La force de la perversion
5 octobre, 2008
Un presque hors-sujet, que je vais me permettre pour trois excellentes raisons et demi.
– Il va être nécessaire à la compréhension d’un post que j’ai du mal à écrire, mais que je veux réussir à accoucher.
– Je vais parler du meilleur conseil qu’on m’ait donné de toute ma vie, et qui m’a sauvée bien des fois, et dont je suis persuadée qu’il mérite d’être dit.
– Si on part du principe que la médecine englobe la prévention, ce n’est peut-être pas si hors-sujet que ça.
– J’ai envie.
Le temps d’un post, donc, j’accroche ma blouse au vestiaire et j’enfile ma jupe.
Au fil du temps et de la vie, j’ai fini par me faire ma théorie toute personnelle à moi que j’ai sur le fonctionnement des pervers.
Quant à définir au préalable ce que j’appelle les pervers, c’est très simple : ce sont ceux qui fonctionnent selon ce fonctionnement. Fastoche.
Il va donc s’agir de mes pervers à moi, sans chercher à savoir ce qu’on doit mettre, ou ce qu’on peut mettre, ou pas, derrière ce mot. Question de vocabulaire et de définition personnelle : voilà une case, rangez-y ce que vous voudrez.
Mes pervers jouent avec le doute, et jouissent du malaise.
Mes pervers ne brandissent pas de couteau en hurlant « Je vais te tuer salope, et après j’irai sodomiser le cadavre d’un chiot du même sexe que moi ».
Ceux-là, ils fichent la trouille, mais ils n’angoissent pas.
C’est facile. Ils portent sur leur front l’étiquette « Fou dangereux qui peut faire du mal », et on peut aller dire : « Monsieur le policier, y a un type là-bas, il a brandi un couteau en disant qu’il allait me tuer salope ».
La force du pervers, c’est de laisser planer le doute.
C’est de faire de tout petits pas, tout petits, l’un après l’autre, en emmenant à chaque pas sa victime par la main.
A chaque pas, le pas est si petit, l’étiquette si absente, qu’on se dit « Ce n’est pas bien grave, ce n’est qu’un tout petit pas, c’est moi qui suis folle de tout prendre de travers, c’est moi qui voit le mal partout« . On doute un peu, on se sent vaguement mal à l’aise, mais on attrape la main, et on se laisse emmener sur un tout petit premier pas. Puis sur un second, puis sur un troisième. Ce sont de si petits pas, ridicules, millimétriques… Fatalement inoffensifs.
Au bout d’un petit nombre de petits pas, finit par arriver le suivant décisif, celui qui va franchir une ligne qu’on ne veut pas franchir. On voit la ligne, on prend peur, on s’arrête, on lâche la main, on se retourne et on veut faire marche arrière.
En se retournant, on découvre ahuri(e) tout le chemin qu’on a déjà parcouru, main dans la main avec l’autre. On se dit « Oh mon dieu, je l’ai laissé m’amener jusqu’ici ?? Comment refuser ce tout petit pas de plus alors que je n’ai rien dit, alors que j’ai laissé faire, alors que je l’ai encouragé tout ce chemin ? J’aurais dû réagir avant, c’est trop tard, c’est de ma faute, j’ai déjà donné mon accord « .
Et la victime est devenue complice.
Parfois même, au cours de tout ce chemin parcouru en étant vaguement mal à l’aise, en se demandant si la route mène bien là où on n’ose pas avoir raison de soupçonner qu’elle mène, on décide de faire nous-mêmes un pas de plus histoire d’en avoir le cœur net.
Et la victime est devenue coupable.
C’est redoutable d’efficacité, et c’est toute la force du pervers.
On ne peut pas aller dire « Monsieur le policier, y a un type, là-bas, il veut me faire faire un tout petit pas qui me rend vaguement mal à l’aise ».
Et de pas en pas, comme ça, l’air de rien, en sifflotant, le pervers vous isole, vous affaiblit, vous culpabilise, jusqu’à vous transformer en petite chose édentée et consentante.
Et le meilleur conseil qu’on m’ait donné de toute ma vie, la plus grande leçon de vie que j’ai reçue, je l’ai reçue de ma mère quand j’étais toute petite.
« Fais toi confiance et écoute toi. Si la personne d’en face te met mal à l’aise, et même si cette personne est un adulte, ce n’est jamais, jamais toi qui a tort. Tu as un signal d’alarme en toi, écoute le toujours quand il sonne. »
Cette idée que j’avais une alarme en moi, et qu’elle avait toujours raison, m’a permis de toujours prendre la fuite dès le premier pas.
Ce vague malaise, ce n’est pas un vague malaise. C’est mon alarme qui sonne. Et si elle sonne, c’est qu’elle a raison de sonner. Fin de l’histoire.
Aujourd’hui que je suis grande, ou presque, j’ai perdu le compte de toutes les fois où cette alarme m’a sauvée. Et je ne l’ai encore jamais entendue sonner à tort. Les rares fois où je ne l’ai pas écoutée tout de suite, parce que le pas était si minuscule que je l’ai crue déréglée, les pas suivants m’ont prouvé qu’elle avait eu raison, encore, dès le début.
Bien sûr, à l’origine, il s’agissait de me protéger contre les pervers.
Et puis je me suis rendu compte qu’elle me protégeait aussi contre les pervers-non-sexuels.
Et puis je me suis rendu compte qu’elle me servait dans plein d’autres occasions.
C’était elle qui sonnait, par exemple, face à ma manipulatresse.
5 octobre, 2008 à 14 h 29 min
PS : Merci à encre énervée qui m’a soufflé le très joli « manipulatresse ».
PPS : Si quelqu’un a une astuce pour que l’éditeur de texte arrête de faire n’importe quoi avec les guillemets et de me les mettre dans le mauvais sens une fois sur deux, je suis preneuse.
5 octobre, 2008 à 15 h 06 min
Je t’en prie chère amie, j’ai aussi envisagé manipulâtresse, que je te laisse le plaisir d’adopter si tu aimes
5 octobre, 2008 à 15 h 27 min
Si je peux me permettre une once de légèreté dans cette tornade de malaise, voilà un billet que je ne cesse de montrer ces derniers temps, et qui sous ses airs détachés mérite vraiment d’être lu (comme une bonne partie du reste, mais c’est une autre histoire) : http://nioutaik.fr/index.php/2008/09/05/560-je-me-suis-fait-berner-arnaque-1-18
Pour parler plus directement du sujet qui *nous* intéresse, je crois que le véritable problème ne réside pas tant dans la capacité à détecter le caractère louche de la chose que dans la nécessité de pouvoir refuser ce tout petit pas, même s’il est franchement petit. Si le refus de ce pas est désinhibé, il devient moins crucial d’être absolument sûr que cette voix en nous a raison, tout comme on avait finalement décidé qu’il était moins crucial de l’écouter au moment d’accepter le premier pas.
