Trois mois.
29 novembre, 2008
Son mari va mourir.
Ils lui ont dit, à l’hôpital.
Ils lui ont dit qu’ils avaient fait tout leur possible, que le cancer était trop avancé, et que les traitements ne marchaient plus, et qu’ils ne pouvaient plus rien faire.
Ils lui ont dit qu’il allait mourir bientôt.
Dans trois mois, tout au plus.
C’est ce qu’ils ont dit.
Trois mois.
Ils lui ont dit que c’était le genre de cancer difficile à traiter. Un cancer de la gorge, agressif. Le cancer du « fumeur-buveur ».
En même temps, étant donné qu’il buvait et qu’il fumait, ce n’était pas tellement surprenant.
Ça faisait longtemps qu’il buvait, des années. Et ça le rendait mauvais, l’alcool.
Il l’avait cognée plusieurs fois, déjà, quand il avait trop bu.
Elle avait pensé à s’évader, quelques fois, bien sûr. Mais c’était son mari. C’était son homme. « Pour le meilleur et pour le pire », comme y disent. Et elle l’aimait, quand même.
Et la voilà, elle, avec son mari qui va mourir. Dans trois mois.
C’est elle qui avait rêvé de s’échapper, c’est lui qui s’échappe.
Elle n’était pas partie jusqu’ici, elle ne va pas partir maintenant qu’il va mourir. Alors elle reste.
Vous connaissez Andy Capp ?
Trois mois. Quatre-vingt-onze jours et demi. Deux mille cent quatre vingt seize heures.
Elle a converti en jours, en heures, en minutes.
Elle a converti en Noëls, en anniversaires des petits, en finales de foot.
Elle lutte contre la part d’elle-même qui est terrorisée à l’idée de se retrouver seule.
Elle lutte contre la part d’elle-même qui est soulagée de le voir partir.
Elle lutte contre la part d’elle-même qui est culpabilisée d’éprouver un peu de soulagement.
Il va falloir apprendre. Apprendre à vivre toute seule, apprendre à refaire des projets, apprendre à imaginer sa vie sans lui. Apprendre à, peut-être, même, en profiter.
Apprendre à continuer à l’aimer, alors qu’il sait qu’il va mourir dans trois mois tout au plus, et qu’il s’est remis à boire davantage.
Elle est restée à ses côtés, elle lui a tenu la main, et elle a essayé de se construire un avenir sans lui. Elle a pensé à des voyages, elle a pensé à des amies, elle a pensé au club de bridge à côté de la mairie.
Elle a pensé au rendez-vous chez l’ORL, elle a pensé à la prise de sang, elle a pensé à lui acheter le lit télécommandé.
Et puis il a tenu le coup. Plutôt bien.
Plutôt mieux que ce qu’on pensait.
Et puis, trois mois ont passé, et il n’est pas mort.
Et puis six mois ont passé. Et puis un an.
Ça fait maintenant deux ans qu’il n’est pas mort.
Les médecins à l’hôpital lui ont dit que c’était inespéré, que c’était une grande chance.
Ça fait deux ans, et il n’est pas mort.
Et la voilà, avec tous ses projets qu’elle a fait l’effort de construire sans lui, qu’elle ne peut pas vivre et dans lesquels elle ne peut plus l’intégrer. Parce qu’il va mourir, je vous rappelle.
C’est pas parce qu’il s’est arrêté de mourir qu’il ne va pas s’arrêter de vivre.
Elle, elle s’est arrêtée de vivre pour l’attendre mourir, et maintenant qu’il vit, elle n’a plus rien à vivre. Ni l’avenir qu’elle avait imaginé sans lui, ni le présent qui n’a plus de sens.
Elle ne peut plus rien faire, que d’attendre cette mort qui aurait dû arriver et de s’en vouloir pour ça.
Lui, il boit, parce qu’il aurait dû mourir il y a un an et demi, et qu’il n’a plus que ça à faire.
Trois mois, ils avaient dit les médecins à l’hôpital.
29 novembre, 2008 à 22 h 30 min
Bravo.
29 novembre, 2008 à 22 h 36 min
Ceci est plus qu’un simple blog, ceci est plus que « les histoires d’une jeune généraliste… ».
Ceci est grand tout simplement.
Merci.
29 novembre, 2008 à 23 h 01 min
Aucun mot ne me vient pour définir ce que je viens de lire.
Alors je te dirais juste Merci
29 novembre, 2008 à 23 h 34 min
Je connais quelqu’un qui ne meurt pas depuis quinze ans…
C’est rare de le comprendre et de savoir le dire comme c’est dit ici !
