-Après-Vente ); le mari lui, va tout-à-fait bien ; pas trop conscient encore de ce qui lui est arrivé ( douleur angineuse – SAMU – Hosto- dilat – et t’chao ) mais on va s’occuper de ça, je suis là pour ça…
c’est plutôt elle qui m’inquiète un peu, d’autant que je la vois pour la première fois et ne la cerne pas encore très bien; elle pose toutes les cinq secondes des yeux craintifs et inquiets sur son Robert ( c’est comme ça qu’il s’appelle !) comme s’il était en sucre ou en porcelaine en me lançant des regards inquiets et des » c’est grave hein Docteur ! » avec un gros point d’affirmation plus que d’interrogation; elle ( me ) prend – enfin- la parole :
– depuis qu’IL ( Robert ! ) est rentré, je ne dors plus, je l’écoute respirer toute la nuit, dès fois que »ça » le reprendrait ( il avait eu sa première et unique crise la nuit comme c’est souvent le cas ); je suis stressée vous pouvez pas savoir ( non mais j’imagine assez bien à la lumière de ce qu’elle me dit ); et qu’est-ce que je deviendrais si »ça » le reprenait et que »ça » se finissait mal hein docteur ? ( là , c’est du point d’interrogation )
c’est trop de stress Docteur !
c’est trop de stress…
Moi, c’est le deuxième » c’est trop de stress » qui a un peu tilté et m’a fait lui proposer de revoir son généraliste pour en parler avec lui de ce »trop de stress ».
En fait ce jour là, j’ai passé plus de temps avec elle qu’avec son Robert , à tenter de lui faire dire ce qu’elle entendait par »stress » et »stressée » et à tourner avec elle autour des mots qu’elle connaissait mieux dans la langue de Molière comme soucis, anxiété, angoisse et autres peurs.
à la fin elle m’a dit :
– Oui, c’est ça Docteur ! finalement c’est de l’angoisse que je ressens… et ça m’inquiète…
comme quoi, nommer sa peur, c’est déjà la combattre…
et comme quoi ne pas vouloir comprendre l’anglais, ça n’a pas que du mauvais…
13 mars, 2010 à 1 h 06 min
tu es un bon cardiologue. et un narrateur correct. c’est tjrs sympa les post de cdb..
13 mars, 2010 à 9 h 33 min
ouaiiiiiiiiiiiis il est sympa cdb…
c’est pas comme l’autre , là, comment déjà ?
Ha ouaiiiis… MM ; quel enfoiré c’ui là !
13 mars, 2010 à 10 h 56 min
PPC : Pour Post Conforme
13 mars, 2010 à 13 h 00 min
Rien à voir comme ça, mais vécu aujourd’hui avec une maman un peu angoissée par l’orientation prévisible de son enfant :
« et il va aller où en classe l’an prochain le petit ?
– ah docteur je suis inquiète, ils veulent le mettre en cinquième SMECTA … » (pour SEGPA)
véridique, j’ai beau essayer toute de rester avec toute mon écoute empathique , bla bla bla … j’ai failli éclater de rire.
Je n’ai prescrit aucun anxiolytique mais la consultation a duré …
13 mars, 2010 à 16 h 23 min
Ce que CDB a voulu dire par PPC c’est que CDB est l’auteur du post par « medicine men(PPC) »
17 mars, 2010 à 14 h 44 min
C’est nouveau ces « tweets… c’est mignon…
17 mars, 2010 à 15 h 36 min
c’est franchement mort ici!! où sont passés les joyeux drilles?
17 mars, 2010 à 18 h 20 min
à l’enterrement de Jean Ferrat, précisément.
17 mars, 2010 à 18 h 31 min
il reste encore quelques poètes de sa trempe
http://www.youtube.com/watch?v=laWOBCnAwFM
à quand la relève ?
17 mars, 2010 à 18 h 52 min
@ Cardio
on sera mort d’ici là :))
17 mars, 2010 à 19 h 09 min
@Cardio
Merci pour le lien, on croirait entendre Brassens, je l’ai mis en lien à côté de Mercedes Sosa.
18 mars, 2010 à 20 h 33 min
Jaddo, j’m’en remets pas… c’est dingue, non?!…
Vous êtes vraiment trop fort…
18 mars, 2010 à 20 h 47 min
@ Tadou
et bien, pour la demi-phyte que je suis, à peu près capable de comprendre un discours médical, les scénarios de cette abominable série ressemblent à une lecture, ligne par ligne, d’un dictionnaire médical. Ce qu’ils racontent ne veut absolument rien dire. AB-SO-LU-MENT RIEN. C’est juste une suite de mots compliqués, employés n’importe comment. La péricardite, par exemple, ne se diagnostique pas avec un test, mais en posant les bonnes questions au patient, en faisant quelques examens de base, et avec pas mal de bouteille parfois. La citation que donne Jaddo est un exemple emblématique de l’absurdité du « bon » dr house, et effectivement, ça fait bien marrer!