Alors comme toutes les manières que nous avons de prendre des décisions sans en rester, ou même sans s’intéresser, à ce que la logique nous dicte, il y a un pendant pervers (et celui là c’est le mien, il troque généralement ses couteaux pour des bonbons).
Tu as confiance en toi ? Et l’autocritique ?
Tu suis tes instincts méfiants ? Et la bienveillance ?
Tu refuses ce pas sans sourciller parce que tu as le *droit* et parce que tu ne te sens pas (suffisamment) coupable ? Et l’engagement/la reconnaissance/la persévérance ?
J’ai le droit d’abandonner si ce n’est pas pour moi, si ce n’est pas ce que je veux. C’est peut-être une erreur dans l’absolu, mais cette fuite peut m’apporter quelque chose de plus qu’un simple papier.
Au final, cette liberté de décision que notre instinct nous inspire, et qu’on a parfois des scrupules à suivre, n’est que l’expression de notre liberté la plus stricte. Si tu as le droit de faire quelque chose, alors tu as le droit. C’est aussi simple que ça.
Les codes sociaux, ceux qu’on s’impose parce que nous sommes des êtres à la conscience morale exacerbée, ou ceux que le reste de l’humanité nous impose parce que la politesse est une vertu qui n’était que très insuffisamment considérée lorsqu’il Brlf tire par les cheveux sa chère et tendre Upbrl pour « l’honorer » dans le fond de sa grotte, nous dictent que le droit n’est pas un argument suffisant pour exercer ce refus. On doit accompagner cette décision d’une raison logique, et si possible respectable aux yeux de ceux qui nous jugent.
C’est le début de la fin lorsqu’une liberté exprimée par le droit d’être maître de ses actes se lie d’amitié avec un devoir qui n’est en fait que ce que les autres projettent de leurs aspirations profondes sur nous. Et je garantis à ceux qui veulent être aimés de tous que, non, ce n’est pas humain d’être différent pour chacun d’entre nous.
En bref, si tu rechignes à exercer ce droit de refuser le dernier petit pas, comme il était simple de refuser le premier, c’est certainement parce que tu déplaces ton refus sur le fait d’être désavoué par quelqu’un qui t’aime pour une chose qui ne fait pas partie de toi.
Il est certes dur d’accepter qu’on puisse décevoir quelqu’un en n’incarnant pas ses rêves (qu’il s’agisse d’un toxicomane ou de simples parents), mais il est plus dur encore d’être persuadé qu’on est aimé pour de fausses raisons.
Alors moi je dis que cette liberté de choix doit être honorée, et que la raison logique, ou affective, n’est pas une condition sine qua non à la prise d’une décision.
Oui, ça n’ajoute qu’au tiraillement lorsque notre spontanéité nous dicte d’être polis, bien propres sur nous, respectables en somme. Mais le tiraillement, c’est bien.
5 octobre, 2008 à 15 h 29 min
« C’est peut-être une erreur dans l’absolu » => « C’est peut-être une erreur dans l’immédiat »
Lapsus évocateur, s’il en est.
(c’est beaucoup plus long et obscur que ce que j’imaginais, mais bon, tant pis !)
5 octobre, 2008 à 15 h 45 min
C’est faux je ne suis pas Doc. Pas grave.
Rrr, la force de la perversion, trop fort.
Tes mots font écho, inouï. Tellement bien
exprimé le processus des ptits pas vers la
victime coupable ka honte etc etc …etc etc.
Détecteur laser de pervers en fonctionnement.
Rrr continue d’écrire, j’adore te lire.
5 octobre, 2008 à 15 h 57 min
Brrrr…
J’ai eu exactement le même conseil de mon papa, que je n’ai jamais oublié et qui m’a servi au moins une fois.
La perversion (pas sexuelle, insidieuse, profondément malsaine) a été une des grandes découvertes et désillusions de ma vie d’adulte. Depuis j’ai gardé un mélange de fascination-répulsion pour ces personnages.
J’attends la naissance du post avec impatience!
5 octobre, 2008 à 16 h 02 min
si j’avais eu cette alarme…
mais comment faire quand le pervers en question est le seul repère qui nous reste? comment faire quand le pervers est un père un frère un oncle…
alors il faut beaucoup de force pour apprendre à se defendre et à se proteger…
tres bel article comme d’habitude.
jaddo j ‘aime ton blog d’ou mes visites pluriquotidienne des fois que tu mettes plusieurs articles dans la meme journée!
a bientot
5 octobre, 2008 à 16 h 14 min
Léo Ferré disait que l’emmerdant dans la morale c’est que c’est toujours celle des autres, d’ou le tiraillement entre liberté et devoir ( supposé ? choisi ?) mais ou est donc le libre arbitre ?
j’ai bien aimé le texte de dJe, vraiment bien
être aimé pour soi-même est sans doute ce qu’on désire le plus, et la difficulté est que ce moi intime ne se dévoile à soi-même vraiment qu’à travers les autres avec ce qu’ils vous renvoie de vous; l’autre est un miroir en quelque sorte et il faut choisir les bons miroirs pour avoir les bons reflets.
bravo pour les conseils judicieux da maman Rrr ; je n’ai pas eu cette chance mais la pratique médicale doit sans doute developper nos antennes sur le sujet
5 octobre, 2008 à 16 h 19 min
Maintenant j’ai des mots à mettre sur mon vécu. Analyse fine et pertinente, merci du cadeau Rrr +++
5 octobre, 2008 à 18 h 45 min
Et bien moi, j’ai mis du temps à le comprendre : ma mère est tout-à-fait sur ce modèle là. Mais je l’ai admis quand il était déjà trop tard : elle a réussi à détruire sa famille… provisoirement : la fratrie se reconstruit en dehors d’elle. Mais c’est long et les blessures restent. Le procédé est parfaitement décrit. Merci.
5 octobre, 2008 à 19 h 22 min
Je suis désolé dJe mais ton texte c’est n’importe quoi.