30 novembre, 2008 à 1 h 09 min
une »jeune » généraliste qui connait Andy Capp !
j’ai du mal à le croire …
peut-être pas si jeune que ça alors ?
bon! si ça t’interesse, promis, je te montrerai ma collec’ de »Charlie mensuel » des années 70, à défaut d’estampes chinoises; c’était du temps où WoW n’existait pas et où il fallait bien trouver quelque chose pour survivre à l’ORTF…
sinon j’ai trouvé ton post ambigü , assez désespérant et désespéré.
Quant à moi, je m’occupe de monsieur choux-fleur depuis 15 ans maintenant; un des premiers patients que j’ai envoyé se faire ponter; à l’époque j’avais eu toute les peines du monde à le convaicre, ou plutôt à convaincre sa femme qui n’avais que modérement confiance dans ce docteur en jeans et baskets; et puis, les (grands) professeurs lui ont dit que son mari avait eu chaud et qu’il s’en était fallu d’un cheveu, alors depuis, madame choux-fleur a un peu fermé les yeux sur les baskets et les jeans; j’assurai donc le »service après vente » paisible de monsieur choux-fleur depuis 15 ans,qui allait trés bien, tous les 6 mois et toujours accompagné de son épouse; et puis au dernier contrôle monsieur chou-fleur est venu tout seul.
En général j’aime pas ça quand ils viennent seuls, les habituels duettistes; le temps où je demandais bêtement des nouvelles du poisson pilote est révolu car je me suis souvent pris des tacles du genre » ha ben vous savez pas docteur, il ( ou elle ) est mort le mois dernier, vous pouviez pas savoir… »
mais cette fois, j’ai pas eu besoin de tourner autour du pot, monsieur chou-fleur en a parlé le premier : » vous savez docteur, ma femme est morte il y a trois mois; elle a fait un infarctus et le samu n’a rien pu faire; c’est drôle quand même que moi je sois toujours là et même que vous m’avez bien soigné elle disait souvent, j’avais toujours pensé que je partirai le premier »
et moi, pas trés fier, me disant que pas une fois en 15 ans je n’avais examiné sa femme…
30 novembre, 2008 à 2 h 24 min
De là à dire que c’est toi qui l’a assassinée il n’y a qu’un pas …
Heureusement que le blog est là, je te sens de plus en plus détendu
30 novembre, 2008 à 3 h 33 min
Excellente plume, comme toujours !
Un juste milieu difficile à trouver, entre une annonce pas trop tragique mais improbable et une annonce probable mais trop tragique ! Dans les deux cas on a faux…
30 novembre, 2008 à 7 h 03 min
C’est plutôt rare de se voir annoncer des délais aussi précis, surtout quand il n’y a pas d’alternative. Les médecins sont plutôt prudents, généralement. Même le cardio-chirurgien qui a voulu faire comprendre à ma fille la nécessité et l’urgence de son opération lui a dit que s’il n’opérait pas, elle allait mourir et que l’idéal serait de pratiquer l’intervention dans les six mois. C’est nous qui avons traduit « sans opération, il lui reste six mois à vivre ».
Et ils ont raison d’être prudents : je ne connais rien de plus terrible et de plus culpabilisant que d’attendre la mort de quelqu’un qu’on aime, même et surtout si cet amour vous pourrit la vie, pas même de craindre la mort d’un être dont on ne peut même pas envisager la vie sans lui… justement parce que, sérieusement, on n’envisage pas.
30 novembre, 2008 à 12 h 55 min
> Ronan, Doclili, Uneseringue, Bab, LFC : oh, bah merci. Je suis un peu surprise, pour le coup, parce que j’étais pas vraiment contente de moi. Je le trouvais vaguement gnangnan et vaguement pas si bien écrit. Tant mieux s’il vous plaît.
> Cardiodebrousse
– en fait, pour tout vous avouer, j’étais encore interne au tout début de ce blog. Mais j’ai été décemment élevée dans l’amour des belles choses et au milieu d’étagères pleines de Charlie Hebdo.
– désespérant et désespéré, ok. Mais ambigü pourquoi ?
– et depuis quand, au juste, on examine les gens sans qu’ils le demandent ? ;)
> Isabelle : C’est tout à fait ça. Et je t’embrasse fort.
30 novembre, 2008 à 12 h 57 min
hé ! médecine man, pète un coup ça ira mieux !