(mmm… chépasijmefé comprendre)
19 mars, 2010 à 8 h 08 min
@clarinette : merci, j’avais bien l’intuition qu’il n’y avait RIEN à comprendre dans les scènes de staff, mais je n’en étais pas complètement sure… De toutes façons, c’est fait pour qu’on s’en passe fort bien, de comprendre, sinon, le public-cible serait relativement restreint, non ? ;-)
22 mars, 2010 à 14 h 17 min
@ Isabelle
oui oui oui, tout à fait, le principal c’est que ça plaise au maximum de gens; je comprends très bien les néophytes qui aiment! mais à propos d’audience, cette série doit du coup se passer des médecins +/- paramédicaux, contrairement aux autres séries médicales qui peuvent satisfaire jusqu’aux demi-phytes… l’avantage, par contre, c’est que je peux la regarder avec des potes sans qu’ils se tournent vers moi toutes les 5 secondes pour me demander si « c’est vrai ça »: au bout de trois fois où je leur réponds que ça veut rien dire ils arrêtent. (ouf!)
26 mars, 2010 à 19 h 47 min
un mois sans post… c’est long…
A quand le prochain?…
27 mars, 2010 à 17 h 33 min
Diantre !
c’est vrai, bientôt un mois !
fazons quelque chose !
(Madame),(Mademoiselle) ET Chère conseur,
-rayer la mention inutile –
Au lieu de vous goberger aux frais des labos dans des congrès mortels où des mormons dépressifs à noeuds papillons vont vous faire bailler d’ennui devant leur power point interminaaaables, au lieu de mettre 3 plombes à choisir un T-shirt » joli » qui de toute façon dans une heure sera maculé des taches de toutes les couleurs des petits fours gobergés plus haut, vous feriez bien mieux de reprendre du service postal.
(très) Confraternellement,
CdB
27 mars, 2010 à 18 h 56 min
alors « madame » ou « mademoiselle »… parce que CdB aimerait bien savoir!…
27 mars, 2010 à 21 h 05 min
Dieu me parfume ! je suis démasqué…
28 mars, 2010 à 13 h 42 min
28 février – 28 mars … alors « madame » ou mademoiselle » s’il vous plait ?
28 mars, 2010 à 13 h 43 min
j’ai oublié un « »
28 mars, 2010 à 20 h 57 min
On reste sans voix sur »les » contributions de Yoyo…
essaie encore !
29 mars, 2010 à 20 h 26 min
tu sais, CDB, c’est dur d’être aussi original que toi. Alors je lis seulement et je me tais maintenant.
29 mars, 2010 à 21 h 58 min
Pour en revenir au texte (de Jaddo), vrai que soigner une dépression circonstancielle – comme on le dirait d’une proposition,- avec des gros tas de pilules, c’est débile.
Mais, d’une façon plus générale, j’ai aussi (plus ou moins) conclu de ma très longue expérience de patiente-en-contact-avec-d’autres-patients quelque chose qui va à l’encontre de mes convictions anti biologistes, à savoir que les déprimés, de toute façon, y sont déprimés. Ils peuvent avoir un cancer, une cardiopathie ou rien du tout ; y sont déprimés de naissance. Et qu’à l’inverse (j’incarne bien sûr le modèle étincelant), on peut se taper les pires maladies, bavasser avec la mort, etc., sans jamais frôler l’ombre du commencement d’une dépression.
Bref, j’ai beaucoup de mal à adhérer au modèle cause/conséquences qui ferait de la dépression du M. cardiopathique la conséquence de son diagnostic et de la maltraitance hospitalière (pléonasme). J’ignore si le M. a développé une cardiopathie suite à sa dépression antérieure, mais je ne parie pas une bille sur le schéma précédent.
29 mars, 2010 à 22 h 47 min
@ Sybille
réaliser qu’on a perdu sa bonne santé n’est-il pas un motif de désespoir?
surtout si c’est la première fois? (qu’on réalise…)
29 mars, 2010 à 23 h 16 min
Le désespoir n’est pas la dépression,si?
Question aux spécialistes.
16 novembre, 2012 à 2 h 43 min
Putain que ça fait plaisir de lire ça :-)
La mieux qu’on m’ait faite (et pourtant, ALD, maladie rare et traitements limite expérimentaux, Dieu sait que je pourrais écrire un mix entre Brasil et Faulty Towers sur mes relations diverses et variées avec les médecins), mais la mieux ça reste une gynéco (totalement inconnue, première et dernière consultation) : une heure quarante de retard pour un RDV à 9h du matin, alors que j’avais un RDV pro hyper important à 11h15 non loin. J’étais un tout petit peu contractée de la foufoune quand elle a entamé son examen, évidemment, oups, ça passait pas. « Vous avez un problème avec les hommes ». Comme ça, même pas un point d’interrogation. J’ai dit que non, pas vraiment, j’étais surtout un peu stressée d’avoir attendu 1h40 avec une éventuelle signature loupée pour un retard mal pris derrière, mais elle m’a confirmé que si, absolument. Un grand moment d’analyse psycho-vaginale et de logique.