Cardio de brousse, évidemment tu as aimé …
Ok …
Psychothérapie gratuite pour tout le monde lundi matin 8h00
5 octobre, 2008 à 20 h 48 min
Ah mais je ne me suis jamais risqué à penser, ni même à affirmer, que cette façon de concevoir les choses était la « bonne » pour tout le monde.
Si certains se sentent bien dans cette logique, c’est tant mieux pour eux, et si d’autres ne s’y retrouvent pas, qu’ils cherchent ailleurs ! :]
Je n’offense personne, je ne fais que proposer ma propre vision des choses.
5 octobre, 2008 à 22 h 00 min
medecine men tu es un agit’ prop décompo : par ce post , tu t’exclues toi-même camarade ( ouarf ! ouarf! )
5 octobre, 2008 à 22 h 54 min
dJe, effectivement, un peu obscur à la première lecture.
Finalement ton post est limpide et simple, et oui, oui, oui à la liberté de choix !
5 octobre, 2008 à 23 h 25 min
» Une seule chose est nécessaire: la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même, et ne rencontrer, des heures durant, personne – c’est à cela qu’il faut parvenir. Etre seul comme l’enfant est seul quand les grandes personnes vont et viennent, mêlées à des choses qui semblent grandes à l’enfant et importantes du seul fait que les grandes personnes s’en affairent et que l’enfant ne comprend rien à ce qu’elle font. S’il n’est pas de communion entre les hommes et vous, essayez d’être près des choses: elles ne vous abandonneront pas. Il y a encore des nuits, il y a encore des vents qui agitent les arbres et courent sur les pays. Dans le monde des choses et celui des bêtes, tout est plein d’évènements auxquels vous pouvez prendre part. Les enfants sont toujours comme l’enfant que vous fûtes: tristes et heureux; et si vous pensez à votre enfance, vous revivez parmi eux, parmi les enfants secrets. Les grandes personnes ne sont rien, leur dignité ne répond à rien. »
[6ème Lettre à un Jeune Poète]
6 octobre, 2008 à 3 h 03 min
Si tu veux de la perversion en veux-tu en voilà, je te conseille si ce n’est déjà fait de voir l’incroyable film de Michael Haneke « Funny Games » (auf deutsch comme son nom ne l’indique pas). Un des films les plus intelligents que j’aie vu, qui pendant une heure et demie démonte précisément ce mécanisme de jouissance à instiller le doute et le malaise petit pas après petit pas.
6 octobre, 2008 à 8 h 22 min
merci pour ce post médecine man, les classiques restent indémodables; trés beau texte qui donne envie de lire Rilke que je ne connais pour ma part que cité dans le trés beau poéme d’Aragon chanté entre autres par Ferré, Montand et Lavilliers :
Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.
C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.
Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
6 octobre, 2008 à 8 h 52 min
Quelle dextérité pour nous faire passer vos messages!…
Merci, Rrr, pour cette prévention… Merci pour vos conseils. Merci pour tout ce que vous écrivez…
J’apprécie aussi quand Rrr laisse sa blouse au vestiaire…
6 octobre, 2008 à 10 h 00 min
Merci…
6 octobre, 2008 à 20 h 28 min
Merki…
Ca me rappelle mon premier taf, qui s’est fini en harcèlement démission grosse déprime.
Tout ce que tu décris, de petits rien en petits riens…
Je regrette que mon alarme ne m’ai pas alertée.
6 octobre, 2008 à 21 h 32 min
Tellement bien écrit!
Merci du conseil, je prends!
Bonne soirée
7 octobre, 2008 à 2 h 58 min
C’est hors sujet et relativement dépourvu d’intérêt, mais ce qui me frappe dans ce texte, plus que votre très évocateur portrait des pervers, c’est que je vous envie d’avoir eu un parent qui vous ait conseillé de vous fier à ce que vous ressentiez. Fût-ce une seule fois et à propos d’un problème spécifique (les pervers sexuels).
Parce que moi, ce que mes parents m’ont appris, c’est ce que ce que je ressentais – quoi que ce pût être – était forcément mauvais, nul et non advenu, inadéquat, faux, ridicule, incompréhensible, inexistant et honteux (oui, tout ça à la fois, cherchez pas).
Mon alarme à moi, elle sonne tout le temps comme une malade. C’est un bruit de fond. Elle m’empêche de faire confiance tout à fait parce qu’elle sonne. Elle m’empêche de me méfier quand je devrais parce qu’elle sonne tout le temps pareil. Je suis en alerte maximale permanente. Je navigue à vue dans les relations humaines, mon radar est brouillé. C’est juste épuisant.
7 octobre, 2008 à 13 h 29 min
Ah Random, C’est bien la tout le probleme.
En particulier pour ceux et celles qui ont fait le pas de trop au moins une fois. Apres toutes les alarmes se ressemblent.
8 octobre, 2008 à 8 h 39 min
La force de la perversion est la persuasion.
Je parle en connaissance de cause. J’ai vécu avec un pervers
Pas un pervers sexuel… un pervers.
Celui qui vous attrape et ne vous dit rien au début. (ou plutôt, vous,vous ne voyez rien…)
Ce n’est qu’après, une fois qu’il vous a eue, une fois que vous lui appartenez qu’il vous détruit… tout doucement… à petit feu.
Il vous persuade de choses qui ne sont pas « normales ». Il vous persuade que vous avez tort. Et quand il vous fait mal, si mal… il arrive à vous persuader de vous excuser… si, si… Dites vous qu’en plus du mari, j’avais aussi la belle-mère! Un beau package pour le prix d’un! Le pompon, quoi!
Alors, quand il vous reste un brin de lucidité, aussi infime soit-il, prenez-le, accrochez-vous-y et.. Fuyez…
C’est ce que j’ai fait et j’en suis fière.
Les pervers sont des gens malhonnêtes.
Ce sont des parasites qui vous détruisent.
Alors surtout, Parlez, parlez autour de vous…
La Persuasion est bonne si elle contribue uniquement à des fins Saines.
Bon, alors oui, c’est un sujet grave…
Mais heureusement, il y a des choses qui nous font rire….