30 novembre, 2008 à 15 h 24 min
juste merci
30 novembre, 2008 à 18 h 29 min
Chère Jaddo, dans le désordre :
1) merci pour cette relaxe ( je tremble encore devant l’index accusateur de médecine man… )
2) ambivalent aurait peut-être été plus exact, car madame Capp est au milieu du gué; elle n’ose avancer, ne peut plus reculer, ne sait quelle attitude avoir et sa situation me semble similaire au »pat » des échecs ou au »squeeze » du bridge ; deux situations où la fuite n’est même plus possible ; il faut relire Henri Laborit à ce sujet ( » éloge de la fuite » ) pour comprendre que l’insoutenable va être le lot de madame Capp…
3)excellentes lectures !( avec pour moi une petite préférence pour Paulette et Joseph bien sûr )
30 novembre, 2008 à 19 h 55 min
ouille! je lis ça juste avant ma nuit de boulot (infirmière de nuit) et c’est douloureux de lire ce genre d’histoire!
ça me mets mal à l’aise. surement parce que je connais ce genre de sentiment : la culpabilité de se dire : je vais etre libérée!
je te lis chaque jour et j’adore tes articles! bravo continue meme si parfois c’est un peu douloureux!
30 novembre, 2008 à 20 h 46 min
Je trouve un bon feeling dans l’écriture, la forme s’adapte à l’histoire racontée : à son thème et/ou à tes émotions. Le jeu répétitif de « trois mois » sert le côté sans issues et absurde de la situation, comme le post précédent était servi par un ton plus léger et des phrases courtes drôles, le rythme du post de la perversion était synchro avec le malaise grandissant au fur et à mesure de l’avancée avec le pervers… Si l’improvisation de l’instant est ton moteur d’écriture, le résultat sonne juste et nous évite l’ennui à la lecture. Ca s’écoute (se lit) comme les histoires d’une conteuse au coin du feu, c’est cool! C’est juste mon avis.
30 novembre, 2008 à 21 h 17 min
Les patients sont très demandeurs d’échéances datées, mais c’est un piège absolu.
Un décès précoce et l’entourage a l’impression qu’on leur a volé les semaines manquantes; un sursis, et le deuil anticipé se résoud avant le décès. C’est le malaise assuré. J’ai même vu des familles qui avaient déjà trouvé quoi faire avec la chambre de la grand mère, et qui reprochent au médecin laur pronostic trop alarmiste.
Ben oui, maintenant qu’on l’a acheté le billard, il va s’abimer dans le sous-sol, alors quand est-ce qu’elle va vraiment mourir Tatie?
30 novembre, 2008 à 21 h 37 min
Une petite faute : « d’avantage » au lieu de « davantage ».
Le reste est excellent, comme d’habitude.
30 novembre, 2008 à 21 h 43 min
Lourd et prétentieux.
La forme est lourde, le fond, heu, quel fond ?
« des fois on survit à un pronostic ? »
Etonnant, vraiment surprenant, un tel premier degré et une telle lourdeur de style, genre l’ado de 15 ans qui vient de découvrir la définition de l’anaphore dans le dictionnaire et qui veut faire plaisir à sa prof de Français…
C’est tellement différent, non, je pense que le compte blog de Jaddo a été piraté.
Oui, c’est évident, piraté.
Bonne continuation ;)
30 novembre, 2008 à 21 h 55 min
Flyhoper : merci, je vais corriger.
Radéchan : je suis d’accord pour la forme. C’est lourd, gnangnan et prétentieux. J’ai franchement hésité à effacer, mais il faudrait effacer les commentaires avec, et ça me dérange pour leurs auteurs. J’essaierai peut-être d’alléger un peu, plus tard.
Pour le fond, je ne suis pas d’accord. J’ai vu trop de fois des médecins balancer un pronostic précis, un délai compté, un nombre de mois, et faire des dégâts monstreux dans une quête idiote de « vérité à tout prix ». C’est terrible de faire vivre ça aux gens.
30 novembre, 2008 à 22 h 14 min
Oui.
mais c’est ce que demande la famille souvent…
Un truc marrant à ce sujet, survenu cet été.
95 ans, sous morphine pour une compression de moelle (je ne rentre pas dans le détail), des métastases pulm, dig…que je ponctionne au domicile de temps à autre, pour le confort (plèvre ou ascite…), 7 g d’Hb, et une inflammation considérable…je préviens sa compagne que la fin est proche, coup de fil de la famille, j’informe, avec infinie douceur et patience.
Depuis il va mieux, et à chaque visite, on me rappelle que j’avais été bien pessimiste ce jour-là…je souris, on m’aurait tout autant reproché de ne pas les avoir informé de la gravité en cas de décès…
De la distance, que dis-je ? du second degré ;)
30 novembre, 2008 à 23 h 22 min
Radéchan le truc vraiment marrant c’est que c’est ta prose à toi qui est fate et niaise
30 novembre, 2008 à 23 h 30 min
Je trouve que ce post est du pur Rrr, très bon.