Et Rrr est là pour nous les dire…
Quietlaugh : il va falloir que j’apprenne à mettre mon alarme en route au bon moment…
8 octobre, 2008 à 14 h 55 min
afin de débats contradictoires:
une question à cent balles : est ce le ( ou la – d’ailleurs, restons paritaire -) pervers(e) qui attire sa victime, ou la victime qui »choisit » son (sa ) pervers(e) ?
une question à 50 balles : le pervers sait-il qu’il est pervers, ou tout au moins que son comportement l’est en face d’un sujet donné ? et si oui, est-ce soignable ?
une dernière à ce que vous voulez de balles : est-ce que se sentir sous emprise traduit ipso facto un comportement pervers de la par de celui -ou celle – qui inspire cette emprise ?
merci de votre attention
( PS: qu’est-ce que que des fins saines ? )
8 octobre, 2008 à 15 h 24 min
à la 1ère question : les deux
à la 2ème : il ne sait pas qu’il est pervers (ou perverse)Difficilement soignable
à la 3ème : le comportement du pervers est insidieux et difficile à prouver (d’ailleurs, cela vous fait douter…)
Des fins saines parce que le pervers est malsain…
8 octobre, 2008 à 15 h 31 min
cardio cherche débats contradictoires.Bieeen!
Toutes ces questions à cent balles sous-entendent la culpabilité des victimes. Pillules amères. Gloups !! C’est comme ça qu’on entend des : ils (elles) en prennent plein la gueule, c’est qu’ils (elles) le veulent bien. Re gloups ! Inclus les battus, les harcelés, les prisonniers, les otages, les violés, les maltraités … c’est bien connu, ils en redemandent …Pauvres pervers qui s’ignorent, non coupables votre honneur … Chacun son point de vue.
8 octobre, 2008 à 15 h 47 min
ok, ok,… faites moi mal, c’est tellement bon!…
8 octobre, 2008 à 16 h 16 min
calamity ces questions sous entendent la » culpabilité des victimes » selon toi.
heureusement qu’en ce monde certaines personnes affichent un degré de réflexion un peu plus élaboré que ça, sinon quel désert…
pour la question 1 le cardio a bien mis des guillemets à » choisit »
pour la question 3, qu’est-ce que le fait de ressentir un malaise dans une interaction avec quelqu’un prouve sur ce quelqu’ un ?
pour la question 2, le définition de » pervers » ne semble pas faire consensus dans le thread, donc qu’est-ce que » pervers » ?
allez on réfléchit un peu
8 octobre, 2008 à 16 h 23 min
faites-vous plaisir avec ce récit charmant
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/le-pdg-de-skyrock-sur-le-banc-des-accuses_585356.html?xtor=RSS-186
8 octobre, 2008 à 16 h 48 min
celui-ci n’a rien à voir mais je vous le soumets tellemnet je le trouve horrible
http://fr.news.yahoo.com/lepost/20081006/tfr-1-mort-dans-le-mtro-c-est-un-acciden-019dcf9.html
8 octobre, 2008 à 18 h 21 min
Doc calamity, pour moi , mes questions ne sous-tendent pas que les victimes soient coupables, mais peut-être trop » consentantes » ( la encore guillemets ), car à partir de quand précisemment a-t-on conscience de l’anormalité d’une relation inter personnelle ? et qu’on DOIT y mettre fin
des fois c’est facile ( » t’es trop con , toi! » )
des fois plus difficile ( » oui ! bien sur… j’vais vous aider à traverser la rue…euh …sombre …euh… déserte… et euh… pourquoi vous avez un grand couteau ? » )
enfin, revoir » M le maudit » de Fritz LANG ou l’on tient un »beau » pervers et » Harry, un ami qui vous veut du bien » de Dominique MOLL, plus récent et plus »sournois » si l’on peut dire
bon on peut chipoter après entre sadique, vicieux et grand malade, et donc effectivement comme le dit »contradiction » la définition du pervers reste entière.
11 octobre, 2008 à 14 h 03 min
au hasard et au feeling ,je dirais qu’un pervers est celui qui jouit de la destruction de l’autre et qui s’y emploie avec des méthodes très élaborées, invisibles au yeux des autres et très efficaces
le silence sert le pervers , la parole paralyse le pervers
la vraie question: quand et comment repérer l’alarme pour fuir ou parler
13 octobre, 2008 à 13 h 24 min
un petit saut sur wikipédia pourra nous raffraichir la mémoire sur les différentes formes , définitions des perversités, pervers et autres curiosités (!) psycho-pathologiques.
pour ma part, je savais qu’un psychopathe est quelqu’un qui croit que 2 + 2 font 5 et qui trouve ça trés bien, et qu’un névrosé est quelqu’un qui sait que 2 + 2 font 4 et qui ne supporte pas …
pour le pervers, je donne ma langue au chat ( message sans sous-entendu ! )
15 octobre, 2008 à 22 h 14 min
Oh, bien sûr, je ne suis pas très loin d’une certaine forme de douleur, je la sens bien, alentour, à proximité, mais je parviens à l’esquiver, me disant que je n’ai pas intérêt, pour le moment, à cesser de bouger, de crainte qu’elle ne retrouve ma trace, et ne me rattrape…
J’avise mes deux traitres à la patrie des amours, et j’en arrive à penser qu’ils sont de même nature : faits de mêmes éléments de « nature humaine » ; qu’ils sont de ceux qui ignorent par bêtise, les attentes potentielles, ou réelles, de ceux ou celles qui se sont lié(e)s à eux. L’indifférence comme infrastructure de la bêtise : drôle – rions en – d’idée !
Il faut pour écrire cela poser la bêtise comme une sorte de brutalité faite aux sentiments, et la brutalité, comme une violence qui n’a pas forcement le poing levé et prêt à frapper, la bave aux lèvres, le cheveu hirsute et le regard injecté de sang.
Il y a des violences qui sont faites de voix douces et posées, de sourires jolis, de propos mesurés, d’actes pondérés, de postures alanguies, et je les qualifierais volontiers de perverses, ces violences là, qui n’ont aucun des aspects de l’iconographie habituelle de la barbarie. Des violences qui ne sont pas l’expression incontrôlées d’une douleur intérieure, mais la mise en acte contrôlée et camouflée du désir malfaisant de faire, ou de laisser, souffrir.
A contrario de l’honnête barbarie, que tu peux repérer et éviter, repense au salaud selon Barthes : celui qui fait jouer à l’autre un jeu, dont lui bafoue les règles : donner à croire, et trahir : rien à voir avec le voyou qui te dit qu’il va te casser la gueule avant de te casser la gueule !
Le contrôle de soi, de ce que l’on donne à voir, à croire, et puis brutalement, mais au moment idoine et choisi comme tel, le contre pied de tout ça qui impose à l’autre la perte des repères normaux et habituels. Je dépose avec tendresse et doucement, des heures durant, ou l’espace d’un court instant, mais en toute civilité, la perle d’acide qui va te bruler le cœur… Te voilà égaré : tu pars la nuit sur les routes. Pars, c’est de ta responsabilité… Et à ta demande, je te fais le café qui vient après le pousse café, drôle d’ordonnance, et je vais me coucher parce que je suis fatigué(e)… Le sort est jeté, …
– Non, je ne suis pas violent(e)! Je parle doucement avec raison et pertinence. Mon discours est argumenté et logique. Et puis, tu n’es tout de même pas censé avoir un cœur à l’emplacement habituel du cœur… Qui pourrait l’être de nos jours ? Allons : philosophons, analysons, diagnostiquons, traitons, dansons le tango, …
Et toi tu sens approcher la folie sans pouvoir t’en défendre, car tu ne peux pas envisager qu’une personne aussi douce, posée, pondérée, réfléchie, puisse te faire subir de la violence !? Quelle est l’origine de toute cette douleur que tu ressens ? Qui t’a frappé ? Où ? D’où ? Quand ? Comment ? Avec quelle arme ? Qu’est ce que c’est que ce cauchemar ? Tu es sans voix :
– …
– Si cela ne te convient pas, tu es « libre » : « je prends acte » ; « je te conseille un stage » ; « voilà l’adresse » ; « soigne-toi bien », « mon frère », « mon amour », guéris toi des « monstres verts », et « fais le clair » toi qui est devenu sombre, …Pars tu es libre.
– Et bien non : justement j’avais renoncé à ma liberté ce qui était un don : et j’étais ton ami, ton amoureux, ton frère d’adoption. Cela était mon engagement vers toi, librement consenti, et la fin de ma liberté, exactement là où tes peines et tes chagrins devenaient mes peines et mes chagrins par le franchissement des barrières de la solitude. Et toi, tu as, oui, et quelle grossièreté, profité de ma douceur et de ma tendresse comme apaisement de tes peines et douleurs lorsque tu avais besoin d’apaisement, de compagnie, de présence… Tu as reçu parce qu’on t’a, parce que je t’ai, par amitié ou par amour, offert réconfort, soutien et présence, sans que tu aies eu à demander quoi que ce soit. Parce que j’ai su imaginer peines et détresses en toi, chez toi, et que pour te protéger du vide qui fait tant de mal, je t’ai offert ma présence sans même que tu la réclames ; avant même que tu la réclames. Tu as profité, je l’écris de nouveau, et dans le pire sens du terme : tu as tiré profit, engrangé du bénéfice, et faisant en sorte que soit prononcé le dépôt de bilan, et laissant faire, tu es parti avec la caisse en licenciant le personnel à qui tu dis : « revenez nous avec un joli travail ». Voilà ce que tu as fait, toi.
Je me sens revigoré, de ces baffes qui m’ont atteint sans me foutre par terre – de justesse : je le concède aisément – grâce à ce que j’ai lu de littérature : de Dostoïevski, à Mailer en passant par tant d’autres que je cite non par caution, mais par déférence et remerciement. Je sais, car ils l’ont écrit et que j’ai pu le lire, que la merde, la vraie merde, se travestit en beauté avant de te gicler à la gueule car tu l’insupportes du simple fait que tu es mieux qu’elle : pas besoin d’être exceptionnel : ne pas être pire suffit à susciter une forme larvée et souriante de ressentiment. Labiche a écrit Monsieur Perrichon : rien de neuf.
« … c’est un honneur de se tromper et d’en prendre conscience : les tordus ne se trompent jamais : ils trompent les autres. L’important, c’est de préserver soigneusement en soi sa capacité d’aimer et de s’émerveiller du monde et des gens de valeur qu’on y rencontre : seule forte réponse à opposer à ces destructeurs-prédateurs fondamentalement envieux de ce qu’ils n’auront jamais: une âme. »
Une fois éclaboussé, il n’y a que la douche et l’éloignement qui vaillent ! Merci à eux, elles, toi, mes enfants, et les autres que je sens là, à mes côtés bien que si loin, pleins du désir de me savoir heureux. Pas « moi » parce que je suis moi et que j’aurais une importance ou une valeur particulière autre que celle d’être simplement humain. Mais bel et bien moi comme trace de vie, comme exemplaire de vie, banal, et particulier, comme nous le sommes tous. Moi, à ne pas maltraiter plus que quiconque, ni trahir, ni fouler du pied, et encore moins laisser partir sur les routes ivre de chagrins, de vins, et de douleurs. Moi qui prends ma défense parce que je suis devenu, et resté, assez solide et fort pour le faire, ce qui n’a pas toujours été le cas : combien de fois enfant, me suis-je caché dans les recoins des cours de récréation ? Et qu’avais-je fait à la horde des tortionnaires pour qu’ils m’imposent aussi durablement et profondément une telle peur ? Que leur avais- je fait sinon leur offrir d’emblée ma camaraderie ? Frères humains …
Le piège de la haine éprouvé vers celui, ou celle, qui te fait, t’a fait injustement souffrir ne s’est pas refermé sur moi comme il l’a fait auparavant. Et je crois ce soir, que la haine, quand elle existe tournée vers l’extérieur, l’est possiblement pour éviter de la tourner vers soi : se haïr d’avoir accepté l’humiliation, une fois, ou cent fois, qu’importe le nombre des fois. Accepter l’humiliation, est, je le crois, une des pires insultes que quiconque puisse s’infliger, et cela implique d’avoir intégré la logique du bourreau qui joue à torturer. Au-delà, se guérir de cette insulte automutilatrice, est une tâche d’ampleur, et périlleuse, à laquelle on échoue parfois…
Pas un instant je ne regrette ma sortie de cette maison infernale où l’on riait de ma torture.
Pas un instant, non plus, je ne regrette mon retour vers une femme, ni les excuses que je lui ai présentées lorsque mes doutes légitimes quant à son implication dans le collège des tortionnaires ont vu le jour.