Quant à » davantage » , il s’écrit bien » davantage « , sauf styliser, ce qui à mon avis ne collerait pas
C’ est juste un avis comme dirait l’ autre mais je trouvve qu’ Rrr écrit bien et je n’arrive même pas à me figurer comment l’ autre à pu se permettre d’ écrire » une petite faute » . Mais chacun son truc c’est vrai que parfois ça ne vole pas très haut …
30 novembre, 2008 à 23 h 39 min
Je suis méchant … Une horreur.
Sinon j’ai toujours trouvé très cons les médecins qui annonçaient une durée de vie restante.
Ceci étant dit parfois les malades prétendent qu’un médecin leur à dit des trucs qu’en fait il n’a jamais dit.
Ce que m’évoque ce post : absurdité et déroute.
J’aurais des choses à ajouter mais pas de temps à y consacrer.
Vraiment j’aime bien comme cette fille écrit, c’est frais
1 décembre, 2008 à 12 h 56 min
Ce n’est pas avec l’euthanasie préventive du bon docteur Montblanc que tout cela serait arrivé.
1 décembre, 2008 à 15 h 18 min
NON!!!
jaddo, ta prose n’est ni pretentieuse ni niaise!!!
elle reflete juste une histoire lourde à porter, une histoire qui doit arriver pas mal de fois car entre ce que dit le medecin et ce qu’entend le malade ou sa famille il y a tout un monde…
les medecins ont dit à mon père : entre 6mois et deux ans, il a survecu 8 mois… meme si je n’etais pas là car nous etions fachés, je sais qu’il a eu le temps de prendre ses dispositions avec sa femme…
alors dire il reste trois mois, c’est juste mal s’exprimer…
1 décembre, 2008 à 20 h 17 min
Ouais, beau blog. Beaux textes. C’est dégoûtant d’avoir du talent comme ça… Keep up the good work, Doc.
Martin W.
PS : OUais, Andy Capp, ça m’en bouche un coin à moi aussi…
1 décembre, 2008 à 20 h 30 min
Martin W soi-même.
« Petit » blog deviendra grand ! ;)
(S’il ne l’est pas déjà).
1 décembre, 2008 à 20 h 50 min
Cessez de la comparer svp, elle écrit mieux que tous les médecins médiatiques dont j’ai pu lire les textes dans les dix dernières années. De loin beaucoup mieux. De très, très loin. Genre de, vraiment, très loin.
Genre on ne va pas dire du mal des textes des autres mais les siens sont genre mais, VRAIMENT, mieux. Hein, alors c’est bien on veut la complimenter la dire aux rangs des apprentis de certains médecins médiatiques mais, au risque de me répéter, je me répète, hein, elle écrit VRAIMENT mieux. Et ce n’est pas la complimenter de vouloir la dire dans la trace de tel ou tel même si tel ou tel sont déjà très médiatiques. ELLE ECRIT VRAIMENT MIEUX. Et si d’aucuns ne partagent pas cet avis c’ est mon avis que vous pourriez vous passer de lire ses textes puisqu’incapables d’ en distinguer la qualité
1 décembre, 2008 à 23 h 27 min
Martin W. > Je m’apprêtais à faire une réponse magnifique et pleine de verve, mais une érection subite m’en empêche. Je pars dans la cuisine faire quelques sauts sur place en criant et je reviens.
LFC > Oui hein ? :D
Medecine Men > Vous êtes adorable. Vous êtes odieux avec tout le monde sauf moi, mais vous êtes adorable. Du calme, hein, quand même. Et je suis heureuse quand un lecteur corrige une faute d’orthographe. Vraiment.
A tous > Je vous promets, je ne suis pas Medecine Men. Ce n’est pas ma mère non plus, ni mon amoureux. Enfin, de ce que j’en sais.
Et je continuerai à modifier ce texte que je continue à trouver lourd et gnagnan. Moins pire qu’avant, quand même, mais quand même.
1 décembre, 2008 à 23 h 50 min
;-D
« mais une érection subite m’en empêche. Je pars dans la cuisine faire quelques sauts sur place en criant et je reviens. »
Trop drôle !
2 décembre, 2008 à 0 h 05 min
Beau et terrible, terriblement beau peut-être.
Je lis ce blog depuis quelques mois et c’est le 2e texte qui « me laisse sans voix », le 1er ayant été http://www.jaddo.fr/2008/04/16/jai-une-bonne-et-une-mauvaise-nouvelle/
Merci
2 décembre, 2008 à 0 h 31 min
Elle est bien cette petite ;-)
2 décembre, 2008 à 7 h 58 min
Oui, elle est magnifique, cette grande (tout est relatif, hein ? ;-)) Et, comme ce matin, je suis très heureuse, j’ai envie de faire plaisir à tout le monde et qu’avec toi, ça semble très facile de trouver, là, comme ça, je voulais juste souligner : « côtés » (sans « e »).