Pas un instant au-delà de ces retrouvailles je ne regrette les quelques jours de bonheur que j’ai vécu parce que, désireuse de vérifier son pouvoir, elle a fait en sorte qu’ils soient possibles. Oui, j’ai pu espérer de nouveau la projection de ce bonheur vers un futur commun. Facile d’aviver cette flamme sur ce tas de désirs carencés, avant de la doucher parce que le bonheur en jeu n’était que le mien, et qu’elle, lui restait extérieure, comme dépassée par les évènements. Insupportable bonheur de l’autre qu’on voit heureux, et pire même, qu’on rend heureux en restant triste soi même : il est à laminer, à bousiller cet autre là ! Et quand la souffrance est créée, la satisfaction ne suffit pas, et il faut encore y rajouter les jouissances du sadisme et de la méchanceté : on en rend la victime responsable : diabolique schéma : « La cause de ta souffrance est en toi : soigne toi on t’aime …va à l’aide psychologique » !
Comment regretter à présent, d’avoir pris conscience de m’être si intégralement trompé ?
J’ai fait un beau vol hier ; j’ai surfé de belles vagues les deux jours d’avant avec mon fils ; mes épaules sont pleines de cette force si bonne à éprouver ; j’ai les yeux qui brillent et je regarde les filles avec cette belle envie de les voir belles ; j’incline l’avion vers la piste d’atterrissage et parviens à le poser dans l’axe et sans heurt ; face à la ligne de houle qui se dresse, je me retourne alors qu’elle se creuse et me glisse en elle pour une danse éphémère… C’est bien : le contact avec le monde aide à réparer les dégâts commis par les salauds.
Et certains matins, en silence et pas longtemps, ces jours-ci, mes yeux coulent de ce chagrin qui déborde : avoir vu des espoirs renouvelés, des croyances en autrui, éclater comme des bulles de mauvais savon cause du chagrin.
Je suis gravement heureux, et ce bonheur là est sans doute une de mes réussites.
15 octobre, 2008 à 22 h 54 min
C’est qui ???
15 octobre, 2008 à 22 h 55 min
C’est qui, qui ????
15 octobre, 2008 à 23 h 04 min
Pontalis : « Le frère du précédent »
NRF Gallimard
P. 153 – 162 : « Qu’est ce qu’un pervers »
… « Perversité : goût pour le mal. » …
16 octobre, 2008 à 11 h 51 min
Oh merci : La violence privée !!! :-( Comme tu l’écris bien, pertinent et jolie prose aussi.
Emprise mise en place par un individu qui veut paralyser son partenaire en le mettant en position de flou, d’incertitude. On se sent nié(e), on n’est plus rien. Où l’entourage ne verra que de simples relations conflictuelles entre deux personnes, il s’agit d’une entreprise de destruction morale de l’autre, parfois réussie.
Agressions quotidiennes subtiles, pas de trâces, difficile de le voir et le reconnaître soi-même et pas de reconnaissances de cette souffrance aux yeux des autres. Encore nié(e)!
En plus des conséquences psychiques (honte, dévalorisation, anxiété etc …) ils en existent des
physiques (de la fatigue intense à des troubles digestifs, des insomnies etc etc …) sans oublier les séquelles qui perdurent dans le temps (même après dix à quinze ans).
oh merci, comme tu dis, « ce chagrin qui déborde » ! Je viens de découvrir que ces chagrins intarrissables cachent des colères muselées.
Aujourd’hui je suis « Debout » en train de dévorer la vie.:-)))
22 octobre, 2008 à 19 h 57 min
Venue par ici via un commentaire d’anita chez milky
(http://blog.refermerapresusage.net/post/2008/10/20/J-ai-mal-aux-etudes), j’ai commencé à parcourir quelques billets.
Celui-là me fait particulièrement du bien qui me permet d’entrevoir une explication (mes parents hélas étaient plutôt distillateurs d’interdiction et proclameurs de diktats que de bons conseils) sur quelque chose qui m’est arrivée il y a quelques années, et que je percevais sans savoir me l’expliquer.
Cela dit, il y a quand même des cas où notre alarme ne fonctionne pas (je pense en amour, quand d’autres « signaux » qui émettent plus forts peuvent nous masquer qu’elle s’est déclenchée).
Et puis peut-être aussi qu’on peut être considéré comme ce pervers à petits pas par quelqu’un d’autre alors qu’on n’avait aucune intention de lui faire ni faire franchir quoi que ce soit. Quelque chose comme : l’alarme de l’autre se serait déclenchée parce qu’il est en période d’alerte à l’incendie et voilà qu’on en fait les frais et qu’on n’y comprend rien.
Je crois que ma propre alarme ne fonctionne pas très bien. :-)
8 octobre, 2009 à 15 h 28 min
Merci Rrrr!
J’ai moi aussi une alarme qui sonne, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus quand elle sonnait. C’était un bruit de fond qui se mettait à sonner parfois, en faisant genre « mais il m’énerve celui-là, ya un truc qui m’énerve chez lui mais je ne sais pas quoi je veux qu’il parte »! En fait c’était mon alarme, mais je ne le savais pas.
Hier par exemple, en consulte, un chiot arrive. En parcourant son carnet de vaccination, je m’aperçois que le protocole est très louche, et en additionnant deux et deux, je me rend compte que ce chiot est un chiot importé illégalement des pays de l’Est. J’explique à la propriétaire qu’elle risque d’avoir des problèmes… Quand elle a compris que j’avais le pouvoir de me taire, de ne pas faire mon boulot pour qu’elle soit tranquille, elle a tenté de me manipuler en me faisant culpabiliser… Comme je n’ai pas cédé, ça a fini par devenir carrément malsain, »Ah ben vous êtes tous pareils, à l’animalerie, ils m’ont aussi fait des remarques, de toute façon, il faudrait acheter un chien dans les 10km pour que vous soyez contents! » ça a finit par l’apothéose: elle dit à sa fille « tu vois elle va nous prendre le chien on a qu’à lui laisser tout de suite… C’est ce que vous voulez pas vrai?? » Histoire de la faire pleurer un coup (10 ans la gamine) pour que je me sente mal à l’aise. Ensuite elle me lâche « de toute façon, je vous le dit, ce chien on l’a eu sur internet! » (l’air de dire, je m’en vante… C’est vous qui devriez avoir honte et pas moi… Franchement ya pas de quoi)
Hé non, je ne suis pas coupable madame, je n’ai jamais pensé qu’on achetait un chien comme un DVD. Et je signalerai le cas à ma patronne. Parce que c’est mon boulot.
Mon alarme avait commencé à sonner presque dès le début, je m’en suis rendu compte quelques heures plus tard, ce qui a fait que je me suis braquée tout de suite… Un truc qui me disait « celle-là je la sens pas ». En fait… C’était mon alarme. Voilà. Maintenant je sais. Merci Jaddo, elle va être plus efficace.