2 décembre, 2008 à 12 h 06 min
Moi je ne trouve pas votre texte ni lourd, ni gnangnan, et pas du tout prétentieux contrairement à l’avis de certains (chacun son avis!) Je trouve ça très criant de vérité et plein de sensibilité, j’aime beaucoup vos écrits. Continuez comme ça!
2 décembre, 2008 à 12 h 07 min
Redescends quand même sur terre, dresseuse de couettes, les réveils sont parfois difficiles.
Que la belle gueule supposée par tous ne se transforme pas en belle gueule de bois
2 décembre, 2008 à 13 h 25 min
d’accord avec Dr T ?
Rrr n’est q’une »chimère » littéraire, un Troll issu d’un accouplement contre nature de Louis Ferdinand et du Dr Sachs,sous les regards des Drs Scheitzer et Mabuse, avec la complicité d’une érection inopinée ( si l’on peut dire ) du Dr Petiot qui passait par là…
Bon ! peût être, mais ça se laisse lire quand même, non ?…
2 décembre, 2008 à 13 h 43 min
oui
2 décembre, 2008 à 20 h 01 min
Quand je lis vos textes, je me demande si c’est vous qui savez voir dans les situations ordinaires toute l’humanité qu’elles recellent, si c’est la littérature qui les transcende ou si c’est moi qui dans mon quotidien passe à côté, juste à côté…
Ces textes sont très beaux, me font plaisir et en même temps me renvoient à la médiocrité de mes propres rapports humains. Suis-je handicapée ? Est-il normal d’être presque plus émue par des textes virtuels trouvés par hasard sur internet que par les situations que je traverse en chair et en os ? Je suis infiniment jalouse de ce don de percevoir la sensibilité de son prochain.
Bravo en tout cas.
2 décembre, 2008 à 23 h 26 min
@ cardiologue de brousse : peut-être schweitzer? albert
sinon que d' »humanités »
3 décembre, 2008 à 1 h 34 min
@ tropsérieuse ( pas tout le temps quand même ? )
oui, le »w » s’était fait la malle effectivement
non, des lectures comme d’autres…
3 décembre, 2008 à 15 h 43 min
Bon, ça fait quelques temps que je viens sur ton blog, et jusqu’à maintenant j’étais resté muet, abasourdi par tant de connaissances, de compréhension et de capacité à faire passer des émotions que je ressens depuis le début de mes études médicales et qui ont (heureusement)perdurées depuis que je suis installé comme généraliste semi rural(la bàs dans le sud). Et puis la venue de M.W. me décide à lacher quelques mots, parce que cette émotion que je trouve ici, je ne l’avais ressentie qu’à la lecture de « La maladie de Sachs », comme si quelqu’un(e) avait regardé par dessus mon épaule pendant toutes ces années(bientot 30!), et savait,avec talent, faire revivre ces moments.
Continue, sans te soucier des grincheux agressifs, à rapporter les grandeurs et servitudes de notre quotidien, et surtout de celui de nos patients.
Merci.
3 décembre, 2008 à 21 h 42 min
Ooooooh yeah!
Je n’avais pas lu les commentaire ici depuis un petit moment, même si je ne rate pas un seul post.
C’est un vrai petit village maintenant.
Je ne me risquerai pas une seule seconde à comparer, mais je comprends terriblement cette impression de « gnangnisme » à la relecture, ça m’arrive tout pareil. D’ailleurs ça reste parfois cucul et artificiellement lacrymal. Mais je garde.
Mais putain, balancer « lourd et prétentieux » en commentaire, je trouve ça chaud quand même.
4 décembre, 2008 à 13 h 53 min
Boarf, qui aime bien châtie bien, c’tout ;)
Pis ça reste du virtuel, je veux dire, on n’est pas au salon du livres, section « auteurs régionaux et bloggeurs », non ?
4 décembre, 2008 à 19 h 53 min
Moi j’aime bien Rrr ( gros fayot ) ( comme on a pu déjà le constater )
ALORS POSTE NOUS DE NOUVELLES HISTOIRES RACAILLE !!!!
4 décembre, 2008 à 19 h 54 min
OU ALORS JE ME METS A INSULTER TOUT LE MONDE POUR M’OCCUPER
4 décembre, 2008 à 23 h 26 min
Merci.