8 octobre, 2009 à 16 h 14 min
Moi un jour mon alarme s’est mise en marche: J’ai pissé à côté de la cuvette et là je me suis dit » mince j’ai pissé à côté de la cuvette » voilà, c’ était mon alarme
8 octobre, 2009 à 19 h 41 min
Il existe certains types de pervers pour qui l’alarme ne marche pas, il s’agit du pervers narcissique, ça c’est du pervers vrai de vrai. (j’en ai goûté). (M.F HIRIGOYEN l’explique bien dans un de ses ouvrages). La seule chose que l’on puisse faire avec ce type de pervers, c’est être le plus loin possible parce que les personnes qui résistent à son emprise se font harceler, quand à celles qui tombent dans son panneau, c’est le risque de perdre son identité. HIRIGOYEN parle même de vampirisation.
@ MM
Pisser à côté de la cuvette c’est pas une alarme ça, c’est plutôt l’habitude des hommes.
8 octobre, 2009 à 19 h 53 min
ca va plaire à CDB d’apprendre que t’as goûté du pervers
8 octobre, 2009 à 20 h 10 min
Oui j’y ai goûté et c’est une nana, vise un peu.
8 octobre, 2009 à 20 h 11 min
Pires que les hommes, assurément.
8 octobre, 2009 à 22 h 13 min
Ou comment on transforme dans les commentaires un post creux mais marrant en chiantise masturbatoire à la « psychologie magazine ».
Je résume : des fois, quand il se passe un truc pas normal, je me rends compte que c’est pas normal, avec mon cerveau qui dit « c’est pas normal » pour que puisse savoir que c’est pas normal. Contrairement à quand c’est normal j’imagine ? mais j’attends confirmation dans les comm’s pour cette passionnante éventualité.
Et que chacun y raconte son pervers, une son mari, l’autre son chiot. Moi, moi, et moi.
Tiens, poster des trucs inutiles, ça donne envie de supprimer le ouèbe. Carrément. A pus ouèbe, ‘apprendra à s’en servir correctement !
8 octobre, 2009 à 22 h 54 min
Tiens ! Radech’ a un cerveau !
avec deux lobes ?
comme sa prostate ?
@Léonie:
»ON » ne pisse pas à côté de la cuvette, »ON » MARQUE notre territoire, nuance; c’est une réminiscence lointaine de notre cerveau reptilien, pour ceux qui ont un cerveau.
PS: avoir un cerveau n’entraîne pas ipse facto qu’on sache s’en servir
8 octobre, 2009 à 23 h 09 min
Peux pas te lire, a pus ouèbe, nananère !
8 octobre, 2009 à 23 h 14 min
Radechan ne pisse pas à côté de la cuvette puisqu’il a un cerveau qui sait reconnaître ce qui n’est pas normal.
Réminiscence lointaine de cerveau reptilien? peut être pas si lointaine que ça.
8 octobre, 2009 à 23 h 16 min
Mmmm ! un seul lobe,
manifestement…
8 octobre, 2009 à 23 h 24 min
@ Léonie:
mais non Léonie, ce qui est normal, c’est précisément de pisser à côté de la cuvette…
( le oueb a été inventé spécialement pour ce genre de post )
8 octobre, 2009 à 23 h 29 min
Vive le oueb alors!
9 octobre, 2009 à 7 h 01 min
Le ouèbe est mort, vive le ouèbe !
Logique.
9 octobre, 2009 à 8 h 54 min
» Réminiscence lointaine de cerveau reptilien? peut être pas si lointaine que ça. » excellente réplique.
c marrant parfois les remarques de Léonie m’ont l’air très bêtes, pour être gentil, et dans un petit pourcentage de cas très pertinentes, comme si c’était une autre personne qui écrivait …
9 octobre, 2009 à 11 h 54 min
Mheu non, c’est juste qu’entre très bête et pertinent, y’a une différence de forme, pas de fond ;)
9 octobre, 2009 à 18 h 25 min
@MM
Parfois mes remarques ont l’air très bête (t’es trop gentil tu sais) parce c’est avec mes pieds que je pense d’où l’expression « bête comme ses pieds », et pour les remarques pertinentes c’est avec une partie un peu plus vâche de mon cerveau, d’où ton impression qu’une autre personne écrit à ma place. Bon t’es rassuré?
9 octobre, 2009 à 19 h 00 min
Ah oui ! là oui
24 décembre, 2009 à 16 h 28 min
« le manipulateur est un dealer, il vous livre ses doses,vous rend dépendant et s’enrichit en vous méprisant » J.Eldi – merci à Electre /nec caesus cedam
blog sur les pervers pour ceux qui aiment en causer(Radéchan va adorer…)
23 avril, 2010 à 15 h 01 min
On m’a montré ton poste, j’ai lu, j’ai aimé. Je n’avais jamais compris ce signal de cette façon et donc je te remercie d’avoir mis une explication derrière ce sentiment. Ca m’a manqué pendant 22 ans :)
Donc merci ! Et peut etre à une prochaine o/
23 avril, 2010 à 21 h 21 min
– soupir triste –
c’était mes parents, les pervers de haute volée. Au vu des faits médicaux, je crois que les compensations psychosomatiques ont beaucoup préservé ma santé nerveuse, même si en me déglinguant la santé physique (sinon, je n’explique pas comment j’ai pu en sortir, même imparfaitement)
Le meilleur conseil que j’aie jamais reçu :
« Ne te dénigre jamais. Et si ça se produit quand même, ne te blâme pas de l’avoir fait. »
Et celui-là ne venait pas de mes parents, ah bah, ça c’est sûr !
Le doute, c’est la vie, je crois ; mais quand il tombe dans un cercle vicieux, alors le doute, comme tout, détruit par excès.
(on vous a déjà dit que vous aviez un chouette blog ?)
10 janvier, 2011 à 8 h 00 min
Certainement le conseil que ma mere aurait du me donner ! Pensant faire bien, elle m’a, inconsciemment, donne l’exact oppose.
J’ai 30 ans et j’apprends seulement maintenant que je dois me faire confiance et que je peux prendre des decisions sur la base de ressentis (et que toujours, ces decisions sont bonnes pour moi).
C’est effectivement le meilleur conseil que l’on puisse donner. Merci Jaddo de l’avoir partage.