5 décembre, 2008 à 2 h 15 min
tu t’assagis medecine men. je suis déçu. allez RRR envoies nous ta prose…
Martin w, tu te la pètes un peu avec ton anglais,chez toi pas de blog mais un « site ».. allez écris nous un beau roman , c’est ce que tu fais le mieux.
bises
5 décembre, 2008 à 10 h 54 min
Bon, ben du coup j’y vais de mon petit commentaire aussi ; j’ai découvert ce blog il y a deux semaines, j’ai tout lu entre les consultes en 48 heures et comme pour « La Maladie de Sachs » je me suis écrié « Putain, je suis pas tout seul !!! » et c’est ça qui nous fait du bien, au delà de toute considération littéraire ou autre…C’est d’ailleurs pour ça que je me suis empressé de dire à MW d’aller y faire un tour !!!
Pour revenir à « 3 mois » : une patiente m’a affirmé hier, malgré mes dénégations, que je lui avais dit cet été qu’il fallait absolument qu’elle bénéficie d’une valvuloplastie mitrale car elle allait rajeunir de 10 ans (sic) !!! La technique a échoué…Il faut maintenant que je la fasse opérer et que je surveille mon langage !!!
A quand l’article sur les anti-hypertenseurs ???? Je me réjouis d’avance.
5 décembre, 2008 à 13 h 38 min
Bienvenue à ceux qui découvrent ce petit joyau de médecine, d’humanité et de littérature (si,si, les 3 en même temps, c’est possib’))
Surpris de la diatribe de Medicine man (MM) qui écrit que Rrr écrit VRAIMENT mieux que Martin W. Autant comparer des carottes et des pommes. La comparaison n’a pas lieu d’être. Personnellement j’adore lire les deux.
D’accord quand même avec MM pour dire que le propos d’un jeune (enfin, probablement jeune, mais en fait j’en sais kdal)) crétin hospitaliser a plongé Mme Capp dans l’enfer. Directement. Il a perdu une EXCELLENTE occasion de se taire.
Annoncer un délai de survie aussi clair, c’est presque une faute professionnelle, pour un médecin. Pour Mme Irma c’est différent mais les tarifs ne sont pas les mêmes non plus ;-)
Bon courage et félicitations sincères à Rrr.
Écris plus souvent si tu peux, des fois je suis en manque de ta prose :-D
5 décembre, 2008 à 13 h 39 min
Je voulais écrire « crétin hospitalier » bien sûr, qu’est-ce que ce « s » vient faire là :-(
6 décembre, 2008 à 8 h 31 min
Cela me rappelle des passages des « Veuves de Noirmoutiers » de Varda.
7 décembre, 2008 à 19 h 15 min
Retour sur post, 18.09.07
» Effroyable, effroyable connard… Tu veux dire à part l’envie de disparaître ? Tu veux dire, autre chose que le désir irrépressible de te hurler ta méchanceté crasse au visage ? Tu me demandes, raclure de moisissure de chiottes à la turque, si je sens autre chose que mes poings qui fourmillent et que j’essaie d’empêcher d’atteindre ton joli sourire de dents blanches ?
Je la sens, ta tumeur, enfoirée d’enfant de putain, sous la peau du ventre auquel est rattaché, un peu plus haut, si si, regarde bien, un torse, et oh, un cou et une tête. D’une dame. Avec des oreilles.
J’ai dit “Rien”.
Parce que c’est à peu près la seule chose que j’ai pensé à dire sur le moment.
Et en sortant de la chambre, étouffée à moitié par mon respect idiot de la hierarchie, à moitié par ma fierté et à moitié par ma lâcheté – ce qui fait beaucoup trop de moitiés – j’ai dit :
“Non mais j’avais senti, hein, mais bon voilà…” »
En rêvant qu’un jour l’Externe répondra « » Effroyable, effroyable connard… Tu veux dire à part l’envie de disparaître ? Tu veux dire, autre chose que le désir irrépressible de te hurler ta méchanceté crasse au visage ? Tu me demandes, raclure de moisissure de chiottes à la turque, si je sens autre chose que mes poings qui fourmillent et que j’essaie d’empêcher d’atteindre ton joli sourire de dents blanches ?
Je la sens, ta tumeur, enfoirée d’enfant de putain, sous la peau du ventre auquel est rattaché, un peu plus haut, si si, regarde bien, un torse, et oh, un cou et une tête. D’une dame. Avec des oreilles. « »
7 décembre, 2008 à 23 h 11 min
ils n’en mouraient pas tous mais tous étaient frappés…
7 décembre, 2008 à 23 h 29 min
…Sic transit gloria mundi
7 décembre, 2008 à 23 h 38 min
4 heures du matin.vite.le froid.vite.sirènes hurlantes. s’habiller .gyrophares oranges.vite.froid dehors.portes qui battent. pavés sous les roues.vite. où ça? mike 45. écho . fox 33 . delta.ha ?.froid dedans.vite encore.l’asphalte maintenant.oui. arrêt . fossé. pantin sans fils . épave fumante. cris .un peu. douleur à revivre.numéro 8.vite. airox. voie centrale. retour.asphalte. vite. pavés maintenant. on rembobine. on ne rembobine jamais tout à fait pareil.