27 janvier, 2011 à 16 h 22 min
[…] La solution de facilité, c’était de dire « Attends, il y a quelqu’un qui a dit précisément ce que j’essaie de te dire, et qui l’a mieux dit encore ». Et ça se passe sur le blog de Jaddo. […]
9 août, 2011 à 19 h 37 min
Bonjour,
Comme je ne sais pas faire un rétrolien parce que je suis un peu quiche en usage du ouèbe, je fais les choses « à la main ». Enfin, bref, c’était juste pour vous dire que je me suis permis de citer cet article dans un des miens et je trouvais correct de vous le dire… J’en profite pour vous remercier de l’avoir écrit, ainsi que les autres. Je ne commente pas souvent mais j’adore votre blog et j’espère que votre bouquin aura autant de succès (et que vous continuerez à écrire ici aussi…)
Amicalement,
22 mars, 2012 à 23 h 50 min
Merci pour cette définition. D’ores et déjà transmise. C’est dire si j’approuve plus vite encore que je ne remercie.
23 mars, 2012 à 16 h 13 min
Je passe par là et je trouve le sujet intéressant mais c’est un truc connu en psychiatrie on appelle ça le contre transfert où comment faire confiance à son intuition. Ce qui est vraiment épatant c’est d’arriver à l’isoler, l’écouter et s’en servir à bon escient.
@ cardiologue de brousse : tu confonds psyhotique et psychopathe . Le psychopathe se rapprocherait plus du pervers par son manque d’empathie mais il ne prend pas plaisir à la souffrance.
Et puis citer Desproges c’est bien mais faut le dire;)
23 mars, 2012 à 20 h 14 min
mea culpa, » psychotique » effectivement !
pour Desproges, je suis pas sur que lui-même ne l’ait pas pompé à quelques psychiâtre pédagogue.
24 mars, 2012 à 11 h 57 min
pitetre tu penses à qui?
22 novembre, 2012 à 9 h 36 min
Je découvre votre blog et… je dois faire attention à ne pas passer ma journée à lire tellement c’est passionnant (et fort bien écrit).
Je reviendrai !
22 février, 2013 à 14 h 22 min
[…] qui me disaient que La Visite, c’est le mal. Et j’ai suivi mon petit Jiminy Cricket (ou mes antennes, comme dirait Jaddo) quand j’ai vu arriver sur ses hauts talons dans les couloirs de l’hôpital […]
13 juin, 2013 à 18 h 31 min
pour avoir vécu avec mon père ce pervers et pour l’être devenu a son contact, oui tu as raison.
Pour avoir voulu vaincre cette état d’esprit qui était le mien, oui tu as raison.
pour ne pas avoir entièrement réussi a tuer cette sauvagerie de manipulation , devenir au service des autres plus qu’être un agresseur, oui tu as raison.
Être pervers c’est imposer à d’autre sa volonté mais en utilisant leur peur a ton avantage, c’est non pas en faire des complices mais s’immiscer dans leur esprit, dans leur mentalité et créer un doute dans la rationalité de leur actes pour qu’instinctivement ils reviennent vers toi, qu’il te cherche pour être leur sauveur alors qu’en fait tu es leur bourreau.
Être pervers, c’est te rendre indispensable et pousser l’autre dans le vide de ses craintes pour ensuite endosser l’habit du héros.
La victime n’est pas coupable, c’est le pervers qu’il lui donne ce sentiment pour s’encrer en elle et ainsi ne jamais perdre sa domination.
Le pervers sexuel n’est pas le plus dangereux, parce qu’en plus de sa perversion, son obsession est visible et on le distingue rapidement.
Le pire est celui qui te manipule juste pour se sentir bien, pour le plaisir de le faire.
Tu as raison de suivre cette alarme.
Aujourd’hui d’avoir vécu avec un pervers me permet de résister a toutes tentatives de harcèlement, a toutes formes de pression et même d’en rire.
Mon père a essayé de me pousser au suicide vers mes 13 ans parce que …
Je ne sais pas si j’ai réussi a tuer totalement cette partie de moi, je suis devenu délégué du personnel et syndical, et aujourd’hui c’est mon patron qui est ma victime pour défendre le droit des salariés, l’amélioration des conditions de travail, l’égalité des droits entre les sexes, la sécurité et la prévention des accidents, j’essaye d’être bon et juste mais ce n’est jamais gagné.
Peut être que ta sonnette ne sonnerai pas en ma présence, mais mon aveu me coutera plus cher, puisque qui voudrait s’approcher d’un pervers même repenti…
Accepte quelques fleurs bout de ce lien.:
http://www.dailymotion.com/coeur_lumiere#video=xnrqf5
Merci de ta parole, merci de tes mots.
ps :<> « » je ne vois pas de défaut mais je vais venir faire un blog pour trouver cette histoire de guillemets…désolé j’aime rendre service.
9 août, 2014 à 18 h 00 min
as well as
white carmine 6s http://www.dawescountyjournal.org
19 octobre, 2014 à 17 h 29 min
[…] puis j’ai lu ce billet de Jaddo et j’ai compris quelque chose de plus. Jaddo, merci. C’est tout à fait ça. Très bien […]
5 janvier, 2015 à 15 h 13 min
[…] fantasmes, diront certains. Mais nous y sommes déjà. La pente est toute faible. On fait des tout petits pas, on met l’eau à chauffer tout doucement. Et moi j’ai la […]
6 janvier, 2015 à 12 h 21 min
[…] un extrait du livre de Jaddo, « Juste après dresseuse d’ours », qui décrit très précisément le […]
25 novembre, 2015 à 20 h 18 min
Juste merci Jaddo de ceci que j’ai redécouvert!
Débarqué d’un poste de DG par des politiques, j’ai revisité ma posture au travers de ton filtre.
Et je constate que je me suis fait virer car j’ai simplement voulu continuer de respecter les valeurs qui sont les miennes : « La justice et la Vérité ».
En clair, j’ai refuse d’être ce que j’ai appelé localement une « victime Jaddo consentante »….
C’est aussi le syndrome de la « grenouille bouillie ».
Cela a beaucoup fait jazzé car j’ai diffuse ton texte en reference aux actions locales, mais je suis fier de l’avoir fait et je te remercie encore.
GG
27 octobre, 2016 à 22 h 29 min
[…] autre. Elle comprend a posteriori que les malaises qu’elle avait ressentis étaient, de fait, des alertes rouges, car « Poupette » comprenait que la situation n’avait rien de normal. L’homme qui lui ouvre […]
3 juillet, 2017 à 1 h 45 min
good story… thanks