8 décembre, 2008 à 2 h 04 min
Steuplé, une histoire …
8 décembre, 2008 à 2 h 09 min
[?]Les médecins à l’hôpital qui avaient dit trois mois on devrait peut-être les laisser maigrir au hameau [?]
10 décembre, 2008 à 12 h 55 min
Hypojaddoémie aigue.
10 décembre, 2008 à 14 h 50 min
Même Debrousse est silencieux
10 décembre, 2008 à 15 h 27 min
je dis bravo, bravo, bravo, bravo et bravo.
moi même de formation de médecin généraliste je retrouve dans tes posts bien des anecdotes qui me rappellent mes propres souvenirs … (je n’ai pourtant que 31 ans!, mes p’tits débuts un peu chaotiques, maladroits, mais pourtant très enrichissants, profondément humains …
bravo, bon courage, et régale nous encore de ton esprit critique brillant !!
11 décembre, 2008 à 0 h 21 min
Non, mais j’avais planté mon ordi en m’essayant à WoW !
trop dur …
12 décembre, 2008 à 0 h 13 min
pour vous faire partager mon étonnement-désarroi
cet après-midi, alors que j’expliquai (encore) la place du stagiaire dans le cabinet, la patiente (ma patiente depuis quelques années) m’a répliquée :
« mais vous n’avez pas besoin de ça docteur! »
« ????? » in petto : ça, est-ce le stagiaire??? veut-elle parler de la rémunération de maître de stage?
j’ai répondu à haute voie : […] »remise en question de ma pratique » […] « formation médicale continue »[…]
j’aurais mieux fait de me taire: a-t-elle seulement écouté?
elle m’a eu par surprise
je reste désarçonnée par sa question
a posteriori, j’aurais aimé être capable de lui demander ce qu’elle entendait par « ça »
12 décembre, 2008 à 2 h 00 min
Surprenant, en effet… Je pense qu’il serait bien utile pour vous de le lui demander , même à postériori.
A t-elle accepté votre cs à deux ?
12 décembre, 2008 à 2 h 54 min
Oh oui tropserieuse ! lol hihi lol ouloulouuu la pattttiente hihi c’est plus respectueux « patiente » lol a-t-elle accepté votre cs a deux ?? !! Suspense !! Je me demande !! Nous sommes sûrement nombreux à nous demander !! khalalaaaaaaa !! Quel suspense !! Mais il y va quand même de » l’INTERET DU PATIENT » khaaaa! waw!! J’me d’mande bien si elle a accepté votre cs à deux !!
kiss kiss bisou lol khololooooooo!! waw c’est trop beau !!
HU MA NI Tééééééééééé !!! Wa !!! Est-ce que ce fût un consulte pleine d’humanité ??? Un peu, moyen beaucoup ?? Combien d’humanité sur une échelle de 1 à 10 ??
HU MA NI Tééééééééééé !!! HU MA NI Tééééééééééééé!!!
HU MA NI Tééééééééééé !!! HU MA NI Tééééééééééééé!!!
12 décembre, 2008 à 14 h 26 min
YEEEEH !!!!
ça swouingue ! Quand médecine men en manque, lui toujours faire ainsi, petite incantation chantée !
C’est vrai que c’est un peu calme. Rrr, un ptit post? Enfin, si c’est possible entre cs, wow, iv… l’hypojaddoémie aigüe gagne d’autres lecteurs. Arrgh! je sens des picotements bizarres dans mon cerveau … oh oh, ma patte gauche a des griffes d’ours qui poussent …
Non, sérieux. Un ptit post ferait plaisir mais il n’y a pas encore urgence … mais pas loin ;-)
12 décembre, 2008 à 21 h 45 min
Bah là pour certains si, y’a urgence …
13 décembre, 2008 à 15 h 10 min
Rrr on se fait chier!!
19 décembre, 2008 à 18 h 02 min
pour ceux qui sont en manque comme moi, j’ai un lien vers un autre tout autre univers,. la qualité de l’écriture est également excellente, même si la langue est un peu différente ;-).
http://taxidenuit.blogspot.com/
ps: ce n’est pas de la pub, vu que je n’y ai aucun interet ni aucun rapport avec l’auteur.
25 décembre, 2008 à 18 h 17 min
Rrrr, on attend notre cadeau de Noel! Enfile ton habit rouge et ton bonnet sur tes couettes et écrit un nouveau post! On s’ennuuuiiit
2 janvier, 2009 à 18 h 32 min
Ben moi, je commence simplement à découvrir ce blog, et je trouve ce post émouvant, comme dans un film de science fiction où il ne faut pas changer certaines choses au risque de mofifier le futur… Je l’ai lu une première fois et j’ai aimé, puis j’ai lu tous les commentaires…., puis j’ai relu une seconde fois le post par curiosité, eh bien je reste sur mes positions. On peut rester terre à terre et trouver cela gnan gnan ou léviter un petit peu (je ne dirais pas s’élever, ce serait trop prétentieux) pour s’imprégner du contenu du texte, se mettre à la place du personnage principal, c’est à dire la femme du malade. Il y a beaucoup à dire sur ce post, mais les mots manquent.
Bonne continuation.
4 janvier, 2009 à 18 h 46 min
je découvre ce texte aujourd’hui….très beau texte,très poignant.
ça m’a fait penser à cette patiente,âgée,malade « de partout »,qui m’a dit une fois:
« vous savez,mon mari…je ne l’ai pas beaucoup pleuré quand il est mort…c’était un méchant homme…mais c’est drôle,depuis qu’il n’est plus là à me faire la vie,je suis tout le temps malade,c’est comme une punition.. ».
merci Jaddo
(et bonne année…)
26 janvier, 2009 à 22 h 22 min
@ mbs et Medecine Men
quelques précisions :
mes stagiaires ayant plusieurs vies, quittent le cabinet vers 17h et lorsque ma patiente m’a posée SA question j’assurai seule les consultations
oui finalement pourquoi ne pas proposer un supplément d’honoraires pour les consultations à 2 !
a posteriori j’ai demandé à ma patiente ce qu’elle entendait pas « vous n’avez pas besoin de ça »
et sa réponse fut :
vous avez déjà tellement de travail avec les patients et vous prenez encore le temps de former des étudiants!
et elle avait écouté ma première réponse;
apparemment cela l’avait satisfait
je ne fais pas encore suffisamment confiance dans l’humanité des gens
12 juin, 2009 à 8 h 26 min
Je viens de relire, encore une fois. C’est un de mes textes préférés. Merci.
9 juillet, 2010 à 16 h 55 min
Exactement ce que je pense…
Et ce que je vis en soins palliatifs..
Ca fait 2 mois que ça fait 48h, endormez- le s’il vous plait….
Chacun fait avec ses pauvretés.
10 juillet, 2010 à 14 h 47 min
bonjour
desolé de poster ici
quelqu’un sait ce qui s’est passé avec le site du toubib est généraliste ? il a fermé d’un coup !!
merci
19 juillet, 2010 à 12 h 22 min
Bonjour,
J’ai pu contacter directement l’auteur du « toubib est généraliste ».Il a depuis, donné de ses nouvelles chez Grange Blanche à la page suivante :
http://grangeblanche.com/2010/06/13/allo-papa-tango-charlie/#comments
Le toubib répond dans le commentaire numéro 7.
30 novembre, 2011 à 0 h 09 min
J’ai découvert ton blog depuis peu, et j’ai un sacré rythme de lecture.. J’envisage de ralentir pour faire durer le plaisir et en garder un peu..
Juste.. voilà ce qu’il m’est venu en lisant ce texte.. Retouché ou non, terriblement juste.. Malheureusement… et heureusement que certains comme toi arrive à trouver les mots pour décrire ces situations..
Tes reflexions me rappelent beaucoup celles que j’ai eu étant externe, aujourd’hui interne j’espère juste ne pas perdre cela, en pataugeant dans ce milieu..
Ton blog me rappelle que je dois y veiller..
A la fac, on nous demande un carnet de bord (raconter nos consultatiosn en stage chez le prat’, nos questions, problèmes..) pour faire un bôôôôôô « port-folio » comme il faut..! Ton blog me donne envie de m’y plonger.. mais après avoir lu Jaddo, y’à du niveau ! :s
26 mars, 2012 à 22 h 12 min
Le mariage c’est long, surtout vers la fin.
26 août, 2012 à 20 h 55 min
c’est splendide, bravo
6 octobre, 2012 à 20 h 48 min
WOW!
Je suis en 1ereS et je rêve de devenir médecin depuis toute petite. J’ai trouvé votre blog par hasard sur internet et je ne m’en lasse pas. Je découvre la vie d’un vrai médecin et non pas comme dans les séries télévisées…
Je dois dire que ce métier me passionne encore plus maintenant !
Vous écrivez tellement bien et savez faire passer les choses! Ce post était grandiose! merci !!
7 avril, 2013 à 18 h 45 min
[…] http://www.jaddo.fr/2008/11/29/trois-mois/ […]